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L'ennemi intérieur
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La Force

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La Force
Maître du Jeu
Lun 6 Avr - 14:48
L'ennemi intérieur Quetel10
~Difficulté D~

La sentence venait de tomber : Bob Turner allait potentiellement finir sa vie en prison. La Garde Républicaine ne savait pas exactement comment le Maître Jedi Sate s'y était pris pour recueillir les aveux du criminel au crâne rasé, mais les faits étaient là. La vidéo de l'interrogatoire montrait seulement les deux hommes converser, assis face-à-face. Le Jedi à la chevelure flamboyante avait même servi une boisson fraîche au détenu, en toute sympathie, démontrant clairement que Turner n'était pas dans une situation de pression psychologique.

Tiberius était connu de ses pairs pour ses plans astucieux et bien ficelés. En digne Sentinelle du côté lumineux de la Force, il savait user de ruses afin d'atteindre ses objectifs. Avec Avem Pullum, la Kilmaulsi qui siégeait également au Conseil, il représentait le mieux cette école Jedi, dont les partisans étaient les fameux manieurs de sabres à lames jaunes. La polyvalence des Sentinelles était connue de tous, et ce jour particulier allait renforcer cette image d'efficacité redoutable. Par ailleurs, la République Galactique ne pouvait que saluer le travail du Maître Jedi, ici, et reconnaître que sans lui la justice aurait eu bien plus de difficulté à faire tomber Bob Turner.

Il y avait toutefois au moins une personne qui voyait ce verdict d'un mauvais œil : Clayton Phils, l'adjoint à la mairie des Works. En voyant Turner prit dans les filets des Jedi, il pouvait considérer ses plans comme fortement compromis. De tous ses fidèles, ce bon vieux Bob était le plus actif, peut-être même un peu trop parfois. Cependant, Clayton pouvait au moins lui octroyer pleinement sa confiance. Et ça, c'était plutôt inestimable dans ce monde animé par les intrigues et les coups fourrés. Car si la thèse de Phils se basait publiquement sur la suprématie raciale des Humains, certains "actes de terrain" avaient besoin d'être menés par des figures moins exposées médiatiquement.

Ainsi, Bob s'était trouvé coupable de bien des crimes et délits, essentiellement réalisés à l'encontre de non-humains. Cet homme était le relai de Clayton auprès de la peuplade la plus sensible au discours suprémaciste, il enrôlait toutes celles et ceux qui souhaitaient devenir concrètement actifs pour la cause. Parmi ces gens, il n'y avait pas que de vulgaires bandits haineux. Il y avait aussi des pères de famille, des gens qui trimaient depuis des années dans le cadre ouvrier, ramassant les maigres miettes que les propriétaires des biens de production voulaient bien leur donner à la fin du mois. Certains de ces patrons étaient des non-humains venus de loin, symboles de l'ouverture de la République au reste de l'univers, et de la destructuration des droits des Coruscantis au nom de la libéralisation du marché.

Clayton était convaincu que recentrer la politique de la capitale (puis de la République entière) sur les Humains pouvait permettre de rééquilibrer le rapport de force économique et sociale entre tous les citoyens. Lui qui avait vu la guerre de près, lui qui avait sacrifié les plus belles années de sa vie pour l'uniforme, il savait que, bien souvent, un grand sacrifice permettait de remporter une victoire bien plus importante encore. Cependant, ses rêves de suprématie étaient désormais ébranlés, son but ultime s'éloignait à cause des Jedi et de leurs célèbres tours de passe-passe. Et ce n'était pas fini, car l'Inspecteur Reegan Vahlar et ses collègues allaient creuser davantage, jusqu'à ce que le réseau criminel de Phils soit démantelé entièrement.

Dans le quartier industriel, déjà, une base des Hell's Blade avait été découverte suite à une rixe violente et imprévue contre des pirates. Les flammes avaient malheureusement alerté la Garde Républicaine, qui s'était réjouit de cette prise inopinée. Du matériel de guerre avait été saisi, éveillant plus encore les inquiétudes de la police. Certaines armes provenaient d'usines séparatistes, tandis que d'autres étaient fournies par des contacts secrets de Clayton, internes à la Grande Armée Républicaine. Si, d'un côté, les armes séparatistes pouvaient brouiller les pistes, orienter les soupçons sur les alliés militaires du politicien était très fâcheux. D'autant plus que les réputés enquêteurs de la Police d'Enquête Galactique Inter-armées risquaient d'être mis sur le coup, en plus des Jedi...


Temple Jedi de Coruscant

Krey Dalonn faisait face à son apprenti, dans le grand hall majestueux du temple Jedi. Le soleil matinal filtrait entre les immenses poutres de pierre, laissant sa douche chaleur pénétrer dans la pyramide que constituait ce bâtiment historique. Le Maître à la barbe et aux cheveux grisonnants briefait ainsi le jeune Loh sur sa mission du jour :

L'ennemi intérieur Ja7ZLw
Maître Krey Dalonn

"La Garde a demandé le déploiement d'une équipe d'enquête composée d'un Jedi empathe et de deux bons éléments de la PEGI, un organe réputé de la police Républicaine, spécialisé dans les affaires militaires. En effet, un stock d'armes a été pillé ici-même, sur Coruscant. Les fautifs n'ont laissé aucune trace exploitable. Cela ne peut dire qu'une seule chose : ce vol a été accompli par un membre de la Grande Armée Républicaine. Le motif de ce crime, ma foi, demeure inconnu. Néanmoins, il y a des chances pour que ceci ait un lien avec les Hell's Blade, que tu as déjà côtoyé de près tout récemment. Plusieurs armes volées correspondent à celles que ces gangsters utilisaient."

Le Maître Dalonn marqua une pause, laissant son élève absorber l'ensemble des informations délivrées. Il le savait intelligent, mature et doué, mais il restait malgré tout un jeune garçon d'à peine seize ans. Il reprit ensuite de plus belle :

"De nombreuses pièces du puzzle nous manquent, j'espère que ton implication auprès des enquêteurs nous permettra d'apporter de la lumière dans cet océan d'obscurité. Je te recommande de redoubler de vigilance, jeune Loh, car nulle ne sait ce que tu découvriras au cours de cette enquête. Le Conseil sent que le côté obscur n'est pas tout à fait étranger à cette histoire, l'ennemi intérieur que nous traquons est donc sans doute plus dangereux que ce que l'affaire Bob Turner a pu laisser paraître..."

Un speeder biplace se posa dans la cour du temple, conduit par Reegan Vahlar en personne. Le Céréen à la peau verte salua de loin les quelques Jedi qui passaient par là, puis attendit tranquillement la venue du Padawan Loh Darl jusqu'au véhicule.


District administratif

De toutes les bases de la GAR, celle du quartier administratif de Coruscant était certainement la plus sûre. Une multitude de clones frais s'y entraînaient, aux côtés de divers militaires de carrière enrôlés essentiellement sur Triple Zéro. Les armes y affluaient depuis les mondes de production, pour ensuite être redistribuées au sein de l'armée. C'était une machine bien huilée, se tenant prête au cas où la guerre éclaterait de nouveau. Il fallait dire qu'aujourd'hui la CSI et la République marchaient sur un fil tendu, et qu'il n'y avait aucun filet de sécurité placé en-dessous d'elles. En somme, si l'une de ces factions cassait ce fil fragile d'un pas mal dosé, la majorité de la galaxie sombrerait de nouveau dans les conflits de masse.

Quoi qu'il en soit, il valait mieux se tenir paré à toute éventualité. Seulement, ce jour, le train-train de la base allait être chamboulé. Quelques jours plus tôt, des armes supposées être stockées ici avaient été retrouvées dans les mains de gangsters véreux, dont le goût pour le cuir noir et les coiffures très courtes était assez étrange. C'était comme si une certaine discipline avait été instaurée dans les rangs de ces criminels, comme si quelqu'un qui savait mener des troupes professionnelles était derrière eux.

Les armes perdues étaient, de plus, toujours existantes dans les registres d'inventaire. Par conséquent, des militaires s'étaient sûrement "amusés" à corrompre ces fichiers, dissimulant ainsi volontairement ces vols mystérieux. C'était une collaboration honteuse, à laquelle il fallait évidemment mettre un terme rapidement. C'est pourquoi Phoebe Aldrich et son équipier, Jesti Ribu, marchaient de si bon matin en direction de l'entrepôt militaire du district administratif.

Une fois devant le poste de contrôle, surveillé par deux soldats clones, un officier de la Garde Républicaine, ainsi que plusieurs dispositifs électroniques, les deux compères s'arrêtèrent et montrèrent à l'agent en poste le mandat en leur possession. Le garde sembla soulagé de l'arrivée des enquêteurs. Il n'aimait pas, logiquement d'ailleurs, savoir que des taupes aux desseins non identifiés se promenaient librement parmi ses collègues.

Le lancement de l'enquête avait été monté de sorte à ce qu'aucun membre du personnel de l'armée ne soit au courant, bien sûr. Aussi, l'accueil réservé aux détectives de la PEGI à l'intérieur du complexe fut assez mitigé. Certains soldats ne comprenaient pas pourquoi la Garde Républicaine ne s'occupait pas directement du problème, tandis que d'autres voyaient tout bonnement d'un mauvais œil la venue de ces deux zigotos. Quelle serait alors leur réaction lorsqu'un Jedi complétera l'équipe !

Le speeder de Reegan Vahlar se posa directement à l'intérieur de la base, son véhicule de police étant identifié à distance par les batteries anti-aériennes. L'inspecteur se chargea ensuite de guider le Padawan Darl jusqu'à ses camarades du jour. Une fois le trio réuni, le Céréen n'en faisant pas réellement partie, Vahlar se chargea d'informer les enquêteurs sur leurs options :

L'ennemi intérieur Avaval10
Inspecteur Reegan Valhar

"Vous pouvez commencer par interroger l'officier de logistique, le chef de la sécurité ou le clone ayant effectué le dernier inventaire. Ce sont évidemment eux les principaux suspects. Mais bien entendu, les plus petites mains ne sont pas à écarter non plus. Les faux inventaires ont très bien pu être réalisés par un simple aspirant. Assez doué en informatique, toutefois, pour tromper les contre-inventaires automatisés et effacer ses traces. Loh Darl, Jedi ici présent, permettra de faciliter l'identification des potentiels menteurs. Il a déjà travaillé avec la Garde à maintes reprises dans ce genre de cadre. Néanmoins, n'oubliez pas que les gens que vous questionnez sont formés pour ne pas céder aux interrogatoires. Ils ne se trahiront pas facilement, même avec les compétences spéciales de notre ami Kel Dor."

Reegan sortit un petit objet métallique de sa poche et le confia à Jesti en développant son utilité :

"Ceci est un communicateur crypté qui permettra d'enregistrer le son de tout ce que vous faites, et de me le transmettre quasiment en temps réel. Vous pouvez le porter pendant vos conversations avec les suspects. Si quelqu'un tente de brouiller son signal, je le saurai immédiatement. Par contre il me faudra du temps pour vous prévenir, d'une manière ou d'une autre. J'ai décidé d'utiliser ce matériel parce qu'on ne sait pas comment peut réagir le complice des Hell's Blade. Sachant qu'un flic a déjà été descendu au cours de l'affaire Turner, autant prendre toutes les précautions cette fois-ci. Sur ce, je suis attendu ailleurs. Je reviens vers vous au besoin. Que la Force soit avec vous, chers collègues."

Le Céreen retourna sur ses pas dans l'optique de retrouver son speeder. C'était maintenant aux enquêteurs de jouer.

[HRP : Phoebe peut contrôler le PNJ Jesti Ribu jusqu'à nouvel ordre (toutefois ce dernier ne s'éloignera de son équipière sous aucun prétexte). Vous avez actuellement le choix entre 3 suspects à interroger (à partir du tour suivant, certains choix disparaîtront, donc choisissez bien) : Sam Brown (officier de logistique à la tête des opérations de stockage), Milva Ezor (chef de la sécurité de l'entrepôt des armes) et/ou CT-1104/257 (alias Armstrong, soldat clone ayant effectué le dernier inventaire physique des armes).]

Auteur:

Loh Darl

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Loh Darl
Padawan Jedi
Ven 17 Avr - 18:52
Les facéties du hasard étaient suffisamment nombreuses pour parfois douter de son existence. Pour un Jedi sensible à la Force, et parfois imprégné de l’idée qu’elle est douée d’une volonté propre, il ne pouvait pas y avoir de véritable hasard. Loh était pour l’instant bien trop jeune pour se forger quelconque certitude à ce sujet, mais apprendre de son maître que les Hell’s Blade auxquels il s’était confronté dans sa recherche d’Antonov Gibral pouvaient être liés à un inquiétant vol de matériel dans une base militaire de Coruscant avait de quoi susciter quelques interrogations. Tout sensitif qu’il était, le jeune Loh résistait souvent à cette tentation de donner à ce qui pouvait sembler totalement aléatoire une quelconque signification. En d’autres termes, le padawan tendait à se méfier des prophètes. Est-ce que cela faisait de lui un mauvais disciple de la Force ? Loh se prenait parfois à le craindre. Il craignait en effet qu’on interprète sa réticence comme une forme de méfiance, voire de rejet des enseignements de l’Ordre. Le jeune Jedi expliquerait plutôt sa réserve par son manque d’expérience, quand bien même les lectures et études sur la divination auxquelles il s’était livré à la suite d’un rêve troublant lui avait ouvert l’esprit. Rien toutefois n’avait pour l’instant permis au padawan de conclure à la possibilité de prédire l’avenir, tout au plus lui était-il apparu que des Jedi suffisamment réceptifs étaient capables de percevoir des avenirs possibles.

La mission que Krey Dalonn confiait à son padawan était moins relative à l’avenir qu’au passé, puisqu’il s’agissait d’assister des enquêteurs. Les facilités du Kel Dor dans l’usage de l’empathie avaient été repérées suffisamment tôt par son maître pour être exploitées dans le cadre d’investigations policières, peut-être même trop tôt. Loh s’était en effet retrouvé très jeune à devoir comprendre du mieux qu’il le pouvait des faits dont on épargnait en général aux jeunes adolescents les détails les plus sordides. La formation des apprentis Jedi leur permettait d’appréhender la noirceur des individus avec plus de distance, de sorte à s’en protéger le mieux possible. C’était efficace la plupart du temps, mais l’usage de l’empathie exposait tout padawan à un risque supplémentaire : celui de ressentir les émotions desquelles il devait précisément se protéger. Il avait fallu une triste expérience pour enseigner à Loh la prudence, mais aussi à son maître qui avait décidé de tenir le padawan loin des enquêtes le temps nécessaire au renforcement de ce qu’on pourrait appeler ses « défenses ». Loh était depuis retourné sur le terrain à quelques reprises, toujours accompagné par son maître, et aucun incident ne s’était jamais plus produit. Le padawan en avait tiré la fausse certitude qu’il pouvait désormais user d’empathie sans danger, croyance cruellement brisée par son expérience dans les bas-fonds avec Néro. Néro était le nom de cette pirate membre de l’équipage qui avait soustrait Antonov Gibral aux Jedi, mais aussi cette pirate qui n’avait jamais fait quoi que ce soit pour mettre les Jedi en danger, du moins pas excessivement. La recherche des sentiments éprouvés par cette humaine s’était heurtée à une forme de résistance que Loh n’avait jamais expérimentée, et à propos de laquelle il n’était toujours pas parvenu à trouver le moindre commencement d’explication. Cette expérience avait rappelé au padawan qu’aucun degré de maîtrise ne pouvait être considéré comme indépassable, elle redonna au modeste Loh des raisons de ne pas abandonner ce trait de caractère parfois salvateur.

Krey Dalonn invita son padawan à le suivre vers la Cour du Temple où ils devaient ensemble rejoindre un certain Reegan Valhar, un officier de la Garde républicaine visiblement suffisamment haut placé pour être connu de quelques Jedi. Loh n’avait pas ce privilège et salua respectueusement l’officier une fois introduit auprès de lui par son maître. A cet instant, le padawan ne pouvait pas s’empêcher de se sentir transféré comme un outil et c’était moins le fait de son maître, dont il savait que ce transfert était en réalité un gage de confiance, que dudit Valhar qui ne semblait accorder une véritable attention qu’à Krey Dalonn. Loh n’en tint toutefois pas rigueur au Céréen qui devait adopter ce comportement sans doute par respect de la hiérarchie Jedi. Il était toutefois difficile de savoir à ce stade s’il ne s’agissait pas plutôt d’une forme de déception de la part de l’officier de la Garde qui aurait sans doute préféré l’expertise d’un maître que la participation d’un padawan. Ce qu’il fallait retenir, toutefois, était la probable confiance que cet officier continuait de témoigner à l’Ordre Jedi dans sa globalité, et il méritait, pour cette raison notamment, qu’on lui pardonne toute indélicatesse.

Loh s’installa en silence dans le speeder de Reegan Valhar qui s’envola rapidement dans le ciel encombré de la capitale. Il répondit aux quelques questions de celui qui était désormais responsable de lui, sans doute curieux de connaître un peu plus celui que l’Ordre avait bien voulu mettre à sa disposition. Il était difficile de ne pas se sentir évalué et Loh se raccrochait à la confiance que son maître lui accordait pour se convaincre que sa présence était bien légitime. Désormais seul, le padawan devenait le représentant de l’Ordre auprès de Valhar, mais aussi auprès de tous ceux qu’il allait rencontrer à partir de cet instant. Ce qui pouvait sembler alourdir sa tâche rassurait paradoxalement le padawan. Parler au nom de l’Ordre lui donnait la force d’exprimer des choses qu’il tairait s’il ne parlait qu’au nom de Loh Darl. Les réponses que le padawan apportait à Valhar laissaient ainsi paraître un individu bien plus sûr de lui qu’il ne l’était réellement, elles étaient courtes et allaient droit au but. Loh s’inspirait de son propre maître et de la manière qu’il avait de s’adresser aux autres, sans doute plus encore qu’il ne l’imaginait. Un padawan ne pouvait en effet pas faire autrement que de ressembler au maître qui le formait des années durant, et ce mimétisme pouvait être vu comme le résultat d’une symbiose réussie. Il était d’ailleurs arrivé que des Jedi connaissant Krey Dalonn fassent remarquer à Loh à quel point certaines des positions qu’il exprimait, et la manière dont il les exprimait, leur rappelaient les discours et postures de son maître. C’était l’un des rares compliments que le padawan acceptait.

