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Administrateur
Dim 12 Mai - 23:31
Le Black Rover n’avais pas finalement sauté vers Roon mais vers le Noyau et ses complexes routes commerciales et ses embranchements hyperspatiaux multiples obligeant régulièrement le vaisseau a sortir d’hyper-espace pour y retourner presque aussitôt. Le temps qu’ils avaient mit pour traverser la moitié de la galaxie leur avait juste permit de quitter les région d'expansion pour rentrer officiellement dans le Noyau. Ce changement de sur-secteur n’avait donné lieu à aucune manifestation particulière dans le bord, chacun profitant de ses jours “calmes” pour accomplir ses missions à bord dans une relative tranquillité. Mais les choses allaient être sur le point de changer. Le soir, le capitaine avait cuisiné lui meme un repas frugal et déchargé une partie de l’équipage de ses quart nocturne. Lui et son seconds étaient cependant resté tard dans le cockpit et, quelques heures après que Triss soit partit se coucher, le capitaine prit l’initiative d’aller doucement toquer aux cabines de Blad et Néro, au fond du couloirs.
-Debout les humains, on garde le silence et on descend dans la cale principale.exercice d’assaut. Prenez ce qu’ils vous faut et descendez dans la calle principale, je vous y attends.
Sans donner plus de précision sur ce qu’il entendait réellement par là et sans attendre de voir les nouveaux pirates sortir de leur pénates, le Diable descendit dans les tréfonds de son vaisseaux. Depuis quelques jours il avait organisé cette nuit dans la plus grande discrétion. il avait ordonné de bouger des caisses, faire de la manutentions a Blad et des “réparations” sur des conduites de gaz à Néro dans tout le vaisseau.La calle ressemblait désormais à un dédale de caisses et il c’etait posé au fond, sur l’une des plus haute, tel un monarque sur son trone. Dans l’éclairage rouge du shift de nuit, habillé d’une lourde tenue de cuir et d’un masque facial recouvrant une grande partie de son visage, les nouvelles recrues n’allaient pas tarder à comprendre la raison de son surnom..
HRPG: Vous etes réveillé de nuit sans plus de précision. Zac est équipé de sa grosse tenue, ses armes sont visibles et il est tout au fond de la calle, entre le 12 et le mur de gauche sur le plan. Je vous laisse ce post pour vous équiper avec le matériel du vaisseau et décrire vos sensations sur ses derniers jours. Un post chacun, je reprend ensuite.
Rappel : Plan du Black Rover:
Néro
Messages : 308 Date d'inscription : 30/09/2018 Localisation : Lugdunum
Néro avait réagit quand il avait recommencé à parler avec une certaine violence, en réponse à ses propos. Et il y avait beaucoup de chose à dire. Déjà qu’il ne l’écoutait pas. Pas totalement. Ou en tout cas en donnait l’impression. Il l’incluait dans un “nous” assez étrange, duquel ils n’avaient jamais réellement discuté tout les deux, mais qui ressemblait plus à une nouvelle pression qu’il s’imposait, à de nouvelles chaines. Clairement ce qu’elle voulait lui éviter, comme elle l'avait exprimé juste avant. Puis virent des mots plus violent qui la firent serrer les poings, et elle ouvrit immédiatement la bouche pour essayer de se défendre sous des accusations pour le moins infondées.
- J’t’ai jamais vu comme un anim…
Mais il poursuivit sur sa lancée et ses mots moururent rapidement. Il lui prêta ensuite des traits qu’elle n’avait jamais eu, surtout pas avec lui. Et tout se bloqua dans sa gorge, les mots, l’air, la tension tant elle était à la fois choquée et blessée. Elle ne l’avait jamais contrarié sur quoi que ce soit, n’avait jamais commenté ses décisions, même les plus violentes, sauf maintenant peut être, et avait toujours accepté ses demandes, même silencieuses. Essayer de le mettre en cage, de le dresser comme il disait, était une chose qu’elle n’avait pas une seconde envisagé. Elle essayait juste de communiquer avec lui, de le comprendre.
Si elle avait été seule à cet instant, elle se serait fendue d’un sarcastique “belle réussite”, mais elle ne l’était pas. Enfin pas encore, car au train où Oneye déversait toute sa colère sur elle, l’heure de l’arrivée sur Roon serait bientôt là. Et elle ne savait toujours pas s’il partait ou non. Mais à la vue de toutes ses critiques envers elle, cela avait-il encore de l’importance?
Et tandis qu’il lui présentait ses plans pour l’avenir, auxquels il l’avait inclut de force d’ailleurs, sans lui en parler, Néro réfléchissait, son cerveau tentant de se scinder en trois pour suivre le pirate en colère, l’IA curieuse, mais aussi elle-même. Oneye, pourquoi vouloir inclure dans ton petit vaisseau paradisiaque quelqu’un dont tu penses qu’il n’a pas de respect pour toi, qui te juge comme un animal, qui se contente de faire la psy, qui essait de te dresser? M’as tu seulement un jour posé la question sur mes projets à moi avant de me foutre dans les tiens? Et c’est quoi cette histoire de vaisseau putain!?
Ces questions, elle aurait voulu les lui poser. Mais rien ne sortit. Probablement parce que rien ne sortirait plus jamais. Parce que, contrairement à ce qu’il lui jetait dans la tête depuis les 5 dernières minutes, elle ne savait rien. Ni sur le monde, ni sur elle, et encore moins sur lui.
"Alors, il vaut mieux arrêter là, c'est vrai."
Néro avait attendue cette phrase comme une sentence inévitable. Dès qu’il avait commencé à parler de son histoire de vaisseau en fait. C’était prévisible. Et quelque part, compte tenu leur difficulté à communiquer, cela aurait sans doute dû arriver plus tôt. C’était cruel de penser cela, ils avaient vécu un peu de chose ensemble, mais la clairement, elle ne comprenait plus rien, et n’était plus sûre de vouloir comprendre. C’était comme si on l’accusait d’avoir fait capoter un truc dont elle ne savait rien de son existence. C’était douloureux. Et elle le laissa donc la noyer sous les affres de la défaite, ne cherchant plus à l’interrompre, ni à faire quoi que ce soit.
Elle le regarda s’enfuir à nouveau, sachant pertinemment qu’il ne lui laissait aucune chance de répondre, lui ayant habilement retourner juste avant un “si c’est ce que tu souhaites” qui voulait à la fois tout et rien dire, mais qu’elle avait employé juste avant qu’il ne se lance dans son grand déballage. Et même si le sens de la phrase globale tendait dans une direction plus optimiste, le ton et les propos tenus par le borgne l’empêchèrent de percevoir toute l’ampleur de cette petite main tendu de son côté. Car, si c’était son cœur qui avait parlé, chacun de ses mots était pensé, et l’avait par conséquent touché. Et là, à cet instant, elle ne souhaitait plus rien.
Elle avait ravalé sa fierté à de nombreuses reprises, s’était déjà excusée auprès de lui pour son comportement maladroit plusieurs fois, l’avais soutenu avec Abequa, Rholee... Mais pour lui, tout ce qu’elle avait fait pour le moment c’était jouer à la psy, tenter de le dresser, se servir de lui. L’empêcher de construire son futur. C’était à son image quelque part, violent. Et ce n’était pas avec des mots pareils qu’il allait la faire venir dans son équipage. Si la voyait comme une personne aussi mauvaise ou mesquine, autant lui épargner sa présence. Elle ne serait pas ses nouvelles chaines.
Elle fut prise d’un léger rire nerveux et porta sa main à sa poitrine comme si un nerf entre ses côtes venait de se bloquer :
- Putain… ça fait mal….
Le constat de l’échec était la chose la plus douloureuse qu’elle ait rencontré pour le moment, cet instant le prouvait une fois encore. La voix d’Omnius parvint à percer par dessus les battements de son cœur, qui s’étaient fait un peu plus fort dans sa tête sous la tension. “Qu’est ce que...enfin??quoi?” Sa question était légitime, bien qu’incomplète, mais compréhensible : il cherchait à comprendre ce qu’il venait de se passer.
Néro se retourna lentement sur son tabouret pour venir s’affaler sur l’établi, les mains sous son front. Puis d’une voix incertaine et basse, elle étouffa un bâillement et entreprit de lui répondre doucement.
- Je crois que ça s’appelle la fin.
- “La fin de quoi”?
Néro respira profondément.
- Je sais pas trop. La fin de … une collaboration, une équipe, une amitié p’être?
Amitié. Encore un point qui lui restait en travers de la gorge. Toujours pareil, s’il avait d’aussi grands et nombreux reproches à lui faire, que valaient ses mots précédents sur l’amitié, ou même leur nature d’inséparable? Car là clairement, ce projet avait du plomb dans l’aile. D’ailleurs, lui même n’avait pas vraiment l’air d’y croire au fond. "J'pensais pouvoir écrire c't'histoire avec toi”. Le passé. Encore et toujours ce maudit passé. Amère, Néro se redressa doucement, grommelant pour elle-même :
- Mais de qu’elle histoire tu parles, putain...
Les mots durs d’Oneye tournèrent dans sa tête, analysés de façon trop intense par l’IA, ce qui la fatigua assez rapidement. Et Néro, prise d’une lassitude immense, se redressa doucement sur son siège :
- Omnius arrêtes ça. Quoi quoi? De ..de d’analyser cette putain de discussion. Y’a plus rien à en tirer. Y’a pas de sens caché.
L’iA accepta de laisser tomber son analyse, sentant une tension un peu lourde au travers des signes vitaux de son hôte. Une déception si immense, envers elle, envers lui, envers l’univers tout entier. Et dont l’assistant cybernétique craignait les conséquences. Alors il posa la question “Qu’est ce que tu comptes faire à son sujet?”.
Nero se saisit à nouveau du casque noir, l’enserrant un peu fort dans ses petites mains comme pour y décharger tout le mal-être qu’elle ressentait actuellement. Et d’une voix presque éteinte, un unique mot fut prononcé.
- Rien. L’IA réagit sur un ton reproche qui passa au dessus de Néro. Elle n’avait clairement plus la tête à ça, à discuter. Mais l’IA ne l’entendait pas de cette oreille.
- Omnius, tout ce que j’ai tenté s’est soldé par un échec. J...bouge plus d’ici, j’arrête de tenter de comprendre tout ce qui n’est pas programmé en code ou en binaire. Point. * elle reprit d’une voix plus douce* . On en est pas capable Omnius, c’est au delà de ...nous.
L’optimisme d’Omnius ne faiblit cependant pas, il était persuadé que quelque chose restait à faire. Néro sentit ses suggestions arriver et les coupa d’un geste net de la main et de la voix : - Non. C’est pas simplement cassé, c’est anéanti. Je répare pas le vide.
- "Mais il a dit qu’il voulait que tu sois sur son équipage"
- Ouais, il a aussi dit que j’essayai de le dresser et de jouer à la psy avec lui. Tu t’rappelle entre les “j’suis indomptable”, la douzaine de truc que je suis sensée savoir sur sa vie ou ses projets et le “ça s’arrêtes là”...
L’ironie était ressortie plus brusquement que prévu. Elle l’utilisait rarement avec Omnius, qui n’avait généralement que des questions pertinentes, mais là, il lui tapait un peu sur le système. Ce qui était un comble en fait…
- On arrête là pour cette discussion. - Pour aujourd’hui? - On. arrête. là. pour. cette. discussion.
Néro détacha bien chacun de ses mots pour être sûre que l’IA percute qu’elle parlait d’une temporalité non définie, mais que ça ne serait certainement pas demain. D’ailleurs cela la ramena à une nouvelle question : l’heure. Il lui restait un peu de temps avant l’heure du repas. Un peu de temps à mettre à profit pour se concentrer sur autre chose, sur des choses qu’elle maitrisait à peu près, qui ne demandait pas à tisser des liens avec les autres êtres vivants à bords. Elle reposa le casque sur l’établi, bien au centre et se saisit d’un marteau, prête à le fendre en deux d’un seul coup. Mais la main levée au dessus de la surface noire, elle se ravisa. Elle n’était pas comme cela et massacrer cet objet ne la soulagerai plus désormais.
Elle reposa le marteau à sa place et attrapa le tournevis. Si son analyse était bonne, démonter intégralement l’ultime vestige de sa mission sur Nar Shadaa ne serait pas difficile. Mais long sans doute. Ce fut Pryat qui vint la chercher pour le repas, elle ne sait combien d’heures plus tard. Elle n’avait pas vraiment faim mais elle se fit violence pour retrouver le reste de l’équipage dans la salle centrale.
A sa grande surprise, Oneye s’y trouvait aussi. L’appât du gain sans doute. Et elle détourna son regard assez rapidement pour venir prendre sa place, étant la dernière à arriver. Lorsqu’elle vit le repas, elle eut un léger haut-le-cœur. Une réminiscence de Toydaria, qui faisait que son estomac se méfiait de toutes nourritures étrangères aux liquides sucrés qu’elle ingurgitait. Elle prit une cuillerée pour la forme et s’arrêta là. Irnyle, sur son coté gauche lui glissa un léger regard auquel elle répondit par un haussement d’épaule.
La médecin lui lâcha néanmoins un doux :
- Oublies pas de boire au moins. Puis Wren retourna sur son assiette. Néro tendit alors ses mains vers l’espèce de “space jus de fruit” qui se trouvait sur la table, s’en servant un immense verre, espérant que ce moment prendrait fin bientôt. Son esprit s’égara, sur son bricolage, sur son boulot, esquivant consciencieusement les événements récents. La voix forte de Lasabley la tira de son cirage.
- … ouaip, la prochaine étape c’est Coruscant. On fera le briefing dans quelques jours, quand on y seras.
Pour le coup, Néro inclina la tête en direction du colosse. Coruscant. Pas plus d’information sur leur mission, mais elle ne connaissait cette planète qu’au travers de reportages assez valorisants. Des recherches s’imposaient donc pour éviter qu’elle ne soit trop paumée lorsqu’elle débarquerait.
Ses journée se découpèrent alors ainsi, la poursuite du démontage du casque, son travail de mécano, et les recherches sur la planète vers laquelle ils se dirigeaient. Et chacune de ces tâches lui prit pas mal de temps. Le casque s’avérait être en effet très long à démonter. Elle essayait de garder chaque pièce intègre pour pouvoir les réutiliser et devait donc s’appliquer pour ne pas les abimer. Les recherches sur Coruscant débutèrent par la lecture des dossiers de l’office de tourisme, ce qui ne serait peut être pas très utile, pour finir par des analyses politico-culturelles issues des journaux majeurs de la planète. Et elle dut s’y reprendre à plusieurs pour raccrocher les wagons avec ce qu’elle savait déjà : le sénat, les Jedi, la mégalopole… Bon sang, ça lui semblait tellement abstrait tout ces trucs!
En ce qui concerne son travail, son “chef” semblait clairement l’avoir moins dans le nez qu’à ses débuts. Il lui avait fait retaper l’intégralité des conduites de gaz, sans doute pour mettre à profit ses terribles leçons sur la soudure. Elle ne broncha pas. Elle était là pour ça. Et cette mission lui permis d’ailleurs assez facilement d’esquiver les formes de vie présentes sur le vaisseau. Certaines conduites étaient en effet dans des endroits un peu difficile d’accès, ce qui la faisait parfois évoluer à l’abri de tout regard, planquée dans les soutes, dans les faux plafonds, ou dans des zones où elle ne trainait pas spécialement. Cette lubie avait de quoi surprendre d’ailleurs, mais il fallait bien que cela soit fait. Donc autant s’en charger avant qu’une fuite potentiellement dangereuse ne se déclare. Et puis, elle était au calme, ne pensait à rien d'autre qu’à souder, et pouvait discuter tranquillement avec Omnius.
Les moments des repas étaient toujours des instants étranges où elle avait l’impression de flotter un peu en apesanteur au dessus des discussions. Son manque de culture ne l’aidait pas. Et puis, elle n’avait plus envie de parler. Elle l’avait trop fait, et ça c’était soldé par un échec cuisant et violent. Omnius lui la comprenait. Autant réserver sa salive pour lui.
Une nuit, sans doute à la moitié du trajet pour Corsucant, un toquement sec à sa porte la sortit de son sommeil profond et sans rêve. Un peu déboussolée de voir sa nuit interrompue, Omnius lui indiqua la raison de son reveil. Et c’est donc enroulée dans une couverture et en partielle somnolence qu’elle déverrouilla la porte.
Le diable en personne s’y tenait, ordonnant immédiatement qu’ils se pointent dans la cale principale, équipés et sans poser de questions. D’abord Néro fut un peu inquiète, mais le silence des alarmes lui indiqua que rien ne s’était produit dans le vaisseau. Alors elle referma la porte, et partit se changer, revêtant sa capuche, son écharpe qui lui masquait le visage, ses gants et ses bottes. Avant de partir, elle se saisit d’une poignée de carreaux de sucre dans sa boite personnelle. Il était clair qu’elle n’aurait pas le temps d’aller se prendre un café. Tout en commençant à croquer ses carrés, elle se dirigea vers son établi, où elle avait stocké son équipement. Globalement, l’équipement de base de Néro était un peu faiblard. Elle n’était pas une guerrière, mais mécanicienne avant tout. A la rigueur une bonne éclaireuse, capable de s’infiltrer n’importe où. Aussi son matériel était principalement composé d’outils, dans son sac ou dans ses poches, de la matraque électrique, et d’une grenade fumigène qu’elle conservait dans sa poche ventrale. L’incident avec Abequa l’avait rendu méfiante sur ce point.
Elle hésita à prendre un blaster, ne l’ayant utilisé qu’une seule fois, sur la jambe d’un des types en noirs. Elle ne savait pas trop ce qu’elle valait avec mais, le capitaine avait demandé d’être “équipé”. Autant ne pas le décevoir.
Puis elle se dirigea enfin vers la cale dans la pénombre, portant un nouveau carreau sucré à sa bouche. Omnius lui était assez excité. Était-ce un entrainement? Un cours sur le maniement des armes? Néro n’en savait rien. Mais quand elle entra dans la pièce, elle se figea quelques instants, dévisageant Zax Mugler avec un certain intérêt. Le diable donc. Dans la lumière rouge, avec son armure et son masque, ce nom trouvait tout son sens. Il restait maintenant à savoir ce qu’il attendait d’elle. Enfin d’eux. Car de tout l’équipage, seuls Oneye et elle étaient présents ici. Peut être était-ce une sorte d’épreuve d’initiation pour les petits nouveaux? Le regard de Néro se ferma néanmoins, balayant le nouvel agencement de la cale. Pryat allait gueuler s’il voyait ça. Et c’est elle qui se farcirait sans doute le rangement. Elle étouffa un soupir en revenant sur le capitaine qui trônait au fond de la pièce, en espérant qu’il ne leur demanderait pas un travail d’équipe. Elle n’existait sans doute plus désormais, et surtout elle craignait que cela soit au dessus de ses forces…
Blad Oneye
Messages : 288 Date d'inscription : 20/06/2018 Localisation : Espace
Profil du personnage Espèce: Proche-Humain Réputation: (88/1000) Expérience : (180/320)
MJ Fiches | Pirate
Jeu 16 Mai - 11:40
Ramercia toisait l'énergumène devant elle d'un regard glacial. Il fallait dire qu'aujourd'hui Monsieur Lok avait une allure on ne peut plus informelle. Son peignoir ouvert, le Twi'lek exhibait son caleçon pailleté sans la moindre gêne. Après tout, il était chez lui, au Niveau 4 du Dissi'dance, il n'avait donc aucune raison de se montrer excessivement pudique ou même préoccupé par les formalités de politesse. C'était pourquoi il s'était contenté, jusqu'ici, d'écouter la grande et majestueuse meneuse Mandalorienne, tirant sur un joint amoureusement roulé quelques instants auparavant.
Mais le silence de la guerrière Demeci, qui, elle, avait fait l'effort d'enlever son casque de protection "par politesse", semblait exiger une réaction de la part de l'alien à la peau bleutée. Par conséquent, ce dernier écarquilla les yeux, il avait l'air ralenti par les drogues qu'il avait consommé. Puis, après un grand soupir qui en disait long sur ses divagations intérieures, il se mit à parler, entre marmonnements et coups d'éclat :
"Un Mandalorien avec un bras bionique, dis-tu, belle guerrière? Peut-être... Enfin, des gaillards amputés, ça, on en croise pas mal dans le coin, pour sûr... De là à ce qu'ils soient tous de ta culture, je ne saurais dire...
- Je n'en cherche qu'un seul, et il a été exclu par les miens, justement."
Coupa Ramercia, un brin impatiente devant les réflexions du junkie. Corvega, lui, demeurait impassible dans un coin, seuls ses yeux bioniques, rougeoyants dans l'ombre, trahissaient sa présence. L'homme de main de Lok attendait là, calmement, les mains dans le dos, qu'on lui ordonne de faire quelque chose. Néanmoins, intérieurement, il savait exactement ce qui était en train de se passer. Cela faisait bien longtemps qu'il côtoyait son patron, désormais, et il le connaissait par cœur.
"Vos histoires de sauvages ne m'intéressent pas, madame."
L’œil de Lok retrouva soudain une vivacité insoupçonnable. Sa phrase avait été plus tranchante encore que celle de son interlocutrice. Celle-ci s'était alors retrouvée bouche bée, hébétée par l'insulte ouvertement prononcée à l'encontre de son peuple. Mais cet état ne dura qu'une poignée de secondes, bien sûr, il en fallait beaucoup plus pour parvenir à moucher la Matriarche des Demeci dans un tel cadre.
"Soit, mais lorsqu'il s'agit de gagner des paris, de faire du business sur le dos de mes frères, vous vous montrez assurément plus... Intéressé."
Lok étouffa quelques rires en toussotant, crachant en même temps un peu de fumée mal avalée. Il posa son joint sur la table basse devant lui, puis s'enfonça dans son divan de velours, en ouvrant en grand ses deux bras, exhibant cette fois-ci non plus seulement son caleçon moulant, mais aussi son torse bombé.
"Eh bien maman Mandalo ! J'attends votre offre !"
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L'histoire débutée tout récemment avec Néro était déjà terminée. En tout cas, à l'heure actuelle, on ne pouvait pas prétendre le contraire. Force était de constater que nous ne nous comprenions pas. Comment aurions-nous pu nous comprendre, d'ailleurs? L'une était à la fois une page blanche et un cerveau boosté par des technologies de pointe, quand l'autre était une bête sauvage, trop instable pour promettre sa liberté à une tierce personne. Car il s'agissait bien de cela, tout au fond de mes pensées. Néro avait besoin d'un vrai guide dans sa vie, pas d'un protecteur lunatique. Et moi, je voulais tout et rien à la fois. Tiraillé entre le besoin de renouer des liens avec d'autres individus, et mon code libertaire absolu.
Un jour, peut-être, serions-nous prêts à retenter quelque chose. Mais là, il était clairement trop tôt. J'avais une mauvaise influence, maussade et pessimiste, sur cette jeune femme qui découvrait cet univers avec un regard vierge de tout à priori. Il ne fallait pas corrompre cette pureté. Qui sait, peut-être que la vie se montrerait plus clémente avec elle, sans moi, sans ma sottise d'homme torturé. Il n'y avait rien d'autre que je ne pouvais faire pour l'instant, malgré tous mes souhaits et mes propres envies. D'ailleurs, concernant Abequa, je me retrouvais dans une situation similaire. Sauf que ma nièce, elle, observait le monde à travers le prisme d'une marginale. En quelque sorte, pour elle, le mal était fait. Là où de l'espoir persistait à propos de Néro, malgré le chemin sombre, quasiment inévitable, qu'elle empruntait parmi les Black Rovers.
Bref, ce dialogue dans la salle des machines avait résonné comme une fin, pour l'un et l'autre, logiquement. Toutefois, je le voyais maintenant, après réflexion, plutôt comme un nouveau départ, une seconde chance dans cet équipage de voyous sans foi ni loi. Puisque mon erreur récente avait été de considérer Néro telle ma famille, on ne m'y reprendrait plus. Sur ce vaisseau, nous étions tous des Black Rovers. Mais d'un instant à l'autre, n'importe qui pouvait en sortir, de gré ou de force d'ailleurs. Cependant, une fois à l'intérieur, on devait oublier tout le reste. C'était une sensation étrange, difficile à décrire. J'avais alors l'impression d'appartenir à une bande, tout en gardant un pied dehors. Et le plus ironique là-dedans, c'était que ce pied pouvait aussi bien servir à s'enfuir, qu'à être pointé du doigt par les autres membres.
Tout ça m'amenait à une nouvelle conclusion sur le gang du Diable : pour m'intégrer en son sein, il valait mieux laisser couler la plupart des choses susceptibles de m'agacer. Et surtout ; laisser les autres se débrouiller s'ils ne demandaient rien. Dans cet état d'esprit, il y avait une chance pour que cette expérience aux côtés des Rovers m'apporte ce que j'étais venu chercher. A voir si j'étais capable de m'y tenir, à présent. Et ça, ce n'était pas gagné du tout. Même si la dernière bataille verbale, c'était bien Zax Mugler qui l'avait remportée. Il n'avait peut-être fait que retarder l'inévitable. Là encore, seul le destin saurait le dire.
Sur le vaisseau, les jours suivants furent rythmés par une nouvelle tâche que le capitaine avait décidé de m'attribuer. Je passais ainsi de la "femme de ménage" au "manutentionnaire servile". Un jour, il faudrait que je discute du concept d’ascension sociale avec le Diable... Enfin, au moins ça me changeait un peu ! Et puis ce boulot était plus physique, concrètement, ce qui contribuait à m'entretenir un minimum. Même si je ne voyais pas bien l'intérêt de déplacer des caisses initialement bien rangées, parfois vides, dans une autre pièce similaire, avec pour ordre, de surcroît, de ne rien (ou presque) caser correctement.
Je commençais à croire que le Diable ne savait plus quoi me faire faire, en fait. Ou peut-être était-ce une sorte de punition, pour avoir remis en question "publiquement" son sens du partage, lors de la distribution du butin? Mouais... J'en savais trop rien. En tout cas, les journées passaient plus vite, de cette façon, et de ça je n'allais pas me plaindre. Le soir, je retrouvais le plus souvent Lasabley, afin de regarder les compétitions sportives (au grand dam d'Irnyle et Triss, qui voulaient toujours zapper de chaîne au profit de leur feuilleton médiocre), ou encore pour faire un tour à la salle de musculation (lorsque les filles remportaient la bataille de la télécommande, notamment).
Même si le Démon était souvent excessif et prétentieux dans son comportement, il se révéla être un bon connaisseur, globalement, du Huttball. Certes, ses élans émotifs récurrents envers les Tricératops de Devaron posaient parfois problème dans l'objectivité des débats, mais c'était mieux que de rester enfermé dans sa cabine, sans piper mot. Je me montrais quant à moi relativement ouvert sur ces sujets sans grande importance. Sur Nar Shaddaa, j'avais pu aller voir plusieurs vrais matchs de la ligue officielle, et cette expérience me permettait désormais de me sociabiliser, ironiquement. Qui aurait parié sur un sport aussi violent (à l'intérieur qu'à l'extérieur) pour réparer une relation si mal partie de prime abord?
Une nuit, alors que je commençais à somnoler sur ma couchette, quelqu'un vint frapper à ma porte. En me frottant les yeux et en me redressant prestement, je reconnus tout de suite la voix du capitaine. Il parla alors d'un exercice d'assaut, l'air visiblement impatient. J'enfilai sans plus tarder mes habits, puis je me rendis à l'armurerie dans l'optique de m'équiper un minimum. Dans le cadre d'un exercice, les armes seraient sans doute réglées sur les modes paralysants, je devais donc à nouveau m'emparer du vieux blaster rouillé, puisque je n'avais pas vraiment d'autre option.
Fin prêt, mes pas me menèrent cette fois-ci au point de rendez-vous : la cale principale. Je compris alors subitement à quoi avait servit mon travail de manutention de ces derniers temps. Zax Mugler prévoyait cet entraînement depuis un petit moment ! Le fourbe... Sans accorder un regard à Néro, à côté de laquelle je me postai silencieusement, je demeurais focalisé sur le Diable, dont le déguisement aurait fait cauchemardé n'importe quel môme de cette galaxie.
"J'vous préviens ! Les trucs SM c'est pas franch'ment ma tasse de thé !"
Lançai-je assez fort pour que le chef des Black Rovers m'entende, comme si je me trouvais à deux pas. Un large sourire sur mes lèvres, presque dément à mon tour, je sortis préventivement mon blaster, sentant que l'ambiance oppressive allait bientôt s'accorder à merveille avec l'action à venir. J'étais même prêt à parier que toutes ces caisses entreposées au hasard nous cachaient quelques surprises...
