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Surprise nocturne.
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La Force

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La Force
Maître du Jeu
Sam 27 Juil - 10:54
Ce moment de “révélation” avait été plutôt constructif. Les deux se dévoilent un peu plus et, offraient de nouveaux sujets de discussion ainsi qu’un nouveau filtre de compréhension sur leurs caractères et leurs attitudes.

Néro, avec quelques mois seulement de survie sur Roon était véritablement un poisson rouge dans un banc de requin. Sans parents connu, sans passé spécifique et visiblement prête à suivre n’importe qui, le capitaine s’étonnait presque que la jeune humaine soit dans son vaisseaux à apprendre l’art délicat de la piraterie et non pas dans une cage chez un marchand d’esclave, attiré là par quelques bonbons ou la promesse d’un café bien sucrée.

Une véritable chance pour elle d’etre tombé sur des gens n’ayant pas prit conscience de son état et s'intéressant plus à leur petites personnes qu’aux autres.

Quand à Oneye.. L’explication qu’il venait de fournir aussi permettait mieux de comprendre Ce bougon d’humain. avait été Mandalorien ET flic dans un équipage comprenant une Death Watch ET des pirates.  Le meilleur combo possible pour potentiellement être jetée par un sas. Car si le mandalorien moyen n’etait pas trop porté dans sa vie courant sur les concepts de “vol” et de meurtre gratuit et punissait fermement toute tentative se déroulant sous ses yeux, la police mandalorienne, aussi connu sous le nom de “protecteur” était impitoyable avec les gens de leur espèce. Au vu de l’efficacité à tuer de cette culture, le mot impitoyable voulait dire en un mot comme en cent qu’a moins d’avoir des envies de suicide, on ne piratais pas dans les mondes mandaloriens.

Oneye avait du faire des choses terrible auprès de son peuple ou merder à un niveau astronomiquement élevé pour d’une part ne plus etre membre de cette caste de policier spéciaux et de l’autre ne même plus etre considéré comme un mandalorien à part entière. L’homme en face d’eux ne devait etre plus que l’ombre de ce qu’il avait été mais au lieu de voir la coupe à moitié pleine Muggler préférais voir l’atout qu’il pourrait se forger pour lui et l’équipage s’il parvenait à le remettre sur les rails et lui redonner l’envie de se dépasser et redevenir aussi fort qu’avant.

Mais comme disent les jedis “Il faut se concentrer sur l’instant présent”. Le Diable regarda son équipage. Entre le repas de la veille, le réveil surprise et la durée de l’exercice, tous commençaient à être fatigué. IL jeta un coups d’oeil au chronomètre de bord et calcula rapidement le temps d’arriver vers le monde capital de la République. Une grosse dizaine d’heures avant de sortir d’hyper-espace, deux de plus (au minimum) pour passer les contrôles de sécurité et de douanes et, en comptant large, encore une de plus pour dégoter une piste d'atterrissage pas trop loins de l’endroit qu’il voulait et assez peu regardante. Soit une grosse demi-journée avant de poser pied à terre.

L’équipage avait été calme ses derniers temps. Ils avaient fait le plein de crédit et, il fallait le dire, Muggler avait été assez strict sur la tenue de son vaisseau. Au v du temps qu’il leur restait, la remise en l’état complete allait être épuisante et le congé que serait Coruscant ne le serait finalement pas vraiment. Il avait donc à prendre une décision.


-Bon.; Je dois dir, je ne m’attendais pas à cela. C’est bien que vous parliez, que vous nous fassiez part de votre passé qu’il soit inhabituel ou plus bref que la plupart des gens. On à tous des vies différentes et des expériences dont on peut apprendre les un des autres.
Bon, quartier libre pendant une heure et demi. Décrassez vous, rangez vos armes et vos armures et restaurez vous.  Réveil dans huit heures et jusqu'à ce qu’on sorte,  maquillez le vaisseau. Les douanes de Coruscant sont plutôt tatillonne avec les vaisseaux comme le Black Rover. une fois en dehors de l’hyper-espace nous serons donc le “Mac Cook”. Nous aurons subbit une tentative d’abordage entre Coruscant et Yulan, pret de la frontière séparatiste. Pas de morts, pas de blessé mais je veux qu’il soit crédible qu’on ait du se débarrasser d’une partie de notre cargaison et repousser quelques un de ses chiens de pirates !C’est clair ? Allez, j’vous libère !

HRPG :
Fin de la mission, n’oubliez pas d’aller demandez vos récompenses dans la zone dédié.
Vous pouvez continuer de poster en rp libre et vous amuser a maquiller les couloirs (ou les systemes) du Black Rover pour faire croire à une attaque ou attendre simplement l’ouverture du prochain topic de mission

Blad Oneye

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Blad Oneye
MJ Fiches | Pirate
Sam 27 Juil - 14:51
"Allez, j’vous libère !"

Le gong était sonné. En une minute à peine, la salle se vida de ses occupants. Moi, j'avais simplement migré sur le canapé qui venait d'être remis en place par Lasabley en un tour de bras. Posé là, tranquillement, j'écoutais le ronronnement continu du vaisseau. L'équipage des Black Rovers en avait appris plus sur Néro et moi aujourd'hui. Peut-être que cette thérapie de groupe improvisée allait mener à plus de dialogue entre tous. Mais il y avait encore un autre soucis à régler pour rétablir un semblant de cohésion sur ce vaisseau : le cas Néro. J'avais beau me repasser le film dans ma tête, les questions autour de cette jeune femme sortie de nulle-part continuaient de se bousculer. Et puis... Nous avions tout de même vécu, en très peu de temps, quelques aventures ensemble.

Un petit bruit me tira soudain de ma réflexion. Quelqu'un se servait une tasse de café (ou de chocolat chaud?) sans mot dire. La chance avait-elle décidé de me sourire enfin? Néro était là, assise sur le comptoir, sa tasse dans la main, la tête baissée sous son épaisse capuche. Oui, c'était sans doute le meilleur moment pour lui parler, tandis que les autres pirates étaient occupés aux quatre coins du vaisseau, du moins partout sauf ici. Sans réfléchir plus longtemps, je me levai et m'approchai d'elle, l'air relativement naturel et décomplexé. Une fois arrivé assez proche, connaissant le besoin d'espace de la demoiselle, je m'arrêtai et commençai alors à me prononcer à voix haute, en toute franchise :

"J'me rappelle très bien c'qu'on s'est dit la dernière fois... Trop bien même... Dès qu'j'me r'trouve seul, plongé dans c'qui ressemble le plus au silence, ici ; j'nous vois encore, j'nous entends aussi."

Ma voix tremblota légèrement à la fin de cette dernière phrase. Néanmoins, je fis en sorte de reprendre de l'aplomb pour la suite, car c'était là que se jouait le moment le plus important : l'épreuve du cœur, celle qu'il ne fallait pas rater, au moins pour ne rien regretter.

"J'voulais juste te dire que... J'ai compris, j'ai pas été assez... Compréhensif avec toi. J'aurais dû essayer de m'mettre à ta place, avant d'me lancer dans d'grands discours. J'ai pensé à bon nombre de choses, avec toute la bonne volonté possible, mais j'l'ai fait tout seul, dans mon coin, égoïstement sans doute. Faut dire qu'j'ai plus vraiment l'habitude de composer à plusieurs. Alors pardon..."

L'excuse était prononcée, pas encore acceptée. Cependant, je n'avais pas fini de déballer ce qui me pesait au plus profond de mon âme. Je décidai donc de m’asseoir juste à côté de la mécanicienne, à quelques centimètres d'un contact que nous semblions redouter tous deux. Là, j'entrepris de poursuivre sur le même ton, sincère et juste, sans fioriture émotionnelle. Ma voix resta douce, résonnant légèrement dans ma poitrine. Mon œil bleu fit le tour de la salle avant de se fixer sur son visage. Celui-là même qui me rappelait une autre personne, perdue à jamais dans les méandres du passé.

"La vérité, c'est qu'depuis qu'tu m'as ouvert ta porte, je songe au futur. Pour la première fois, d'puis longtemps, j'me suis r'mis à réfléchir à un but, à l'utilité d'mes actes... Et l'objectif que j'ai trouvé va sûrement t'paraître un peu fou, mais... J'ai envie d'revoir des films avec toi, comme sur Roon. J'ai envie d'reprendre une place dans ce monde, quelque part, ou au moins pour quelqu'un. J'ai envie d'partager du rhum avec celles et ceux que j'aime, jusqu'à c'que l'alcool nous enivre et qu'la nuit nous dévore. J'ai envie... De connaître tes propres envies, à toi, celles que tu ne dis pas. J'te cache pas qu'j'ai peur du mal qui peut t'êtr' fait, directement ou indirectement, à cause de moi ou non. J'sais pas m'l'expliquer, mais j'arrive pas à enfouir cette crainte, voilà tout."

L'aveu était lâché, et il s'agissait certainement du plus difficile à exprimer pour moi. Oui, je ressentais ce truc particulier pour Néro, non quantifiable, inqualifiable même, pour l'heure du moins. Mais il y avait bien quelque chose, je le sentais de plus en plus. Certainement le genre de sentiment capable d'influencer les esprits les plus rationnels de l'univers, envers et contre toute logique, contre tout bon sens. Car ce que j'entreprenais là n'était clairement pas raisonnable. Une part de ma conscience me disait qu'il valait mieux cesser cette relation, qu'elle n'était pas saine pour la jeune brune, et qu'elle ne m'aiderait pas à redevenir un homme respectable. De plus, mon influence sur elle risquait de la transformer en quelqu'un d'autre, soit en une personne bien peu recommandable à terme, malgré elle. La pureté avec laquelle elle voyait le monde aujourd'hui en sortirait bien vite entachée, c'était on ne peut plus sûr.

"Si ma folie n'te fait pas peur, et si tu t'sens assez forte pour supporter mes mauvaises blagues encore quelques temps, alors on peut r'prendre notre histoire là où elle s'est arrêtée. C'est à toi d'choisir, Néro. Moi, mon choix est déjà fait, dès à présent. Et j'ai l'audace de t'le proposer. Je ne t'ai pas compris, l'autre fois... J'vais donc tenter d'y parvenir désormais. C'est une promesse que j'veux sincère, pour c'que ma parole vaut, bien entendu."

Poussé par ce que je ressentais, j'avançai ma main organique vers celle, bien plus fine, de la mécanicienne. Mes doigts glissèrent sur les siens avant de s'agripper, tout doucement, au plus près de sa paume tiède. Peu importe ce que cela signifiait vraiment, c'était simplement le geste que j'avais envie de faire, là, tout de suite, de façon totalement irrationnelle sans doute. Comme souvent lors d'un contact physique, Néro risquait de se crisper, d'émettre les symptômes de sa gêne de façon quasi-épidermique. Tant pis, j'avais ouvert mon cœur, et j'ignorais si elle était prête à ouvrir le sien plus que de raison. Quelque soit sa réponse, au moins, je n'aurai aucun regret.

Néro

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Néro
Mécano | Pirate
Sam 27 Juil - 23:24
Le contact visuel qu’elle réussit à établir avec Oneye fini par cesser, le Mandalorien se détournant pour fixer le reste de l’équipage. Et si la jeune femme le regarda encore quelques instants, ses yeux finirent par retomber au fond de sa tasse vide, noyée dans ses pensées.
Omnius, un peu contrarié qu’elle n’ait pas poussé plus en amont ses explications, notamment sur son existence, finit néanmoins pas revenir à des questions plus traditionnelles. Qu’elle n’écouta pas vraiment. Parce qu’au fond, il avait peut être raison.
Pourquoi le cacher? Omnius était une part d’elle-même, une partie importante même. L’autre moitié de sa tête, l’entité qui occupait cinquante pour cent de ses pensées au sens littéral du terme. Il lui conférait des capacités, que Mugler avait bien vu, et qui devait sans doute l’interroger même s’il avait sans doute observé plus étrange dans ses pérégrinations. Il avait néanmoins eu la pudeur de ne pas l’interroger là dessus, même s’il en avait le droit.


Mais pouvait-elle faire confiance à ces pirates? Effectivement, le fait qu’elle ne se soit pas tournée vers l'extérieur la rendait étrangère à toutes ces personnes, et inversement. Après tout, elle était sous contrat avec eux, comme au Turbo Lum. Et elle se voyait mal dévoiler ça à des gens qu’elle pouvait ne plus jamais revoir du jour au lendemain. Et qui en plus l’avaient légèrement malmené dans une épreuve clairement au delà de ses capacités. En fait, elle ne savait toujours rien sur eux, et l’inverse n’était pas vraie. Et bien évidemment la honte, la peur qu’elle ressentait face aux réactions que cette découverte pourrait susciter, l’empêchait d’aller plus en avant avec ces personnes, malgré leur bienveillance apparente. Après tout, Shiri n’avait jamais su. Personne en fait.

Mais il y avait une personne avec qui elle avait pu parler. Une seule. Son regard remonta alors pour fixer Oneye qui débutait son récit.
Elle mit entre parenthèse ses réflexions pour l’écouter, et curieusement, elle constata qu’il n’envoya pas bouler Mugler et ses questions.

Son histoire fut néanmoins courte, dans les très grandes lignes. Pas de mots sur Mandalore, même si Irnyle devait savoir quelque chose à ce sujet, rien sur Kamino, rien sur sa potentielle femme, et rien sur les affrontements qui lui avaient retirés un œil et un bras. Tout ça entrecoupé de pas mal d’humour, et de commentaires sarcastiques sur lui-même.

Le pirate borgne avait de la chance de pouvoir manier les deux avec autant d’aisance, de pouvoir jouer sur les mots et de lui-même. Quoiqu’il en dise, il donnait l’impression de savoir qui il était, dans le pire comme le meilleur et de pouvoir résister à n’importe qu’elle attaque sur ces sujets.
En fait, il avait beaucoup de chose que Néro n’avait pas. Genre une vie. Un passé. Une personnalité. Et une vision du futur trop complexe à aborder pour quelqu’un comme elle qui ne voyait que le présent, ne réagissait que dans l’instant. Une petite claque dans la tête en somme. Et c’était presque pareil pour tous les membres présents.
Ils avaient l’avantage de pouvoir se baser sur les expériences passées, leurs erreurs , leurs réussites pour avancer. Et c’est pas avec 7 pauvres mois en mémoire qu’elle y parviendrait.


Un certain découragement l'envahit alors qu’elle réalisait doucement quelque chose à la fin du bref récit de son comparse. En fait, si en parlant de son amnésie en publique, elle avait mis tout le monde sur un pied d’égalité, lui ne l’avait pas fait, ne donnant qu’une image d’ensemble vague et trop imprécise pour que les questions fusent vraiment.
Au milieu de cette assemblée pirate, elle restait bel et bien la seule à connaître l’existence de Blad Demeci et d’une partie du chaos que représentait sa vie. La question du pourquoi était bien évidemment sans réponse. Certes, ils n’avaient pas encore passé de soirée un peu délirante avec les autres membres de l’équipage, et le fait qu’il habite chez elle crée une certaine forme de proximité. Mais était-ce vraiment simplement de cela qu’il s’agissait? Elle avait noté aussi cette histoire de ressemblance avec une certaine personne, mais comme il n’en avait jamais reparlé, était ce vraiment une information à prendre en compte? Pour quelqu’un comme elle qui retenait désormais tout les détails, celui là restait néanmoins inscrit, qu’il soit pertinent ou non. Après, la présence d’Abequa avait fait remonter d’autres questions dans son classement le concernant, beaucoup plus urgente à traiter.