La conversation dériva assez rapidement sur l’affaire en cours, un sujet dont la neutralité permettrait d’éviter d’inconfortables gênes supplémentaires. Reegan Valhar expliqua les grandes lignes du dossier au padawan qui s’efforçait de retenir les informations importantes. Loh n’était toutefois pas censé résoudre cette affaire, mais simplement aider à la résoudre. Le padawan était parfaitement conscient de son rôle et ne se livrerait ainsi pas au jeu de la « concurrence des services » dont il avait pu être témoin à quelques reprises. Les diverses polices spéciales disputaient souvent à la police de droit commun la juridiction sur telle ou telle enquête, et la maîtrise des opérations semblait être une préoccupation au moins aussi importante que la résolution du crime… Loh n’avait à ce sujet aucune ambition particulière et rassura Valhar lorsque ce dernier le prévint qu’il serait probablement traité comme un individus « aux ordres » des enquêteurs compétents.

Le speeder termina sa course dans l’enceinte de la base de la GAR du district administratif, probablement l’une des bases les plus importantes du dispositif militaire de la République. Cette activité rappelait que la guerre n’était pas finie, ce dont il était parfois utile de se souvenir alors qu’elle se trouvait dans une phase d’étrange léthargie. Les conflits qui ponctuaient l’histoire étaient souvent ramenés à deux dates : celle du début, et celle de la fin. Ceux qui n’avaient pour connaissance de la guerre que celle issue des récits qu’ils en avaient lus pouvaient croire que toutes les guerres se déroulaient sans discontinuer. Loh ne saurait dire si cette guerre-là était originale ou non dans son déroulement. Il y avait clairement eu des phases, mais le padawan ne les avait pas vécus. Loh n’était âgé que de 11 ans au début de la guerre, il était encore un novice au sein du Temple Jedi et donc bien trop jeune pour participer aux opérations. Épargné de la violence des conflits, le jeune Kel Dor se trouvait ainsi dans cette base en terrain parfaitement inconnu. Les regards qui se posaient sur lui, notamment de la part des clones, laissaient pourtant penser le contraire. Loh arborait l’uniforme des Jedi, et il n’était pas impossible que parmi les clones un peu plus âgés se trouvant parmi le personnel de cette base, certains aient combattu sous les ordres d’un maître Jedi, ou même d’un padawan. Il y avait aussi d’autres regards plus suspicieux car la méfiance envers l’Ordre Jedi qui avait fait suite à la révélation de l’identité de Valorum, quand bien même n’était-elle plus très récente, continuait de vivre parmi les soldats. Plus que quiconque, en effet, les fantassins de la Grande Armée de la République avaient vu leurs vies placées entre les mains des Jedi, ces mêmes Jedi dont l’impuissance avait éclaté au grand jour. La décision politique d’écarter les membres de l’Ordre du commandement militaire avait pu être mal vécue par les anciens subordonnés : injuste pour certains, elle avait pu créer chez d’autres un sentiment de suspicion dont on pouvait néanmoins discuter le fondement. Le jeune Kel Dor sentait ainsi peser sur lui un passé qu’il n’avait pas vécu et, en tant que représentant de l’Ordre Jedi en ces lieux, il devait le porter seul.

Le padawan suivit l’officier Céréen jusqu’à un couple d’individus qu’on lui présenta comme des agents d’une sorte de police militaire dont Loh apprenait l’existence. Les enquêtes auxquelles il avait participé n’étaient pas aussi spécifiques, aussi n’avait-il jamais servis les agents d’une police spéciale. Il y avait une femme humaine accompagnée d’un Pen-fi qui semblaient discuter ensemble. Reegan Valhar interrompit l’échange de sa présence et, après quelques présentations d’usage, expliqua la situation au trio désormais rassemblé.

L’officier Valhar expliqua aux deux autres les raisons de la présence du padawan qui se trouva quelque peu réduit à la fonction de détecteur de mensonge. C’était effectivement quelque chose que Loh pouvait faire car mentir, aussi habitué que l’on pouvait l’être, était un processus conscient qui ne pouvait donc pas s’opérer sans aucune émotion caractéristique. Les mauvais menteurs étaient faciles à démasquer, mais ceux qui se disaient « bons menteurs » aimaient croire qu’ils pouvaient échapper à la vigilance des empathes. Un bon menteur trouvait une forme de satisfaction dans la dissimulation, parfois un sentiment de puissance lorsque le verbe était un outil de travail. La meilleure manière de mentir sans être trahi était de le faire inconsciemment, et mentir sans en avoir conscience n’était pas vraiment mentir. Le monde des émotions échappait toutefois souvent à la logique, et cela présentait à la fois un avantage et un inconvénient. Il était en effet difficile pour un individu de susciter l’émotion souhaitée en vue de dissimuler quelque chose, mais, en retour, l’irrationalité des émotions pouvaient induire le padawan en erreur. La plupart des individus n’ont que rarement affaire aux forces de l’ordre dans leur vie, si bien que se trouver en face d’un policier provoque chez eux une inquiétude qui peut sembler suspecte. Pour le dire autrement, Loh pouvait ressentir l’émotion, mais ne pouvait pas en connaître la cause avec certitude.

L’expérience du padawan avec l’empathie de Force lui avait enseigné toutes les précautions à prendre avec les informations qu’il pouvait tirer de ce qu’il appelait ses « lectures ». Les personnes non initiées confondaient souvent l’empathie avec de la télépathie et en déduisaient, à tort, que le padawan était capable de lire les pensées. Avoir accès aux émotions plutôt qu’aux pensées présentait un avantage certain : les pensées étaient des processus majoritairement conscients, il était ainsi possible pour des individus entraînés de focaliser leur esprit de manière à cacher ce qu’ils voulaient cacher ; il était en revanche beaucoup plus difficile de ne ressentir aucune émotion car il s’agissait d’un processus particulièrement difficile à contrôler, mais l’information extraite ne présentait pas la même fiabilité pour les raisons déjà évoquées.
La présentation de l’officier Valhar inquiéta donc le padawan car elle semblait faire peser sur lui une responsabilité dont il aurait aimé préciser les contours pour éviter tout malentendu. Le Céréen se montra néanmoins prudent et avertit le trio de la possible résistance des individus qui seraient interrogés. Si cet avertissement tendait précisément à confondre pensée et émotion, du moins le padawan l’analysait-il ainsi, il avait le mérite d’inciter les deux enquêteurs à une forme de bienveillance à l’égard du Jedi en leur faisant accepter l’idée que les erreurs potentielles pouvaient aussi résulter de facteurs extérieurs.

Reegan Valhar quitta les lieux en usant d’une formule, si ce n’était de la formule, que l’on entendait traditionnellement de la bouche des membres de l’Ordre Jedi. Le padawan se demandait quel sens pouvait avoir cette phrase dans l’esprit d’un être non sensitif. Appeler au pouvoir protecteur de la Force lorsqu’elle était inaccessible aux sens avait quelque chose de religieux, et Loh ne se définirait pas comme l’adepte d’une religion. Voir ainsi des individus extérieurs à l’Ordre Jedi s’approprier cette formule avait quelque chose de déroutant, mais le padawan n’en montra rien et y répondit d’une salutation respectueuse. Il se tourna ensuite vers les enquêteurs de la PEGI : « Je suis disponible quand vous le serez, j’espère vous servir au mieux. »

Phoebe Aldrich

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Phoebe Aldrich
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Sam 18 Avr - 19:11
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Une fois rentrée dans son appartement, et l’adrénaline redescendue, Phoebe sentit comme un grand vide qui la plaqua contre sa porte d’entrée qu’elle venait de verrouiller. Si le petit affrontement lui avait permis de se soulager de quelques tensions, les plus mauvaises restaient pour le moment bien présentes. Et comme presque tous les soirs, elle se laissa glisser contre la paroi froide et métallique, s’attendant à ce que le sol ne l’atteignent jamais et qu’elle chute indéfiniment dans son vide interne.

Mais son carrelage était dur sous ses fesses, et elle marqua le choc. Pas que cela lui fasse mal, loin de là, en tout cas pas physiquement, mais il lui rappelait par sa dureté et sa froideur que le cauchemar n’était pas fini. Et qu’elle le verrait encore une fois ce soir. Plusieurs fois, s’enfermant dans sa boucle jusqu’à ce que son réveil la libère momentanément. Pour recommencer le jour d’après.

Elle eut moins envie de pleurer ce soir là. Après tout, elle avait fait quelque chose d’un peu surprenant ce soir, autre que de boire jusqu’à ce qu’on son esprit se ternisse et opacifie ses souvenirs. Mais cette maigre petite bataille ne l’avait pas soulagé. Milow et sa famille étaient sans doute hors d’atteintes maintenant, toute l’attention de ce minable gang étant sur elle désormais. Mais elle se demandait si déboîter la tête de cinquante personnes suffiraient à l’aider. Son psy dirait que non. Elle dirait que… non, en fait, elle ne savait pas. Il y avait trop de trucs dans sa tête, des choses lourdes et presque anesthésiantes, qui l’empêchaient de se livrer à des occupations communes, comme regarder un bon film, lire un livre, et oublier.

Elle tapa sa tête contre sa porte, doucement, pour ne réveiller personne, le geste étant plus symbolique qu’autre chose. Cette pauvre porte était le seul soutien pour sa tête trop lourde, trop pleine de choses, sans doute inutiles, mais ineffaçable pour le moment. Pitoyable, elle l’était à ce moment. Mais personne ne le savait. C’était la seule bonne chose qu’elle avait trouvé pour le moment.

D’un geste légèrement fatigué, elle passa la main sur son visage. Ribu lui avait envoyé un dossier. Il fallait qu’elle se concentre dessus. Au moins un peu, même si dans son état, elle ne pouvait que ramper jusqu’à la salle de bain pour prendre ses médocs, puis rejoindre son lit après avoir abandonné ses vêtements dans la panière.


L’inspectrice Aldrich, ayant résolu déjà deux affaires en quelques jours, ayant coffrés des assassins et des meurtriers se retrouvaient démunie face au sommeil, pourtant vital pour les gens de son espèce. Si Ribu savait, il se foutrait bien de sa gueule. Le monde entier rirait d’elle en fait. Et c’est avec ce constat douloureux et un sourire amère qu’elle se glissa dans sa salle d’eau, après avoir posé soigneusement son manteau sur le petit bout de plastique prévu à cet effet.

Son père lui manquait. Comme il devait manquer à sa mère, à ses frères. Et comme un supplice impérissable, elle le revoyait tout les soirs. Toutes les nuits. Dans son uniforme repassé avec excellence, pour le voir disparaître dans le feu et le silence. Elle était la seule à subir ça, parce qu’elle avait été la seule présente. Et malgré les années, où même sa mère avait réussit à tourner la page, elle restait bloquée face à l’explosion qui avait déclenché sa chute. Car le cauchemar de la perte d’un être proche ne s’était pas arrêté là. Le deuil, elle devait le porter de partout. Sur sa vie, sur ses ambitions, ses envies, sa famille… L’enfer avait un goût de Whisky avec une arrière odeur de tabac froid. C’était la seule certitude qu’elle avait.

Lorsqu’elle s’effondra sur son lit, cigarette aux lèvres, elle prit quelques secondes pour le lire le rapport envoyé par son coéquipier, espérant que cela mette un terme à ses idées plus que noires.

L’affaire se déroulait encore dans une caserne. Et il s’agissait d’une disparition d’équipement. Pas de mort à déplorer pour une fois. Cela la changerait. Puis, ses yeux commencèrent à se fermer avant qu’elle n’ait achevé sa lecture. Elle verrait demain. Pour le moment, le Shadow l’attendait, prêt à exploser dès qu’elle quitterait les écrans de la salle de commande dans laquelle elle avait officié des yeux.

- Je t’attend.

Puis, elle sombra.

Lorsqu’elle se réveilla, toujours dans ce sursaut désagréable, il n’était pas encore six heures du matin. Et elle n’eut le temps que d’allumer sa première clope lorsque son datapad perso bipa.
Un mince regard lui indiqua que c’était son plus jeune frère. Il lui précisait que dimanche, c’était l’anniversaire de sa mère, et que si elle se chargeait d’apporter les fleurs cela serait bien. Bien entendu, un petit smiley sourire accompagnait le message. Elle n’avait pas oublié. Et elle lui répondit quelques minutes plus tard.

“Je déjà suis sur le coup. Oublie pas les bougies”.

En fait, depuis quelques années, elle se chargeait de cela pour n’importe quel événement. Et elle avait déjà regardé, avant sa prise de poste, auprès des fleuristes du secteur. Et son choix était déjà arrêté. Pas encore commandé, mais elle avait encore du temps, au cas où elle changerait d’avis, ce qui était rare en matière florale. Elle se fit couler son premier café, et après une légère pause pour finir de réveiller son cerveau, elle goba ses médocs et entreprit de lire la suite du rapport.

Elle se souvenait de la disparition de l’équipement. Militaire. De l’armement même, ce qui représentait effectivement un certain problème. Et elle soupira. L’armée était-elle donc aussi vérolée que cela? La base devait être sécurisée. Partir avec une caisse d’arme ne devait pourtant pas être passé inaperçu, mais c’était hélas ce qui transparaissait dans le rapport.
Elle jura. Heureusement que la PEGI veillait au final.


Dans les points intéressants qu'elle releva, il y avait le fait que certaines des armes aient été retrouvées entre les mains d’un gang plutôt violent. Alors que les registres indiquaient toujours la présence des caisses au sein de la base. Trafic. Ça puait le trafic à plein nez. Et les arrangements douteux. Il ne fallait pas avoir des talents de divination pour savoir ce qu’elle venait faire dans cette affaire. Mettre à jour le réseau interne qui se pensait plus malin que les autres. Mais comme partout, tout finissait par se savoir.
A sa grande déception, le rapport s’arrêtait là, lâchant simplement le numéro de la marchandise en question, et les codes de ce qu’elle était sensée contenir. Toutes ses affaires semblaient démarrer comme ça, avec peu d’information. Mais sinon, la base n’aurait pas choisie de faire appel à eux, avec le risque que cela s’ébruite. Il n’y avait pas non plus mention des autres personnes qui devaient les accompagner, vu que Ribu, la veille au soir, lui avait précisé qu’ils ne seraient pas seuls sur le coup.
Peut être des fédéraux ou des mecs de la police locale. Elle ferait avec de toute façon
.

Elle alluma une nouvelle cigarette et regarda enfin l’adresse de la base du GAR. Pour une fois, elle était dans le même secteur qu’eux. Si elle s’arrêtait un arrêt avant celui de la PEGI, elle n’en avait pas long pour la rejoindre à pied.

Cette base, pour le coup, elle n’y avait pas vraiment foutu les pieds. Dans ce qu’elle savait de cet endroit, c’est plutôt la plaque tournante centrale du transfert de matériel vers les autres unités, afin de pouvoir réaliser un inventaire juste de tout ce qui était en circulation. Beaucoup de clones y étaient d’ailleurs employés et entrainés au maniement des armes qui passaient entre leurs mains.
Les clones. Ils étaient connus pour leur loyauté face à la hiérarchie. Elle les avait fréquenté de loin lors des missions où son vaisseau servait de taxi. De près parfois au Mess, où ils se montraient simplement courtois, limitant cependant la communication avec les officiers n’allant pas sur le terrain avec eux. Savaient-ils qu’on se servaient d’eux comme d’une vulgaire chaire à bantha? Sans doute, mais leur obéissance allait souvent au delà de ce détail.

Phoebe écrasa sa clope dans son cendrier presque rempli. Il fallait qu’elle se prépare. Elle opta pour un truc classique, histoire d’amplifier son apparence rigide. Chemise blanche, foulard aussi clair que le bleu presque gris de ses yeux. Tout le reste en noir.


Elle passa son manteau et sortit enfin. Elle ne croisa personne dans les couloirs ce matin là, ni dans l’aero-tram. Il était un peu plus tôt que d’habitude, après tout. Et elle esquivait ainsi les mômes et les types en costard taillé. Elle pouvait ainsi jouer avec sa prochaine cigarette en la faisant passer entre ses doigts gantés sans qu’on lui fasse de remarque.


Comme elle l’avait décidé, elle s’arrêta à l’arrêt avant son bureau et alluma sa clope dès qu’elle fut dehors, marchant tranquillement en direction de l'entrepôt du GAR. Elle s’arrêta cependant bien avant le portail de sécurité, attendant que son coéquipier débarque. Ribu fit son apparition quelques minutes après, surprenant alors sa collègue.

- T’es pas venu en bagnole?
- Nan. Le commissaire m’a dit que marcher un peu me ferait du bien.

Il était clair que son coéquipier s’était vu refuser la location d’une voiture de fonction en raison de la proximité de leur lieu d’enquête. Mais elle ne commenta pas plus, ils avaient du boulot. Une fois devant le poste de contrôle, ils exhibèrent plaques et mandats sous les yeux apparemment soulagé du garde, qui les laissa pénétrer dans la cours qui menait au complexe sans plus de question. Ribu prit un air un peu amusé.

