L'après-midi finissait tranquillement au « Turbo Lum » (car c'est ainsi que se prénommait l'établissement « respectable » dans lequel Néro avait échoué) et il n'était peuplé que de quelques clients captivés par les informations qui défilaient sur les écrans de la salle. Néro travaillait dans l'arrière boutique sur l'une des machines à café qui avait tendance à perdre plus d'eau qu'elle n'en servait. Armée de son scotch, elle renforçait patiemment les tuyaux, écoutant le babillage continu d'Omnius qui commentait l'état crasseux de la machine assez représentatif de l'état du lieu.
Depuis son arrivée, il y'a quelques mois, Néro avait su montrer son utilité au patron du bar, un humain un peu bedonnant du nom de Blarnak (Blarnak l'arnaque pour les intimes). Elle avait en effet retapé pas mal de chose, dont les fameux écrans, dont les faisceaux désalignés fournissaient une image bruitée et « dégueulasses » aux dires des habitués.
Cela lui avait valu un petit succès, notamment lors des diffusions des événements sportifs, qui avait attirés plus de monde dans le bar, l’image étant désormais nette et sans coupure.

Néro s’était aussi bien adaptée à Omnius désormais (et inversement). Le premier mois avait été très difficile, Omnius ayant de grosses lacunes au niveau du langage et par conséquent au niveau de sa compréhension. Néro avait prit son mal en patience et s’était improvisée prof de basic afin de lui apprendre les bases de la grammaire et de l’orthographe (du mieux qu’elle le pouvait), mais aussi afin de lui apprendre la signification des mots et améliorer progressivement son vocabulaire. Ce travail de longue haleine lui avait d’ailleurs valu de nombreux regards noirs de son patron, la prenant peut être pour une attardée à parler dans son coin. Fort heureusement l’holonet était là, et ils avaient passés de longues et nombreuses soirées à suivre des cours ou lire des livres afin de permettre une meilleure compréhension entre les deux êtres. Cette période avait d’ailleurs tissé un lien assez fort entre les deux.
Néro avait tenté plusieurs fois d'aborder la question de la présence de l’IA dans sa tête, mais, si dans un premier temps Omnius ne comprenait pas le sens de la question, il s’avéra qu’il n’avait pas vraiment de réponse à donner à la jeune femme.

Après ces mois de galère, l’IA maîtrisait les bases de la communication et commençait à s’attaquer à des sujets plus complexes. A commencé par des sujets plus concrets, comme la mécanique, accompagnant Néro dans ses diagnostics et profitant de "l'expertise" de la jeune femme, comme ici, sur la machine à café.

L'inspection de Néro avait conclu que si la machine était détartrée plus souvent et frappée moins souvent, ce genre de fuite ne se produirait plus. Mais Blarnak n'était pas un calme et avait tendance à martyriser son équipement lorsqu'ils montraient de léger dysfonctionnement. Cela s'était un peu calmé depuis l'arrivée de Néro, le gérant lui refilant assez facilement la tâche.

Elle coupa délicatement le morceau de scotch et referma la machine. Afin de tester les résultats de son travail, elle remplit la machine d'eau et de grains et se fit couler un café. Elle était en train d'ajouter environ huit sucres dans la tasse quand elle constata l'heure. Presque dix-sept heures, Shiri ne devrait pas tarder à arriver.

Shiri était la serveuse/danseuse du bar, chargée d'animer les soirées. C'était une twi'lek, qui était assez sympathique envers Néro, l'abreuvant de ses histoires de cœurs et des derniers potins en cours. Si Néro ne comprenait pas tout, cela avait l'avantage d'attiser la curiosité d'Omnius et de les lancer sur de grands débats une fois sa chambre regagnée.
Néro posa sa tasse sur l'une des tables de la cuisine et se saisissant d'une nouvelle tasse, elle prépara une boisson légèrement chocolatée appelée Cappuccino dont la danseuse raffolait. C'était une sorte de rituel, à 17 heures, Shiri s'asseyait au bar en sirotant son café tout en racontant ses histoires. Néro était bon public alors elle s'asseyait avec elle, prenant une pause de quelques minutes pour écouter. Parfois, Néro avait du mal à suivre à la fois les histoires de la fille et les réactions interrogatives d'Omnius. De temps en temps, Shiri demandait son avis à Néro sur les décisions à prendre ou sur les actions qu'elle avait faites et la mécanicienne devait son salut aux interventions de l'IA, lui fournissant quelques données statistiques issues des analyses de toutes les discussions (ainsi que quelques recherches) ayant eu lieu dans le bar. (“ 67% pour que cette action ne donne pas le résultat souhaité”)
Dans ces moments, Néro se sentait un peu mal, réalisant que l'IA avait plus de facilité à comprendre les comportements humanoïdes qu'elle, rien qu’en utilisant des données statistiques...

Shiri pointa le bout de son nez dans le bar à l'heure dite, récoltant quelques sifflements des habitués assez heureux de la voir débarquer. Elle répondit par un sourire gentil et vint s'installer au bar tandis que Néro lui tendait sa tasse.

- Merci Néro !  Haaa, cela fait du bien de se poser deux minutes, j'ai pas arrêté de courir aujourd'hui !

Elle goûta sa boisson tandis que Néro récupérait sa propre tasse et y ajouta une paille avant de venir s'installer à côté d'elle.
- Tu as changé la recette du Cappuccino ? Il goûte moins dégueulasse que d'habitude...
- J'ai nettoyé la machine.
- Tu sais vraiment tout faire Néro ! Tiens, tu te souviens de Billy R'atchi, le mec qui essayait de me brancher la dernière fois ?
Néro hocha la tête, même si elle n'était pas sûre de voir qui était réellement ce gars.
- Bien finalement, j'ai accepté de l'accompagner à son espèce de Gala donné par sa compagnie ce midi. C'était long mais assez sympa, jusqu'à ce qu'il essaie de me présenter à ses parents ! Genre le mec, je le croise deux fois, je dis oui parce qu'il est un peu mignon et là, paf, directement il me présente à ses parents !
- Et ? Fit Néro, invitant la twi'lek à poursuivre
- Et ? On est même pas dans une relation ! Ça se fait pas ! Après je comprend qu'il veuille essayer de montrer à ses parents qu'il fréquente quelqu'un mais je ne savais plus où me mettre. Son père était en train de me dévisager salement alors que sa mère posait des questions sur depuis quand on se fréquentait ! C'était super gênant, j'avais juste envie de lui mettre une claque devant tout le monde pour qu'il se calme !
- Tu aurais du le faire. (Omnius était parfaitement d'accord avec elle).
Shiri rit en finissant sa tête.
- Tout est si simple avec toi Néro.
Un silence confortable s'installa tandis que Néro finissait de siroter son sucre liquide.
- Tu vas le revoir ?
- Oui. Non. Je sais pas trop. J'ai vraiment pas apprécié qu'il m'utilise comme ça, sans m'en parler. Je veux bien jouer la comédie, mais faut me prévenir un minimum.
Shiri reposa sa tasse sur le bar.
- Bon, je vais me préparer, à tout de suite !
Elle fit un clin d’œil à Néro avant de disparaître dans le petit cagibi qui servait de vestiaire à l'arrière du bar. L'IA revint à la charge à ce moment.
- Hmm… non, je ne sais pas pourquoi les parents posent problèmes… je lui demanderai peut être oui….Un Gala c'est une sorte de réunion où des personnes importantes sont conviées, pour.... heu se rencontrer, discuter et manger des petits fours. …. Non, j'en ai jamais fait, donc je suppose que ça doit se passer comme ça. ...Je sais pas si ça sert à quelques choses non....En faire un pour rencontrer des gens ? Quelle idée ! Ouais.. ouais, je vois ce que tu veux dire, mais faut se faire inviter dans ce genre de truc...il faudrait...
- Néro ! Arrêtes de marmonner et viens plutôt m'aider à lancer le four !
Néro leva les yeux vers Cristo, le cuisinier du bar, qu'elle n'avait pas vu arriver. Ils entretenaient une relation un peu difficile, Néro n'ayant aucun goût en matière de cuisine. Et n'arrivant pas à arracher de commentaires sur ses compétences culinaires, Cristo était souvent un peu agressif avec elle. Depuis il passait son temps à lui parler sèchement et à abaisser la capuche de Néro, ce qui l'agaçait profondément.
Par contre, il avait conscience de dépendre un peu d'elle, Néro ayant réparé son matériel plus d'une fois et étant la seule à réussir à allumer le four vieillissant du premier coup.
Néro posa les deux tasses dans l'évier et passa dans la cuisine. Mécaniquement, elle ouvrit les vannes de l'arrivée de gaz (Cristo avait horreur des fours électrique) et surveilla la montée en pression. Elle se dit d'ailleurs qu'un jour, il serait pertinent qu'elle aille contrôler les conduites tant le débit était instable. La pression refusant de monter, Néro tapa d’abord sur le cadran puis, se saisissant d’une clé à molette, elle tapa légèrement sur le tuyau puis un peu sur le côté du four. La pression se mit alors à augmenter, atteignant le niveau optimal pour l’allumage du four. Néro attrapa alors l'électro-briquet, fit une flamme et l'approcha de l'arrivée de gaz. Une belle flamme apparut déclenchant un soupir satisfait de Cristo. Il marmonna un bref merci et se dirigea vers la chambre froide pour en sortir les ingrédients du soir.
- Tu as pu jeter un œil au frigo ?
- Pas encore, je le fais demain.
- ...ok
Décidément, tout tombait en rade dans ce bar. Néro regarda l'heure 17h30. Plus que cinq heures de service. Shiri choisi ce moment pour réapparaître et vint embrasser chaleureusement le cuistot. Blarnak fit alors son entrée pour son traditionnel discours de « motivation ».
- Bon allez les jeunes ! On oublie pas, on sourit et on est efficace, c'est meilleur pour le pourboire ! Allez on s'active !

Néro ne se sentait pas vraiment concernée par ses paroles puisqu'elle était généralement cantonnée à la plonge. Elle aidait parfois au service, dans l'heure de pointe, essayant d'afficher un semblant de sourire par sympathie pour le client. Ces quelques contacts avec la population de Roon ne lui avait pas permis d'identifier d'équipages pertinents. Les gens venant généralement ici pour « se bourrer un peu la gueule » et manger un morceau au rythme de blague crasseuse.
Néro prit sa place en cuisine, sortant une première pile d'assiette du placard, alors que le bar se remplissait et que Blarnak prenait les premières commandes des habitués.
D'ici quelques heures, la salle se remplirait et elle devrait alors gérer le flux de vaisselles sales. Cela n'était pas forcement complexe, la nettoyeuse vapeur étant le premier truc qu'elle avait réparé (et qui lui facilitait grandement la tâche), mais la proximité de Cristo limitait ses interactions avec Omnius, le cuistot ayant tendance à la réprimander désagréablement (« tu veux pas fermer ta gueule Néro ! Je dois me concentrer ! ») dès qu'elle tentait de lui répondre. Cela n’empêchait pas Omnius de continuer son éternel babillage, Néro lui répondant par phrase courte (et à voix très basse), suivant les raisonnements dans lesquels l'IA s'empêtrait afin de lui répondre plus tard, quand ils seraient rentrés.
Les heures passèrent assez vite sans encombre, malgré l'arrivée d'un équipage de cargo qui remplit la salle assez rapidement.
Vers vingt deux-heures, la cuisine fermait et seuls quelques « amuses gueules » (des chips et des trucs à grignoter) étaient servis. Shiri pouvait souffler un peu à ce moment et c'est généralement là qu'elle commençait à danser pour distraire les clients. L’établissement fermait vers une heure du matin, mais Néro finissait vers 22h30/23 heures, commençant plus tôt pour nettoyer la salle.
Néro sortit la dernière fournée d'assiette de la nettoyeuse pour la rangea dans le placard après l'avoir séchée. Elle posa son torchon et son tablier sur le plan de travail (propre) et s'approcha de Blarnak.
- J'ai fini de mon côté.
- Bien, on a fait une bonne soirée.
- Faudra que je regarde le frigo demain, y'a des livraisons de prévues ?
Blarnak regarda son datapad.
- Vers 13 heures. Ça sera prêt ?
- Ça sera prêt.
- Très bien. Bonne soirée Néro.
Néro lui fit un petit salut de la main et se dirigea vers le cagibi pour récupérer ses affaires. En ressortant, elle lâcha un léger « Bonne soirée » à Cristo qui ne répondit pas (comme à son habitude) et après avoir salué d'un signe de main la tw'ilek, elle rentra chez elle.
Par chance, Blarnak lui avait trouvé une chambre, au dernier étage d'un immeuble en contenant six, à dix minutes du bar. Aménagé très chichement, son « appartement » contenait une salle de bain et un coin cuisine plus que rudimentaire. La jeune femme s'était accommodée de l'espace en ajoutant un ordinateur, un bureau pour bricoler et un petit lit suffisant pour sa taille dans l’unique pièce.
Néro parcourra le trajet rapidement, tête baissée pour ne pas attirer les regards des gens qui zonaient et monta dans sa chambre. Elle s’était faites importuner quelques fois, mais le bip caractéristique de la désapprobation d’Omnius lui avait fait sentir que s’engager dans une discussion avec ceux là ne mènerait à rien (“probabilité de réussite de discussion 13%”). Et puis Néro n’avait pas vraiment envie de s'engager dans une quelconque discussions avec eux.
Elle ferma le verrou et prit une douche rapide pour chasser les odeurs de cuisine désagréables en conversant avec Omnius et se miten pyjama (un short et un t shirt un peu grand pour elle offert par Shiri).
- Oui, Cristo avait l'air de mauvaise humeur, mais j'y peux rien...héhé, Non, quand même pas… c’est plus un… égoïste qu’un connard, je ne sais pas si tu saisis la nuance...non...c’est un peu plus complexe que cela...ouais...non...franchement un cargo, ça me semble compliqué...Ord Mantell ? Si tu veux on peut regarder où ça se trouve...
Néro alluma son pc et s'installa confortablement en tailleur dans son fauteuil, se versant un bol de céréale (sucrée) avec du lait sucré, dans lequel elle ajouta un peu de sucre saveur vanille. Grignotant la préparation, elle entama ses recherches.
- Bordure médiane …présence du Soleil Noir. Mais si, le soleil noir, on avait déjà regardé. Oui c'est ça... euh..ouais, ça a pas l'air mieux qu'ici...

Généralement, Néro traînait sur l'holonet au grès de ses sujets de discussions avec Omnius (dont le débit de parole donnait des conversations assez décousues). Dans le dernier mois, la curiosité d’Omnius sur n’importe quel sujet s’était dupliquée. Il l’avait interrogée sur l'attrait de Shiri sur les hommes (sans que des réponses pertinentes ne soient réellement trouvée), les différences anatomiques entre les différentes espèces humanoïdes observées dans le bar (Néro se dit que la “beauté” de Shiri pouvait provenir de là), sur l'argent et sa valeur, sur des concepts plus complexes comme la cupidité ou la beauté ainsi que sur la compréhension des phénomènes thermiques et mécaniques, pour faciliter la réparation du matériel du bar. Néro erra encore une bonne demi-heure sur le net, regardant plus précisément la réparation des systèmes frigorifiques, chargeant Omnius de tout retenir.
- Bon, il est l'heure de dormir.
Néro posa son bol dans l’évier et partit s'allonger sur le lit, s'enroulant dans les deux couettes moelleuses qu'elle s'était achetées.
- Bonne nuit.
Néro ferma les yeux et s'endormit assez rapidement, Omnius continuant de processer toutes les informations acquises dans la journée.

Néro était arrivée de bonne heure au Turbo Lum. Tenter de remettre d’aplomb la chambre froide serait un peu long en raison de la taille de l’engin. Omnius avait retenu toutes les informations lues la veille sur ce sujet, par conséquent, Néro savait parfaitement comment s’y prendre pour détecter les zones dysfonctionnelles. Si elle avait de la chance, les problèmes ne se situeraient qu’au niveau des joints et des vannes. Si elle en avait moins, cela toucherait le compresseur…

Après inspection, à l’aide de détecteurs électroniques et autres produits fluorescents, Néro pouvait considérer qu’elle avait de la chance. De nombreux joints étaient morts et généraient de multiples micro-fuites dans l’habitacle. Omnius et elle se demandaient d’ailleurs comment la nourriture n’avaient pas été contaminées d’ailleurs… Armée de son rouleau de scotch et d’une clé à écrou, elle rejointa l’ensemble des raccords et resserra les connections avec les vannes.
Omnius continuait son babillage incessant. Par chance, comme elle était seule dans l’établissement, elle pouvait lui répondre sans crainte.

- Ca tiendra le temps que ça tiendra. Mais il faudra qu’on regarde de plus près le compresseur. Si il nous lâche, sans pièces de rechanges, on arrivera pas à le réparer. Oui. Mais tu sais comme il est prêt de ses sous...et je pense que ça coûte cher. Non...c’est une éventualité à prendre en compte oui. Non. Oui c’est sûr…

Elle sortait à peine de la chambre froide quand le livreur sonna, réceptionné par Blarnak, qui comme à son habitude préférait vérifier en main propre que les quantités de vivre étaient les bonnes. Elle lui fit un signe de tête pour lui signaler que tout était bon de son côté.

Elle pouvait enfin passer au nettoyage de la salle. Les après-midi se passait généralement sans encombre. Le Turbo Lum n’ouvrait vraiment qu’en fin d’après-midi et n’avait que sa pleine activité en soirée. C’est donc au son des informations que Néro finissait de ranger et nettoyer l’établissement, sous les commentaires interrogatifs de son IA, qui essayait de raccrocher les wagons concernant les nouvelles politiques et locales.

Les informations n’étaient d’ailleurs pas palpitantes. Une légère recrudescence d’agressions liées aux derniers événements sportifs étaient à signaler. La jeune femme n’avait pas spécialement vue de différence par rapport aux autres soirs. Omnius, lui, se surprenait de la nature violente de cette planète.

- J’en sais rien. Après Roon, c’est pas non plus un paradis. Le paradis, c’est un endroit ...parfait, dans le sens où personne ne s’entretue, pas de bagarre ou de vol. Non, c’est une image. Peut être quelque part, mais pas ici. je sais pas, ils doivent, étudier...s’amuser...se divertir...

Omnius aborda le concept d’ennui. Il avait déjà entendu Shiri se plaindre de cela, les soirs sans clientèle. Néro avait des difficultés à le lui expliquer, l’IA ne parvenant pas à saisir comment on pouvait se laisser aller alors qu’il existait plein d’activité digne d'intérêt dans la civilisation. Cela était d’autant plus complexe à comprendre pour lui qu’avec Néro, ils trouvaient toujours quelque chose à faire, à apprendre ou à étudier.

L’après-midi toucha à sa fin où Omnius conclu que certains humains avaient une tendance naturelle à la paresse et parfois aussi à la lamentation (nouveau mot de son vocabulaire). Shiri arriva enfin, lançant par sa présence le début du rush, les clients commençant à affluer après avoir fini leur journée.