Dans sa tête, Omnius fit aussi la remarque qu’il n’avait pas tout dit. Forcément, pour une IA, les petites cachotteries auxquelles ils se livraient n’avaient pas de sens. Quand on lui posait une question, il répondait. Et Néro avait du mal à lui faire comprendre la notion de “privée”, chose qu’elle n’avait pas avec lui en fait, parfois à son plus grand désespoir. Elle soupira sous l’instance de l’IA sur ce sujet. Sa soirée risquait de se perdre dans de longues explications avant qu’il ne bifurque sur d’autres sujets. Elle serra les poings autour de sa tasse pour lui signifier qu’elle répondrait plus tard et essaya de se reconnecter au groupe.

En relevant un peu son regard, elle essaya de se fendre d’un léger sourire pour correspondre à l’atmosphère désormais nettement moins grave qu’au début de la discussion. Et pour cacher sa gêne. Et les réflexions intenses de ses “deux cerveaux”. Le subterfuge utilisé par Mugler pour les forcer à parler n’était pas très élégants, le niveau de malaise de la jeune femme ayant atteint des niveaux jamais atteintes, mais il avait fonctionné. Au moins en apparence. Arriveraient-ils à explorer cette voie? Surtout qu’entre elle et Oneye, la communication n’était pas au beau fixe. Elle réprima une grimace. Le temps était à l’écoute de leur capitaine.


Mugler, avec son talent du discours choisit de mettre fin à ce petit exercice sans rien de livrer de lui. Et si la jeune femme ressentit ça comme une injustice, il lui paraissait cependant apte à recevoir les questions, mais plus tard. De toute façon, elle devrait lui parler au sujet de son armure. Histoire d’avoir des bases plus solides pour avancer sur la sienne.

Par contre, elle accueillit avec un soulagement nettement visible le décret du quartier libre. Elle s’attendait à ce qu’il les envoie récurer immédiatement le vaisseau, aussi l’idée de pouvoir se poser cinq minutes avec un chocolat correctement sucré la réjouissait grandement.
Par contre la suite de son plan l’inspirait moins. Si l’idée du changement d’identité était bonne, compte tenu de leur réputation, elle ne voyait pas comment “maquiller” le vaisseau. Le seul maquillage qu’elle connaissait était celui qu’elle mettait parfois sur ses yeux pour trainer au Dissi’dance. Et elle n’avait aucune expérience de ce qu’une tentative d’abordage raté pouvait donner. Remettre de l’eau dans la soute peut-être? Non, cela ne collait pas vraiment. Cela serait sans doute l’occasion d’entamer ses premières discussions avec le reste de l’équipage.

La libération fut enfin donnée, et tout les pirates se levèrent en choeur, commençant à parler de tout et de rien. Mais là, elle n’avait plus d'énergie pour quoi que ce soit que se traîner à la machine à café. Ou dormir. Après une douche pour se réchauffer. Omnius, conscient de son faible niveau d’énergie, lui suggéra la même chose. Et si Néro entreprit d’abord de se glisser jusqu’à la salle de bain commune, l’IA bougea un peu ses priorités.
L’appel du sucre fut donc le plus fort et elle finit par faire rebrousser le peu de chemin qu’elle avait parcouru pour rejoindre sa précieuse machine.


La pièce était désormais vide. Elle avait vu Lasabley rejoindre la salle de sport, Triss et Irnyle partir vers les chambres, cette dernière devant se changer, et son chef sortir une cigarette mal roulée pour aller la consumer elle ne sait où avec les derniers membres restant. Il n’y avait qu’Oneye, posé sur le canapé fraîchement remis en place, et sans doute plongé dans ses pensées. A moins que cela ne soit une sieste improvisée.

En tout cas, autant ne pas le déranger pour le moment. En silence, elle continua silencieusement sa progression, glissant enfin sa tasse sous les buses de la machine avant d’effleurer légèrement le bouton d'activation du doigt. La machine bipa et les moteurs se lancèrent dans un bruit peu discret qui la fit grimacer. La vibration légère lui indiqua que l’extracteur avait du s’encrasser légèrement. Elle regarderait ça plus tard.

Derrière elle, elle sentit un mouvement. Bien évidemment, avec le boucan qu’elle avait involontairement créé, il était évident que sa présence ne resterait pas secrète longtemps. Et elle sentit baisser la tête alors qu’elle se saisissait de la tasse chaude et qu’elle déversait le sucrier dedans.
Elle respira calmement, puis par réflexe, elle prit enfin sa position classique en tailleur sur le bar. Et un moment, elle se dit que c’était peut-être une mauvaise idée. De sa position, elle voyait Oneye, qui la voyait aussi et son rythme cardiaque augmenta légèrement
.

Omnius intervint immédiatement pour la calmer, ne comprenant pas le pourquoi de cette soudaine excitation de ses paramètres vitaux. Elle n’était pas en danger. Pas avec lui. Et il avait une fois de plus raison.
L'entraînement avait démontré que, malgré tout, l’équipe tenait. Il ne lui avait pas tiré dessus quelques minutes auparavant, alors que c’était une option très envisageable pour la réussite de la mission. Mais Néro ne put s’empêcher de baisser le regard, observant les vaguelettes qu’elle créait en remuant son chocolat.


Elle l’entendit s’approcher pour venir se poster non loin d’elle, sans pour autant venir percuter “sa bulle” comme il l’avait souvent fait. Et lorsqu’il commença à parler, ses mains se serrèrent un peu plus sur sa tasse, alors qu’Omnius lui rappelait les bases de la communication.
Néro ne put s’empêcher de dévier légèrement son regard en diagonal pour le mettre dans son champ de vision. Elle ne put non plus s’empêcher de répondre, dans une phrase plus à caractère informatif que sévère :


- Oui. Moi aussi.

Bien sûre qu’elle se souvenait. Ces mots étaient stockés de façon indélébile dans sa tête. Avec les autres. Mais que dire de plus que ce constat, qu’ils avaient connus leur premiers échecs. Et que cela les avait apparemment marqué tous les deux. Il continua, interprétant sa réponse courte comme une invitation à poursuivre.

Et la Néro releva franchement la tête pour le regarder, alors que c’était clairement la panique dans ses signaux internes. Ce qui paniqua aussi Omnius, qui ne comprenait toujours pas pourquoi ces mots pouvaient la remuer autant.
Putain. Elle ne contrôlait plus grand chose à ce moment.
Pardon.

C’était la première fois que quelqu’un lui disait ça. Dans un contexte aussi intense qu’improbable, d’une voix douce d’où n’émanait aucune colère, aucune rancœur.
Une leçon
.

Leur regard se croisèrent enfin et, alors qu’elle cherchait quoi répondre, il poursuivit. Son électrocardiogramme était en panique complète et la surface lisse de son chocolat se mit à onduler doucement sous le tremblement de ses mains. Omnius traitait les informations, d’une façon beaucoup trop factuelle pour qu’il perçoive ce qu’elle voyait en ce moment. Ce truc appelé “Espoir”. Et qui lui avait toujours été impossible à qualifier correctement. Bon, elle n’y parviendrait sans doute toujours pas, mais elle avait au moins un exemple maintenant. L’IA lui demanda de faire quelque chose alors que la Mandalorien prenait place à côté d’elle, lui rappelant toutes ses fois où ils avaient été proche s’en s’en soucier vraiment. Oui, il serait temps qu’elle réagisse au lieu de jouer les carpes inertes.

- Euh...je...ce qui s’est passé. Ça m’a…perturbée pas mal. Je… je suis désolée aussi de...de pas avoir réussi à comprendre, de pas avoir vu...que ..tu voyais plus loin, nettement plus que moi… J’ai beaucoup apprécié ces moments à l’holo-cinéma, au Dissi’dance…C’était nouveau pour moi. C..comme si je redécouvrais un truc...mais…

Elle inclina légèrement la tête, cherchant des mots qui ne voulaient pas sortir. En tout cas, sauf sous forme de bégaiement maladroit.

- Je… je suis un peu… vide pour le reste. Je t’envie. T’as des tas de choses que j..j’ai pas. J’suis désolé, mais...j’crois pas avoir de...désir à formuler. Et j’suis pas sûre que cette phrase ait un sens. enfin..j’ai vraiment tout oublié Oneye. Tout. Et...pour le moment, t’es …la seule personne avec qui j’ai vraiment f..fait ou vécu des trucs. Avec un peu Shiri sans doute...

Elle essaya de ne pas baisser la tête, consciente malgré tout que ses yeux devaient refléter l’état pitoyable dans lequel elle se sentait. Omnius lui envoyait toutes sortes de choses à dire, de formulations étranges. Et elle galéra un peu à suivre son propre fil de pensée. Elle parvint cependant à renouer le contact visuel, pour une chose importante. Et les mots devinrent enfin plus fluide.

- Pour le reste. J’ai survécu avec rien, seule sur Roon. J’sais qu’je suis fragile et tout. Mais je casse difficilement. C’est le seul truc dont j’suis a peu près sûre. Ça, et le fait que tu m’fais pas peur. Ni toi, ni ta folie, ni tes méthodes atypiques de résolutions de problème, ni tes histoires avec Mandalore et tout ça. J’ai l’air faible, mais j’connais pas grand chose. Surtout pas la peur.

Elle ponctua cette phrase d’un léger sourire, ne sachant pas vraiment comme elle pouvait être interprété, ni si elle avait vraiment un sens. Mais c’était la vérité. En fait, elle vit enfin le seul avantage qu’elle avait sur tout le monde. Sans passé, sans expérience, elle n’était pas marquée au fer rouge par des histoires tragiques. Et le futur ne lui faisait donc pas peur.

Elle sentit alors sa main venir sur l’une des siennes, la détachant délicatement de la tasse sur laquelle elle s’était fermement fixée. La respiration de Néro se bloqua sous le contact, mais, chose curieuse, les tremblements cessèrent doucement. Sa cage thoracique se dénoua alors enfin, alors qu’elle vint finalement refermer ses doigts sur les siens.
Contact étrange. Ininterprétable. Et qui la laissa sans voix quelques instants. Après quelques secondes, confortables, elle détourna son regard avant de revenir sur lui, l’air plus sérieux.


- J’ai pas été… comment est ce qu’on dit ça...fait play? Complétement honnête? T’as dévoilé ta vie, et moi j’ai effectivement rien dit. Rien donné en retour. Certes, j’ai pas grand chose à raconter, mais… y’a un truc.

Omnius jubilait à l’intérieur, comprenant ce qui allait enfin se passer. Et curieusement, son enthousiasme à faire connaissance avec Oneye, de façon officielle, lui redonna un peu de courage.
Elle posa alors sa tasse sur le comptoir, laissant toujours sa main dans celle d’Oneye, puis leva la seconde pour tapoter sur son implant.


- T’as jamais trop posé de question dessus. En même temps, je suis un peu avare en réponse...mais. Ca là. C’est planté au plus profonde de ma tête, c’est que la partie extérieur d’un truc un peu...oh…

Omnius s’impatientait alors qu’elle cherchait la manière la plus simple de lui expliquer la présence de l’IA dans sa tête. Et il y’en avait une.

- Je suis pas seule dans ma tête Oneye. Le boitier est effectivement un implant cérébral, et y’a une intelligence artificielle dedans. Qui me parle. Avec qui je parle. J’sais pas pourquoi elle est là. Mais elle y est. Vois ça comme un enfant, qui….qui pose des questions en permanence, aussi paumé que moi sur le monde qui l’entoure.

La pression entre leur main se relâcha. Elle avait un peu jeté ça sans s’arrêter, aspirant une partie de sa force.

Elle baissa alors les yeux, ne sachant pas trop comment finir sa phrase, mais l’IA, satisfaite, lui donna finalement la réponse.


- T’es le premier a qui je dis ça. Je l’ai appelé Omnius. Il t’entend et là...il te dit bonjour.

La peur et la crainte qu’elle avait enfouie revint au galop, faisant trembler ses mains de nouveau. Et les yeux fermement plantés sur le sol sale du salon, elle attendit la réaction d’Oneye alors qu’Omnius commençait à débiter tout un flot de question comme si il pouvait l’entendre. Mais elle verrait ça après. Quand la honte serait passée. Si elle passait un jour.

Blad Oneye

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Blad Oneye
MJ Fiches | Pirate
Dim 28 Juil - 23:48
Nos mains étaient indissociables actuellement, et nos regards plongés l'un dans l'autre. Je n'entendais même plus les ventilateurs du Black Rover, tant cette discussion m'avait absorbé. Si quelqu'un nous épiait depuis un couloir, je n'étais absolument pas capable de le remarquer à cet instant. Ces réconciliations étaient décidément prenantes. Plus les secondes défilaient, et plus le magnétisme entre nous semblait se renforcer. Puis vinrent les mots de Néro ; libérateurs, apaisants.

Elle était une page blanche, à peu de choses près en tout cas. Un esprit vierge qui ne parvenait pas lui-même à se faire une place concrète dans cet univers. Cela nous faisait un point commun important, sans doute une des raisons majeures de notre attirance, si c'était bien de cela qu'il s'agissait. Nous étions tout simplement deux âmes en perdition, chacun à notre manière. En décidant de me livrer à elle, l'autre fois et aujourd'hui, je lui montrais cette convergence. C'était comme si nous étions les seuls à pouvoir voir une étoile, précise, flamboyante dans le ciel. Notre étoile commune, que personne ne pouvait décrocher à notre place.

Tout d'abord, Néro déclara avoir elle aussi de bons souvenirs en ma compagnie. C'était donc un début de réponse rassurant, très positif. La nerd encapuchonnée expliqua ensuite qu'elle n'avait pas eu l'occasion de s'ouvrir à d'autres personnes. Seule Shiri, sa camarade plantureuse du Turbo Lum, avait eu cet honneur, ainsi que moi-même. Il n'y avait rien d'étonnant à cela, puisque de mon côté j'étais également resté très fermé aux autres personnes, depuis ma dernière convalescence. Néro en savait presque autant sur moi que Stokes, mon fidèle compagnon survivant de Kamino.

Elle admit, pour la toute première fois en ma présence, qu'elle était fragile. Bien entendu, ce terme restait largement interprétable, mais il était clair qu'elle avait pris conscience à la fois de sa faible constitution, ainsi que de ses carences culturelles dues à son amnésie. Les dernières semaines lui avaient donné matière à réfléchir là-dessus, pour sûr. L'exercice que nous venions de vivre sur ce vaisseau quelques minutes plus tôt en était un bon exemple. Néro avait fini coincée entre les bras du monstre musculeux qu'était Lasabley, scellant notre sort commun dans cette confrontation difficilement gagnable, dans l'absolu. Une situation qu'elle avait assurément mal vécu, compte tenu de son discours lors du débriefing.

Puis vint son avis sur mon caractère un brin dérangé. La jeune brune, à l'image de ce qu'elle avait laissé entendre sur Roon, confirmait qu'elle ne craignait rien de moi. Mine de rien, du haut de son mètre soixante, elle avait du cran. D'autres seraient certainement parties en courant devant mes écarts divers et variés. Mais pas elle, tout comme Jen autrefois... Oui, car comment ne pas penser, ici, à cette femme avec laquelle j'avais partagé ma vie plusieurs années durant? Nos destins s'étaient déliés brutalement, sur la décision d'un seul homme, d'un fou corrompu par le pouvoir. De plus, je ne pouvais exprimer aucune vengeance à présent, car le grand coupable dans cette affaire avait déjà payé pour ses innombrables crimes.