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Sam 18 Mai - 17:13
Capitaine des Black Rovers
Le Diable se leva de son “trone” et sauta de sa caisse en hauteur pour retomber juste devant les deux nouveaux pirates; Au bruit il était facile de comprendre que l’équipement du capitaine pesait certes lourd, mais qu’il devait aussi offrir une protection certaine à son porteur. En tout cas le devaronien ne semblait pas être plus géné que cela par l’armure car il s’avança vers Néro et se saisie doucement de son petit pistolet blaster. D’aussi près, la jeune femme pouvait contempler toute la complexité de l’armure de son supérieur. Elle etait fait d’un mélange d'élément en céramique, de plastoides, enchâssé par des morceaux de tissus presque rigide et lourd au premier regard mais en réalité assez souple et aux propriétés protectrice certaines. Il y avait aussi des senseurs, des diodes et des tuyaux partant de du dos du “Diable” jusqu'à son torse et au bas de son masque.Le tout en différentes nuances de rouge bien sur. Sur les harnais qu’il portait par dessus sa tenue protectrice il y avait bien sur, ses deux pistolet laser lourd, mais aussi un long couteau dans son fourreau, des attaches pour grenades (qu’il ne portait pas cette fois) et une quantité d’objet divers à l’utilité discutable pour un novice comme un garrot replié sur lui même ou une torche à plasma sur l’épaule. Sur le petit blaster de Néro le capitaine fixa au bout du canon une sorte de tube orange fluo avant de lui rendre avec délicatesse. Il s'avança ensuite vers Blad et fixa sur son blaster à lui aussi le petit accessoire en lançant une boutade -Dommage, tu sais pas ce qui est bon Oneye. ! Ces préparatifs effectué il se recula de quelques pas et pianota de la main gauche sur le P.D.A intégré dans son bras droit. Après quelques secondes le bras du pirate bippa, comme pour lui confirmer sa requete et l’éclairage se coupa brutalement tandis que le vaisseau tout entier faisait soudainement une grande embarqué qui manqua de faire chuter les trois pirates dans la calle, mais qui, pour sûr , venait de réveiller tout l’équipage. Si la “ruade” du vaisseau n’avait de toute façon par réveiller les Black Rovers à l’étage l’allumage des lumière d’urgence et de différentes sirènes hurlants dans tout le vaisseaux n’allaient pas tarder à le faire. Depuis la cave les deux humains pouvaient en plus entendre Lasabley tenter de couvrir le brouhaha de l’étage par sa voix de stantor tandis qu’en face d’eux Mugler donnait les siennes. -Je vous l’ai dit plus tôt. Exercice d’abordage. Ce truc au bout de vos armes va limiter les dégâts. Ca ne vous tueras pas, ne vous assommera pas mais croyez moi, vous ne voulez pas être touché. L’exercice est simple.. Prenez le contrôle de la passerelle ou neutralisez l’équipage. Dans tous les cas limitez les pertes de notre côté comme de l’autre. Trois contre trois. Un équipage exterminé est plus a même de vouloir faire des choses stupides et rien n’est plus dangereux qu’un type faisant des choses stupides. Vous ouvrez l’assaut je vous suit et vous couvre. En avant !
Une nouvelle embarqué secoua tout le vaisseau, faisant tomber d’autre caisse et transformant la soute principale en un véritable labyrinthe où la progression allait être lente et la vision limité.
HRPG: Votre progression est limité par le dédale de caisse et les violentes manoeuvres du vaisseau qui en fait tomber d’autre et vous déstabilise. Après la première réponse à mon post la gravité est temporairement coupé dans la calle et les systèmes anti-incendi au Co2 sont activés. Il vous faudra donc sortir rapidement de la cale en gravité zéro en évitant d'être blessé par les caisses qui vont voler dans tous les sens et à vitesse variable.
Néro
Messages : 308 Date d'inscription : 30/09/2018 Localisation : Lugdunum
Néro se tenait là, coincée entre deux mâles qui se donnaient en spectacle, la dominant de leur taille. Elle soupira intérieurement, essayant de rester le plus stoïque possible, droite dans ses bottes, ignorant leurs échanges douteux et incompréhensibles. En fait, elle était complétement focalisée sur l’armure qu’arborait “le Diable”. Et Omnius, lui, s’occupait de tout retenir de ce qu’elle voyait. Bien sûre, bonne nombre de jonctions et de finitions étaient invisibles à son regard mais en tout cas,l’attirail de leur capitaine était remarquable, et étranger pour elle. Mais cela lui donna un étrange baume au cœur. L’étrange tenue était composée de différents assemblages et alliages, dont elle reconnut certains matériaux mais pas tous. Elle semblait rigide par endroit, et étrangement flexible à d’autres. Exactement ce qui lui fallait. Et, pour une fois depuis bien longtemps, elle fut sereine dans ses capacités à construire de ses mains un semblant de protection qui lui permettrait d’assurer seule sa survie. Comme s’il avait lu dans ses pensées, l’IA se manifesta avec un ton enjoué : - Peut être que Mugler serait d’accord pour qu’on jette un coup d’oeil ? Bien sûre qu’elle lui demanderait. Même si elle n’avait pas discuté souvent avec lui, le capitaine lui sembla à cet instant tellement accessible. Après tout, il n’avait pas spécialement rechigner à lui prêter une batterie, dont le retour était plus qu’approximatif. Il avait même fait des efforts sur le prix. Ne lui ôtant qu’un montant dégradé de son propre salaire. Alors oui, elle irait voir Zax Mugler une fois qu’elle aurait finit cet exercice encore mystérieux.
D’ailleurs, au sujet de cet entrainement, elle ne savait pas trop à quoi s’attendre. Elle avait plein de questions à poser, mais se retint. Des questions, elle en avait toujours. Mais elle avait comme un blocage. Les mots refusait de sortir et elle se trouvait alors dans une attitude observatrice plus qu’instigatrice, renouant avec ce qu’elle avait été autrefois. Quelqu’un de discret, de silencieux, qui fuyait les interactions autres qu’avec les machines autant que possible.
Elle laissa le diable lui saisir son blaster, avec une délicatesse assez surprenante, pour qu’il y appose un petit élément encore inconnu d’elle. Elle leva un sourcil, son interrogation restant néanmoins invisible sous sa capuche. Les explications ne tarderait pas à venir. Elle espérait simplement qu’il ne leur demanderait pas l’impossible.
Sa sérénité s’affaissa brusquement lorsqu’elle sentit une première embardée violente du vaisseau, la déséquilibrant sur le côté. Elle se rattrapa de justesse, et avec une certaine agilité, évitant une chute ridicule. Elle releva son regard vers Mugler. Bon sang, à quoi jouait-il? Elle avait passé déjà beaucoup de temps à retaper cette carriole, et voila que le capitaine lui même la malmenait sous ses yeux. Des sirènes qu’elle connaissait bien se mirent alors en marche, crachant leurs sons stridents dans les oreilles de la pauvre femme encore mal réveillée. A l’oreille, elle identifia l’alerte intrusion, et celle de l’incendie électrique. Ce qui impliquait l’utilisation des systèmes à CO2, qui allaient drastiquement faire baisser leur niveau d’oxygène.
A “vue de pied”, la sensation fut tout autre. Mais quelque chose qu’elle connaissait bien malgré elle. L’apesanteur. La même qui l’avait enveloppé lorsqu’elle s’était réveillée dans sa capsule de survie il y’a maintenant de nombreux mois. Comment oublier? Le déséquilibre, la désorientation, le flottement. Mais tout ça, elle maitrisait. Par contre, elle contrôlait nettement moins les trajectoires aléatoires des caisses autour d’elle, qui subissaient avec moins d’élégance les conséquences du manque de gravité. Et afin de se protéger d’un premier choc, elle se donna une légère impulsion du pied qui la fit décoller de quelques mètres. Le caisson passa à quelques centimètres au dessus d’elle, mue par les embardées un peu violentes de Lasabley, car qui d’autres que lui pouvait se trouver aux commandes du vaisseau?
Elle n’avait pas détaché les yeux du Diable, ignorant le reste, et sans attendre plus de consignes, elle commença à faire ses hypothèses afin d’optimiser sa survie dans ce nouvel environnement des plus dangereux. Omnius se chargea en parallèle de vérifier qu’aucun obstacle ne risquait d’entrer en collision avec elle durant son observation. Au même moment, les portes se fermèrent dans un bruit sourd, les prenant aux pièges dans la cale. La question du “ a quoi jouait-il?” restait donc entière.
Mugler, semblant parfaitement à l’aise avec cette situation d’urgence, leur exposa enfin en quoi consistait son fameux entrainement. Et là, le peu d’espoir reconstruit avec sa maitrise de la situation dégringola en flèche. Elle était mécano bon sang! Pas soldat, ni quoi que ce soit capable de mener un assaut en face d’un équipage expérimenté!
- Cette mission ne me semble pas impossible. Ça ne sera jamais pire que sur Nar Shadaa.
Néro retint un léger rire. C’était curieux de constater que pour l’IA, Nar Shadaa restait le référentiel du pire, alors que c’était plutôt Toydaria qui avait fait s’effondrer le faible édifice qu’elle avait tenté de bâtir. Avec un type qui, finalement, ne voyait en elle que des choses négatives. Mais ce n’était pas le moment de penser à des choses graves et elle se refocalisa, non sans avoir franchement grimacé sous sa capuche, lorsqu’elle comprit toute l’étendue de la mission qui lui était demandé. Mugler les testait. C’était clair, avec sa position de soutien alors qu’il était plus à même de mener l’attaque. Mais était-elle vraiment la cible de cette épreuve? Non. Clairement pas.
- Le niveau d’oxygène commence à baisser, ainsi que la température.
Néro secoua la tête, il fallait qu’elle se mette au travail. Ils étaient trois en milieu fermé. Leur ennemi principale était le temps. Et ensuite les caisses volantes, qu’elle évitait assez miraculeusement pour le moment dans sa position aérienne.
Le plan fut rapidement claire. Elle avait l’avantage de connaitre se vaisseau comme sa poche. Il fallait qu’elle temporise. Une nouvelle embardée la fit se décaler légèrement sur le côté, une lourde boite métallique passant sous ses pieds. Et sans attendre plus d’instruction, elle prit un appui léger dessus pour se propulser vers le plafond, enroulant une de ses mains autour d’un des nombreux tuyaux qui y couraient.
Se retrouvant alors à l’envers, la désorientation ne fut que de courte durée, et elle balaya rapidement son regard sur la surface. Son objectif premier était d’atteindre les buses à Co2 afin de se donner le plus de chance de respirer et surtout plus de temps pour sortir de là. Elle ne pourrait pas toutes les désactiver. Certaines étaient hors de portée et éloignée de la sortie. Mais même une seule buse leur ferait gagner de précieuses secondes.
Un instant, elle se dit qu’elle pourrait toujours se faufiler dans une conduite pour s’échapper du piège, mais Mugler avait été précis. Un trois contre trois. Et puis, qu’elle chance aurait-elle de neutraliser les autres membres seule?. Une nouvelle grimace, ainsi qu’un virage plus violent la ramena de sa micro-seconde d’égarement. Tout jouait contre elle en ce moment. Comme depuis le début. Et elle s’en était sortie.
Néro se recroquevilla subitement, une caisse percutant alors violemment la zone à laquelle se trouvaient ses jambes quelques secondes auparavant. Il ne fallait pas qu’elle s’éternise ici. Alors, d’un geste précis et souple, elle se projeta vers l’avant, une main gardant systématiquement le contact avec le cylindre métallique. Le petit mètre qui la séparait de la première buse fut donc rapidement franchit, et toujours avec assurance, elle vissa l’embout, arrêtant un premier écoulement. Un nouveau mouvement sec du vaisseau faillit alors lui faire perdre le contact avec son précieux guide métallique, lui faisant prendre conscience qu’il fallait qu’elle se grouille sérieusement si elle ne voulait pas finir écrasée. Les caisses voltigèrent au dessus d’elle, tout en commençant à se former des amas qu’il serait de plus en plus dur à esquiver.
En effet, la trajectoires sèches et aléatoires du vaisseau avait fini par regrouper tout les stockages au même endroit, créant par la même occasion un début de mur, qu’il serait de plus en plus difficile à éviter. L’urgence s’empara alors d’elle et, quasiment à quatre pattes sur le plafond, elle se donna de plus en plus d’élan pour avancer vers la porte, freinée légèrement par sa main sur le tuyau. Le retournement subit du vaisseau plaqua alors tout le matériel présent sur le sol. Si le vaisseau se retournait de nouveau, le prochain choc serait pour sa pomme. Et elle n’avait pas d’armure pour encaisser correctement le choc. Quelque part, elle eut la sensation que Mugler les envoyait à la mort, malgré son dispositif paralysant sur le bout de son blaster. Mais les mouvements du vaisseau était maitrisé, limitant la vélocité des obstacles. A cet instant, elle avait perdu le contact visuel avec le reste de “son équipe”, mais si elle ne finissait pas rapidement, le nouveau groupe créé par Mugler serait compromis dans tous les cas. Elle se fraya un chemin parmi les quelques obstacles encore en suspension sur son chemin, son bon sens de l’orientation lui permettant de “garder le nord” assez facilement.
Poussant une boite à outil devant elle, une nouvelle buse passa alors à portée de sa main, qu’elle verrouilla rapidement, avant de poursuivre son avancée. Il n’y en avait plus qu’une qui soit vraiment sur la trajectoire de la porte, qui se trouvait planquée sous quelques débris légers. Et bien évidemment, c’est à ce moment là que le vaisseau bougea, dans une trajectoire légèrement circulaire mais qui fit biper Omnius de panique. C’était prévisible. Le Black Rover se retournait de nouveau, la collant alors au plafond, et une première caisse s’entrechoqua avec l’acier à quelques centimètres seulement de ses mains. Les autres arrivèrent dans les secondes qui suivirent, dont certaines pile poile sur position. Et se rouler en boule n’aiderait pas.
Alors elle décida de passer au travers. Les caisses n’étaient pas vraiment collées entre elle, et il subsistait donc de minces écarts entre elles. Mais les mouvements de Néro restaient limités par la manque de gravité ambiante. Ainsi, lorsque sa trajectoire rencontra celles des caissons, elle s’étira du plus qu’elle put, cherchant les espaces, et poussant légèrement les boites à sa portée pour se faire de la place. Elle eut un sursaut d’adrénaline intense lorsque qu’elle sentit clairement un objet assez lourd glissant le long de son mollet, déviant alors sa trajectoire de quelques degrés, et rayant probablement ses bottes dans un contact néanmoins légèrement douloureux.
Le sol se retrouva alors vite face à elle, dégagé de la plus part de ses obstacles, fort heureusement. Alors mue par une énergie nouvelle, celle de la survie probablement, elle se retourna en une légère cabriole afin d’y reposer ses pieds. Mais l’idée n’était pas de rester là, mais bien d’avancer. Ses genoux se plièrent, ses pieds se décalèrent comme au démarrage d’un sprint, et elle s’élança vers la porte, en se décollant légèrement du plateau. Avec son appui et sa trajectoire, son “démarrage fusée” devrait l’amener en un rien de temps sur la porte. La désactivation des deux buses devrait lui donner suffisamment de rab pour l’ouvrir sans risque.
Mais bien évidemment, son plan ne marcha pas exactement comme prévu et une nouvelle rotation la dévia de son objectif. Le mur approcha à grande vitesse, et elle ne dû sa “survie” au contact qu’à un bref et rapide retournement de son corps qui lui permit de poser les pieds en premier dessus. A genoux sur ce qui était maintenant le nouveau référentiel plat, elle prit quelques secondes pour retrouver son sens de l’orientation. Et surtout, repérer à nouveau où les caisses se trouvaient. Certaines avaient d’ailleurs fini par s’éclater partiellement suite aux chocs successifs, ajoutant quelques débris supplémentaires au danger qu’elles représentaient. Mais il y avait un bon côté, elle aurait plus d’espace pour esquiver. La porte n’était maintenant plus qu’à quelques mètres d’elle. Omnius se permit alors de faire quelques hypothèses sur les prochains mouvements. Il y avait une bonne probabilité pour que le restant des boites soit projeté dans le coin opposé à sa position, avec un risque qu’elle “décroche” assez fort, annulant de facto une partie de sa progression. Une autre était qu’il s’incline de 45° de nouveau, envoyant les caissons dans sa zone. Dans tout les cas, une problématique majeure subsistait. Elle n’avait pas vraiment d’accroche sur cette surface.
Mais la question finit par se résoudre d’elle-même. Le choix deux fut choisit par le pilote nerveux du vaisseau pirate. Et elle se sentit basculer vers l’avant. Le déséquilibre fut telle que son épaule rentra au contact du mur, glissant le long de la surface dans un crissement léger. Là, tout faux mouvement serait fatal. Si elle bougeait trop, elle risquait de se donner trop d’énergie, qui la décollerait du mur, augmentant beaucoup trop fortement son risque de collision avec les caisses restantes. Alors, elle se laissa aller dans le mouvement tout en dépliant son bras. Elle déplia sa main, collant légèrement ses doigts comme une griffe le long de la surface à la recherche de quelque chose qui arrêterait sa course.
Omnius lui indiqua alors de sa plaquer contre le mur. Ce qu’elle fit immédiatement, sentant alors le passage d’une boite racler légèrement contre son dos, sans trop de dégats cette fois. Son sweat était suffisamment épais pour survivre. Ses doigts sentirent alors un léger renfoncement que ses phalanges enserrèrent instinctivement, la suspendant à l’horizontale. L’encadrement de la porte.
Voilà bien le seul objet qui lui portait chance actuellement. Et même s’il était étroit et assez glissant, il avait le mérite de la laisser juste au dessus de son objectif. Avant la prochaine embardée, elle se rua sur l’interrupteur, ignorant le clignotement rouge du verrouillage qui la narguait. Elle déboita le cache, le laissant s’envoler légèrement et fit rapidement ses branchements. La porte se déverrouilla en un instant, ouvrant sa large gueule dans un léger courant d’air. Elle sentit alors le vaisseau s’incliner à nouveau et s’en attendre plus longtemps de recroiser les lourds caissons, elle se balança à l’intérieur, sans prise sur quoi que ce soit pour arrêter son mouvement.
La nouvelle trajectoire la fit atterrir un peu lourdement contre l’un des murs du sas, cognant son dos et ses coudes contre le duracier. La violence du choc la fit gémir et étouffer un juron tandis qu’Omnius lui fit part de son soulagement d’être sorti d’une zone aussi dangereuse. Elle se tourna sur le côté pour reprendre appuis sur ses genoux puis ses pieds, accroupie à côté de la porte. Elle tendit alors l’un de ses bras vers l’ouverture, et s’y hissa légèrement et sans peine, cherchant ses coéquipiers du regard. Il était clair que son “démarrage fusée” et ses courses contre les murs du Black Rover lui avaient permis de les devancer d’une sacrée distance. Mais si elle avait pu leur fournir quelques minutes d’oxygènes supplémentaires, elle ne pouvait pas les aider à passer au travers du labyrinthe en mouvement. Elle attendit néanmoins là, renforçant ses appuis, prêt à attraper quiconque passerait à sa portée pour le sortir de la cale.
Blad Oneye
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MJ Fiches | Pirate
Mar 21 Mai - 17:14
Pendant que le capitaine bridait nos armes, il déballa le briefing de l'entraînement, ou du moins ce qu'il voulait bien nous en dire. Notre objectif était donc d'attaquer le vaisseau, ou plutôt de faire comme si, en partant de la soute, tandis que l'autre équipe, menée par Lasabley, devait protéger les lieux, à l'inverse logiquement. Une drôle d'opposition allait avoir lieu, donc. Dommage, toutefois, que Mugler ait décidé d'insister sur le tandem brisé que nous formions Néro et moi. Mais bon, il ne pouvait pas être courant de notre dernière conversation.
Un point m'interpella dans les consignes données : "limitez les pertes de notre côté comme de l'autre" ; comment ça? En cas d'abordage, on pouvait difficilement imaginer que le groupe d'assaillants se montre très prudent quant à la survie des défenseurs. Enfin, si le capitaine voulait éviter des blessures parmi son équipage, il n'avait qu'à organiser des parties de Pazaak plutôt. Surtout que je n'étais pas encore remis à 100%, de mon côté. A voir ce que ce genre de règle pouvait donner au sein d'une bande de pirates, relativement habitués à s'affranchir des codes, justement.
Les secousses du vaisseau survinrent immédiatement après le speech du Diable, manquant de me faire tomber à la renverse. Je regardai alors les caisses entreposées dans la soute tomber, s'entrechoquer, et créer un labyrinthe de façon très aléatoire. Sans me soucier des premiers pas de Néro dans ce dédale profondément bordélique, j'entrepris d'avancer assez prudemment, blaster prêt à faire feu au cas où un de nos adversaires ne se soit planqué quelque part. Après tout, c'était une hypothèse qui correspondait à la fourberie potentielle des pirates.
Toutefois, un nouvel événement vint me rassurer sur ce point. Alors que j'avançais pas à pas, je sentis mon corps s'élever en l'air, constatant rapidement que la pesanteur interne du vaisseau avait été désactivée dans la soute. En effet, toutes les caisses planaient elles aussi, révélant l'absence de pièges derrière elles. Néanmoins, le danger était ailleurs, et je le compris lorsqu'une nouvelle secousse ébranla le Black Rover avec puissance. En me recroquevillant sur moi-même, je parvins à me protéger partiellement des nombreux objets volants. En réalité, à défaut d'une agilité débordante, je dus encaisser les coups aléatoires comme je le pouvais.
Le calme étant revenu, pour une durée difficile à déterminer (puisqu'elle était certainement elle aussi déterminée de manière hasardeuse), il me fallait profiter de cette accalmie afin de progresser jusqu'à la sortie. Néro avait trouvé un moyen adapté à ses propres capacités, en s'aidant des diverses canalisations et câbles solides apparents au plafond de la salle, lui assurant des prises assez faciles d'accès. Moi, j'avais appris à me mouvoir en apesanteur au cours des entraînements Mandaloriens, ainsi que lors de ceux de la Garde Républicaine. Le principe de la mobilité en apesanteur était assez simple à comprendre, puisqu'il était à ma portée intellectuelle : il fallait se propulser depuis un point d'accroche, ou profiter de la propulsion d'autres corps.
C'est ainsi que, sous l’œil avisé de Zax Mugler, j'attrapai la première caisse à portée, attendant la prochaine secousse en silence. Lorsqu'elle arriva, plusieurs autres conteneurs vinrent s'entrechoquer et propulser "le mien". Malheureusement, la trajectoire suivie se montra assez opposée à celle que j'espérais, j'utilisai donc mes bras et mes jambes pour m'appuyer sur l'objet que je tenais jusque là, et m'élancer dans une direction plus appropriée. Une fois plaqué contre le mur, à quelques mètres de la main tendue de Néro en fait, je me mis à chercher une nouvelle accroche afin de terminer le travail.
Presque stabilisé contre la paroi froide que j'avais réussi à atteindre, j'attendis un énième chamboulement pour agir. Ce coup-ci la manœuvre voltigeuse du vaisseau me jeta au milieu de la soute, là où les caisses se ruaient toutes ensemble désormais. Le fait qu'elles soient compactées aurait pu paraître plus dangereux, mais en fait c'était une chance ici, car la masse en mouvement était maintenant plus importante que la mienne. Je pouvais donc m'appuyer dessus bien plus efficacement, dans l'optique de me propulser dans l'ouverture de la porte où Néro attendait déjà.
Dans l'urgence de l'action, je plaçai ma main dans la sienne, ce qui me permit de sortir du champ d'apesanteur à mon tour. Mais je défis rapidement cette étreinte, car le feu de notre discorde était encore présent, je le sentais bien. Notre relation promettait ainsi un cadre purement "professionnel", jusqu'à nouvel ordre. Sans plus tarder, le Diable finit lui aussi par nous rejoindre, puis nous pûmes envisager de passer à l'assaut véritable. Soit la partie qui solliciterait nos compétences en combat, et non pas seulement nos prouesses en matière de pirouettes et de cabrioles.
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Jeu 23 Mai - 17:10
Capitaine des Black Rovers
Comme les caisses, le petit groupe de pirate se dispersa à la première secousse. Sans se soucier les un des autres chacun décida de faire son petit bonhomme de chemin. Le frêle néro se jeta (tant bien que mal) sur les conduites d’aération après avoir prit quelques coups tandis que le massif Oneye lui, s'avançait dans le calle, sans même un regard pour sa collègue. Le devaronien hésita à leur donner l’ordre de rester ensemble mais se retient au dernier moment. Son objectif, dans cet exercice était de les voir coopérer mais aussi deviner leur force et leur faiblesses. Si le travail d’équipe ne faisait pas parti de leurs compétence, il devait le savoir au plus vite pour ensuite, soit le corriger, soit s’en servir au mieux. N’ayant ni la carrure de Néro, ni sa souplesse, le capitaine pirate décida donc de laisser Néro à ses conduites et de suivre son compagnon borgne. L’oeil averti de Mugler nota dans sa démarche et sa progression l’assurance et l’habitude des opération en milieu urbain. Quoi de plus normal en effet pour un ancien mandalorien ? L’humain progressais doucement, avec prudence, vérifiant chaque coin, chaque intersection et balayant de bout du canon les endroits possibles où un ennemi pouvait soudainement surgir. Meme quand la gravité se coupa soudainement Oneye ne fit pas mention de sa surprise. Était il habitué à la zéro G par sa vie de mandalorien ? Ou avait il été formé dans ‘d’autre circonstance ? Alors que la plupart des organiques avaient tendance a pousser un cri de surprise et tenter de “nager” dans l’air au moment ou la gravité disparaissait, Oneye se contenta lui de saisir l’objet le plus proche, en silence et d’attendre le bon moment pour se propulser tant bien que mal dans la direction souhaité. Son déplacement etait plutôt pataud et malhabile mais globalement efficace. Mugler lui, avait activé ses semelle magnétique des les premiers signes d'absence de gravité et se déplaça donc presque “normalement” tandis que tout volait autour de lui. Il continua de se taire, ne faisant pas remarquer à Blad que tout concentré qu’il était, il ne vérifiait plus ses couvertures ni la présence d’ennemi. Qu’il aurait été facile de le dégommer e plein vol ou sur sa caisse. Sans moyen d’accroche comme les bottes magnétiques ou de déplacement tri-dimensionnel comme un jet-pack, sa trajectoire était prévisible et ses mouvements grandement entravé. Quoi qu’il en soit le capitaine se tut et continua son chemin, bien plus protégé que les deux nouveau jusqu'au fond de la soute.Néro, en passant par les conduits, avait réussi à atteindre la porte la première et avait entrepris de forcer la porte. Un coup d’oeil rapide au mécanisme de cette dernière ne plu pas vraiment au capitaine. Pour l’avoir forcé, oui elle l’avait forcé. Sans finesse ni grâce, elle avait fait sauter le verrouillage principal plutôt simple de manière brute et définitive. Il n'allait pas manquer de lui faire réparer ca personnellement une fois l’exercice terminé. dans tous les cas, l’équipe de trois pouvait désormais pénétré dans la soute secondaire et, de ce fait, retrouver avec plaisir la pseudo-gravité du vaisseau. Dans cette calle la, les caisses de marchandises étaient encore pour la plupart, à leur place sur le fond de la calle.. Seule une ou deux avaient bougé de leur rangement ainsi qu’un outil de levage et manutention à main, chargé au bout de ses bras, connu dans toutes les réserves de la galaxie sous le nom de transpalette. L’espace était donc plutôt dégagé. une bonne nouvelle pour Pryat qui, de l’autre côté du hangar avait une vue directe et presque complètement dégagé sur ses assaillant. Le mécanicien etait lui aussi en tenu lourde. Son casque recouvrait complètement son visage et ses tentacule et aucune partie de sa peau n'était exposé. Il ne tenait pas dans ses mains un blaster comme l’on aurait pu s’y attendre, mais un immense tuyau d’eau à haute pression, justement fait pour repousser d’éventuels assaillants. Il alluma son tuyau dont le cône d’eau frappa le transpalette avec force, l’envoyant à pleine vitesse vers eux. il était clair que le mécanicien voulait ralentir les jeunes pirates et les acculer dans un coin avec la pression hydraulique. Mais pourquoi ?