- Bien plus sympathique que tes collègues de l’autre base.

Phoebe s’en grilla de nouveau une, ne relavant la remarque, lorsqu’ils arrivèrent devant les portes de l’entrepôt, attendant quelqu’un leur accorde l’entrée, mais aussi le reste de l’équipe. Puis voyant que Ribu insistait encore sur la "bienveillance" des militaires face à l'arrivée de leurs ennemis naturels, elle se décida à répondre.

- C’est une plateforme logistique Ribu, ils doivent pas être rassuré de savoir que y’a des taupes parmi eux qui refourguent leurs armes à des connards des bas fonds.

- Logique. Tu connais cette base?

Aldrich secoua négativement la tête.

- Très peu, de nom surtout. Je sais juste que y’a pas mal de clones qui y bossent et s'y entraînent.
- Des clones? Bien. Pour une fois qu’on tombera sur des gens un peu plus conciliants que les têtes de mules des escouades aéroportés.

Phoebe recracha sa fumée.


- Les têtes de mules, ça te connais pourtant.
- Ouais, je bosse avec.

L’échange ne se poursuivit pas, le bruit d’un speeder se faisant entendre. Le Pen-fi un signe du bec dans sa direction

- Et voila, le dernier membre de l’équipe.

Phoebe dévisagea lourdement le speeder, scrutant de son regard clair les personnes qui s’y trouvaient. Un Céréen descendit du côté conducteur, dominant de sa grande taille son passager. Un Kel Dor. Et a jugé par son kimono caractéristique, il était probable que ce soit un Jedi.

Les Jedi. Elle n’avait jamais réellement travaillé avec eux. Ils officiaient généralement avec ses supérieurs ou directement sur le terrain. Les seuls trucs qu’elle avait vu d’eux étaient par écrans interposés. Souvent un sacré spectacle
Par contre, elle fut momentanément surprise de la jeunesse du Jedi qui s'avançait vers eyx. Un apprenti sans doute. Et là se posait la question de sa présence dans cette affaire, mais le Céréen ne lui laissa pas le temps de réfléchir plus. Il se présenta rapidement, et entra directement dans le vif du sujet. Et parvint finalement à éclaircir les interrogations de la blonde polaire.

Ribu croisa alors les bras et tiqua légèrement sur certaines de ces explications.


- Vous nous placez sur écoute?

La mention des flics morts en ayant enquêtés sur une affaire nommée “Turner” expliquait en partie cela. Et le Pen-Fi dut finalement s'y résoudre. Puis sans plus attendre, Reegan Valhar disparut aussi vite qu’il était arrivé laissant le Padawan Loh Darl avec eux. Phoebe expira sa fumée tout en dévisageant le petit jedi qui annonçait se mettre à leur disposition. Ribu fit rapidement les présentations. Puis, il se tourna vers elle.

- Alors, c’est quoi ta stratégie?


Et Phoebe soupira.

- C’est toujours à moi de faire ça?
- C’est toi la littéraire du groupe non?

Le Pen-fi se tourna vers Loh Darl, avec un air un peu mesquin.

- Elle adore faire de long monologue et taper des trucs sur son datapad. Elle doit secrétement écrire un roman.

Il était à peine huit heure et Ribu commençait déjà à l’agacer.

- C’est sûr que pour écrire, c’est mieux d’avoir des doigts. Mais trêves de bavardage. On a eu du monde à interroger.

Ribu plissa légèrement les yeux, mais se remit immédiatement sur l’affaire.

- On fait comment? Trois gars? On fait comme dans les mauvais films d’horreur en se séparant?


Phoebe secoua la tête.


- Non. On reste ensemble.


Elle se tourna alors vers Loh Darl.

- Padawan Darl. Vous allez être notre atout sur cette enquête je crois.

L’utilisation du vous était plus un réflexe, même si face à un ado, cela paraissait pompeux, mais il avait son rôle à jouer autant qu’eux. Et c'était un jedi, un empathe capable de les aider à déceler le moindre écart de comportement. Autant le garder au plus près. Phoebe écrasa alors sa cigarette sur le sol, faute de cendrier présent à l’entrée. Elle réfléchit rapidement. Ils avaient besoin de piste à suivre, ce qui désignait d'office la personne à interroger

- Bon, le chef de sécurité risque de nous poser problème, sans nous donner de piste ou de vraies informations. Autant commencer par le début, celui qui se charge de l’inventaire. Après on remontera la chaîne. De plus, c'est un soldat clone, on aura au moins l’assurance d’avoir des informations un peu tangible. Ca marche pour vous?
- Ok pour moi.

Ils attendirent que Loh manifeste un avis sur sa décision puis pénétrèrent enfin dans les locaux. Sur le trajet Ribu recommença à parler.

- On fait comme la dernière fois? Bonne flic, mauvais flic et...
- Jedi. C’est évident non?
- Ca va pas faire flipper les militaires ça?
- Pas les clones. N’est ce pas Jedi Darl?

Puis pour ré-inclure Loh Darl dans le groupe, malgré le babillage de Ribu, elle se décida à lui expliquer le déroulé du premier interrogatoire. Et les espèces de règles qui existaient entre elle et le Pen-fi.

- Bonne flic, ça veut dire que je parle en premier, et que je pose les premières questions. Ribu intervient généralement pour mettre un petit coup de pression si les phrases ne sortent pas ou nous semblent incohérentes. Et votre rôle, Jedi Darl, ça sera de nous prévenir si vous sentez quelque chose de bizarre…

Une fois arrivée vers la zone des inventaires, ils demandèrent à voir le dit clone CT-1104/257, et empruntèrent aussi par la même occasion un bureau inoccupé pour être tranquille. Phoebe s’installa tranquillement sur l’un des fauteuils présents a côté du bureau, Ribu se posta contre le mur près de l’entrée, et la jeune femme invita le Jedi à s’asseoir à côté d’elle. Et avant que le clone ne fasse son apparition, elle lui précisa une dernière chose.

- N’hésitez pas à poser des questions aussi. Si on est trois sur cette affaire, autant que ça serve à quelque chose. Notamment, si ça a un lien avec votre fameuse affaire Turner.

Il fallait qu’elle éclaircisse des choses à ce sujet. Mais le temps n’était plus aux interrogations personnelles, mais à l’action. Le soldat clone fit son apparition, et Phoebe lui souhaita bienvenu en lui indiquant de s’asseoir en face d’elle, ce qu’il fit sans poser de question.

- Bonjour CT-1104/257….Armstrong, c’est ça?
- Oui. Mes amis m'appellent comme ça.

Une manière délicate de lui faire savoir qu’il préférait qu’elle use de son matricule dans cet interrogatoire. Mais la jeune femme ne marqua aucune réaction sur son visage froid, se contentant de retenir cette information.

- Bien, CT-1104/257, Je suis l’inspectrice Aldrich, l’inspecteur Ribu est là, et voici le Jedi Loh Darl. Nous sommes de la PEGI.

Phoebe savait que les clones étaient plus enclins à parler quand ils étaient face à des supérieurs hiérarchiques ou équivalents, dont la police militaire faisait partie. Le pouvoir de la plaque devrait donc les aider à avoir quelques informations.
257 hocha la tête en signe de compréhension. Et Phoebe fit mine de parcourir son datapad avant de reposer ses yeux pâles sur le clone.


- Nous sommes à la recherche d’une caisse, dont vous avez dû faire l’inventaire. Numéro 985-01-VF-077. Est ce que vous pouvez nous décrire son contenu, nous préciser le jour et l’heure à laquelle vous avez réalisé l’inventaire, la dernière fois que vous l’avez vue et à qui elle était destinée? Ainsi que le nom des personnes l’ayant éventuellement récupéré pour préparer son transport?

Cela faisait beaucoup de question d’un coup. Mais si le clone était consciencieux, il devait connaître une partie de ces informations. Enfin, elle l’espérait.

La Force

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La Force
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Dim 19 Avr - 11:31
Armstrong faisait partie des clones au caractère peu loquace mais efficace. À vrai dire, c'était souvent comme ça quand le soldat en question avait connu peu de véritables batailles. Son cerveau restait ainsi totalement conditionné avec le minimum d'informations nécessaires. La fraternité de camarades de guerre n'était pas aussi forte que celle de simples compagnons de caserne. Or, dans cette base les activités tournaient exclusivement autour d'entraînements et de logistique. Aussi Armstrong n'avait aucun apriori à propos du Jedi qui accompagnait le tandem de policiers.

Le bureau qui avait été attribué au trio d'enquêteurs était plutôt anxiogène. En effet, la petite pièce était éclairée par un unique néon blanc un poil trop agressif. Et l'absence de fenêtre, soit de lumière naturelle, n'arrangeait rien. Mener un interrogatoire dans ce genre d'endroit risquait de provoquer de l'angoisse, toutefois les êtres conditionnés à la dure comme les clones étaient plutôt insensibles à cela.

Lorsque Phoebe Aldrich commença à poser ses questions, l'unité CT-1104/257 resta droit sur sa chaise, le visage impassible. Il captait les informations envoyées avec le plus grand sérieux, quitte à paraître insensible et froid. En réalité, Armstrong ne faisait que son devoir, sans s'encombrer de facéties sympathiques inutiles. Droit au but, toujours, sa réponse fut d'ailleurs dans cette même lignée :

"La cargaison 985-01-VF-077 devait contenir des explosifs, mais je n'ai pas pu le constater physiquement. Tout ce que je sais, c'est qu'elle manquait lors du dernier inventaire, réalisé par mes soins, ce qui représente une anomalie de haut niveau. Si cette caisse a bien été volée, alors cela s'est déroulé avant ma mission. Ni pendant ni après."

Le clone joignit ses mains sur le plateau de la table avant de poursuivre, sa voix devenant légèrement moins protocolaire :

"Toute anomalie doit être signalée au capitaine Ezor, qui elle-même relaye l'information à l'administrateur Brown. J'ai donc réalisé mon rapport en suivant ces instructions à la lettre. Je suis un clone, j'ai été conçu pour ça. Enfin, en ce qui concerne vos autres questions : je n'en maîtrise pas les réponses."

L’œil vif du militaire fit le tour des trois personnes lui faisant face. Il semblait totalement dévoué à ses devoirs et son regard honnête ne faisait qu'appuyer ce point. Ses mains jointes, toutefois, démontraient qu'il gardait pour lui quelque chose. Jesti Ribu n'eut qu'à se racler la gorge bruyamment pour faire sauter le verrou de l'esprit strict du clone. Ce dernier se lâcha enfin :

"Penser qu'un de mes supérieurs est un... Traître... Est assez déroutant. J'espère que vous parviendrez à rétablir la vérité dans cette base. Il le faut..."

Cette déclaration sonnait presque comme un cri de détresse. Le conditionnement du clone était certainement soumis à une rude épreuve ici. Son code l'obligeait à respecter ses supérieurs, mais que faire lorsque ceux-ci cachaient de sombres complots contre la République ? Continuer de suivre les ordres tout en suspectant ceux qui les donnaient n'était pas sain, même pour un cerveau éduqué de façon normale. La santé mentale d'Armstrong était en jeu, au même titre que celle de tous ses frères issus des couveuses de Kamino.

[HRP : vous avez à présent le choix entre 2 suspects à interroger : Sam Brown (officier de logistique à la tête des opérations de stockage) et/ou Milva Ezor (chef de la sécurité de l'entrepôt des armes). Merci de me faire parvenir votre/vos choix par MP ou via Discord, que je définisse la suite précise de cette quête.]

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Loh Darl

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Loh Darl
Padawan Jedi
Dim 19 Avr - 21:18
Le duo que Loh assistait était, à tout le moins, original. Le Pen-Fi était sagace et aimait visiblement taquiner sa partenaire, qui le lui rendait d’ailleurs plutôt bien. Le padawan ne saurait estimer avec certitude la durée de leur collaboration, mais les envolées sarcastiques laissaient penser qu’elle n’était pas très récente. Le Kel Dor n’osait se permettre de rire car cela lui semblait extrêmement mal venu, non seulement en raison du risque de paraître irrespectueux, mais également de part le rôle de représentant de l’Ordre que Loh pensait remplir en ces lieux. Ce premier échange entre les partenaires de la PEGI avait néanmoins eu l’intérêt de mettre le padawan plus à l’aise de lors de son arrivée. Il rendait ces deux individus beaucoup plus accessibles, ce qui allégeait la pression que Loh avait mis sur lui-même.

La proposition du Pen-Fi de se séparer fut rapidement contredite par la dénommée Phoebe Aldrich, ce qui rassura énormément le padawan, en lui épargnant notamment la douloureuse explication de la conception qu’il se faisait de son rôle dans cette affaire. Loh se sentait effectivement incapable de mener l’enquête, il n’avait pour bagage que son propre intellect dont il doutait de manière trop persistante pour qu’il soit une arme véritablement efficace dans ce contexte. L’agent Aldrich s’adressa directement au padawan en le présentant comme un atout, ce qui ne manqua pas de titiller sa modestie maladive : « Je ferai tout mon possible pour vous aider. »

Ces témoignages persistants de modestie trahissaient l’inconfort du padawan dans les missions de groupe, et le fait d’avoir été présenté comme un élément utile à la conduite de l’enquête provoquait chez Loh des sursauts d’inquiétude. Le padawan était conscient de ce trait de caractère – quel Jedi serait-il dans le cas contraire ? – et avait pris l’habitude de lui opposer toute la raison dont il était capable. Un Jedi ne devait pas faire preuve d’un excès de confiance en lui, mais douter à l’excès de ses capacités n’était pas plus souhaitable. Le véritable Jedi devait être conscient de lui-même, de ses forces et de ses faiblesses, le maître Krey Dalonn l’avait si souvent répété à son apprenti. Mais la peur de l’excès de confiance suscitait l’excès de modestie, si bien que le padawan se trouvait souvent en balancier entre ces deux excès sans parvenir à se stabiliser à l’équilibre. Objectivement, Loh savait qu’il était capable de percevoir les émotions d’autrui, sans doute à un niveau plus élevé que les autres padawans de son âge et c’était d’ailleurs pour cela que le maître Dalonn avait dû recommander son propre apprenti pour assister les agents de la PEGI. Mais formuler ce que Loh percevait comme un atout restait pour lui très difficile, de même qu’il n’était jamais agréable d’entendre quelqu’un d’autre évoquer cette compétence. Être connu pour une compétence suscitait une attente, et là où il y avait attente il pouvait y avoir déception. Le padawan conservait un reliquat de ce complexe d’usurpation qui l’avait habité les premières années de sa formation au Temple, et de ce complexe était née la crainte de décevoir ses aînés. De cette crainte naissait le besoin constant d’être rassuré par ces derniers, ce qui exacerbait le fait que Loh n’était pas encore parfaitement à l’aise avec lui-même. Bien plus difficile que la maîtrise des capacités offertes par la Force, les premiers pas de la quête du Jedi devait le conduire à lui-même. Ce n’était en effet que parfaitement conscient de soi-même qu’on pouvait en toute sécurité entamer l’incroyable voyage vers les profondeurs de la Force, car tout périple doit avoir un point de départ, un repère fondamental auquel se rattacher. C’était le rôle essentiel du maître pour son padawan. Le jeune Loh qui s’était rêvé en maître Jedi avait eu l’occasion de réfléchir avec Krey Dalonn au sens qu’il donnait à sa propre formation. Le padawan y avait avoué que son ambition était d’un jour transmettre ce qu’il avait appris, réfléchissant ensuite aux qualités qu’un bon maître devait avoir. Elles étaient très étrangement celles du maître Dalonn : un maître Jedi devait remplir ce rôle de repère indispensable pour un apprenti. Qu’importait sa puissance ou sa maîtrise des voies de la Force si un maître n’offrait pas à son padawan la quiétude nécessaire à l’apaisement de ses doutes. Le maître Dalonn semblait ne jamais douter, et même ses questionnements traduisaient une forme de solidité d’esprit que Loh n’osait même pas espérer atteindre. Pour le dire autrement, Krey Dalonn avaient des fondations mentales d’une extrême solidité, et s’il arrivait au maître de douter quant à ses actes, il ne semblait jamais douter quant à ce qu’il était. Krey Dalonn était pour son apprenti un repère inébranlable, le premier et principal jalon de sa formation qui n’en était encore qu’à ses débuts.

L’agent Aldrich développa les premiers éléments de sa stratégie d’approche. Il fallait en effet déterminer à quel étage de la hiérarchie il était utile de commencer les investigations. Si les inventaires de la base faisaient apparaître la cargaison manquante, il n’était en effet pas très productif d’interroger le haut de la hiérarchie en priorité, qui ne ferait qu’énoncer ce que les enquêteurs savaient déjà. Entamer l’enquête au plus près de cette mystérieuse cargaison fantôme, c’est-à-dire auprès de ceux censés avoir eu les yeux dessus, semblait donc également au padawan être la meilleure démarche. Comme l’avait justement exposé l’agent Aldrich, la stratégie consisterait ensuite à remonter la chaîne de commandement en espérant identifier le maillon défaillant. Loh manifesta son accord avec Phoebe Aldrich d’un mouvement de tête, car il ne s’estimait pas encore parfaitement légitime à exprimer une opinion autrement que par une simple approbation.

La base de la hiérarchie était un clone, matricule CT-1104/257, chargé d’inventorier le matériel de la base. Très prosaïquement, le soldat devait compter ce qu’il avait sous les yeux et probablement le confronter à des documents sur lesquels étaient listés le matériel supposé se trouver devant eux. La besogne était relativement ingrate, mais indispensable dans un monde si technologiquement avancé où l’assistance des machines finissaient par endommager la vigilance naturelle des individus.