La soirée s’avérait d’ailleurs assez agaçante pour la jeune femme. Cristo le cuistot étant d’une humeur exécrable et avait décidé de passer ses nerfs sur elle, plus qu’à son habitude.
Elle réajusta sa capuche sur sa tête une énième fois, maudissant à voix basse, mais assumée les agissements du cuisinier, en adéquation avec les réflexions d’Omnius sur le caractère dépourvu de maturité du jeune homme. Fort heureusement, ce dernier était trop occupé à surveiller la cuisson de ce qu’il appelait nourriture pour répondre à ses insultes.
- Pauvre blaireau…

néro profita du temps de lavage des premières assiettes pour siroter son sucre liquide et observa la salle. De nouveaux vaisseaux avaient atterri dernièrement et de nouvelles têtes avaient fait leur apparition, certaines plus bruyantes et visibles que d’autres. En raison de l’activité du spatio-port, il y avait souvent de nouveaux venus dans le bar. Seul quelques habitués, ayant leur table de prédilection, garantissait une rentrée d’argent minimale.

Au milieu de la salle, Shiri, avenante comme à son habitude, s’occupait d’une nouvelle tablée dont la moitié de l’effectif passait commande tandis que l’autre reluquait allègrement la jeune femme.
Un Bip sec se fit entendre et Néro sortit les assiettes et couverts de la nettoyeuse vapeur, les posants sur un plan de travail à proximité de la cuisinière pour que Cristo, toujours aussi fatiguant, puisse les remplir. Il lui rabaissa d’ailleurs violemment (encore) sa capuche.
- T’es vraiment lourd là…
- Ta gueule et va bosser!

Néro siffla entre ses dents, atteignant un niveau d'énervement rarement atteint (mais relativement peu élevé comparé aux personnes dans le bar, compte tenu de son caractère placide). Omnius avait d’ailleurs évalué qu’une discussion avec Cristo se solderait à 98% par un échec alors la jeune femme préféra s’éloigner plutôt que de se fatiguer.

Shiri revint vers les cuisines avec quelques verres. Néro vint à sa rencontre pour la décharger. La serveuse avait un sourire étrange aux lèvres.
- Hey! J’ai peut être une idée cool pour toi!

Néro leva un sourcil.
- Une idée cool? Cool comment?
- Tu vois le mec violet la-bas?
- Difficile de le rater.
- Son mécano est à l’hosto pour une semaine, il a besoin de quelqu’un pour une mission de quelques jours. Rapidement.

Néro inclina la tête sur le côté. Omnius s'agitait dans sa tête. Elle voyait clairement où la jeune femme voulait en venir.
- Et?
- T’es mécano non? Alors écoute… j’ai une idée d’un nouveau service! Tu rejoins sa mission, l’établissement signe un contrat avec ce mec… de nouveau revenu...et ça sera plus marrant que de faire la plonge…
- Tu penses que Blarnak sera d’accord.
- Je me charge de Blarnak.

Elle laissa les verres entre les mains de Néro et partit d’un pas assuré vers le patron qui préparait des bières vers le bar.
Si elle n’avait pas été redevable à Blarnak, Néro serait directement aller voir le type en question pour lui demander où il fallait qu’elle signe. Omnius émettait de nombreuses onomatopées dans sa tête, heureux de la nouvelle, et retranscrivant parfaitement l’état interne de la jeune femme. Un vaisseau. génial. Enfin!

Néro nettoya distraitement les verres, scrutant du coin de l’œil la conversation entre la twil’ek et le gérant.
- Faites que ça marche. Faites que ça marche.

Elle les vit se diriger vers la table du monsieur violet. Et après une discussion dont elle n’entendit rien, la voix de stentor de Blarnak l’appela.
- Néro. Viens voir …

Néro essaya tant bien que mal de camoufler son début d’excitation et s’avança vers eux.

- Voici Néro, notre mécano.
- Une mécano dans un bar? lança l’un des autres types à la table.
- Fallait bien ça pour retaper cette bicoque… répondit la jeune femme sans se démonter.

Un autre type la dévisagea.
- T’es déjà aller dans un vaisseau?
- Non.
Il rit.
Et tu te dis mécano?
- Ton moteur subluminique est pas différent des compresseurs de la machine à café,  de l’épave qui nous alimente actuellement en courant ou des moto-jets du voisin… C’est juste une question d’échelle… et de matos.

L’assurance de la jeune femme parut surprendre et plaire à la fois. La tablée partit à nouveau dans un rire. Néro leva les yeux vers Blarnak.
- Bon, c’est quoi le deal alors?
- Monsieur… Lasabley a besoin d’un remplaçant pour une mission de quelques jours...ça te tente?

Néro sourit. Omnius s’extasia. La journée était pas si nulle que ça en fin de compte.
- Grave.

Cela faisait déjà trois soirs que je perdais mon temps, accoudé au fameux bar sensé être le fief local des Black Rovers. J'ai eu beau tendre l'oreille, demander quelques renseignements aux personnes que je croisais, rien ne filtrait. Il fallait donc que je me rende à l'évidence : les pirates que je recherchais n'étaient pas venus ici récemment. En tant que voyageurs de l'espace chevronnés (et très probablement sanguinaires), les sbires de Zax Mugler avaient certainement d'autres lieux fétiches où dépenser l'argent de leurs butins. Ce qui n'arrangeait pas mon affaire, évidemment. Malgré tout, ce fait précis me rassurait : cette bande de malfrats n'était pas dénuée d'intelligence, au moins. Le Diable, comme on l'appelait, devait avoir plus d'un tour dans son sac, et c'était une très bonne chose.

La soirée battait son plein, tandis que la cantina se vidait peu à peu, à présent. L'heure de la fermeture approchait, il était par conséquent temps pour moi de rejoindre ma planque miteuse, au coin de la rue. J'avais trouvé, quelques temps plus tôt, un squat tout près d'ici, où quelques drogués et sans-abris se réfugiaient occasionnellement. Rien de bien glorieux, mais je ne comptais pas m'éterniser, et ces personnes en bas de l'échelle sociale me laissaient tranquilles, tant que j'en faisais de même. De toutes façons, aucune d'entre elles n'était capable de me faire du mal, clairement. Même en m'attaquant par surprise (encore faudrait-il trouver une raison à cela, puisque je n'avais rien d'intéressant à voler en ma possession, si ce n'était mon blouson en cuir...), ces gusses mal nourris ne risquaient pas de me faire grand-chose.

Néanmoins, ce soir là, je fus surpris de voir un camé s'approcher de moi, en marchant plus ou moins droit. Le gars avait une barbe complètement hirsute, des fripes délavées par la crasse, et il m'empêchait d'accéder à l'entrée de l'immeuble. Il avait l'air perché, très haut, donc je décidai de ne pas employer la manière forte directement, croisant les bras en attendant qu'il vomisse ce qu'il cherchait à exprimer.


Marmonna-t-il, hoquetant entre deux phrases. Je fronçai le dernier sourcil qui me restait, puis décroisai les bras. Si quelqu'un devait me tomber dessus, autant que je sois prêt à l'accueillir.


Questionnai-je sans attendre, ma voix sombre résonnant dans la ruelle vide mal éclairée. Le clochard haussa les épaules avant de pointer du doigt quelque chose derrière moi. Les mots qu'il essayait de dire ne sortirent jamais, remplacés par un rot peu ragoûtant. Ni une ni deux, je fis volte-face, mes mains placées en garde pour engager le combat. J'avais été trop imprudent ces temps, et cette personne mystérieuse qui me cherchait pouvait être n'importe qui, à vrai dire.


Scanda l'homme de l'autre côté de la rue, caché dans la pénombre nocturne, bien trop éloigné pour que je tente une attaque aux poings depuis ma position. J'exécutai alors les ordres de cet inconnu clairement armé. Seul le canon de son blaster brillait légèrement sous les feux de l'éclairage publique, comme placé là volontairement, histoire d'être vu. La voix grinçante du type laissait entendre qu'il avait déjà un certain âge, plus de 50 ans humains en tout cas.


L'interrogatoire était lancé, et je n'avais pas d'autres choix que d'y répondre relativement docilement.


L'individu armé ricana et remua un peu son blaster, tout en poursuivant cette conversation étrange :



Je laissai à mon interlocuteur quelques secondes de silence, durant lesquelles il pourrait réfléchir à notre échange. Il comprit sans doute que je n'étais pas vraiment une menace, puisqu'il baissa son blaster. Alors que je pensais l'affaire réglée, j'entendis un sifflement derrière moi, avant de ressentir une piqûre dans le creux de ma nuque. L'instant d'après, j'étais étalé par-terre, endormi par une fléchette soporifique, tirée en traître dans mon dos par je ne savais qui. A mon réveil, j'étais recroquevillé dans une caisse scellée, trouée sur les côtés, sans doute du matériel de braconnier. Vu les bruits environnants, je me trouvais assurément à bord d'un vaisseau, en plein vol hyperspatial d'ailleurs. Mon voyage en tant qu'homme libre commençait donc là : dans une cage à fauves, vers une destination inconnue.



Je fus traité comme une bête sauvage jusqu'à notre arrivée dans un spatioport dont j'ignorais tout. En tout cas, vu des petits trous de ma caisse, les lieux ne me parlaient pas. On me trimballa ensuite sur un speeder, jusqu'à un bar de la ville, dont je ne vis même pas clairement la façade. Une fois transporté à l'intérieur, on me déposa aux pieds d'un homme dont je ne voyais rien non plus, à part ses bottes. Visiblement, il avait d'autres personnes à ses côtés, sans doute pour partager sa bière. Étaient-ils les Black Rovers? Mon ravisseur m'avait-il finalement amené jusqu'au Diable en personne? En y réfléchissant, cela avait du sens. L'homme rencontré sur Nar Shaddaa ne pouvait pas encore me faire confiance, alors que je sois un chasseur de primes ou une recrue potentielle, il valait mieux que j'ignore tout du chemin parcouru jusqu'au capitaine pirate. C'était ainsi à ce dernier de décider de mon sort.

La caisse fût enfin ouverte par une main salvatrice, j'en sortis donc en m'étirant de toute ma longueur. La position dans laquelle j'étais bloqué jusque là était devenue franchement insupportable, c'était une grande délivrance que de pouvoir bouger mon corps entièrement de nouveau. Une fois ces étirements faits, je jetai un rapide coup d’œil à mon environnement. Il ne m'en fallait pas bien plus pour comprendre où j'étais : un bistrot moyen bien que moderne, blindé de clients douteux. Mon allure, quant à elle, était assez minable, je baignais dans mon débardeur noir plein de poussière depuis quelques jours, et mes bottes avaient les lacets défaits. Mais il fallait bien que je me fasse connaître malgré cet accoutrement peu soigné, alors je me lançai de vive voix, jouant un rôle que je connaissais que trop bien depuis toutes ces années :


M'exclamai-je ouvertement, de toutes manières tout le monde avait déjà les yeux rivés sur moi... L'homme juste devant correspondait à la description du Capitaine Mugler, c'était un Devaronien violet à l'aspect relativement maléfique. Cependant, les représentants de cette race étaient assez nombreux dans le milieu criminel, je ne devais donc pas tirer de conclusions trop hâtives. J'ignorais si les présentations avaient déjà été faites par mes ravisseurs auprès de ces flibustiers de l'espace, je pris néanmoins la peine de décliner rapidement mon "identité", tout en sortant d'un bond de ma caisse à bestiaux.


A présent, j'étais en bien meilleure posture pour mener la discussion, ou me défendre en cas de besoin. D'ailleurs, je surplombais la plupart des gens face à moi. Même debouts, je ne pense pas que ces types soient aussi massifs que le demi-Fyodoi que j'étais, sauf peut-être ce Devaronien à la peau d'améthyste, justement. Mon unique œil s'était ainsi focalisé sur lui, je sentais bien que c'était avec ce drôle d'alien qu'il fallait que je traite. Et si je me trompais, et bien au moins j'étais arrivé sur un autre monde, probablement plus enclin, celui-ci, à m'offrir la vie dont je rêvais. Je n'avais plus rien à perdre, de toutes manières, et ça se sentait peut-être.

HRP :
Néro : Mollo sur les capacités d'Omnius. Lire la notice ne te permet pas de devenir experte en réparation de chambre froide. Ce n'est pas obligatoire mais peu tu mettre le lien de ton histoire dans ta sacoche mécanique ? Merci
Blad : Pense à mettre le lien de ton historique aussi quelque part.


A défaut d'un cochon, c'est du shaark qu'on lui servit. Poitrine, jarret et bien sur, des ribs, dégoulinant de sauce barbecue . Accompagné bien sur d'une purée de patates  et de deux œufs de geejaw aussi baveux que gras. Et un café. Etrangement meilleur que d'habitude. Le goût habituel  acre et amer du percolateur semblait avoir laisser place à.. De l’arabica ? Pas possible ?! Et la viande ? Allais elle avoir du goût ?
D'un geste vif il perca les œufs et commença à répender le jaune aussi bien sur le blanc que sur le lard. Le goût délicieux du gras se mélangeant avec une nouvelle forme de gras n'avais pas son pareil. Si seulement le patron n'avais pas oublié ses toasts il aurait pu mélanger l'ensemble des formes de gras présente dans son assiette en un seul endroit formant ainsi (pour lui) une quintessence culinaire et un cauchemars pour n'importe quel cardiologue présent.
Semblant réaliser l'oublie et lire dans les pensées du Dévaronien le patron du Turbo Lum et sa délicieuse serveuse s’avancèrent vers lui l'air entendu. S'agissait il d'un miracle ? Le vieux serait il devenu un bon cuisinier ? L'hygiene allait elle etre respecter dans ce bar ? Se rendaient ils compte que si oui, il risquerait bientôt de fermer faute de client ? La majorité des spaciopilotes venaient ici pour avoir un café plus violent qu'un rancor et des plats nourrissant au prix d'une poignée de terre ! Si jamais le bistro se transformait en gastro meme lui allait devoir partir.

-Salut patron. C'est quoi le probleme avec ce caf ? Il est..[]

-On à recruter quelqu'un depuis quelque jour. Shiri me dit qu'elle est doué en mécanique et.. Ben c'est pas faux. Elle à réparé la machine à café, le four et d'autres bricoles ici. Elle est un peu.. J'sent qu'elle à la bougeotte et qu'elle ..

-Elle à touché à ta machine à café ?! Et tu l'as laissé faire ? Mais.. Mais ! Mais c'est pour ca qu'il a plus l'meme goût ! Et les planques ?! Elles les à touché aussi ?
-Oui, j'viens te le dire. Avec le four et d'autres bricoles ..[]

-Mais j’aimais cette couche de gras décennale ! On l'aimais tous ici ! Par la Force ca veux dire que..

Le devaronnien saisi ses couvert et se dépêcha de découper et d’avaler un morceau de son repas. Pas de doute possible. Sans la couche de gras brûlée encore et encore sur les plaques de cuisson, le goût typique du Turbo Lumb s'en était allé, laissant la place au goût naturel du shaark grillé. Un crève cœur pour le coté sentimental du devaronien mais une bonne surprise pour ses papilles et ses vissèrent qui n'allaient pas se battre sang et haut pour digérer ce repas là.


-Bon t'as fini tes conneries ou tu t'en fout de ce que j'ai à te proposer ?

Voyant le patron commencer à s'énerver  Lasabley se forca à laisser de coté ses préoccupations culinaires pour reprendre son rôle de second pendant quelques instants

-Non bien sur. Fait le venir que je voit s'il fera l'affaire.

-C'est une femme. Pas un homme. Une fille même. Alors bas les pattes comprit ? Lança la serveuse au dévaronnien pendant que le patron appelait l’intéressée. La jaugeant du regard le pirate jugea la menace crédible. Les twilek(e)'s étaient connu pour avoir des pratiques culturelles plutot large mais ceux mis hors limites devaient rester hors limites. Sous peine de se retrouver un jour, sans comprendre réellement pourquoi, avec une pique à cheveux dans la gorge. Ou autre part pour les moins chanceux. D'un signe de la tete il signifia donc à la serveuse sa parfaite compréhension de la situation et pu suivre l'échange entre la jeune fille et les autres clients du bar qui eux aussi avaient suivi la conversation. Logiquement et dans le plus pur style de Roon ou les affaires privés sont les affaires de tout le monde le public du bar avait commencé a faire passer son entretient d'embauche à la gamine en la poussant un peu. Elle eu l'intelligence de ne passe laisser démonter et répliquer au tact au tact. Une bonne chose.
Enfin.. Lui il n'y comprenais rien en mécanique. Les choses devaient marcher et quand ca ne marchait pas, soit il leur donnait un grand coup pour les réparer, soit il envoyais ça vers Pryat, qui devait se démerder avec.
Il la dévisagea donc de haut en bas. Petite, avec une serpillière sur la tete et l’équivalent de son poids en vêtement. Des yeux vifs caché au fond de sa capuche et...

Idhé-O, une espece de crapule chasseur de chasseur de prime fit son entrée dans le bar trainant derrière lui une caisse de transport animalier qu'il plaça devant lui comme un trophée avant de l'ouvrir.

-Oh non ca recommence.., lacha il en se détournant de Nero.

Sans s'étonner plus que cela Lasabley regarda la scène qu'il avais déjà vu se dérouler encore et encore. Idhé-O lui ramenais un de ses « chasseurs de prime », allais demander à etre payer ou pire, d'intégrer leur groupe puis Lasabley allais devoir se salir les mains et botter les fesses d'Idhé-O, du « chasseur » et lui dire de ne plus jamais recommencer. Et puis celui la.. Lasalbey le regarda à peine. Encore un pauvre clodo estropié récupéré on-ne-sait-ou.

-"C'est donc là que les Black Rovers s'enfilent de la gnôle jusqu'à plus soif!? Plutôt approprié! Je m'appelle Oneye, je cherche du boulot. De préférence sur un vaisseau sans pavillon, si vous voyez ce que je veux dire..."

Le devaronnien regarda l'énergumène et pensa a ses œufs, juste derriere lui. Il les avait percés, rependu sur son repas et entre la discussion avec le patron et Idhé-O, ils allaient etre froid. Il détestait les œufs froid. Le second des Black Rovers trouvait cela.. Gluant, visqueux et.. Clairement immangeable. Sa seule chance étais d'en finir rapidement pour, au mieux, espérer pouvoir les finir tièdes. S'il se levait et donnais une énième raclée à Idhé-O, il était sur et certain de retourner à sa place et finir son petit déjeuner froid.
Il ne lui restait plus qu'a leur faire comprendre le fond de sa pensée. Avec un soupir de lassitude particulièrement bruyant Lasabley fouilla dans sa tunique et y prit quelques crédits qu'il jeta au clochard et à son ravisseur.