"J’ai pas été… comment est ce qu’on dit ça...fair play? Complétement honnête? T’as dévoilé ta vie, et moi j’ai effectivement rien dit. Rien donné en retour. Certes, j’ai pas grand chose à raconter, mais… y’a un truc."

Je levai mon seul sourcil visible. M'avait-elle caché quelque chose de si important que ça? Bien sûr, je ne lui avais pas déballé l'ensemble des détails de mon existence, mais elle pouvait se targuer d'en connaître au moins les grandes lignes incontournables. Quelque chose en moi se sentit légèrement trahit, en fait. Il fallait dire que je m'étais livré sans ménagement à elle, et je pensais donc légitimement qu'elle en aurait fait autant si elle en était capable. Or, elle avait délibérément choisi de me cacher un détail qui semblait aujourd'hui la travailler.

"Je t'écoute. Quoi qu'ça puisse être, j'te remercie d'me faire enfin pleinement confiance."

Ma voix était restée la même, calme et soyeuse. Je ne comptais pas briser ce moment privilégier à cause d'un petit sursaut d'orgueil. Dans d'autres circonstances, cela aurait peut-être été différent, mais j'étais près à concéder de nouveaux efforts pour elle. Sinon, comment espérer qu'elle en fasse également à son tour, en temps voulu? Cette relation devait repartir sur des bases saines, et il le fallait dès maintenant.

Enfin, le secret tant attendu, apparemment si bien caché, sortit de sa boite, à travers les balbutiements gênés de la pirate. Elle désigna son implant cérébral, je me permis alors d'abaisser un peu plus sa capuche de ma main libre afin de faciliter sa démonstration. Mais elle se contenta de tapoter l'appareil, accompagnant son geste de ses explications, simplifiées pour l'occasion. Elle savait pertinemment qu'elle n'avait pas un expert en technologie devant elle. Par conséquent, elle alla au plus direct. Et quelle révélation !

"T’es le premier à qui je dis ça. Je l’ai appelé Omnius. Il t’entend et là...il te dit bonjour."

Deux entités dans un seul corps... Voilà quelque chose d'original ! Je comprenais maintenant pourquoi Néro préférait garder cette information pour elle : elle ne savait la développer sans passer pour une fille bizarre. Bien entendu, le fait qu'elle ignore l'origine de cet implant était tout autant gênant. Qui avait pu lui mettre ce truc dans le crâne? Cela avait tout l'air d'une expérience un peu glauque, mais ce n'était peut-être là que l'impression d'un type totalement mal informé dans le domaine.

"Il... Me dit bonjour..."

Murmurai-je alors, honnêtement interrogatif et assez surpris. Je fixai un instant l'implant avant de revenir aux yeux sombres de la nerd. Elle devait craindre une réaction moqueuse de ma part, ou pire. Il était évidemment hors de question de la faire se sentir mal à l'aise plus longtemps. Ma main organique glissa délicatement de celle de Néro pour se poser sur sa joue.

"Eh bien... Bonjour Omnius !"

J'accompagnai mes paroles d'un large sourire, sincère et certainement rassurant, du moins je l'espérais. Je préférai alors ne pas donner la possibilité au silence de s'installer dans un moment aussi important, en questionnant malicieusement la mécanicienne, tout en maintenant mon sourire sur mon visage habituellement plus austère :

"Si ta tête est d'jà occupée, est-ce qu'il y a, pour moi, encore une p'tite place dans ton cœur?"

La vraie question était posée sur la table. C'était maintenant à mon tour de craindre la réponse, sans en montrer le moindre signe extérieur, bien sûr. Mon propre cœur, lui, me trahissait à bien des égares.

Néro

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Néro
Mécano | Pirate
Mar 30 Juil - 0:09
Le ventre de Néro s’était noué, comme s’il anticipait une réaction violente comme un coup de poing dans l’estomac. Et c’était absurde car la personne actuellement à côté d’elle n’aurait jamais fait ça. Pas sur elle en tout cas. Même si parfois, il lui arrivait de manier des mots aussi dur que sa main en beskar.
A ce stade, la jeune femme ne savait absolument pas comment le Mandalorien exilé allait réagir face à la découverte de la présence impromptue de l’IA dans sa tête. Il pouvait autant la rejeter que rester là, autant rire que rester stoïque. N’était-il pas “l’indomptable” après tout?
Il avait le droit de lui en vouloir. Mais il avait choisi de ne pas le faire, pas immédiatement en tout cas, de balayer cet “oubli” comme ils venaient de balayer l’un des moments les plus rudes de leurs vies.
Néro aurait dû être soulagée de s’enlever ce poids des épaules, de pouvoir se dire que s’il la surprenait dans une de ses discussions sans queue ni tête avec Omnius, il comprendrait, ne jugerait pas, ne la prendrait pas pour une folle. Mais curieusement elle ne l’était pas. Pas encore tout du moins.


C’était paradoxale en fait. Elle qui venait de lui faire son grand discours en mode “je n’ai peur de rien” se retrouvait tétanisée à l’idée d’exposer ici son seul et unique secret, de provoquer une nouvelle fois l’éloignement de la seule personne en qui elle avait confiance à ce jour. Il fallait le dire, elle aurait préféré affronter une horde de types énervés en armure que de dévoiler ça.
Et pourtant c’est ce qu’elle venait de faire. Sous la pression d’une IA dopée au glucose certes, mais les mots étaient sortis.


Parce qu’ensemble, ils étaient en train de réparer un truc qu’elle pensait cassé à tout jamais. Parce qu’au lieu de lui infliger une collision douloureuse, il avait pris le temps de l’écouter, d’établir un contact physique progressif qui n’avait pas fait fuir la jeune femme au fin fond de sa cabine.
Ce n’était pas la première fois qu’il la touchait. Mais là, il était loin de la tape sur l’épaule paternaliste à laquelle elle avait eu droit à son arrivée sur le vaisseau. Et qui avait d’ailleurs tendance à l’agacer un peu.

Elle avait vraiment la sensation qu’il cherchait vraiment à la comprendre à cet instant, qu’il tenait sa promesse comme gravée dans le duracier désormais. Et c’est d’ailleurs pour cela, qu’elle l’avait laissé légèrement rabattre sa capuche en arrière, seule protection qu’elle avait, afin de mieux regarder son implant. C’était sans doute aussi pour ça qu’elle l’avait laissé s’approcher à une distance “un peu trop” pour une handicapée sociale et émotionnelle comme elle. Peut-être avait-il aussi fait ça pour mieux la regarder, et pas juste ses yeux sombres derrière le rideau de tissu.

Dans sa tête, si Omnius perçu son trouble actuel, il n’en fit cependant pas cas, ayant encore du mal à comprendre son origine. Ou alors il tentait de faire diversion en énumérant une à une toutes les questions qu’il souhaitait poser à la seule personne au courant de sa présence. Mais si le ton enjoué de son assistant cybernétique lui avait donné du courage tout à l’heure, il s’était désormais envolé sous cette nouvelle tension.

Elle décrocha ses yeux du sol de la salle commune lorsque la pression de leurs deux épaules côtes à côtes se fit plus forte. Elle vit le sien passer de son implant à ses yeux durant quelques secondes, accusant la découverte énoncée sans fioriture. Pour une fois qu’elle s’était évitée des détours. Peut-être avait-elle été trop directe?
Elle vit l’interrogation s’afficher sur son visage. Elle en déduisit que c’était sans doute la première fois qu’il voyait ça, qu’il était face à quelqu’un ayant naturellement deux entités présentes dans sa tête sans que cela ne soit une maladie psychiatrique. Sa surprise était sincère, non feinte, mais au lieu de s’éloigner pour prendre du recul sur la situation, il était resté là, sa main toujours dans la sienne. Et bien évidemment, Néro ne savait pas quoi faire mis a part attendre.
La réaction fini par venir, d’une voix douce et posée, comme s’il réfléchissait encore à ce que la dualité dans sa tête impliquait. Il répéta donc délicatement sa dernière phrase. Et la mécanicienne ne put que hocher doucement la tête.


- Ouais...entre autre…


Elle laissa sa voix planer doucement, comme pour lui faire comprendre doucement l’omniprésence du bien nommé Omnius dans son cerveau, qui débitait près de 10 000 questions à la seconde, sans doute plus parce qu’elle n’était pas concentrée sur lui mais sur Oneye.


L’interrogation qui faisait ressortir les légères rides sur le front de l’ancien garde républicain fini par s’estomper doucement, comme si les mots venait enfin de prendre sens dans sa tête, mais elle n’était pas sûre qu’il réalise toute l’ampleur de la découverte. Il devait avoir des questions, des tonnes. Peut-être ne savait-il pas par où commencer? Peut-être devait-elle l’aider un peu en entamant de nouvelles explications. Parler de ses capacités à fureter sur le réseau et sur les ondes, de sa propension à faire des statistiques à outrance, à lui coller des mots de tête carabiné lorsqu’il était surexcité comme maintenant. Elle chercha donc quoi dire, sans trouver de réponse.

Finalement, ses yeux finirent par lâcher l’implant du regard, retrouvant une nouvelle lueur presque magnétique. Un sourire assez sincère, qu’il était rare de voir sur son visage généralement bougon l’éclaira alors tandis que sa main finit par glisser doucement de la sienne pour venir se poser sur sa joue
.

Et si Néro rata une respiration, elle ne recula pourtant pas. Sa main était chaude, légèrement caleuse, témoignant de longues heures à manier les armes ou à martyriser adversaires et sacs de frappe. Mais il n’en restait pas moins agréable. C’était comme si la chaleur de sa paume faisait baisser l’afflux sanguin important dans son cerveau, la soulageant momentanément de sa migraine grandissante.
Elle eut envie de fermer les yeux, juste pour profiter de ce premier contact atypique avec le genre humain. Mis à part la danseuse du Turbo Lum, qui avait eut la manie de la serrer dans ses bras lorsque la plongeuse éclairait ses pensées d’une évidence, personne ne l’avait jamais touché. Elle fuyait le contact.


Il était donc très déstabilisant pour la jeune femme à la mémoire défaillante de se retrouver dans cette situation, pourtant représentative de leur relation. Il y avait comme un motif récurrent qui se dessinait : à chaque fois qu’ils s’éloignaient un peu trop, ils finissaient toujours par se rapprocher. Comme au marché de Toydaria, au malgré les tensions, ils étaient reparti ensemble, sa main doucement posée sur son avant bras. Ils étaient comme deux aimants de polarité inverse, mais dont la force magnétique se renforçait avec la distance, les renvoyant alors subitement l’un contre l’autre. Pour sans doute s’éloigner de nouveau lorsqu’ils s’étouffaient trop.

C’était bien évidemment tout nouveau pour Néro. Et elle fut submergé par un flot de sensations étrangement galvanisantes et qui étaient sans doute à la source de la rigidité dans son estomac. Elle n’avait pas de définition à accoler à tout ça, elle se sentait à nouveau “un peu paumée”, et Omnius ne l’aidait pas, plus préoccupé par l’idée de compléter sa grille d’information au sujet du Mandalorien.
Peut être que la fixette de l’IA sur cet homme avait finit par la contaminer elle aussi. Ou pas. Il était le seul qui était entré dans sa vie, un peu par la force des choses. En fait non, et il l’avait bien dit, c'était elle qui l’avait laissé entrer, lui, sa famille, ses défauts et aussi ses forces. Comme si elle ne parvenait pas à lui refusait quoique ce soit.

"Eh bien... Bonjour Omnius !"

Cette réponse marqua la surprise sur le visage de la jeune femme. Elle s’était attendu à beaucoup de chose sauf à ça. Se rendait-il compte de ce qu’il venait de déclencher en elle? Outre l’explosion d’information envoyée par Omnius et qui provoqua une légère douleur dans son crâne, celles dans son ventre s’estompèrent pour ne devenir qu’un léger fourmillement. Par une simple phrase, symbole d’acceptation, il venait de lui offrir le soulagement.
Elle aurait pu tourner de l’œil dans l’instant sous la force de cette sensation, mais au lieu de ça, elle lui retourna son léger sourire, plus chaleureux et surtout involontaire. Son corps réagissait sans l’aval de son cerveau. Et heureusement d’ailleurs. A ce moment, elle avait juste envie de dire à Omnius de se la fermer pour se laisser porter par le présent.

Elle eut presque envie de porter l’une de ses mains sur le visage du pirate, de ressentir le contact de sa barbe sous ses doigts. Mais elle était clairement moins à l’aise que lui. Il lui avait dit aussi, qu’il réagissait avec le cœur, parfois de façon irrationnelle. Mais, elle utilisait avant tout son cerveau, trop sans doute pour ce genre de moment presque intime.

Et avant qu’elle n’ait pu trouver la force d’esquisser un geste dans sa direction ou un pauvre début de phrase, les coins des lèvres du Dar’manda se recourbèrent encore plus, dans un sourire qu’elle connaissait, celui qui laissait présager un bon mot, une remarque humoristique ou taquine. Était-ce pour répondre à la gravité qui s’affichait encore sur son visage à elle? Elle plissa les yeux, attendant qu’il parle.

“Si ta tête est d'jà occupée, est-ce qu'il y a, pour moi, encore une p'tite place dans ton cœur?"

Néro sentit sa mâchoire se décrocher légèrement, ses pupilles se dilater dangereusement. Et une chaleur étrange s’empara de ses joues. Qu’est ce qu’il venait de se passer? Comment devait-elle interpréter cela? Était-ce une énième moquerie? Peut-être pas en fait, elle percevait un double sens léger dans son intonation, et elle était sûre d’avoir senti un léger tremblement de sa main contre sa joue durant quelques millièmes de secondes.
Omnius décrocha enfin de ses questions sur les niveaux de radioactivités sur Mandalore pour chercher dans ses souvenirs.
Coeur. Une fois de plus, cela la ramena à lui, certes, mais aussi à Shiri. Et l’IA commença à faire ses associations d’idées, bien qu’elle ait déjà un fragment de réponse dans sa tête. Coeur était bien évidemment métaphorique, presque de l’ordre sentimental dans cette phrase.

Et d’autres associations se firent, faisant remonter le fameux détail enfouit de la “femme mystère” qui avait tant marqué le guerrier et dont elle partageait quelques similitudes.

Et là, Omnius revint avec un raisonnement nouveau. “Il a un passé, connu d’autres gens avant toi, il est normal qu’il s’y réfère”. Comme elle le faisait avec la danseuse twil’ek. Et elle eut l’impression d’avoir encore fait des extrapolations abusives à partir d’un non fait, et qui en plus risquait de briser quelques choses. De le repousser alors qu’il avait enfin décider de venir vers elle.
Néro ouvrit la bouche. Fermant un instant les yeux pour porter l’une de ses mains sur ses tempes afin de calmer les douleurs provoquées par l’excitation haut niveau d’Omnius.


- Je… désolé,... il me colle de sacré migraine quand il est excité…*elle prit un ton légèrement plus bas* Omnius, s’il te plait, redescend...