HRPG : Le jet d’eau haute pression de Pryat vous bloque la vue et rend le sol glissant. Après la première réponse les portes du hangar s'ouvrent sur l'espace l'espace et le champs de force du second hangar se met à faiblir suffisamment pour que l’air s’échappe sans pour autant que les objets “lourd” comme vous meme ou les caisses ne passent à travers. La température va rapidement chuter provoquant en plus du verglas par terre. Les commande du champs de force du hangar sont situé derrière Pryat, pres de la porte vers la prochaine section.
Néro
Messages : 308 Date d'inscription : 30/09/2018 Localisation : Lugdunum
Néro attendit que l’équipe soit au complet avant de recâbler correctement le système d’ouverture de la porte, surtout pour éviter que les mouvements erratiques du vaisseau ne finissent par leur envoyer une caisse dans la tête. Curieusement, lorsque les portes de la cale principale se refermèrent, les mouvements violents se calmèrent un peu.
Et il était facile de deviner pourquoi. Les caméras de surveillances et les senseurs sur les portes devaient indiquer leur progression à l’équipe des “défenseurs”. Mais au vue du regard légèrement contrarié de Mugler, lorsqu’il avait vu qu’elle avait bidouillé le verrou, pas sûre qu’il apprécie qu’elle désactive le reste des systèmes de sécurité. Et pourtant, ça la démangeait bien. Si elle leur coupait la visibilité, cela rendrait les choses beaucoup plus facile… Omnius se manifesta aussi, pour compléter ses idées : elle était probablement capable de les localiser aussi. Et Néro étouffa un léger sourire sous sa capuche. Oui, elle et l’IA pouvaient probablement s’introduire dans le réseau radio pour débusquer les planques des trois larrons qui s’opposaient à leur progression. Elle s’apprêta d’ailleurs à sortir ses câbles de la poche avant de son sac à dos.
Mais, les gars avec elle avaient apparemment envie d’en découdre, surtout un en fait. Et elle s’interrompit donc afin de suivre le mouvement, légèrement en retrait derrière, pour arriver dans la nouvelle salle, la soute secondaire. Un léger coup d’œil, au dessous du bras d’Oneye lui permis de distinguer des caisses. Encore. Ils étaient dans une soute, que pouvait-elle espérer d’autre de toutes façons? Et elle soupira doucement. La sensation de n’avoir rien à faire ici ne la quittait plus. L’attaque frontale n’était pas son truc, elle n’avait pas de force, pas de vrai entrainement, c’était la deuxième fois qu’elle avait un blaster dans son équipement...clairement, qu’on la laisse avec ses machines. Si on se mettait à lui tirer dessus, elle ne pourrait que se planquer et attendre. Ou peut être jeter une grenade...mais l’option était à éviter ici. L’équipe sembla se figer dans l’embrasure de la porte, comme s’ils venaient de repérer un danger qui lui était invisible de sa position.
Elle se pencha alors un peu plus, sa rapprochant légèrement du groupe, sans en faire vraiment partit, et reconnu sans peine la démarche un peu lourde de Pryat au fond de la salle. Le chef mécanicien, qui sa la jouait lui aussi grand guerrier dans sa combinaison intégrale, les attendait de pieds fermes apparemment. Néro grimaça de nouveau, levant les yeux légèrement au ciel sous l’exaspération. Donc ici, tout le monde avait une armure intégrale sauf elle. Enfin eux, si elle incluait le mandalorien devant elle, qui faisait un peu une cible facile avec sa carrure. Elle secoua la tête, se demandant si Mugler s’attendait vraiment à ce qu’ils réussissent alors qu’ils partaient quasiment “à poil” (pour reprendre une expression bien connue des piliers de bar du Turbo Lum). La dernière fois qu’ils avaient fait ça, elle s’était déboitée une épaule et avait crashé un vaisseau. Sans compter le torrent d’hémoglobine qui avait été déversé. Ce programme ne lui plaisait donc pas, bien qu’Omnius suivait toute l’action avec une excitation en complet décalage avec ce qu’elle ressentait.
Peut être devrait-elle s’arranger pour se faire toucher le plus rapidement possible pour sortir du “jeu”. Mais les douleurs décrites trop vaguement par le capitaine ne lui donnèrent pas vraiment le courage d’aller jouer les cibles pour Pryat. Même si les relations avec le mécano poulpesque s’arrangeaient doucement, contrairement à d’autres, il était certain qu’il ne lui ferait pas de cadeau.
D’ailleurs, qu’est ce qu’il attendait pour les canarder? Etait-il seul dans la soute? Elle se baissa un peu plus pour dégager son champs de vision. Il semblait effectivement isolé des autres membres de l’équipage (A moins que le reste de l’équipe ne soit habilement caché derrière les trop nombreux caisson). Et surtout, dans ses mains, il tenait non pas un blaster modifié, ni son fusils à lunette, mais un immense tuyau. Celui qu’ils utilisaient pour les séances de grand nettoyage de la soute. Est ce qu’il voulait essayé de les noyer sous des litres d’eau balancées à haute pression? Sur le coup, elle ne saisit pas la manoeuvre.
Et quand il activa l’arrivée d’eau, elle comprit partiellement. Un transpalette, qui se trouvait juste en face d’eux, se trouva lancé dans leur direction, les forçant à se mettre sur le côté, dans un coin pour se mettre à l’abri et pour esquiver le projectile improvisé, la porte et le sas dans lesquels ils se trouvaient étant beaucoup trop exposés et facilement blocables.
D’un même mouvement, le groupe de trois se retrouva donc derrière un tas de caisse, dans le coin le plus “bas” de la soute, proche des portes de déchargement. Et Néro grimaça. Elle sentait déjà l’humidité dans l’air, et il y avait déjà presque un centimètre d’eau sur le sol, qui s’écoulaient tant bien que mal par les grilles d’évacuation Bon, pour le moment, mis à part leur refiler un rhume carabiné, le danger était moindre. Mais elle craignait le froid. Et l’eau qu’on leur jetait dessus n’était clairement pas dans une température qu’elle qualifiait d’acceptable pour elle. Les projections d’eau occultaient d’ailleurs partiellement leur champ de vision, rendant toutes interventions assez difficiles.
Elle se dit que le mécano en chef avait bien joué son coup. Ils venaient de les bloquer et était probablement capable de repousser chacun de leur mouvement à coup de jet bien placé. Néro jeta donc un coup d’œil autour d’elle, ignorant ses coéquipiers, dont l’un n’était de toutes façons là qu’en couverture, et l’autre impossible à déchiffrer pour le moment.
Il fallait qu’elle se concentre deux minutes, qu’elle ignore l’humidité poisseuse qui commençait à pénétrer ses vêtements et à lui donner la chair de poule. Pendant que Pryat balayait leur zone avec le tuyau, pour les maintenir à distance, Néro réfléchit calmement. Les caisses derrières lesquelles ils étaient à couvert vibraient sous la puissance du jet et avaient même tendance à se déplacer un peu dans leur direction, mais leur lourdeur, où alors la force inverse qu’exerçaient ses coéquipiers, leur évitèrent de se retrouver acculer encore plus. A moins que…
Elle regarda en bas, scrutant la base des caissons. En fait, ils se trouvaient sur l’une des grilles d’évacuations d’eau, et leur structure noueuse accrochaient donc les plaques, limitant leur progression. Omnius se manifesta en même temps que sa première idée s’illuminait dans son esprit. Clairement, s’ils restaient tous groupés, Pryat pourrait continuer son petit jeu encore longtemps. Et il était plus que clair qu’il essayait justement de les garder tous au même endroit.
Et elle n’allait pas lui donner cette chance. Elle observa alors la configuration des caisses qui leur servaient d’abris. Certaines étaient superposées, mais légèrement à l’écart, à moins d’un mètre de distance, une caisse seule rencontrait le même soucis de progression, sans être particulièrement la cible des agressions aquatiques. Sa chance était là. Omnius lui indiqua d’ailleurs un schéma un peu récurrent dans les mouvements d’entraves du mécanicien en chef : il réalisait un mouvement ample et circulaire qui les poussaient vers les portes, avec de temps en temps, une légère insistance sur l’empilement de caisse face à eux. Sa meilleure chance étant donc d’attendre qu’il effectue sa prochaine boucle, et dès qu’il aurait dépassé le mince espace entre sa caisse cible et l’amas de protection, elle devrait s’élancer rapidement pour se mettre derrière. Il ne fallait d’ailleurs pas qu’elle attende trop si elle voulait profiter de la mince couverture qui lui procurait la légère vapeur d’eau formées par le contact du jet contre les surfaces robustes des caissons.
Peut être prévenir tes coéquipiers serait une bonne chose? Peut-être ou pas. Le bruit du jet rendait la communication difficile, et elle n’avait pas envie de parler. Et son plan ne serait sans doute pas approuvé. Et..et… elle avait mille et une excuses pour se taire. Qui n’étaient d’ailleurs pas toutes de bonnes fois, mais ça lui passa littéralement au dessus.
La boucle tant attendue recommença enfin, et elle s’approcha alors du rebord de leur amas de protection, le poids du corps basculé sur la pointe de ses pieds, attendant le bon mouvement pour quitter sa couverture. Le puissant jet arrêta de martyriser la caisse isolée, traversa la zone vide en l’éclaboussant de plus belle, puis commença à s’écraser sur le rebord derrière lequel elle était tapie. Un petit démarrage en sprint lui permit d’accéder à la caisse sans savoir si Pryat l’avait vu ou non. La première partie de son plan s’était donc passée sans accros, et elle rattrapa son tournevis pour commencer à travailler la grille d’évacuation. S’il fallait qu’elle démonte l’intégralité de ce vaisseau pour qu’on lui foute la paix, elle le ferait. Son répit fut hélas de courte durée car le jet d’eau revint sur elle assez rapidement. Trop rapidement sans doute, et la caisse tapa lourdement contre son épaule, la même qui était fortement endolorie, et qu’elle s’était déjà déboitée une fois. Elle se sentit alors glisser très lentement vers l’extérieur, et elle dû appuyer plus fortement pour la maintenir en place, non sans grimace bien entendu, seule expression dont elle était capable à ce moment. Elle coinça fermement le tournevis dans la grille, et avec une série de mouvement saccadée, elle parvint à la faire bouger un peu, la sortant progressivement de ses encoches.
Elle entendit Pryat marmonner quelque chose d’encore plus inaudible qu’à l’habitude. Peut-être l’avait-il vu, peut-être leur lançait-il quelques punchlines bien senties, elle s’en foutait. La caisse força un peu plus contre son épaule, et elle dut faire un pas en avant bien franc pour la faire reculer un peu, chose difficile pour sa faible résistance et son épaule malmenée. Elle replanta alors le tournevis dans la grille, proche des bords et l’agita de nouveau pour faire levier. La grille se décolla doucement, et elle passa sa main dessous, bénissant ses gants dont l’absence aurait vu ses précieux appendices se faire coincer et probablement entailler sévèrement par les rebords un peu coupant.
Seul problème, la puissance du jet poussait la caisse sur la grille, l’empêchant de la soulever directement. Et alors regroupant ses faibles forces, elle poussa de toutes ses forces avec son dos, gardant ses doigts enquillés sous la plaque. Bordel, elle avait mal. Et elle avait froid aussi. Mais elle tint bon. Contrairement à la grille qui finit par sortir de son renfoncement, faisant lâcher le tournevis à la jeune femme sous la surprise. Cessant de lutter momentanément, elle se laissa alors pousser dans le trou. Concrètement, l’espace présent sous les évacuations n’était pas très profond. Il s’agissait plus d’une énorme rigole qui balayait en ligne droite la pièce sur la longueur. Il y’en avait généralement plusieurs par cale, ce qui évitait l’inondation si l’une était bouchée.[/i] Néro tomba donc dedans et s’accroupit immédiatement, sa bouche se tordant lorsqu’elle sentit le contact de l’eau sur ses genoux. Évidemment, le petit centimètre dans la soute s’était accumulé ici, imbibant plus franchement le bas de son pantalon. Sans compter la fine pluie qui passait au travers des trous. C’était suffisant pour ne pas qu’elle s’attarde ici. Elle s’avança donc, ses genoux poussant doucement l’eau, vers l’autre côté du conduit. Il ne l’amènerait pas devant Pryat, mais juste à l’opposé de leur position par rapport à leur entrée, dans l’autre coin, afin d’échapper au jet d’eau handicapant. Et malheureusement pour elle, les choses ne tournèrent pas comme prévu. Elle était à mi parcours quand, elle crut distinguer sous le bruit un clac assez sourd, ainsi qu’une légère vibration. Omnius la doubla. Les portes de la soutes venaient de s’ouvrir. Mais dans l’espace, elles étaient probablement encore verrouillées par le champs de force qui évitait que le personnel de manutention ne se fasse aspirer dans le vide sidéral. Si, en soit, cela n’était pas vraiment dangereux, cela restait problématique. Déjà, pour des questions d’air, dont elle sentait d’ici le courant et ensuite… parce que la température allait chuter violemment et qu’elle était dans l’eau. Soit le pire endroit. Et d’ailleurs, cet effondrement thermique se fit assez rapidement, ce qui lui fit presser le pas. Ses genoux et ses pieds lui envoyaient une légère douleur, et le bout de ses doigts se perdait dans un fourmillement très désagréable. L’IA crut bon d’ajouter une information.
- Risque d’hypothermie accrue de 20%. 5 % supplémentaires par palier de une minute probablement.
Une minute, c’était ce qui lui fallait pour arriver de l’autre côté avec ses membres qui commençaient à se geler. Mugler essayait de les tuer.
Les dents de Néro commencèrent à se serrer légèrement lorsqu’elle arriva de l’autre côté, s’accroupissant sous le grillage et de ses doigts tremblant, elle commença à la sortir de son emplacement, chose qui était beaucoup plus facile de ce côté! Elle poussa très doucement la plaque, et passa légèrement la tête à la surface. La bonne nouvelle était qu’une caisse protégeait sa sortie. La mauvaise étant que tout son corps grelottait légèrement, l’intégralité de ses muscles se tendant dans une sensation désagréable. Péniblement, elle sortit de son trou et se planqua derrière la caisse, ses genoux et ses pieds momentanément soulagés d’être sortit de leur immersion. Ce qui ne les empêchaient pas de trembler légèrement pour se réchauffer. Elle se saisit alors du blaster, passant difficilement ses doigts engourdis sur la gâchette.
Omnius bipa légèrement. Il venait de comprendre sa manoeuvre mais ne put s’empêcher d’apporter un complément à son plan. Il estimait son taux de réussite au tir, pour toucher Pryat, à 8% voir moins, vu qu’elle tremblait un peu et que les sensations dans ses doigts s’évaporaient lentement. Il en déduisit alors qu’elle allait sans doute faire quelque chose de “stupide” comme il l’appelait depuis l’astroport de Corellia.
Néro ne put que acquiescer. Elle sortit alors de sa cachette et commença à tirer vaguement dans la direction de Pryat. Elle ne sut ce que les faisceaux avaient touchés mais par contre, la réaction du mécanicien fut immédiate : il retourna le jet d’eau contre elle. Et là, elle constata un nouveau problème, l’eau légèrement gelée venaient de transformer le sol en patinoire et lorsque le jet atteignit la nouvelle caisse derrière laquelle elle se planquait, celle-ci bougea avec force, percutant violemment son dos. Et malheureusement, elle n’avait plus aucune prise pour stabiliser sa position. Elle fut donc littéralement poussée, tentant vainement de retenir le mouvement en pédalant des pieds et en s’aidant de ses mains, qui n’appréciaient vraiment pas le contact avec l’eau. Risque d’hypothermie à 35%, plus si elle restait dans cette position, assise dans l’eau gelée. Elle étouffa un gémissement, continuant de se faire pousser vers le mur. Lorsque celui-ci fut à sa portée, elle posa les pieds contre pour se donner un appui. Et dans cette situation plus qu’inconfortable, si Pryat continuait de s’acharner sur elle, elle ne pouvait plus bouger.
Mais au moins, elle connaissait deux autres personnes qui avaient la voie dégagée maintenant. Plus qu’à espérer qu’ils profitent de la diversion pour agir avant qu’elle ne se transforme en glaçon.
Blad Oneye
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MJ Fiches | Pirate
Mer 29 Mai - 15:09
La seconde pièce était bien plus étroite, et faisait de nous des cibles toutes désignées. Le premier "défenseur" ne tarda d'ailleurs pas à ouvrir le bal des hostilités. Il s'agissait de Pryat, alias le Chalumeau, revêtu d'une armure, tout comme le Capitaine, mais armé quant à lui d'une lance à haute pression. Une mitrailleuse laser aurait été sans doute plus efficace, mais bon, nous n'étions qu'en exercice ici, après tout... Le Nautolan tira donc abondamment sur le transpalette manuel, qui était resté au milieu de la soute depuis tout ce temps, ce qui nous força à nous projeter vivement et sans grâce dans une zone sûre, sur le côté.
Couverts par des caisses, nous faisions contre-poids face à la pression de l'eau projetée, afin d'éviter de finir totalement acculés contre le mur, par notre propre protection. Évidemment, je ne comptais pas rester sur la défensive ici. C'est pourquoi j'attendis de comprendre le cycle rotatif qu'effectuait Pryat avec son arme, pour tirer moi-même à l'aveuglette, le canon de mon arme placé juste au-dessus de mon couvert. Ces tirs permettaient de montrer au mécanicien que nous avions également les moyens de lui poser problème, même si j'étais condamné à l'imprécision pour le moment.
Le froid gagna soudain les lieux, comme si quelqu'un s'amusait volontairement avec la pressurisation du vaisseau. Je me rappelais alors que Mugler avait spécifié que cet entraînement devait en rester un, et qu'aucun excès de zèle ne serait toléré. Il fallait croire que cette consigne, encore une fois, n'était en fait valable que pour nous, les petits nouveaux. Cette pensée me fit serrer la mâchoire, ça commençait à me courir ce favoritisme permanent. D'abord, nous avions droit seulement aux pires armes disponibles en armurerie, et ensuite on s'apercevait que les moyens mis à disposition de l'équipe adverse étaient un peu plus... Sympathiques d'usage.
Enfin, je m'étais promis de faire profil bas jusqu'à la fin de mon contrat. Mais si je mettais la main sur un des Black Rovers, je n'allais pas retenir mes coups, pour sûr, il ne fallait pas non plus me prendre pour un abruti... Je constatai soudain que l'eau stagnante sur le sol givrait à une allure folle. Bientôt, cette partie du vaisseau deviendrait une véritable patinoire, en plus d'un nid à pneumonie. Je regardai alors Néro se faufiler jusqu'à une grille non loin, encrée dans le plancher. Décidément, la nerd était une grande fanatique des conduits et autres milieux confinés. C'était un peu devenu sa signature même, sur le terrain.
Sans un mot sur le sujet, je reportai mon attention sur notre adversaire direct, qui ne cessait d'alimenter les lieux d'une eau vive et fraîche. Comme si de rien n'était, je continuais mes tirs de barrage de temps en temps, histoire de n'éveiller aucun soupçon sur l'éventuelle progression furtive de Néro. Tandis que le froid commençait à devenir, lui, très désagréable, engourdissant mes doigts et le restant de mon corps petit à petit. C'était à se demander si le Capitaine savait que j'étais encore blessé ou non... Rajouter une maladie par-dessus n'aiderait pas, assurément.
D'un coup, Pryat détourna le flux aquatique de ma direction, puis l'orienta à 90° contre quelque chose, ou plutôt quelqu'un, qu'on ne distinguait pas d'ici, à cause des caisses placées en obstruction. Évidemment, il devait s’agir de Néro. Ni une ni deux, je me relevai énergiquement pour contourner mon couvert et commencer à avancer jusqu'au Nautolan. Dans l'optique de me défaire de l'entrave du gèle glissant sur le sol, je tirai par-terre, juste sous mes pas, ce qui créait des cercles de sûreté, réchauffés, au milieu de l'allée. En quelques secondes, grâce à cette technique peu orthodoxe mais diablement efficace, je me retrouvai à proximité de Pryat, pendant qu'il fixait au mur sa collègue au corps frêle à l'aide de sa puissante lance anti-incendie.
Avant que le pirate à la peau verte, habituellement bougon et plutôt nonchalant, ne se retourne pour éviter d'être pris à revers, je m'élançai totalement sur lui, mon épaule contre sa taille pour le plaquer au sol. Des fans d'Huttball auraient très certainement applaudi cet assaut bestial, qui n'était pas sans rappeler les violents plaquages fréquemment exécutés par les joueurs de ce sport barbare. Ne sachant pas jusqu'où je devais aller pour que le Diable estime que la menace était éliminée, dans le cadre de cet "entraînement", je pointai directement le canon de mon blaster sous le menton du mécanicien (qui, même avec son casque, risquait de sentir le tir passer, à bout portant), levant parallèlement mon poing en beskar au niveau de mon épaule, comme pour armer un coup puissant.
Pryat ne tarda pas, logiquement, à annoncer son forfait, battant des mains au-dessus de sa tête pour signaler sa reddition. Dommage, l'idée de lui montrer ma maîtrise de la "droite" n'était pas pour me déplaire. Une autre fois, peut-être... Enfin, je me relevai péniblement, puis je m'approchai de Néro, sans quitter du coin de l’œil le Nautolan, qui disparaissait dès lors dans les entrailles du vaisseau, en jurant de tous les noms à travers les couloirs.
"Ça mouille, hein?"
Lâchai-je, amusé, en voyant que la pirate encapuchonnée allait plutôt bien. Seulement, l'eau projetée sur elle avait complètement engorgé ses habits amples, ce qui lui donnait une allure assez cocasse ici, pataude. Le moindre de ses mouvements, quasiment, était accompagné d'un bruit spongieux. Mais l'heure n'était pas aux bavardages, ni aux vannes d'ailleurs, car Zax Mugler venait de nous rejoindre, et nous désignait déjà la marche à suivre.
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Jeu 30 Mai - 16:37
Capitaine des Black Rovers
Tranquillement a l’abri dans sa combinaison étanche, Muggler n'eut pas à supporter ni l’eau, ni le froid causé par la dépressurisation du hangar par vidange dans l’espace. Au contraire, il laissa encore faire les deux humains, prenant quelques instant pour lui pour régler à la bonne température sa combinaison. Ni trop froid dedans, ni trop chaud pour éviter (ironiquement) de suer et nager quand le groupe passerait à la prochaine pièce. “Confortablement” installé, il se laissa prendre au jeu et, vu qu’aucun des nouveaux pirates ne lui donnait de directives précise, se tue et lança avec mollesse, quelques tirs laser, en couverture, dans une direction aléatoire vers son mécanicien. Il ne tenait pas à leur marcher le travail ni à finir le plus rapidement possible, comme dans la réalité, sans quoi il aurait déjà dégommé Pryat une ou deux fois. Il preferais assister à l’action, en spectateur actif. La passion de Néro pour l’aventure solo et les conduite se réveilla à nouveau, la jeune humaine n'hésitant pas à prendre l’initiative pour contourner le nautolan en rappant dans les conduites d’évacuation d’eau tant bien que mal pour passer sur les côtés. L’idée était intéressante et Muggler n’avait jamais imaginé ce genre de tactique. A vrai dire, comment aurait il pu faire ? Avec sa carrure et son armure, il n'était pas vraiment taillé pour ce genre de ruse. Il etait plus comme Oneye qui, grace à la diversion et aux opportunités crée par Néro fonça sur le mécano pour le mettre hors combat et… Et non. Le menacer et le laisser partir. Soit. Par canal sécurisé interne aux Black Rover Muggler lança un petit message au Nautolan quand il passa près de lui
“Sécurisation des prisonniers échoués, on se retrouve plus tard.”
Les apprentis pirates avaient encore à faire. Ils avaient beau avoir neutraliser Pryat, les portes du hangar étaient encore grande ouverte, continuant à aspirer l'oxygène et la température hors du vaisseau. Muggler avait donné des consignes pour les fermer automatiquement quand les niveaux seraient assez bas pour apoxie et perte de conscience des deux humains, mais il n'espérait pas en arriver jusque là. D’une part car l'oxygène coûtait cher à produire dans l’espac et de deux, car cela signifierait aussi leur échec dans une situation commune lors d'abordage spatial. Mais encore une fois, il n'était pas la pour juger, mais observer et, s’ils le décidaient, donner un coup de main. A voir comment les humains allaient se débrouiller. hrpg : Les portes donnant sur le vide sont toujours ouvertes tandis que celle menant au couloir et à l’élévateur sont fermés. Si vous arrivez a ouvrir les portes vers l’elevateur et le prenez il s'arrêtera a mis chemin, au niveau de la prison. Les portes entre l'élévateur et la prison seront ouverte et vous retrouverez Wren, cachée derriere une barricade avec un pistolet laser automatique qui vous prendra à nouveau en embuscade. Libre à vous de poursuivre vers le haut ou la neutraliser.
Néro
Messages : 308 Date d'inscription : 30/09/2018 Localisation : Lugdunum
Avec soulagement, Néro sentit la pression de la caisse sur son dos faiblir jusqu’à disparaitre enfin. Et par réflexe, elle retira ses mains de l’eau gelée et serra vivement les poings pour tenter d’essorer vaguement ses gants. Par chance, le tissu qui les constituait était assez étanche, et seule la sensation de froid était passée au travers. Un bruit sourd, genre, de celui d’une masse assez lourde qui tombe au sol se fit entendre, et attirée par ce bruit peu conventionnel, la jeune mécanicienne imbibée de flotte se redressa lentement, passant prudemment la tête au dessus de sa cachette. Au sol, Oneye tenait en joug Pryat, le poing levé bien au dessus de sa tête. Celui en métal bien évidemment, sinon l’effet aurait été moindre. Le poids de l’armure cumulé à celui des deux hommes était donc la source de ce “Bonk” aussi sonore que violent.
Pryat, en homme intelligent, déclara forfait sous la menace, souhaitant sans doute garder son armure et son visage dans un état acceptable, et peut être aussi pour ne pas faire un petit séjour auprès d’Irnyle. Doucement, Néro s’approcha alors du duo, puisque la menace était neutralisée, Mugler étant soigneusement resté en retrait tout le long. Ça ne lui changeait pas de d’habitude en fait. Et le jeune femme ne pu s’empêcher de secouer la tête sous l’agacement. Oneye en profita pour faire un mouvement vers elle, le premier depuis leur fameuse discussion qui avait coupé net leurs quelques semaines de collaboration plutôt fructueuses. Et Néro aurait plutôt aimé qu’il ne fasse rien et se la ferme pour une fois.
Bien sûre qu’elle était mouillée. Toute la pièce l’était. Lui aussi d’ailleurs. Et sa remarque n’avait rien de sympathique ni d’agréable. Des moqueries et des insultes. Voilà tout ce dont ce type était capable de faire à son égard : se foutre de sa gueule, et s’octroyer tout les mérites de chaque situation en la rabaissant continuellement. Un instant, il lui rappela ses débuts sur Roon. Rares étaient les gens qui avaient été bienveillants envers elle. Quelques médecins et Shiri en fait. Le reste s’était comporté comme cet ex-mandalorien. Et cela la fit converger vers l’idée qu’elle avait sans doute mal interprété tout son comportement envers elle depuis le début. Qu’elle avait cherché compliqué, au lieu de voir simple : il était comme tout ceux et celles qu’elle avait déjà croisé, n’en déplaise à Omnius qui restait persuadé qu’il était particulier.
Peut être devrait elle arrêter de lui offrir les ouvertures qui lui permettaient de jouer les héros. Peut être devait-elle se laisser toucher, se tirer dessus ou retourner simplement à ses machines. Elle en avait déjà marre, et cet exercice ne l’amusait pas. Et pas sûre qu’il l’intéresse aussi.
Elle réprima un soupir et choisit d’ignorer la remarque du borgne. Quoiqu’elle dise ou qu’elle fasse, elle obtiendrait toujours le même résultat avec lui : un désintérêt assortit de railleries lourdes.
Voyant que personne ne s’était décidé à faire baisser le niveau de l’eau en coupant l’arrivée du tuyau, Néro s’y dirigea, passant au côté de Pryat qui se relevait péniblement. Le plaquage n’avait pas du lui faire du bien, malgré ses protections. Elle posa alors ses mains sur la vannes et la referma dans un grincement léger. L’Ia dans sa tête n’avait pas trop réagi à son récent comportement, trop préoccupée à maintenir sa température, à l’alerter sur le risque d’hypothermie et aussi à la prevenir d’un fait important qu’ils avaient négligé jusque là. L’air continuait de s’échapper doucement au travers du champs de force, le sas vers l’extérieur étant encore grand ouvert.