Les clones constituaient également la base des forces armées de la République, conçus dans des conditions relativement mystérieuses pour s’opposer aux armées droïdes de la Confédération. La création des clones avait soulevé quelques débats d’ordre éthique, néanmoins largement étouffés puisque considérés comme nuisibles à l’effort de guerre. Toutefois, aucune forme de censure ne pouvait réellement percer les murs du Temple, et Loh avait pu assister à quelques échanges sur la nature des clones. Le padawan n’avait pour sa part jamais été confronté à un clone car il n’avait pas combattu, et les seuls qu’il avait pu voir étaient ceux chargés de la sécurité avec lesquels il n’avait eu aucun rapport particulier. Les clones avaient servi sous les ordres des Jedi pendant les premières phases de la guerre, les membres de l’Ordre étaient assimilés à des supérieurs hiérarchiques dans ce qui devait être une sorte de programme. Toutefois, les Jedi avaient été écartés de la guerre et Loh ne savait pas si cette décision avait trouvé une forme d’application dans « l’éducation » des clones. Il n’était en conséquence pas simple de prévoir comment ledit « Armstrong » percevrait le Jedi qu’il allait avoir en face de lui. Le Pen-Fi exprima cette incertitude quant au rapport complexe qui pouvait exister entre les Jedi et les armées qu’ils avaient autrefois dirigées, Phoebe Aldrich demanda à Loh son opinion sur la question plus spécifique des clones, ce à quoi le padawan tenta de répondre du mieux qu’il le pouvait : « Je n’ai pas eu l’occasion de servir à leurs côtés, mais mon maître m’en a toujours donné des récits élogieux. Loh marqua une pause, il rechercha dans ses souvenirs ce qu’il avait pu entendre des sentiments des clones à l’égard des Jedi, mais ces derniers n’étaient pas nécessairement les mieux renseignés. Les clones m’ont été décrits comme des soldats exemplaires, loyaux et combattifs. Ils vivent pour leur mission, je ne pense pas qu’ils soient imprégnés des mêmes a priori que les autres membres de l’armée. Mais ce sont des êtres vivants, forgés par leurs expériences personnelles, et il n’est pas possible de les connaître toutes. »

La réponse ne devait pas être parfaitement satisfaisante, surtout pas pour des enquêteurs dont la mission quotidienne était de rechercher la vérité objective. Loh voulait ici simplement exprimer qu’il était difficile de prévoir la réaction d’un individu qui, bien que présentant certains caractères artificiels, ne pouvait pas être réduit au fait qu’il était le résultat d’une production de masse. Les clones avaient pu être qualifiés de « droïdes organiques » par leurs plus grands détracteurs, mais les Jedi avaient probablement été parmi les seuls à les considérer pour ce qu’ils étaient avant toute chose : des êtres vivants qui, quand bien même avaient-ils été « produits » industriellement, développaient une individualité qui méritait qu’on la respectât. Krey Dalonn avait même pu évoquer, à titre d’anecdote, la reconnaissance de certains clones envers les Jedi pour la considération qu’ils leur accordaient.
Toutefois, il n’était pas très prudent de nier la particularité des clones par rapport aux autres êtres humains. Les Jedi, et Loh en particulier, ne connaissaient sans doute pas tout des méthodes de production des cloneurs de Kamino. L’abnégation sans faille des soldats clones traduisait une réduction du libre arbitre que l’on expliquait par un codage génétique. Loh avait du mal à croire que des données biologiques pouvaient créer un comportement, et pire encore amoindrir ce qu’il pensait être un caractère indissociable de la qualité d’être doué de conscience. Sans doute cette « programmation » était-elle moins innée qu’acquise, mais de cela, le padawan ne pouvait être certain.

Ces questionnements pouvaient paraître superflues dans la tête d’un padawan, mais elles se justifiaient parfaitement pour un empathe. On attendait effectivement de Loh qu’il soit attentif aux émotions du clone lorsqu’il allait répondre aux questions, mais est-ce que les émotions d’un clone étaient gouvernées de la même manière que celles d’un être plus ordinaire ? Si leur codage génétique pouvait induire un comportement, est-ce qu’il pouvait neutraliser des émotions ? Un clone pouvait obéir à un ordre perçu comme immoral sans sourciller car il était conçu pour obéir, toute la question était de savoir s’il obéissait malgré ses propres sentiments, ou s’il obéissait en raison de l’inexistence programmée de ces sentiments. Loh allait être confronté à un individu probablement capable de mentir sans aucune émotion particulière, mais si tel était le cas de la part d’un clone, c’est qu’il devait obéir à quelqu’un… Toutefois, cela ne pourrait être établi que dans le cas où les enquêteurs parviendraient à confondre le clone, c’est-à-dire en présence de faits qui démontrent le mensonge. Il n’était enfin pas impossible de considérer qu’un clone échappe à sa programmation, ou éducation. Même si Loh n’avait jamais eu le récit d’un clone qui était devenu malhonnête, ou qui avait déserté ses obligations, exclure totalement cette hypothèse était sans doute risqué. Le padawan ne voulait toutefois pas se perdre en spéculations avant d’être confronté au clone et à la lecture qu’il en ferait pendant l’interrogatoire.

Ce fut l’agent Aldrich qui expliqua à Loh la manière dont les choses allaient se passer. La technique du « bon flic / mauvais flic » n’était donc pas réservée à la fiction. La plupart des individus devaient en effet être réceptifs soit à la présence d’un officier incrédule, soit à la présence d’un officier semblant davantage bienveillant, et plus encore lorsque les deux se passaient le relai lors d’un interrogatoire. La description que fit Aldrich de cette approche était bien plus mesurée que l’esprit commun donnait à l’expression. Le bon flic n’était pas celui qui apportait le café et souhaitait tout le bien du suspect, mais plutôt celui qui semblait avancer sans a priori quand le mauvais flic se présentait comme plus suspicieux. Loh était la petite originalité du jour dans ce schéma bien éprouvé, il devait alerter les enquêteurs dans le cas où il sentirait quelque chose d’étrange.

Les trois individus s’installèrent dans un petit bureau austère, confirmant l’importance du décor dans le jeu de rôle qu’était en définitive un interrogatoire. Loh s’installa auprès de Phoebe, comme cette dernière le lui indiqua. Si l’opportunité de poser des questions lui avaient été ouverte, Loh ne s’en sentait pas encore la légitimité. Il ne fallait toutefois pas rejeter cette main tendue de l’enquêtrice qui cherchait probablement par cette invitation à intégrer le padawan au mieux, ce à quoi Loh rendit grâce d’un geste de tête approbatif.

Le clone rentra dans la pièce, accueilli par Phoebe Aldrich. Loh avait calmé sa respiration et commençait dès l’entrée du soldat à se concentrer sur les émotions qu’il pouvait ressentir. Le padawan observa donc un silence que l’on pourrait qualifier de professionnel, profitant de l’impassibilité faciale offerte par son masque respirateur. L’interrogatoire débuta, et par lui l’enquête à proprement parler.
Le clone était parfaitement factuel dans ses réponses, et Loh ne perçut pas un stress au-delà de ce qu’il était prévisible de ressentir de la part d’un individu dans cette situation. Ce soldat semblait de prime abord renforcé par l’idée du devoir accompli, ce qui tendait à indiquer sa bonne foi. Il annonça aux enquêteurs n’avoir jamais eu la caisse manquante sous les yeux, et qu’elle manquait lors du dernier inventaire effectué par ses soins. Il était dès lors légitime de se demander si cette caisse avait déjà figuré dans un inventaire antérieur, ou non.

La relative quiétude du soldat baissait au fil de sa réponse, mais Loh ne ressentait pas de culpabilité, plutôt une forme de détresse. C’était comme si ce clone était contraint d’évoluer dans un environnement qui ne lui permettait plus de réagir conformément à sa formation, ou formatage pour certains. Il annonça ainsi avoir dressé un rapport à ses supérieurs relatif à cette caisse manquante, comme le règlement lui en fait obligation. L’existence d’une potentielle trace écrite devrait intéresser les enquêteurs, et l’obtention du rapport tel qu’il avait été envoyé par le clone, et non reçu par ses supérieurs, constituerait sans doute un progrès intéressant. A supposer que cette base ait les procédures nécessaires pour garantir la traçabilité des divers, et probablement nombreux, documents administratifs qui y circulaient, il devrait être possible d’obtenir ce rapport tel qu’envoyé. Le confronter aux rapports reçus par les échelons supérieurs permettrait de situer quel maillon de la chaîne était défaillant.

L’ultime confession du clone s’accompagnait d’une intensification du sentiment éprouvé par le padawan. Le soldat semblait sincèrement dérouté par la situation dans laquelle il se trouvait, et la présence des enquêteurs était vécue comme une potentielle libération de cet état de tension. Le padawan n’imaginait pas qu’un individu coupable perçoive la présence des enquêteurs supposés le confondre avec soulagement, même si la psychologie empruntait parfois des voies particulièrement sinueuses. Certains auteurs de crimes désiraient au plus profond d’eux-mêmes qu’on les démasque, qu’on les punisse afin de se libérer du poids de leur culpabilité. Mais ceux-là ressentaient ce besoin plus tardivement dans les enquêtes, et en tout cas jamais dès la première confrontation avec les enquêteurs. Il s’agissait du premier clone dont Loh était amené à lire les émotions, aussi devait-il observer une certaine prudence vis-à-vis de ses conclusions. Mais, à ce stade, rien ne permettait au padawan de conclure à la culpabilité du soldat en face de lui.

Il ne serait en revanche pas très prudent de conclure à l’innocence ou à l’absence totale d’implication. Loh n’avait aucune raison de penser que le clone en face de lui était coupable, mais la tension qu’il ressentait pouvait non seulement être le résultat d’une situation d’inconfort relative à la probité des supérieurs auxquels il était censé obéir, mais encore le fait de l’exécution d’un ordre qui rentrait en conflit avec d’autres valeurs. En d’autres termes, le clone avait pu être contraint de faire quelque chose qu’il désapprouvait et, si tel était le cas, il faudrait découvrir quelle était l’action répréhensible.

Le clone semblait en avoir fini, Loh adressa un regard à Phoebe Aldrich suivi d’un ample signe de tête indiquant qu’il avait terminé sa lecture et qu’il n’était pas nécessaire de retenir le suspect plus longtemps. Le padawan ne voulait pas livrer ses conclusions en la présence du soldat, il ne voulait pas davantage prendre le risque d’interférer plus que de besoin dans les méthodes habituelles du duo d’enquêteurs qu’il devait assister, et non remplacer.

L’humaine comprit visiblement le signal et indiqua au padawan de la suivre à l’extérieur de la pièce, laissant le soldat sous la bonne garde du Pen-Fi inquisiteur. L’agent Aldrich préféra procéder ainsi dans l’hypothèse où ce que le padawan lui dirait lui inspire davantage de questions à poser au clone, auquel cas le garder à disposition était effectivement la meilleure chose à faire. Une fois porte close, le Kel Dor livra ses premières impressions :

« Je n’ai rien perçu chez ce soldat qui me permette de conclure à sa culpabilité. Il est dans un état de tension évident, mais c’est en raison de la confrontation entre les doutes qu’il nourrit quant à la probité de sa hiérarchie et l’obligation d’obéir qui est programmée en lui. Son désir de trouver les responsables de ce vol est sincère, ce qui n’est pas très compatible avec l’hypothèse de son implication volontaire.

S’il dit avoir établi un rapport au sujet de cette caisse manquante, il serait sans doute utile de se procurer une copie de la version telle qu’il l’a adressé à ses supérieurs, et non telle qu’ils l’ont reçu.
»

Phoebe Aldrich

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Phoebe Aldrich
Militaire
Mer 22 Avr - 13:10
Phoebe nota consciencieusement les informations que lui livrait le soldat clone, ses yeux se fixant alternativement sur son écran puis sur le visage de l’interrogé. Des explosifs donc. Pas le genre de truc qu’on récupère dans un entrepôt sécurisé sans avoir une idée précise en tête. Et cela n’enchanta guère l’inspectrice. Qu’ils retrouvent ou non le coupable, il y’ aura rapidement la question de remettre la main sur cette cargaison hautement dangereuse. Surtout dans une cité comme Coruscant, avec une telle densité de population et de bâtiment. Encore plus à l’approche d’élections qui verraient s’organiser de nombreux meetings aux quatre coins de la planète.

Mais plus qu’un coupable, il allait falloir identifier le comment, le pourquoi et remonter tout le réseau.

Le clone poursuivit alors qu’elle avait laissé son doigt en suspension au dessus de son écran, réfléchissant aux conséquences que la perte de la caisse pouvait occasionner.
CT-1104/257 était très protocolaire dans ses paroles, très précis même. La mission du soldat pouvait leur permettre de remonter à une sorte de temporalité dans la disparition de la caisse. En tout cas d’exclure certaines dates et heures qui ne seraient pas en accord avec ce témoignage. Si le clone ne mentait pas. Ce qui était peu probable. Mais le jeune Darl devait sans doute surveiller cela.

Phoebe releva légèrement la tête lorsque le surnommé Armstrong parla de l'existence d’un rapport. Et elle trouva cela curieux que rien ne leur ait été transmis par Reegan Valhar, ou qui que ce soit d’autre, alors cela pouvait être une source d’information très intéressante. Trop intéressante en tout cas pour qu’elle même la passe sous silence.

S'en devenait même impératif, le clone n’ayant pas les réponses à ses questions fraîchement posées. Et cela déplut fortement à son coéquipier Pen-fi qui s’apprêtait à enfiler son costume de mauvais flic pour tenter de tirer d’autres informations du soldat. Il se racla la gorge, bruyamment, mais fut interrompu dans sa lancée par CT 1104, comme si ce dernier craignait quelque chose de leur part. Et, même pour quelqu’un comme elle, peu porté sur le sentiment humain, il lui était facile de percevoir comme une légère inquiétude dans la voix du clone.

Et les phrases de Loh concernant les clones revinrent doucement dans sa tête. Les clones étaient des êtres vivants, pas des machines, eux aussi affectés par le vécu. Elle ne sut si c’était cela qui perturbait le clone, genre un espèce de traumatisme ancien, de vieille expérience malchanceuse, ou le simple fait qu’il existe un traître dans leur rang, là où ces soldats d’apparences identiques n’apprenaient que la loyauté.


Puis CT 1104 retourna dans son mutisme, toujours droit sur sa chaise, presque comme s’il n’avait rien dit.
Phoebe fixa Ribu, puis Loh, et si le regard du premier trahissait une même surprise sur les étranges confessions du soldats, celui du jedi l’arrêta quelques secondes. Le jeune Kel Dor lui fit un signe de tête, puis indiqua du regard la porte juste derrière elle. Apparemment, il avait quelque chose à lui dire, alors qu’elle avait encore d’autres interrogations. L'inspectrice acquiesça cependant, puis tout en se levant, elle posa ces dernières questions au clone :


- CT 1104/257, serait-il possible de nous préciser vos jours et dates de services? Merci…


Elle fixa Ribu, qui s’interrogeait sans doute sur le manège qu’elle faisait avec le padawan, mais elle se contenta de lui répondre doucement :

- Je te laisse noter ces informations. On ne sera pas long.

Le regard acéré que le Pen-fi leur renvoya lui fit bien comprendre qu’elle allait en entendre parler après. Peut être pendant longtemps. Elle espérait donc que ce dont le jedi voulait l’informer était pertinent. Et que Ribu se tienne bien durant ce temps.
Phoebe referma la porte doucement derrière elle, après avoir laissé passé Darl, sans pour autant s’en éloigner trop. Puis son regard clair se reporta sur le Kel Dor, et à mi-voix, elle lança la discussion.

- Alors?

Loh lui fit part de ses analyses. Et Phoebe écouta avec attention. Déjà, parce que le Jedi semblait à l’aise, sûre de lui dans ses réflexions et son ressenti concernant le clone et que ces dernières pouvaient être rattachées avec ce que la blonde polaire avait perçu chez le soldat. Et lui aussi avait bien noté la mention de ce fameux rapport sur lequel ils devaient mettre la main.

Par contre, Phoebe releva une information importante, celle de la contradiction qui devait se dérouler dans les cellules grises du clone, et mettant sans doute à mal sa loyauté absolue sur une hiérarchie potentiellement impliquée dans une affaire grave. Une véritable trahison pour lui sans doute. Et là, elle se dit qu’il fallait sans doute qu’elle poursuive avec des énormes pincettes et clôture rapidement cet entretien.

- Ok. Bien.

Sans plus de parole, elle rouvrit la porte immédiatement et constata que Ribu s’était effectivement contenté de prendre les informations. Après tout, ils n’étaient pas parti très longtemps non plus. Lorsqu’elle se rassit sur son siège, et après que les dates furent notées, elle posa donc sa dernière question, désormais très consciente du stress que le clone devait éprouver en ce moment.

- CT-1104/257, pouvez nous transmettre une copie de ce rapport que vous avez évoqué? Et transmis au capitaine Ezor?

En fait, elle avait encore des tonnes de questions. Mais sans doute aucune qui ne les aideraient. Sauf en allant interroger Ezor sur son protocole de sécurité.
Il était donc temps de terminer ce passage officiel, et laissa le clone finir avant de reprendre.


- Bien. Merci soldat. Nous ne voulons pas vous retarder plus. Merci de vous tenir à disposition si nous avons des questions supplémentaires.