-Allez, tiens Idhé-O. Prend ca et dégage. T'es payé viens plus me faire chier. Et toi Nenoeil désolé pour le dérangement. Aller prend ses pièces, va te payer une douche quelque part et dépense pas tout en gnôle, tu te sent mieux mais les gens donnent moins quand c'est comme ca. Allez, bon vent !

Joignant le geste à la parole le pirate jeta les crédits au visages de deux nouveaux venue avant de se retourner et reprendre sa discussion avec la jeune fille.

- Bon... Sinon t'as déjà tenu une arme jeune fille ?

[réponse HRP : Néro est mécano de base et sait déjà réparer un moteur, comme expliqué dans son RP. Omnius lui permet juste de mémoriser plus vite. Les informations que j'ai mises sur la réparation sont d'ailleurs sur le net, et ne nécessite pas de formation ou de compétence particulière pour être réparé, mis à part du scotch et les outils précisés dans le RP.
Pour rappel : Omnius augmente  légèrement l'acquisition de connaissance de Néro (qui est déjà calée dans la réparation de moteur et d'autres trucs) et permet seulement d'écouter un réseau radio. Je discuterai avec vous plus tard de ce qu'il peut faire en plus (comme empêcher une communication, ou du piratage réseau mais à voir avec vous).
Voili pour l'explication ]



Néro suivait les échanges. Et le manque de goût probable en matière de café de ce M. Lasabley. Malgré le fait qu’elle soit entourée de types aux looks plus patibulaires les uns que les autres, la présence de Shiri ( et sa tendance protectrice), de Blarnak et d’approximativement une petite quinzaine d’autres personnes dans le bar la tranquillisait.
Mais finalement, l’attention n’était pas sur elle, mais sur la négociation, son patron étant sévère sur ce genre de discussion.

Elle fut d’ailleurs rapidement interrompue par l’arrivée d’une énorme caisse à bestiaux. Qui, à sa grande surprise, mais aussi à son grand soulagement, transportait une personne et non une bête immonde.Omnius se questionna sur les raisons de ce mode de déplacement peu conventionnel, remarquant, comme elle, l’air désappointé de Lasabley.

- J’en sais rien. Peut être est-il dangereux…

Néro, constata qu’un des hommes de Lasabley la regardait bizarrement.
- Je me parlais à moi-même.
L’homme retourna à son café en murmurant un “t’es taré”.
Le type de la cage à animal était borgne, grand, plutôt impressionnant, un peu crasseux aussi. Il mentionna les Black Rover, aux sujets desquels ni Omnius, ni Néro n’avaient de connaissances. La jeune femme n’était pas sûre que cela avait réellement de l’importance dans l’instant, elle n’était juste que la mécano après tout. Maintenir le vaisseau en étant de vol serait sans doute sa principale préoccupation. Et peut être bricoler leur machine à café, histoire de….
Omnius par contre émettait énormément de supposition concernant les Black rover. Leur but, leur origine. Ils feraient sans doute des recherches ce soir à leur sujet pour répondre à l’IA.

Néro suivi l’échange, assez insultant, entre Lasabley et le nouvel arrivant qui se présenta comme Oneye. Nom étrangement humoristique compte tenu d’un manque au niveau de son intégrité physique. Omnius ne releva pas la blague et elle devrait sans doute passer de longues minutes à la lui expliquer. Néro se dit d’ailleurs que c’était probablement un pseudonyme. Ou alors des parents très facétieux.

- Bon... Sinon t'as déjà tenu une arme jeune fille ?

Néro se tourna vers Lasabley.

- Euh..non. Sauf si vous considérez qu’une clé à molette en est une...J’ai quelques questions sur la mission. Comme le départ, le retour, où on se retrouve.. l’état du vaisseau. Et l’objectif de la balade.
Elle jeta un regard à Blarnak qui la fixait intensément, désirant probablement reprendre sa discussion avec l’homme violet.

- Pour le reste, c’est avec lui qu’il faut voir par contre...

Omnius lui indiqua qu’il était probable qu’elle se fasse rembarrer. La population du bar ayant tendance à ne pas aimer qu’on vienne mettre le nez dans leurs affaires. Et compte tenu du caractère “ponctuel” de sa présence, il était probable que les Blacks Rovers ne souhaitaient pas que la jeune femme soit autant impliquée dans leurs affaires.
Elle reporta son attention quelques secondes sur Oneye. Qui mis à part lors de son arrivée, n’avait pas encore parlé, ou même répondu à l’insolence de Lasabley.
Néro se mit aussi à penser au matériel qu’elle devrait prendre avec elle. Théoriquement, si il y’avait déjà un mécanicien sur place, ils devaient avoir un atelier équipé. Peut être pas en bon état, mais utilisable néanmoins. Lasabley ne devait cependant pas avoir d’information la dessus. Il avait plus l’air d’un meneur d’homme, pas d’un responsable logistique. Elle verrait bien sur place.

Quelques années plus tôt, j'aurais sans doute mis une dérouillée monumentale à ce type. Il était trop arrogant, et bien trop sûr de lui pour être Zax Mugler, ou du moins l'idée que je m'en faisais. Le peu de perspicacité et de tact dont ce Devaronien faisait preuve, l'établissait probablement comme un excellent porte-flingue, tout au plus. Je devinais selon sa carrure sa grande puissance physique, semblable à ce que fût la mienne avant... Avant. Par conséquent, il aurait été parfaitement stupide (ou plutôt suicidaire) d'engager une confrontation directe, ici. Je n'avais rien à perdre certes, mais je souhaitais tout de même parvenir à mes fins, soit goûter à cette vie sans chichi éthique que promettait la piraterie. Si j'avais dû mourir, cela se serait déjà produit, de toutes façons. Je devais donc tout simplement aborder la situation comme un test, plus ou moins clair et agréable vu les circonstances, mais un test malgré tout.

Lorsque je reçus au visage quelques pièces de la part de mon interlocuteur, je tendis les mains afin de les rattraper, tant bien que mal, avant qu'elles ne tombent au sol. Puis, restant silencieux face aux insultes peu dissimulées lancées à mon égare, je contemplai alors ce maigre butin qui tenait désormais entre mes doigts. Une poignée de crédits, voilà ce que je valais aux yeux de ce crétin dopé à la testostérone. Il ne voyait donc en mon reflet qu'un clochard, handicapé et un peu fêlé sur les bords? Ce constat était désolant. Je laissai alors, malgré moi, la conversation initiale reprendre son cours. Apparemment, cette gamine chétive détenait, elle, toute l'attention du Devaronien à la peau violacée. Je n'écoutais pas vraiment, mais les mots "clé à molette" et "vaisseau" parvinrent jusqu'à mes oreilles. La demoiselle à capuche devait logiquement être mécanicienne, ou en tout cas assez débrouillarde pour se sentir comme telle. J'arrivais à point nommé dans ce cas : les Black Rovers recrutaient des gens dans ce bistro, c'était un fait avéré à présent.

Je pris soudain une grande bouffée d'air, dans l'optique de retrouver tout le contrôle que mes prochaines actions exigeaient. Les pièces obtenues glissèrent dans mes poches vides, puis je m'avançai vers ce pirate prétentieux, le visage suffisamment inexpressif pour ne pas paraître dangereux dans mon approche. Je ponctuais ces quelques pas d'une phrase annoncée plus sobrement que précédemment :


Mon unique œil, bleu pur, se fixa sur l'alien à la botte du Diable, croisant son propre regard. Un petit mètre devait nous séparer, environ, et ma main droite, organique, caressait le bord de la table non loin, où quelques verres fraîchement vidés étaient posés. Enfin, je révélai quelle était mon interrogation, qui n'attendait pas vraiment de réponse à vrai dire, de ma voix rigoureuse et rauque :


Sans attendre, je m'écartai d'un pas du Black Rover, tout en prenant une énième grande inspiration. Puis, je frappai du tranchant de ma main en beskar le plateau de la table placée juste devant moi. Ce meuble était fait essentiellement de bois, il se fendit donc en deux parties relativement distinctes, dans un craquement digne des plus belles coupes bucheronnes. Les verres se fracassèrent eux aussi au sol, évidemment, faisant se lever et beugler quelques individus énervés par la perte soudaine de leurs socles de beuverie. L'un d'entre eux s'approcha d'ailleurs de moi avec virulence, remontant ses manches, visiblement prêt à en découdre. Toutefois, me sachant encore assez diminué côté réflexes pour l'heure, je préférai anticiper l'attaque en plaquant cet ouvrier des docks contre le carrelage souillé des lieux. Mon corps projeté contre le sien m'offrait clairement un avantage, même s'il n'était pas non plus une crevette. Le pauvre bougre se cogna même violemment la tête suite à cette charge qu'il n'attendait pas. Ce premier assaillant étant assommé rapidement, je me redressai au plus vite, pour faire face aux autres, qui voudraient éventuellement "aussi" tester l'impact de ma gauche en acier Mandalorien.

Si Monsieur Bête-à-cornes s'emportait à son tour, il allait sans doute me flanquer une bonne dérouillée. Mais peut-être que cela me laisserait le temps de lui montrer que, tout de même, le clodo que j'étais avait encore de beaux restes malgré les apparences. Néanmoins, ce bandit de l'espace pouvait aussi me surprendre, après tout ce n'était pas forcément dans son intérêt de transformer ce bar en arène de combat chaotique. Et perdre du temps à remporter un affrontement qu'il savait gagné d'avance n'était pas non plus nécessaire à son œuvre, je suppose. C'était à lui de voir, moi j'étais prêt à tout pour intégrer cet équipage pirate, c'était clair à l'heure actuelle. Je n'avais rien d'autre à faire de ma foutue vie, à vrai dire!

Au moins la petite allais droit au but. Lasabley aussi.

- Un YV-260. Modifié bien sur. Bouclier et armement. Quand aux outils, prends les tiens, personne aime voir ses affaires dérangés.

-Pour le reste c'est à voir avec lui part contre.

-Ah, esclave alors.. Surprenant ça. Il n'avait jamais entendu que le Turbo Lum tournais grace a ce type de main d'oeuvre. Et puis la twilek n'avais aucun signe habituel d'esclavagisme. Ni anneau symbolique sur les bras ou les jambes, meme pas une fine chaîne autour du cou.  Enfin, chaque maitre faisait comme bon lui semblait, il n'etait pas la pour juger. Juste recruter.
Ça va compliquer les choses alors... Combien est ce que...

Le devaronien fut à nouveau coupé dans sa phrase par le retour du clochard dans leur conversation. Qu'est ce qui avait bien pu être mal comprit par le vagabond ? « Dégage ou je te fait manger tes dents » aurait il eu un meilleur résultat ? Quoi qu'il en soit il se retourna pour lui faire face. Déja en prévision de ce qu'il allais lui faire. Clochard ou pas, Lasabley n'appréciais que moyennement les insultes racistes. Et ensuite pour réfléchir au « comment » de la chose. Coup de boule ? Ca lui ferais gouter le coté « bête à corne » mais Lasabley n'avait pas envie que la crasse du clochard ne vienne se coller sur son front. Ou alors..
Encore une fois le clochard agit de manière sanguine et surprenante frappant de toute ses forces la table et réusissant l'exploit de la casser net sans faire de même avec ses doigts. Puis il commença à agresser les clients du Turbo Lum excédé par ses agissements.  

- Excusez moi. Je vais régler ça immédiatement. lacha il en se retournant un instant vers le patron, la twilek et la fille.

Lui aussi commençais à en avoir sérieusement marre. Marre de ne pas pouvoir finir sa conversation et marre de ce genre de déchet. C'est à cause de clodo dans le genre que le nom de son équipage se retrouvais mêlé à des histoire abracadabrantesques et devait se taper une sale réputation. Déja qu'avec les frasques personnelles de certains membre d'équipage elle n'etait pas forcement glorieuse alors si on commençais a dire que Lasabley et ses hommes ressemblaient a des clodos et se battait dans les bar.. Hors de question.

Le second se leva alors de sa chaise. Affranchie sur cette dernière, les épaules rentrés et le visage concentré sur son petit-déjeuné le devaronien etais déjà imposant. Debout et passablement désappointé le mot « colosse » avec ses deux metre vingt de hauteur venait immédiatement à l'esprit.
Et cette force s’accompagnait d'une agilité tout aussi impressionnante. Sans laisser le temps au clochard de réagir le dévonien cassa la distance entre eux et l'attrappa par le col, le soulevant de quelques centimètre du sol. Le clochard ne le laissa pas faire et tenta de crocheter la prise du Devaronnien. La dureté de sa main en métal métal surprit le second qui ne lacha pas pour autant.

*Du métal ? Tiens tiens ! Intéressant !*  

Tout en se demandant ce que le clochard pouvais avoir en réserve le colosse le secoua une seule et unique fois avant de le relâcher et le laisser tomber. Si

-T'ES QUI POUR ME PARLER SUR CE TON ET CASSER DES TABLES HEIN ? T'ES QUI ? TU SAIS PAS QU'C'EST PAS BIEN D’ÊTRE INTOLÉRANT COMME ÇA ? HEIN ? HEIN ?! ALORS ÉCOUTE MOI SAC À PUCE ! TU VA COMMENCER PAR T'EXCUSER AUPRÈS DE MOI!PUIS TU VAS T'EXCUSER AUPRÈS DU PATRON ! PUIS TU VA PAYER LES RÉPARATION DE SA PUTAIN DE TABLE ! ET TU VA FAIRE CA BIEN CAR LA, TU M'INSULTE ET T'INSULTE MON ÉQUIPAGE ! CELUI LA LA MEME DONT TU VEUX FAIRE PARTI ! ALORS SI TU VEUX PAS QUE JE M’ÉNERVE TU VA TE DEPECHER ! CAPICH ?

[HRP : avec son autorisation (et celle du MJ de ce RP, à savoir "Babar la légende"), le tour de Nero est exceptionnellement sauté, afin de lui apporter davantage d'éléments sur lesquels rebondir par la suite.   ]

Le pirate à la solde du Capitaine Mugler semblait quelque peu irrité. Il fallait dire que mon insistance auprès de lui n'était pas des plus fines. Néanmoins, malgré les désagréments causés, j'avais réussi à obtenir l'attention du Devaronien aux muscles saillants. L'idée initiale n'était pas de foutre en l'air la conversation que ce dernier entretenait avec les trois autres personnes face à lui, mais s'il fallait en arriver là pour que je parvienne à mes fins... Au moins, tout le monde ici allait comprendre que je n'avais plus rien à perdre. Cette vie m'avait déjà détruit, plus d'une fois d'ailleurs...

Sans grande surprise, le monstre violet m'empoigna et me fit la leçon. Je m'attendais à recevoir des coups, mais ce pirate ne fit "que" me montrer qu'il était capable de me neutraliser en un clin d’œil. Sa taille, sa force, sa dextérité, tout en lui m'était supérieur, et je le sentais en ces quelques gestes. Lorsque Monsieur Bête-à-cornes toucha mon bras bionique, je craignis alors qu'il ne tente de me l'arracher, pour s'amuser ou me donner une leçon que je n'oublierai pas de si tôt. Je remarquai son regard curieux, cependant il ne fit rien de plus que de me bloquer. Toutefois, le colosse me cracha presque au visage, vociférant ce qu'il avait sur le cœur, remuant mon corps comme s'il ne s'agissait que d'une poupée de chiffon.

Ainsi, j'avais touché l'orgueil de cet animal singulier. Je n'aurais jamais imaginé qu'un pirate me passe, un jour, un savon sur la politesse et l'art de bien se tenir... C'était un peu le monde à l'envers, mais en même temps je pouvais comprendre. Ici, devant plusieurs témoins, il se devait de faire bonne figure. Or, je n'étais pas dupe : les Black Rovers sont et resteront des bandits de l'espace, leurs mains étaient bien plus sales que les miennes. Le discours enragé de mon interlocuteur me fit donc inconsciemment sourire. Non pas par arrogance, mais par constat pur de l'absurdité des reproches qui m'étaient faits. Néanmoins, puisque le dialogue était plus ou moins ouvert à présent, puisque Monsieur Bête-à-cornes venait de me reposer au sol quasiment sans dommage, je devais en profiter. Je rétorquai ainsi, calmement :


Je réajustai mes fripes et mon bandeau le temps d'un court silence, puis j'achevai ma tirade, toujours sereinement :


Mon regard s'orienta enfin vers le patron de la cantina. Il devait être, lui aussi, bien énervé après tout ce remue-ménage. Le ton de ma voix se fit alors un peu plus solennel, cette fois :


J'inclinai enfin ma tête légèrement, afin d'exprimer ma sincérité auprès de ce tavernier à l'allure bedonnante. Un instant, mon unique œil se posa sur la jeune fille encapuchonnée, postée juste à côté. De ce que j'avais entendu tout à l'heure, elle était visiblement assez douée pour réparer diverses choses, débrouillarde même. Je me demandais toutefois comment une gamine aussi frêle pouvait envisager de devenir pirate. Elle n'avait rien de la "physionomie" habituelle du parfait brigand de l'espace. Néanmoins, je préférai ne rien dire. En fait, son cas ne me regardait pas vraiment, pour l'heure, et seul le Devaronien à la peau d'améthyste pouvait décider de son propre sort. D'ailleurs, si je venais, dans les faits, de répondre favorablement à toutes ses requêtes, le second de Mugler n'avait pas encore décidé si j'allais pouvoir véritablement monter à bord du vaisseau du Diable, ou s'il s'était tout bonnement joué de moi. C'est pourquoi je préférai porter de nouveau toute mon attention sur lui, j'étais alors suspendu à ses lèvres, dans un silence pesant, un brin trop long à mon goût.

Tout se passa assez vite. Néro écoutait les réponses de M. Lasabley à ses questions. Contre toute attente, il lâcha les informations tranquillement. Un YV-260 modifié donc. Omnius s’agita sur ce dernier terme. Compte tenu de la proximité avec le gang de pirates, elle serra sa main pour lui signifier qu’elle répondrait plus tard. Omnius était coutumier de ce geste et il était aussi parvenu à comprendre que, dans la société, parler seule à voix haute ne se faisait que très peu. Et que Néro ne souhaitait pas passer pour une timbrée partout où elle allait. Dans la réalité, Omnius continuerait de commenter et de se questionner en continu sans s’offusquer de l’absence de réponse de la jeune femme. Elle savait qu’il reviendrait à la charge avec ses questions plus tard.

Elle se reconcentra sur les paroles de l’homme violet quand le dénommé Oneye s’incrusta violemment dans leur discussion. Et quelle violence! D’un geste plutôt souple, il tapa la table devant eux la fendant en deux, net.

- Wow!

Un humain normal se serait fracturé le poignet en faisant ça. Et ces tables, malgré leur apparente bancalités étaient néanmoins solides. Elles avaient subi pas mal de chocs et de “jetages par dessus bord” lors des soirées un peu chaudes. La surprise était donc de taille. Cela impressionna légèrement Néro. Elle remarqua ensuite que l’homme était en fait doté d’un bras mécanique.