La bouche de Néro se tordit. Sa petite carrure et sa faible musculature la protégeait du manque pour le moment. Elle ne consommait pas beaucoup d’énergie, et Omnius s’assurait d’ajuster les besoins de son cerveau pour ne pas qu’elle s’effondre. Mais ses deux comparses du moments n’étaient pas dans le même cas. Et elle ne put s’empêcher de grincer des dents. Pour se mettre en retrait, ce moment n’était pas le meilleur. Aussi, elle chercha des yeux les commandes de la porte qui devaient donc se trouver non loin puisque le chef mécano avait dû les activer de lui-même après les avoir coincé à côté. Les commandes du hangars n’étaient pas loin en effet, juste vers la porte donnant sur l’élévateur, sur un panneau aux leds clignotantes. Et comme, à nouveau, personne ne semblait vouloir se charger de ça, elle fit quelques pas supplémentaires pour se mettre au niveau de l’immense bouton rouge qui gérait l’ouverture et la fermeture du sas. Elle donna un léger coup de poing dessus, plus blasée que concentrée et les lumières proches de l’extérieur clignotèrent quelques secondes avant que les lourds ventaux ne se referment. D’ici peu, la température augmenterait légèrement, ce qui ne serait pas suffisant pour faire sécher son pantalon malheureusement. Mais au moins, le problème du manque d’oxygène était réglé.
Elle se retourna vaguement, attendant la suite des consignes, attendant que Mugler finisse de bavarder brièvement avec le mécano. Ce dernier parti vers là où ils avaient commencé leur aventure. La suite devait donc être derrière la porte qu’il avait tenté de protéger à grand coup de jet sous pression. Et le silence de Mugler allait dans ce sens. Il ne dit rien, mais fit un léger signe vers la porte qui se trouvaient derrière elle.
Néro lui adressa un regard noir, hésitant à lui faire part de son envie de rejoindre son chef grommeleur dans la cale. La jeune femme se détourna finalement de ses pseudos-coéquipiers pour fixer la porte. Elle se dit momentanément qu’elle pourrait les laisser se démerder avec le mécanisme. Mais les réprimandes stridentes d’Omnius finirent de l’achever. Et à contrecœur, elle se rapprocha du système d'appel de l’élévateur. Au fond, l’IA avait raison, plus vite ils avanceraient, plus vite elle retournerait à son bricolage.
L’écran du verrou était sertit de rouge, ce qui indiquait probablement la présence d’un verrouillage, mais pour lever tout doute, elle appuya quand même sur le bouton d’activation, qui émit un lourd bip grave. Un message s’afficha brièvement sur la façade : “code d’accès requis”.
Sérieusement? Un code d’accès? Est ce que Mugler s’attendait à ce qu’elle essai toutes les combinaisons numériques possibles à la main? Elle plissa les yeux sous sa capuche, maintenant néanmoins le contact visuel avec le verrou. Si elle se mettait à démonter l’engin, d’une part, cela lui prendrait un certain temps, les mécanismes à codes étant généralement plus complexes à tripatouiller, et d’autre part, Mugler lui signalerait sans doute un profond mécontentement. Mais en même temps, s’il ne voulait pas qu’elle démonte pièce par pièce tout son vaisseau, laisser la porte ouverte aurait été plus malin.
La voix d’Omnius s’extasia d’une façon plutôt enjouée sur ce challenge. Et elle devina assez facilement pourquoi. Et l’idée était bonne, surtout si elle devenait une partisane assidue du moindre effort. Elle fit tomber l’une des lanières de son sac à dos pour le glisser presque sur son ventre, cherchant à récupérer dans sa poche extérieur ses câbles persos, qui lui permettaient de connecter son implant à beaucoup de truc, puisqu’ils étaient dotés de petites pinces sur l’une de leur extrémité.
Câbles en mains, elle remit son sac en place et commença à ouvrir le boitier du verrou en le secouant un peu de gauche à droite, pour le faire sortir de ses inserts. Dans sa tête, l’IA lui faisait part de sa joie de pouvoir faire une petite sortie et de l’aider dans sa mission. Mais pour une fois, cette bonne humeur ne la contamina pas, la laissant dans un état un peu maussade et complétement résignée.
Le cache se déboita enfin légèrement, et elle le souleva délicatement, mettant à jour le mécanisme. Dans son dos, elle sentit le regard pesant de Mugler, qui s’inquiétait sans doute sur le fait qu’elle ne dessoude son système de sécurité High Tech. Mais elle n’y prêta pas attention.
Elle glissa l’une de ses mains sous sa capuche pour la décoller de ses cheveux et commença à insérer les deux connecteurs dans son implant. Puis, elle se rapprocha un peu plus du verrou, et, les petites pinces en mains, elle chercha l’endroit le plus propice pour une petite “intrusion Made In Omnius”. Le processeur était un bon choix, et après avoir identifié le petit composant, elle s’y connecta. La voix de son IA se brouilla quelques secondes, lui vrillant un peu les tympans sous les nombreuses distorsions phoniques que ce genre de manoeuvre créait dans son cerveau. Elle sentit son nez se froncer légèrement sous la légère douleur.
En fait, c’était la première fois qu’elle “envoyait” Omnius faire ce genre de tâche. Elle ne s’était jamais retrouvée dans cette situation, et le seul truc qu’ils avaient expérimenté ensemble était le piratage radio, pour écouter toutes les fréquences des vaisseaux autour de l’astroport de Nunurra. Rien de bien risqué ni de bien compliqué. Et elle se demanda un instant si elle avait bien fait de faire confiance à l’IA, qui semblait déterminée à trouver le code d’accès. Notamment, parce que cela lui donna assez vite mal à la tête. Et aussi parce qu’elle percevait des signaux étranges, sans doute en provenance de l’électronique du verrou et du vaisseau.
Elle aurait aimé pouvoir parler avec Omnius à ce moment, pouvoir lui donner des indications ou lui poser des questions sur les commandes qu’il exerçait sur le processeur. Mais la présence des autres mecs l’en empêchait malheureusement, alors elle se retint d’exprimer ses questionnements à voix haute. Elle y reviendrait après.
Le premier chiffre fut rapidement trouvé, suivit du deuxième. Il lui fallu 5 secondes supplémentaires pour trouver le troisième. Et la manoeuvre avança ainsi, par palier de 3 à 5 secondes. Et Néro ne sachant pas de combien de caractères ce code était constitué, la manoeuvre pouvait donc devenir rapidement longue. Et plus elle passait de temps connecté, plus elle ressentait des choses bizarres dans sa tête. En fait, la question qu’elle se posait était de savoir si Omnius s’était “glissé” dans le verrou, ou s’il était toujours bien au chaud dans son cerveau. Cela la mis un peu mal à l’aise. Elle ignorait encore pas mal de chose sur les raisons de sa présence. Et elle s’était habituée à son babillage incessant. Est ce que si elle se déconnectait un peu trop vite, l’IA pouvait rester “bloqué” dans le processeur du verrou? Et jusqu’où allaient ses capacités? Ce piratage là, c’était une première pour eux deux. Et il était impressionnant de le voir agir avec autant de facilité sur le système. Après tout, il était lui-même une entité électronique. Intelligent certes, mais il n’était pas incohérent qu’il puisse faire se genre de choses. Mais cela pouvait-il fonctionner sur des droïdes? Ou des systèmes plus complexes?
Ces réflexions furent alors interrompues par un bip léger, l’écran du verrou passant brusquement au vert et affichant “accès autorisé”. En tout, il s’était passé environ 30 secondes entre le début de sa manœuvre et le déverrouillage de la porte. Et elle accueillit tout cela avec un certain soulagement. Elle bloqua une petite seconde supplémentaire, se demandant si Omnius était bien revenu dans sa tête. Et percevant son léger trouble, il l’interrogea momentanément, notamment pour savoir s’il devait faire autre chose sur ce système. Un peu soulagée par sa réponse, elle décrocha les pinces, ses maux de têtes s’estompant presque instantanément. Au moins une bonne nouvelle dans cette journée.
Elle pressa alors légèrement le bouton d’appel de l’élévateur, qui se trouvait apparemment deux étages plus haut si elle comprenait bien le pictogramme qui s’affichait. Ils avaient donc encore quelques secondes à attendre, et, conservant le silence, véritable ligne de conduite depuis le début de l’entrainement, elle glissa ses mains sous sa capuche pour débrancher délicatement les connecteurs de son implant. Dans sa tête, Omnius était très heureux de sa petite action, ravi d’avoir enfin pu lui montrer son utilité.
Elle afficha un léger sourire cette fois-ci, masquant ses interrogations sur le potentiel de cette intelligence artificielle nichée au fin fond de sa matière grise. Apparemment, cette manipulation avait été sans risque, tant pour elle que pour lui, si elle excluait les quelques douleurs qui l’avaient parcourues brièvement. Elle rangea alors ses câbles à leur place, se sentant malgré tout un peu “vidée” par les derniers événements.
Par chance, il lui restait encore un carré de sucre dans l’une des poches de son pantalon. Il était un peu humide et laissa une trace collante sur ses doigts lorsqu’elle le saisit. Il avait un peu perdu de sa saveur aussi. Mais elle n’eut pas le temps de s’attarder sur ce gout altéré, qui allait néanmoins lui redonner quelques forces, car les portes de l’élévateur s’ouvrir brusquement devant elle, lui dévoilant son compartiment vide.
Lorsqu’elle entra dans l’ascenseur, elle se dit que c’était probablement là que s’arrêtait son rôle. Elle n’avait plus vraiment envie de s’investir dans la suite des événements. Et c’est donc adossée légèrement contre la barrière de sécurité et finissant de mâchonner son sucre qu’elle attendit que les autres membres de cette “mission” décident de la suite.
Blad Oneye
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MJ Fiches | Pirate
Sam 8 Juin - 16:17
Le silence de marbre de Néro me donna directement la température, et elle était plutôt froide. Comme souvent, la nerd n'avait pas franchement apprécié ma blague, et elle ne comptait rien ajouter de plus pour alimenter la discussion. Sans doute récoltai-je les fruits de notre dernier entretien, cumulés à nos caractères respectifs, finalement incapables de se comprendre l'un et l'autre... N'ayant pas plus de raison que cela d'insister ici, je la regardai simplement fermer les portes du hangar et s'activer sur le verrou du monte-charge. Elle avait visiblement envie d'écourter au plus vite l'expérience imposée par les Black Rovers. Mugler devait avoir remarqué ça, même s'il préservait le silence, lui aussi.
Fort heureusement, le dépressurisation du vaisseau avait été neutralisée avant de nous causer vraiment du tort. Ainsi, Néro avait tout le temps qu'il lui fallait, plus ou moins, pour débloquer l'accès aux niveaux supérieurs. Néanmoins, malgré le calme apparent des environs, je me postai en protecteur, juste derrière elle, quasiment dos-à-dos, arme au poing, de sorte à ne pas être surpris par une éventuelle embuscade venue d'ailleurs. En théorie, il restait trois opposants sérieux au sein de l'équipe adverse, il valait donc mieux ne rien négliger jusqu'à ce que la supériorité numérique soit acquise, au moins. Et vue la partielle inaction du capitaine précédemment observée, nous étions plutôt deux que trois, de ce côté du vaisseau.
Pendant que Néro effectuait son œuvre, je réfléchissais attentivement à notre situation. L'entrainement du jour était assez peu réaliste, même s'il avait tout de même des intérêts divers. Le fait de se faire attaquer à la lance anti-incendie révélait clairement que cette première opposition n'était qu'une manche facile de la grande partie qui nous attendait. En situation réelle, même avec Mugler en soutien, nous serions probablement déjà tous morts, exterminés par une tourelle à répétition placée au fond d'un couloir, par exemple. Ou même, si Pryat avait disposé d'un fusil digne de ce nom, il nous aurait dégommé en moins de deux, pendant que nous étions tous bêtement regroupés dans l'ouverture de la porte menant à la soute de départ.
Il n'y avait pas à tortiller : nous n'étions pas si bons que ça aujourd'hui, loin de là. A force de me ramollir avec des boulots à la con, j'avais perdu certaines habitudes pourtant vitales, alors que cet entraînement était l'occasion rêvée pour en faire l'étalage devant les Rovers. Je décidai alors de prendre les devants, lorsque le monte-charge annonça son arrivé à notre niveau d'un petit bip accueillant :
"Chacun d'un côté d'la porte. Mugler au fond, le long du mur. Dès qu'on arrive à l'étage, le Diable canarde tout c'qui bouge, droit d'vant. Néro et moi, on en profitera pour avancer accroupis, et nous mettre à couvert, à l'extérieur d'l'ascenseur. Une fois qu'on s'ra en place, ce s'ra à not' tour d'vous couvrir, cap'taine, pour qu'vous puissiez nous r'joindre plus facilement."
Le plan était tranquillement fixé, à voir maintenant ce que nous préparaient nos collègues en guise de comité d'accueil, là-haut. D'ailleurs, le monte-charge ne tarda pas à rouvrir ses portes sur le premier étage, après quelques secondes de remontée. Je demeurais alors à couvert, juste aux abords des portes, prêt à agir. Comme convenu, Mugler s'évertua à cracher quelques salves de couverture. Même s'il n'était clairement pas au maximum de ses capacités, sans doute volontairement, cela suffit pour me permettre de sortir de l'ascenseur, ralenti mais difficile à viser grâce à ma position accroupie. Je me rendis ensuite le plus rapidement possible vers un couvert, de sorte à suivre mon plan à la lettre, d'autant qu'aucun imprévu ne semblait en exiger un ajustement. J'espérais toutefois que Néro en fasse bien de même, car il en allait de notre réussite à tous les deux ici. Une fois en posture défensive relativement sûre, je commençai logiquement à arroser à mon tour la zone devant nous, permettant de relâcher la pression du danger qui pesait jusqu'ici sur le Diable.
Là encore, la précision n'était pas spécialement de mise. Il n'y avait même peut-être personne au-devant, afin d'entraver notre progression. Mais au moins, toutes les précautions (ou presque) avaient été prises dans l'optique d'avancer à tour de rôle, prudemment. De plus, nous étions déjà repérés depuis le combat contre le Chalumeau, il n'y avait donc pas de raison d'essayer de la jouer furtive après ça. Cependant, maintenir nos sens en alerte était toujours essentiel en zone litigieuse, surtout quand la surprise des ennemis n'avait pas encore été révélée. Je me demandais notamment avec quelles armes les Black Rovers comptaient nous attaquer à présent. Des bâtons et des pistolets à eau? Non, je pressentais quelque chose de plus sérieux, ce coup-ci.
Néro
Messages : 308 Date d'inscription : 30/09/2018 Localisation : Lugdunum
L'ascenseur était tout sauf discret. La fermeture des portes faisait un boucan d’enfer, son déplacement se faisait au son d’un bruissement plutôt aigu. Et elle ne pouvait rien y faire. Ce vaisseau avait sans doute déjà vécu beaucoup d’aventures, et sa structure supportait autant qu’elle le pouvait les affres du temps et des probables batailles qu’elle avait dû encaisser.
En tout cas, entre les senseurs des portes, auxquels avaient sans doute accès Lasabley et son équipe, et le bruit de l’élévateur, leur prochain adversaire devait déjà se tenir en position, prêt à leur barrer la route. Elle fixa Mugler d’un regard un peu fatigué. Et l’option de se faire délibérément tirer dessus commençait à devenir une vraie solution dans sa tête, Omnius n’approuvant pas le fait qu'elle le fasse elle-même avec son module incapacitant. Le capitaine Pirate non plus surement.
Elle baissa alors les yeux vers le sol, attendant que le sucre fasse son effet, tandis que son acolyte cybernétique se posait de trop nombreuses questions sur la suite de leur mission, entrecoupant néanmoins ses hypothèses de quelques remarques sur sa récente intrusion dans le système électronique du vaisseau. Néro ne pu s’empêcher de relever la tête en réaction, se retenant de justesse de lui demander de développer ce qu’il entendait par “j’ai capté un signal irrégulier pouvant être assimilé à une tentative de communication”.
Mais avant qu’elle ne puisse vraiment comprendre les paroles binaires de l’IA, la voix grave d’Oneye atteint ses oreilles.
Néro tourna lentement ses yeux dans sa direction, écoutant son plan plus attentivement qu’elle ne l’aurait voulu. C’était d’ailleurs étrange de le voir enfin prendre l’initiative. Mais il était un ancien soldat. Ça pour le coup, elle l’avait bien compris, contrairement à toutes les autres choses qu’il lui avait jeté à la gueule lors de leur dernière discussion. Elle ne put néanmoins s’empêcher de lever les yeux au ciel. Sérieusement, c’était la deuxième fois qu’elle tenait en main un blaster, il s’attendait vraiment à ce qu’elle fasse quelque chose avec?
Se tirer une balle ouais, elle aurait dû le faire dès le début pour sortir de cette démonstration de ...force entre Mugler et le Mandalorien. Omnius ressentit une certaine aigreur de sa part et lui fit bien évidemment part de ses interrogations sur ce sujet. Comme toujours, il avait l’air intéressé, presque de s’amuser dans cette situation. État d’esprit non partagé par la mécanicienne bien évidemment. Néro secoua la tête tant pour dissiper ses interrogations que pour le calmer. D’ailleurs, elle ne sut si son ancien coéquipier capta son attitude clairement dilettante. Il était probable que non. Dans cette mission, leurs interactions avaient été rares. Pas de discussion, on ne pouvait pas vraiment parler de confiance non plus. Elle l’avait vaguement senti derrière elle lorsqu’elle avait piraté avec Omnius le verrou, mais sans qu’il ne s'intéresse vraiment à ce qu’elle faisait. Lui qui , lors de leur escapade sur Nar Shadaa, s’était interrogé sur l’utilité de son implant n’avait pas semblé remarquer sa technique plus qu’originale de déverrouillage. Au moins, pour une fois il était cohérent avec lui-même. Si il la voyait comme quelqu’un de néfaste pour lui, normal qu’il ne lui prête aucune attention.
La question maintenant était de savoir quoi faire. Déjà, parce qu’elle n’était pas un soldat, ensuite parce que sa posture actuelle se rapprochait plus de celle de Mugler que de quelqu’un d’impliqué dans sa mission.
Mais si elle ne faisait rien, il était sûre qu’elle aurait une nouvelle fois Oneye et son attitude donneuse de leçon sur le dos, dans un échange aussi agréable que de marcher sur une attache métallique pied nu. Alors, après avoir émis un léger soupir sous sa capuche, soulevant au passage une mèche de cheveux au travers de son visage, elle pris son blaster en main. Puis, d’une démarche moins silencieuse que d’habitude à cause de son pantalon mouillé, elle vint prendre position de l’autre côté de la porte.
Et pour le moment, elle allait se contenter de faire ce qu’elle savait le mieux : suivre.
Lorsque la porte s’ouvrit, les tirs de l’équipe de défense débutèrent sans préambule. Oneye s’élança en premier et Mugler s'acquitta de son rôle immédiatement, tirant dans l’ouverture sans ménagement pour leur dégager le passage. Et après avoir pris une grande inspiration, Néro imita le Mandalorien, se glissant à l'intérieur de la salle, progressant accroupie pour ne pas se prendre une salve perdue. Pour le coup, cette situation avait quelque chose d’assez intimidant. Elle s’était rarement retrouvée au cœur d’un échange aussi ouvert que celui-ci. Le risque était réel. Et lorsqu’elle arriva enfin dans sa position de couverture, non loin d’Oneye, elle prit quelques instants pour reprendre sa respiration, soulagée de ne plus être à portée de tir de leur assaillant.
Quand ce fut au tour de Mugler d’avancer, elle se crispa un peu. Elle observa d'abord le pirate borgne agir. Il arrosait vastement la pièce avec son blaster et Néro finit enfin par déverrouiller la sécurité, tentant de viser vaguement la zone d’où provenaient les tirs ennemis. Le bref regard qu’elle put jeter à ce moment lui permis néanmoins d'identifier plusieurs choses.
Déjà, c’était Irnyle en face, qui tirait depuis une pseudo fortification sous la forme d’une table renversée. Soit pas une mince affaire à gérer, vu qu’elle voyait toute la zone et qu’il n’y avait presque rien pour couvrir le reste de leur mouvement. Ensuite, elle ne connaissait pas cet endroit. Elle réalisa alors qu’elle n’avait pas pris le temps de visiter correctement le vaisseau, et ainsi, elle passa quelques secondes à tourner la tête autour d'elle pour comprendre où ils étaient arrivé.
En fait, le faible mobilier lui fit penser à la chambre dans laquelle elle avait été enfermée après avoir été extraite de sa capsule. Une cellule donc. Ou quelque chose du genre. Mais des détails supplémentaires attirèrent son attention. Il y avait des espèces de canaux au plafond, aux murs et au sol qui délimitaient une pièce dans la pièce. Sans doute la démarcation de la fameuse cellule. Mais pour le moment, rien ne semblait séparer les deux ensembles. Elle parcourut rapidement les murs du regard, cherchant à trouver ce qui pouvait bien permettre la scission en deux pièces distinctes. L’IA suggéra qu’il devait y avoir un mécanisme à champs de force, similaire à ceux du hangar, et elle trouva effectivement le panel d’activation. Il était presque à découvert sur le mur de droite.
Elle hésita quelques secondes à s’élancer immédiatement pour aller l’activer, mais un éclair de lucidité, ou peut être de bonne volonté se manifesta à ce moment. Et après avoir canardé une nouvelle fois Irnyle, elle se rapprocha de Mugler et Oneye, pour leur exposer ses idées à voix basse.
- Hey. J’pense pouvoir activer le champ de force de la cellule. Ça nous permettrait soit d’enfermer Irynle dedans, soit de la faire sortir de sa cachette.
Et elle s’arrêta là, bien que son esprit alerte, et son IA favorite, lui aient mentionné quelques problèmes dans son plan. Si elle allait vers le boitier, elle serait à moitié à découvert. Et il n’y avait qu’une chaise capable de la protéger sur le chemin. De plus, si Irnyle captait son idée, et qu’elle décidait de sortir de sa couverture, elle deviendrait alors une cible très facile à abattre. La Seringue aussi certes. Mais, elle avait une armure et Néro pas. Alternant son regard entre le capitaine pirate et l’ancien soldat, elle attendit donc qu’ils donnent les prochaines consignes, que cela aille ou non dans le sens de son plan.
Blad Oneye
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MJ Fiches | Pirate
Dim 23 Juin - 17:48
Maintenant que nous étions en place, nous pouvions identifier notre adversaire du moment : Irnyle Wren. Revêtue de son éternelle armure dorée, le médecin des Black Rovers se montrait prudent, se glissant sous son couvert lorsque je la canardais depuis ma propre cachette. L'échange était assez maladroit de mon côté, mon habileté au tir n'étant plus ce qu'elle fût, mais malgré tout suffisamment nourri pour contenir la furie dont pouvait faire preuve la chevronnée guerrière Mandalorienne. Là encore, si elle l'avait voulu, Irnyle aurait très facilement pu se débarrasser de nous dès notre arrivée dans l'ascenseur. Il aurait suffit de piéger les portes, tout simplement. Cet entraînement "improvisé" se voulait décidément laxiste.
Au moins, Néro suivait mes instructions à la lettre, ce qui allait probablement rassurer le capitaine Mugler quant à l'état de notre relation professionnelle. Si sur le plan privé nous avions vraisemblablement échoué, pour l'instant en tout cas, notre complémentarité demeurait effective sur le terrain. En y repensant, il était difficile de concevoir que le récent lien amical conçu entre Néro et moi était déjà cassé. Cela datait d'hier, seulement, et je ne me rappelais déjà plus vraiment le pourquoi du comment. Un jour, peut-être, sera-t-il temps de remettre cette relation à plat. Toutefois, l'heure était à l'action, et non pas aux tergiversations.
La mécanicienne se rapprocha soudain, afin d'exposer une idée qui venait de germer dans sa petite tête brune de cyborg. Activer les cellules était un bon moyen de piéger Irnyle. Cependant, cela engageait, dans un second temps, de s'approcher davantage pour finir le boulot au corps-à-corps. Or, si Pryat avait été relativement facile à "éliminer" de la sorte, il y avait fort à parier qu'il en serait autrement en ce qui concernait la Mando'ad. Le premier étant un tireur d'élite, à l'aise à distance donc, plutôt qu'un soldat féru de pugilat et autres techniques de combat rapproché. Cette seconde description ne collait pas parfaitement, non plus, à la Seringue, il était vrai, mais j'avais déjà reçu une beigne de sa part, et je devais bien avouer qu'elle me l'avait calée dans la tronche de la meilleure des façons. Nulle doute que sa formation complète Mandalorienne y était pour quelque chose.
Avant de répondre à Néro, je pris le temps de tirer quelques salves en direction d'Irnyle, histoire de ne pas lui faire sentir qu'une discussion était en cours là derrière. Il fallait maintenir la tension, dans l'optique de mettre, in fine, à notre avantage notre supériorité numérique. Lorsque je repris ma position accroupie face à la nerd et le Diable, je tranchai immédiatement la question posée, sans plus réfléchir :
Je ne pus m'empêcher de lâcher une petite boutade en fin de déclaration. A nouveau, je me doutais que Néro allait complètement ignorer ce genre de contact. Mais je ne comptais pas me renier juste parce que madame boudait. Chacun son tour, comme qui dirait. Bref, après cela je fis signe à Mugler de m'aider pour couvrir notre collègue frêle mais téméraire, lui assurant un chemin sûr jusqu'à son objectif. Face à deux tireurs, Irnyle n'avait d'autres choix que de camper sous ses protections en attendant que l'orage passe. Bien évidemment, cela aurait été trop simple si la Mandalorienne s'était contentée de ce revirement de situation, qui tournait clairement à son désavantage d'ailleurs.
Alors que je me dévouais méticuleusement à ma tâche, jetant un œil rapide à la progression de Néro, je vis une grenade voler au-dessus de la table derrière laquelle la Seringue demeurait dissimulée. Trop tard, lorsque l'objet métallique atterrit devant moi, il cracha aussitôt son nuage de fumée épaisse et piquante. En un rien de temps, le brouillard du fumigène envahit la pièce, ne nous laissant pas l'occasion de changer de plan, malheureusement. Quelques secondes après, les barrières énergétiques s'activèrent, traversant la fumée de part et d'autre. L'étage entier était désormais embaumé de ce voile rouge en suspension, obstruant ma visibilité quasiment à 100%.
La suite se déroula très vite, elle aussi. J'entendis Mugler pousser un cri de surprise derrière moi. Lorsque je me retournai pour voir quelle était la raison précise de sa stupeur, je le vis allongé par terre, neutralisé par une force silencieuse dont je ne doutais pas de la source. Grâce à son casque, Irnyle devait voir à travers la purée de pois, ce qui lui avait permis de se faufiler jusqu'ici sans le moindre soucis, en toute discrétion. Le piège que nous lui avions tendu ne l'avait pas bloquée, bien au contraire même. Je lâchai un juron avant de me mettre sur le qui-vive, tel un chien de chasse aux sens affûtés. Cependant, la seule proie ici s'avérait être moi. Néro, quant à elle, devait certainement chercher un moyen de rattraper notre erreur. Je devais donc lui donner un peu de temps pour cela.
Pendant que Mugler rampait au sol, s'écartant du champ de bataille en simulant avec brio une blessure incapacitante. Je me mis à sautiller rapidement sur mes appuis, de sorte à me tenir prêt en cas d'attaque surprise. Mais l'ennemi avait un trop grand avantage sur moi ici, et il ne fût pas très compliqué pour lui de se jouer de mon attention. En effet, Irnyle surgit de nulle-part et me tacla les pieds en faisant preuve d'une vélocité impressionnante. Mon corps se rétama sur le plancher dans un bruit sourd, mais je n'avais pas dit mon dernier mot pour autant.
En me relevant d'une roulade en arrière, je sentis que mes côtes étaient encore douloureuses, même si la douleur en question était moins pesante que lors des jours précédents. Ce genre de cabriole n'était probablement pas conseillée pendant les rééducations... Pas le temps d'y réfléchir, toutefois, car la Seringue revenait à la charge. Cette fois-ci, elle tenta de me frapper du poing directement au visage. Heureusement, ma propre garde de poings était solide, et ainsi judicieusement préparée à ce genre de choc. Néanmoins, je n'avais pas prévu que la Mandalorienne utilise son blaster à cette distance, ce qu'elle fit sournoisement, bien entendu. Son tir ricocha miraculeusement sur mon bras en beskar, s'échouant finalement au plafond.