L’IA obtempéra, conscient qu’il empêchait son hôte de s’exprimer par ses très nombreuses interventions. Les distorsions de l’IA redescendue à un niveau acceptable, elle plongea ses yeux dans le bleu profond de ceux d’Oneye.

- Je...pour tout te dire, t’occupes déjà beaucoup d’espace dans ma tête.

Et c’était vrai. Avec l’IA, ils avaient beaucoup réfléchit à lui, ses réactions, ses expériences, jusqu’à parfois délaisser légèrement le bricolage qu’elle affectionnait tant. Par contre, elle fut conscience que sa phrase pouvait avoir un sens étrange, et elle tenta de la corriger.

- T.. tu… pour te comprendre..et le reste…

Elle sentit ses yeux décrocher de nouveau, et pour se redonner un peu de force, elle vint poser l’une de ses mains sur la sienne, celle qui restait collée sur son visage avec une chaleur confortable.

- Oneye… je..j’ai vraiment oublié pas mal de chose. Sur ça. J...je crois que je comprend. Mais...je suis u..une éternelle paumée parfois un peu trop cérébrale… et je..

Elle déglutit doucement, ses doigts imprimant un léger mouvement sur sa main.


- J’ai peut être besoin d’aide pour tout comprendre,p... pour peut -être me rappeler…et c'est..c'est pathétique...

Son regard repris une teinte plus sérieuse alors qu’elle réalisait enfin ce qu’elle voulait exprimer.

- J’ai confiance en toi… ça j’en suis sûre...Mais, je veux pas que tu fasses quelque chose que tu regrettes, ou qui te mettes mal par….rapport à ton vécu…

Elle se sentit un peu honteuse de dire ça, mais malgré son courage, elle devait accepter qu'elle restait craintive et surtout maladroite.

- J..je suis mal à l’aise avec toutes ces nouvelles sensations. J’ai toujours l’impression de faire capoter un truc quand...j’interviens… mais… t’as effectivement réussi à te faire une place chez moi, quelque part… et ...cette phrase est particulièrement étrange non?


Elle sentit qu’elle venait peut être de briser quelque chose. Maladroitement, elle tenta de jongler avec son ressenti, s’attendant peut-être à ce que les mystérieuses forces qui maintenaient leur route sur une trajectoire commune les repoussent de nouveau. Et elle sentit ses doigts se serrer sur les siens, essayant de retenir ce qu’elle pouvait.



Blad Oneye

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Blad Oneye
MJ Fiches | Pirate
Mar 30 Juil - 14:23
J'en attendais sûrement plus, pour ne pas dire trop. Mais j'acceptais de prendre ce qu'elle me donnait ici. Une chance venait de m'être offerte, et c'était à moi de compenser les efforts que Néro ne pouvait fournir... Cette histoire devait se façonner à deux. Il n'y avait que comme ça que nous pourrions espérer poursuivre cette relation. Bien sûr que d'autres moments moins agréables viendraient ponctuer, bientôt, ce récit commun. Je n'étais pas facile à vivre, souvent proche d'une folie exponentielle incontrôlable, et donc bon nombre d'épreuves nous attendaient. Cependant, si notre lien survivait à tout ça, alors la conclusion à tirer serait très simple, quant à elle. Je pensais avoir perdu mon âme sœur, mais peut-être ne l'avais-je en fait pas encore vraiment trouvée.

"Je… désolé... il me colle de sacrées migraines quand il est excité…"

A ces mots, difficile de ne pas penser au fameux "coup de la migraine", mais je préférais ne rien évoquer à ce sujet, cette fois-ci du moins. D'autres occasions se montreraient probablement plus... Propices à ce genre d'explications. Je restais donc là, sagement, à écouter ce que cette jeune femme un peu perdue tentait d'exprimer. Je voyais bien que cet exercice la sortait de son terrain habituel, sa petite zone de confort étant plutôt le domaine des machines, muettes et globalement moins capricieuses (quoique). Le contact rapproché avec les autres êtres organiques lui faisait perdre le Nord, si tant est que cela fût possible dans l'espace... La présence de cette IA dans son cerveau ne devait rien arranger. C'était un lot d'inconvénients contre une série d'avantages, certainement.

"Il m'semblait t'avoir d'jà dit qu'avec moi tu n'avais pas à t'excuser."

L'encourageai-je, rappelant ainsi notre conversation sur la terrasse du Dissi'dance. La suite allait me montrer que Néro non plus n'avait rien oublié de ce soir là. Logique, Omnius était sans doute capable de tout enregistrer en détail, prouesse plus que courante des ordinateurs de notre temps. Mais avant ça, la nerd balbutia quelques phrases plutôt touchantes, m'avouant que j'occupais déjà une bonne place sérieuse dans son esprit. Elle m'expliqua également que son amnésie était assurément la cause de ses problèmes de communication, ainsi que de ses soucis sentimentaux. Difficile de mettre un mot sur un ressenti lorsqu'on ne savait même pas quelle signification il pouvait avoir.

Sa main rejoignit la mienne, là-haut sur sa joue, pendant qu'elle poursuivait sa réponse sans s'interrompre. Intervenir dès maintenant risquait de la couper totalement, et même si ce n'était que temporaire, cela n'était tout de même pas souhaitable. Avec le temps, j'apprenais à profiter de l'instant présent, moi aussi. Et pour Néro, je me sentais parfaitement capable de refouler quelques sorties pataudes, voire lourdingues selon les jours. Au besoin, je pourrai me défouler sur d'autres, au pire des cas. Ce n'était pas le moment d'y penser, de toutes façons.

Vint soudain la référence à laquelle je ne m'attendais pas. La mécanicienne parla des tracas susceptibles de resurgir de mon passé. Le tableau se ternissait donc légèrement, toutefois je ne comptais pas laisser les ombres s'emparer de cette conversation. Néro avait raison, en prime : mon CV n'était pas le meilleur sur le marché. En tant que Garde Républicain officiellement mort sur le terrain, je me demandais comment je devais prendre tout ça. Bien sûr, ce point de vue n'était plus franchement d'actualité, et c'était alors en tant qu'Oneye que je devais aborder cette problématique. Mon passé allait-il compromettre mes envies d'avenir? Je ne connaissais que trop bien ce refrain...

Ma voix se fit plus dure, parce que ce sujet était évidemment plus épineux encore. Penser à Jen (entre autres), ici et maintenant, était encore douloureux. Je ne souhaitais pas mentir, donc il fallait que je sois honnête tant dans mes mots qu'à travers mes émotions. Pour moi, c'était une preuve de confiance et d'amour véritable, mais je devinais que Néro ne pouvait comprendre ceci, pas entièrement en tout cas. Il fallait apporter des explications immédiates à cette nuance de ton, afin d'éviter une mauvaise interprétation sur le court terme.

"Quand j'dis que j'm'ouvre à toi, j'le fais dans l'seul objectif de bâtir not' lien sur des fondations honnêtes, pures. J'me livre comme à personne, parce que non seulement j'te fais confiance, mais en plus..."

Ses doigts posés sur les miens étaient fins et chauds. Ses mains étaient ses outils de travail, mais elles demeuraient malgré tout moins rugueuses que les miennes. Ses gants protégeaient sans doute la douce texture de sa peau blanche. J'aurais aimé que ce moment dure pour l'éternité, mais cela était rationnellement impossible.

"En plus, j'veux pas avoir d'secrets pour toi."

Ce fût à mon tour de baisser les yeux. Devais-je lui dire tout ça dès à présent? Le souvenir de Jen ne pouvait-il pas rester enfoui encore quelques jours? Non, j'étais lancé, alors autant y aller.

"Dans mon autre vie, j'étais marié... Alors oui, c'est vrai, elle te r'ssemblait, un peu. Sauf que cette page est tournée. Ou plutôt... Elle a été arrachée par ceux qui ont tenté d'me faire disparaître. Tu comprends? Il n'y a pas d'retour possible à ce niveau-là. S'ils ont tué Blad Demeci, ils ont probablement aussi tué Jen, sa femme..."

Dans un soupir, l’œil clos, je m'agrippai les cheveux du haut du crâne de ma main en beskar. Quel merdier... Je renouai alors le contact visuel, sentant que les doigts de Néro refusaient, de toutes façons, de me détacher de leur emprise. Puis, ma voix douce réapparue comme par magie, car ses yeux m'envoûtaient complètement. Mes tourments avaient enfin trouvé un adversaire à leur hauteur : les yeux d'une belle brune qui était en train d'envahir mes sentiments.

"Si j'ai bien une place auprès d'toi, c'qui n'a honnêtement rien d'étrange, bien au contraire... Alors tu sais d'jà qu'mon passé risque, un jour ou l'autre, d'nous poser problème. Abequa est déjà là, et c'n'est que l'début des emmerdes, si tu veux mon avis là-d'ssus... Par contre, pour c'qui est d'mon propre cœur ; il t'appartient, ça ne fait aucun doute. Peu importent tous les fantômes qui comptent resurgir, ce qui est réel, aujourd'hui, c'est que nous sommes là l'un pour l'autre. Et c'est tout c'qui compte."

Allions-nous nous comprendre une bonne fois pour toutes? Pourquoi n'arrivais-je pas juste à lui dire que mes sentiments pour elle étaient aussi forts que ceux que j'avais ressentis, autrefois, pour Jen? Non, ils étaient plus forts même, car Néro et moi étions bien plus connectés de façon naturelle. La faute à sa vie et à la mienne. Là où j'étais le sauveur de Jen, un héros protecteur épris d'amour et de justice, j'étais ici l'égal de Néro, déboussolé et rejeté. Et c'était bien dans la détresse que se forgeaient les sentiments les plus puissants. Notre force était ainsi notre similitude mal avouée. Nos instincts nous disaient clairement de rester ensemble pour survivre, coûte que coûte. L'amitié et l'amour n'étaient pas nécessaires, bien sûr, mais ils demeuraient difficilement évitables, quoi qu'on en dise.

"Toi, tu as perdu ton passé. Et alors? J'te parle du présent, de notre présent. Donc si j'dois t'apprendre à aimer, j'te propose de commencer tout d'suite, car qui sait si demain nous le pourrons encore. J'crois qu'c'est un peu ça, la vie d'pirate."

Un sourire refit apparaître la lumière sur mon visage. Il était temps de passer le dernier test. Celui que tous les prétendants redoutaient et, paradoxalement, aussi celui qu'ils attendaient avec impatience. Ma main en beskar se glissa dans le dos de la jeune femme, délicatement, pendant que ma tête s'approchait lentement de la sienne. A ce moment là, je devais tout de même m'attendre à recevoir une claque monumentale, qu'elle soit réelle ou imagée d'ailleurs. Car il y avait bel et bien une possibilité pour que tout ce qui avait été dit jusqu'ici ne soit pas interprété de la façon voulue. Néro pouvait ne pas être prête à ça, également. Savait-elle seulement la symbolique d'un tel acte? J'étais à peu près sûr qu'elle avait déjà croisé des personnes entrelacées et connectées de la sorte au Dissi'dance, mais impossible de connaître sa réaction au moment de passer de spectatrice à actrice. J'espérais simplement que Shiri avait eu le temps de donner quelques ficelles à son amie avant de disparaître aux bras d'un énième petit ami. Mes lèvres, elles n'étaient plus très loin du contact enflammé.

Néro

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Néro
Mécano | Pirate
Mar 30 Juil - 21:27
musique d'ambiance:
Néro n’arrivait désormais désormais plus à détacher son regard d’Oneye, réalisant aussi à ce moment qu’elle lui avait fait peut-être mal lorsqu’elle avait exprimé ses craintes quand à l’existence de cette autre qui lui ressemblait.

Maladresse, peur, tout ça venait de perturber le lien fort qu’ils étaient en train de tisser à nouveau entre leurs deux êtres. Comme elle l’avait exprimé juste avant, elle venait de mettre un énorme coup de pied dedans, de briser quelque chose. Et elle se maudit intérieurement.

Néro n’avait jamais vraiment su prendre une décision par elle-même. Elle était influençable, elle le savait. Omnius, les gens du bar, Oneye, tous lui avaient toujours au final forcé un peu la main pour la faire avancer. Allait-elle rester cette espèce de nénette sans personnalité, sans envie, comme le disait le mandalorien, bourrée de crainte à l’idée d'interagir avec ses semblables? Pourquoi n’arrivait-elle pas à copier l’aisance qu’ils avaient tous?
Etait-ce un mal qu’elle ne parvienne pas à s’exprimer ? Qu’elle fasse cas de détail qui risquaient de bloquer à tout jamais des bifurcations multiples sur son chemin?
La fière Néro était-elle en fait une putain d’incapable?


Là, pour le coup oui. A la vue du sourire désormais fané de l’homme qui lui faisait face, de son regard teinté de sérieux et de mélancolie, elle venait de rater un croisement. Omnius se posa alors une question fondamentale : était-ce parce qu’il était là qu’elle se fermait volontairement ou inconsciemment toutes les portes?
Pourtant, il était comme elle. En recherche de sens, de compréhension sur le monde qui l’entourait, sur les gens aussi. Alors pourquoi est ce qu’elle ne parvenait pas à faire ce petit pas en avant pour débloquer une situation?
Après, elle ne faisait pas non plus de véritable pas en arrière, mais cet état de placidité dans lequel elle était risquait de lasser beaucoup de gens. En avait sans doute déjà fait fuir certain. Omnius et elle étaient en quête d’humanité, alors pourquoi vouloir à ce point se calquer sur le comportement d’une machine, froide et obéissante?

Omnius se révélait parfois plus humain qu’elle. Comme maintenant, et il la poussait à accepter cet homme qui lui tendait la main, qu’elle tenait en fait dans la sienne, et à ne pas se détourner. L’IA était persuadée que cela pouvait mettre un terme à ses tourments, à chasser ses idées aussi noires que son café, à avoir enfin quelqu’un en qui elle aurait suffisamment confiance pour mieux appréhender cet univers. Ainsi qu'à mettre enfin des mots et des faits sur des sensations aussi abstraites qu’indéfinies.

Il était d’ailleurs assez surprenant que la faible pression qu’elle exerçait sur sa main suffisait à le retenir, alors que clairement, il aurait pu se lever et partir, fuir ce trop plein de cérébralité qui compliquait plus les choses qu’il ne les résolvait.
Un comble pour quelqu’un comme elle, qui cherchait toujours des solutions.


Elle restait néanmoins un peu perdue face au mandalorien, légèrement bouleversée même. Il lui offrait beaucoup actuellement. Il se “livrait” comme il venait de le dire. Malgré ses propres blessures. Il était clairement plus torturé qu’elle et il parvenait pourtant à faire fit de tout cela pour lui donner plus qu'elle ne pouvait recevoir.


"En plus, j'veux pas avoir d'secrets pour toi."


Néro frissonna lorsque sa voix redevenue rauque résonna en elle. Pourquoi Oneye? Pourquoi tout donner à une incapable, à  quelqu’un qui risquait à chacun de ses pas de provoquer une catastrophe? Qui pouvait lui faire du mal alors qu’il avait tellement souffert? A quelqu'un qui n'avait pas joué franc jeu avec lui dès le départ?
La mécanicienne eut l’impression qu’il lui offrait un truc qu’elle ne méritait pas.

Elle sentit alors ses yeux se teinter de tristesse. Pas au point de pleurer, puisqu’elle n’avait toujours pas compris comment faire, mais au point de sentir ses jambes trembler légèrement.