A ce moment, elle sentit sur elle le regard froid du Pen-Fi, comme deux énormes canons pointés sur sa tête. Mais cela ne l’empêcha pas de se lever, et de raccompagner le soldat jusqu’à la porte, laissant ses deux coéquipiers dans la pièce. Quand le clone commença à s’éloigner de quelques pas, elle l’arrêta doucement. Place maintenant à la partie plus officieuse.

- CT-1104/257, je peux juste vous dire quelques mots?


Le soldat ne parut pas trop comprendre pourquoi elle ne les avait pas prononcé lors de l’interrogatoire, mais il se retourna pour lui faire face. Aldrich interpréta cela comme un accord.

- Nous allons trouver ce qui c’est passé. Aussi, nous allons être ici encore un petit moment. Si ...si autre chose vous revient… vous savez qui contacter.

Elle aurait clairement pu dire des choses plus rassurantes, de soutien, mais le manque d’empathie de la jeune femme la limitait dans l’expression de ce genre de chose. Les mélos, c’était pas vraiment pour elle. Et de toutes façon, est ce que cela aurait eut un réel impact sur ce soldat, quasiment programmé pour la guerre?

Sans attendre plus, elle retourna dans la petite salle, et Ribu n’avait pas bougé, la toisant de toute sa petite hauteur. Elle eut à peine le temps de refermer la porte qu’il démarra au quart de tour en croisant les palmes et gonflant sa poitrine.


- Je peux savoir ce que vous foutez tous les deux? Je suis pas venu ici pour jouer ta secrétaire Aldrich!

L'inspectruce tenta alors d’expliquer ce qu’elle savait, d’une voix neutre et calme. Elle en avait vu d’autres et était difficilement impressionnable par ce genre de numéro.

- Darl n’a rien perçu d’anormal dans ce qu’il disait...
- Et c’est une raison pour le laisser partir? Je suis sûre que j’aurai pu lui faire cracher quelque chose.

Phoebe secoua négativement la tête.
-Il ne savait rien de plus.
- Et tu sais ça comment? Les pouvoirs psychiques de notre ami Jedi?
- Ribu. Est ce que tu te rends compte de ce que représente cette situation pour un clone?

Le Pen-fi plissa les yeux, d’une façon mécontente et légèrement agressive.

- Je t’écoute Madame Je sais tout!

Phoebe ne réagit pas à la pique, mais mit un point d’honneur à poursuivre son explication.

- Imagine, t’es programmé pour la guerre. Tu voues une obéissances à la République que tu es chargé de protéger. T’es éduqué à obéir à ta hiérarchie, et tu constates du jour au lendemain que cette hiérarchie est impliquée dans quelque chose qui pourrait mettre en danger cette République que tu défends. Tu réagirais comment?


Ribu marqua un temps d’arrêt, semblant réfléchir à la fois à sa question et à où elle voulait en venir.

- Je sais pas… mal sans doute. Enfin, un peu perturbé. Mais et alors? Pourquoi le laisser partir?

Phoebe sortit une cigarette de son étui, et la serra assez fortement entre ses doigts. Mais son visage resta stoïque. Le Pen-Fi n’arrivait sans doute pas à comprendre ce qui se passait dans la tête de quelqu’un qui se sentait trahit par ceux qu’il était sensé défendre. Elle si.
Elle indiqua du regard Loh, puis revient sur son coéquipier.


- Darl a confirmé la présence d’un conflit intense chez lui. Une grosse tension. Genre très grosse. Du genre à te faire probablement péter un câble si on continue d’appuyer là où ça fait mal.

Ribu lâcha un léger rire, inclinant la tête sur le côté.

- Ouais, j’ai vu. C’était justement l’occasion de lui tirer les vers du nez! On est de la PEGI, pas des moines! Encore moins des psys!

Phoebe craqua finalement et alluma sa clope, ignorant la présence du panneau “interdit de fumer” dans la pièce. Elle recracha lourdement sa fumée et hocha la tête doucement, comprenant la réaction un peu violente de son coéquipier.

- Alors question, tu sais ce que ça fait quand un soldat d’élite, entraîné à tuer dans n’importe quelle situation, pète les plombs?


Et là, le silence tomba dans la pièce, seulement troublé par quelques expirations de fumées de la bouche de l’inspectrice.

- ça fait mal Ribu. Très.
- Et tu penses qu’il allait… craquer. C’est ça?
- Cette affaire le tiraille. Et il n’est sans doute pas le seul. Y’a beaucoup de clones ici.

Les yeux noirs du Pen-Fi se radoucirent enfin, comprenant qu’ils jouaient sans doute contre la montre. Et sans doute contre les flammes.


- Bien. Bien.
L’inspecteur volatile lâcha alors son mur et décroisa les bras, pour pointer Loh Darl d’une de ces palmes :

- Et Mister Jedi! ça serait bien de mettre tout le monde dans la confidence la prochaine fois! Je suis pas votre assistant, ni votre secrétaire!
- T’es sans doute pas assez beau pour ça.
- Ah ah, très drôle Aldrich. Bon, la suite c’est quoi? Ezor je présume?

Phoebe écrasa sa clope sous sa chaise et garda le mégot en main, en espérant croiser une poubelle d’ici là.

- Ouais. Ezor. Et le rapport.
- Le rapport. Pourquoi on l’a pas eu entre les mains dès le départ?

Phoebe fit un mince sourire. Les deux inspecteurs de la PEGI étaient sur la même longueur d’onde sur ce sujet. C’était un raté. Et s’il y en avait un, il était plus que concevable qu’il y en ait d’autres, genre des omissions, ou d’autres trucs assez laids.
La petite troupe se mit alors en chemin. Un chef de la sécurité se trouvait généralement dans son bureau ou vers le poste de sécurité. Donc pas le plus difficile à trouver. Et Phoebe profita de cette petite balade à travers le complexe pour se débarrasser de son mégot.


- Hey Aldrich, t’avais l’air de dire que ça allait pas être de la tarte avec un chef de la sécurité.

Des chefs de la sécurité, elle en avait connu un certain nombre. Frappé même. Mais elle passa sous silence cette histoire.

- Disons que si cet officier veut nous brouiller les pistes, il en sera sans doute capable. Par contre, si il est disposé à nous aider, on aura accès à pas mal d’informations.
- Ouais, genre les enregistrements des caméras, les entrées et sorties, vu qu’on a un début de temporalité dans le déroulement du vol...

Réflexion pertinente de la part du Pen-Fi. Phoebe profita cependant de ces quelques instants de calme pour interroger un peu plus Loh Darl.

- Dites moi Jedi. En ce qui concerne cette affaire Turner, quels seraient les liens avec ce vol? Qu’est ce qui vous a fait soupçonner cela?
- Et il s’est passé quoi surtout?

Les deux inspecteurs écoutèrent attentivement le Kel Dor, essayant de recoller les morceaux ensembles. Puis ils arrivèrent enfin devant le poste de sécurité du complexe. Et Jesti Ribu prit les devants, prenant son air autoritaire.

- PEGI. Nous voulons voir Milva Ezor. C’est prioritaire.

Apparemment, son coéquipier avait bien envie de cuisiner cette personne, toute responsable de la sécurité qu’elle soit. Espérons que cet entretien leur permette de dégager un premier faisceau d’indice.
Espérons aussi que le Jedi arriverait à sentir quelque chose. Généralement, ce type de personnalité était froide, et relativement blindée contre certains procédés de lecture ou d’interrogatoire.



La Force

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La Force
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Mer 29 Avr - 15:51
Armstrong avait regardé deux des enquêteurs sortir de la salle. Il se doutait bien qu'ils avaient besoin d'échanger sur les révélations obtenues. Le troisième de la bande, un alien dont le clone ignorait l'origine, s'approcha et posa un papier sur la table. Le soldat y inscrivit les informations demandées sans broncher, soucieux d'aider autant qu'il le pouvait ici. Puis il expliqua qu'il devait y avoir au moins une sauvegarde de son inventaire dans la base de données du complexe logistique.

Les sous-officiers ne bénéficiaient pas d'ordinateurs attitrés, ils rentraient leurs rapports sur des terminaux communs répartis un peu partout, ou directement dans les bureaux prévus à cet effet, en espace ouvert. C'était notamment pour cette raison que l'Inspecteur Valhar n'avait pas déjà mis la main sur ce document. En exiger une copie au préalable aurait immédiatement éveillé les soupçons du personnel de la base militaire. Or, comme les enquêteurs le savaient, tout le monde était suspect dans cette affaire. Mettre un coup de pied dans la fourmilière avant de s'y introduire était rarement la meilleure idée.

"Seuls les officiers de liaison ont l'autorisation de transmettre des documents internes. Nous autres, les clones, ne disposons d'aucun bien attitré."

Conclut l'être fabriqué par les généticiens de Kamino. Ensuite, Phoebe Aldrich le remercia et l'accompagna à l'extérieur de la salle d'interrogatoire improvisée. Elle chercha à se montrer rassurante par ses derniers mots, ainsi qu'en lui donnant une carte de visite. Ainsi, si Armstrong découvrait quelque chose ou se souvenait d'un élément important, il avait quelqu'un de compétent à contacter. C'était en effet une bonne idée, car qui savait comment un être conditionné pouvait réagir face à un tel dilemme psychologique, à court terme. Sans oublier qu'il pouvait amener d'autres clones à se poser exactement les mêmes questions sensibles.

"Merci à vous, inspectrice. Et dorénavant... appelez-moi Armstrong, je vous prie."

Le militaire, malgré son ton toujours aussi formel, venait de laisser comprendre à la blonde polaire qu'il lui attribuait sa confiance. Il y avait fort à parier qu'il se montrerait utile à l'occasion, du moins si cela s'avérait nécessaire. Sur cette bonne nouvelle, l'ancien officier du Shadow retourna auprès de ses collègues afin de décider de la suite des opérations. Il restait encore bien des mystères à dévoiler dans cette base compromise.

Décidé à interroger Milva Ezor à présent, le trio s'aventura dans les couloirs austères de la grande bâtisse administrative dans l'optique de trouver le bureau de ladite cheffe de la sécurité. Une fois devant la porte d'accès, les enquêteurs furent confrontés à un garde, certainement un autre clone vu son armure et sa façon de s'exprimer. Jesti Ribu dégaina alors sans plus tarder le mandat qui autorisait le groupe à fouiller tout ce qu'il souhaitait, tout en posant des questions au gré des besoins de l'enquête. Le soldat haussa les épaules et expliqua alors que le capitaine Ezor n'était de toutes manières plus là. Elle venait de quitter son bureau à l'instant, en évoquant un motif personnel, qui semblait d'ailleurs fortement gêner l'homme aux habitudes masculines.

L'ennemi intérieur 4052492123
"Ragnagnas... Je crois que c'est ce qu'elle a dit..."

Développa-t-il, hésitant. Il était possible que le capitaine ait cherché une excuse pour se rendre tout à coup indisponible, mais il y avait également une probabilité pour que son prétexte soit bien réel. Si c'était le cas, Milva Ezor se trouvait donc soit dans les toilettes les plus proches, soit à l'infirmerie. Les enquêteurs avaient alors de nouveau le choix de la marche à suivre : chercher la personne qu'ils étaient venus interroger, fouiller le bureau de Milva malgré son absence, ou encore se rabattre sur Sam Brown, le responsable des stocks.

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Loh Darl

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Loh Darl
Padawan Jedi
Jeu 30 Avr - 15:46
Phoebe Aldrich avait reçu le compte rendu du padawan en toute économie et leur échange ne dura guère que quelques secondes en l’absence du Pen-Fi. L’enquêtrice et le Jedi rejoignirent bien vite les deux individus qu’ils avaient délaissés pour conclure l’entretien. L’humaine posa l’ultime question relative au rapport puis décida de libérer le clone, non sans la désapprobation à peine voilée de son étrange partenaire. Nul besoin d’empathie pour deviner la frustration de celui qui, même s’il tendait à laisser sa partenaire mener la danse, ne devait pas moins s’en considérer comme le chorégraphe. Loh découvrait une autre facette de cette relation en apparence sympathique. L’aise avec laquelle le Pen-Fi formulait des reproches laissait deviner qu’il se considérait comme plus expérimenté, ce qui légitimait pour lui le ton sur lequel il s’adressait à sa camarade, mais également au Jedi. S’il pouvait exister un quelconque lien hiérarchique entre les deux enquêteurs, Loh s’estimait pour sa part en dehors de tout commandement. Le padawan s’était placé à la disposition des enquêteurs, pas à leurs ordres. Dans la mesure où le Kel Dor s’estimait représentant de tout l’Ordre Jedi dans cette relation, il ne devait pas accepter qu’un fonctionnaire de la République fasse trop abstraction du respect mutuel qui devait animer les rapports entre la République et l’Ordre Jedi.

Loh voyait aussi dans le comportement du Pen-Fi ce travers administratif qu’il avait pu constater lors de ses anciennes expériences auprès des services de police. Beaucoup d’enquêteurs, et sans doute trop, étaient très soucieux d’être « dans la boucle ». L’ego de certains enquêteurs les poussaient à faire tout ce qui était nécessaire pour être au centre des investigations et la résolution de l’enquête semblait pour eux moins importante que l’identité de celui qui l’avait résolue. Le padawan ne comprenait pas autrement les reproches du Pen-Fi formulés à l’encontre de sa partenaire.  Ce dernier était en effet visiblement frustré d’avoir été relégué au rang de « secrétaire », ou peut-être même frustré de ne pas avoir été le destinataire des conclusions du padawan. L’inspecteur Ribu en aurait-il déduit que Loh avait mal déterminé la hiérarchie qu’il pensait être clairement établie entre sa partenaire et lui ? La vérité est que le padawan s’était simplement adressé à la personne assise à côté de lui, mais la réaction du Pen-Fi ne l’encouragerait certainement pas à choisir un autre interlocuteur à l’avenir.

Ribu semblait confiant quant à sa capacité d’extraire davantage d’informations du clone, ce dont Loh doutait en raison des perceptions dont il avait rendu compte à sa partenaire. Ce ne pouvait donc être, encore une fois, que l’ego du Pen-Fi qui s’exprimait, persuadé de pouvoir faire dire au clone des choses qu’il ne pensait pas. C’était quelque chose de tristement simple à faire, et de nombreux policiers étaient parvenus à obtenir des aveux fantoches de la part d’individus qui cédaient à une pression indue. L’obtention d’aveux semblait dans ce cas l’emporter sur la véracité des aveux, tout comme être celui qui résolvait l’enquête était plus important que la bonne résolution. Loh aurait aimé répondre au Pen-Fi, il aurait aimé lui dire que « faire cracher quelque chose » au clone aurait sans doute été possible, mais inutile ; Phoebe Aldrich le prit toutefois de vitesse, sans doute pour le mieux.

Jesti Ribu n’en doutait pas moins de la réponse et, lorsque Phoebe Aldrich avait opposé une certitude d’enquêtrice, le Pen-Fi mis en doute la clarté de son jugement. Pire encore, ce serait le Jedi qui avait induit en erreur sa partenaire. Loh n’était pas de ceux qui avaient une excessive confiance en ses capacités, c’était même plutôt le contraire. C’était pour cette raison que le padawan ne s’était risqué à livrer que les conclusions dont il était suffisamment sûr pour justement éviter de conduire ceux qu’il assistait dans la mauvaise direction. Jouer la carte du consultant mystique douteux n’était pas très propre de la part du Pen-Fi, et Phoebe décida de ne pas honorer cette attaque d’une réponse. Elle amena au contraire le débat sur la question du conflit intérieur et spécifique aux clones, une analyse qui ne nécessitait nullement l’expertise des Jedi pour être valide. En faisant ainsi sortir le padawan de l’équation, Loh supposait que Phoebe cherchait à le protéger du mauvais caractère de son partenaire.

Ce fut en tout cas l’effet observé, et les deux partenaires s’embarquèrent dans un échange qui semblait plus conforme à leurs habitudes. Loh s’en trouvait exclu, et c’était bien ainsi. Le padawan n’avait aucune intention de troubler l’harmonie, ou du moins l’état d’équilibre dans lequel se trouvait une relation qui existait en dehors de lui, et qui existerait bien après son implication. Le Pen-fi s’adoucit, et il devenait alors clair que sa patience variait selon que la participation du padawan était ou non mentionnée dans la conversation. La sagesse populaire décourageait les trios, qui se scindaient souvent en deux groupes par l’inévitable exclusion d’un membre. Jesti Ribu avait exprimé la peur de se trouver être le membre exclu, et il réagit avec d’autant plus de vigueur qu’il s’estimait probablement être le plus important des membres de la PEGI présents dans cette base.

Les hypothèses de Loh se confirmèrent quand l’inspecteur Ribu fit à nouveau preuve d’une forme d’agressivité suite à la mention du padawan. En clamant haut et fort qu’il n’était ni moine, ni psy, il remettait clairement en cause la légitimité du padawan dans la conduite de cette enquête. Des moines et des psys, c’était donc ainsi que les Jedi pouvaient être perçus de l’extérieur du Temple. Ce qui devait être un sarcasme de la part du Pen-Fi ne comportait en réalité rien de bien condamnable : la vie monastique était honorable sur bien des aspects, et si l’on considérait que les psys aidaient les personnes en détresse, alors Loh ne rejetterait pas cette qualification, si elle ne portait pas une part d’usurpation.