Bizarrement, Irnyle ne fût pas surprise. Elle l'avait probablement fait exprès, en fait, me faisant comprendre instantanément que, dans le cadre d'un vrai combat, elle m'aurait déjà tué à partir de là. Touché dans mon orgueil, je décochai brusquement un coup de pied dans sa main qui tenait son pistolet. Celui-ci vola à plusieurs mètres, provoquant le rire malsain, terriblement nerveux même, de sa propriétaire derrière sa visière brillante. Ce coup l'avait visiblement un peu surprise. Elle se rua alors sur moi, décidée à me faire goûter à sa droite et à la douceur de ses semelles, enchaînant des coups vifs et variés, qu'il me fallut plutôt encaisser qu'esquiver. Dominé par l'agilité débordante de cette guerrière talentueuse, je priais pour que Néro s'invite à cette danse martiale, dont le rythme me paraissait de plus en plus insoutenable au fil des secondes.
Néro
Messages : 308 Date d'inscription : 30/09/2018 Localisation : Lugdunum
Les visages de ses deux acolytes restèrent désespérément fermés, comme si sa proposition ne les avait jamais atteints, mais peut être avaient-ils une meilleure idée. Elle resta là quelques secondes, figée et à la recherche d’une quelconque réaction de leur part, son blaster pendouillant légèrement dans sa main, tandis que le pirate borgne tirait quelques salves énervées en direction de la médecin en chef du Black Rover. Il revint finalement dans le petit cercle qu’ils formaient avec Mugler, et la mécanicienne constata avec un léger étonnement qu’il l’avait finalement entendu, au moins un minimum.
Mais bien évidemment, son caractère irritant et assez opaque revint à la charge. Et cela déclencha un énième soupire de la jeune femme, qui ne parvenait pas à déterminer s’il se foutait encore une fois d’elle ou s’il avait émis une vrai approbation de son idée, faute de mieux. Bien évidemment, Omnius demanda qui était cet “Alphonse”. Mais Néro se contenta de serrer les dents pour éluder la question. Elle n’en avait aucune idée, n’avait pas envie de savoir s’il existait vraiment, ou s’il s’agissait d’une espèce de blague dont le sens lui échappait encore une fois. Aussi, elle se retourna pour prendre position au plus proche de la démarcation entre leur cachette et l’interrupteur. Elle répéta mentalement son trajet, préparant aussi une solution de repli au cas où Irnyle prendrait l’idée de la dégommer avant qu’elle n’atteigne son objectif.
Il fallait qu’elle soit rapide, tant pour activer le champ de force que pour en dégager, la probabilité que la Seringue reste sagement derrière ses fortifications restait assez faible. Omnius confirma. 77% de chance qu’elle en sorte. Courir vite était donc sa seule option.
Elle bascula le poids de son corps vers l’avant, la pointe des pieds en appuis sur le sol, prête à débuter son sprint. 8 secondes seraient nécessaire pour franchir la distance à découvert, plus si elle devait faire une escale derrière la table pour se protéger. Si elle ne connaissait pas vraiment les compétences de combat d’Irnyle, elle savait qu’elle bénéficiait d’un entraînement Mandalorien. Et de ce qu’elle avait vu auprès d’Oneye et de sa petite cousine Abequa, il était redoutable. Omnius la pressa légèrement. En fait, il était assez incapable de prédire ce qui allait se passer ensuite. Il avait besoin de plus de données. Et le seul moyen de compléter ses statistiques était d’aller presser ce putain d’interrupteur.
Elle ne sut si ce fut elle qui sonna le début de leur prochain mouvement, ou si son temps de réaction, lorsque ses acolytes avaient commencé à tirer, s’était révélé extrêmement bon, mais ils agirent avec une synchronicité quasi-parfaite. Sans leur prêter plus d’attention, elle se concentra sur sa course, ses yeux rivés sur le boitier d’activation et Omnius à l’écoute de tous ses autres sens pour la prévenir en cas de problème.
Elle n’était plus qu’à deux petites secondes, lorsque l’IA se manifesta, inquiet. Il avait entendu quelque chose rebondir derrière elle. Quelque chose qui avait été lancé depuis la planque d’Irnyle. Une grenade. En milieu confiné. Encore. Bordel.
Et instantanément, le petit dispositif relâcha toute la fumée qu’il pouvait contenir, la détonation étalant un brouillard trop épais pour qu’elle distingue quoi que ce soit. Mais sa trajectoire était juste. Elle en était certaine. Aussi, lorsqu’elle s’écrasa sur le mur, l’interrupteur s’y trouvait également. Et d’un geste sec de la main droite, elle appuya sur le bouton, libérant le champ de force de ces canaux. La coupure entre la cellule et le reste de la prison fut nette et soudaine, et la couleur rougeâtre qui s’en dégageait ajouta un plus de drame à l’ambiance déjà tendue. Fidèle à son plan, Néro effleura de ses doigts le mur, seul guide dans cette purée de poix, pour s’éloigner de la position originelle de la Seringue. Restait maintenant à savoir si ils se trouvaient dans les 23% qui leur porterait chance.
Un cri de surprise, un peu théâtrale même, se fit soudainement entendre et l’arrêta dans son déplacement. Mugler venait probablement d’être touché. Néro jura silencieusement. Elle n’avait absolument pas anticipé cela dans son plan. Mais comment aurait-elle pu? Son expérience du combat, de l’affrontement, était plus que limité. Si elle comptait Nar Shadaa, et les petites leçons d’Oneye, c’était la troisième fois qu’elle se retrouvait dans une situation où elle ne pouvait pas simplement courir et se cacher. Et même si elle détenait elle-même l’un de ces joujoux fumigènes dans la poche, elle n’aurait hélas pas pu changer grand chose. La jeune femme grimaça, positionna son écharpe sur son nez et repris sa marche silencieuse, longeant toujours le mur à moitié baissée. La situation devenait catastrophique, et il fallait qu’elle trouve une solution. Mais quoi? Et comment?
L’IA se révéla un peu utile dans ce moment de doute et de réflexion, traquant les mouvements de la Seringue et de ses coéquipiers au bruit puisqu'elle n’y voyait rien. Elle savait qu’elle n’avait sans doute aucune chance de triompher de la furie qui les chassaient comme un grand prédateur. Oneye y arriverait sans doute. Elle pouvait donc potentiellement rester là et attendre qu’ils finissent de décharger tout leur ressentiment l’un sur l’autre.
Mais clairement, les bruits qui perçaient la brume irritante n’étaient pas encourageant. Des coups, des chocs, de légères exclamations violentes, symboles évident de la bataille qui se déroulait à quelques mètres d’elle.
Ce fracas guerrier avait au moins l’avantage de lui fournir la position exacte du duo. En fait, il était logique que la Seringue ce soit concentrée sur la neutralisation des deux êtres masculins qui l’accompagnaient. La jeune femme, à la force si faible et capable de se blesser toute seule au moindre faux mouvement ne devait pas représenter de menace suffisamment sérieuse pour elle. C’est d’ailleurs ce que pensait 100% des gens qu’elle avait croisé jusqu’à maintenant. C’était assez vexant,mais était hélas vrai.
L’idée de laisser les deux Mandaloriens dans leur duel pour se soustraire au danger lui parcourut à nouveau l’esprit. Et elle ne pu réprimer une légère grimace de dégoût. La Néro qu’elle connaissait, qu’elle avait construit au delà du vide n’aurait jamais fait ça. Mais était-ce sans doute là la matérialisation concrète de sa dernière altercation avec son ancien coéquipier. Ces mots durs et violents restaient gravés dans sa tête (merci Omnius et sa mémoire infaillible), l’avaient touché et blessé plus qu’elle ne le voulait. Et la jeune femme ne maîtrisait pas suffisamment ce que les gens normaux appelaient pardon pour réussir à passer au delà pour le moment.
Mais au fond d’elle, malgré le choc, elle savait qui elle était. Son unique but étant de trouver des solutions pour chaque situation, aussi dangereuse soit-elle. Les “trucs stupides” comme disait Omnius. Ses méninges s’activèrent alors à vitesse grand V, lorsqu'une détonation se fit soudainement entendre, puis vint ensuite celui d’un objet métallique glissant sur le sol (un blaster sans doute, cela serait logique), suivi ensuite du rire malsain et glaçant de la Seringue.
Sous la pression, tout commença à se mettre enfin en place dans sa tête,. Elle savait ce qu’elle avait sur elle, elle connaissait ses points forts, ses points faibles. Elle avait déjà affronté quelqu’un en armure, et elle avait aussi passé de longues heures à décortiquer le casque noir dans l’atelier, démystifiant de ce fait son allure dangereuse et résistante au profit d’une image pleine de défauts, et donc d’opportunités. Au regard de ses informations, la solution lui parut comme évidente. Elle ne connaissait pas beaucoup de techniques de combats, n’avait sans doute pas l’imagination suffisante pour en élaborer de nouvelles, mais elle apprenait vite. Et l’optimisation, elle connaissait bien.
Omnius, qui convergeait vers les mêmes idées, lui fit par de son excitation. Bien. Ils étaient donc tout les deux d’accord, même si l’enthousiasme de l’IA lui paru légèrement déplacé. Puis, l’IA se calma légèrement pour revenir à l’essentiel, la localisation. Son observation préliminaire, lors de leur arrivée dans la prison, lui permis facilement de se situer dans la pièce. Les potentiels obstacles étaient sur sa gauche. Loin. Les deux Mandos semblaient tourner en rond devant leur barricade de fortune, et Oneye occupait sans doute son adversaire. La chance jouait pour elle.
Néro déroula alors à la phase 2 de son plan. Le matériel. Elle rangea doucement son blaster dans sa poche pour le remplacer par la matraque étourdissante. Puis, d’un geste souple, elle fit glisser l’une des lanières de son sac à dos le long de son bras pour le basculer légèrement vers sa hanche.
Cet ajustement fait, il était temps de passer à la phase 3, l’approche. Si le pantalon de Néro n’était pas encore totalement sec, il avait cessé de goutter, et n’émettait plus ce bruissement humide à chacun de ses mouvements. Elle était redevenue un fantôme, et c’est donc d’un pas léger mais assuré qu’elle s’avança doucement vers la position des combattants. Elle commença à distinguer la silhouette dorée de la Seringue, rougit par l’éclat des barrières. En fait, la Mandalorienne luisait presque dans l’obscurité et il était probable qu’elle ne sache pas que sa vanité conférait à la jeune mécanicienne un avantage indéniable. La position d’Oneye fut simple à déduire, juste en face.
Elle se figea alors là, à quelques mètres de l’échange musclé, essayant de comprendre leur mouvement pour trouver une opportunité. De ce qu’elle voyait, la médecin pirate donnait l’assaut, et au bruit de la respiration légèrement saccadée de son comparse borgne, il devait encaisser les coups, attendant lui aussi probablement une ouverture.
Elle saisit alors délicatement les lanières de son sac dans sa main libre, réfléchissant à la distance qui lui serait nécessaire pour faire mouche tout en posant le pied opposé devant elle, nécessaire à une bonne impulsion de départ.
Quelques secondes rapides passèrent avant que l’opportunité n’apparaisse, matérialisée par l’éclat des jambières de la guerrière qui venait de lancer un coup de pied latéral en direction de son adversaire. Alors, n’attendant pas que la guerrière reprenne ses appuis, Néro s’élança.
Phase 4 donc. Poussant sur ses jambes pour franchir la distance, elle déploya le bras qui portait son sac dans un mouvement ample, l’envoyant directement au contact de ce qu’elle supposait être sa hanche. Le sac à dos contenait de nombreux outils, suffisamment lourd pour que, combiné à l’effet de surprise, le choc déséquilibre Irnyle. La Seringue tenta alors de retrouver une stabilité en se fendant sur le côté, lui présentant sa jambe tendue, mais aussi une partie de son dos en légère torsion.
Et c’est par le biais de ce chemin peu conventionnel que Néro “escalada” l'assaillante, posant ses pieds sur le Beskar brillant et venant par la suite enserrer de toutes ses forces sa taille de ses jambes. Ses bras vinrent alors encercler le casque d’Irnyle dans une étreinte qui lui obstruait désormais son champ de vision. La main qui ne tenait pas la matraque vint se refermer comme une serre sur la partie basse de sa protection, se glissant dans l’interstice de fixation.
Cette manoeuvre lui parut étrangement familière. Et forte de ses nouvelles connaissances sur la constitution des casques, elle trouva rapidement le point faible. Mais son plan ne se résumait pas seulement à arracher le casque de la Mandalorienne cette fois. Elle glissa donc sa matraque sous le menton de la Mandalorienne, lui faisant incliner la tête vers l’arrière, ce qui permit à Néro de commencer à tirer sur son casque pour le déloger, avec un certain succès pour le moment.
Mais bien évidemment, la Seringue ne se laissa pas faire. Mais plutôt que de se débattre comme l’avait fait l’homme en noir dans le vaisseau de Rida, elle recula brusquement, s’écartant par la même occasion de la portée des coups d’Oneye.
Le choc avec le mur expulsa tout l’oxygène des poumons de la mécanicienne, mais ses doigts, tel des étaux, continuèrent leur oeuvre malgré la douleur, malgré l’écrasement. Irnyle prit appui sur ses jambes pour recommencer la manoeuvre, mais cette fois-ci, Néro relâcha la pression dans ses jambes, souhaitant utiliser toute la force de son “expulsion” du dos d’Irnyle pour finir d’embarquer sa protection et ainsi offrir directement le dessous de son menton à sa matraque.
La pirate émérite exécuta une clé de bras aussi incompréhensible que spectaculaire qui fit passer Néro au dessus d’elle.
Anticipant légèrement le choc, les pieds de la jeune femme virent au contact du sol, après une élégante voltige, avant le reste de son corps, mais amortissant trop légèrement le contact violent. Il fallut quelques secondes à Irnyle pour comprendre ce qui venait de se passer. Son casque se trouvait dans l’une des mains de Néro, et surtout sa matraque paralysante était collée en travers de son cou. Et extrêmement tendue, la jeune femme maintenait le contact aussi fermement que possible, son bras en extension complète au dessus d’elle. Elle se dit à ce moment qu’elle aurait peut être dû activer la fonction paralysante de la matraque, mais elle n’y parvint pas, pour une raison complètement obscure.
Hélas, avant que Néro ne puisse distinguer quoi que ce soit du visage de la médecin, cette dernière vint immédiatement appuyer l’un de ses genoux sur le visage de la Cyborg, dans un geste violent. Écrasée par le poids et le métal sur sa joue, Néro ne put que tourner la tête, priant pour qu’elle n’augmente pas la pression pour ne pas briser sa mâchoire. Fort heureusement, son écharpe préserva la fine peau de sa joue d’être défigurée par la genouillère de la guerrière.
La douleur restait bien réelle elle, mais avec l’absence d’oxygène dans ses poumons, aucun son ne pu franchir ses lèvres. Son regard était posé sur le casque, qui luisait avec une certaine provocation au bout de son bras étalé au sol.
La mandalorienne grogna sous le constat de son échec, mais pourtant la pression de son genoux sur son visage ne faiblit pas. Le corps de la Seringue sembla vibrer d’une colère sourde, sans doute contrariée de s’être faite “décoiffée” d’une façon aussi inattendue que simpliste. Et Néro la sentie alors se pencher vers elle, ignorant le danger que pouvait représenter l’arme collée à son cou.
- Mon casque.
Cette simple phrase fit frissonner la mécanicienne, résonnant dans sa tête comme un poison mortel et une menace de sévices bien plus grand. Sa main contractée relâcha lentement son nouveau “trophée”, qui retourna bien vite sur la tête de sa propriétaire. Au bout de quelques secondes, la médecin en chef des Black Rovers se releva, libérant enfin la tête de la jeune femme de sa torsion inconfortable et douloureuse. L’air se fraya à nouveau un chemin entre les alvéoles pulmonaire de la jeune femme étendue au sol, sans pour autant qu’elle se sente en sécurité.
Techniquement, elle avait réussi son cou. Sous la grande satisfaction d’Omnius. Mais elle avait l’étrange sensation d’avoir fait quelque chose de grave. Tentant de retrouver son calme, elle se redressa en position assise, laissant tomber le bras qui tenait la matraque sur le sol. La force qu’elle avait du déployée pour “battre” Irnyle avait provoqué des fourmillements désagréable dans son corps, et l’afflux sanguin qui battait ses tempes l'empêcha de clairement distinguer l’échange qui suivi entre Mugler et sa subordonnée.
La fumée se dissipa enfin, encrassant probablement les filtres à air du vaisseau. Et nul doute qu’elle devrait se farcir le nettoyage après cet entraînement.
Elle se remit lentement sur ses jambes, cherchant son sac du regard et surtout attendant que quelqu’un dise quelque chose. Mugler étant théoriquement “HS”, elle supposait qu’Oneye prendrait en main la suite des opérations. Restait maintenant à savoir s’il allait vraiment le faire, et surtout ce qui les attendaient maintenant.
La Force
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Maître du Jeu
Jeu 27 Juin - 23:28
Malgré son armure lourd et ses grand airs, il ne fallait pas se mentir, Mugler y allait tranquillement, tirant sans vraiment essayer de toucher son médecin mandalorien. Il n'était pas là pour être efficace, mais pour observer. Sans quoi il aurait simplement lancé une grenade explosive ou incendiaire dans la prison avant d’appuyer sur le bouton de l’ascenseur pour passer à l’étage suivant. Mais les deux apprentis pirates avaient décidés de piquer la Seringue, avec, pour une fois, un minimum de stratégie. Enfin, surtout la stratégie de Oneye sur l’attaque. Mais il semblait avoir fini par comprendre que son acolyte s’y connaissait avec les machines. Avec un œil, l’observation avait pris du temps mais finissait (peut être ?) par porter ses fruits ! Un tir de laser d’Irnyle dans sa direction le rata complètement et s’encastra dans la parois à plus de deux mètre de lui. Il s’en doutait, la mandalorienne y allait aussi doucement avec lui, préférant se concentrer un peu plus sur les nouveaux. Le Diable profita alors d'être en relative sécurité à l’arrière pour jouer sa vieille ruse, celle du blessé !
-ARGHT ! Percé jusque au fond du cœur, d’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle !
Préférant ne pas continuer la célèbre tirade pour éviter d’appuyer trop fortement son propos, Zax rangea ses blasters et alla tranquillement s’asseoir au sol, contre une paroi, mimant l’homme blessé agonisant aux portes de la mort. Le coin où il s’installa donnait une bonne vision au capteur de son casque et, même avec l’épaisse fumée qui commençait à envahir la prison suite au jet d’un fumigène, le capitaine ne perdait rien des agissements des deux humains. Comme les casques mandaloriens, l’équipement du pirate comprenait en effet des filtres permettant de capter la chaleur corporelle, les infrarouges et une poignée d’autre spectres sur différentes longueurs d’ondes. Un outil qui lui avait sauvé la vie plusieurs fois. Et tandis qu’il suivait d’un œil les tentatives de ses nouvelles recrues pour mettre hors d’état de nuire la mandalorienne, il ne pu s'empêcher de regarder aussi au plafond pour en savoir plus. Ou plutôt, à travers le plafond, certains de ses filtres permettant de repérer les activités qui se tramaient la haut. Le Diable voyait quelque chose, rien de spécifique, comme des points de chaleur ou des zones d’activités électroniques mais, connaissant son second, il commençait à se douter de quelques une de ses ruses. Il voyait là les marques de pièges à détection de mouvement, des pseudo-mines et bien sur, la masse imposante de son second dans l’un des étroist rangements de la cuisine. Sa fameuse “technique du clown”. Mais un rugissement de rage de la part de la Death Watch surprit Mugler et le ramena à l’action. L’un des deux humains avait du faire la bêtise de tenter d’enlever le casque de la guerrière. Même lui avait arrêté de discuter avec son officier médical de ce point et la laissait vivre dans son armure de métal sans rien dire. Mais les fois où il avait abordé le sujet, il s'était fait envoyé sur les roses de manière fort peu délicate. Il donnait donc peu de chance à celui qui s’y était aventuré. Ou pas. La guerrière se plaça hors combat, battue par l’agilité de Néro et la résistance physique de Oneye. La vie était donc pleine de surprise Mais qu’allaient faire les deux novices désormais ? L’abandonneraient-ils sans vérifier son état ? Tenteraient-ils de se servir de lui comme d’un bouclier humain ou finiraient ils par tomber dans les pièges du Démon ?
HRPG : Dans la salle principale Lasabley vous a réservé toute une série de petits pièges comme des armes qui se déclenchent si on passe devant, des laser télécommandés (qui ne tirent qu’une fois et dans une seule direction), des fausses pannes de lumières et des ruses qui vous font croire qu’il est un peu partout dans le vaisseau (bruit dans la passerelles, mannequin de grande taille dans des zones de pénombre etc..). Il neutralisera la deuxième personne à poster en le prenant par surprise en sautant de sa cachette et en se servant comme otage/bouclier humain face au second. Il vous proposera d’abandonner l’exercice en l’échange de la “vie” de l’autre. A vous de décider de ce que vous faite. Si vous décidez que cette action de Lasabley est trop restrictive sur le rp et votre liberté, dite le moi, j’éditerais son action plus librement. [/quote]
Blad Oneye
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MJ Fiches | Pirate
Ven 5 Juil - 9:05
Un coup de pied vola jusqu'à mon front, puis un large voile blanc, éblouissant, s'installa dans mon champ de vision. Écroulé par terre, je ne vis pas Néro sauter dans le dos d'Irnyle. Pourtant, la mécanicienne se débattait ardemment avec la Mandalorienne désormais, cherchant à la fois à l'immobiliser et à lui enlever son précieux casque. Moi, je me trouvais ailleurs, et cet espace de quelques secondes en réalité me paru durer plusieurs minutes.
Face à moi se tenait un guerrier robuste, vêtu d'une armure légère essentiellement composée de cuir. Le plastron ne recouvrait pas totalement son torse. Ses bras saillants de muscles sous-entendaient une puissance physique importante. Je reconnus alors facilement le visage dur de mon père, généreusement barbu, et encadré par de longs cheveux en bataille. Son regard est sombre, bien loin des yeux céruléens de ma mère. Sa voix résonne, gutturale et tonique, mais je ne comprends rien du message. Nous restons là, à nous toiser, sans rien ajouter. Finalement, le mur blanc devant lequel se tient fièrement Hank Demeci se désagrège petit à petit. La silhouette du guerrier disparaît elle aussi, avec autant de facilité qu'elle était apparue.
"Mon casque."
La Seringue se trouvait au-dessus de Néro, mais c'était bien la seconde qui avait gagné la partie. La combattante Wren s'était fait subtiliser son casque, et une matraque électrique était dangereusement pointée sur son cou. Elle avait maîtrisé son dernier adversaire trop tard, laissant le champ libre aux "survivants" de cette âpre confrontation. C'est à cet instant que je me relevai péniblement, frottant doucement mon front de ma main organique. Le coup de pied latéral du médecin des Black Rovers m'avait laissé une bosse au-dessus des arcades.
En suivant des yeux Irnyle quitter les lieux, clairement irritée par ce qu'il venait de se passer, mon regard croisa le corps de Zax Mugler. Ce dernier avait fini par s'assoir tranquillement dans un coin de la pièce, pour profiter du spectacle. Alors, je m'approchai de lui afin de savoir s'il comptait se relever, à présent que le danger avait été maîtrisé, mais son signe de la main m'indiqua que nous devions le considérer comme neutralisé lui aussi. L'idée de lui arracher son armure, puisqu'il était sensé être un cadavre, me traversa l'esprit, mais je n'en fis rien, ne sachant pas vraiment comment le Diable réagirait à un tel comportement de charognard. Je me contentai seulement de dire un petit quelque chose à ce propos :
"Si vous étiez vraiment mort, j'aurais pillé vot' dépouille sans la moindre hésitation, sachez-le."
Au capitaine de voir s'il devait considérer cela comme une boutade ou non. Mon ton volontairement insidieux pouvait être interprété des deux manières. Je me tournai ensuite vers Néro, qui attendait de nouveaux ordres, officiellement décidée à suivre le mouvement. Cette confrontation l'avait probablement réveillée un peu, l'adrénaline dans son cerveau amélioré faisant son effet, comme chez n'importe quel autre être vivant. Or, nous n'avions ici pas dix mille options : il fallait continuer de liquider chaque opposant, l'un après l'autre, jusqu'à ce que tout le vaisseau soit sécurisé.
En temps normal, il était rare de connaître le nombre exact d'ennemis contenus sur un vaisseau sauvagement abordé, à moins d'avoir pu scanner méticuleusement le bâtiment au préalable (ce qui n'était pas forcément une pratique très pirate, dans l'absolu). Ici, nous avions l'avantage de connaître les profils de chaque antagoniste restant. Cependant, les meilleurs éléments des Black Rovers restaient à affronter, si mes calculs étaient bons. Mugler avait dû prévoir une difficulté croissante pour cet exercice, donc en théorie nous devrions bientôt croiser le chemin de Triss. Néanmoins, ce n'était là qu'une supposition. Et le Diable, tout comme son ami le Démon d'ailleurs, avait sans doute plus d'un tour dans son sac.
"Bon... Bien joué a'c la Seringue."
Lâchai-je tout de même à ma collègue, sans animosité mais également sans entrain particulier. Je ne voulais pas trop en faire avec elle, sachant que nous n'étions plus vraiment en bons termes actuellement. Sans oublier ses réactions précédentes à mes quelques tentatives de communication, tout bonnement inexistantes... Néro était vraiment un drôle de numéro. Bien sûr, j'étais pas mal non plus, dans le genre.
"Eh bien ! En route vers l'étage supérieur !"
A partir de maintenant, notre chef Devaronien ne serait plus qu'un simple spectateur. Il fallait ainsi redoubler de vigilance, car réduits à seulement deux attaquants, la tâche qui nous attendait promettait d'être relativement ardue. Au moins, l'ascenseur fonctionnait toujours, donc atteindre l'étage suivant fût très facile, c'était déjà ça.
"On s'place de chaque côté des portes, de sorte à pas être vus. Quand j'dirai 'go', on sortira enfin, et on s'mettra à couvert l'plus vite possible."
Les instructions étaient de nouveau très claires. Par conséquent, lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, je donnai vivement le signal à ma partenaire, puis nous investîmes la salle principale, armes au clair. Mais personne ne semblait nous attendre à cet endroit. L'obscurité régnait, accompagnée d'un silence pesant, évidemment anormal. Derrière mon couvert, je fis signe de ma main libre à Néro de conserver ce silence jusqu'à nouvel ordre. Nos adversaires nous avaient certainement préparé quelque chose, il ne pouvait en être autrement.
Lentement, je me redressai au-dessus de ma protection de fortune, cherchant à déceler quelque chose dans le noir environnant. Sûr de l'absence de présence hostile, je finis par me relever complètement, tout en maintenant de mes deux mains mon blaster dans une position adéquate pour tirer. Un bruit sourd provint brusquement d'un couloir attenant, suivi d'un coassement effrayant, amplifié par les enceintes du vaisseau. En fait, il s'agissait du rire reconnaissable de Lasabley. C'était donc lui le prochain sur la liste.
"Un mastodonte comme lui qui s'la joue ninja diabolique... On aura tout vu."
Déclarai-je en marmonnant à moitié. En fait, j'étais plutôt inquiet de voir que le Devaronien à la peau violette était plus futé que ce que son apparence de lourdaud bodybuildé laissait croire. En tout cas, dans le cadre de cette confrontation, ce n'était pas une bonne nouvelle. Irnyle m'avait déjà donné beaucoup de fil à retordre, alors un spécimen plus affûté encore risquait de ne faire qu'une bouchée de moi, et de mes piètres restes de soldat. Je me rappelais très bien la démonstration du Démon sur Roon, lors de mon entretien d'embauche. Depuis, notre relation s'était largement améliorée, mais il ne fallait pas rêver pour autant : cette bête à cornes n'allait pas nous faire de cadeau.
Un peu à tâtons, néanmoins toujours sur le qui-vive, j'avançai dans la salle. Puis, je sentis quelque chose à mes pieds résister légèrement avant de se casser. Un fil, de ceux que l'on utilise pour fabriquer des pièges "maison". Ni une ni deux, j'exécutai une roulade vers l'avant. L'acrobatie s'avéra peu gracieuse mais tout de même efficace, m'évitant de justesse le tir de blaster qui s'était sournoisement enclenché. Puis, je jetai un œil vers le plafond pour localiser le canon fumant qui avait tenté de m'assassiner, ou plutôt de m'assommer, puisque nous étions dans un entraînement non létal.
"Lasabley a certainement truffé c't'endroit d'pièges à la con. Fais gaffe, et si t'es capable d'désamorcer quelques trucs pour nous frayer un ch'min sûr, hésite pas, bien entendu."