- Génial! T’as vu ça Shiri?

La twil’ek s’était réfugiée derrière elle, la tirant légèrement en arrière pour l’éloigner de la bataille qui venait d’être déclenchée. Néro ne recula que d’un pas, qui fut suffisant pour ne pas être percutée par les types qui voltigeaient autour d’elle. Insensible à l’agitation, elle reporta son attention sur Oneye. C’était l’un des premiers bras mécaniques qu’ils voyaient d’aussi près et en action. L’IA lui communiqua son enthousiasme, qui était partagé, sur la chose.

A côté d’elle, Blarnak râlait, tentant vainement de sa voix, qui ne passait pas par dessus le vacarme soudain, de calmer la situation.  Ce fut peine perdue. Oneye était maintenant en face de Lasabley, qui le dépassait facilement de quelques têtes.

- Ça doit être une taille normale pour leur espèce...se murmura-t-elle, en simple constat, répondant à Omnius.

Ils n’avaient jamais vu de personne aussi grand. Les twil’eks ne dépassant généralement pas la taille des humains, qui, face à ce colosse paraissaient tout petit. Elle, à côté, devait paraître minuscule.

Le chef des pirates semblait très remonté. Et c’est à la surprise générale qu’il choisi de ne pas mettre KO Oneye. Omnius avait donné une probabilité de 96% pour que le borgne reçoive un bon coup de poing. Lasabley se mit à le sermonner, très fort et très vivement. Le genre d’engueulade que Néro compara à celle d’un maman reprenant vivement son gamin turbulent. Enfin, le secouage en moins.

- Oui, c’est étrange et inattendu.
- Ouais, ce mec est étrange. Tu feras attention hein?...répondit Shiri, n’ayant pas conscience que Néro se parlait à elle-même.Elle acquiesça silencieusement.

La jeune femme renfonça alors brutalement sa tête dans sa capuche pour ne pas trop subir les cris du géant. Il criait fort, vraiment fort.
Le silence retomba sur le bar, causé par la sidération soudaine de voir la bagarre s’arrêter après un recadrage vocal et violent. Lasabley s’était excusé du désagrément à Blarnak. Et c’est à la surprise générale que l’humain fit de même.

- Désolé pour les dommages causés dans votre établissement Monsieur. Je n'ai malheureusement pas de quoi vous dédommager aujourd'hui... Mais si les Black Rovers m'acceptent, je pense que cette situation pourra se régler très prochainement

Néro réagit instinctivement. Regardant tour à tour Lasabley, Blarnak et Oneye, elle reprit sa place initiale et entra de nouveau dans la conversation.


- Je peux réparer ça avant de partir. Sans trop de problème. J’ai ce qu’il faut dans mon atelier.

Par atelier, elle voulait en fait dire “appartement” où son poste à souder se trouvait. Elle piquerait quelques barres de métal au garagiste à côté. Il avait l’habitude. Elle lui avait déjà pris pas mal de débris et de pièces détachées à l’abandon pour réparer le Turbo Lum.

Elle se tourna vers Oneye.
- Par contre, je vais avoir besoin d’aide pour porter les barres en métal. Si tu veux être utile… Et je peux regarder ton bras aussi.

Elle avait lancé cette dernière phrase sans réfléchir (presque comme à son habitude). L’idée de pouvoir observer de près un mécanisme aussi sophistiqué l'intéressait fortement. Elle ne s’attendait pas vraiment à une réponse positive, mais Néro n’avait jamais pu résister à la belle technologie. Omnius approuva, entre deux remarques sur le caractère destructeur et belliqueux des individus peuplant le bar.
- D’accord, mais fait vite. Une table en moins, c’est des crédits en moins.

L’accord de Blarnak donné, elle fixa les deux protagonistes de la bataille, attendant leurs réactions.

Le clochard en avait dans le ventre, c'est sûr. Malmené, volontairement humilié devant les autres, il ne c’était pas pour autant aplati devant Lasabley. Il avait fait acte de contrition oui, mais en gardant un minimum de dignité, en disant ce qu'il avait à dire et en fixant son propre contrat.
Il n'avait rien, ne demandait rien si ce n'est qu'un toit et de quoi manger. * Ou une niche et une gamelle * ne pu s’empêcher de penser le colosse avec humour.
Mais malgré l'humour, cette dernière partie de la tirage n’était pas tombé dans l'oreille d'un sourd.
Chez les Black Rovers, quasiment tous avaient commencés comme lui. Avec presque, voir rien du tout. Seulement une vie trop lourde qu'ils avaient lâchés pour quelque chose de nouveau. Wren lui avait parlé une fois d'une expression mandalorienne à ce sujet, parlant de neige et d'un champ. Il ne s'en souvenait plus exactement mais l'idée étais là. Les Black Rovers n'avaient plus rien, à part leur équipage.
La mécano s'interposa alors dans la discussion et sonfil de pensée. Elle proposa de réparer les dégâts du clochard à sa place. Un bon point pour elle. Volontaire, serviable et plus important encore : à cheval sur ses engagements. Lasabley n'avait pas dit « Oui je l'engage» à son maître qu'elle agissait comme tel. (Mais était il vraiment son maître ? Sans doute pas. Son patron sans doute.Vu qu'elle pouvais prendre ses propre décisions) Dans tous les cas la petite ne semblait pas être du genre à tout lâcher pour partir à l'aventure. Le vaisseau avait besoin d'un officier de réparation carré et pointilleux sur son travail. Leur vie à tous en dépendait.

-Vas-y.

L'accord valait aussi bien pour elle que pour le clochard. Ça lui permettrais déjà de voir s'il étais capable de travailler en équipe et recevoir des ordres de personnes moins bien bâti que lui.
Sur il se retourna et se rassit devant son petit déjeuner. Froid ou pas il avait toujours aussi faim et s'empressa de recommencer à manger tout en cogitant.Il fini sa tranche de lard, fouilla dans sa poche et en sorti un petit communicateur à l'air miteux.

-Après la table tu jettera un œil la dessus. Le haut parleur marche une fois sur deux et pareil pour la transmission. Je repasse demain. S'il tu le répare, tu augmente tes chances de monter à bord. Pareil pour toi « N'as-qu'un-oeil ».T'as pas un kopek, pas de boulot  mais t'as encore presque tes deux bras ? C'est parfait, tu vas pouvoir passer la journée à payer ta dette en les aidant ici. La plonge, le service, Ça va pas être trop compliqué pour toi non ? Parfait !

Lasabley était content de sa solution. D'un coté il allait pouvoir voir les compétences réelles de ses prétendants (électronique, débrouillardise pour l'une, écoute et obéissance pour l'autre), de l'autre il se donnait du temps pour continuer à chercher de vrai professionnels expérimenté pendant ce délais. Et puis au mieux, il donnais même l'occasion à ce vagabond de remettre le pied à l'étrier et recommencer du bon pied. Bon sang, qu'il était bon et généreux ! Enjoué par cette bonté naturelle il laissa même pourboire généreux et repartie aussi sec dans les rues de Roon à la recherche de la perle rare.

HRPG : Je vous laisse raconter votre journée. Trois post chacun (donc 6) en tous, avant le retour de Lasabley. Vous pouvez en faire plus bien sur si l'inspiration vous tiens.
Pour le communicateur, en plus de ses soucis le micro est défaillant et des composants ce sont détaché de leur carte mère. A toi de les remettre à leurs place.
Pour Blad et son service, les clients vont te charrier et te faire plusieurs remarques désobligeante/insultantes et l'un d'entre eux va vouloir partir sans payer.. Le patron ne veux pas d'ennui avec sa clientèle. A toi de résoudre la situation « pacifiquement ».

Et j'aimerais bien aussi que tu porte un de ses uniforme. (Non, pour ca je rigole).:

Bon post ![/i]

Alors que le patron du bar n'avait pas l'air de savoir comment réagir, Miss Bricolage prit une initiative. En effet, elle annonça directement après mes excuses qu'elle allait m'aider à réparer les dégâts. Enfin... En vérité elle venait plutôt de se dévouer pour le job, tout en me demandant de l'aide. Je ne savais pas vraiment comment prendre la chose pour le moment. Cette gamine se prenait-elle pour une sorte de chef, dans le coin? Elle ne manquait en tout cas pas d'assurance. Néanmoins, ses derniers mots me firent hausser le sourcil. Cette geek sans gêne venait de proposer de "regarder mon bras". Décidément! Les gens d'ici n'avaient donc aucun tact?

Vu que la situation s'était relativement apaisée, je ne comptais pas souffler sur les braises du conflit. Mon discours avait fait mouche, tant mieux. De toutes façons, le Devaronien trancha, avant que je ne puisse répondre moi-même. Le second des Black Rovers avait finalement opté pour un test bien étrange : me laisser travailler une journée ici, au Turbo Lum. Si Miss Bricolage avait réussi à se faire une place dans cette cantina miteuse, il n'y avait pas de raison pour que je n'y parvienne pas. Bien sûr, nos profils étaient quasiment à l'opposé, mes tâches allaient ainsi logiquement différer. Enfin, l'alien à la peau violette termina son assiette puis se volatilisa vivement, me laissant, sans autre formalité, aux mains de mes "nouveaux amis".

Je me tournai alors vers le gérant des lieux, déclarant simplement :


Dans un second temps, je m'approchai tranquillement de la jeune femme qui souhaitait également rejoindre l'équipage de Zax Mugler. De plus près, je remarquai qu'elle était vraiment frêle, et que ses vêtements larges n'étaient clairement pas adaptés à sa corpulence. Était-elle anorexique? Ou ce style traduisait-il tout bonnement ses goûts vestimentaires? Difficile à dire pour l'instant. Son regard était quant à lui plus clair ; direct et sans détour, à l'image de son phrasé en fait. Cette franchise étonnante, était-elle due à son ignorance ou à une profonde assurance? J'allais vite le savoir en travaillant à ses côtés, pour sûr.


Mes derniers mots étaient plutôt modérés, néanmoins mon ton était, lui, bel et bien ferme. Il était évidemment hors de question qu'une nerd du fin fond de la galaxie ne touche à ma prothèse. Toutefois, à voir si ses talents pouvaient me permettre, sur le long terme, d'améliorer quelque chose. Cependant, avant d'en arriver là, nous devions faire nos preuves auprès des Black Rovers, et goûter à la vie de pirates. Si Miss Bricolage s'avérait effectivement digne de confiance, alors peut-être que...

Et voilà, je repars déjà dans mes vieux travers. Inutile de spéculer de la sorte ! Si ça se trouve, cette fille ne va même pas survivre deux jours parmi les Rovers. Et puis, je ferais mieux de me contenter de faire ce qu'on m'a demandé ! Car je n'étais, moi non plus, pas encore officiellement embauché sur le vaisseau du Diable. Allons donc chercher ces fameuses "barres de fer", déjà. Une fois que cette satanée table sera réparée, mon service au Turbo Lum pourra vraiment commencer.

Le regard de Néro suivi un instant le départ de Lasabley, signalant la reprise du brouhaha de fond du Turbo Lum. Elle regarda ensuite le communicateur qu’il lui avait laissé entre les mains. Rien qu’en le bougeant légèrement, elle pouvait entendre des bruits anormaux provenant de l'intérieur. Omnius fit la même analyse qu’elle : des composants devaient probablement se balader dans le boîtier.

- Ouais, encore un qui martyrise son électronique…

Le dénommé Oneye s’avança légèrement vers elle. Il l’aiderait. C’était déjà bien. Elle avait des doutes sur le fait qu’elle puisse gérer toutes les réparations, la plonge, un petit peu de service et le caractère exécrable de Cristo le-cuisinier-mal-luné en même temps, compte tenu des délais qui lui étaient imposés. Son aide ne serait pas de refus.

Par contre, pas touche à son bras.
- Dommage.
Ce dommage était autant pour elle que pour répondre à Omnius qui se posaient déjà beaucoup trop de question sur la constitution probable de cette réplique de membre humanoïde. Elle haussa les épaules pour clore ce sujet.

Blarnak tapa alors dans ses mains vivement.
- Allez, on s’active, on a pas toute la soirée. Répare ça vite! Et après y’a le service et le nettoyage à gérer! Hop hop hop!
Puis il ajouta à l’attention spécifique de Néro.
- Je pousse la table dans le coin là-bas, va chercher ton matos!

Il fixa Oneye et Néro tandis que Shiri partit à la recherche d’un balai pour dégager les morceaux de verres du sol, après lui avoir décoché un regard un peu inquiet. Un regard similaire à celui qu’elle lui avait fait la première fois où elle s’était essayé au service, avec une table peuplée de types louches. Néro était un peu imperméable à cela. Elle gérait ça à sa manière. Elle posa donc le communicateur défaillant sur le bar le plus proche et revint vers le borgne.

- Bon… alors en “un”, tu oublies le “petite”, et en “deux”, le garage est juste dans la rue derrière. Allons-y.

Néro était un peu fatiguée des surnoms. Depuis qu’elle était arrivée, elle en avait soupé des demi-portions, gamines, naines, jawas. Oui, elle était petite. Fin de la discussion.

Ne sachant pas quoi ajouter de plus à ce moment, elle indiqua vaguement la direction “à vol d’oiseau” de la main à Oneye et s’avança vers la sortie, le précédant de quelques mètres pour le guider.
Omnius, lui, digressait dans tous les sens. Les Black Rovers,  Lasabley, la bataille, le bras mécanique, Oneye, et bientôt, l’Espace! La présence de ”n’as qu’un n’oeil”  juste derrière elle empêcha la jeune femme de lui répondre mais elle ne put s’empêcher de lâcher un petit rire devant l’enthousiasme de l’IA, qui pourrait peut être arriver à se saturer elle-même tant elle s'exprimait vite.
Ils arrivèrent vite devant le garage (2 minutes à pied), et il paraissait fermé. Il était tard c’est vrai, mais Néro savait que les propriétaires ne dormaient pas vraiment. Elle sonna donc deux fois.

Un silence un peu étrange s’étalait depuis qu’ils étaient parti du Turbo Lum. Oneye ne parlait pas. Néro non plus. Le refus concernant son bras avait fait comprendre assez vite que le monsieur n’aimait pas trop qu’on touche ses affaires et donc, elle supposait qu’il n’aimerait pas non plus qu’elle l’assomme des questions décousues d’Omnius. Elle même (sans Omnius) n’avait rien à lui dire pour le moment. Et elle n’arrivait pas à savoir si elle était gênée par cette situation ou non, le discours incessant de l’IA prenant pas mal d’espace dans sa tête lors de ses rares moments de calme. Après tout, tant que Oneye restait à distance, il n’y avait pas de quoi s'inquiéter.
lls attendirent donc dans la rue mal éclairée et dans un silence de mort, que les propriétaires de la casse/garage réagissent. En tout, il ne devait pas s’être passé plus de 3 minutes avant que la porte ne s’ouvre.

- Ho! Néro! Un problème?
S’il n’était pas étrange de croiser Néro vers ce garage, il était cependant bizarre de la voir dans ses heures de travaille.
- Hello Billy, ouais y’a eu de la casse au bar.
- Ouais, j’ai cru entendre ça. Y’a quoi de cassé?

Les cris de Lasabley avaient donc porté jusqu’ici.

- Une table. Dimension standard. Elle a été cassée en deux. J’ai besoin de joint pour bois, de barres en métal pour lui refaire un cadre et de tiges ou de grande visses pour fixer le cadre.
- Bah dis donc...ok..Je t’ouvre le hangar.
La grande porte en acier fermant le garage s’ouvrit dans un grincement. Billy réapparu derrière et ne remarqua qu’à cet instant la présence de Oneye. Néro le regarda tranquillement attendant un commentaire mais Billy ne dit finalement rien.

- Des barres de métal donc… tu veux aussi prendre le poste de soudure? Je peux te filer des trucs pour l’apport.
- Oui merci.

Elle le suivit alors qu’il se dirigeait ,littéralement, vers un tas de ferraille. Omnius se reconcentra enfin sur la réparation de la table, tandis que Néro fouillait avec Billy, jugeant les différents morceaux qu’elle avait entre ses mains. Les dimensions de la table étant assez standard, ils réunirent assez rapidement cinq barres, deux grandes et deux petites de même diamètre et une plus fine.

- T’as besoin d’aide pour porter tout ça?
- Non ça ira.
Elle se tourna vers Oneye, pour lui indiquer les barres à transporter.
- Il faudrait prendre ces cinqs là.  (puis elle ajouta la seconde d’après) S’il te plait.

Quand elle était concentrée sur quelque chose, elle oubliait les bases élémentaires de la communication cordiale. Autant essayer de ne pas se froisser avec le borgne dans l’immédiat.

- Et il te faut aussi du joint, des visses longues et…
- Si tu as une vieille carte d’un système radio qui traine je suis preneuse. Y’en a un qui est apparemment tombée et qui fonctionne plus très bien.
- De radio, j’ai pas, mais j’ai un vieux circuit de récepteur qui était dans un ancien modèle de Speeder.

Néro prit la carte et le reste du matériel que Billy lui tendit. Et après l’avoir remercié, il était temps de repartir au bar. Néro avait grandement besoin de se faire un “café” très très sucré, la soirée allait sans doute s'étendre très longuement.

Comment ça, dommage? Cette jeune femme ne manquait vraiment pas d'air. Mais à vrai dire, ça me plaisait assez. Elle aussi, visiblement, avait décidé de dire et de faire ce qui lui chantait. A son âge, je cherchais une place dans cette galaxie, perdant mon temps avec des formalités et des codes que la société m'imposait. Cette nerd, au moins, prenait de l'avance sur la vie, ne s'embarrassant pas de ce genre de choses relativement futiles, au fond. Une question me traversa alors l'esprit, mais je n'eusse pas vraiment le temps de la poser. Le patron du Turbo Lum demanda à ce que l'on s'active. Je lui aurais bien rit au nez en fait, prenant d'abord mes aises dans un coin, histoire de me poser deux minutes. Cependant, la petite bricoleuse avait l'air aussi pressée que son employeur. Soit, j'avais promis de ne pas faire de vague, le moins possible en tout cas.