Aldrich usa de la même technique pour calmer son camarade, et les mêmes effets s’en suivirent… ou presque. Le Pen-fi s’adressa cette fois-ci directement à Loh, ce qui devait traduire une forme d’évolution dans la compréhension qu’il avait de sa propre frustration. Il n’en voulait pas à sa partenaire, mais plutôt au Jedi, et non pas en raison du choix qu’il avait fait de parler avec Phoebe plutôt qu’avec lui, mais en raison de sa seule présence. De par sa formation, Loh avait appris à maîtriser sa colère, non pas en la réprimant, mais en essayant d’en comprendre le plus rapidement possible la source. Le Kel Dor trouvait cette accusation injuste car à aucun moment il ne pensait avoir adopté un comportement laissant penser qu’il considérait le Pen-Fi comme autre chose qu’un enquêteur. Faire ce procès à un Jedi n’était pas loin de relever du ridicule, d’une part parce qu’un Jedi était parfaitement étranger à la structure administrative que constituait la PEGI, et d’autre part car le reproche témoignait d’une incompréhension totale de l’échelle de valeur enseignée aux membres de l’Ordre Jedi. Enquêteur, secrétaire, assistant, tout ceci ne faisait aucune différence pour Loh ; chacun était le rouage d’une machine qui ne pouvait pas fonctionner correctement si elle n’était pas complète. Le padawan aurait volontiers rempli ces rôles considérés comme subalternes par le Pen-Fi, si telle avait toutefois été la tâche qu’on lui avait confiée.
Loh réfléchissait à une formule laconique et philosophique, de celles que Krey Dalonn aurait pu répondre. Il aurait été par exemple utile d’objecter au Pen-Fi qu’une confidence partagée avec tout le monde n’en était plus vraiment une, ou que le compte-rendu de Loh à Phoebe Aldrich n’avait rien de la confidence et que le dresser en la présence du soldat eut été parfaitement déplacé dans le cadre de l’interrogatoire. Ce reproche aurait aussi pu être l’occasion de faire remarquer au petit enquêteur ce qui le gênait véritablement, à savoir ne pas avoir été lui-même le destinataire des conclusions du Jedi. Tout ceci aurait pu être saupoudrée d’une indélicate leçon de morale dont les Jedi avaient le secret : dans ce trio, chacun est l’assistant des deux autres. Phoebe Aldrich parvint une nouvelle fois à désamorcer son partenaire d’un trait d’humour bien particulier dont Loh aimerait partager la maîtrise. L’efficacité avec laquelle cette femme parvenait à gérer les frustrations du Pen-Fi était admirable, elle témoignait d’une forme de compréhension profonde de son partenaire dont peut-être elle-même n’avait pas conscience.

L’incident semblait clos, mais Loh conservait une forme de malaise. Sans craindre particulièrement les reproches du Pen-Fi, il voulait néanmoins éviter de remettre le partenaire d’Aldrich en situation de se plaindre et de faire à nouveau état de travers qui ne devaient pas non plus lui plaire. Le plus inconfortable était probablement d’essayer de prévoir ce qui allait se passer et d’anticiper ce qui était en définitive impossible à vraiment anticiper. Il sembla alors au padawan que la meilleure chose à faire était d’intégrer cette facette du Pen-Fi pour essayer de la contrarier le moins possible, mais sans que cela fasse dévier le Jedi de ses propres obligations. Après tout, Phoebe Aldrich trouverait probablement encore les mots pour calmer son partenaire.

Loh avait en définitive jusque là observé le silence, ce qui devait sans doute agacer le Pen-Fi en recherche d’une forme de confrontation pour établir clairement ce qu’il estimait être son « territoire ». Le padawan se l’était promis dès le départ, il n’était pas là pour prendre en main quoi que ce soit, simplement pour assister autant que les officiers de la PEGI l’estimaient utile. Cette relative indifférence face au reproche ne manqua toutefois pas d’interpeller le padawan car elle semblait très contradictoire avec ce qu’il savait de lui, notamment sa peur de décevoir. Les réprobations du Pen-Fi pouvaient être le résultat de mauvaises actions du padawan, ce dont Loh aurait dû se sentir coupable par instinct. Et pourtant, le Kel Dor ne s’en était pas offusqué et ne s’en sentait pas meurtri. Il pouvait y avoir plusieurs explications que Loh envisagea en suivant les enquêteurs vers la prochaine personne à être auditionnée. Loh pouvait avoir répondu intérieurement au reproche par toute sa réflexion sur la frustration du Pen-Fi : en donnant une cause logique au reproche, et opportunément intrinsèque à la personne qui l’avait formulé, Loh s’était dédouané de toute erreur. C’était là une méthode assez peu conforme aux méthodes Jedi, sauf si le constat était réel. Il fallait en somme être un Jedi d’une particulière sagesse pour déceler l’erreur chez les autres et conclure avec certitude qu’elle ne venait pas de soi. Loh n’avait naturellement pas cette prétention, mais la situation semblait néanmoins assez simple à expliquer. De plus, le padawan ne s’était pas arrêté au blâme, il avait tiré quelque chose de ce petit épisode et s’efforcerait de ménager davantage le Pen-fi au regard de ce qu’il avait découvert sur lui.

Ceci n’expliquait toutefois pas entièrement l’étrange absence de cette vague de doute qui emportait d’habitude le padawan dans ce genre de situation. L’autre différence avec ses missions récentes est qu’il n’était cette fois-ci pas en compagnie d’autres Jedi. Si le padawan supportait assez mal la comparaison avec ses camarades du Temple, il se trouvait beaucoup moins gêné en compagnie d’individus extérieurs. C’était là un autre sentiment à explorer avec objectivité dans la mesure où il pouvait receler une part de vanité dangereuse. Il n’était en effet par rare que les Jedi se trouvant à l’extérieur du Temple tendent à tirer de leur condition un sentiment de supériorité tout à fait inapproprié. Loh devait s’assurer que son aise n’était pas due à l’existence de ce condamnable sentiment. En vérité, c’était l’absence de malaise qui interpellait le padawan et qui le poussait à s’interroger sur la cause. L’erreur était peut-être de penser que l’absence de malaise était nécessairement synonyme d’excessive confiance… C’était peut-être la manifestation d’un état inhabituel chez le padawan, un état de sérénité et d’harmonie avec lui-même. Il était étrange de constater à quel point l’absence de problème particulier pouvait devenir un problème. Le plus dur pouvait parfois d’être l’acceptation pure et simple qu’on était là où on devait être, et qu’on faisait ce que l’on devait faire, ni plus, ni moins. L’équilibre porte en lui la crainte de la chute, il fallait transformer ce sentiment en vue de solidifier sa position d’équilibre, c’était là sans doute un pan crucial de l’enseignement Jedi.

Loh fut interrompu dans ses réflexions par une question de Phoebe Aldrich, relayée par un Jesti Ribu beaucoup plus ouvert. On interrogeait le padawan sur les liens entre l’enquête qu’il assistait avec ce qu’il convenait d’appeler l’affaire Turner dont il n’avait hélas pas tous les éléments en tête. Loh n’était pas un enquêteur chevronné et l’appréciation qu’il avait des évènements restait souvent hélas assez parcellaire, il craignait donc de ne pas répondre à la hauteur des espérances de ses interrogateurs, mais fit du mieux qu’il le put : « Nous avons été chargés de localiser un certain Antonov Gibral dans les bas-fonds de Coruscant. Ce monsieur Gibral est lié à Bob Turner, or nous l’avons trouvé détenu dans une base d’un gang, les Hell’s Blade, en possession d’armements qu’ils n’auraient jamais dû pouvoir obtenir.

Nous n’avons pas pu récupérer monsieur Gibral, impossible donc de savoir pourquoi il était retenu des Hell’s Blade et impossible d’établir avec certitude un lien entre les Hell’s Blade et Turner. Bien des choses nous échappent encore sur les ramifications, mais savoir comment du matériel en provenance de cette base a pu se trouver aux mains de ce gang constituera assurément une pièce essentielle du puzzle.
»

Le padawan arrêta là son compte-rendu car il n’en savait pas vraiment davantage. Le trio progressa dans la base jusqu’au bureau de Milva Ezor mais un soldat leur annonça qu’elle était absente. En des termes que le padawan ne comprenait pas vraiment, mais la gêne laissait supposer un problème intime, il était annoncé que Milva Ezor se trouvait indisposée. Loh trouvait particulièrement étrange qu’un officier se livre ainsi à un soldat, étrange voire suspect.

« Je ne suis pas expert de l’anatomie humaine, mais on m’a appris à me méfier du hasard. »

Le padawan ne se sentait pas légitime à recommander quoi que ce soit. L’absence de cette militaire était suspecte et pouvait légitimer une fouille de son bureau, mais il était possible que Milva Ezor soit partie en ne laissant rien de compromettant derrière elle et la fouille d’un espace de travail en l’absence de ce qui lui tenait lieu de propriétaire pouvait mettre les autres militaires en de mauvaises dispositions. De plus, poursuivre la progression dans la chaine de commandement sans le rapport du soldat Armstrong n’était pas forcément utile, il manquait une pièce utile aux enquêteurs. Si les clones n’avaient aucun espace privatif, et donc aucun moyen de préserver les rapports qu’ils dressaient, leur falsification par un officier d’échelon supérieur devenait plus simple à dissimuler, car on perdait trace de l’original.

Sans individu à interroger, le padawan devenait tristement inutile. Il aurait aimé, en ces circonstances, avoir développé cette rare capacité qui permettait aux sensitifs de ressentir les émotions attachées aux objets. Loh n’en était hélas pas capable, quand bien même une telle perception suscitait chez lui un grand intérêt.

« Là je dois avouer que mon expertise a trouvé ses limites.
J’estimerais dommage de passer immédiatement à l’échelon supérieur, conformément à votre stratégie Inspectrice Aldrich, mais entrer dans ce bureau malgré l’absence de Milva Ezor sans motif solide pour douter de son innocence pourrait être interprété comme un acte trop agressif, et ainsi diminuer notre capital confiance auprès des autres militaires de cette base.
»

Sur ces questions de méthode, chaque enquêteur avait ses spécificités. Or, Loh ne connaissait pas celles des deux inspecteurs de la PEGI qu’il assistait et ne comptait pas les influer. Le padawan s’était toutefois senti dans l’obligation de formuler ses quelques réflexions, ne serait-ce que pour éviter d’avoir à se faire le reproche de s’être tu.

Phoebe Aldrich

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Phoebe Aldrich
Militaire
Lun 4 Mai - 15:12
Les informations sur l’affaire Turner, portées par le jeune Padawan Loh Darl, étaient plus qu'inquiétantes. Déjà, il était simple de supposer que la caisse disparue “aujourd’hui” n’était probablement pas la première, en tout cas pas la seule. Et il était encore plus préoccupant de se dire que, si c’était le cas, les militaires, toute la hiérarchie de la base même, n’en avait fait le constat que tout récemment. Il y avait donc un petit malin, plusieurs mêmes, qui devaient avoir falsifié les informations. Restait à savoir qui et à quel niveau. Le soucis étant aussi la présence des clones. Elle les voyait mal s’embarquer dans ce genre d’affaire. Armstrong on était la preuve. Cela engendrait trop de conflits en eux. Mais… elle ne pouvait pas non plus les exclure de l’enquête pour cause de “loyauté. Les cas de “Break Down” pouvaient avoir perturbé suffisamment l’un d’entre eux. Comme ce qu’il était arrivé à elle. Et il y’avait aussi le pouvoir qu’avait leur “chef” sur eux...

Phoebe secoua la tête quelques secondes pour chasser les mauvaises pensées et reprit son raisonnement autour de l’armement qui se trimballait hors de la base. Il était d’ailleurs glaçant de savoir que des armes destinées à des assauts violents sur le front de guerre se retrouvaient entre les mains de débiles profonds et de tarés comme ceux qui traînaient dans les quartiers les plus glauques de Coruscant. Mais hélas, le jeune Jedi n’avait pas l’air de savoir quoi, ni en quelles quantités. Il avait juste un nom et fait le constat de la présence des conteneurs d’origines militaires dans un endroit où elles n’auraient pas dû être. Les Jedi partaient eux aussi de rien.

Un autre point tracassa alors l’inspectrice. Certes, au départ, l’affaire Turner apparaissait comme une enquête civile. Mais dès que les caisses eurent été trouvées, ou même les premiers soupçons formulés, comme cela se faisait il qu’aucunes informations ne leur aient été transmise, ou simplement que les rumeurs au sein de la PEGI n’aient pas porté cette histoire à ses oreilles ou à celles de Ribu? Cela ne lui plaisait pas. Comme l’histoire du rapport, dont apparemment personne ne pouvait faire de double sans éveiller les soupçons. Autant mettre la base en quarantaine jusqu’à la fin de l’enquête dans ce cas, si tout le monde était suspect.

Là pour le coup, elle aurait bien aimé avoir quelques consignes sur la stratégies à adopter. Nul doute que la présence des enquêteurs étaient connues. Mais rien ne leur avait été vraiment spécifié au sujet d’une éventuelle discrétion. Surtout que son coéquipier en costard ne passait pas vraiment inaperçu.

Coéquipier qu’elle entendit grommeler assez vertement quand le soldat à l’entrée du centre de sécurité lui fit comprendre que Ezor n’était pas dans son bureau. Pour une raison assez inattendue mais tout à fait valable (de son point de vue en tout cas).

- Ragnagna?

Le Pen-fi mit quelques secondes à percuter le sens de ce mot appartenant au registre “familié” et Phoebe, n’ayant pas vraiment envie de se lancer avec sur les explications physiologiques liées à la fertilité des femmes humanoïdes avec son coéquipier, ne s’exprima pas. Bien évidemment, il était fâcheux que leur prochaine “étape” de l’enquête se soit esquivée, et malgré les douleurs que l'événement menstruel pouvait provoquer, elle rejoignit l’avis de Loh Darl. Une coïncidence. Ça n’arrivait que dans les films. Les mauvais films.
Ribu se alors tourna vers elle, l’air de lui demander son avis en tant “qu’experte” de cette situation. Cela la fit rire intérieurement.

- Bon… et maintenant?

Phoebe resta stoïque, et en supposant qu’Ezor rencontre bien ce soucis personnel, il y avait deux endroits où ils pouvaient la trouver, si on ne comptait pas lit.

- Elle est soit au toilette, soit à l’infirmerie. Si ce qu’elle a dit est vrai…

Sa voix traînante permis de communiquer sa suspicion naissante au reste de l’équipe. En tout cas, de leur confirmer que elle aussi trouvait cela étrange que, comme par hasard, elle ne soit pas pile poil là au moment de se faire cuisiner. Le groupe s’éloigna alors un peu du garde afin qu’il n’entende pas la suite de leurs échanges, inutile de traumatiser tout les clones de la base. Et Ribu reprit, d’une voix moins forte qu’à son habitude.

- On peut aussi fouiller le bureau non? Je peux demander un mandat pour ça vite fait…


L’impatience du Pen-Fi avait repris le dessus, il était d’ailleurs déjà en train d’envoyer le message, et son idée était plutôt alléchante. Mais pour chercher quoi? Et où? Ils ne savaient pas où Ezor archivait ses rapports, ni si elle était une personne organisée. Et quoi comme autres indices? Les holobandes? Mais s’ils n’avaient pas les codes d’accès au PC, cela serait peine perdue. Fouiller comme ça, sans idée de ce qu’ils pouvaient trouver pouvait se révéler être une perte de temps. Et le temps, ils jouaient contre

D'ailleurs les réflexions de Loh Darl allaient dans ce sens. Il signala même que Ezor pouvait se montrer clairement hostile si, en revenant des toilettes par exemple, elle les retrouvait en train de mettre sens dessus dessous son lieu de travail.

- Ouais. Et on a pas besoin de ça en plus. Quand à parler à l’échelon supérieur… il est probable qu’il nous redirige vers Ezor, en mode “voyez avec le responsable de la sécurité, il a les rapports” ou autres conneries de ce genre pour ne pas répondre et retourner à ses activités.
- Donc on cherche Ezor, c’est ça?
- Ouais…
- Je sens un mais dans la fin de ta phrase.


Et son coéquipier avait raison. Là, les enquêteurs allaient se rapprocher de la limite critique, celle qui faisait passer quelqu’un du statut de témoin à celui de suspect. Et cela risquait de secouer cette base, et plein d’autres choses, avec la problématique de les autres larrons liés à cette affaire nettoient les indices pour ne leur laisser aucune chance de trouver une piste. Ou pire, qu’ils leurs indiquent quelques choses de faux. A trois sur un fil, cela allait tanguer fort pour eux.

Mais pourtant, il fallait sécuriser cette zone, cette scène de crime. Sans que cela ne donne une mauvaise image. Le principe de précaution était à envisager ici, mais se révélerait complexe à mettre en œuvre pour ne froisser personne. Et malgré son manque de tact et d’empathie envers les autres, la blonde polaire avait appris ce type de jonglage, notamment pour éviter de passer en cours martiale ou simplement pour calmer les tensions de son équipe ou de quelques autres responsables caractériels.
Elle regarda Loh Darl et Jesti Ribu et s’approcha d’eux un peu plus, ressoudant le cercle entre eux, la connexion, notamment pour qu’ils prennent tous sérieusement en considération ce qu’elle allait dire.

- Mais… les probabilités que Ezor ait dit la vérité ou non sont égales. On ne va pas entrer dans son bureau en son absence. Ni la considérer immédiatement comme suspecte.
- Mais avoue quand même que cela à de quoi …
- Oui je sais. Mais là…*elle secoua la tête* Si jamais elle a menti, elle est peut être déjà en train de quitter la base.