Néro
Messages : 308 Date d'inscription : 30/09/2018 Localisation : Lugdunum
Néro s’épousseta légèrement après avoir remis son sac à dos en place. Elle défit ensuite légèrement l’enroulement de son écharpe et commença à se masser doucement la joue. Si le tissu l’avait préservé de l’apparition d’une marque persistante et détaillée de la chaussure de la Médecin, cette dernière avait appuyé fort. Vraiment fort en fait. La jeune femme fit bouger sa mâchoire afin de la détendre un peu. Plusieurs craquement léger se firent entendre, résonnant jusque dans sa nuque. Mais rien de grave apparemment, juste une probable gêne la prochaine fois qu’elle baillerait.
Cet entraînement prenait des allures un peu trop sérieuses à son goûts. Pourtant, au départ, les épreuves étaient plutôt simplistes. Enfin, si elle considérait la mine un peu désabusée d’Oneye qui semblait s’ennuyer un peu ou juger sombrement Mugler et ses idées saugrenues. Mais plus ils avançaient, plus les membres de l’équipage pirate semblaient nourrir l’envie de leur mettre une bonne raclée bien sentie. Et certains paraissaient surpris de les voir résister. En tout cas, il était sûre qu’elle devrait éviter l'infirmerie pour quelques temps…
Son regard se reporta alors sur son collègue borgne, agenouillé aux côtés de Mugler. De l'extérieur on aurait pu croire qu’il tentait de lui prêter assistance, mais ses paroles furent autres, révélatrices d’un état d’énervement latent. Néro leva les yeux aux ciels. Nul doute que si elle l’ouvrait, le caractériel Dar’manda l’enverrait se faire voir ailleurs.
Après, l’idée de récupérer l’armure de Mugler était logique, bonne même. La mécano était d’ailleurs persuadée qu’il devait avoir moultes systèmes de détections dans son casque qui leurs seraient plus qu’utile pour la suite. Pour reprendre une expression des alcooliques du Turbo Lum, et qui avait engendré des images plus que perturbantes dans son esprit peu créatif, ils étaient un peu parti “à poil, avec leur trique et leur couteau”. Etait-ce bien cela l’expression d’ailleurs? Omnius commença à suggérer des synonymes mais heureusement, Oneye lui offrit une bonne diversion pour qu’elle n’ait pas à donner suite à ses commentaires.
"Bon... Bien joué a'c la Seringue."
Le ton railleur avait disparu au profit du vide. Elle eut presque la sensation que cela lui avait écorché la bouche de lui dire ça. Devant la platitude de sa tonalité, elle s’entendit bafouiller quelque chose, sans grande importance ni consistance avant qu’il ne se décide à lancer la suite de leur mission. Omnius grinça légèrement. Elle aurait clairement pu mieux gérer cette situation, et il le lui fit ressentir d’une manière assez désagréable. Une fois de plus l’IA avait sans doute raison, et il était toujours perturbant de voir que cet agencement de 0 et 1 ultra sophistiqué comprenait plus de chose sur ses semblables qu’elle.
Un instant, elle se dit que rester sur ce vaisseau était peut être une mauvaise décision. Trop d’imprévus, trop de trucs qu’elle ne comprenait pas, trop de gens qui la malmenaient. “Alors, il vaut mieux arrêter là, c’est vrai”. La voix accusatrice du Mandalorien tourna quelques instants dans sa tête, comme une espèce de sentence. Pourquoi s’accrochait-elle autant à tout ça? Mais pourtant, sa présence augmentait de façon plus que significative ses chances de survie à lui. A celui de l’équipage. Elle voyait les choses différemment, mais au lieu d’être une force, cela creusait chaque jour un peu plus le fossé avec ceux qui partageait désormais son espace. L’IA ne sut quoi penser. D’un côté, elle apprenait plus qu’autre part ici. Mais est ce que le niveau de perturbations que cela engendrait en elle en valait la peine? La bouche de la jeune femme se tordit sous cette question sans réponse. Elle n’avait aucune notion de valeur, ne voyait pas à long termes, elle en était incapable. Elle regarda alors le seul pirate encore debout, se sentit ouvrir la bouche, tenter de formuler que “non , elle n’irait pas. Qu’elle s’arrêtait effectivement là”, mais rien ne sorti. Elle était embarqué dans une mission avec lui. Elle la mènerait au bout. Après elle verrait.
Ouais, c’était un bon plan ça.
Elle prit donc place au côté d’Oneye dans l’ascenseur, glissant légèrement un regard dans sa direction. Il avait pris des coups, cela se voyait, et compte tenu de ses blessures précédentes, lui demander si “ça allait?” serait pertinent. Mais la communication étant plus que brouillée entre eux, elle se ravisa pour la centième fois aujourd’hui, le courage lui manquant cruellement.
Sans laisser le temps à un silence gênant de s’installer, son acolyte énonça alors ces consignes, claires comme toujours. Et pour le coup, dans cette situation, elle s’en remettait à lui et son expérience. C’était lui l’expert du domaine après tout. Avec une tactique similaire à leur arrivée dans la prison, elle prit place autour de la porte, attendant que son chef improvisé lui donne l’ordre d’avancer.
Lorsqu’ils pénétrèrent enfin sur le pont supérieur, il était plongé dans le noir, les lumières de sécurités étant insuffisantes pour leur permettre de distinguer clairement ce qui les attendaient. Une fois à couvert, Oneye lui fit signe de conserver le silence. Elle n’avait rien à dire, donc elle hocha légèrement la tête pour lui signaler qu’elle avait compris. Elle tenta d’observer son nouvel environnement. C’était d’ailleurs surprenant de constater que les formes qu’elle distinguait dans l’ombre lui étaient inconnues. Ils étaient sur le même vaisseau, mais le reste de l’équipage s’était amusé à transformer le pont en un piège géant aux allures angoissantes.
A ses côtés, le mandalorien, blaster en main, commença à s’agiter, scrutant comme elle les ombres à la recherche de leur prochain adversaire ou d’autres désagréments. Celui-ci ne tarda pas à se dévoiler d’ailleurs, par son rire reconnaissable mais oppressant.
Lasabley, le colosse violet les attendait de pieds fermes et leur fit part de cette manière de sa détermination à les arrêter. Et malgré sa taille, le géant restait invisible. Une prouesse en fait. Ce qui entravait sérieusement leur chance de triompher. Quelle stratégie adopter face à lui? Frontale? Ils ne savaient pas où il se cachait et sa force poserait problème. En tout cas, elle n’avait aucune chance de l’atteindre. Si il portait une armure, nul doute qu’il serait difficile de rejouer les grimpeuses sur son dos. Se la jouer discret était une bonne option, sans assurance de réussite néanmoins. L’inquiétude monta donc d’un cran chez les deux protagonistes de cette infiltration. Ils avaient l’avantage numérique, mais c’était sans doute leur seul point fort.
Néro réfléchissait encore lorsqu’Oneye se décida à bouger, alors inconsciemment, elle le suivit, laissant néanmoins une bonne distance entre eux deux. Elle ne voulait pas le gêner, et aussi, elle attendait qu’il lui indique quoi faire. Peut être avait-il un plan? En tout cas, elle galérait à élaborer le sien. Le manque d’information se fit sentir, mais rester à couvert ne les aiderait pas. Il fallait pousser Lasabley à sortir de sa planque. Ou au moins, à trahir sa position. Elle réfléchissait encore à cela lorsque le bruit discret d’un filin qui se casse se fit entendre. Néro se redressa immédiatement, cherchant Oneye du regard alors qu’une détonation se fit entendre. Son inquiétude, boostée par la tension nouvelle de voir son équipier se faire blesser prit le dessus immédiatement, comme un réflexe.
- Ça va? T'es pas blessé?
La réponse grave de son coéquipier la rassura au moins sur son état, à défaut de répondre vraiment à sa question. Des pièges. Manquait plus que ça. Néro marqua l’arrêt non loin d’Oneye, hochant de nouveau la tête en guise de réponse.
- Faut d’abord qu’on les trouve et…. t’as pas entendu quelque chose?
Elle s’était retournée vivement, persuadée d’avoir senti quelque chose bouger juste dans le coin non loin d’eux. Mais le silence pesant reprit alors son cours.
Tension. Cette épreuve était placée sous le signe de la tension. Doucement, Néro se baissa, reprenant une position plus “couverte”. Une idée germa enfin dans son esprit, et elle leva la tête en direction de son acolyte qui “patrouillait” blaster en main.
- Y’a peut être moyen de retourner ces pièges contre lui… si on arrive à les changer de place, et à l’attirer là où on veut…
Elle avait glissé ça à voix basse, d’un ton légèrement incertain. Ce plan était complexe à réaliser, Omnius appuyant sur les très nombreuses inconnues actuelles pour arriver à quelque chose de vraiment construit. Comme par exemple le fait qu’elle ne voit pas vraiment les pièges, ou qu’elle ne connaisse pas leur nature. Dans son agitation cérébrale, elle glissa ses mains dans sa poche ventrale. Le contact de la grenade fumigène la ramena à elle. Elle sortit donc le petit cylindre de sa cachette et le tendit à Oneye.
- Tiens. J’pense que tu sais mieux t’en servir que moi, et si ça tourne trop rapidement au vinaigre, ça pourrait être utile…. j’passe d’vant du coup. Jouer les éclaireurs était plus dans ses cordes. Elle était clairement équipée pour ça. Elle se posa quelques secondes pour sortir une petit lampe de la poche avant de son sac à dos et agita l’objet devant Oneye.
- J’vais avoir besoin de ça pour déminer. Mais on va prendre un coup en discrétion.
Implicitement, il y avait un “reste un peu en arrière, je risque de devenir un cible facile” non exprimé mais facilement déductible. Néro prit alors une grande inspiration et commença à inspecter leur passage minutieusement, tentant néanmoins de n’éclairer que le nécessaire et de masquer de sa main l’éclat de la lampe. Un nouveau filin se materialisa devant eux par un léger scintillement. Elle marqua un nouvel arrêt pour trouver la source du danger. Une fois encore, il était un peu plus loin et en hauteur. Activable par balise radio sans doute. Et elle eut une idée.
Elle sortit alors son communicateur de sa poche et se rapprocha de l’attache du fil qui semblait porter le dispositif. Elle colla le communicateur au petit boitier et commença à dérouler les fréquences, à un volume extrêmement bas, pour trouver celle capable de générer une interférence sur le dispositif. L’idée était clairement de perturber suffisamment le signal pour pouvoir manipuler l’ensemble en toute sécurité, sans que le message “le fil est rompu ou détendu” n’active le laser. Elle reconnut sans peine le bruit de l’interférence, vivant avec ce genre de désagrément tout les jours de sa vie.
Et maintenant, il ne restait plus qu’à vérifier si cela fonctionnait.
Elle retint son souffle, Omnius commenta sans pour autant fournir ses pronostics habituels, puis elle décrocha le boîtier. Le filin se détendit légèrement et… rien. Son coeur avait dû rater un ou deux battements. Mais le résultat était là. Elle alla ensuite raccrocher l’ensemble sur un nouveau support, en faisant bien attention à ce que la tension du fil reste suffisante. Elle recula doucement son communicateur, et le laser ne broncha pas. Si Lasabley passait par là, il aurait une surprise. Bon. Un piège de modifié. Il fallait maintenant qu’elle débusque les autres, mais combien en restait-il? Et étaient-ils tous sur le même modèle? Elle grimaça avant de se retourner brusquement. Elle avait cru entendre quelque chose,encore. Mais le silence se fit de nouveau. Cette situation jouait sur ses nerfs. Et elle prit quelques secondes de respirations profondes pour se calmer.
L’idée était désormais d’atteindre la cabine de pilotage, et l’unique passage se trouvait de l’autre côté de la pièce. Ils n’avaient avancé que de quelques mètres et à cette vitesse, le démon serait sans doute mort de vieillesse s’il ne sortait pas de son trou. Dans sa tête, Omnius s’impatientait de la confrontation, en parfait décalage avec la jeune femme qui souhaitait que cela n’arrive jamais.
Néro continua alors sa progression, en balayant doucement le faisceau de sa lampe sur le sol. En remontant sur l’un des murs, un léger reflet l’interpella. Il y avait un nouveau dispositif, différent des pièges à filin. Elle réfléchit quelques instants, puis lança doucement par dessus son épaule, sans savoir si Oneye était derrière elle et si elle parlait dans le vide:
- détecteur de mouvement probablement…
Là pour le coup, ils étaient bloqués. Elle n’avait rien sur elle qui puisse berner l’appareil. Mais une autre approche germa dans son esprit. Si elle ne pouvait pas désactiver le piège, ils pouvaient le rendre inoffensif. Elle parcouru le plafond de sa lampe, à la recherche de l’arme prête à tirer. Elle était plus loin, derrière elle en fait. Et en hauteur. Aucune chance qu’elle ne parvienne à l’atteindre, même en grimpant sur un truc.
Elle se retourna alors doucement et pointa de son faisceau le laser menaçant, tout en tentant de repérer Oneye, masqué dans la pénombre. Puis elle retourna le faisceau sur sa main et fit une légère rotation du poignet. Plus qu’à espérer que l’unique oeil de son acolyte capte son message : “il faut changer la direction du laser”. Avec sa taille, nul doute qu’il pourrait, plus facilement qu’elle en tout cas, atteindre l’armement.
Un nouveau bruit se fit entendre et par réflexe, elle pointa sa lampe vers l’origine du bruit. Elle avait cru voir quelque chose, mais tout restait désespérément statique maintenant. Mais pourtant, elle se sentait observée. Omnius bipa, aller voir représentait un risque certain, mais équivalent à celui de battre en retraite.
Il était peut être temps de faire sortir Lasabley de sa planque… La mécanicienne prit une nouvelle inspiration, sentant sa main légèrement trembler sous le stress. Et l’hypoglycémie sans doute. Avec toutes cette tension, son énergie en avait pris un coup et seule l’adrénaline la faisait tenir pour le moment. Mais ce n’était pas le moment de s’évanouir. Et cela serait aussi tellement...humiliant.
Ce n’était donc pas le moment de flancher. Silencieusement, Néro s’avança vers la dernière zone où elle avait entendu quelque chose. Elle passa devant une ligne de casier, guettant le moindre mouvement, mais le silence demeurait. Et là Omnius se manifesta : probabilité qu’elle se fasse “intercepter” par Lasabley, 100%. 100%? Néro ouvrit de grand yeux sous la surprise mais il était déjà trop tard. Omnius avait perçu le danger, mais le temps que l’information remonte dans ses synapse avait été bien trop long.
Comme un diable sortant de sa boîte, le démon bondit hors d’un des casiers, et avant qu’elle n’ait pu réagir, deux bras puissants et violets l’encerclèrent et la soulevèrent avec une facilité déconcertante. Sa respiration se bloqua et elle tenta de se débattre, mais la force du colosse était nettement supérieur à la sienne. En réaction, le géant l’attira contre lui, passant l’un de ses bras autour de son cou, l’autre venant plaquer le canon de son blaster contre sa joue.
- Détends-toi moustique…
Lasabley lui avait susurré ça à l’oreille, déclenchant une espèce d’angoisse profonde dans les entrailles de la jeune femme, la tétanisant sur place. Coincée. Elle était complètement coincée. Elle s’attendait d’ailleurs à ce qu’il appuis sur la gâchette pour mettre fin à son tourment mais au lieu de ça, il la fit redescendre de quelques centimètres, juste assez pour que la pointe de ses pieds touche le sol.
Puis, il se mit en mouvement, le tenant toujours plaqué contre lui avec son bras, sans abaisser sa menace. A ce stade, Néro luttait autant pour respirer que pour préserver un peu de dignité. Car en interne, c'était la débâcle. De mémoire, personne n’avait vraiment eut ce genre de contact avec elle. Et elle se sentit cruellement mal à l’aise. L’humiliation qu’elle avait tenté d’éviter venait de lui retomber dessus comme un énorme rocher. Un rocher aux muscles soigneusement entretenus et qui prenait un malin plaisir à la garder au plus proche de lui. La voix de Lasabley revint dans son oreille.
- Tu sais ce qui me ferait plaisir, c’est que t’appelles ton pote. Et si tu pouvais crier un peu ça serait parfait. Les yeux de Néro devinrent rond, Omnius décelant un sous entendu étrange dans cette phrase. Qu’elle éluda, gardant le silence malgré l’injonction douce nimbée de menace du second des Black Rovers.
- Non? Tant pis.
Il resserra sa prise, et avec l’une de ses jambes, il la poussa vers l’avant. Et assez maladroitement, le duo avança à découvert. - Oneye! Ramènes toi… sinon j’en connais une qui va gémir un peu fort!
Le beuglement du géant fit trembler Néro qui tentait désespérément de passer ses doigts entre son cou et l’avant bras mauve pour réussir à respirer. Il s’avança encore de quelques pas, la baladant comme un fétu de paille dans ses mouvements. - Oneeeeeeeeeeeye! Chuis un mec sympa. Si tu te rends, je la relâche. Et ça sera la fin de la mission. Sinon…
Néro s’agita brusquement, tentant de se dégager de l’étreinte puissante et intoxicante de Lasabley. Car clairement, elle était dans la ligne de mire. Le pirate cornu l’utilisait comme protection contre une éventuelle contre attaque du Mandalorien.
- Bah alors, on s’agite? T’as un message à passer à ton pote avant les festivités?
La mécanicienne lutta quelques secondes pour reprendre de l’oxygène. Puis, les mots sortirent enfin, expulsé violemment de ses poumons.
- Fais ce que t’as à faire Kandosii…
Lasabley lâcha un nouveau rire terrifiant, venant plaquer sa tête contre la sienne.
- C’est mignoooon, tu lui as donné un petit surnoooom….
Non. Ce n’était pas elle qui lui avait choisi ce surnom. Mais il n’avait pas toutes les briques de leur histoire. Elle ne savait pas trop à quoi s’attendre en disant ça. En fait elle ne s’attendait à rien, ne savait même pas comment pourrait être perçu ce message par le fameux Indomptable. Il lui avait bien fait comprendre qu’elle n’avait rien à lui ordonner, aucune autorisation à lui donner, il agirait selon son code, comme bon lui semble.
Techniquement, Oneye avait encore les moyens de gagner. S’il avait dévié le laser dans la bonne direction par exemple, il pouvait simplement déclencher le piège. Il avait aussi le fumigène.
Mais, dans tous les cas, elle resterait sur la trajectoire. Omnius la prépara mentalement à la douleur à venir, avec une note positive : elle saurait enfin l’effet des dispositifs incapacitant sur sa personne. Mais Néro n’avait plus la force de sourire sous cette remarque cocasse. Son regard devint légèrement vide, son esprit dériva. La douleur oui. Et elle serait tant physique que morale, quelque soit l’issue.
Et elle n’avait pas d’autres choix que d’attendre. Attendre la fin de cette mascarade pour retourner digérer sa honte auprès des machines.
Blad Oneye
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MJ Fiches | Pirate
Mer 17 Juil - 17:53
"Ça va? T'es pas blessé?"
La question me surprit un peu. L'humanisme et l'altruisme de Néro revenaient sans doute au galop, malgré notre petit litige encore tout chaud dans nos petits cœurs. Bah... Pas la peine d'en remettre une couche, finissons juste ce "boulot", purement et simplement. Un bruit perdu dans l'obscurité fit tressaillir la mécanicienne, puis elle se mit à réfléchir à une solution face à l'épreuve épineuse montée par Lasabley, alias le Démon. Après quelques secondes de suspens, la brune encapuchonnée me donna ce qui semblait être son dernier fumigène. D'après la nerd, si j'utilisais cette grenade à bon escient, et qu'elle parvenait à truquer quelques pièges rapidement, nous avions une chance de vaincre le Devaronien à la peau violacée. Ce qui n'était évidemment pas une mince affaire, surtout maintenant que notre "équipe d'assaut" était réduite à deux membres. Il suffisait que l'un d'entre nous se fasse avoir pour que notre mince avantage numérique se transforme en handicap.
Pendant que Néro jouait les bricoleuses, fidèle à elle-même, je restais sagement derrière elle, sur le qui-vive. La lampe de ma collègue la transformait (dangereusement) en véritable phare dans la nuit, mais il fallait bien voir où nous mettions les pieds, afin d'éviter plus facilement les autres pièges installés tout autour. La première manipulation de Néro ne prit pas très longtemps, pourtant elle me paru bien longue. Garder le silence en scruter les ombres menaçantes rallongeait sensiblement les secondes, en terme de ressenti... Inutile, donc, de signaler ma satisfaction lorsque ma partenaire se redressa et poursuivit sa progression, me permettant par la même d'avancer de quelques pas plus sereinement. Mais ce début confiant fût stoppé bien vite par l'arrêt net des pas souples de l'ancienne plongeuse du Turbo Lum.
"Détecteur de mouvement probablement…"
Fâcheux, d'autant plus que ce genre de mécanisme là était évidemment plus difficile à traficoter. Ceci dit, ce petit désagrément n'allait pas suffire à neutraliser l'imagination débordante de la cyborg au cerveau amélioré. Sans un mot, elle fit plusieurs moulinets avec son poignet, désignant de sa lampe le canon relié à cet énième piège. Je levai alors mon seul œil utilisable, puis acquiesçai d'un simple mouvement du menton. En étendant mon bras mécanique, je parvins sans trop de mal à réorienter le blaster contre un mur, le transformant alors en un piège totalement inoffensif. Une fois mon attention revenue sur la pièce, Néro avait disparu de mon champ visuel. Là, je sentis qu'un problème n'allait pas tarder à pointer le bout de son nez.
Des barres de fers s'entrechoquent. Une fois derrière, une fois devant, un dernier coup sur le côté. Chaque son résonne et inonde la pièce, tandis que l'obscurité demeure. Je suis debout, paré à me battre, mais mes yeux sont bandés. Les barres de fer continuent leur concert sans interruption, entonnant chacune leur tour leur incessant refrain. Les tonalités se confondent, mais je parviens tout de même à localiser leurs sources approximativement. Pas assez, toutefois, pour éviter le premier coup, ni le second. La première tannée me percuta l'épaule droite, tandis que la seconde me fouetta les côtes sans ménagement. La troisième, par contre, fût parée par ma garde frontale, maintenue haute et solide malgré la douleur. Mes mains empoignent aussitôt l'arme de corps-à-corps, et l'arrachent de celles de son propriétaire d'origine. Pas le temps de reprendre mon souffle, il faut contre-attaquer, maintenant ou jamais. Telle une bête enragée, je m'élance d'un bond dans la mêlée, malgré ma vue obstruée. Le bâton de fer siffle dans l'air et fait fuir mes oppresseurs. J'entends leurs pas pressés sur la terre battue, vifs et glissants, pas assez légers en tout cas pour devenir totalement inaudibles. Un de mes ennemis a moins reculé que l'autre, le troisième, lui, s'est retiré de l'affrontement directement après avoir subi mon contre.
"Deuxième exercice ! Danan et Blad ensemble, contre Lark et moi."
Tranche la voix de Canderous Jorg, mon oncle. Je retire alors avec empressement mon bandeau, pour mieux jauger mes rivaux du soir. Danan parvient à toucher Lark rapidement, avant même que je ne puisse occuper Canderous de mon côté. Une erreur que l'expérimenté guerrier Mandalorien n'allait pas manquer d'exploiter, bien entendu. Il désarma ainsi mon frère d'un coup puissant, suffisamment du moins face à une force d'enfant, puis attrapa Danan par les cheveux pour finalement le prendre en otage, sa barre de fer glissée sous le cou de son jeune neveu. Le sourire effrayant du champion Jorg, sublimé par une balafre bestiale, s'afficha dans la faible lumière de la cave.
"Pour remporter certains combats, il faut savoir faire des sacrifices, Blad..."
Accroupis dans le noir, juste devant le détecteur de mouvement que Néro avait décelé quelques instants plus tôt, je faisais de mon mieux pour rendre ma respiration silencieuse. Lasabley tenait ma coéquipière entre ses bras musclés, la transformant temporairement en un pantin inoffensif qu'il pouvait manipuler quasiment à sa guise. L'amusement du Devaronien était relativement facile à percevoir, tandis que le silence de Néro demeurait, lui, assez inquiétant. L'avait-il étouffée? Ce colosse ne sentait peut-être pas sa force... Je devais faire quelque chose, bien sûr, mais quoi? Je n'avais qu'une poignée de secondes pour élaborer un plan, or je ne disposais pas des méninges bien huilés de Néro. Mon plan d'urgence ressemblerai donc probablement plus à de l'improvisation qu'à autre chose. De toutes manières la différence était assez subtile, seule l'efficacité comptait au final.
Le Démon m'appelait, il exigeait que je me rende. Je savais qu'il jouait un rôle, mais un je ne sais quoi me disait de ne pas prendre totalement son comportement actuel pour de la simple comédie. Il y avait toujours eu quelque chose de malsain chez cet alien, que ce soit son sourire ou même sa tenue de sport... D'ailleurs, la plupart des Black Rovers le respectaient aussi pour ça, de ce que j'en avais compris : par crainte de ce qui l'habitait au plus profond de son être. Je n'avais bien entendu aucune leçon à donner en terme de démons intérieurs. Sauf que la survie de l'équipage ne reposait pas sur moi, au moins. Mes élans de fureur n'avaient par conséquent pas d'impacts sur qui que ce soit, ou presque.
"Fais ce que t’as à faire Kandosii…"
Des mots étranges à entendre. C'était comme si Néro cherchait à réveiller quelque chose en moi, à cet instant précis. Elle connaissait la bête meurtrière qui se cachait derrière le masque d'Oneye. Je me dis alors que Lasabley devait l'avoir sérieusement énervée pour qu'elle dévoile mon nom de combattant de la sorte, tout en sachant pertinemment ce qu'il signifiait en Mando'a. Le Devaronien, lui, se moqua ouvertement de la situation, et lâcha quelques sous-entendus plutôt déplacés au passage, comme à son habitude. Il n'y avait rien de mieux que son rire coassant pour attiser ma colère. Mais je ne devais pas oublier qu'il ne s'agissait là que d'un entraînement. De plus, Lasabley m'avait déjà donné un aperçu de ses capacités quelques semaines plus tôt, me faisant prendre conscience du fait que je m'étais bien ramolli depuis ma dernière blessure grave. Autrement dit : en face à face frontal, je n'avais aucune chance.
Kandosii... Oui, c'était bien ce que j'étais. J'agissais désormais selon mon cœur, il n'y avait plus aucun ordre capable de surpasser cette volonté intime. Je me mis alors à écouter mon âme, m'en remettant à mon instinct pour faire un choix. D'un côté, je me disais que cet exercice avait déjà bien assez duré, et que nous avions fait ce que nous pouvions jusqu'ici. Abandonner à ce niveau ne serait pas complètement ridicule, compte tenu de l'élimination de Zax Mugler lui-même, un peu plus tôt. Or, une autre part de moi voulait aller plus loin ; comme sur Nar Shaddaa, ou encore sur Roon, lors de mes combats dans l'arène. Je voulais montrer à Néro que je ne la laisserais pas tomber, même si nous étions en froid depuis peu. Je voulais prouver ma valeur à cette bande de charognards sans vergogne, qui me regardaient encore bien souvent de travers, tel un chien galeux plein de puces.
"Ta gueule Lasabley."
Déclarai-je froidement, en maîtrisant totalement ma voix. Je m'attendais moi-même à un cri, à une poussée d'adrénaline incontrôlable. Mais non, c'était une insulte froide et gutturale qui était finalement sortie. Soit le grondement lointain du tonnerre, annonçant l'approche imminente d'une violente tempête. Redressé à quelques mètres du Démon et de sa proie, je fixais les yeux fous de l'alien cornu. Mon propre blaster était pointé sur le second des Black Rovers, mais il ne craignait presque rien grâce à son bouclier humain. D'ailleurs, à ce stade Néro semblait avoir abandonné l'idée de résister davantage, se soumettant silencieusement au sort que la Force lui réservait. La voir ainsi, les bras relâchés et le regard perdu, m'était particulièrement insupportable. Il n'y avait plus qu'à espérer que mon plan d'urgence fonctionne.
Bien sûr, le piège réorienté de tout à l'heure ne suffirait pas à neutraliser Lasabley. Cependant, il pouvait largement contribuer à le surprendre. C'est donc sans sourciller que j'abaissai mon arme doucement, faisant mine de me rendre avant la confrontation que le Démon avait l'air d'attendre avec impatience.
"Arrête tes conn'ries p'tain... C'est qu'un entraîn'ment."