Oneye avait été marié. Elle savait ce que c’était, Shiri ayant elle même été plusieurs fiancée, à des connards (de ce qu’elle disait après la rupture), mais elle saisissait la force de l’engagement que cela représentait. Et bien évidemment, elle regretta d’avoir posé la question voyant tout ce que cela faisait remonter dans l’esprit, mais aussi dans le fameux cœur du mandalorien.
Elle se sentait honteuse de s’être prise pour le centre du monde, dans son arrogance la plus sublime. Le pirate borgne essayait d’avancer lui aussi et elle le ramenait sans cesse à cette autre vie, qu’il s’était vu ôter de force, et qu’il avait finalement accepté de laisser derrière lui au profit d’une carrière chez les personnes que jadis il traquait.

Voila la source de leur incompréhension. Elle ramenait toujours les gens à ce qu’ils avaient été, pas à ce qu’ils étaient. Tout ça pour combler son manque. Parce qu’elle n’avait pas de passé, elle cherchait à puiser dans celui des autres, alors que cela ne l’aiderait pas. N'aiderait personne d’ailleurs, et causerait plus de mal que de bien. Elle se sentit de nouveau pitoyable.

Lorsqu’il mentionna le nom de sa femme, Jen, Néro fut prise de vertige. Ce nom… cela lui remonta dans les entrailles. Parce qu’elle avait connu une Jen. Enfin une Jenny. Elle en était sûre, même si les bribes de souvenirs qui la parcouraient étaient encore flous. Elle se souvenait cependant de son regard bienveillant et du timbre de sa voix. “Ca va aller”. Le corps de Néro se tendit. Omnius la soutient du mieux qu’il pouvait. Oneye ignorait encore qu’il venait de débloquer quelque chose en elle. Et elle savait à ce moment qu’elle devrait lui en parler. Mais avant, il fallait qu’elle répare tout ce qu’elle venait de casser. L’IA approuva. Il lui indiqua néanmoins que les statistiques seraient en sa faveur si elle “décidait de se sortir les doigts du ***” (merci le Turbo Lum pour la richesse de cette expression) pour enfin faire quelque chose de constructif.

Elle le vit alors afficher tous les signes de la nervosité, proche de la panique, et elle resserra sa prise sur sa main pour l’empêcher de s’évaporer. Prenant une légère inspiration, elle marmonna dans son écharpe un :

- Pardonne moi. Je suis stupide parfois… j’comprend rien…

Qui ne tomba sans doute pas dans ses oreilles mais qui lui permit, à elle, de faire un peu de vide dans sa tête, réorganisant ses données avec un nouveau sens des priorités, reléguant les détails “blessants” en dernière position. Il n’était plus Blad Demeci. Il était Oneye. Ce qu’il avait toujours été pour elle. Et c’était ça qui apparaissait comme important maintenant.


Il poursuivit. Parlant bien évidemment de son passé chaotique. Il savait que cela allait lui tomber dessus à un moment ou à un autre. Comme Abequa. Et Néro sentit son regard légèrement briller. Elle les attendait de pieds fermes, ces mandalos. Et si le combat avec Irnyle avait été douloureux, il lui avait confirmé que derrière leurs armures belles et puissantes, ils étaient bourrés de faiblesses. Et s’il fallait qu’elle désosse leur barrière de beskar une à une, elle le ferait. Sans doute parce qu’à ce moment, elle se sentait capable de supporter un passé qui n’était pas le sien, mais bien trop lourd pour un seul homme. “L’union fait la force” lui rappela Omnius, comme une encyclopédie bateau, mais cela fit sens. A deux, le poids qui pesait sur les épaules du guerrier serait divisé. Et Néro étant vide, elle avait de la place pour l’accueillir sans que cela ne la fasse vaciller malgré sa faible constitution.

Leurs regards se plongèrent de nouveau l’un dans l’autre, perturbants et significatifs à la fois. “Nous sommes là l’un pour l’autre”. Cela lui parlait. Elle était là au bar, pour Shiri, pour Blarnak, pour les clients insupportables. Elle serait donc aussi là pour lui, s’il le voulait.


Suivre elle savait faire, mais là, c’était lui qu’elle avait envie d'accompagner. Avec ses rages, son côté fou qui compensaient avec le rationalisme et le calme apparent qu’elle affichait souvent. Deux faces d’une même pièce. Un complément pour chacun d’eux.
Omnius paru satisfait. S’il ne lisait pas dans ses pensées, il percevait une amélioration dans ses signaux vitaux. La tension qu’elle ressentait n’était pas dûe à un repli sur elle-même mais à l’acceptation. Il lui avait fallu du temps pour comprendre. Elle avait été étrangement lente à faire ses assemblages dans sa tête sur ce coup.

Elle avait tellement de lacune.

Et là vint le dernier coup. Il venait clairement d’accepter tout ce qu’elle était. La feuille blanche, la semi robot hantée par une IA invasive, la fille qui ne comprenait rien à la vie mais qui était capable de réparer n’importe quoi avec ses mains.
Aimer. Ce mot n’avait pas de sens pour le moment. Mais même pour ça, il proposait de lui apporter des réponses.
Un cadeau magnifique de sa part, à elle qui ne lui avait rien donné.

Le contact de sa main métallique dans son dos la fit frissonner de nouveau, l’attirant doucement vers lui. L’éclat de son unique oeil fut plus intense, elle n’eut pas besoin des rappels d’Omnius pour comprendre ce qui allait se passer. Elle avait déjà vu des gens s’embrasser. Au turbo Lum, au dissi’dance, lors de ses enquêtes sur le net et durant les séries ridicules que les deux autres femmes pirates affectionnaient.

Durant les 7 derniers mois passés sur Roon, elle n’avait bien évidemment pas expérimenté. Elle avait tant de retard à rattraper qu’elle avait négligé de se mêler à ses semblables. Elle n’avait pas non plus était spécialement curieuse de la chose. Elle observait, et pensait que c’était suffisant. Mais lorsqu’il se pencha vers elle, elle ne se recula de nouveau pas. Alors qu’il lui laissait le choix.

Elle sentit ses propres yeux se noyer littéralement dans le sien, parcourant son visage et attendant ce fameux contact aussi inconnu que souhaité à ce moment.


Et là, la porte s’ouvrit dans un grincement violent. La force magnétique qui les parcourait les éloigna subitement, et Néro se sentit saisir vivement sa tasse de chocolat, comme si elle cherchait à masquer la rougeur de ses joues. Son regard se planta à nouveau sur le sol, coupant le contact avec son "coéquipier". Elle revint finalement vers lui lentement.

Mugler fit son apparition par la porte qui menait à la cabine de pilotage, d’un pas calme et détendu, son manteau voletant légèrement et une clope mal roulée (et sans doute fournit par Pryat) sur les lèvres.
Et alors qu'il entrait dans la pièce, elle vit le regard d’Oneye se noircir, son corps se mettre légèrement en retrait.


Mugler marqua un arrêt en les voyants ainsi installé sur le bar.

- Salut les jeunes, ça va? Pas trop secoué?


Et alors qu’il passait dans leur dos pour aller se prendre une bière dans le frigo, Néro répondit d’une voix d’apparence détendue, goûtant à son chocolat qui se refroidissait lentement.

- Ca va. On ...communique.

Elle sentit les muscles du mandalorien se tendre. Mais avant qu’il n’ait eu le temps de se relever et de partir, elle posa ses doigts sur sa main en beskar, la saisissant doucement, pianotant délicatement sur les jointures de ses phalanges pour le faire rester à côté d’elle. Elle se surprit d’ailleurs à aimer ce contact, qui contrastait grandement avec son autre main.

La tête dans le frigo, le capitaine pirate répondit.


- c’est bien. Je sais que ça peut paraitre con ce que j’ai dit, mais une bonne équipe et une équipe qui se parle, qui se connaît. Et c’est ça notre vraie force.

Omnius ne put qu'acquiescer dans sa tête. La jeune femme entendit alors le bruit d’un décapsulage un peu violent, puis Mugler claqua la porte du réfrigérateur et entreprit de faire le trajet inverse.


- Et n’oubliez pas de vous reposer un peu. Demain sera une journée longue. Faut pas qu’on rate notre entrée sur Coruscant.

Néro lui retourna un regard au dessus de son épaule, ses doigts glissants toujours sur le métal rouge du bras d’Oneye, à l’abris du regard du chef pirate.

- On sera prêt.

Mugler lui lança un regard satisfait, non s’en avoir affiché une certaine suspicion à les voirs tous les deux épaules contre épaules sur ce bar. Puis, le bruit de la porte se fit de nouveau entendre et la jeune femme attendit quelques secondes avant de reposer sa tasse.
Dans sa tête, son assistant cybernétique l’encourageait à faire quelque chose. Aussi, elle se tourna légèrement pour faire face au Dar'manda, plongeant de nouveau ses yeux sombres dans le sien.

Sa main délaissa progressivement la sienne pour glisser le long de son avant bras, de son biceps, de son épaule, pour enfin arriver vers son menton, imitant le geste qu’il avait eu envers elle auparavant. Le contact de ses doigts sur sa barbe fut doux, comme elle l’avait imaginé, et elle lui fit un léger sourire.
Il lui avait dit qu’il lui offrait son coeur. Et elle ne savait clairement pas quoi en faire, mis a part en prendre soin. Le sens était toujours abstrait, mais elle avait sentit que c’était quelque chose d’important.

La voix d’Omnius se brouilla légèrement, se fit lointaine, sans qu’elle n’en comprenne la raison. Mais pour une fois, elle avait la sensation de prendre une décision par elle-même. Alors les mots affluèrent enfin du fond de sa gorge vers sa bouche, son rythme cardique augmenta légèrement.

- Je ne sais pas pourquoi tu m’offres tant Oneye. J’suis pas sûre de le mériter, j’pense pas avoir autant à offrir. Mais merci d’accepter tout ce que je suis, merci de m’apprendre que j’ai pas besoin de tout comprendre… On affrontera les démons de ton passé tout les deux.

Le silence se fit dans sa tête alors que sa main se glissait doucement vers l’arrière de son crâne, s’emêlant dans ses cheveux, pour l’attirer vers elle, alors qu’elle acceptait de faire l’autre moitié du chemin. Aucune force contraire ne fut exercée, et leur lèvres se rencontrèrent enfin dans un contact doux. Elle ferma doucement les yeux.

C’était chaud, brûlant même. Une sensation plus intense que lorsqu’elle manipulait des câbles hautes tensions avec des gants abîmés. Si cela sonna comme un rappel dans sa tête, elle restait néanmoins sûre qu’elle n’avait jamais rien connu de si intense, de si puissant. Elle se laissa donc porter dans ce tourbillon de sensation agréable, perdue dans de légers arômes de chocolats. Novice dans ce domaine, elle se laissa alors guider par le guerrier, alors qu'elle se rapprochait légèrement de lui.
La douceur du début se transforma en quelque chose d'un peu plus passionné, sa main se posant plus fermement sur la nuque du Mandalorien. Et si elle ne comprennait rien à tout ce qui la parcourrait, elle s’en moquait.


Et c’est alors qu’un bruit dans l’autre couloir se fit entendre. Des rires féminins. Et alors qu’ils se séparaient de nouveau, le souffle court, comme s’ils craignaient d’être surpris,  Néro étouffa un grognement.
Omnius réapparu immédiatement dans son esprit, en faisant une analyse complète de la situation. Le décalage entre toutes les émotions qui l’avaient parcourus et la réalité était… presque gênant. Mais la jeune femme choisit à nouveau de masquer sa honte et d'ignorer ces données.
Elle se saisit de nouveau de sa tasse alors que la porte s’ouvrit sur une Triss hilare, répondant à quelqu’un qui devait se trouver plus loin.

La blonde avait revêtu une tenue plus confortable, un espèce de sur-vêtement ample et douillet. Mais dès qu’elle entra dans la pièce, son regard se braqua immédiatemment sur eux. Est ce que leurs joues rougies, leurs regards brillants et le fait que Néro regarde fixement le fond de sa tasse en l’agitant légèrement avaient pu fournir une quelconque information à la pirate sur ce qu’il venait de se passer?
Elle ne dit cependant rien, les dévisageant d’un regard beaucoup trop intelligent pour quelqu’un dans cette tenue. Elle leur fit un grand sourire.


- Je dérange?

Et si tout le corps de Néro répondait oui. Elle se fit violence et lâcha un :
- Hein...euh non.

La blonde les fixa encore quelques secondes, avant de se diriger vers la cuisine.

- On a prévu une soirée film avec Irnyle et Bullupupish. Y’a “ les pluies de Naboo 2” qui vient de sortir! Avec Jared Molka !

Néro lui retourna un regard interrogateur. Et en réponse Triss leva les yeux au ciel devant son inculture.
- Un film romantique. Le premier est vraiment bien!

Sans attendre de répondre, elle se dirigea elle aussi vers le frigo pour commencer à confectionner un plateau repas. Et Néro ne put s’empêcher de reprimer une nouvelle une grimace. Elle glissa alors son regard vers Oneye, profitant du fait que la blonde avait le nez dans le placard pour lui murmurer :


- Pas moyen d’avoir un peu de calme dans ce vaisseau…

Elle ne savait pas trop ce qu’elle attendait, mais dans son regard, il pourrait sans doute lire qu’elle recherchait un avis, une décision de sa part. Rester ici pour regarder ce film sans doute beaucoup trop niais, ou s’éloigner dans un endroit plus calme.
Peut-être pourraient-ils parler, poursuivre cette discussion dépourvue de tension désormais. Aussi, elle attendit qu’il l’entraine sur cette bifurcation qu’elle avait décidé de suivre, pour se concentrer sur le présent.

Blad Oneye

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Blad Oneye
MJ Fiches | Pirate
Mer 31 Juil - 17:02
Encore quelques centimètres, une fraction de seconde, et... Vlan ! Une baffe? Non... Une des portes s'ouvrit brusquement sous les pas déterminés de Zax Mugler. Par instinct, ou plutôt par pudeur, Néro et moi reprîmes aussitôt une posture assise plus... Détachée. Seul son épaule touchait encore mon bras, simplement parce que nous nous tenions côte à côte, comme si de rien n'était. Une envie de rire, un brin nerveuse, me prit alors, mais je parvins à la contenir en un sourire amusé, que Mugler se contenta d'ignorer. Le Devaronien était là pour se ravitailler en bière, il ne tenait pas à traîner bien longtemps dans les parages.

Le capitaine nous demanda tout de même comment nous allions. Néro prit alors les devants pour lui répondre. Ses mots mes firent rire doucement, cette fois-ci. Puis le Diable revint brièvement sur l'importance de notre relation, il était clair qu'il ne se doutait pas une seule seconde du virage positif que nous venions de prendre. Car Néro n'avait pas fui face à ma dernière approche, loin de là. J'avais donc la confirmation de l'esprit mutuel de nos sentiments. Il ne restait plus qu'à attendre le retour de la tranquillité pour... Se laisser aller, un peu.

Le dernier regard de Mugler était, ce coup-ci, teinté d'une légère suspicion quant à l'activité en cours entre Néro et moi. Mais il n'avait pas le temps d'enquêter davantage, visiblement, puisqu'il disparu l'instant d'après derrière la porte par laquelle il était arrivé. Qu'il sache ce qu'il se passait ne me gênait pas le moins du monde. Cependant, je me doutais que Néro préférait probablement rester discrète là-dessus. Cela collait, en tout cas, avec ses habitudes. A voir si une discussion autour du sujet serait utile prochainement.