Cette hypothèse, Ribu lui-même aurait pu la formuler, étant un poil plus paranoïaque qu’elle. Dès qu’ils étaient entrés dans la base, nul doute que la nouvelle avait dû lui remonter, vu qu’elle était cheffe de la sécurité. En tout cas, si elle n’était pas au courant au départ de leur arrivée. Elle avait sans doute même pu les voir déambuler dans les couloirs de la base. Peut être pas dans le bureau cependant, l'enquêtrice n’y avait rien vu de visible. Mais elle les avait vu approcher Armstrong. Et il était donc assez simple pour elle de faire le lien avec le rapport qui était passé entre ses mains. Donc à ce stade, plusieurs positions pour elle étaient envisageables : elle pouvait rester et mentir si elle était impliquée, rester et dire la vérité, impliquée ou non d’ailleurs, et...fuir en arborant une raison médicale ou autre et grogner sur le fait qu’ils n’aient pas pris rendez-vous.
Ses deux coéquipiers prirent aussi quelques secondes pour évaluer le choix face à eux et après quelques instants de silence, Phoebe reprit doucement.

- Bon, la suite du plan va vous paraitre…absurde, mais je vais tenter d’appliquer un principe de précaution, en jouant une carte….un peu atypique.

Ribu leva un sourcil au dessus de ses yeux ronds et noirs, qui exprimait à la fois la surprise et le doute. Jusqu’ici, Phoebe s’était chargée d’agir d’une manière plus que conventionnelle. Elle analysait les indices, attendait les rapports, mais rien de très créatifs ou d’imaginatifs dans la définition des mobiles ou des circonstances d’un meurtre. Juste des faits. La voir sortir des clous devait lui paraître...étrange. Mais il ne savait sans doute pas que dans son rôle aux communications, elle devait déjà envisagé ce genre de chose. Anticiper, c'était aussi son boulot. Puis sa formation aux renseignements avaient aussi impacté sa manière de raisonner. Le bluff, même si elle n’aimait pas les jeux, elle avait appris que parfois, cela pouvait peser gros dans la balance.

- Ok, et concrètement, il va se passer quoi?
-Le plan, c’est de faire croire qu’Ezor est en danger. Et vous, votre but, c’est de faire comme si cela était vrai. Donc vous faites “oui oui” de la tête quand je parlerais au clone derrière moi.

Ribu bloqua, et ouvrit son bec avant de le refermer alors qu’elle se redressait et ajustait son col de chemise sur sa tenue, ne lui laissant pas le temps de répondre. A vrai dire, si elle avait la stratégie, elle n’avait pas tout le scénario dans sa tête. Cela dépendait aussi de la réaction du clone qui gardait l’antre de la cheffe de la sécurité. Elle sentit le regard de ses deux acolytes d’enquêtes alors qu’elle s’avançait vers le grade d’un pas décidé. Ce dernier la regarda calmement, se demandant sans doute ce qu’elle lui voulait. Elle montra de nouveau sa plaque au clone qui hocha la tête en reconnaissant l’insigne.

- Excusez moi. J’aurai besoin que vous fassiez plusieurs choses pour moi.

- Je vous écoute, madame.
- J’ai besoin que vous envoyiez un soldat à l’infirmerie, afin de constater si Ezor y est et de nous le signaler si c’est le cas. Et aussi que vous contactiez vos collègues à la barrière à l’entrée de la base, pour demander s’ils l’ont vu partir il y’a peu, vous devez immédiatement me transmettre l’information. Si ce n’est pas le cas, elle ne doit pas sortir de la base. De même si elle revient ici.

Malgré son casque, Phoebe sentit le clone froncer les sourcils.

- Heu. Et pourquoi?

Et là, Phoebe lâcha sa bombe.


- Nous enquêtons sur un cas critique de disparition d’équipements. Ezor est en danger, les auteurs de ce méfait pouvant essayer de l’éliminer puisqu’il se peut qu’elle les ait vu commettre le forfait. Il en va de sa sécurité. Nous sommes là pour veiller à cela. Elle est une témoin primordiale pour notre enquête.

Phoebe avait dit tout ce qu’elle avait pu, essayant de donner à son visage froid un air concerné. Tout cela pour faire sortir Ezor de sa tanière. Mais aussi pour préserver les clones. Face au danger que pouvait courir l’un de leur supérieur, elle était sûre qu’ils seraient plus enclins à les aider à la retrouver.

- Bien Madame.

Immédiatement après, le garde mit la main sur son datapad et commença à transmettre les ordres. Les épaules de Phoebe se détendirent très légèrement. Cette course contre la montre devenait oppressante. Elle rejoignit alors ses coéquipiers, restés un léger retrait, mais qui avaient parfaitement entendu son petit discours. Ribu leva le bec dans sa direction, l’air de dire “et maintenant”.

- On va faire un tour par les toilettes, vu que je dois la seule nénette aux alentours. Cela devrait être rapide. Et après, on voit les retours qu’on à, mais on ira sans doute faire un tour vers l’infirmerie.

Le groupe s’éloigna donc de la salle de sécurité pour suivre les panneaux indiquant les toilettes les plus proches. En chemin, elle entendit Ribu rire légèrement. Et elle ne sut dire s’il se foutait de sa gueule et de son plan plus alambiqué que d’habitude où si c’était une certaine satisfaction.

- Pas mal… pas mal...je suppose que je vais laisser ma casquette de mauvais flic quelques instants histoire que tout cela soit crédible..
- Ouais, sans doute…

Ils arrivèrent au bout de quelques minutes devant les petites portes menant aux commodités. L’instant de vérité approchait donc...

La Force

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La Force
Maître du Jeu
Lun 11 Mai - 22:01
Loh Darl avait exprimé sa méfiance du hasard. Son maître aurait été fier de lui à cet instant, du moins s'il avait été présent. Les Jedi considéraient globalement que le hasard n'était pas un concept valable, car la Force résidait en tout. La Force ou l'influence des vivants, ou plutôt des esprits, ce qui revenait au même. Loin de se douter pour l'instant que son intuition le plaçait sur la bonne voie, le Kel Dor laissa ensuite la main à ses compagnons de la PEGI, plus expérimentés en la matière. Même si sa maturité intellectuelle ne faisait aucun doute, il ne fallait pas oublier que le jeune Loh n'était encore qu'un jeune adulte, dans les faits.

Les enquêteurs se concertèrent alors. Jesti Ribu semblait décidé à mettre un grand coup de pied dans la fourmilière, tandis que sa comparse, Phoebe Aldrich, se montrait clairement plus subtile dans son approche. Bien peu auraient ainsi deviné que le plus expérimenté du tandem, en termes d'affaires policières, était en réalité le Pen-Fi. La blonde polaire s'avérait être une chef d'orchestre tout à fait désignée ici. Les quelques sursauts d'ego de son équipier à plumes ne changeraient rien à cette donne.

Phoebe s'adressa finalement au garde clone, qui était simplement resté immobile devant la porte durant tout ce temps. Incapable de comprendre qu'il se faisait manipuler, ayant pleine confiance envers les représentants de la loi républicaine, il passa le mot par radio à ses collègues. En quelques instants, l'ensemble des effectifs disponibles de la base se mit à chercher Milva Ezor. De toute façon, personne n'était autorisé à sortir de l'enceinte du complexe, pas sans le tampon de Reegan Valhar ou d'un des deux inspecteurs déployés sur le terrain. Si, en amont, l'Inspecteur Valhar avait maintenu le secret autour de l'enquête à venir, ce jour marquait le début des travaux en pleine lumière. Avec l'arrivée "tonitruante" d'Aldrich et Ribu dans le coin, sans oublier celle du Padawan Darl, bien sûr, il aurait été bien stupide de ne pas contrôler les sorties.

Ainsi, le Capitaine Ezor s'était volatilisée de son bureau, mais elle ne pouvait pas être bien loin. Tenter d'échapper aux enquêteurs serait assez bête dans un tel contexte, l'interception par la Garde Républicaine étant inévitable, donc soit elle disait vrai à propos de ses menstruations douloureuses, soit elle cherchait à accomplir quelque chose avant d'être interrogée. Phoebe Aldrich allait bientôt découvrir le fin mot de cette histoire.

Lorsque l'agent de la PEGI passa la porte des toilettes pour dames (seule, étant donné le genre masculin de ses compagnons),  elle put aussitôt entendre une voix féminine s'exprimer à travers la cloison des seuls w.c. occupés :

"Merde ! Quelqu'un vient, je dois couper."

Le son caractéristique d'un holotransmetteur éteint abruptement ponctua cette courte phrase. Ensuite, après avoir soigneusement tiré la chasse des toilettes, Milva Ezor sortit de sa cachette et se lava les mains sans vraiment prêter attention à celle qui venait visiblement de l'interrompre. Milva avait les cheveux très courts, sombres, les yeux d'ambre et sa tenue n'exposait aucun signe d'officier facilement reconnaissable. Approchant de la quarantaine, elle s'entraînait toujours dur afin de garder un corps sec et athlétique. Ce point était facile à deviner, car Milva ne portait qu'un débardeur noir, laissant apparaître son holster, auquel pendait un blaster chromé au niveau de ses côtes. Cette arme était la seule chose un peu clinquante chez elle. Tout le reste de son attirail était digne de l'austérité militaire classique.

Ce ne fut qu'en se séchant les mains, dans le bloc de séchage instantané prévu à cet effet, que le Capitaine s'attarda un instant sur la nouvelle venue. Elle dit alors, pleine d'aplomb :

"Dites donc, vous ! Vous n'êtes pas de la maison. Je connais tous les visages de cette base... Vous devez donc faire partie des enquêteurs fraîchement débarqués. J'ai bon ?"

Le bipeur de Milva sonna, empêchant cette conversation de poursuivre. La militaire posa son doigt sur son oreillette et écouta le rapport urgent qu'elle venait de recevoir. Son regard devint plus dur envers Phoebe, tout à coup. Le chef de la sécurité soupira avant de transmettre ses informations à la policière :

"Je sais pas ce que vous avez fait, mais ça part déjà en vrille dans le coin. Mes hommes me cherchent, apparemment, et racontent que je suis en danger. C'est quoi ces conneries ?"

Soudain, le bipeur du soldat sonna de nouveau. Cette fois-ci, Milva écarquilla les yeux, puis rapporta aussitôt les nouvelles à Phoebe Aldrich :

"Je vous la fais courte : l'officier logistique Brown a des emmerdes. Un clone l'a pris en otage dans son bureau ! On y va !"

Quelques instants plus tard, le trio d'enquêteurs et Milva Ezor se retrouvèrent devant l'entrée du bureau de Sam Brown. Deux soldats non-clones, un Humain et un Rodien, étaient déjà sur place et tentaient de parlementer avec le preneur d'otage. Tous les soldats clones avaient rapidement été écartés de la zone, afin d'éviter les risques de "cassure" ou de "bug" dans leur conditionnement. Un clone fou, c'était déjà bien suffisant ! Les militaires semblèrent rassurés à la vue de leur leader au blaster chromé. Le Rodien commença à expliquer le contexte de la prise d'otage, mais Milva lui fit signe de se taire, préférant visiblement s'adresser à l'Humain, pour quelque obscure raison. Celui-ci déclara que le clone en question était le surnommé Armstrong, et qu'il avait pété les plombs juste après avoir reçu le message général à propos du danger menaçant le chef de la sécurité. Milva lança un regard noir au trio d'enquête et s'approcha de la porte sans rien dire.

Le Capitaine alluma son petit terminal portatif afin de prendre le contrôle des caméras du bureau de Brown. De cette façon, l'équipe à l'extérieur put voir et entendre en détail ce que faisait Armstrong actuellement. Le clone pointait son arme de service sur le pauvre Sam Brown, acculé au fond de son fauteuil.

"Si le Capitaine Ezor est un témoin en danger, alors c'est que vous êtes le traître ! On va donc gentiment attendre que la PEGI vienne vous cueillir !"

Le clone avait visiblement exorcisé son dilemme moral par excès de zèle. Sans perdre plus de temps, Milva tendit son mini-terminal aux policiers en disant :

"Il a verrouillé la porte manuellement, mais vous pouvez lui parler à travers la caméra de sécurité. On dirait bien qu'il n'attend que vous..."

[HRP : à vous de jouer pour calmer Armstrong... ou pas ! L'un d'entre vous peut rentrer en contact avec lui, pendant que l'autre interroge Milva Ezor, mais vous pouvez évidemment aussi imaginer n'importe quelle autre stratégie pour aborder ce nouveau problème.]

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Loh Darl

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Loh Darl
Padawan Jedi
Mar 12 Mai - 18:34
Les enquêteurs partageaient l’incrédulité du padawan quant à l’opportune absence du capitaine Ezor. C’était un tournant tout à fait inattendu de l’enquête, autant que pouvait l’être cette excuse invoquée par cette gradée qui cherchait peut-être à fuir les officiers de la PEGI. Le motif était relativement pauvre, et surréaliste au point de jeter le doute quant à sa véracité. S’il s’agissait d’une tactique de fuite, elle avait néanmoins le caractère grossier des plans précipités. Au fond, c’en était étrange au point d’être potentiellement vrai… Les stratèges défendraient probablement cette tactique en expliquant probablement que semer le doute était suffisant pour permettre d’engager les actions nécessaires à la réalisation de ses objectifs.

Phoebe Aldrich décida de croire à l’excuse qu’on avait donné au clone, et conclut donc que le capitaine Ezor devait se trouver aux commodités ou à l’infirmerie. Son partenaire exprima au contraire le scepticisme unanimement partagé en suggérant une fouille en bonne et due forme du bureau. L’humaine n’était certainement pas moins lucide que son camarade, mais elle avait décidé, comme Loh était plus naturellement enclin à le faire, de présumer la bonne foi. Le padawan n’était en effet pas quelqu’un de méfiant par nature, seul le contexte dans lequel il se trouvait présentement lui dictait d’observer une professionnelle méfiance. Ils seraient nombreux les soldats de la vie à expliquer au jeune Kel Dor que chaque jour était un combat dans lequel les véritables alliés étaient trop rares pour marcher à découvert. La confiance était en effet une forme d’exposition que beaucoup résumaient à de la faiblesse, et ceux qui la prônaient ne tardaient pas à être qualifiés d’idéalistes, voire de benêts. La sagesse des Jedi consistait en partie à dominer ce genre de critique, et à pouvoir expliquer le choix de la confiance. Loh ne voulait pas aborder le monde en armure, de quelque nature qu’elle soit. Les Jedi, gardiens et promoteurs de la paix, ne devaient pas donner l’impression de préparer la guerre en permanence ; l’Ordre laissait bien volontiers les politiques se livrer à cet exercice qu’ils affectionnaient, tout en se gargarisant de la vue à long terme qu’ils prétendaient avoir des évènements. Bien sûr, ce positionnement pouvait être interrogé et Loh ne s’en privait pas. Le jeune padawan ne voulait pas adopter une philosophie qui pourrait n’être interprétée que comme la recherche d’un parement de vertu. La réelle distinction portait peut-être sur le rapport que chaque institution devait avoir avec les évènements passés, présents et futurs. Les politiques tendaient à instrumentaliser les évènements passés, à surinvestir le présent en prévoyant un peu trop le futur. Les Jedi chérissaient l’histoire exclusivement pour ses enseignements, embrassaient le présent avec la conscience du caractère imprévisible de l’avenir. La vision était sans conteste simpliste, et le padawan ne pouvait guère faire mieux dans l’étroitesse de son esprit.

Avancer avec méfiance signifiait vivre dans la peur de la menace, vivre l’arme à la main dans la crainte perpétuelle d’une agression. Ce n’était pas la voie des Jedi pour lesquels la méfiance était le parent vicié de la prudence, uniquement dictée quant à elle par le souci de la préservation. Mais à partir du moment où la préservation se projetait dans l’avenir, cela ne revenait-il pas à de la méfiance ? Vivre uniquement l’instant présent était difficile, car… imprudent. Mais à trop prévoir le danger à venir, on retombait dans l’excès condamné. Cette béatitude n’était-elle ne serait-ce que compatible avec l’idée de préservation de l’existence, ou bien le présent serait-il immanquablement tâché par les projections dans l’avenir. La paix ne résiderait-elle que dans l’éphémère ? Certaines compromissions échappaient aux capacités intellectuelles du padawan qui se trouvait très fréquemment absorbé par des questions auxquelles il était incapable d’apporter de réponse convaincante. Ce ne serait pas un problème si les situations auxquelles il était confronté ne voyaient pas se succéder d’impératifs positionnements éthiques. Le padawan s’en trouvait d’autant plus ralenti qu’il n’était pas en situation de devoir se battre comme dans la base des Hell’s Blade. Il était en effet très difficile d’imaginer que le jeune Jedi tiraillé dans ses réflexions était le même, quelques jours auparavant, qui s’était surpris à dégainer son sabre laser et à s’en servir sans une once d’hésitation et jusqu’aux plus funestes aboutissements. La formation de Loh avait été plus profonde qu’il ne l’imaginait, et le padawan s’était trouvé capable d’éteindre ses réflexions lorsque le temps d’agir était venu.

Or ce n’était pas encore le cas, et l’esprit du Kel Dor faisait presque office de quatrième partenaire, sans doute pas le plus utile de la bande car il était plutôt une force d’inertie. Le padawan était toutefois conscient de ce défaut, et c’était en raison de ce qu’il savait de lui-même qu’il observait pour le moment une sage retenue. Loh avait en effet le souci de ne pas polluer à l’excès les enquêteurs de ses doutes et égarements, et il ne put que s’en féliciter en raison des questions que suscitait chez lui l’usage du mensonge dans l’optique d’atteindre son objectif.