Lançai-je, la mine sévère. Et juste au moment où Lasabley s'apprêtait à me répondre, je passai mes mains devant le détecteur de mouvement relié au canon déplacé. Ce dernier cracha sa salve sur le mur, comme prévu, détournant l'attention de mon adversaire, ce qui me permit de dégoupiller la fumigène que Néro m'avait intelligemment donné, puis de la lancer aux pieds du Devaronien. Suite à cela, je me mis à courir rapidement afin de foncer tout droit sur ma cible. Je vis passer une salve rougeoyante au-dessus de moi, avant de plonger au sol sur le ventre, glissant ainsi juste à côté du supporter des Tricératops de Devaron. Une fois positionné derrière lui, je me retournai sur le dos d'une roulade latérale, m'aidant de mes coudes, puis j'achevai mon action en lâchant une rafale laser dans le dos du guerrier violet. S'il avait réussi à se retourner en si peu de temps, alors je venais d'abattre Néro. Sinon, ce serait une nouvelle victoire pour le duo Néro-Oneye. Je croisais les doigts pour que le résultat soit le second, évidemment.
La Force
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Maître du Jeu
Ven 19 Juil - 12:48
Entrainement ou non, Lasabley n'était pas du genre à abandonner aussi rapidement et le massif devaronien prenait très au sérieux ses séances. Pour lui, pas question de tirer au flan ou de ne pas se donner à 100%. Sinon comment réagirait il le jour ou à la place des deux nouveaux, ceux serait les forces spéciales séparatistes ou les douaniers de Kuat qui prendraient d’assaut le Black Rover ? Pas assez bien. Aussi, bien, que jouant le preneur d’otage sûr de lui et indolent, Lasabley restait sur ses gardes et le ton sec et froid de Oneye venait lui confirmer que l’ancien mandalorien prenait lui aussi cet exercice très à coeur. Trop peut être ? Le second avait d’autre chose à penser pour le moment. Le tir de laser le surprit, tout comme la grenade lancé vers lui. Le colosse ne prit pas la peine de réfléchir. Fumigène, incapacitante ou explosive, face à une grenade, la solution la plus adaptée était toujours la même : Se mettre à couvert. Avec une grâce et une agilité peu commune chez les gens de sa carrure, Lasabley se jeta au sol et exécuta une roulade sur le coté, manipulant dans l’action Néro avec douceur pour lui éviter à elle aussi d'être blessé ou de mal se réceptionner. Le second aurait aussi bien pû la laisser la et s’en échapper par lui même mais son esprit chevaleresque s’y répugnait. Et puis.. Aucune femme ne s'était jamais plainte de s'être retrouvé contre ses pectoraux musculeux et son corps d’Apollon. Après cette dure journée, Néro avait elle aussi le droit d’en profiter aussi un peu non ? Désormais au sol, caché par les éléments du salon Lasabley relacha sa “prisonnière” qui recula et se retourna vers lui, l’air aussi surprise que mal à l’aise. Pensait elle que le second voulais ? La réflexion fit levé un sourcil au devaronien qui préféra désamorcer la situation tout de suite en lui adressant un mot d’esprit à voix basse. -Rien de personnel Néro, c’est juste pour l’exercice, je n’y prend aucun plaisir ! Il ponctua sa déclaration par un petit clin d’oeil et, de sa main libre leva le pouce et l’index, mimant une arme basique. -Pew ! Voila. Le Démon avait été magnanime. Il venait de mettre hors combat la frêle mécanicienne sans lui infliger le choc des lasers d'entraînement. Mais restait encore Oneye. Pour lui, le colosse allais lui réserver une vielle ruse de pirate. Profitant de la pénombre il ramena à lui sa main armé, collant son pistolet contre son torse tandis qu’il aplatissait sa main libre contre le sol, prêt a s’impulser avec cette dernière. De dos, le colosse avait toujours l’air être tombé et inconscient. Mais en réalité il n'entendait que l’arrivé de Oneye. Il etait sur qu'il viendrait soit confirmer son tir, soit s'inquiéter pour Néro. Et cela ne tarda pas. A l’oreille, Lasabley entendais la démarche lente et prudente de l’humain, qui devait sans doute se demander, à travers toute cette fumée et cette obscurité, si le massif dévaronnien avait pu à nouveau se cacher ou si son tir avait réussi. Son corps sembla se tendre quand il aperçu le colosse a terre mais quelques instant seulement. L’ancien mandalorien tata du bout de sa chaussure le second qui se retient de ne pas rire a ce moment là. Rassuré par sa non réactivité il continua à s'avancer vers Néro, enjambant son adversaire.
-Grossière erreur !
Beugla le second de sa plus grosse voix. Il faut dire que dans la situation actuelle, Oneye n’avait pas l’avantage. En équilibre au dessus du colosse, ce dernier ne lui laissa pas le temps de réagir. Avec ces jambes il l'attrapa et le faucha dans le même mouvement, le faisant chuter vers l'arrière. Et pendant que l’humain tombait, lui se relevait en poussant d’un coup sec avec son bras. En un instant la situation c'était donc inversé, mais cette fois-ci Lasabley voulait en finir vite. Il insista sur sa clé de jambes et pointa son arme pile entre l’œil et le bandeau du novice.
-Pan. T’es mort. Une condamnation presque enfantine sous forme de boutade. Mais au résulta définitif. Le second laissa l’humain dans son étreinte une poignée de seconde de plus, pour lui faire bien prendre conscience de son échec avant de ranger son arme et le libérer.
-Désolé, t’aura pas l’occasion de t’amuser Triss ! Par contre tu peux rallumer la lumiere ?
-Ca marche ! lança la voix de la jeune femme.
Aussitôt le vaisseau retrouva son éclairage normal et tous se cachèrent les yeux quelques instant. Tous sauf Triss, adossée dans le couloir menant à la salle de sport en combinaison noire presque furtive. La blonde rangea son propre pistolet incapacitant et s'avança pour aider les novices à se relever et se remettre de leur émotions; Dans le foutoir qu'était devenue leur salle de vie elle alla neutraliser les pièges restant, attraper des chaises et les mettre en presque cercle au centre de la pièce. Quelques minutes plus tard ce fut le Diable et Wren qui arrivent, le premier parlant durement à la seconde avant de se taire une fois dans la grande salle et enfin, le Joystick et le Chalumeau en dernier se plaignant encore et toujours auprès du chien fou d rangement à venir.. A voir cette ambiance aussi naturelle que familiale, il semblait presque impossible d’imaginer les épreuves qu’ils venaient eux même de s’infliger. Le diable attendis que Lasabley, parti dans la cuisine sortir barre protéiné et boisson chaude revienne avec tout ceci sur un plateau pour commencer son débriefing.
-Bon. Félicitation aux défenseurs. Le vaisseaux est toujours sous votre contrôle et il n’y a eu aucun sabotage majeur des systèmes principaux malgrès vos pertes. Pour vous, c’est pas grave, c’est votre premier abordage. C’est normal d’échouer. j’aurais même plutôt peur de vous garder si vous aviez réussit plus facilement ! M’enfin. C’est l’heure de parler. A votre avis, si vous avez perdu, c’est à cause de quoi ?
En armure lourde, assis confortablement dans sa chaise, le Diable apparaissait comme une force calme et imposante. Il avait beau retirer pièce d’armure après pièce d’armure et servir à boire à chacun il restait une masse inspirant le respect et la confiance. Une masse avec qui il vallais mieux et aussi franc que possible..
Néro
Messages : 308 Date d'inscription : 30/09/2018 Localisation : Lugdunum
Se battre, se débattre, combattre. Voilà tout ce que Néro venait d’abandonner là, dans une situation aussi ridicule qu’humiliante. Elle n’avait jamais vraiment su tout ça en fait. Et faire la plonge dans un bar glauque ne lui avait rien appris d’autre que se taire et courir vite. Elle se demanda un instant si elle regrettait ces moments à l’arrière du Turbo Lum, coincée entre un patron radin et agressif et un cuistot désagréable et idiot. Peut être pas tant que ça. Mais pourtant cet instant, coincée contre les bras du dévaroniens, dans un piège où elle s’était finalement elle-même jetée, elle s’en souviendrait. Pas en bien évidemment. Mais il était représentatif de sa nouvelle vie : une succession de moments gênants, de malaises, qui l’avaient fait peu à peu se retrancher derrière le tissu opaque de sa capuche et les murs fissurés de son petit appartement.
Le pire c’est qu’elle avait survécu à tout ça. Simplement parce qu’elle était seule. Enfin presque, l’IA dans sa tête faisant partie d’elle. Mais aucune des situations désavantageuses dans lesquelles elle s’était déjà trouvée n’avait mis en jeu autre chose qu’elle-même. Et c’était peut être pour ça que la honte qu’elle ressentait à cet instant atteignait des sommets. L’équipe, la mission, des mots aussi complexes qu’abstraits pour elle, au départ en tout cas, et dont elle touchait à peine le sens du bout des doigts. A cause d’une rencontre, d’une histoire plus qu’éphémère mais qui avait ouvert quelque chose, quelque part. Et elle s’en voulait terriblement d’avoir failli, pire, d’être la source de l'échec. C’était tout simplement pitoyable. Entraînement à la con… Et alors que la babillement incessant d’Omnius tournait dans sa tête, énumérant ses chances de “survie”, entrecoupées de commentaires inutiles sur les modifications qu’avait subit le vaisseau, la voix d’Oneye retentit dans l’ombre, fidèle à ce qu’il était, forte, puissante et énervée. Déjà qu’il n’était pas dans la meilleure des humeurs, cette situation n’allait pas arranger les choses. Que faire maintenant? Tenter de rattraper son erreur? Omnius, captant son trouble, lui rappela une énième fois que face à la force de Lasabley, elle ne pouvait rien faire. Et lui planter un tournevis dans le bras s’avérait être disproportionné dans le cadre d’un entraînement. En serait-elle capable seulement? Elle n’avait jamais blessé personne, en tout cas pas aussi sévèrement. Et il était membre de l’équipage pirate, comme Oneye. Équipage qui l’avait accueilli. Comme Oneye. Et comme sur Nar Shadaa, malgré ses exploits en sabotage, elle devait à nouveau s’en remettre à ce type sorti d’une cage, comme un fardeau qu’il trimballait sans le vouloir. Peut-être était-ce pour ça qu’il avait mis une sacrée distance entre eux. Cela faisait sens en tout cas, plus que leur dernière discussion.
L’étreinte du géant violet se desserra alors un peu et la jeune femme laissa retomber ses bras endoloris par ses minutes de lutte pour parvenir à respirer. Calmant sa respiration, son regard tomba alors sur le Mandalorien, qui s’avançait doucement vers eux, le canon de son arme s’abaissant lentement à chacun de ses pas.
La mécanicienne avait envie de serrer les dents, de secouer violemment la tête pour qu’il réagisse. De leur duo étrangement complémentaire mais compliqué, c’était lui le guerrier. Et pour le moment, elle ne l’avait jamais vu renoncer. Mais elle n’avait plus la force pour quoi que ce soit, déjà parce qu’elle ruminait dangereusement toutes ses sensations qu’elle détestait mais qui faisait hélas parti de sa vie et ensuite parce que son début d’hypoglycémie la poussait à économiser ses forces. Omnius aussi, notamment parce que le pire était probablement à venir, le blaster de Lasabley étant toujours pointé vers elle. Faible et inutile. Voilà deux qualificatifs qu’elle avait entendu souvent la concernant. Dans la bouche de gens stupides, avant qu’ils ne constatent son talent pour le bricolage, mais c’est hélas ce qu’elle était à cet instant. Vivement que cela finisse. Même le caractère grincheux du mécano en chef lui semblerait apaisant après tout ça.
Omnius bipa frénétiquement pour la sortir de sa torpeur. Il avait fait une mise à jour de ses probabilités et Néro ne comprit pas tout de suite d’où venait cet ajustement, perdu trop loin de l’affrontement dans la gestion de ses émotions. Sa concentration revint alors. Et en suivant l’avancée de son coéquipier, des choses lui apparurent. Un instant, elle eut envie de sourire. C’était rare qu’il laisse parler son cerveau avant ses poings, malgré un certain talent en stratégie. Bon, cela n'arrangeait pas son cas à elle, mais sa reddition n’était probablement qu’une simulation. Elle ne bougea pas alors que le pirate borgne approchait dangereusement du capteur de mouvement, ayant trop peur de trahir son plan. Elle ne sursauta d’ailleurs pas lorsque la détonation retenti. Le colosse preneur d’otage, par contre, réagit au quart de tour, surtout lorsqu’il remarqua l’arrivée de la grenade lacrymogène sur le champ de bataille. Enfin un qui connaissait les dégâts que pouvait faire ces petits engins dans un environnement fermé.
En quelques secondes, Néro se sentit soulevée, embarquée dans un mouvement aussi surprenant que déroutant. Puis, elle se retrouva au sol, glissant sur le plancher métallique après la roulade fort élégante de Lasabley, n’ayant pas vraiment compris comment il avait fait pour qu’elle ne se retrouve pas écrasée dans la manoeuvre. Surprenant donc. Surtout lorsqu’il la relâcha quelques secondes après.
Les pieds de la jeune femme pédalèrent vivement sur le revêtement afin de s’écarter de son adversaire, elle tenta même de mettre la main sur son blaster mais une remarque du colosse, qui parut surpris de la voir réagir ainsi (et probablement parce qu’elle devait afficher une série d’expression sur son visage parfaitement inadaptée à la situation), l’arrêta dans son mouvement.
-Rien de personnel Néro, c’est juste pour l’exercice, je n’y prend aucun plaisir !
Les yeux de Néro se firent ronds tant l’incompréhension était grande. Plaisir? En quoi cette situation devait lui procurer une quelconque forme de “plaisir”. Omnius réagit dans ce sens, émettant néanmoins quelques hypothèses sur un sens graveleux cohérent avec le personnage. Si c’était bien cela, le dévaronien avait des goûts étranges, trop étranges pour son imagination. Son malaise remonta en flèche, mais prit fin quelques instants plus tard lors le second des Black Rovers la pointa de sa main, reproduisant la forme d’une arme, avant de mimer une attaque. Il imita le sifflement d’un tir de blaster avec sa bouche, mettant fin à sa participation dans la mission. La seconde d’après, Néro s’étala au sol, à la fois soulagée et… mal en fait. Elle avait échappé à la douleur physique qu’aurait procuré sa rencontre avec le faisceau d’un vrai blaster. Mais pour ce qui en était de la douleur morale, elle était presque au fond. Elle fixa alors le plafond, son esprit dérivant loin de l'entraînement, puisqu’elle était “hors-jeu” désormais. Elle pensa à la suite. Nul doute qu’elle devrait se coltiner le nettoyage du hangar et de décrassage des filtres à airs en punition. Cela la détendrait peut-être, malgré l’ennui émanant de ce type d’activité.
Curieusement le calme qui retomba sur la pièce lui fit tourner légèrement la tête. Lasabley était toujours couché, non loin d’elle. Pourtant elle était sûre qu’il n’avait pas été touché. Et lorsqu’elle vit Oneye s’approcher, elle se douta de la suite. Encore un piège. Et elle ne pouvait rien faire qui puisse aider le Dar’manda sans enfreindre les règles du jeu. Sa tête retomba lourdement au sol. Et dans une dernière série de choc, le coup final retentit.
-Pan. T’es mort.
Une blague. Cet entraînement était une vaste blague. Et elle n’aimait pas ça. Mais pour toutes réactions, elle continua de regarder le plafond.
-Désolé, t’aura pas l’occasion de t’amuser Triss ! Par contre tu peux rallumer la lumière ? Le retour de la lumière l’aveugla douloureusement et elle roula sur le côté pour reposer ses yeux, les deux mains sur son visage. Omnius lui posait toujours ces questions. Mugler n’avait-il pas précisé que c’était un trois contre trois? Que venait faire Triss dans cette histoire? Dans l’hypothèse que leur équipe soit venue à bout du géant violet, qu’aurait-il pu faire face à un énième ennemi embusqué? Cette mission était vouée à l’échec depuis le début. C’est ce qu’elle en conclut en tout cas, même si l’IA n’était pas aussi catégorique, élargissant son raisonnement à des cas plus concrets, comme un véritable abordage. Néro grommela avant de sentir une main sur son épaule.
- Hey, ça va?
- Ouais, ouais… Clairement, lâché entre ses dents serrées, cette phrase n’était pas hyper convaincante. Mais la pirate blonde ne poussa pas plus loin son enquête et l’aida simplement à se relever, avant de partir faire de même avec le deuxième membre de son équipe.
Néro baissa les yeux et serra les poings, imperméable au bruit environnant. La mission était fini et elle cherchait à chasser tout ce qui l’avait traversé durant ces dernières minutes. Ce n’était qu’un entraînement, arrêter de se prendre la tête sur ce sujet serait une bonne chose pour sa santé mentale. Mais le manège de Mugler lui avait fortement déplu.
Omnius était déjà ailleurs lui, recommençant ces discussions incessantes pour notamment reconcentré la jeune femme sur certaine de ces découvertes qu’il souhaitait tirer au clair. Les doigts de Néro finirent par se desserrer lentement, et lorsqu’elle remonta son regard, elle constata que Triss avait mis en place plusieurs chaises dans le dépotoir qui était jadis la pièce centrale du vaisseau.
Néro soupira. Ça n’en finirait donc jamais. La jeune femme se laissa légèrement bousculer par Lasabley qui, plateau en main, lui indiqua de cette façon de prendre une chaise, comme le reste de l’équipage. Néro grimaça et avant de se mettre en route, elle lui déroba une tasse de chocolat chaud. Tandis qu’elle prenait place dans le cercle, son regard dériva un peu sur les membres de l’équipage. Pryat semblait aussi préoccupé qu’elle par la remise en état du vaisseau, elle esquiva néanmoins le regard de Irnyle, sa douleur dans la mâchoire étant toujours légèrement présente, et enfin elle tomba sur Oneye. Et elle détourna presque immédiatement les yeux, les plongeant dans le fond de sa tasse.
Mugler commença alors à parler, mais Néro n’écouta pas vraiment. Ce chocolat la réchauffait mais était bien trop peu sucré pour qu’elle l’apprécie vraiment. - M’enfin. C’est l’heure de parler. A votre avis, si vous avez perdu, c’est à cause de quoi ? Cette unique phrase mua subitement sa honte dans un énervement profond. Et lorsqu'elle croisa le regard du capitaine du vaisseau, ses yeux étaient devenu aussi noir que le fin fond de l’univers.
- Sérieusement?
C’était sorti tout seul, un peu vif même, mais Mugler, installé confortablement sur sa chaise étendit l’une de ses mains vers elle, l’invitant à poursuivre.
- Pas d’armes vraiment efficaces, pas d’équipements, pas d’armures * elle pointa de son menton l’accoutrement sombre que chef pirate venait de retirer, et qui gisait à ses pieds*. Vous nous avez certes dit de prendre de l’équipement mais vu que depuis le début, vous avez limité nos accès à vos ressources… comment deviner ça sans se prendre une retenue sur salaire? Mugler la regardait d’un air impassible, impossible à déchiffrer,hochant la tête pour lui signifier qu’il entendait tout ce qu’elle disait mais cela ne la calma pas pour autant.
- Vous avez délibérément envoyé deux novices aux casses pipes. Même si Oneye peut clairement se demerder dans ce genre de situation… c’est la deuxième fois que j’ai un putain de blaster en main! Vous espériez qu’il se passe quoi? Sans entraînement, sans explication? Et, et..et, c’était un trois contre trois non? Que vient faire Triss en tenue de camouflage dans ce bordel? Vous assurer qu’on s’en sorte pas?
La dite Triss fronça les sourcils, prenant sans doute le sens de ces phrases comme des accusations. Dans sa tête, Omnius essayait de tempérer les choses.
- Dans un véritable abordage,...
Néro la coupa immédiatement, anticipant la suite de sa phrase.
- Désolé mais dans un véritable abordage, on aurait sans doute eut plus de détail. Me dites pas que vous planifiez rien dans ce genre de situation? Et vous n’auriez sans doute pas envoyé une mécano en frontale comme ça!
Pryat grommela son désaccord, lui assénant au passage qu’elle avait d’autre possibilité de gagner… Néro grinça des dents.
- D’autres possibilités? Comme si j’allais saboter le vaisseau dans lequel je vis actuellement!
Puis sa voix se fit plus grave.
- Mais j’y penserai la prochaine fois. Dézinguer un vaisseau, c’est pas très compliqué. Néro s'enfonça sur sa chaise, l’air contrarié. Les yeux de son chef poulpesque s’affinèrent légèrement, tandis que Irnyle croisait les bras en silence. Avait-il déjà tous oublié que son premier exploit dans cet équipage avait été de faire crasher un Cargo en phase de décollage? Se doutaient-il simplement de ses capacités dans ce domaine? Réparer ou casser des trucs, c’était très ressemblant. Elle aurait pu désosser ce vaisseau si elle avait voulu. Omnius la somma alors de revenir à des choses plus factuelles, pour faire redescendre la tension.
Et Néro prit une nouvelle grande inspiration. Effectivement, balancer des accusations n’était pas constructifs, et tout ce qu’elle avait dit pour le moment ne correspondait probablement pas à la réponse qu’attendait Mugler.
- Désolé. …. Je...J’ai pas compris ce que vous avez essayé de nous montrer au travers de cet entraînement. Les paramètres que vous cherchiez à évaluer. Mais on a échoué parce qu’on était mal préparé, sur tous les plans. Et qu’on était pas à notre place.
Sur cette dernière phrase, Néro reposa sa tasse après l’avoir vidée d’une traite avant d’en prendre une nouvelle. Elle avait clairement conscience qu’elle ne pouvait pas se lever et partir dans l’instant, Mugler restait son capitaine. Mais l’envie ne lui manquait pas. Et elle n’était pas vraiment calmée non plus. Son regard dériva alors vers Oneye, s’il avait des choses à ajouter c’était le moment, histoire de finir cette journée en beauté.
Blad Oneye
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MJ Fiches | Pirate
Lun 22 Juil - 20:53
"Grossière erreur !"
Trop tard pour réagir, le croc-en-jambe de Lasabley se referma autour de moi à la manière d'un collet de trappeur. Je m'étais précipité vers Néro, voyant son corps étendu au sol à quelques mètres de là, et le Démon avait très bien su tirer profit de cette faiblesse. Alors que mon attaque se basait sur un brin de malice, j'avais moi-même sous-estimé les capacités de mon adversaire en la matière. Décidément, je m'étais vraiment ramolli ces dernières années. Cinq ans en arrière, tout ça ne se serait jamais produit, et les menottes seraient déjà passées autour des poignets de chaque pirate de cet équipage. Mais le destin en avait décidé autrement, et je me retrouvais aujourd'hui à pactiser avec ceux que je pourchassais hier.
Malgré la prise forte de Lasabley, je reculai légèrement la tête afin de cesser le contact avec le canon froid posé sur mon front. Cette situation était assez humiliante, mais il fallait aussi savoir s'avouer vaincu, parfois, pour revenir plus fort à l'heure de la revanche. Je ne pouvais toutefois pas rester là sans rien dire, à la totale merci du colosse violet. C'est pourquoi je me targuai de quelques mots railleurs, juste avant qu'il ne me relâche :
"Suffisait de d'mander, si tu voulais un câlin..."
Une fois l'étreinte puissante en question passée, je rampai sur quelques centimètres avant de me relever complètement. Cette journée avait été assez fatigante, mine de rien, et cela devait commencer à se sentir dans ma gestuelle, que je sentais moi-même assez pataude à présent (du moins plus que d'habitude...). Je lâchai alors un soupir avant de jeter un œil (de toutes façons...) curieux à Néro, qui avait également l'air un peu rincée par cet entraînement. Mais peut-être étaient-ce là surtout les effets d'une lassitude purement psychologique, ou d'une certaine déception suite à notre échec. Mon cœur balançait entre l'envie soudaine de lui parler, ne serait-ce que pour m'assurer de son état, et la laisser tranquille, m'évitant probablement un vent monumental au passage.
De toutes manières, il n'était pas encore l'heure des bavardages. L'équipe complète du Black Rover s'était réunie autour de quelques tasses fumantes pour débriefer. J'étais curieux de savoir ce que le capitaine avait à dire de cet exercice plutôt atypique. Néanmoins, ce dernier préféra tout d'abord donner la parole à l'équipe d'attaque, soit ses compagnons en fait. Je fus alors surpris de voir Néro se lancer avec agressivité dans la discussion. C'était comme si elle reprochait un certain nombre de choses à Zax Mugler, on se trouvait assez loin de l'auto-critique au début de son discours à vrai dire. Tout à coup, je me sentis fier d'elle, et ce malgré la distance qui s'était installée entre nous. Au Turbo Lum, d'après ce que j'avais compris, elle s'était franchement faite exploitée sans geindre le moins du monde, et sans jamais taper du poing sur la table. Ici, je la voyais changer, petit à petit. Du moins c'était l'impression que j'en avais, sachant que je ne la connaissais pas non plus depuis longtemps.
Un fin sourire satisfait se dessina sur mes lèvres, en silence bien entendu, pendant que la mécanicienne révélait ce qu'elle avait en tête, et visiblement aussi dans le ventre, à cet instant. Mugler, lui, semblait jouer au poker, ne laissant que peu d'émotions transparaître sur son visage pour le moment. En même temps, difficile d'imaginer un tel loup de mer être vraiment impressionné par un petit bout de jeune femme un peu sur les nerfs... Au final, les mots de Néro me rassurèrent quant à son avenir dans ce milieu rude et dangereux. Bien sûr, elle m'avait déjà démontré qu'elle savait s'adapter à diverses situations, afin de s'en sortir toute seule. Mais là elle était passé à un niveau supérieur.
Je ne pouvais m'empêcher de penser que notre altercation, celle qui avait mis un terme à notre amitié fragile, y était pour quelque chose. Je me rendis compte, par ailleurs, qu'adopter une attitude protectrice autour des personnes que j'appréciais n'avait, jusque là, jamais abouti sur des événements positifs, ou alors ceux-ci se révélaient rapidement éphémères. En restant trop près de Néro, j'exposais mes propres troubles aux siens, et il s'agissait là d'un cocktail évidemment malsain, bien peu durable. En nous éloignant ainsi, nous nous assurions de ne pas plonger dans les problèmes de l'autre.
C'était assez clair aujourd'hui : il valait mieux pour elle que je laisse cette jeune femme bâtir sa vie loin de mes propres tracas. Le calcul était vite fait, surtout avec Abequa planquée à l'appartement, avec une horde de guerriers Mandaloriens à ses trousses, ainsi qu'aux miennes, du coup. Néro n'avait rien à voir avec tout ça, concrètement. Elle était entrée dans mon monde chaotique un peu par la force des choses, bien qu'elle n'ai jamais rechigné face aux épreuves. J'étais un parasite qui la mettait en danger, souvent. Et ça avait encore été le cas lors de cet entraînement. Mugler le savait déjà, bien sûr, mais il voulait que je l'avoue à voix haute.
Lorsque Néro roula des yeux après son commentaire salé, conclu d'une excuse balbutiante contrastant avec sa verve précédente, je laissai mon œil unique se poser sur elle. D'un léger mouvement de tête, je lui fis comprendre que j'étais plutôt satisfait de son discours, mais difficile de dire si mon avis avait une quelconque valeur à ses yeux désormais. J'avais plutôt l'impression qu'elle avait hâte que tout ça s'achève, et cela passait par mon tour de prise de parole. Je m'éclaircis alors la voix, tâchant de prendre un air assez détaché. J'essayais tout simplement de prendre du recul sur l'expérience toute fraîche que je venais de vivre. Mon attaque se fit donc plus douce et maîtrisée que celle de Néro.
"Bon, j'vais pas tortiller du cul pour chier droit : réussir l'abordage n'était pas impossible, mais faut admettre qu'les chances étaient plutôt mises du côté des défenseurs. C'qui peut tout'fois correspondre à une réalité d'terrain... Au-d'là des moyens et d'la prépa', not' groupe d'assaut n'a pas été assez prudent sur le terrain, surtout à la fin. La tactique que j'ai proposé n'a pas total'ment fonctionné, car nous avons trop facilement perdu Mugler face à Irnyle. Ensuite, cont' Lasabley... Là c'est une autre histoire. J'aurais dû protéger mon éclaireur au plus près, d'autant plus qu'il se trouvait être aussi mon démineur. Et après, j'ai pas fait c'qu'il fallait, essentiellement car je n'souhaitais pas blesser mon équipière, sachant qu'sans elle j'étais perdu, au milieu d'tous les pièges installés ci et là... Enfin, j'finirai tout de même sur l'fait que vot' équip'ment, cap'taine, n'a jamais été utilisé en not' faveur. Alors qu'il aurait pu débloquer à lui tout seul le tableau de vot' second. J'en profite aussi pour dire qu'vot' nonchalance globale n'a pas franch'ment aidé. En fait, j'comprends pas pourquoi vous vous êtes paré d'un tel attirail du coup, puisque vous n'comptiez pas l'mett' à disposition d'l'équipe. Mais bon, vous avez sûrement vos raisons. Ce détail n'change rien aux autres points, évidemment. On peut tous mieux faire avec d'l'entraîn'ment, mais là j'enfonce une porte ouverte..."