La petite brune posa sa tasse, un brin malicieuse, et reprit à peu de choses là où nous nous étions arrêtés. Son initiative était très plaisante, surtout après une interruption impromptue comme celle que nous venions de subir. Mais avant de tenter un nouveau baiser, assurément fructueux celui-ci, elle me fit comprendre, au détour de quelques phrases, que je l'avais touchée en plein cœur aujourd'hui. Ainsi, elle fit la promesse de se dresser à mes côtés lorsque le vent se mettrait à tourner, ramenant toutes les flammes du passé autour du jardin que nous étions en train de construire. Néro se montrait non seulement rassurante, elle présentait la preuve d'un grand courage en acceptant une telle vie. Et ce n'était pas de l'inconscience, car elle savait très bien à quoi elle se frottait désormais.

Sa main passa dans mes cheveux, plus passionnée et fougueuse que tout à l'heure. Je n'avais rien à ajouter, tout me semblait parfait actuellement. Ses yeux sombres, son petit nez, sa fine bouche, ses joues légèrement creusées, rosies par l'émotion... Sur Roon, au Dissi'dance, elle avait déjà révélé subtilement certains de ses charmes. Mais là, c'était bien mieux encore, car elle était elle-même, naturelle et vraie. Sa barrière invisible, qui représentait son espace vital et intime, était tombée. Je pouvais à présent apprécier ses traits dans les moindres détails. J'apprenais déjà à reconnaître chaque ligne qui la définissait. Puis ce fût le moment de s'abandonner à un baiser. Notre premier, celui que ni elle ni moi n'oublierons jamais. L'adrénaline montait tout à coup dans l'ensemble de mon corps. Bien sûr, celle-ci n'était pas vecteur de violence, mais uniquement de désir. Un désir un peu fou, mais tout à fait réel. Là, maintenant, je me sentais vivant.

Mes propres bras s'enroulèrent autour de sa taille. Lorsque le tempo se fit plus langoureux, je glissai ma main droite sous ses jambes pour les poser sur les miennes. Ainsi, nous étions dans une position plus confortable. Elle pouvait se reposer sur moi, et profiter de ma force pour lâcher prise, ne plus avoir à retenir son corps en équilibre sur le comptoir. C'était là aussi un signal fort que j'avais décidé de lui envoyer, en parfaite cohésion avec notre heureuse conversation. Je pris garde toutefois à garder ma main en fer Mandalorien loin de ses cheveux, juste plaquée dans son dos, qui pouvait d'ailleurs paraître un peu chétif à ce moment là, même sous ses vêtements épais.

L’œil clos, savourant l'étreinte, je sentis l'expérimentation chez elle. Il s'agissait du petit signal qui m'indiquait que c'était à moi de mener la danse à présent. Laisser aller la passion et le soulagement provoqués par une telle embrassade était suffisant. En la matière, connaître l'autre était plus important que de disposer d'une grande expérience. Petit à petit, nos préférences se révéleraient naturellement, pour l'heure nous fêtions une rencontre. Celle de deux âmes faites pour s'attirer et faire au moins un bout de chemin ensemble. Mes rêves les plus ambitieux commençaient déjà à réapparaître au fond de mes pensées, mais ces grandes idées lumineuses furent balayées par des rires approchants. Je laissai donc Néro reprendre sa place de buveuse de chocolat chaud, tout en adoptant moi-même une dégaine décontractée, les mains en arrière, plaquées contre le bar pour me maintenir droit et contempler l'entrée en scène des nouveaux gêneurs.

"Sympa l'pyjama..."

Lançai-je à Triss, pendant qu'elle posait son regard interrogateur sur notre tandem décidément incontournable aujourd'hui. La belle blonde eu plus de nez que son capitaine ensuite, puisqu'elle demanda directement si sa présence s'avérait gênante ici. Pendant que Néro rétorquait un peu maladroitement, je me grattai la tempe de ma main organique, tout en arborant un sourire coupable qui en disait long. Je n'avais pas l'intention d'annoncer publiquement notre situation, bien sûr, mais je ne comptais pas la cacher non plus. De toutes manières, nous étions déjà grillés. Triss était littéralement la plus bavarde du groupe, ainsi je ne donnais pas une heure de plus à notre "secret".

"Pas moyen d’avoir un peu de calme dans ce vaisseau…"

Me souffla Néro, rajoutant de l'amusement à mon sourire malicieux. La nerd se montrait clairement plus entreprenante que ce que j'aurais pensé. Par conséquent, je pouvais définitivement considérer cette journée comme le jour des bonnes nouvelles.

"En fait, si. J'sais exactement où on s'ra tranquilles, viens..."

Je lui pris la main avant de descendre du rebord sur lequel nous nous étions installés. Puis, d'un pas franc, je la guidais jusqu'à un endroit que je connaissais bien, pour y avoir fait le ménage maintes et maintes fois. Bien que je restais mystérieux, elle dût se douter de notre destination lorsque nous entrâmes dans l'ascenseur que nous avions emprunté lors de l'entraînement avec Mugler. Le monte-charge ne tarda pas à ouvrir ses portes sur les cellules, soit la pièce dans laquelle nous avions affronté Irnyle. Les autres pirates avaient déjà dégager les lieux des quelques obstacles utilisés pour l'occasion, et les barreaux énergétiques étaient bien entendu désactivés, n'ayant personne à retenir enfermé.

"C'est pas l'plus romantique, mais au moins personne viendra nous déranger ici."

Déclarai-je tranquillement en me tournant vers mon équipière, me serrant contre elle en l'entourant chaleureusement de mes bras.

"T'as pas chaud comme ça?"

Demandai-je sur le même ton. Je n'avais pas forcément d'arrière-pensée avec cette question, ceci dit la perspective d'en voir plus ne me déplaisait pas non plus. Je l'amenai alors vers une couchette fixée au mur, voyant bien que notre différence de taille n'était pas des plus pratiques pour n'importe quel rapprochement physique. Une fois assis, les mains dans les siennes, je repris simplement :

"On peut s'mettre à l'aise et... Ou continuer d'discuter. Disons qu'j'suis ouvert à tout, tant qu'ça t'plait. On a quelques heures d'vant nous, d'toutes façons. D'ailleurs, Omnius te... Nous surveille toujours? J'veux dire... Il n'a pas un mode veille, ou quelqu' chose dans l'genre?"

Non pas que cela ne me dérange vraiment, mais l'idée d'être constamment espionnés, dans nos moindres faits et gestes, avait un petit arrière-goût immoral. Sans doute n'était-ce pas le moment, toutefois plusieurs questions sur le sujet me venaient subitement à l'esprit. Par exemple : Omnius était-il capable de visionner les images précises des souvenirs de Néro, et de les lui repasser? Cela pourrait être un outil intéressant pour le futur. Contraignant aussi, selon les situations, néanmoins il valait sans doute mieux ne pas y penser, pas maintenant. Ma méconnaissance des intelligences artificielles faisait que cette part de la petite brune était très intrigante. Ainsi, elle avait le choix : soit poursuivre ce premier cours sur les rouages de l'amour, soit me révéler un peu plus de détails sur son colocataire cérébral. Les deux options demeuraient compatibles, aussi, éventuellement...

Néro

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Néro
Mécano | Pirate
Mer 31 Juil - 22:01
musique d'ambiance:
Alors que Triss fouillait encore dans les victuailles, Néro se sentit rougir violemment lorsque ses pensées dérivèrent sur ce qu’il venait de se passer. Évidemment, avec Omnius analysant l’ensemble de ses signes vitaux, c’était prévisible. Toutes ses sensations étaient tellement nouvelles, enivrantes mêmes.

Ses lèvres sur les siennes, sa langue la caressant doucement, ses bras autour de sa taille, leurs jambes qui se croisaient. Elle n’avait jamais envisagée qu’il puisse dégager autant de chaleur. Ou simplement qu’elle arrive à se laisser manipuler de la sorte sans que ses instincts de sauvegarde ne viennent l’éloigner à la vitesse de l’éclair.

Il faut dire qu’Oneye semblait tellement à l’aise avec tout ça, ne se doutant pas qu’il semait un trouble indéfinissable en elle lorsqu’il la touchait ainsi. Et alors qu’Omnius repassait l’impact que ce contact si agréable entre eux, elle ne pu s’empêcher de douter, de se poser des questions. L’absence momentanée (et inexplicable) de l’IA l’avait rendu de nouveau souveraine de son corps, mais en avait-elle trop fait? Qu’avait-elle fait en fait? Que devait-elle faire ensuite? Y avait-il une norme, des trucs à respecter?

Si Triss n’avait pas interrompue leur baiser, que ce serait-il passé? Clairement, à un moment, elle avait déconnecté du rationnel, sentant ses ongles presque se planter sur le haut des épaules du Mandalorien alors qu’ils se pressaient un peu plus l’un contre l’autre.
Cette nouvelle facette d’elle-même lui était inconnue. Alors bien sûre, les rares fois où elle était sortie avec Shiri, son regard s’était parfois perdu sur les danseurs et danseuses qui se dévoilaient sur la piste dans des danses serrées. Mais de là à passer à la “pratique”, il y avait un gouffre. Du moins, elle le croyait, jusqu’à ce qu’elle soit subjuguée par l’éclat de l’unique œil du guerrier.

Ensuite, si elle s’en référait à ce qu’elle avait appris sur l’holonet, lorsque Omnius s’était posé des questions sur la “reproduction humanoïde”, il y avait des choses qui revenaient, mais que faire de ces informations? Est ce que Oneye attendait quelque chose?

Et puis il y avait toujours cette épineuse question des “sentiments”. Sujets populaires sur les forum des adolescents, mais généralement sans réponse précise ou factuelle. La mécanicienne, si intelligente (enfin comme elle se percevait), n’était-elle pas plus maîtresse de ses émotions que les jeunes humanoïdes influencés par leur modification corporelles et leurs hormones? Elle mit tout ça sur le compte de son amnésie, si handicapante à ce moment, comme si elle était en équilibre au dessus du vide sur un mince fil qui risquait de briser sous son poids.

Néanmoins, la réaction du mandalorien l’avait rassurée. Collé contre elle, un sourire plus que solaire éclairant son visage, c’était comme si elle le redécouvrait. Elle se dit qu’elle l’avait même trouvé beau à cet instant. Le concept du “bonheur” passa dans sa tête, poussé par Omnius, qui commentait toujours l’évolution positive de ses signes vitaux. Elle savait qu’il n’avait pas perdu une miette de cette situation, pourtant, alors qu’ils s’enfermaient dans cette étreinte puissante, ce fut le silence profond dans son cerveau.


C’était la première fois que cela lui arrivait. Non, la seconde si elle comptait la crise de panique qu’elle avait eut une fois. La puissance de ces informations avait-elle court-circuité l’IA? Néro fini brusquement sa tasse, sentant que l’activation des rouages de son cerveau l’attirait sur un chemin sans réponse, et qui risquait peut être de l’éloigner de cet homme qui l’attirait comme un immense electro-aimant.


Et alors qu’Omnius détaillait avec précision le bien être qui l’avait parcouru, ce qui fit baisser les yeux de gêne à la jeune femme, Oneye répondit enfin à son murmure. Apparemment, il souhaitait comme elle échapper au regard inquisiteur de la pirate blonde, et qui rendait encore plus mal à l’aise la mécanicienne. S’écarter de cette pression la soulagerait. Elle avait déjà du mal à gérer entre elle et l’IA, rajouter une nouvelle personne dans l’équation s'avérait être lourd.


Il se leva alors du bar, lui saisissant de nouveau la main, leur doigts s’entrecroisant légèrement. Sous ce signal de départ, Néro se laissa glisser du bar, mais ne pu s’empêcher de rajouter à l’attention de la blonde :

- Passez une bonne soirée…

Elle ne savait pas ce qu’elle devait rajouter en plus, ayant cependant une furieuse envie de se justifier, d’essayer de donner le change. Mais lorsque Triss releva le regard au dessus de la porte du frigidaire, elle se dit que c’était peine perdue. Merde. Que faire dans cette situation?

Elle n’eut pas le temps de penser plus que la mandalorien tira légèrement sur son bras, l’enjoignant à la suivre, montrant là clairement qu’il se moquait de ce que pouvait penser la pirate à ce moment. Et bien évidemment, elle se laissa entraîner. Les portes et les couloirs défilèrent derrière eux jusqu’à l’ascenseur.

Le même ascenseur qu’ils avaient pris lors de leur entraînement, et dans lequel elle avait perçu une mystérieuse présence dans les circuits internes du vaisseau. Mais elle verrait cela plus tard, quand le besoin de bidouiller des circuits reviendrait.
Elle avait rarement pris cet ascenseur seule.  Et elle se sentit légèrement baisser les yeux lorsque son regard se posa sur la caméra de sécurité qui les voyait sans doute, main dans la main, allant vers une destination inconnue.


Inconnue n’était pas la mot juste cependant. Le vaisseau restait petit, et il n’y avait pas moultes destinations vers lesquelles il menait. Se doutant que la soute ne devait pas intéresser le mandalorien, puisqu’elle devait encore être recouverte de caisse et en proie à une humidité importante, elle ne fut pas surprise lorsque les portes s’ouvrirent sur la cellule dans laquelle Irnyle s’était planquée.

"C'est pas l'plus romantique, mais au moins personne viendra nous déranger ici."



C’était sûre, mais Néro ne put s'empêcher de lever les yeux vers les caméras de surveillance. Et elle se défit quelque seconde de l'étreinte des bras d’Oneye autour d’elle pour tendre le sien vers le boitier de désactivation. Elle se sentait bien évidemment mal à l’aise devant ces démonstrations d’affections en public, alors inutile de se donner en spectacle à ceux qui se trouvaient dans la salle des commandes.

Elle revient ensuite se nicher contre lui, ses bras reprenant leur position autour d’elle comme si elle n’était jamais partie. Leur différence de taille se fit ressentir alors qu’il l’enveloppait presque entièrement. Mais c'était tellement agréable.


Bien évidemment, elle ne comprenait toujours pas ce qui se passait au fond d’elle, mais elle avait envie de lui faire confiance. Lui qui représentait l’apogée de la violence sur le terrain n’était plus qu’un cocon doux et chaleureux autour d’elle à ce moment.
Ainsi, comme il l’avait dit, il se révélait à elle.


"T'as pas chaud comme ça?"

Cette question lui fit relever ses sourcils dans une interrogation muette. Et si Néro était connue pour sa frilosité importante, elle due admettre que cette proximité physique brouillait sa perception de la température. Et puis, sa capuche tombée désormais sur ses épaules, peut être que toutes ses barrières n’étaient plus nécessaires. Avec Oneye enroulé comme ça contre elle, c’était comme s’il était devenu sa nouvelle protection. Et elle ne put s’empêcher de fixer de nouveau ses pieds sous cette pensée troublante, tandis qu’Omnius commentait la taille de ses mains.


Comme s’il percevait sa timidité, il l'entraîna doucement vers la couchette. En fait, c’était comme s’il avait entendu une partie de son questionnement interne. "Se mettre à l’aise", même si Néro ne l’était clairement pas, était une approche étrange et inconnue. Mais il était clair qu’il lui laissait encore le choix, qu’il avait ressenti ses inquiétudes et qu’il avait bien noté son manque d'expérience dans cette nouvelle proximité.