Ma coéquipière du moment m'expliqua la marche à suivre, tout en m'ordonnant de ne plus l'appeler "petite". Il était fort probable que ce surnom lui revienne dans la figure régulièrement. En même temps... Elle était petite et frêle! C'était à dame-nature qu'il fallait en vouloir, pas à moi. Je me contentai alors d'un rictus et de trois mots simples, sans détour :


Nous partîmes enfin chercher le matériel nécessaire aux réparations, hors du bistrot. Pendant que nous marchions en direction d'un garage clairement fermé, j'entendis mon binôme rire doucement, comme si elle venait de se raconter une blague dans sa tête. Sympa de garder ses vannes pour soi... Je suppose que je n'en saurai pas plus. Mes pensées furent balayées lorsque nous arrivâmes devant la porte close du lieu que nous recherchions. Évidemment, le propriétaire du garage ne répondit pas de suite à nos appels, cela aurait été trop... Agréable. A la place, nous attendîmes dans le silence et la nuit que l'on daigne nous répondre. Face à cette attente qui me paru durer une éternité, je tentai de poser la question qui me trottait dans la tête depuis tout à l'heure :


A défaut d'avoir une discussion, j'avais ma réponse. Néro, voilà quel était son nom. Pas très féminin, à vrai dire, mais bon, on en voyait d'autres dans cette immense galaxie. Même chez les Mandaloriens, on voyait des trucs vraiment imprononçables parfois ! Bref, le dénommé Billy nous invita à rentrer chez lui, enfin. Le grincement de la porte du hangar me fit serrer les dents, c'était le genre de bruit qui pouvait attirer la racaille du coin en un rien de temps. Mais j'étais peut-être un peu parano, le quartier n'avait pas l'air aussi glauque que ce que j'avais connu ailleurs. De toutes façons, c'était trop tard, il ne nous restait donc plus qu'à prendre le matos et à déguerpir.


Me lança Néro-p'tits-bras plutôt abruptement. Un instant, je crus devoir lui expliquer, plus ou moins cordialement, que je n'étais pas son esclave. Lasabley ne m'avait pas ordonné d'agir comme un chien pour le Turbo Lum, et même s'il l'avait fait je ne suivrai jamais une telle commande. Puis, elle sembla se rendre compte de son fâcheux oubli, ajoutant rapidement :


Un soupir plus tard, je m'approchai des barres de fer pour m'en saisir, déclarant de la façon la plus sympathique possible :


Sans attendre, et puisque la liste des courses semblait s'éterniser ici, je me tournai vers la sortie, le pas affirmé. J'avais assez traîné dans ce hangar à débris, et l'idée de me promener avec tout ce barda dehors ne me réjouissait pas franchement. Mes mains étaient prises et mon corps était encombré. Si un guignol se pointait soudainement pour me causer du tort, j'allais devoir lui balancer mon chargement à la figure, pour sûr. Fort heureusement, le chemin de retour fût plus rapide, l'enseigne lumineuse du Turbo Lum me paru presque rassurante. En étais-je réduis à agir comme un papillon? J'avais surtout envie de retrouver un semblant de chrysalide, rester tranquille dans un coin où personne ne viendrait me chercher des noises. Malheureusement, ce n'était pas au programme.

Une fois rentré, Néro à mes trousses, je déposai les barres à côté de la table cassée. J'attendis ensuite qu'elle se mette au diapason, à vrai dire je n'avais aucun idée du processus à suivre désormais. Si elle avait besoin d'aide, j'étais juste à côté d'elle, de toutes façons. Mon regard fit tout de même le tour du bar en attendant, par habitude. Il y avait un peu moins de monde que tout à l'heure, le fameux coup de bourre n'était sans doute pas encore passé. Et je n'avais vraiment pas hâte qu'il arrive... L'idée de servir des pochtrons toute la soirée m'enchantais guère, j'espérais plutôt qu'on me colle à la plonge. La vaisselle était parfois mieux élevée que certains piliers de bar !


Demandais-je un peu subitement à ma débrouillarde partenaire. Il fallait dire que ce monde ne me disait rien, et que ceux qui m'avaient emmené jusqu'ici n'avaient pas franchement pris la peine de me décrire notre destination. J'avais voyagé dans une caisse à bestiaux, bien loin du confort habituel des grandes lignes de voyage spatial. Au moins, l'avantage, c'était que je n'avais laissé aucune trace. Impossible pour quiconque de savoir qui j'étais et ce que je faisais sur Nar Shaddaa. Et puis, savoir où je me trouvais me permettrait de comprendre un peu mieux les agissements des Balck Rovers, sans doute.

"

Néro avait bugué sur cette phrase, et pour plusieurs raisons. Déjà, elle ne comprenait pas vraiment où le borgne voulait en venir. Avait-elle fait ou dit quelque chose de drôle? Se moquait-il d’elle? Se doutait-il seulement qu’il venait de déclencher une terrible cascade de réflexion dans la tête de la jeune femme? Omnius avait en effet du mal à saisir les concepts abstraits comme l’humour. Et Néro n’étant pas très douée pour faire ou même comprendre des blagues, elle ne parvenait pas à l’expliquer correctement à l’IA dont le discours partait donc dans tous les sens autour de ce thème.

Marchant sur les pas de son adjoint d’un soir, elle soupira bruyamment en arrivant vers le Turbo Lum.
-        Omnius… oui… mais… non... ça va vraiment être compliqué. La situation est différente ce soir. Oui, tu peux continuer. Mais ...ouais. Non. Pas encore. Bon. C’est compris?

Il était rare que Néro demande à Omnius de ...se calmer? Mais la situation de ce soir était complexe. L’arrivée d’un nouveau venu dans son cercle de travail allait probablement compliquer ses conversations avec l’IA. Lorsqu’elle referma les portes du bar derrière elle, Oneye venait de déposer les barres de fer près de la table brisée.
En train de servir les quelques clients qui étaient restés malgré la scène surréaliste de l’homme violet, Shiri la regarda, en quête d’information sur son état. Néro lui sourit et leva la main en signe d’apaisement. Tout se passait bien. Étrange, mais bien. Ou étrangement bien?

Revenant à la situation, elle se dirigea vers la table cassée, suivie du regard par Blarnak, qui surveillait la situation. Néro sortit outils et matériels de ses proches et d’un sac en mauvais état estampillé du nom du garage (même si cela n’était plus trop visible).  Elle passa alors dans sa tête ses prochaines actions. La jeune femme était quelqu’un de très pragmatique, et en quelques secondes, elle avait son plan d’action. Omnius approuva.




Néro tourna la tête vers Oneye, d’abord étonnée, puis elle se souvint de son arrivée dans la cage.
-        Oh… oui. Tu as échoué sur Roon. … Euh… Bienvenu ?

Encore une fois, Néro se trouvait dans une impasse sociale. Elle passait son temps soit à écouter les gens, soit à répondre à une IA aussi interrogatives qu’un enfant de cinq ans. Elle traitait des sujets souvent hyper complexes et là, face à une discussion basique et banale, elle ne trouvait pas ses mots. Elle pouvait aussi faire le choix de lui poser les 12000 questions qu’Omnius avait en réserve, mais elle s’abstint. Elle ne voulait pas finir sciée en deux comme cette table.

-   Bon. * elle regarda l’heure, puis se baissa vers la table, mettant les deux morceaux brisé en vis-à-vis* Alors, euh…d’ici une trentaine de minutes, y’a du monde qui devrait débarquer de l’astroport. Donc, on va réparer ça vite fait et… après je te montrerais l’arrière du bar pour que… que tu me remplaces pendant que je répare le communicateur… Si ça te vas, bien sûr ?

Elle n’était pas sûre de son intonation. Les quelques rares fois où elle avait travaillé en « équipe » hors du bar, c’était au garage où on ne s’embarrassait pas vraiment de politesse, sans pour autant être désagréable. C’était étrange de devoir mesurer ses paroles. Généralement, elle ne modérait pas son flux lorsqu’elle communiquait. Personne ne s’était jamais trop plaint.  Devoir faire des efforts de communications la coupait dans ses raisonnements. Et comme elle n’était pas capable de penser à l’intérieur, cela se traduisait par des situations légèrement bizarres à l’extérieur et par quelques blancs.
Elle passa ses doigts sur les parties cassées de chacun des morceaux de la table. Le contour était propre, c’était déjà ça de gagné.

-       C’est presque cassé net. Impressionnant !

Elle attrapa le joint à bois et après avoir saisi une cuillère cachée dans l’une de ses poches, elle étala la mixture sur toute la longueur de la cassure.

-        On va assembler les deux parties. Serre-les bien. Je reviens.

Néro avait toujours des gants qui trainaient dans le local où elle se planquait pour réparer des trucs. Après avoir récupéré ses protections, une visseuse à air comprimé et quelques chiffons, le passage devant la machine à café réveilla un léger gargouillis dans son ventre. Elle grimaça, la table passait d’abord. Lorsqu’elle revint vers Oneye, elle lui tendit l’un des chiffons, le plus grand et le plus épais, sans trop le regarder, les yeux fixés sur la table.

-      C’est pour pas que tu te salisses….. On va positionner les barres,  les deux petites vont sur les parties extérieurs de chaque morceau.

Tandis qu’elle parlait, elle illustrait ses propos en pointant du doigt les deux barres concernées et les zones sur lesquelles elles allaient être fixées, tout en finissant d’enfiler ses gants. Elle se mit à genoux et fit glisser les axes métalliques jusqu’à leur position. Le borgne les maintint en place fermement. Néro fouilla dans le sac pour récupérer des longues visses, suffisamment longue pour passer au travers de l’épaisseur de fer et toucher le plateau en bois, mais pas assez pour le traverser. Elle en mit deux dans sa bouche et enfonça la première.  Il y’eu un bruit sec suivi de plusieurs à-coup lorsque la visseuse se mit en marche et « lança » la visse à travers le fer.  Elle répéta l’opération avec précision et vitesse. Puis après avoir constaté la solidité des fixations, elle poursuivi en désignant les barres les plus grandes.

-     On va faire pareil avec les deux plus grandes. Faut bien vérifier qu’il n’y ait pas de décalage entre les deux parties de la table.

Concentrée sur ses actions. Néro ne savait même pas si Oneye l’écoutait. Il aurait même pu s’en aller que la jeune femme n’aurait peut-être pas remarqué immédiatement son absence. En fait, pour le moment, la seule partie de lui qu’elle voyait, c’était ses mains. Elle se retenait de trop fixer la prothèse bionique, tant pour le confort de l’humain que pour éviter qu’Omnius ne fasse le forcing pour voir de plus près l’objet. Mais, en tout cas,  elle avait vraiment l’air d’être un chouette ouvrage. La fixation des grandes barres se fit sans encombre. Le plateau de la table avait l’air d’être centré.

-    Je vais souder les coins et la dernière barre au milieu. Après on retourne la table, et… on en aura fini avec elle.

Joignant l’acte à la parole, Néro s’étira pour saisir le fer à souder derrière elle ainsi que les tiges qui serviraient d’apports pour la connexion entre les surfaces métalliques. Elle alluma l’outil et un mince faisceau apparu après quelques secondes. Le fer dans une main et une tige dans l’autre, elle les rapprocha auprès d’une jonction afin de souder ces deux parties ensembles.  Des étincelles se produisirent lors que l’apport métallique entra en contact pour la première fois avec le faisceau, lié à la saleté présente sur les tiges probablement. A raison d’une quinzaine de seconde par soudure, il lui fallut un peu plus d’une minute pour finaliser la réparation.

Sans attendre, ils retournèrent la table. Et Néro appuya de son poids dessus pour tester la rigidité du meuble.
-        Bon, ça tiendra…..
Néro souffla et ramassa ses outils en vitesse. La table serait remise à sa place dans les temps.
- Il me faut un café...

Se tournant vers les cuisines, elle posa ses gants de l’autre côté du comptoir avec les outils. Elle commença ensuite à sortir des tasses et empila pas moins de 9 carreaux de sucre dans la sienne. Ils leur restaient encore une bonne dizaine de minutes avant que l’affluence débute,  le café serait salvateur. Le sucre surtout.

-        Euh… Tu en veux un, Oneye ? Je suppose que le service n’est pas compris lorsqu’on voyage dans une caisse à bestiaux, non ?

Elle insista étrangement sur les syllabes de son nom, est ce qu’il se prononçait comme ça?
-    Sinon, qu’est ce qui t’as mené à venir casser des tables au fin fond de nulle part ? J’veux dire, je pense pas que ça manque de pirates ou d’équipages louches dans le reste de la Galaxie… donc ….

La question n’enthousiasma pas Omnius, qui lui signala que cette discussion risquait de couper court assez rapidement tant la question était posée avec maladresse. Néro baissa donc la tête vers sa tasse, diluant le sucre en remuant légèrement son café.

Roon, c'était donc le nom de cet endroit. Au cours de ma vie de justicier, j'avais déjà entendu parler de cette planète, mais elle était officiellement inaccessible, selon la plupart des cartes de la galaxie. Au final, dans mon esprit il s'agissait plutôt d'un mythe marginal. J'étais désormais surpris de voir que ce monde existait en fait bel et bien. Le type qui m'avait emmené jusque là ne devait pas être un simple voyou, il connaissait d'ailleurs, de loin en tout cas, les Black Rovers. J'avais presque envie de le remercier, au bout du compte, dommage qu'il se soit déjà volatilisé. Et pas le temps de chercher à le retrouver, évidemment. Néro venait même d'annoncer qu'il nous restait environ une demi-heure pour finir le boulot. Cette fois-ci, elle se montra notablement plus cordiale, me demandant mon avis par politesse. Je lui souris donc, exprimant physiquement que j'avais bien remarqué son effort de forme :


Ensuite, la petite bricoleuse s'activa, constatant de près les dégâts que j'avais moi-même occasionné plus tôt. En effet, cette table s'était brisée quasiment en deux parties symétriques sous ma main en beskar. Il fallait dire que j'avais largement armé mon coup, ne laissant que peu de chance de résistance au meuble, qui avait probablement déjà un peu vécu de surcroît. Je m'approchai de Néro pendant qu'elle me complimentait presque, lâchant un petit "merci" entre mes dents, histoire de montrer que j'étais présent pour apporter mon aide au besoin. Miss Bricolage se releva soudain, puis fit un aller-retour derrière le comptoir, revenant avec des bouts de tissu et d'autres outils. Elle m'expliqua que les chiffons allaient me protéger des éventuelles salissures. Comme si je craignais de me salir les mains, surtout après plusieurs jours sans douche... Cependant, l'intention était louable, je n'avais aucune raison de rembarrer mon équipière, et encore moins de me moquer d'elle. Je préférai suivre ses instructions sagement, pour le moment.

Ma principale tâche fût de maintenir l'ensemble de la table, pendant que Néro la fixait de nouveau correctement. Une mission largement à ma portée, évidemment. Je ne fis pas vraiment attention à ce qu'elle vissait exactement, l'important était que la table soit réparée et opérationnelle pour le service à venir. Et puis, cette jeune femme avait l'air de savoir comment faire, une vraie as du tournevis, ou quelque chose dans le genre... Quelques étincelles plus tard, Néro affirma qu'on en avait terminé avec ça.


Bonne idée, non pas que j'étais fatigué après ces quelques péripéties, mais un petit coup de boost avant le service ne pouvait pas me faire de mal. Je suivis donc l'habituée des lieux tranquillement, bien qu'elle ne m'y convia pas ouvertement. Puis, je la regardai empiler pas moins de neuf sucres dans une tasse. Un tel dosage n'était pas humain, il fallait bien le constater. Je ne pus m'empêcher, cette fois, de dire quelque chose, amicalement bien sûr :


Sur ces mots, je m'assis de l'autre côté du bar, comme un client en fait, l'habitude sûrement. Néro me proposa alors naturellement de préparer le café pour nous deux, écorchant mon surnom au passage.


Déclarai-je, rieur. En y repensant, cette aventure était un peu folle, cocasse même. Je venais d'accepter un job de larbin dans une cantina de Roon, la planète des contrebandiers, simplement dans l'espoir de me faire embaucher par les Black Rovers, des pirates sans foi ni loi reconnus. Qu'il était loin le temps où je cassais les dents des mafieux, tout comme l'époque durant laquelle j'escortais des Jedi, lors de leurs déplacements diplomatiques... Blad Demeci le Garde Républicain avait complètement disparu de ma carcasse. Place à Oneye, aujourd'hui, le borgne marginal à la main de fer.

La jeune et mystérieuse Néro commença alors à me poser quelques questions, probablement dans l'optique d'alimenter une conversation à peu près normale. A vrai dire, ses interrogations étaient légitimes. Elle venait de rencontrer un type sorti d'une caisse, prêt à tout pour rejoindre un équipage de malfrats. Même si Roon devait regorger de cas "particuliers", je suppose que ce n'était pas tous les jours qu'un grand gaillard barbu venait casser des tables en deux au Turbo Lum. Par conséquent, j'entrepris une réponse sereine, dans la logique du climat amical qui s'instaurait petit à petit entre nous :


Évidemment, je restais vague. Ma dernière phrase, plus amère, était aussi là pour faire comprendre que mon passé n'était pas un bon sujet de discussion, pour qui que ce soit d'ailleurs. Quant au reste, il était vrai que rencontrer le Diable m'excitait un peu. Je n'étais pas un fan, non, mais je me demandais s'il allait ressembler à tous les autres salopards que j'avais rencontré jusqu'ici, ou s'il était, au moins un peu, différent. L'idée de faire ami-ami avec le type les plus craint et détesté des gouvernements galactiques me plaisait beaucoup. Chacun à notre façon, nous avions laissé tombé les rêves d'un monde meilleur. Ce même monde qui nous a détruit, effacé de son histoire au profit d'êtres avides de pouvoir. Mais je ne pouvais laisser sortir ma rage enfouie, pas ici, pas maintenant. Bientôt, je monterai à bord du vaisseau des Black Rovers, et je pourrai enfin embrasser la vie d'homme libre que je convoite tant.


Je marquai ma remarque d'une pointe d'auto-dérision, ainsi mon interlocutrice ne risquait pas de prendre mes mots trop frontalement. Loin de moi l'idée de la décourager, mais je me demandais si, au fond, cette petite savait vraiment dans quoi elle s'embarquait. Je l'avais vu un peu à l’œuvre, depuis tout à l'heure, et un côté un peu naïf se dégageait de son aura, malgré son attitude globalement sûre et franche. Peut-être était-ce dû à ses habits, ceux-là même qui m'avaient interpellés dès le premier regard posé sur elle. Mon flair d'ancien flic revenait sans doute un peu trop à la charge, aussi.

Notre conversation ne pu durer bien longtemps encore, car le patron du Turbo Lum tapa dans ses mains en beuglant un bon vieux "tous à son poste". Le parallèle avec le comportement d'un capitaine de navire me fit sourire. Toutefois, ici je ne devais pas m'apprêter à égorger les personnes qui allaient aborder le bar. Au contraire, mon rôle allait être de me montrer courtois et avenant, deux traits de caractère qui ne me ressemblaient pas. Blarnak décida d'ailleurs de me faire travailler au bar, au démarrage. Il m'expliqua succintement que je rejoindrai les arrières dans un second temps (aux côtés de Néro, du coup), lorsque le plus gros des clients serait passé. Il devait également penser qu'avoir une armoire à glace dans la salle dissuaderait, probablement, les comportements violents au cours de la soirée. Pas bête l'animal.