Mon propre sac était vidé, à voir ce qu'en pensait le grand manitou à présent.
La Force
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Maître du Jeu
Mar 23 Juil - 17:01
Impassible, le Diable regarda les deux jeunes pirates s’ouvrir à lui sous l’effet de la fatigue, de la frustration et même … De la colère. Envers eux même et surtout envers lui et l’équipage. il y avait du bon dans cet éclat de frustration. L’humaine, qu’il avait trouvé timide et secrète prenait enfin de l’assurance et refusait de se laisser marcher sur les pieds ou couper dans son élan. Son compagnon borgne lui acceptait la défaite et son attitude de “mercenaire-trop-bien-pour-vous” en avait prit dans l’aile, l’obligeant à réfléchir sur lui même et évaluer ses compétences réelles plutôt que supposé. Il avait peut être été un grand guerrier mandalorien dans le passé, Muggler l’ignorait, mais maintenant il était moins efficace qu’un vulgaire pirate.
-C’est tout à fait exact.
Le pirate se délecta de cette simple phrase et afficha un grand sourire, presque prédateur, imposant le silence aux autre membre de l’équipage qui commençaient à y aller chacun de leur petit commentaire.
-Vous n’aviez ni l’équipement, ni armure, ni rien du tout pour réussir cet exercice. Mais, je pense que meme avec les meilleurs blaster du monde et les meilleurs protections vous n’auriez pas réussi non plus. Et pourquoi ? Parce que vous ne communiquez pas.
Le Diable laissa cette phrase planer en suspens quelques instant avant de reprendre.
-Vous ne communiquez pas avec l’équipage. Vous auriez pu poser des questions sur les spécialités de chacun, leur savoir faire et prévoir ainsi un plan d’attaque. Vous auriez pu ainsi vous douter que Lasabley préférerais en finir au corps à corps. Ou que Wren deteste ca et se montre plus habile avec ses flingues. Ou encore que la meilleur arme de Triss c’est sa discrétion et qu’on ne la vois jamais arriver, au contraire de Pryat qui utilise toujours l’environnement à son maximum. Mais vous deux avez préféré éviter de vous mêler aux autre. C’est un choix que je respecte si vous ne voulez pas rester. Mais si c’est le cas, apprenez des autre et laissez les autre apprendre de vous. Parlez. Parlez entre vous, parlez de vous et écoutez les autres.
Le Diable se pencha alors vers la table improvisé et, dans le même temps, posa l’une de ses lourdes botte sur cette dernière. Le poids de cette dernière fit trembler les tasses posé sur cette dernières et Triss ne sauva la sienne que par chance.
-Vous m’avez vu marcher au sol pendant que vous voliez avec ces bottes. Vous ne m’avez ni demandé comment est ce que je faisait pour y arriver ou ce que ses bottes pouvait faire d’autre. Ou ce que je pouvais faire d’autre avec cette armure pour régler votre situation. Vous manquiez d’équipement mais vous n’avez pas demandé à l’autre ce qu’il avait sous la mains. Vous manquiez de compétence mais vous ne vous ete pas concerté sur un semblant de plan en fonction de chacun. Vous avez avancé chacun dans votre coin pendant que l’autre menait son combat de son coté.
Néro, tu n’est pas une combattante, c’est sur. Il te faudrait développer ton physique avec acharnement et pendant de long mois pour lutter à arme égale avec Oneye ou Quush, et encore. Mais t’es doué avec les machines. T’es doué, t’es rusé et t’es agile. Si ta place est pas sur la première ligne, elle est pas loin derrière, justement à saborder et piéger et trouver des solutions auxquels les autres auraient pas pensé, comme Triss.
Oneye, toi t’es un “frontliner”, normal vu ton passé. Ca se voit que t’es la pour aller au contact, encaisser et foncer dans le feu.Comme Lasabley ou Bullupupish/ J’ai rien contre. j’adore ca moi meme et c’est toujours utile dans la piraterie. Mais t’es conscient de tes faiblesses, donc je vais pas m’attarder la dessus pour vous le redire une fois de plus : Communiquez.
Vous auriez pu progresser bien plus vite si vous m’aviez demandé de l’aide en zéro-g. Vous auriez pu vous coordonner et mettre au point une diversion moins risqué face a Pryat. Vous auriez pu emprisonner Wren dans sa cellule ou meme, pourquoi pas, sceller la prison entière et éviter de la combattre si vous aviez tiré partie des compétences des un des autres. Vous auriez disposé d’une personne voyant dans le noir si ses choix là n’avez pas causé la mort d’un de vos compagnons en ma personne. Et même sans cela vous auriez pu neutraliser Lasabley disant à l’autre de tirer ou en le déstabilisant par vos paroles. A ce sujet , bonne imitation d’enfoiré Lasabley, c'était très réussi.Le capitaine lâcha des yeux les deux humains pour lui lancer ce compliments et profita aussi de la manoeuvre pour s'asseoir plus confortablement.
-Bref, parler c’est la clé. Est-ce que vous avez compris ce que je veux dire ? Le capitaine effaça de son visage son grand sourire pour une mine plus sérieuse mais sans pour autant être fermé ou hostile. Il avait réelement tenté de mettre le doigt sur ce qui lui apparaissait être le point faible de cet exercice et plus généralement, des deux humains dans son groupe. Entre Néro la réservé et Oneye qui refusait de parler de son passé, le capitaine savait très bien qu’il prenait le risque de voir la colère des nouveau se retourner contre lui et empirer la chose mais, si tel devait être la réaction des humains, ces derniers pourraient toujours demander rapidement à reprendre leurs gages. A contrario, le devaronien espérait vraiment arranger les choses et c’est pour ca qu’il avait cité leurs compétentes phare et des “modèles” à suivre au sein d’un microcosme que pouvait être un vaisseau comme le sien. Restait à voir comment sa leçon allait etre prise par ses “élèves”.
Néro
Messages : 308 Date d'inscription : 30/09/2018 Localisation : Lugdunum
La colère commença à redescendre alors que la gêne reprenait sa place doucement, doublée d’une immense fatigue. Pas assez de sucre dans son chocolat, un réveil plus que folklorique et un entraînement qui ne l’était pas moins. Et puis, elle n’était pas habituée à ce que tout le monde la fixe comme ça.
Et si Mugler restait illisible, les regards des autres membres de l’équipage reflétaient autre chose. Pas forcément de la colère, mais quelque chose de plus interne, comme si elle avait raté un truc ou tapé à côté de la plaque. Omnius trouvait pourtant son argumentaire complet, mais pointait cependant du doigt que la manière dont il avait été délivré manquait de retenu et de structuration. Et Néro se sentit plisser légèrement les yeux derrière sa capuche. Peut être en effet, mais tout était un peu sorti “comme ça”, en bloc. Son inexpérience en terme de maîtrise de son ressenti avait du transparaître comme une lumière dans la nuit. Au final, son regard retomba finalement au fond de sa tasse. Quel malaise!
Fort heureusement Oneye la tira de ce moment gênant, détournant subitement l’attention de toute l’équipe vers lui alors qu’il prenait la parole. Et la mécanicienne suivit d’ailleurs le mouvement, se demandant sincèrement ce que le guerrier avait pu penser des derniers évènements. Et là, les choses devinrent un peu étrange. Déjà parce qu'il arborait un étrange sourire, qui semblait être à son attention, dont elle ne comprit pas totalement le sens. Ensuite, parce que même s’il convergeait vers les mêmes idées qu’elle avait exposé précédemment, il les énonçait avec un calme certain. Un calme et une rigueur qui dénotait par rapport à son comportement “classique”, même s’il restait rentre dedans.
C’était comme s’ils avaient inversé les rôles. Oneye le réfléchit et Néro la hargneuse. Est ce que la rage sourde du mandalorien avait réussi à la contaminer bien plus profond qu’elle l’aurait cru?
Néro le savait, elle avait tendance à s’inspirer des gens, à les imiter pour se construire, pour savoir comment réagir. Notamment parce que sa personnalité était loin d’être complète et affirmée, très loin. La faute à son amnésie qui la privait de toute l’éducation qu’elle aurait pu, avait dû recevoir jadis, dans son enfance et de l’expérience qui allait avec. La faute aussi à la présence encombrante mais parfois salvatrice d’Omnius, et qui rendait les discussions avec d’autres parfois complexes.
Elle s’était déjà rendue compte que l’IA reproduisait certain de ses traits de caractères, de ses schémas de réflexions. Et à l’inverse, la jeune femme se sentait parfois agir mécaniquement, se portant plus sur l’analyse que sur le vécu directe. Après tout, comme ils vivaient ensemble (par la force des choses), ce genre de phénomène était assez évident à concevoir. Et jusqu’ici, il était le seul avec qui elle parlait vraiment. Ils apprenaient l’univers ensemble après tout. Et bien évidemment, elle avait choisi de ne pas traiter la question de jusqu’où allait la démarcation entre leur deux “personnalités”.
Concernant les autres humains, elle se rendit compte qu’elle n’avait pas forcément “imprimé” le comportement des autres gens qu’elle avait croisé. Il fallait le dire, mis a part Shiri la danseuse, elle avait fuit toute forme de contact. Inconsciemment sans doute. Et c’est vrai que ces longs mois passés à faire la plonge ressemblait plus à de la stagnation. Niveau personnel en tout cas. Pour le reste, elle avait tellement de retard à rattraper qu’apprendre et comprendre ce monde avait aspiré toute son énergie. Sans compter son rôle de prof auprès de l’IA.
Aussi il était surprenant de voir que le fier et vaillant Oneye avait pu se frayer un chemin dans les méandres de son cerveau. Il ne se connaissait que depuis quelques semaines, n’avaient pour le moment par grand chose en commun et ils s’opposaient aussi sur pas mal de sujets. La soirée au dissi’dance avait au final débloqué légèrement les choses, ainsi que la fixette d’Omnius à vouloir comprendre un autre type de personnalité que la sienne. Du coup, elle s’était beaucoup interrogée sur lui. Et même s’il s’évertuait maintenant à lui claquer la porte au nez, elle avait absorbé plus qu’elle ne l’aurait cru de son comportement. Néro l’éponge. Était-ce un mal cependant? Question sans réponse pour le moment.
La jeune femme fixa donc Oneye, décidant de sortir de ses réflexions (qui n’avaient dû durer que quelques secondes au final), pour l’écouter aussi sereinement que possible. Elle failli lâcher un léger rire, qui resta étouffé alors qu’elle prenait une gorgée de chocolat lorsqu’il parla d’elle en tant que éclaireur. Ce terme était assez plaisant à entendre.
Et elle croisa alors enfin son œil lorsqu’il parla de son rôle de protecteur. Entendre ça aurait dû l’agacer. Mais entre les lignes, il y avait ce côté purement factuel, stratégique, qu’il avait décidé d’utiliser pour sa réponse. Il ne parlait pas de Néro, la petite nana récupérée au fond d’un bar, mais du statut qu’elle avait dans l’équipe qu’ils avaient brièvement formé. Omnius émit une satisfaction. D’après lui, c’était le signe que leur équipe n’était peut être pas si morte que ça. Sur le terrain oui, mais elle restait sceptique pour le “en dehors”.
- Et après, j'ai pas fait c'qu'il fallait, essentiellement car je n'souhaitais pas blesser mon équipière, sachant qu'sans elle j'étais perdu, au milieu d'tous les pièges installés ci et là..
Pas de sens caché ici. Mais la tête de Néro s’inclina légèrement alors qu’elle se redressait sur sa chaise. Et lorsque le silence retomba, ce qu’elle avait en tête finit par sortir :
- J..j’pense que t’as fait ce qu’il fallait. Ce qui te semblait juste sur le moment, compte tenu..de tout.
Juste. C’était flou et un peu obscure, mais elle n’avait aucun autre mot qui reflétait le fond de sa pensée. Ils s’en étaient tirés mieux que prévu au final. Parce qu’il avait tenté quelque chose. Et qui aurait pu marcher. Aussi, elle aurait pu éviter de se faire prendre comme une jeune fille en détresse de la sorte. Elle reprit une nouvelle gorgée, plus pour noyer son malaise que par réelle soif et le silence retomba sur la pièce en désordre.
Et l’intégralité de l’équipe se tourna vers Mugler. Cette cohésion de groupe et cette fidélité à leur chef avait de quoi impressionné de l'extérieur. Peut être était ce à cause de cela que les Black Rover avaient une réputation invincible.
-C’est tout à fait exact.
Les sourcils de Néro se relevèrent sous sa capuche. Cette réponse était assez inattendue. Mais la preuve que son analyse était correcte, preuve ultime qu’ils tombaient tous d’accord et...
- Mais, je pense que même avec les meilleurs blaster du monde et les meilleurs protections vous n’auriez pas réussi non plus. Et pourquoi ? Parce que vous ne communiquez pas.
Les yeux de Néro se firent rond comme des billes. Avait-elle bien entendu? Et Omnius qui en rajoutait une couche sous forme de “je te l’avais dit”. Certes, l’IA lui avait cassé les pieds sur ce sujet tout le long de la mission, mais l’entendre jeté aussi simplement lui déclencha une série de léger tremblement dans les mains. Elle mit ça sur le compte de son hypoglycémie mal gérée, mais l'acquiescement général des autres membres de l’équipe avait de quoi refroidir.
Malheureusement pour elle, la sentence retomba de nouveau après le silence. Ils ne communiquaient pas avec l’équipage. Ne pas se mêler, ne pas parler, ne pas écouter, laisser les gens apprendre, et apprendre en retour. Ce surplus d’information lui donna mal à la tête. Et aussi à cause d’un profond sentiment d’injustice. Elle avait la sensation que c’est ce qu’elle essayait de faire, tout le temps. Et puis la coller avec un poulpe grommeleur en salle des machines n’aidait pas. Et...et...et. Elle sentit qu’elle se cherchait des excuses, comme si une part d’elle refusait d’accepter le discours du capitaine pirate.
Et elle n’écouta que partiellement la suite, qui révélait pourtant que Mugler était un fin observateur. Elle se doutait que l'entraînement avait pour vocation de mieux les cerner. Mais cette histoire de communication tournait en boucle dans sa tête, faisant dangereusement écho à l’amitié récemment pulvérisée avec Oneye. Est ce que cela transpirait aux yeux de tous? Est ce que cela avait un rapport au moins? Cette coïncidence était plus que perturbante.
Dans sa tête, Omnius suggéra que son approche n’avait pas été la bonne. Et il était vrai que mis a part Irnyle et Oneye, elle ne parlait pas d’elle. Notamment parce qu’elle avait honte de sa situation. Parce que se sentir en décalage constant, en retard sur tout le monde était difficile à gérer. Omnius revint à la charge avec son traditionnel “tu aurais pu parler de moi”, qui était une autre de ces préoccupations du moment. Elle ne savait pas pourquoi il était autant en confiance sur ce sujet, car elle, elle ne l’était absolument pas. La peur, le malaise, le risque de rejet probable ou qu’elle se fasse disséquer par la médecin en chef, tout ça la tétanisait et empêchait les mots de franchir la barrière de ses lèvres. -Bref, parler c’est la clé. Est-ce que vous avez compris ce que je veux dire ?
Elle sentit à nouveau tous les regards se tourner vers elle et son coéquipier borgne, ce qui la fit s'enfoncer à nouveau dans sa carapace de tissu, les yeux rivées sur sa tasse vide. Ils attendaient apparemment une réponse de leur part, une confirmation tout du moins, mais pour Néro c’était impossible qu’elle aille dans ce sens qui lui semblait tellement inaccessible à ce moment. Omnius, dans sa finesse traditionnelle, lui indiqua que c’était le bon moment pour dire quelque chose. Sans rire. Elle inspira profondément pour calmer les tremblements légers qui agitaient ses mains et ouvrit la bouche, plusieurs fois à la suite, les mots ne voulant pas sortir dans un premier temps. Puis, dans un élan de courage, elle parvint à démarrer une phrase.
- Euh..je..j’ne suis pas vraiment sûre. Comment..est ce que on est sensé faire ça?
La réaction de perplexité fut unanime dans la pièce et Néro leva les mains en l’air pour essayer de poursuivre son raisonnement.
- J’veux dire..parler, certes, mais à propos de quoi? J’ai pas grand chose à dire et je doute fort que ça intéresse vraiment quelqu’un de m'entendre expliquer la structure et le fonctionnement d’un générateur de champ électromagnétique ou l’intérieur d’une machine à café…
Pryat leva légèrement la main dans un grognement qui signifiait probablement que lui si. Bien évidemment, qui d’autre. Mais ce geste eut l’avantage de faire redescendre un peu la pression qui menaçait de faire exploser la poitrine de la jeune femme. Triss prit alors la parole.
- Y’a plein de sujet de discussions. Les films, les livres, t’as bien des passions non? Une histoire? Genre des trucs un peu fun à raconter autour d’un café non?
Et la, la honte de Néro refit surface, et elle se sentit se recroqueviller sur elle-même. La blonde venait de mettre le doigt sur une des causes de son soucis d’intégration. Mis à part bricoler des trucs, elle n'avait pas de passion, pas de culture sur aucun sujet. Et pas de truc à raconter sur sa vie. En réponse, Néro secoua légèrement la tête dans une négation peu affirmée, noyée dans son malaise profond.
- Dis leur Néro.
La mécanicienne releva légèrement la tête vers la médecin en chef qui lui offrait ici une étrange opportunité, la fixant derrière sa visière lisse les bras toujours croisés. Elle adressa un léger regard à Oneye, cherchant probablement à absorber un peu de sa force pour que les mots lui reviennent tandis que l’IA dans son cerveau proposait environs une centaine de formulation possible.
- Euh...je...bon. J’ai pas vraiment d’histoire en fait.
Lasabley, un air un peu amusé sur le visage, tourna la tête dans sa direction après avoir saisi des barres protéinées encore présente sur la table.
- T’as vécu dans une grotte? Ou dans un couvent… ce qui expliquerait pas mal de chose en fait…
Néro lui retourna un sourcil interrogateur.
- Un couvent? Qu’est ce…*elle secoua la tête pour se reconcentrer* En fait, j’ai atterri sur Roon y’a environ 7 mois. Et mon dernier souvenir date de...deux, trois jours avant, lorsque je me suis réveillée dans une capsule de survie au fin fond de l’espace… J’me souviens de rien d’avant ça.
Dans un geste témoignant de sa nervosité, elle rabattit une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. Le silence se fit, coupé par une remarque de Lasabley. - Ca explique pas mal de chose en effet…comme pour le HuttBall. Mais comment t’as fait pour survivre? Et pourquoi tu l’as pas dit avant? genre, c’est le genre d’histoire à raconter ça!
- J’men suis sortie avec beaucoup de chance et en posant des questions. J’ai vite arrêté par la suite, mes interlocuteurs préféraient se foutre de ma gueule plutôt que me répondre…. Irnyle sait. Oneye sait aussi. Après, c’est pas un truc avec lequel je suis...hmm, à l’aise… voilà.
Mugler la fixait étrangement, pas complètement surpris néanmoins. La seringue avait dû lui en toucher deux mots. Et sentant que d’autres membres risquaient de revenir avec d’autres questions, elle se renfonça sur sa chaise et préféra regarder ses pieds, espérant couper leurs interrogations par cette mise en retrait.
Mugler, qui machônnait aussi une barre de céréale fit un mouvement léger de la tête, apparemment satisfait de cette ébauche de discussion.
- Une sacrée histoire Néro. Qui soulève pas mal de question, j’espère que tu le comprend. Notamment sur ce truc que t’as sur l’oreille là, sur cette histoire ce capsule...
Le corps de Néro se rigidifia tandis qu’Omnius criait victoire. Mais au lieu de se lancer dans un nouvel interrogatoire à son encontre, le capitaine reporta son attention sur Oneye, sous la déception du même Omnius.
- Et toi Oneye? Un truc à partager avec nous?
A ce moment, Néro était a peu près sûre qu’il allait envoyer les autres se faire voire, son passé semblant être un sanctuaire dont lui seul avait la clé. Néro tenta de capter son regard, la mine néanmoins un peu désoléede l’avoir mis dans cette galère.
Blad Oneye
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MJ Fiches | Pirate
Mer 24 Juil - 10:56
Zax Mugler en rajouta une couche. Notre problème, à Néro et moi, était donc la communication. On pouvait au moins affirmer que le capitaine pirate avait vu juste... Mais il n'y avait pas que lui, et c'était le plus gênant, car tous les autres Black Rovers agitaient la tête en signe d'approbation. Cette bande de chiens galeux se transformait soudainement en groupe de soutien psychologique, digne des plus beaux clichés existants. Les chaises disposées en cercle, les boissons chaudes au centre... Sans oublier le grand gourou, évidemment, qui distribuait du temps de parole tout en roulant des mécaniques comme pas possible. Décidément, tout le monde voulait devenir mon psy en ce moment !
Néro avait tenté d'amoindrir ma responsabilité dans notre échec juste avant que le Diable ne reprenne la parole. Elle estimait que je ne pouvais pas faire grand-chose de plus. Or, je savais qu'elle se trompait. Avant, j'aurais été capable de régler cette situation épineuse en un clin d’œil. Par conséquent, il fallait absolument que je reprenne l'entraînement, afin de retrouver mon niveau d'antan. Un implant oculaire pourrait déjà mettre fin à mon principal handicap. Mais cela coûtait cher, et j'étais loin de rouler sur l'or. D'ailleurs, j'avais déjà pour projet d'acquérir un vaisseau, une autre affaire relativement onéreuse, en principe. Peut-être devrais-je repousser mes ambitions, les remettre à plus tard, à un moment plus propice. Alors comment extraire Abequa de Roon? Se cacher éternellement n'était bien entendu pas envisageable, surtout que les traqueurs du clan Demeci étaient déjà certainement sur ses traces.
Le capitaine poursuivit sa liste d'axes d'amélioration. Visiblement, il souhaitait nous voir prochainement mieux intégrer le groupe que constituait son équipage. Je papotais déjà avec Lasabley, un peu, sur le sport. Il ne fallait pas me demander la lune, non plus. En prime, c'était pas comme si certains des Rovers m'avaient accueilli avec des colliers de fleurs... Irnyle, par exemple, de par son allergie viscérale (compréhensible, certes) aux Mandaloriens déchus. Triss, elle, s'était contentée de continuer son train-train quotidien, m'ignorant totalement jusqu'ici. Quant à Bullupupish et Pryat, je commençais seulement à m'habituer à leur présence à bord. Bien sûr, n'étant pas moi-même un être très sociable, j'avais ma part de responsabilité également.
Bref, tout était sûrement arrivé trop vite pour moi. Changement de vie, dépression, renouveau d'un semblant de vie sociale, nouvelle carrière, meurtres par profit, rencontre avec ma nièce... En y réfléchissant, ma petite vie insignifiante était franchement mouvementée. Je n'irai pas jusqu'à dire que les squats de Nar Shaddaa commençaient à me manquer, néanmoins le rythme était assurément plus facile à suivre, à l'époque. Quelques semaines seulement me séparaient de ce temps là, pourtant il me semblait bien lointain à présent. Sans doute parce que faire machine arrière était quasiment impossible.
Tout à coup, tous les yeux se rivèrent avec insistance sur Néro et moi. Le chef de la meute venait de nous poser une question. Avais-je compris les attentes du Diable? Oui, mais je ne savais pas si j'étais vraiment capable de les satisfaire sur une durée raisonnable. Cela ne me coûtait rien d'essayer, au moins. Par contre, pour ce qui était de mon lien avec Néro... J'avais récemment brisé notre amitié afin de la préserver de mon instabilité. Mes rêves de liberté, mes projets fous d'hommes libres, voguant dans l'espace selon leurs propres lois, tout ça était probablement utopique, irréaliste. Pourtant je ne pouvais m'empêcher d'y réfléchir, comme si c'était la seule échappatoire envisageable à cet univers répugnant.
Alors que devais-je faire? M'excuser? Poser mon regard de cyclope sur sa capuche et tenter de nouer le contact avec ses yeux sombres? Étais-je capable de lui adresser la parole sans lui faire de mal, volontairement ou non d'ailleurs? Avions-nous la moindre chance d'un avenir commun? Voilà un lot de questions auxquelles seule la Force pouvait répondre. Et je n'étais ni Jedi ni sorcier. Je n'étais qu'un ancien Mandalorien, vétéran de la Garde Républicaine, condamné à voyager en compagnie de criminels pour espérer survivre encore quelques années dans cette galaxie. Que faire d'autre, de toutes façons? Pendant que je réfléchissais à ça, la réunion d'SOS Amitié se poursuivait. Chacun y allait de son grain de sel, à peu de chose près.
La belle Triss, justement surnommée la Bombe, suggéra à Néro de s'intéresser aux livres, aux films et aux légendes populaires de ce monde. Je ne pus m'empêcher de sourire face à cette suggestion. Sur Roon, nous avions regardé un film ensemble, à l'holo-théâtre. Ce fût un bon moment, le meilleur passé tous les deux certainement. A ce moment là, je me suis senti comme avec Jen. Le temps s'était arrêté pour nous accorder une trêve, loin des problèmes et de la violence. Mais une trêve a toujours un début et une fin. Finalement, n'était-ce pas ça le vrai bonheur? Des parenthèses, ici et là, entre deux tempêtes... Puis il fallait y retourner, se confronter aux tracas de la vie, se prendre des rafales d'ennuis en pleine face, jusqu'à ce que le vent se calme.
"J’me souviens de rien d’avant ça."
La petite brune avait décidé d'avouer à l'assemblée son amnésie. Je n'étais ainsi plus un gardien du secret. Tant mieux, cela lui permettrait sûrement de se rapprocher d'autres personnes, laissant de côté le souvenir de notre amitié chaotique, au profit de liens plus sains, en théorie du moins. Mon œil bleu fit le tour de la pièce, tandis que Néro achevait ses courtes explications. Je dévisageai chaque membre de cet équipage de flibustiers. Ici, ils me paraissaient tous chargés d'histoires. Le plus captivant restait Mugler, évidemment. Je devinais que son passé devait être riche en enseignements. Il savait comment créer une famille comme celle-ci, il connaissait toutes les embûches à gravir, les sacrifices nécessaires à la survie d'un groupe hors-la-loi. Je ne pouvais donc pas quitter les Rovers sans en apprendre plus.
"Et toi Oneye? Un truc à partager avec nous?"
Le silence s'installa après cette énième question. Mon regard revint doucement sur Néro, parce qu'elle demeurait la gardienne de mes secrets, malgré tout. Les Black Rovers n'avaient pas gagné ma confiance, alors que elle, si. Notre lien s'était subitement cassé, mais cela ne changeait rien, au fond. Elle savait qui j'étais, dans les grandes lignes, et à moins que son implant cérébral lui permette d'effacer des éléments précis de sa mémoire...
"Que dire..."
Murmurai-je tout bas. Puis mon œil s'orienta sur Zax Mugler, un des plus dangereux pirates de cette galaxie. Ma voix redevint plus claire, plus forte aussi, et je pus m'adresser distinctement à l'ensemble des criminels de la pièce :
"Il y a quelques années d'ça, j'mettais les gens comme vous, ou plutôt... Comme nous, en prison. Puis ma vie a basculé, détruite par des forces qu'aucun être ne peut combattre seul. Aujourd'hui, je n'cherche pas la vengeance, juste une meute à laquelle me greffer, pour survivre, le temps d'pouvoir m'payer mon propre vaisseau... Et un œil. Alors je sais, j'suis pas facile à vivre, j'peux même me montrer très con par moment, mais c'est comme ça. Vous voulez que j'cause plus? C'est pas dans mon contrat, mais j'peux faire une effort. Vous l'aurez voulu, v'nez pas vous plaindre après par contre..."
J'en avais bien assez dit pour éclaircir mes intentions. Le fait d'évoquer mon passé policier était risqué, cependant c'était une preuve que je lâchais un peu de lest quant à la confiance que j'étais capable d'accorder. Après ça, j'espérais harponner Néro avant qu'elle ne disparaisse dans sa cabine ou dans les tréfonds du Black Rover. Il fallait qu'on parle, sérieusement.