Aussi, lorsqu’il s’installa, prêt à l'emmener de nouveau contre lui, elle laissa ses mains s’échapper doucement des siennes.
Oneye avait choisi de se dévoiler, mentalement en tout cas, à elle. Et si elle n’avait rien de similaire à lui offrir, enfin le pensait-elle, elle saisit le bas de son immense sweat pour le retirer doucement. Elle fit de même avec l’immense sous pull à manche longue d’elle avait dessous, ne restant que dans son court débardeur, sachant qu’elle risquait ainsi de s’exposer au froid de la pièce austère. Mais elle savait aussi que quand elle serait revenue auprès de lui, ce soucis là serait vite réglé.


Puis après tout, il l’avait déjà vu dans son ensemble nocturne, short et débardeur ample. Se montrer ainsi, se "révéler" comme ça n’était pas non plus une grande surprise pour lui. Alors qu’elle grimpait doucement sur la couchette, elle fit tomber ses bottes sur le sol pour venir replier ses jambes contre elle tandis qu’elle venait poser doucement sa tête contre son épaule, leur mains se joignant de nouveau. Elle ne sut pas si elle “faisait” ça correctement, mais le pirate la laissa agir, chassant de ce fait cette question.
Et elle avait raison, elle ne souffrirait pas du froid ici. Rester comme ça durant les prochaines heures était une perspective intéressante. Et alors qu’Omnius déroulait de nouveau ses questions de façon protocolaire, ce fut autour du guerrier de s’interroger sur l’IA.


Et elle sut que c’était sans doute le moment de lui expliquer plus précisément la nature de sa relation avec Omnius.


- Oui, il est toujours là. Il n’a rien perdu de tout ce qui s’est passé et il ne s'est pas privé pour commenter après. Il parle en permanence, pose des questions sur tout ce qu’il perçoit.

Elle se redressa légèrement contre lui, afin de pouvoir parler sans marmonner dans son épaule.

- En fait, c'est pas vraiment de télépathie entre nous. Enfin… il n’a pas accès à mes pensées, mais j’entends tout ce qu’il “dit”. Il perçoit le monde qui nous entoure par mes sens physiques, les yeux, les oreilles par exemple. Il a aussi accès à l’intégralité de mes signes vitaux, comme le cœur ou la respiration. Il analyse le moindre détail de ce que je vois, se souvient de tout. Il perçoit d’ailleurs des choses avant moi.

Elle sentit l’une de ses mains caresser doucement son bras, utilisant ce geste comme focus pour organiser ses pensées.


- Quand Lasabley m’est tombé dessus. Il me l’avait dit par exemple. Mais si lui est super rapide, le temps que l’information passe dans le reste de mon corps, s’était trop tard, une seconde trop tard. Mais souvent ça marche. Comme pour le pilotage.

Omnius améliorait sa réactivité c'était certain, mais parfois, c’était elle qui était à la traîne.

- Il aide pas sur tout par contre. Là, il me prend un peu la tête s...sur ce qu’il s’est passé… entre nous j’veux dire. Il extrapole des données, analyses mes réactions physiques, fait des statistiques, des propositions en permanence. Et comme je ne comprend pas moi-même ce qui m’arrive, c’est compliqué de lui fournir une réponse…

Sa voix s’était un peu éteinte sur la fin de sa phrase, et Omnius ne put s’empêcher d'émettre un râle de mécontentement. Néro sourit alors doucement.

- Là, tu vois, en disant ça je l’ai vexé. Comme il lit pas mes pensées, je communique par lui en parlant à voix haute… Quand y’avait personne autour de moi, c’était simple. Là, je dois attendre d’être seule dans ma chambre… Oui, Omnius, laisse moi expliquer à Oneye s’il te plait…

Puis, elle releva ses yeux vers lui.

- Il est un peu encombrant parfois, mais il sait faire tellement de truc qui m’ont aidé. Mais j’comprendrais si c’est trop pour toi…


Puis, Néro se sentit de nouveau le courage de lui parler un peu de ses débuts avec l’IA. Comme si les vibrations de son corps lui communiquait une nouvelle force. Elle savait qu’elle n’aurait pas le courage d’aborder ce sujet de nouveau, alors elle se lança.

- Quand j’ai débarqué sur Roon, j’avais rien. Même pas de chaussure. Je savais pas ce qu’étaient des crédits, un hôpital, un bar, une ville. J’ai redécouvert le ciel et le soleil, les étoiles et la nuit. Et j’avais un espèce de bruit de fond dans la tête, très douloureux. Comme une radio mal réglée, et impossible à arrêter. J’me pensais malade, ou folle. Et pourtant, je sentais que… ça essayait de communiquer. Au bout de quelques jours, sans doute à force de regarder les holonews, il a articulé quelques mots….J..j’ai passé les mois suivants le nez dans des cours pour enfants ou dans des dictionnaires… c’est sans doute pour ça que j’ai que des définitions...mais pas de sens… et...il parle pas vraiment notre langue en fait… je crois que c’est juste des connexions au fin fond de ma cervelle qui ont finis par se faire….

Elle détourna les yeux, se demanda si toutes ces informations n’étaient pas trop perturbantes pour Oneye, si cela n’allait pas provoquer un nouveau risque de rejet, malgré le fait qu’il semblait prêt à accepter beaucoup de ses lacunes. Dans sa tête , l’IA fit remonter quelques bribes de souvenirs de ce moment. Et elle sentit ses doigts se resserrer sur ses mains, légèrement tremblante. Elle reprit alors d’une voix douce :

- il parle tout le temps. Il me demande toujours des explications, des choses. Et il est comme moi à ce moment...On...je comprend rien à ce qui arrive,...entre nous j’veux dire...ché pas ce que j’dois faire, si t’attends quelque chose…

Puis, elle revint fixer son unique oeil, posant l’une de ses mains tremblante sur son visage. Ses doigts glissèrent sur sa peau, jusqu’à la limite du bandeau qui masquait l’orbite vide de son autre oeil, sa paume englobant une partie de sa joue pileuse. Puis d’une voix vacillante, elle reprit :

- Il a pas de bouton off. Mais j’ai connu quelques moments où il s’est enfin tu. Comme tout à l’heure….

Sa main glissa doucement vers la commissure de ses lèvres alors qu’elle se tournait légèrement pour lui faire face.

- J..j...est ce que je peux t’embrasser de nouveau?


Cherchant autant à comprendre qu’à retrouver cet afflux de sensations, elle avait énoncé cela d’une voix tremblante, n’était pas sûre que la mandalorien accepte, puisqu’il pouvait aussi fuir devant l’immensité du problème qu’était Omnius, et de son inexpérience aussi. Aussi la pression qu’elle exerça avec sa main se fit plus faible pour lui permettre de se détourner s’il le souhaitait.

Dans sa tête, Omnius lui indiqua une augmentation de son rythme cardiaque et de sa température. Mais elle s’en fichait, malgré les légers frissons qui la parcouraient.


Blad Oneye

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Blad Oneye
MJ Fiches | Pirate
Sam 3 Aoû - 11:39

Nous nous étions enfuis comme des adolescents, sous les yeux amusés des autres pirates. Difficile de leur cacher notre relation après ça, mais ce n'était clairement pas notre but (ou plus), de toutes façons. Mugler nous avait accordé moins d'un jour, quelques heures en vérité, qui semblaient déjà se consumer à une vitesse incroyable. Nous devions donc profiter au maximum de ce temps qui nous était offert, car qui savait ce qui allait advenir demain. Notre nouvelle vie était palpitante, mais aussi extrêmement incertaine. Voguer de monde en monde, en éliminant ceux qui se dressaient sur notre chemin, ce n'était pas vraiment le summum de l stabilité. Et pourtant, c'était dans ce cadre si particulier que nous nous étions trouvés. Sans mes rêves fous de liberté, sans cette bande de hors-la-loi, Néro ne serait pas là, entre mes bras.

Elle avait fait tomber ses habits les plus chauds, trouvant sûrement que la chaleur de mon corps lui était effectivement suffisante. Défaite de ses bottes également, Néro semblait tout à fait à l'aise dans cet environnement un peu glauque. Qui aurait pu penser que ces cellules, un jour, abriteraient des regards deux tourtereaux avides de tranquillité? Sans doute y avait-il une idée de ce genre dans les fantasmes étranges du second Lasabley... Ce n'était toutefois pas vraiment le moment de se laisser corrompre par l'esprit coquin du Démon.

La petite brune commença à livrer quelques explications plus détaillées sur le fonctionnement d'Omnius, son compagnon cérébral. Sa tête posée sur mon épaule, je me plaisais à me perdre dans ses cheveux foncés en l'écoutant sagement. Sa voix me semblait toute aussi douce que sa peau en cet instant. L'IA qui avait élu domicile dans la tête de Néro était donc en marche constante. Mieux encore, Omnius utilisait le corps de Néro quasiment comme un avatar organique, utilisant les sens de la jeune femme pour capter moult informations alentour. Ce concept me paru légèrement étrange, peu moral même, et il me conforta davantage dans la supposition que cet implant était d'un niveau expérimental.

Omnius disposait également d'un caractère extrêmement intrusif et curieux. Lorsque Néro m'expliqua qu'il la harcelait de questions nous concernant, je levai l’œil au plafond, puis je déclarai doucement :

"Il y a des choses qu'la logique n'explique pas. J'crois qu'nos sentiments se placent hors d'la sphère scientifique. Enfin, 'y a toujours les histoires d'hormones et compagnie, bien sûr... Mais j'préfère croire qu'le cœur parle de lui-même, car c'est une idée pure, qui donne une toute autre dimension à c'que je ressens actuellement..."

Elle poursuivit :

"Il est un peu encombrant parfois, mais il sait faire tellement de trucs qui m’ont aidé. Mais j’comprendrais si c’est trop pour toi…

- Trop? Tu n'as rien d'trop pour moi, Néro, si ce n'est de charme."

Ma main droite vint caresser les fines côtes de la jeune femme. Elle avait accepté d'exposer cette partie de son corps, je me devais donc de ne pas la laisser subir le moindre soupçon de fraîcheur. Par ailleurs, la sensation était terriblement agréable. C'était comme si je bravais un interdit, alors qu'en fait j'explorais simplement un nouveau monde tout à fait attrayant. Un léger frisson me parcouru, tant je me sentais bien ici. Même si je savais que cela ne pouvait durer très longtemps, je comptais bien nous permettre de profiter au maximum des prochaines heures.

Néro aborda cette fois le début de sa mémoire. Je compris alors à quel point elle avait souffert lors de son arrivée sur Roon. Mon bras droit la rapprocha quasiment automatiquement après ces mots. Encore une fois, je savais ce qu'elle avait pu ressentir. L'amnésie en moins, le nouveau départ que j'avais pris après la confrontation mortelle avec Danan ressemblait aux difficiles débuts de la mécanicienne. J'avais eu l'impression de repartir à zéro, abandonné de tous, livré à une société composée de requins et de salopards. J'étais devenu l'ombre de moi-même, et je n'avais aucune piste viable pour espérer remonter la pente. Finalement, trouver les Black Rovers s'était avéré rocambolesque, mais j'avais réussi. Un brin d'espoir était en train de germer, et encore plus maintenant que mon âme vibrait pour deux, à deux.

"On... je comprends rien à ce qui arrive... entre nous j’veux dire... ché pas ce que j’dois faire, si t’attends quelque chose…"

Avant de répondre, je déposai un baiser réconfortant, sur sa tête, plongeant dans un second temps, une énième fois, mon œil unique dans les yeux un peu perdus de la jeune femme.

"J'te guiderai."

De ma main en beskar, je fis glisser sa main sur ma poitrine, afin qu'elle ressente les battements de mon cœur. Je voulais qu'elle ressente cette vie, car elle était maintenant prédestinée à en faire partie. Je vivais aussi pour elle, et c'était une façon de le montrer sûrement trop métaphorique pour qu'elle soit compréhensible. Tout ce qui m'importait, là tout de suite, c'était de laisser nos sentiments nous envahir. Et la prochaine question de Néro alla dans ce sens, pour mon plus grand plaisir.

"J..j...est ce que je peux t’embrasser de nouveau?"

Un petit rire se dégagea du fond de ma gorge, pendant que ma main droite s'aventurait sur la hanche de Néro. J'effleurais ses courbes le plus subtilement possible, je voulais la voir frémir à son tour. Je me rendis alors compte que j'avais laissé quelques secondes de silence s'installer dans cette conversation. Sans la faire plus attendre, je déposai mes lèvres sur les siennes. Et pendant que mes mains s'aventuraient sous son débardeur d'une façon bien plus assumée à présent, je la sentis enfin frémir. Emballé par cet échange de sensations, je l'amenai à se positionner en califourchon sur moi. Mes doigts vinrent ainsi caresser son dos, de haut en bas, jusqu'au léger creux formé par ses reins.

Notre baiser se prolongea, nos langues se lièrent encore et encore. La chaleur que nous générions tous deux était intense. Je me décollai alors délicatement d'elle, puis je lui enlevai son débardeur avant de me défaire du mien. Je ne craignais plus de paraître pressé. Mais avant d'aller plus loin, je m'assurai que la caméra de surveillance était toujours bien éteinte. Néro avait eu la lucidité de s'en occuper tout à l'heure, lors de notre entrée dans cette pièce, mais un je ne sais quoi me poussait à revérifier malgré tout. Un dernier coup de paranoïa, avant l'abandon total à cet embrasement de passion. Avant de revenir coller mes lèvres à celles de ma partenaire, je lui murmurai :

"J'crois qu'je t'aime."

Néro

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Néro
Mécano | Pirate
Sam 3 Aoû - 23:44
musique d'ambiance:

Il fallait bien l’admettre, a ce moment précis, Néro n’avait plus de certitudes, plus de compréhensions, et si son cerveau tentait tant bien que mal de rationaliser la situation, elle était dans l’impossibilité de détourner les yeux de la lueur bleue en face d’elle.

Dans ces sens, dans ces réflexions, c’était le chaos. C’était comme la première fois où elle avait connecté Omnius à un réseau radio. Tout était brouillé autour d’elle, aucune information n’était interprétable correctement. C’était une superposition de bruits, de paroles sans sens, sans cohésion, quelqu’un chose à la fois de douloureux et qui coupait le souffle. Un peu comme si elle n’existait plus en tant qu’être de chair et de sang, mais comme un truc plus abstrait. Perdue dans le flux, il lui avait fallu toute la force de sa faible volonté pour trier, analyser et que tout s’agence enfin correctement.


Mais la, elle n’était pas sur le réseau. Et même si la présence d’Omnius se brouillait lentement dans sa tête au point qu’elle ne comprenne plus rien de ses diatribes, elle n’était pas en présence de machines, pas sur un truc informatique fait d’un assemblage sophistiqué de sous programme ou de langage binaire. Pas un truc qu’elle comprenait facilement.