En un rien de temps, la salle se remplit de populace, et j'entendis une voix qui m'était inconnue scander depuis la cuisine :


La belle serveuse Twi'lek tournait déjà comme un avion un peu partout, tandis que moi, j'étais totalement pris d'assaut au comptoir. Le patron me montrait rapidement où se trouvait chaque bouteille qu'on me demandait, et me sortait les verres adéquats lorsqu'il le pouvait. Après quelques tournées, je commençais à retenir ce qui allait avec quoi, à quel dosage, eccetera... Je prenais le rythme, en somme. Le contact avec les gens m'agaçait un peu, bien sûr, m'enfin l'ensemble des interactions restait supportable. Du moins,  jusqu'à ce qu'un client me balance la phrase suivante :


Je ris nerveusement, droit comme un "i" devant l'irrespectueux personnage. Un instant, je crus envoyer une bouteille dans la figure de ce sale type, mais la main de Blarnak se posa sur mon épaule, me ramenant quelque peu les pieds sur terre. Nous échangeâmes un regard, sans un mot, puis je repris mon boulot de "gentil" barman. Il me fallu serrer les dents pour ne pas péter une durite, et celle-là Néro n'était pas capable de la réparer, aussi douée soit-elle...

La soirée battait son plein, je pensais que le plus dur était passé, mais non. D'autres remarques et insultes fusèrent jusqu'à mes oreilles plus tard. Un groupe de roublards, assis autour d'une table, tapait le carton. L'un d'eux venait de siffler en direction du bar pour qu'un membre du personnel vienne prendre une nouvelle commande.


Demandai-je d'abord à mes collègues, gravement. Shiri et Blarnak n'eurent pas le temps de me répondre ou de m'apaiser, cette fois-ci. M'approchant dangereusement du siffleur, le pas vif, je m'arrêtai juste devant lui, le toisant de toute ma hauteur alors qu'il demeurait assis.


Le gusse n'avait pas l'air de savoir quoi répondre, ce fût Blarnak qui m'interpella, au final :


Silencieux, je ne lâchai pas ma cible misérable des yeux. Cette vermine... Je pourrais tout aussi bien lui briser le crâne d'un seul coup, puissant, puis balancer son cadavre dans les poubelles là-dehors. Cette enflure allait payer pour toutes les autres de cette rude et longue soirée... Mais non, je ne pouvais pas me permettre un tel écart ! J'avais promis de me racheter ici, pas de refaire le papier-peint avec le sang des clients mal éduqués. Je soufflai alors un grand coup, ravalant ma colère bon gré malgré, puis je tournai les talons en direction de Blarnak. A sa hauteur, je lui dit tout simplement :


Sans attendre la réponse du gérant, je traversai la porte battante qui menait à la cuisine. Le cuisinier semblait d'ailleurs toujours actif, aux fourneaux, tandis que Néro, un peu plus loin au poste de plonge, s'activait derrière ses piles d'assiettes sales. Plus calme, dans cette atmosphère moins peuplée, je m'approchai de Miss Bricolage, le visage moins crispé également. Je me postai alors aux côtés de la jeune femme, lui annonçant :


Elle m'avait aidé, c'était à mon tour de lui rendre la pareille. J'espérais juste que le cuisinier, de l'autre côté de la pièce, ne vienne pas jouer les chefs avec moi, car je n'étais plus trop d'humeur à supporter d'autres commandements ingrats.

Néro leva un sourcil. Si le sucre était un poison, elle y était immunisée, l'élément constituant la très large majorité de son alimentation. Mais ce n’était pas la première fois qu’elle avait à faire à ce type de remarque. Elle se contenta donc d'enfoncer une paille dans le liquide devenu légèrement visqueux et de commencer à l’aspirer tandis qu’elle posait une tasse (avec un seul sucre) devant Oneye.

- Oneye...en fait c’est logique en prononciation, murmura-t-elle très bas alors qu’il lui racontait comment il en était venu à vouloir rejoindre l’équipage des Black Rovers.

Ils étaient dangereux, ils étaient recherchés. mais ils étaient insaisissables. Un mystère nimbé dans une aura de puissance qui attisait l’envie et la curiosité de beaucoup de personne. Notamment ce Capitaine Mugler qui intriguait  tant son nouveau “collègue “. Néro était partagée à cet instant. La description était impressionnante. Mais Néro était difficilement impressionnable. Et surtout, débarquant avec seulement 6 mois de mémoire en poche, elle ne perservait que peu le danger sous jacent de la piraterie. Ou en tout cas il ne lui faisait pas peur. Après tout, elle ne serait que mécanicienne, casser des tables ou des têtes ne serait pas dans ses attributions. Théoriquement.
Par contre elle avait perçu autre chose émanant de Oneye alors qu’il finissait son explication, quelques choses qu’elle ne parvenait pas à analyser correctement. Omnius proposa le terme de mélancolie, mais Néro n’approuva pas. Notamment à cause de la dernière phrase du combattant, qui lui sembla absurde sur le moment. Néro essaya d’ouvrir la bouche pour parler, mais le futur pirate ne lui laissa pas le temps. D’une humeur qu’elle jugea plus… taquine (?), il lui retourna sa question.

- Euh… je suis pas sur Roon depuis longtemps.  Et je suis surtout là pour, euh...le vaisseau.

Omnius émettait plusieurs propositions de réponse dans sa tête. Toutes honnêtes, mais qui l’aurait peut être fait passée pour une folle ou une psychopathe. En fait, il était à la fois facile et difficile de répondre à cette question. Fondamentalement, elle ne s'intéressait pas à la piraterie. Mais elle savait qu'elle voulait monter dans un vaisseau, sans qu'elle n'ait d'explication sur cette lubie.
- Euh… je…

Blarnak mit fin brutalement au début de discussion. L'heure de service venait de commencer et elle vit son chef embarquer Oneye vers l’avant du bar, disparaissant de son champ de vision. Néro but  rapidement le reste de sa tasse pour se diriger vers le poste de nettoyage.

- Mugler ? J’en sais rien. Oui sans doute.  C’est pas vraiment important. Personne sur cette planète ne se pose cette question,Omnius…

- Bon ça vient?

Néro soupira. Si Cristo ne lui lâchait pas la grappe, ça allait être difficile de réparer le communicateur. La jeune femme se tourna vers lui. Il lui présenta un visage extremement renfrogné, comme si cela faisait des lustres qu’il attendait que “Madaaame ne daigne venir l’aider” pour allumer son four. Sans lui répondre, Néro lui retourna un regard blasé, puis, après avoir récupérer l’une de ses clés à écrous, elle tapa violemment sur le tuyau d’arrivée de gaz. La pression monta instantanément.

- Voila.

Puis elle repartit vers son poste. La salle se remplissait vite. Et avant que la vaisselle ne commence à s’empiler, elle entreprit d’ouvrir le capot du communicateur et d’observer la carte électronique.

- Monocouche. Ouais. On va verifier l’état des composants avant de les ressouder, les pistes ne supporteront pas d’erreur je crois. Hmm. Oui j’espère aussi. J’ai pas de micro de rechange, et celui qui se trouve sur l’autre carte est trop gros pour ce modèle de comm.

Les premières piles de vaisselles arrivèrent et elle du alors remettre à plus tard son inspection. C’est dans ces moments là qu’Omnius était d’une grande aide. Tandis qu’elle commençait à charger la nettoyeuse à vapeur et à laver les quelques couverts en trop, l’IA continuait d’analyser et de proposer une marche à suivre. Cela lui permettrait d’aller nettement plus vite quand elle s’y remettrait.
Bien évidemment, Le cuistot était de mauvaise humeur. Il l’était toujours durant les périodes d’affluences. Fort heureusement, il se contentait de maugréer, de lui balancer des piques, qu’elle n’entendait qu’à moitié, sans néanmoins venir l’ennuyer physiquement.
- J’aurai peut être du prendre un deuxième café…

La journée avait été riche en rebondissement, et la jeune femme sentait qu’elle allait avoir besoin de toute ses ressources physiques et mentales pour tenir jusqu’à la fin de la soirée, voir de la nuit.  Compte tenu du flux tendu dans lequel elle évoluait, elle n’avait aucune idée du temps qui s’était passé entre le début de son service et le moment où Oneye repointa le bout de son nez derrière le comptoir. Elle rit un peu devant le résumé de sa brève expérience en tant que Barman. Le métier n’était pas facile et de ce qu’elle avait pu voir du caractère légèrement impétueux du borgne, elle se doutait bien que les clients du Turbo Lum avaient dû être surpris de sa présence.  Elle salua néanmoins son retour.  Elle allait effectivement pouvoir finir la réparation du comlink. Elle attrapa un torchon pour s’essuyer les mains et entreprit de lui expliquer les fondamentaux du métier de plongeur.

- Bon, ça c’est la nettoyeuse à vapeur. Elle a des cycles d’une dizaine de minutes. Tu la charges tant que tu peux. Elle se lance en appuyant là. Faut ensuite mettre les assiettes propre là pour que Cristo* elle lui indiqua de l’oeil le personnage* puisse les alimenter. Entre deux, il faut nettoyer le plan de travail et les couverts que tu n’as pas pu mettre dans la nettoyeuse. Attention néanmoins, c’est chaud quand ça sort.
Elle regarda Oneye.

- Et je vais aller te trouver un tablier. Les clients aiment étaler de la sauce à tout va.

Elle disparu une fraction de seconde dans le local où ils entassaient leurs affaires et revint avec le dit tablier estampillé “Turbo Lum”. Elle allait se glisser dans son local à réparation mais se retourna vers lui et lui glissa en murmurant :
- Cristo à un caractère de ...chien. Ne répond pas et laisse le grogner dans son coin.
Comme pour illustrer ses propos, le Cuistot se manifesta.
- Néro, faut vraiment que t’apprenne à la fermer …

Sa voix mourru sur la fin de se phrase lorsqu’il constata que, pour une fois, elle ne parlait pas seule.
- c’est qui lui?
- Il s’appelle Oneye, et c’est ton nouvel acolyte pour la prochaine heure.

Néro affichait un grand sourire devant la mine déconfite de Cristo. Oneye le dépassait d’au moins une tête et demi et le cuisinier sembla quelque peu déconcerté de voir qu’il ne pourrait pas s’en prendre à plus faible que lui. Elle revint vers Oneye.
- Bonne chance. Si y’a un truc qui va pas, je suis juste dans le local derrière.

Néro entra dans son local et laissa la porte entre-ouverte, tant pour guetter des éventuels débordement de la part de Cristo que pour pouvoir parler en paix avec Omnius.

- Je t’écoute.
L’IA commença alors à détailler la marche à suivre. Elle lui avait appris le raisonnement à adopter pour ce type de réparation. Ils avaient répété cette procédure des centaines de fois depuis qu’ils étaient arrivé sur Roon. Mais si Néro savait pertinemment quoi faire, c’était toujours agréable, pour une fois, d’avoir quelqu’un qui pense pour soit alors qu’elle se concentrait sur la manipulation. Elle se saisit d’un multimètre et commença à contrôler différents endroits de la carte, après avoir remis en place les composants déplacés, sans les avoir souder néanmoins. Elle se doutait que certains ne devaient plus être fonctionnels.

- ok.  Bon. La  c’est bon...hmm. On perd la tension là.

“Là” correspondait à une deux résistances mises en parallèle et qui permettaient d’attaquer un transistor par la suite. L’une des résistances était HS. Néro fronça les sourcils.

- Ouais. Attends, j’ai une idée. Tu peux me calculer la valeur de la résistance équivalente?
Néro sortit la carte que Billy lui avait fournit lors de leur escapade  à la casse. Elle espérait trouver une résistance d’une valeur suffisamment proche pour la remplacer. Les circuits étant généralement standardisés, il n’était pas difficile de connaitre les valeurs d’entrée et de sortie à l’approche des transistors ou des gros composants comme le micro où le haut parleur. Néro lui ayant appris le calcul, l’IA lui donna  le résultat sans difficulté.

- 360? hmmm. J’ai du 320… bon, on va essayer avec ça.
En regardant le circuit, elle constata autre chose.
- Mince. Si je laisse ça en l’air, la piste inoccupée va faire antenne. Je vais faire un pont pour la reconnecter à l’entrée de la résistance. Oui, mais on aura le bon courant en entrée comme ça. Non, la meilleure solution serait de gratter la piste, mais c’est pas mon comlink. Donc on s’en tient à la première idée.

Elle alluma le fer à souder et entreprit de dessouder la dernière résistance encore en place. La pale étant cependant un poil trop large et elle se brûla légèrement le bout du doigt dans la manipulation. Elle dessouda ensuite la nouvelle résistance et l’intégra dans le com link. Puis, elle arracha l’un des fils qui pendouillait sur la seconde carte et relia la branche vide à l’entrée de la résistance.

- là. regarde. On a une valeur suffisamment elevée. Avec les tolérances, ça devrait le faire. Y’aura peut être un peu de perte oui.

Un condensateur s’était aussi dessoudé, elle entreprit de le remettre en place, avec un autre composant qui ne tenait que par un mince fil métallique.
- ouais là, la valeur est pas exacte ici aussi. Je pense surtout qu’il est fatigué. Il faudra finir par le changer.

Elle arriva enfin au niveau du micro.
- les valeurs sont bonnes. Oui, mais si c’est la membrane qui à lâché, j’ai rien pour la réparer là. Mais ça à pas l’air. Je me demande s’il n'a pas prit l’eau.. En général, l’humidité abime ce type de composant. Je le signalerait à son propriétaire. Je pense que ce comlink à bien vécu, et dans des conditions pas faciles.
Quelques contrôles et deux réparations de soudures plus tard. Néro entreprit de refermer le boitier.

- Bon faudra le tester quand on rentrera, mais théoriquement, on à des niveaux suffisants.

Néro remarqua que la musique de “fin de service” avait envahi le bar, ce qui indiquait la fin du service en cuisine et que Shiri devait être en train de danser.  Théoriquement, elle devait avoir fini depuis un petit moment. La machine à café à proximité, elle se fit couler un chocolat chaud qu’elle chargea en sucre .Elle mit le communicateur dans sa poche, sirota de sa boisson et sortit vers la plonge. Elle retrouva Oneye qui finissait de sortir des assiettes.

- Je présume que ça c’est pas trop mal passé? Si tu as faim, y’a souvent des restes, si tu digères la cuisine de Cristo évidemment…

Néro avait l'air d'apprécier ma démarche. Bien sûr, tout ça m'arrangeait bien par la même, car ici le boulot avait l'air d'être bien plus tranquille. De plus, le fameux Cristo avait changé de couleur lorsque ma collègue m'avait présenté à lui, j'étais donc à peu près certain qu'il allait me laisser tout seul dans mon coin, sans broncher. La petite plongeuse m'apporta un tablier du Turbo Lum après m'avoir décrit le fonctionnement de la machine à laver. Enfin, elle termina par un "bonne chance" quelque peu exagéré vu la tâche que je devais réaliser. Cependant, ses mots étaient plutôt bienveillants, je me contentai alors d'un sourire en coin, et d'un léger mouvement de tête, signalant que Néro-la-bricole pouvait compter sur moi.

Maintenant que le rush était passé, la plonge était loin d'être assaillie. Je manipulai toutefois la vaisselle avec précaution car je n'avais pas envie de casser quoi que ce soit. Cela donnerait, qui plus est, une opportunité au cuisinier de venir me parler, voire de mal me parler. Autant assurer le coup, la fin de ce stage ingrat était proche. Assiette par assiette, couvert par couvert, le Turbo Lum retrouvait la propreté peu à peu, du moins aux arrières. En salle, c'était une autre paire de manche, évidemment, mais c'était surtout pas mon problème pour l'heure.

Après plusieurs dizaines de minutes, Cristo vint déposer une casserole complètement cramée sur mon plan de travail, l'air de rien. Je le fixai à cet instant, me demandant s'il avait fait exprès de bousiller le matériel pour me rendre la tâche moins facile. Son regard fuyard croisa malgré tout mon œil bleu électrique. Il prit l'air gêné et haussa les épaules comme pour s'excuser :


Je pris une grande bouffée d'air, restant muet devant ce type faussement navré, puis je balançai la casserole dans l'évier plein d'eau. Il valait mieux laisser les produits nettoyants faire un peu effet avant de gratter l'ustensile souillé. Cristo repartit de son côté, probablement ravi de s'en être sorti indemne. Au moins, il allait faire bien plus attention à l'avenir... Le temps fila ensuite à une vitesse déconcertante. Alors que je vidais la dernière tournée du lave-vaisselle, Néro réapparu soudain. Elle avait l'air d'avoir encore de l'énergie à revendre d'ailleurs, tandis que moi je commençais plutôt à être las de toutes ces tâches de boniche. Encore un petit effort, et mon œuvre au Turbo Lum touchera à sa fin.


J'avais repéré un frigo dans lequel le chef cuisinier avait enfourné tout un plat préparé durant le service. Il s'agissait peut-être du "repas du personnel" pour demain. Peu importe en fait, ça faisait quasiment deux jours que je n'avais rien grignoté, donc une gamelle pleine me ferait le plus grand plaisir. Sans attendre l'aval de qui que ce soit, je me remplissais une assiette creuse du ragoût grisâtre avant de la faire chauffer au four micro-ondes. Pendant que mon auge tournait dans cet ancien représentant de l’électroménager, je repris simplement la discussion avec ma probable future partenaire pirate :


Un petit "ding" se fit entendre, mon assiette était prête. Je la sortis puis la posai directement devant moi, sur un plan de travail libre. Armé d'une grosse cuillère, je dévorai le ragoût sans m'inquiéter de son goût. Ce n'était plus l'heure de faire le difficile, de toutes façons. Alors que nous discutions tranquillement avec Néro, Cristo refit surface dans la cuisine. Cette fois-ci, il avait troqué ses habits de cordon bleu contre des vêtements plus... Habituels, une petite veste jaune et noire couvrait notamment ses épaules. Il en avait certainement terminé avec sa part de travail ici.


Se remua-t-il, ses joues prenant une teinte rose étonnante. Il s'approcha pour constater le contenu de ma gamelle, puis se gratta le menton, de nouveau gêné par la situation.


Rétorquai-je rapidement, tout en continuant de faire des allers-retours avec ma cuillère, comme si de rien n'était. Le cuisinier secoua la tête et fila vivement en-dehors de la cuisine par la porte d'accès du personnel. Un parasite de moins, ouf!


Demandais-je tranquillement, l'air plutôt amusé, à Néro. Quelques coups de cuillère plus tard, j'en avais terminé avec cette ration de remplissage. Cela m'aidera à tenir jusqu'au prochain soir, théoriquement. Je pris l'initiative de nettoyer mes couverts à la main, puis je me tournai vers ma collègue encapuchonnée.