C’était un homme en face d’elle. Un bon représentant du genre mâle de son espèce. Enfin de ce qu’elle pouvait déduire de ces faibles connaissances et observations. Et alors qui lui saisissait doucement la main pour la poser sur son cœur, elle se sentit à la fois molle et subjuguée. Peut être qu’elle manquait un peu de sucre à ce moment, qu’elle venait de tout brûler à force de faire travailler ses méninges dans un instant qui n’en demandait peut être pas tant. Peut-être aussi parce que tout allait trop vite et trop loin sur un chemin qu’elle n’avait jusque là jamais envisagé.
Elle eut presque envie de se relever, de remettre sa capuche sur son visage pour masquer tout son trouble, comme un coup de flippe soudain. Parce qu’elle ne savait pas quoi répondre ou quoi faire. Alors qu’elle venait littéralement de se jeter dans ces bras. Elle pouvait essayer de se convaincre que c’était pour se protéger du froid. Mais elle venait aussi de lui déballer la moitié (la presque totalité en fait) de sa vie, blottie contre lui et surtout, de lui demander de l’embrasser de nouveau.
Son cerveau faisait donc des vrilles spectaculaires, des hauts et des bas si perturbants qu’elle se trouvait à nouveau paumée, entre les réactions de sa tête, de son corps et un peu de l’IA.


Et pourtant, il y avait cette espèce de confiance qui émanait du mandalorien et qui la transperçait de part en part, comme une énergie invisible qui la fit appuyer un peu plus sa main contre lui, pour sentir la légère vibration des battements de son cœur, pour le sentir un peu plus près. Et là, son envie de fuite et sa panique s’évanouirent.
Elle frissonna au contact de ses mains, de ces deux mains, car jusqu’à maintenant, il avait toujours tenu éloigné cette main métallique d’elle, comme s’il craignait de lui faire du mal avec. Mais cela resta doux, incroyablement maîtrisé en contraste avec l’accélération brutale de son rythme cardiaque.

Elle avait donc envie de le croire quand il lui disait qu’il l’aiderait, qu’il la guiderait. Et cette pensée fut légèrement discordante avec une autre. Omnius. Clairement, depuis le début de leur discussion, il suivait, la poussant presque vers lui. Alors était-elle réellement maîtresse de ce qu’il se passait? Était-ce ce qu’elle souhaitait vraiment? N’agissait-elle pas ainsi simplement pour fournir des données supplémentaires à l’IA pour qu’il finalise ses analyses, pour combler des lacunes, comme dans une expérience purement scientifique?

Une dualité légèrement préoccupante pour la petite feuille blanche qu’elle était. Une question lourde qui soulevait de nouveau la problématique de la démarcation entre leurs “deux cerveaux”. Et si Oneye percevait cela de cette façon?

Elle le sentit glisser doucement l’une de ses mains sur sa hanche à découvert, et là, tout contact avec l’IA cessa alors qu’il se penchait de nouveau sur elle pour répondre à sa demande. Est ce qu’elle cherchait juste cela? A couper momentanément l'invasivité d’Omnius dans les bras de cet homme? Elle osa croire que non lorsque leurs lèvres se touchèrent de nouveau, lorsqu’elle le sentit glisser de nouveau ses mains en dessous de son débardeur et qu’elle frissonna brusquement en réponse, et un peu sous la surprise. Elle ferma les yeux, profitant à nouveau de ce contact fort, qui gardait encore sa part de mystère. Et elle se sentit sourire contre lui. Tout fut enfin balayé pour ne les laisser que tout les deux dans la cellule, sous les éclairages des néons.

D’abord timide dans son geste, elle se laissa galvanisée par les actions du pirate, devenues plus pressante, plus sûre, témoignant de l'expérience et l’assurance du guerrier dans ce genre de situation, mais aussi de la montée d’une nouvelle énergie similaire à de la rage. Une rage ardente qui cognait au travers de sa poitrine et qui résonnait contre sa main à elle.

Néro, l’esprit vide, se laissa “manipuler” doucement alors qui l'entraîna au dessus de lui, assise sur ses genoux. Ils se fixaient comme deux inconnus, cherchant sans doute dans leurs expressions des indices qui les guideraient. Les mains du mandalorien passèrent dans son dos en caresse légère et elle se pressa plus contre lui, les yeux toujours plongé dans le sien qui s’animait d’une lumière intense. Et dans sa tête, juste le tambourinement de son cœur, qui prenait le pas sur les distorsions habituelles qui l’empêchaient de connaître un vrai silence.

Puis, sa respiration se bloqua lorsqu’il lui retira dans un geste impatient son débardeur. Elle eut un léger geste de protection en resserrant ses bras autour d’elle, mais son esprit se vida de nouveau lorsqu’il fit de même avec le sien.
Le rouge lui monta bien évidemment aux joues. Et pourtant, ce n’était pas le première fois qu’elle le voyait comme cela. Oneye avait une tendance exhibitionniste, notamment à son appartement, et souvent, elle avait détourné les yeux. Pudeur sans doute. Mais là, elle ne bougea d’abord pas, ses yeux tombant légèrement sur lui et quand le souffle lui revint, ses mains se détachèrent doucement de sa poitrine pour venir se poser sur lui.

Ses doigts glissèrent quelques instants sur sa peau brûmante, suivant le tracé des quelques cicatrices présentes, témoins des nombreux combats qu’il avait dû mener dans cette autre vie qu’il avait abandonné.
Ils partagèrent un instant de frisson de se découvrir ainsi. Un instant un peu en suspension. Et elle se dit qu’elle le trouvait beau. L’une de ses mains remonta sur son visage quand elle perçut une inquiétude brusque de sa part, des yeux s’écartant pour fixer la caméra de sécurité.
Elle exerça une légère pression de sa main pour ramener son regard sur elle.


- Ils ne peuvent pas réactiver la caméra à distance…

Puis elle l’attira de nouveau contre ses lèvres. A cet instant, les lumières se coupèrent brusquement, déclenchant l’allumage des veilleuses de sécurité, inondant la pièce d’une lumière rougeâtre qui soulagèrent ses yeux de l’agressivité des néons.

Les hauts parleurs s’activèrent alors dans un léger grésillements et la voix de Mugler retentit.


- Changement de quart. N’oubliez pas de dormir les enfants.


Contre les lèvres d’Oneye, Néro étouffa un léger rire. Heureusement qu’elle avait coupé cette caméra.
Dans cette ambiance plus tamisée, elle se laissa de nouveau subjuguer par l’éclat de son œil, laissant ses mains la parcourir comme s’il la modelait. Un léger murmure s’échappa alors de ses lèvres :

"J'crois qu'je t'aime."

Et elle ne su pas quoi répondre. Si c’était cela ce qu’on appelait l’amour, peut être. Elle aurait le temps de théoriser tout cela demain, là, elle commençait à en avoir marre des questions.

Oneye fit alors glisser ses lèvres le long de son cou, et fermant de nouveau ses mains sur ses hanches, il la souleva légèrement pour s’allonger sur elle. Elle sentit ses doigts s’accrocher alors fermement sur ses épaules.
Puis elle ferma les yeux et se laissa dévorer.


-----

Lorsque Néro ouvrit les yeux le lendemain, ce fut bien évidemment sous les appels d’Omnius. Pas fondamentalement quelqu’un du matin, elle prit quelques instants pour passer la main sur son visage le temps que l’image devienne moins floue. Et elle fut parcouru d’un léger frisson, un léger froid qui lui donna la chair de poule.

Elle sentit alors quelque chose se resserrer autour de son ventre. Et elle passa un oeil pas encore tout à fait réveillé au dessus de son épaule. Oneye. Un bref regard lui fit prendre conscience du pourquoi elle avait ressenti un léger froid, leurs vêtements gisant sur le sol de la pièce.


Merde.
Les souvenirs de la nuit qu’ils venaient de passer tout les deux remontèrent brusquement à la surface, et Omnius débuta une première série de questions gênantes qui la fit détourner les yeux de l’homme qui l’enlaçait actuellement.

Putain.
Dans un instant de légère panique, alimenté par l’afflux d’information, elle referma doucement sa main sur la sienne pour la détacher de sa peau nue.
Bordel.

Les questions du “et après” la percutèrent de plein fouet. Que faire? Que dire? Tout simplement, que font les autres gens après tout ça? Cette nuit spatiale avait été riche en sensations, peut être même en émotions aussi indéfinissables qu’intenses, mais là, elle accusait un sérieux contre-coup.
Croulant sous l’avalanche de question, elle se redressa lentement, ne sachant pas si le guerrier dormait encore ou non, se demandant si elle devait fuir aussi discrètement que possible ou faire “un truc”. Elle opta pour la première solution, mais son plan fut rapidement mis à mal lorsque les néons se rallumèrent brusquement sous une musique agressive crachée depuis les hauts-parleurs.
Mugler et son réveil matin à la con.


Pour l’échappée discrète s’était rappé. Elle se leva rapidement, ramassant puis enfilant ses vêtements dans la foulée, très mal à l’aise.
Et alors qu’elle finissait de remettre ses bottes, elle parvint à trouver la force de regarder le mandalorien. Son regard se perdit quelques secondes sur son torse, sur les fines lignes des muscles de ses bras, puis se sentant de nouveau rougir de manière incontrôlable, elle se mit à bafouiller.

- J...je… vais être à la bourre.

Le chef mécano était effectivement tatillon sur les horaires, et si elle souhait pouvoir prendre une douche et un café double dose de sucre, elle n’avait effectivement que peu de temps.
Omnius glissa un léger “pourquoi fuir?” dans sa tête, assortit de l’analyse de ses statistiques vitales et elle le maudit. Oui. Pourquoi fuir? “risque de mauvaise interprétation du comportement : 95%”.

Ouais. Merci.

Au final, elle tenta un truc. Elle se pencha légèrement sur lui pour déposer un baiser léger sur ses lèvres, l’appuyant sans doute un peu plus qu’elle ne l’avait imaginé.

- J…
Aucun mot ne sortit, elle comme Omnius trouvant que un “je dois y aller” sonnait comme trop dur et peu représentatif de ce qu’elle aurait voulu communiquer. Mais en grande handicapée, elle n’arriva pas à trouver autre chose.
Et elle sortit. Et ce n'est qu'une fois dehors qu'elle réalisa que ce n’était pas Oneye qu’elle fuyait, mais le flux de question de l’IA, qui tournait en boucle sur cette nuit passé dans ses bras.


D’un geste sec, Néro rabattit sa capuche sur sa tête, et d’une voix qui l’était tout autant, elle s’adressa à Omnius.


- Check up des systèmes et des réparations. Estimation du temps. Plan de réalisation.

Et sous ses injonctions, l’IA changea donc enfin de sujet, déroulant des hypothèses sur son programme avant Coruscant. Décrasser les filtres à air suite à l’utilisation des fumigènes, vérifier l’évacuation de l’eau et la non présence de glace dans les circuits, maquiller le vaisseau (avec probablement les consignes des autres pirates).
Elle ne sut pas si elle se sentit de nouveau elle-même, mais ce retour à des pensées plus mécaniques la rassurèrent un peu. Sans pour autant que la boule qui lui serrait le ventre disparaisse. Ses doigts s’agitèrent. Il fallait qu’elle s’occupe l’esprit et les mains.
Et comprenant le besoin d’activité, Omnius glissa une phrase qui la fit rougir sur ce sujet.
Et elle se surprit à marmonner dans son écharpe.


- Tu ne m’aides pas là.


Puis, sans attendre plus, elle s’engouffra dans les couloirs.
Elle apparut après une douche rapide dans la salle centrale, se dirigeant d’un pas vif vers la machine à café. Et tandis qu’elle savourait sa boisson sucrée, elle entendit la voix traînante de Triss juste derrière elle.


- Bien dormi?

La main de Néro s’agrippa fermement à sa tasse, alors que sa tête se rentrait subitement dans sa capuche. La honte, ce malaise qu’elle connaissait beaucoup trop revint en force. Omnius débita alors une flopée de réponse possible, ce qui amplifia un peu cette mauvaise sensation. Puis, elle opta finalement pour quelque chose de simple.

- Oui.

Ce qui était vrai. Elle avait très bien dormi. En fait Néro dormait généralement bien, l’IA la plongeant dans des sommeils plus que profonds et réparateurs afin de bénéficier de l’ensemble de ses capacités cérébrales pour l’analyse de ses données. Mais elle se sentait effectivement bien. Le mandalorien étant une bouillotte sur patte, le froid ne l’avait donc pas gêné. Et elle était même plutôt détendue. Omnius lui avait d’ailleurs signalé cela une bonne cinquantaine de fois durant le trajet.

La blonde plissa légèrement les yeux et un sourire un peu étrange se dessina sur ses lèvres. Mais avant qu’elle ne puisse poser de nouvelles questions, la mécanicienne fit mine de lever les yeux vers l’horloge murale et après avoir ajouté deux sucres dans son café, elle tourna les talons.

- Pryat m’attend. A ...plus…

Les portes se refermèrent derrière elle avant que la pirate n’ait pu ajouter quoi que ce soit. Durant le trajet, Néro activa les diagnostics automatiques du vaisseau afin que toutes les données remontent au serveur de la salle des machines.

Elle fut en avance de quelques minutes lorsqu’elle entra dans la salle, trouvant Pryat en train de finir sa clope près d’une grille d’aération. Il la salua d’un geste de la main avant d’écraser son mégot dans la boîte métallique qui lui servait de cendrier.


- *gromelle*t’sais cqu’il faut faire?

Néro secoua la tête négativement.

- J’ai aucune idée de ce que maquiller un vaisseau veut dire. J’ai jamais vu de...dégâts d’abordage…

Devant la franchise de la jeune femme, et surtout, sachant maintenant pour son amnésie, il lui expliqua globalement ce qu’il avait prévu de faire. Abîmer légèrement des trucs, refaire des soudures moches sur des endroits clés pour témoigner d’une réparation d’urgence, des traces de carbones ici et là. Rien de bien compliqué en somme. Il lui gribouilla d’ailleurs un plan succinct, apposant une croix sur tout les endroits où elle devait intervenir. Ils allaient se répartir la tâche sur l'ensemble du vaisseau.

Revenant vite à des considérations plus professionnelles, une idée naquit dans la tête de la jeune femme.

- euh..je… je peux créer des fausses entrées dans les registres du vaisseau. Genre des trucs qui témoignent des anomalies qu’on va nous même créé, d’une tentative d’intrusion, des messages d'alertes


Pryat releva la tête, finissant néanmoins de rouler une nouvelle cigarette.

- *gromelle*...t’peux faireça?

- Si tu me laisse l’accès au pc central, ouais.

- *gromelle gromelle* ça s’efface?

Elle hocha de nouveau la tête, positivement cette fois. Avec Omnius en assistant, créer des faux dans les registres informatiques du vaisseau serait un jeu d’enfant.
Il inclina à son tour la tête, lui donnant de ce fait l’autorisation officielle de toucher aux systèmes électroniques du Black Rover. Puis, il se saisit d’un poste à souder portatif et quitta la salle, non sans avoir ajouter que d’ici quelques heures, Mugler voudrait tous les voir pour le briefing.
Quelques heures. Elle n’allait pas chômer. Mais l’idée de se retrouver un peu seule la soulagea. Avec un peu de chance, elle pourrait esquiver de nouveau les regards des autres pirates.
Pas Oneye sans doute. Il voudrait sans doute lui parler de son départ rapide. Et au fond d’elle, elle sut que s’il ne venait pas, elle irait. Si elle était mal à l’aise avec ça, elle savait qu’il pouvait désormais comprendre. Et cela la rassura de nouveau.

Elle jeta alors un oeil sur le plan, Omnius le mémorisant en quelques secondes, puis après avoir rassemblé elle aussi ses outils, un peu lourd, elle parti accomplir sa tâche.

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