Je réalisai alors que je n'avais nulle-part ailleurs où aller. Passer la nuit dehors, au milieu des poubelles et des bandits avinés, m'enchantais guère après une telle journée. Et puis, cette nerd devait bien avoir un endroit où crécher, ne serait-ce que "pour dépanner" ce soir. Cela pourrait être toutefois mal interpréter de lui demander directement. J'entrepris alors une question un peu plus subtile :


C'était peut-être égoïste de demander de l'aide sans avoir grand-chose à proposer en retour. Avant, je me serais même dit que je faisais pitié. Mais après tout, si je pouvais disposer d'une paillasse correcte ce soir, autant en profiter. Cela faisait des semaines que je squattais un immeuble désaffecté sur Nar Shaddaa, peuplé par les clochards et les junkies, j'avais peut-être enfin droit à un lieu calme et sûr. Peut-être...

Néro sirotait tranquillement son chocolat, assise sur le plan de travail, tandis que Oneye se jetait littéralement sur un reste non identifié de nourriture présent dans le frigo. Néro n’avait jamais osé y toucher, cela lui avait paru encore vivant. Son regard se promena sur la salle qui s’était légèrement vidée, elle restait rarement jusqu’à cette heure et c’était intéressant de voir les grands habitués ainsi que les plus grands fans de Shiri encore présents. Oneye la ramena alors dans une nouvelle conversation

- Hmm? Ouais, c’était facile. J’espère par contre que la vaisseau sera pas dans le même état.

Cristo refit son apparition, surpris de voir que Néro était encore là, que son acolyte aussi et que ce dernier semblait avoir pillé son casse-croûte. Sa colère monta puis redescendit aussi vite devant le flegme et probablement la carrure du borgne. Le cuisinier fit alors rapidement demi-tour et disparu de leur champ de vision.

"Il est un peu... Stressé ce type, non?"
- Un peu. Mais pour sa défense, t’es plutôt...dissuasif comme mec non? Son environnement est plus “féminin” que ça d’habitude...

Il était vrai que, si l’équipe du Turbo Lum était paritaire, le cuisinier traitait majoritairement avec Shiri et elle. Néro avait d’ailleurs noté un traitement de faveur envers la twil’ek. Elle avait aussi constaté à quel point les yeux du cuisinier tombait dans le décolleté de la danseuse souvent. Elle avait d’ailleurs du tenter d’expliquer la source de ce phénomène à Omnius, mais avait rapidement abandonné, le sujet étant complexe et l’holonet ne donnant, pour une fois, pas de réponse ultra-pertinente scientifiquement parlant.

Shiri vint justement prendre un verre au bar. Elle adressa un regard interrogatif à Néro entre le “qu’est ce que tu fais encore là” et le “qu’est ce que ce type fait encore là lui aussi”. Néro lui fit un petit signe de main détendu avant qu’elle ne retourne finir ses dernières chorégraphies non sans un dernier froncement de sourcil.

Oneye venait de finir de nettoyer son plat quand il la questionna sur ce qu’il restait à faire. Une grosse lassitude transpirait de sa voix et de son attitude.

- Pour ce soir, c’est bon pour nous. On gère pas la fermeture. Je m’occupe du nettoyage le matin en général.

Elle aspira les dernières gouttes de sucre au fond de sa tasse quand son collègue d’un soir parut subitement déconcerté, comme s’il venait de réaliser un truc. Néro le regarda en inclinant légèrement la tête, se doutant qu’une question étrange allait arriver.
Mais la question n’était pas si étrange que ça. Elle était logique pour quelqu’un qui aspirait à une douche et un sommeil réparateur.

Néro réfléchit trois secondes, Omnius émit plusieurs propositions. Elle choisit celle qui lui allait le mieux, à savoir, celle qui ne faisait pas entrer quelqu’un d’inconnu dans son périmètre personnel. L’arrivée d’Oneye dans les cuisines avait été une petite épreuve pour la jeune femme. Même si l’homme s’était montré cordial et avait préservé les distances, Néro restait mal à l’aise. Elle avait mis un long moment à accepter Shiri qui était pourtant la personne la plus bienveillante envers elle dans cet univers.

- Y’a un “Hôtel” pas loin de là où j’habite. j’y ai dormis avant d’avoir ma chambre. T’auras une douche, de l’eau chaude, un lit et un verrou à la porte. Bon… par contre, les murs sont pas super épais. Certains voisins sont un peu bruyants.

Néro descendit de son perchoir et nettoya rapidement sa tasse. Blarnak apparu alors dans les cuisines.
- Oh, mais t’es encore là Néro?

Puis le gérant paru se rappeler de Oneye et du fait que la jeune femme avait probablement du former en vitesse le futur pirate.
- On allait y aller.

Puis pour répondre à la question silencieuse de son chef, elle ajouta.
- Je l’emmène au Blue Frog.

Il acquiesça et repartit faire sa caisse. Néro partit récupérer ses affaires ainsi que les outils de Billy. Elle les lui déposerait demain matin avant de prendre son service. Ajustant le col de sa veste, elle rejoint Oneye et s’avança vers la sortie, non sans avoir salué Shiri.

- L’hôtel est pas loin, de l’autre côté de la place. Je t’y emmène, je connais le gars de l’entrée.

Instinctivement, Néro se mit à marcher un peu vite. L’habitude de ne jamais trainer trop longtemps seule la nuit. Surtout que là, il était plus tard que d’habitude. Bien plus tard. Et la population avait changé. Ce n’était plus les petits dealers de drogues douces, mais des gens plus agressifs que Néro n’aimait pas spécialement.

Les lumières du Blue Frog clignotaient inégalement, les néons fatigués ayant du mal à accomplir leur tâche. Autour de l’entrée, il y avait du monde qui gravitait : des femmes et quelques très jeunes femmes dans des tenus qui rendaient Néro encore plus frileuse et des types louches camouflés dans l’ombre, en train de fumer ou de discuter.

En fait c’était comme ça dans tous le quartier. Le Blue Frog n’était pas la seul hotel dans le secteur, mais il avait l’avantage d’être le moins glauque et le plus respectable, d’après ce qu’on lui avait dit. Elle, en tout cas, n’avait eu aucun soucis lors de son court séjour. Elle poussa la porte. Une sonnette légère tinta alors qu’elle se dirigeait vers le comptoir, avec Oneye sur ses pas.

Le gérant, un monsieur qui faisait plus vieux que son âge, la dévisagea.
- Hey! Mais t’es l’une des nanas du Turbo Lum! J’te reconnais!
Il fixa Oneye puis revint sur la jeune femme, attendant sa demande.
- Mon… collègue à besoin d’une chambre pour la nuit.
- Ton collègue hein…. héhéhéhé… pas de soucis…. C’est 20 crédits.
Néro ne perçu pas le sous-entendu dans la voix du tenancier. Elle leva un sourcils d’étonnement, ne comprenant pas vraiment les raisons de son ricanement excessif. Omnius émit alors des hypothèses concernant la santé mentale défaillante du personnage, avant de se remettre à commenter son environnement. Elle sortit l’argent de son sac et le posa sur le comptoir sous le regard circonspect du vieux et récupéra la clé. Elle la tendit à Oneye.
- Tiens. Je commence mon service vers 13 heures demain. Bon, ça sera pour faire du ménage donc, si tu veux te reposer durant ce temps tu peux aussi…

Enfin! Les seuls mots que je voulais entendre, là tout de suite. Les seuls avec "viens dormir chez moi", bien sûr. Mais bien que la réponse obtenue fût un peu différente que celle attendue, elle était tout à fait satisfaisante. Je pouvais totalement comprendre qu'une jeune femme préserve son cocon privé. Moi-même, c'est ce que je ferais à vrai dire, tout simplement parce que mon chez moi (si j'en avais encore un) ne regardait personne. Ce serait mon jardin secret, en quelque sorte, il était donc inenvisageable de laisser des presque-inconnus s'y installer, même temporairement.


Même si j'étais loin d'imaginer de quels bruits parlait Néro, ma réponse s'avérait à coup sûr juste. La jungle, les dortoirs militaires, et les squats divers avaient forgé mon sommeil en plomb. Bien sûr, certains parasites sonores pouvaient tout à fait me réveiller, mais mon inconscient savait dissocier les urgences réelles des inepties. Mon corps était devenu une vraie sonde à danger avec le temps, bien que mes facultés aient été globalement amoindries, notamment au cours de mes réjouissantes retrouvailles avec... Et voilà, je ressasse encore le passé, il est temps d'aller de l'avant maintenant, plus que jamais.


Marmonnais-je dans ma barbe en passant la porte de sortie du Turbo Lum, sur les pas de mon guide privilégié. Le nom de l'endroit ne m'inspirait rien de terrible honnêtement, si ce n'était de la vase et des bestioles assez laides qui s'y baignaient. Cependant, il valait mieux balayer les à priori de mon esprit, surtout si j'espérais fermer l’œil à un moment donné. Et puis, j'étais l'exemple même d'un truc mal nommé, non? Dans l'idée, ouais.

A cette heure-ci, Roon grouillait étonnamment de vie. Tout à l'heure, il ne m'avait pas semblé avoir croisé autant de gens dehors. D'autant plus que ces personnes étaient bien louches et puaient le bâton de la mort à dix miles. Certaines exposaient d'ailleurs fièrement leurs armes chromées, attachées à leurs ceintures, comme un avertissement pour ceux qui voudraient s'approcher de trop près. Pour moi, ça transpirait le manque d'assurance : pas besoin d'une arme visible lorsqu'on savait vraiment se défendre. La racaille de Roon était probablement dangereuse malgré tout, je remarquai notamment les regards alertes de Néro ci et là. Je me demandais désormais si elle savait se battre, au fait. J'étais assez curieux de la voir en action, un jour. Mais il y avait de fortes chances pour qu'elle soit meilleure à la course qu'au close combat, surtout vu son gabarit.

Bien vite, grâce à la cadence élevée imposée par la plongeuse du Turbo Lum, nous arrivâmes devant l'hôtel que nous cherchions. La devanture faisait encore plus de peine que celle du Turbo Lum, et ce n'était pas rien ! Par contre, les "habitantes" du quartier étaient clairement moins prudes. Cela me rappelait mes belles années passées à démanteler ce genre de réseau répugnant... Aujourd'hui, je n'en avais plus grand-chose à faire. Ce combat n'était plus le mien.


Osais-je sur un ton blagueur. Il y avait un grand risque pour que la plaisanterie ne passe pas. Déjà parce qu'elle était peu fine, et en plus elle pointait du doigt une situation clairement sexiste. A voir si ces choses là étaient des limites à ne pas franchir avec Néro ou pas. Quoi qu'il en soit, la nerd parvint effectivement à nous faire entrer sans embûche. Une fois devant la réception, ce fût encore plus simple. Malgré le sous-entendu du réceptionniste, qui en aurait fait bondir plus d'un, Néro poursuivit sa mission en me refilant la clef de ma chambre.


C'était le genre de truc qu'il ne fallait pas me dire deux fois ! Toutefois, j'allais sûrement me réveiller bien avant l'heure annoncée par Miss Bricolage. Je trouverai bien une occupation plus intéressante que "faire le ménage" dans l'coin... Il me fallait cependant remercier la future pirate encapuchonnée, c'était la moindre des choses, et ça ne coûtait rien.


Je glissai la clef tendue par la jeune femme entre mes doigts, puis je m'orientai vers les escaliers qui menaient à l'étage. Avant de disparaître dans les entrailles supérieures du Blue Frog, je lançai tout de même à ma nouvelle collègue :


J'allais me veiller à ce que personne n'importune Néro depuis ma fenêtre. Enfin, si j'avais droit à une fenêtre pour 20 crédits la piaule...

Il étais de retour au point de départ, et ceux malgré tous ses efforts. Et quasiment dans le même état. Fatigué, affamé, avec trop peu de sommeil dans les pattes et un trou dans son équipage.
Le colosse n'avait pas réelement le choix donc. Et pourtant il n'avait pas ménagé sa peine. Il avait couru partout sur Roon pour trouver des remplaçants crédible et digne de confiance. Après son repas il était partit chercher Rouk le wookie. Connu pour ses dreadlock impressionnants auquel il attachait ses outils. Un, moyen comme un autre de les retrouver et de les transformer en armes improvisé quand il remuais la tête.  Mais le wookie avait été arrête sur Ord Mantel et croupissait au trou, les dread rasés a ce qu'en disait la rumeur. Pas de bol.
Il avait donc chercher a retrouver les fréros de la Vego, une fratrie de mécano chanteur musicien. Il ne les aimaient pas tellement mais connaissait leur expertise et leur professionnalisme. Ils étaient partit depuis une semaine avec l'équipage des « Fatal Fatals » et leur poubelle volante, un vieux Gozanti bouffé par la rouille. Le temps qu'ils finissent de remettre en état ce vaisseau, Lasalbey aurait été retrouvé par ses fils illégitimes.
Il avait donc continué de courir. Pindy Pink ? Envolé aussi. Le jawa mercenaire de chez Sam ? Mort.  Stanyslas Feras ? Il lui avait dit non. Dirty Joel ? Pareil.
Au final le devaronnien avait passé sa journée et sa nuit ici et la bas sur Roon pour rien. Tous ses intérimaire de confiance étaient soit engagés, soit indisponible avant son horaire butoir. Au final c’était presque une chance qu'il en ai laissé une a la fille et au clochard. Enfin « une chance ». Il ne savait plus ce qu'il avait dit de faire au clochard et avait refilé un communicateur cassé depuis longtemps a la fille. Mais bon, il pourrait toujours jouer le pirate au grand cœur, rogner sur leur contrat (vu qu'ils ne seraient pas à la hauteur quand même) et hurler très fort sur Pryat pour qu'il ne leur refasse plus jamais un coup comme celui ci. Quel idée aussi de tomber malade à un tel moment !

C'est donc aussi fatigué que la veille que le colosse poussa a la porte du Turbo Lum avant de se caler sur un tabouret au bar. Devant lui, une petite vue sur les cuisine ou le clochard de la veille semblait s'activer devant un tas d'assiette salle  et, plus important pour lui, le patron du Turbo Lum.

-Je vais prendre... Hmm.. Le grand menu matin,  avec une galette de patate en plus , un caf' et... Non juste ça... Et sinon, ils ce sont bien tenues ?

Le patron grogna un mot inintelligible avant d'apporter la commande en cuisine et revenir avec son café et son communicateur. Lasabley aimais les service rapide et commença à boire son café tout en tripatouillant l’appareil électronique.

-M'ouais. La table tiens bien mais ca c'est plus grace au boulot de Nero et sinon pour l'autre, ouais, à peu près. Il a le sang chaud et c'est pas le serveur de l'année mais bon, il sait se tenir et la fermer. Puis c'est pas comme si vous cherchiez un gars pour faire la plonge nan ? Néro et le costaud son a l’arrière, en cuisine, on va avoir un p'tit coup de pression jusque à 14h30, ce te dérange pas de me les laisser jusque là non ?

-Non, pas de soucis, ca me laissera le temps de faire ce que j'ai à faire. J'vais me mettre dans le coin la bas. Envoie moi repas la bas et les deux après, quand t'aura fini.

Le devaronnien se leva et montra du bout du doigt une table au fond de la salle. Moins exposé au passage que le reste du Turbo Lum la vitre à laquelle elle étais accolé donnait sur un petit parterre de fleur tout a fait charmant. Le second des Black Rovers profita de son caf' dans un cadre presque champêtre avant de se remettre au travail. Il commença d'abord par vérifier le communicateur avec l'aide de son datapad. L’appareil semblait bel et bien se synchroniser  et bonne nouvelle, marcher à nouveau. Le haut parleur avait arrêter de crachoter et en créant un effet larsen par erreur il pu constater que le micro marchait lui aussi. La petite avait réussit son test.

-Votre commande.

La serveuse déposa son repas et, après un sourire charmeur a cette dernière, le colosse reprit son travail jusque a 14h30 ou Nero et le clochard (quel étais son nom déjà?) vinrent devant sa table. Les restes de son repas parsemais la table et il y avait deux dapatad sur la table, en plus de celui dans ses mains. Le Devaronnien n'avait pas chaumé  et leur désigna la banquette en face de lui.

-Asseyez vous. Bon je vais etre rapide et clair. Hier j'ai scanné vos visages et vous ne faite partis ni l'un ni l'autre de la Guilde des Chasseurs de Prime.  Vous ne semblez meme faire parti de rien du tout. C'est pas souvent que ca arrive et pour c'est pas souvent pour de bonne raison mais je ne suis pas la pour juger. Chacun à vécu sa vie comme il l'entend. Soit.
Mon bidule fonctionne et toi, il pointa Blad du doigt, le patron m'a dit que tu avait bosser correctement sans faire n'importe quoi. C'est bien.
J'ai la, deux contrats, un pour chacun. Car on est peut être des pirates chez les Black Rovers, mais on est pas pour autant des rigolos qui faisons n'importe quoi. J’attends de vous obéissance, respect et professionnalisme. Si c'est le cas, vous serez payé en fonction de ce que vous avez fait et si vous faite n'importe quoi, je vous passe par le sas, qu'on soit posé ou en l'air. Compris ? Signez en bas et retrouvez moi dans une demi-heure hangar B12. On ne nous attendra pas.

Vos contrats:

HRP : Je vous laisse faire un post pour prendre connaissance du contrat/récupérer vos affaires et je vous reprend au hangars B12.

Avant de partir, Néro avait adressé plusieurs regards interrogateurs au borgne. Déjà parce qu’elle n’avait pas compris son commentaire sur le côté accueillant de l’hôtel. L’endroit n’était pas le pire de Roon mais à ces heures, il ne présentait pas de caractère sécurisant ou chaleureux. Enfin, de ce qu’elle en pensait.
Ensuite, parce qu’elle n’était pas habituée aux remerciements. Elle ne savait jamais comment réagir et avait marmonné un rapide “euh… merci… je crois”.Blarnak et Shiri étaient sympathiques, mais les remerciements de Oneye lui avaient semblé plus sincères que ceux qu’elle recevait habituellement. Elle avait ensuite rapidement tourné les talons, sous le regard des travailleurs du soirs qui lui firent quelques clins d’œils et autres propositions, qu’elle déclina, n’en comprenant pas certaines.

Une fois rentrée, Néro s’était endormie rapidement, non sans avoir fait quelques recherches sur les Black Rovers. Évidemment, elle ne trouva que peu d’informations, au désarrois d’Omnius, mis à part quelques actes de pirateries classiques, comme les enlèvements, les séquestrations et les pillages. Rien ne pouvait les différencier d’un autre équipage, mais c’était sans doute cela qui avait créé l’aura des Black Rovers.

Elle s’accorda une heure de sommeil en plus et après avoir rendu les outils à Billy, avec remerciement, elle reprit son service au Turbo Lum, sous le regard légèrement soulagé de Blarnak. La soirée précédente avait été riche et la propreté du Turbo Lum avait sérieusement souffert. Il lui fallu deux passage de serpillère supplémentaires pour que le sol arrête de coller.

Curieusement, le temps passa lentement. Sans doute parce que la jeune femme attendait le retour de Lasabley. Et de Oneye aussi, même si son voyage en cage avait du le fatiguer grandement. Elle fit tourner le communicateur entre ses doigts. Le rapide Test réalisé ce matin lui avait confirmé que l’engin fonctionnait de nouveau, et plutôt pas mal en fait. Elle ne pu s’empêcher de ressentir une certaine satisfaction sous les félicitations d’Omnius.
Elle fini par le remettre à Blarnak. A force de jouer avec, elle risquait de le casser à nouveau.

Oneye fini par montrer le bout de sa prothèse mécanique, apparemment bien reposé de ses aventures et surtout propre. Elle le salua tranquillement alors qu’elle sirotait un chocolat assise sur le comptoir. Il vint d’ailleurs la rejoindre afin de prendre lui aussi un café.

Ils tentaient de discuter tranquillement lorsque le pirate violet fit son apparition, l’air fatigué et légèrement dépité. Néro fronça les sourcils, généralement cela n’annonçait rien de bon. Pourtant, elle et son nouvel acolyte s’étaient acquittés de leurs tâches avec succès. Blarnak prit les devants et s’avança vers lui. De là où elle était, elle n’entendit pas leur discussion.

Shiri vint finalement les chercher, tout en récupérant un repas.

- Bon… c’est le moment de vérité.

Ils s’approchèrent de la table du second, qui débuta tout de suite les explications. Néro savait qu’elle n’existait pas sur le réseau. Elle avait déjà cherché, très longtemps, sans qu’aucune information de sa vie avant son trou de mémoire ne filtre. C’était aussi le cas d’Oneye apparemment. Puis, il sortit des contrats. Néro fut légèrement surprise, elle ne s’attendait pas à ce que la piraterie soit si organisée. Ou peut être n’était-ce que cet équipage, Lasabley ayant l’air d’être assez à cheval sur la discipline.
Elle lut rapidement le contrat. Le contenu était pertinent. Il lui garantissait une certaine sécurité tant qu’elle obéissait aux ordres. La partie sur le butin lui paru un peu abstraite par contre, la mécanicienne étant avant tout là pour les réparations. Et le vaisseau. Et la technologie. Elle ne s’attendait pas à ce que quoi que ce soit lui revienne, elle n’était pas vraiment un bras armé.
Puis virent les modalités du départ. Voila, si elle signait, elle décollait dans une demi-heure.

- c’est ok pour moi
Elle apposa sa signature, sous les commentaires heureux d’Omnius, soulagée d’arriver enfin à quelque chose sur cette planète. Puis elle calcula rapidement. En se dépêchant, elle pourrait rassembler ses affaires , et rejoindre le hangar dans les temps. Elle ne voulait surtout pas rater le départ.

Elle attendit néanmoins qu’Oneye fasse de même. Si embarquer sur ce vaisseau était son seul objectif pour le moment, elle était curieuse de savoir si le borgne allait accepter.

Une douche et dodo, voilà le contenu de ma fin de soirée. Il y avait toutefois une chose que je n'avais pas prévu avant de me laisser emporter par le sommeil : mon réveil. Le cadre du Blue Frog étant relativement calme comparé à tout ce que j'avais pu connaître ces derniers temps, je rouvris les yeux seulement après midi, bien après. Encore couché sur le lit grinçant de la chambre, je constatai alors l'heure affichée en lettres lumineuses sur le réveil de la table de nuit : 15h30.


Ni une ni deux, je sautai du lit pour enfiler mes vêtements (lavés rapidement la veille dans la douche) et dévaler les escaliers jusqu'à la réception. Le gérant me regarda derrière son comptoir, surpris de me voir débouler comme un forcené :


Je demeurai silencieux quelques secondes face à cette nouvelle. Une grande envie de fracasser ce guignol commençait à monter en moi, je me sentais presque humilié sur le coup. Je mordis alors ma lèvre inférieure avec mes dents, plissant mes paupières afin de contenir cette rage particulière grandissante. J'agrippai soudain le comptoir, les mains crispées mais focalisées sur le meuble solidement attaché au sol.


Déclara l’hôtelier, gêné. De mon côté, je finis par relâcher la pression en soufflant un bon coup. Ce qui venait de se passer n'était pas plus grave qu'une petite blague, en fait, inutile de faire un bain de sang ici. Et puis, commencer ma journée en envoyant quelqu'un à l'hôpital, ça n'allait pas me mettre sur de bons rails. Sans un mot supplémentaire, je disparus du Blue Frog pour me rendre au Turbo Lum. Il valait mieux que je rejoigne Nero maintenant, car cela faisait déjà une heure qu'elle avait commencé son travail là-bas.

Je poussai la porte tranquillement du pied, les mains dans les poches. Cette fois-ci, mon entrée était un peu moins originale qu'hier. Néanmoins, je n'avais plus vraiment intérêt de me faire remarquer plus que ça, à présent. Coup d’œil à gauche, coup d’œil à droite, la cantina était assez peu peuplée à cette heure, ce ne fût donc pas bien difficile de repérer le second des Black Rovers, assis en terrasse côté cour. Mais je ne me rendis pas tout de suite vers lui, notamment parce que Néro n'y étais pas. Lui dire bonjour était un geste simple, cordial, qui lui montrerai que je n'oublierai pas de sitôt son dernier geste. En plus, nous allions probablement intégrer les Black Rovers en même temps, ce serait bête de se pointer tout seul devant Monsieur Bête-à-cornes.


Ensuite, nous prîmes le temps d'échanger rapidement autour d'un café, avant que la serveuse Twi'lek du Turbo Lum ne vienne nous chercher. Le Devaronien voulait nous voir, le moment fatidique était donc arrivé. Néro me le fit d'ailleurs remarquer, en évoquant un "moment de vérité". Peut-être que, pour elle, il s'agissait finalement d'une vocation plus profonde que ce qu'elle m'avait laissé paraître au cours de nos dialogues. Ou alors la curiosité de cette jeune femme était débordante, au point de vouloir s'embarquer sur un vaisseau pirate probablement assez mal entretenu (surtout si le mécanicien habituel était absent depuis quelques temps). Enfin, Néro restait une énigme sur bien des points, mais je ne devais pas être bien différent pour elle. Nous connaissions nos noms, et encore, ainsi que quelques traits de nos personnalités respectives. A y réfléchir, elle s'était montrée même peu prudente hier soir. Tant que c'était avec moi, elle ne risquait pas grand-chose, mais quand même...


De toute ma vie, dont quelques missions sous couverture parmi des criminels de haut rang, c'était bien la première fois qu'on me parlait de contrat. J'imaginais mal le capitaine pirate le plus craint de la galaxie rédiger et signer de la paperasse sur son bureau, entre deux bouteilles de gnôle... Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire après les explications du second de Mugler. Là, c'était vraiment cocasse.


J'imitais alors Néro, qui, elle, prenait les choses bien plus sérieusement que moi. Une croix en bas de page devrait suffire. De toutes façons, qu'est-ce qu'ils voulaient que je signe? Blad Demeci, déserteur officiellement mort de la Garde Républicaine? Allons, allons, un peu de sérieux ! C'était le genre de contrat parfaitement inutile entre des hors-la-loi qui ne répondaient, justement, à aucune juridiction dans cette galaxie. Mais je notais tout de même que ce document mettait particulièrement les sanctions encourues en cas d'entorse. Personnellement, le speech du colosse violet me suffisait.


Cette dernière phrase était destinée autant au second des Rovers qu'à Néro. Bien sûr, je la ponctuai d'un petit sourire amusé. Il était temps d'écrire les premières pages de ma nouvelle vie. Celle de Oneye, le pirate borgne au bras de fer.

Le borgne rigola à la lecture du contrat avant de le signer, comme la jeune femme. Sur son propre datapad, une diode s'alluma pour valider la signature électronique des documents. Il est vrai que l'acte pouvait sembler étrange pour des pirates mais il avait aussi une fonction préventive. En plus de leur nom, de leur visage, les Black Rovers disposaient maintenant de leur graphie et à l'issu de la visite médicale, d'un échantillon ADN. Bien plus d'information donc pour remonter leur trace en cas de trahison, ou d'indice a semer pour les forces de l'ordre si les nouvelles recrues s’avéraient des plaies. Être liée par ses traces sur, par exemple, l'arme du crime d'un connétable hutt avait tendance a rendre la vie, un poil plus difficile.
Cette affaire administrative terminé Lasabley se leva de la table et leur rappela encore une fois l'endroit et l'heure du rendez vous avant de s’éclipser.

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Dans le hangar B12, le bien nommé Black Rovers prenait toute la place. Il faut dire que le YV-206 était un vaisseau long. Avec ses 41 mètres de long il était plus « encombrant » que les autres vaisseau de la corporation correlienne. Par contre, et c’était pour cette raison que le capitaine l’utilisait pour ses opérations de piraterie, il avait l'avantage de se charger beaucoup plus rapidement avec ses soutes sur le coté. Le genre de détail parfait pour voler le plus de choses possible avant l'arrivé des autorité. Et puis... Mugler aimais la ligne de ce vaisseau.Il aurait pu voler avec un vaisseau de la série YT mais la plus part ressemblaient à des épaves volantes. L'IY, lui, semblais taillé comme un speeder de luxe et, le Diable trouvait qu'a piller, autant le faire avec un vaisseau ayant de la gueule, comme lui.
Son datapad bipa lui indiquant deux choses. La première que les cargaisons de nourriture et de médicaments commandé par la Seringue venais de finir d'etre embarqué. Avec le contrat qui s’annonçait et deux nouvelles recrues, il valait mieux être paré. La deuxième était, justement l'arrivé de Lasabley et des remplaçants. Le second lui avait fait part de sa difficulté a trouver des remplaçants (même temporaire) au Mollusque et au Chalumeaux. Finalement son second c’était encore une fois débrouillé et ramenais les deux bouche-trou sur le vaisseau.
Le devaronnien quitta alors le cockpit pour descendre a la soute secondaire et accueil les nouveaux venues. Hors de questions que ces derniers ne montent a bord sans en avoir reçu son aval personnel !
Lasabley connaissait son travail et les habitudes de son capitaine. Immobile en bas de la rampe d’accès il les avait retenu le temps de son arrivé en leur racontant sans doute les règles de vie informelle a bord. Le capitaine, en haut de la rampe regarda les deux nouveaux avec un sourire mauvais. Pourvu que Lasabley ne leur ai pas encore parlé de son habitude matinale ! Voir les intérimaires comme eux sortir a toute berzingue de leur cabine, l'air paniqué le faisait toujours autant rire.

-[...].. nous vous fournirons une arme pour les assauts que vous devrez ensuite remettre à sa place et consigner dans le registre. Tout manquement entraînera un.. Capitaine sur le pont !

-Merci Second. Alors c'est vous les remplaçants hein ?

Le capitaine marqua une pause pour les détailler. La première, sans doute la mécano ressemblait à un espèce de jawa géant, caché par sa capuche et sa tenue. Comme ses petits voleurs de Tatooine, on ne voyais que ses yeux et une mèche de cheveux. Au moins elle n’était pas couverte d'insecte ni n'avait les globes oculaires brillants. Mugler n'aimais pas les jawas. Des réparateurs compétent certes mais au langage incompréhensible et a l'humour douteux. Il en avait embarqué une fois et le chalumeaux se plaignait toujours de retrouver du sable dans les mécanismes depuis. Si c’était réellement un Jawa géant, il allais demander a la Seringue de la refouler à la visite médicale. Quitte a voler sans mécano.
Le second devait être le remplaçant du mollusque. Humain, très grand et visiblement taillé pour la castagne. Il semblait en avoir vu son content au vu de son bandeau sur l'oeil. Pour que Lasabley recrute un handicapé, c'est que l'humain devait en avoir encore dans le ventre. Parfait, ça et son obéissance, il ne lui en demandait pas plus.

-Je suis le capitaine Zax Mugler et ça, c'est le Black Rovers. Vous pouvez monter à bord. On doit décoller rapidement alors allez tout de suite voir la Seringue à l'étage. Si vous avez la chtouille ou une autre saloperie du genre, vous repartez aussi sec, j'ai déjà volé avec des malades infectieux et je refuse de faire la même. Si c'est bon, déposez vos affaire dans les deux cabines au fond à droite et ramenez vous dans la salle principale, on décollera aussi sec. Lasabley, guidez les ! Je retourne au poste de pilotage.

Aussitot dit, aussitôt fait. Le Diable s’enfonça dans son vaisseau et Lasabley ouvrit la marche pour les nouveaux venus. Il profita du trajet pour leur montrer les cellules, la zone des moteurs et les guida jusque à l’infirmerie. Il ignorait qui devrait passer en premier. La mandalorienne, sûrement prévenue par le passage du capitaine, sorti de son labo et désigna Blad du doigt.

-Toi, allez, viens la dedans et vire tes fringues. Et à la premiere blague, je te jure que tu le regrettera.

HRPG : La Seringue va vous faire une visite médicale classique avec prélèvement sanguin et quelques tests de routine (pression sanguine, lumière dans les yeux etc..). Pour Blad elle va remarquer que ta prothèse est en fer mandalorien et te poser des questions pas très sympathiques, voir même clairement hostile. Elle ne te dirai rien sur son role pendant la guerre civile mandalorienne par contre.
Néro, elle va te poser des question sur ton implants, ses fonctions et tes antécédents médicaux. Elle semblera assez intéressé, de manière presque prédatrice. Apres votre visite, je reprend le controle et on bougera.
Voici aussi un

plan du vaisseau (cliquez pour le voir):

L'heure de quitter le Turbo Lum était arrivée. Néro et moi nous étions rendus au hangar désigné par le second des Black Rovers de façon plutôt ponctuelle. Une fois sur place, nous découvrîmes le joli vaisseau de Zax Mugler, sobrement appelé le Black Rover. Lasabley n'avait pas menti, il s'agissait bien d'un YV-206. Je n'en avais jamais croisé jusque là, mais j'en avais entendu parler, sur Nar Shaddaa notamment. C'était, de réputation, un bijou Corellien fiable et à la ligne agréable. Tant que les couchettes à bord n'étaient pas trop raides...

Lasabley nous passa en revue toutes les règles "de courtoisie". Un petit protocole était appliqué sur le Black Rover, logique pour le coup. J'avais déjà un peu vécu sur des vaisseaux peuplés, dans la Garde Républicaine essentiellement, et certains codes s'avéraient vraiment utiles au quotidien. Ne serait-ce que pour éviter d'ouvrir malencontreusement le sas de dépressurisation en pleine exploration spatiale. Bref, le monologue barbant du Devaronien violet se stoppa nette dès l'apparition soudaine de Zax Mugler. Rien qu'à son allure et à son regard, je sus qu'il s'agissait bel et bien du pirate surnommé "Le Diable" à travers la galaxie. Ce gars-là, même s'il était moins taillé que son second, finalement, on sentait qu'il en avait à revendre. Et ce n'était pas qu'une question de physique pur.

Le Capitaine Mugler y alla lui aussi de son petit discours d'introduction. Apparemment, une visite médicale était prévue d'entrée de jeu. Le médecin de l'équipage semblait d'ailleurs se faire appeler "La Seringue". J'espérais que ce surnom n'avait pas été choisi par obsession ! Les piqûres et les ambiances cliniques ne tenaient pas franchement une grande place dans mon cœur. De plus, un scientifique-pirate, probablement sans diplôme officiel, m'inspirait bien peu confiance. Le pire, c'était que je n'étais pas au bout de mes surprises, loin de là.

Aux côtés de Néro, guidé par Lasabley, je pénétrai dans les couloirs plutôt austères de l'YV. Le Devaronien nous présenta bien vite la porte menant à l'infirmerie. Celle-ci s'ouvrit alors, laissant sortir une guerrière Mandalorienne en armure intégrale. Je n'y croyais pas mes yeux. Le médecin des Black Rovers était une Mando'ad à l'ancienne. Je disais "une", mais seulement parce que le ton de sa voix, même derrière son casque, me paraissait un brin trop fluette pour un homme. Ceci dit, La Seringue me pointa du doigt et m'ordonna de la suivre sans la moindre forme de politesse. Je jetai un œil rapide à Néro, l'air plus ou moins convaincu, puis je m'engouffrai dans l'infirmerie en silence.

La salle était assez étrange, à la fois partagée entre son aspect immaculé et un côté glauque difficilement explicable. La Seringue paraissait en fait à la fois maniaque et bordélique, un paradoxe plus que gênant au quotidien, assurément. Sans chercher à comprendre, ni à apprendre plus de choses sur ce personnage qui me rappelait mon enfance de part sa beskar'gam atypique, j'enlevai mes habits les uns après les autres vivement. Finalement, j'avais seulement conservé mon caleçon et mon cache-œil. Si la doc' voulait examiner ma blessure, elle n'avait qu'à regarder par elle-même sous le bout de tissu. Elle avait intérêt à avoir l'estomac bien accroché, par contre.

La Seringue commença à me manipuler, et à sortir son attirail d'analyse. On ne pouvait pas reprocher aux Black Rovers de faire les choses à moitié, au moins. Il y avait presque un penchant zélé dans tout leurs protocoles, à mon goût en tout cas. Puis, une première question, assez redoutée pour ma part, tomba :


Le casque de la Seringue s'était rapproché de ma main gauche, soit de ma prothèse bionique. Je pensais bien qu'une Mandalorienne comme elle reconnaîtrait à coup sûr l'acier de Manda'yaim. Cependant, je ne savais pas si j'avais en face de moi une extrémiste ou une guerrière tolérante. Vu la réaction de la Mando'ad, la première option semblait se dessiner.


La scientifique en armure se redressa brusquement pour croiser mon œil bleu à travers sa visière.


Rétorquai-je du tac-o-tac, un brin irrité par le sous-entendu de mon interlocutrice. Cette dernière secoua la tête et jura en Mando'a avant de reprendre son boulot, serrant sèchement des lanières autour de mon bras, en vue d'une piqûre réalisée avec la même délicatesse. Je continuais de fixer le casque de ma "sœur", les sourcils froncés, lui montrant que la douleur qu'elle m'infligeait (volontairement ou non d'ailleurs) n'était rien comparé à ce que j'avais pu connaître. Elle fit mine de m'ignorer, se contentant de conclure ses analyses efficacement. Un dernier scan global de mon anatomie, puis la Seringue se tourna afin de taper le rapport sur son datapad. Tout en écrivant, elle lâcha enfin :


Loin de moi l'idée de me plaindre de la qualité de cet échange, même si les médecins de profession m'avaient habitué à un peu plus d'humanité. J'en avais absolument rien à faire de l'avis de cette malade, et sortir d'ici me paraissait être une très bonne chose. Ni une ni deux, j'enfilai mes vêtements afin de déguerpir au plus vite de cet endroit dérangeant. Une fois dehors, j'annonçai simplement à Néro :


En attestait le bout de coton déchiré, scotché sur le point de la piqûre que je venais de subir. Juste avant que Néro ne parte pour son entrevue avec La Seringue, je lui adressai quelques mots plus légers :