Phoebe Aldrich suggéra une stratégie qui avait pour objectif d’assurer la coopération des soldats de la base dans ce qui était devenu la recherche du capitaine Ezor. Le mensonge n’était assurément pas la voie traditionnelle des Jedi, mais il n’était pas complètement illégitime de se demander s’il ne pouvait pas néanmoins être une voie possible. Loh s’était déjà retrouvé dans une situation où le mensonge paraissait nécessaire pour augmenter les chances de succès d’une mission, encore une fois dans cette base des Hell’s Blade. Accompagné de Tseh, le padawan du maître Cadalo, Loh devait rechercher Antonov Gibral et le duo avait croisé un pirate avant de trouver sa cible. Interrogé par ce dernier, Loh s’était retrouvé partagé entre son inclination naturelle à la sincérité et le danger qu’elle représentant dans cette situation précise. Le Kel Dor ne s’était pas résolu au mensonge ce jour-là, mais il n’avait pas non plus exposé toute la vérité. Sans doute était-ce là le juste équilibre : ne pas mentir, mais ne pas tout dire non plus.

Ainsi l’enquêtrice avait, aux yeux du padawan, dépassé le seuil acceptable dans le rapport à la réalité. Si le padawan voyait bien l’intérêt d’une telle pratique, il était satisfait de ne pas avoir à le faire lui-même et se contenta de ne pas trahir le mensonge qui était l’objet de tous ces questionnements internes. Il n’était pas impossible que les soldats de la base se montrent plus coopératif s’il s’agissait de protéger un officier supérieur, en cela Phoebe Aldrich avait fait un bon choix. Prétendre devoir protéger le capitaine Ezor d’un danger pouvait également avoir l’intérêt second de démasquer ceux qui savaient que cela était manifestement faux et qui ne devaient donc pas être totalement étrangers au vol qui faisait l’objet des investigations de la PEGI. Ces derniers ne manqueraient pas de manifester des émotions prévisibles qui iraient au-delà même de l’incrédulité, peut-être de la méfiance voire une forme de soulagement pour les plus simples d’entre eux qui, tout en étant coupable, n’en croiraient pas moins le mensonge de Phoebe Aldrich.

Le padawan se contenta donc d’obéir à l’humaine et, sans nécessairement exprimer une confirmation suspecte, ne formula aucune espèce d’objection en comptant sur l’expression neutre de son visage – aidé en cela par son masque – pour donner crédit à la manipulation en cours. Une fois le clone « avisé » du danger qui pesait sur le capitaine Ezor, le groupe se dirigea vers les toilettes les plus proches, un lieu que Loh semblait condamné à fréquenter bien malgré lui lors de ses missions. Espérant déjouer cette déplorable statistique, mais aussi contraint à patienter dehors du fait de l’affectation genrée des lieux, Loh patienta à l’extérieur que Phoebe Aldrich mène sa petite exploration.

Les deux femmes quittèrent les lieux d’un pas rapide, laissant supposer que quelque chose de grave s’était produit. Le padawan dut suivre le mouvement et ne pouvait qu’imaginer la peine de Jesti Ribu dont les enjambées étaient bien plus courtes. Le porter eut été quelque peu dégradant, aussi le padawan se contenta de ralentir la marche pour devenir une sorte de « pont » entre les deux femmes en tête et le pauvre Pen-Fi contraint à accélérer. Le Kel Dor ne pouvait qu’imaginer la frustration du partenaire de Phoebe Aldrich à cet instant précis.

Ce n’est que devant face à une porte close que Loh comprit enfin la situation, car personne n’avait vraiment pris le temps de l’informer de quoi que ce soit dans la précipitation. Le soldat Rodien entama un rapport oral de la situation, interrompu d’un geste par le capitaine Ezor qui préféra visiblement obtenir les informations de la part de l’autre soldat. Loh n’aurait pas vraiment prêté attention à ce genre de détail s’il n’avait pas été briefé au sujet de Bob Turner. Le padawan avait découvert ce qu’il était convenu d’appeler le « xeno-racisme », ce racisme qui visait tout individu n’appartenant pas à la race humaine. Préservé toute sa vie durant, le jeune Loh Darl n’avait jamais souffert de sa condition de Kel Dor après son départ de Dorin, sauf dans le cadre de sa mission dans les bas-fonds. Il n’avait ainsi jamais été en condition de vraiment comprendre le racisme, et ce n’était pas là le positionnement d’un égalitariste forcené – tant d’individus disaient ne pas « comprendre le racisme » simplement dans l’idée de raffiner leur juste opposition à ce vilain travers – mais celui d’un ignorant. Le jeune Jedi avait dû, depuis sa découverte, prêter attention à des actes qui, auparavant, ne le chagrinaient pas. Avant d’être sensibilisé à cette question du racisme, Loh n’aurait vu dans le geste du capitaine Ezor qu’une préférence d’ordre individuelle ou éventuellement une forme de rétablissement de la chaîne hiérarchique entre deux militaires dont il ignorait le grade. Mais le lien qui existait entre cette enquête et l’affaire Turner avait donné à ce petit geste une toute autre signification, puisqu’il pouvait aussi révéler une autre forme de hiérarchie que le capitaine Ezor établissait entre ces deux militaires : une condamnable hiérarchie raciale. Tout raciste de Coruscant n’était bien évidemment pas à la botte de Turner, mais l’esprit était bien moins raisonnable dans la construction des liens. Aussi le padawan décida-t-il de ne pas oublier ce micro-évènement qui était de nature à faire peser la suspicion sur l’intégrité du capitaine Ezor. Conscient toutefois qu’il pouvait s’agir d’un biais cognitif de sa part, Loh décida de ne pas en aviser les deux autres enquêteurs, en tout cas pas avant de s’être forgé une conviction plus forte. Le jeune Jedi pouvait dans ce but faire usage de son empathie pour sonder les émotions du capitaine Ezor dans le cas où elle serait contrainte de répondre aux questions d’un non-humain qu’elle ne pourrait pas réduire au silence d’un geste autoritaire. On ne faisait pas taire un Jedi comme on faisait taire un soldat, et Loh comptait bien porter l’attention la plus fine aux émotions d’une militaire contrainte à écouter le représentant d’une espèce qu’elle devait mépriser. Aussi le padawan décida-t-il de s’adresser directement au capitaine Ezor, ce qu’il n’aurait pas fait d’ordinaire, préférant s’effacer au profit des enquêteurs de la PEGI :

« Les exigences de ce soldat sont satisfaites, la PEGI est là. Son action est condamnable, mais la vie de votre officier n’est pas menacée. Tout ceci peut se dénouer sans violence inutile. » Loh avait volontairement utilisé un ton catégorique, ce dont ses partenaires enquêteurs devraient probablement s’étonner. Il s’agissait de susciter une forme de réaction chez le capitaine Ezor, Loh resta donc attentif à ce que sa réplique avait provoqué.

Le padawan ne comptait en revanche pas s’adresser directement au clone car, n’étant pas de la PEGI, il n’était pas celui que Armstrong attendait. Le soldat clone interrogé plus tôt avait visiblement pris des mesures excessives, en partie dictées, et Loh ne pouvait que le regretter, par le mensonge utilisé par le trio. Nul doute que le capitaine Ezor, ou n’importe quel autre officier de la base voulant entraver le déroulement de l’enquête, compte utiliser ce qui pouvait désormais être analysé comme une erreur. Loh se garderait toutefois bien de tout jugement, d’une part car il était toujours aisé de faire des leçons après la bataille pour se donner des faux airs de sage, et d’autre part car il était trop tôt pour dresser quelconque bilan d’ensemble.

La situation était tendue, mais Loh ne voyait pas de raison particulière d’être excessivement inquiet. Le preneur d’otage n’avait manifesté aucune intention d’exécuter qui que ce soit, il désirait simplement que la PEGI procède à l’arrestation de l’officier Brown, ou procède au minimum à son interrogatoire, ce qui était de toute manière prévu. Loh ne parvenait toutefois pas à comprendre pourquoi le clone en était réduit à cet excès qui pouvait lui coûter très cher, peut-être la vie si la situation devait dégénérer. Or, dans l’hypothèse de son innocence, ce soldat devenait un témoin potentiellement gênant et la prise d’otage à laquelle il se livrait pouvait être une opportunité à saisir afin de s’en débarrasser. Il devenait dès lors important de protéger le clone. Toute personne recherchant à résoudre la prise d’otage par l’exécution du ravisseur, qui ne menaçait pas vraiment la vie de son otage, pouvait être suspect.

Cette prise d’otage était une opportunité pour le coupable de se débarrasser d’un témoin gênant, qu’il s’agisse du clone ou même de l’officier Brown dans l’hypothèse où Armstrong avait été poussé à agir. Il n’était toutefois pas réellement possible de déduire de la situation présente lequel des trois suspects était coupable, car elle était la conséquence directe d’un évènement qu’aucun d’eux n’a pu prévoir : le mensonge du lieutenant Aldrich. Il fallait donc se demander si l’un des trois avait saisi cette opportunité pour couvrir ses traces, et lequel se trouvait en meilleure posture dans cette prise d’otage pour construire son innocence. Loh nota d’ailleurs, dans ce contexte, que le capitaine Ezor n’avait pas cherché à maîtriser la situation, ce qui pouvait l’innocenter, à moins qu’il ne s’agisse d’une stratégie de sa part pour dévier les soupçons.

Loh ne pouvait pas faire état de ses réflexions pour le moment et devait attendre de se trouver seul avec les deux enquêteurs dont la préoccupation principale devait assurément être le dénouement de cette prise d’otage sans victime collatérale.

Phoebe Aldrich

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Phoebe Aldrich
Militaire
Lun 25 Mai - 22:35
Curieusement, la petite troupe marqua l’arrêt devant les portes de commodités à orientation féminine. Et bien évidemment, ils fixèrent tous Phoebe Aldrich, Septième filles de la “dynastie Aldrich”, descendante directe du grand commandant Aldrich en personne. C’était à la fois drôle et pathétique que ces enquêteurs se trouvent démunis face à un petit symbole sur une porte. Et aussi parce que sa mission se résumait ici à devoir explorer les chiottes d’une base militaire pour trouver quelqu’un et bien évidemment des réponses. Enfin, tant qu’elle n’avait pas à les récurer, à quoi bon émettre un refus face à l’attitude pressante de son coéquipier Pen-Fi. Le jeune Jedi se tenant légèrement en retrait pour le coup. Elle masqua une envie de soupir et ajusta son manteau et son col de chemisier.

Sans attendre plus de commentaires (ou d’incitations à entrer), l’inspectrice avança  enfin vers la porte, qui s’activa à son approche pour la laisser pénétrer dans ce lieu apparemment inconnu (et surtout interdit) des hommes.
Et dès que la porte se referma dans son dos, son regard clair fit le tour de la salle, identifiant le nombre de portes, celles qui étaient fermées aussi, et celles qui ne l’étaient pas.


Mais elle n’aurait pas à mettre des coups de pieds dans chacune comme une espèce de tueuse à gage que l’on voit dans ces mauvais films policiers. Surtout parce qu’une voix féminine, peu habituée à être surprise dans ce lieu, se fit entendre dans la pièce blanche et carrelée, au sein d'une des petits alcôves fermées. Il y avait d’ailleurs une chance sur deux pour que l'inspectrice fasse juste peur à une simple technicienne de la plateforme militaire. Mais elle n’en était plus à cela près.

Phoebe s’adossa donc à côté de la porte, veillant à ne pas déclencher son ouverture, ni le séchoir à main sur sa droite, et croisa les bras, se retenant de justesse d’en griller une dans l’attente. Quelques instants après la rupture de communication intempestive et assez suspecte d’un certain point de vue, surtout quand on est de la PEGI, la seule personne dans ce petit coin= sortit enfin de sa “cellule”, faisant d’abord comme si de rien était.
Mais dès que la deuxième femme de la pièce croisa le regard de la blonde dans le miroir, elle tiqua. En toute bonne cheffe de la sécurité, elle tenta de lisser les expressions de son visage, qui pouvaient se traduire comme une surprise.
L’eau du lavabo coula dans un bruit léger, et tandis qu’elle finissait de se rincer les mains, la seconde présence féminine entama la conversation. Phoebe conserva néanmoins son air impassible, ne serait-ce que pour qu’elle comprenne bien l’origine de la présence de l’inspectrice. Et face aux interrogations de l’autre femme, la blonde polaire ne pu qu'acquiescer, très lentement.

- En effet, je ne suis pas de la base. Et je fais bien partie de l’équipe d’enquêteur sur place. Que vous avez d’ailleurs dû suivre au travers de vos moniteur je suppose. Bien vu en tout cas.

Le ton n’était pas à l’accusation mais au constat. Mais l’enquêtrice ne sut réellement si la responsable les avait réellement vu arriver et alpaguer le soldat clone à leur arrivé.

- Donc vous avez bon. C’est rassurant.

Milva Ezor était donc l’autre femme, brune, plus petite qu’elle, et n’arborait aucun signe ostentatoire de pouvoir, dans son uniforme austère, mis à part son arme. Si c’était bien la seule qu’elle avait. Les deux femmes se contrastaient donc l’une l’autre, Phoebe froide et polaire, masquant son arme sous long manteau noir, et Ezor, qui apparaissait plus “volcanique”, renvoyant un signe d’autorité fort, arme au poing et près à trucider quiconque mettrait en danger la station. Au moins, s’il n’y avait que deux dames sur cette base, on ne pourrait pas les confondre.

La fille Aldrich laissa planer un silence pesant, puis le regard de la cheffe de la sécurité changea subitement, captant un message dans son oreillette,  et elle fixa d’un regard énervé, dure, l’inspectrice, qui ne réagit pas comme à son habitude. La responsable des lieux avait eut vent de la rumeur que la blonde avait fait courir, et que Ezor déclama sous forme d’accusation, sans doute courroucée par cette information qu’elle ne maîtrisait pas. Mais cependant, cela ne découragea pas l’ancienne militaire de poursuivre, malgré le regard de colère, malgré l’incompréhension, malgré les “conneries”, et elle répliqua d’une voix claire :


- Ce ne sont pas des conneries. Il y’a enquête, et vous avez des yeux sur tout, donc si, au travers de vos holo bandes de sécurité, vous aviez pu repérer, même hypothétiquement, quelque chose de suspect, vous êtes clairement une personne à abattre, surtout quand je constate votre capacité à identifier les gens. Vous êtes mêlées à cette affaire que vous le vouliez ou non. Vous êtes, par conséquent * Aldrich appuya sur ces mots* à la fois témoins, en danger mais aussi … suspecte. Du moins, tant qu’on aura pas plus de preuve en tout cas. D'où ma présence ...ici. Et il pertinent que vous retournions à votre bureau pour en discuter plus profondément.

Mais Milva Ezor n’en avait apparemment rien à faire de la déclaration, assez lourde, de l’inspectrice, remettant rapidement sa main sur son oreillette dès que cette dernière eut fini. Cependant, les mains de la cheffe de la sécurité ne s'approchèrent pas de son arme, mais son visage marqua cependant d’autres émotions. Plutôt que la surprise, il y’a avait désormais de la crainte, et d’autres choses du mêmes acabit qui se révélèrent durant quelques microsecondes dans les yeux désormais écarquillées de la responsable sécurité des lieux.


Ezor la toisa, lui expliquant rapidement la situation, sans prendre non plus trop de temps pour la juger. Et les dents de Phoebe crissèrent légèrement. Apparemment, son “pseudo mensonge” avait eut des conséquences, notamment sur un clone de la base. Et il n’y en avait pas 36 000 qui étaient au courant pour l’enquête. La blonde jura intérieurement. Et sans plus attendre, la cheffe de la sécurité sortit à pas de course des toilettes, et l’enquêtrice lui emboîta le pas immédiatement.

Lorsqu’elle croisa ses coéquipiers, jouant les piquets à l’exterieur, elle leur fit un geste brusque de la main, lui indiqua de les suivre, puis en chemin elle leur dit un rapide briefing.

- C’est bien Ezor sous nos yeux. Et apparemment, Brown a été pris en otage par un clone dans son bureau. C’est là qu’on va.

Puis a voix basse elle ajouta :
- Elle était en communication avec quelqu'un quand je suis entrée. Il faudrait savoir qui.

Ribu, qui courait comme il le pouvait, lâcha alors une réplique un peu violente, marmonnant dans son bec et dans  sarespiration, pour être sûre de n’être entendu que de Phoebe et de Loh. Lui aussi se doutait de l’identité du clone, à moins qu’il n’y ait plus de “syndrôme post traumatique” au sein de cette base que prévu. Probabilité faible. Elle le savait, Jesti Ribu le savait aussi, et le lui fit savoir.


- Joli plan.. Bravo…

Phoebe, lui donna un regard noir et attendit que Ezor prenne un tout petit peu de distance. Son plan était osé. Mais il avait au moins le mérite d’avoir rassemblé tous les protagonistes “initiaux” de leur enquête. Donc un pas tant un échec que cela, selon elle en tout cas… Elle lui répondit donc d’une voix froide, sans agression, ni rancœur :


- Désolé, mais moi j’y vois une sacrée opportunité.

Puis elle sprinta, se sentant suivie de près par le petit Jedi, le seul à pouvoir tenir sa cadence, notamment par la longueur de jambe, et elle rattrapa Ezor rapidement.
Les deux femmes s’arrêtèrent devant un bureau où une étiquette brillante indiquait “Superviseur Brown”. Ezor, sans attendre que le groupe soit vraiment arrivé, posa immédiatement ses questions aux plantons devant la pièce.


Deux soldats, un humain et un Rhodien, si elle en jugeait par la forme de son casque, lui précisèrent alors la situation.
Et Phoebe pinça ses lèvres. Le clone était Armstrong, sans réelle surprise en fait. Mais apparemment, suite à ses ordres précédents, il arguait que si Ezor était en danger, c’était par la faute du superviseur. Et donc que c’était lui le seul responsable de la situation. Et là, elle se dit que soit Armstrong avait vu quelque chose qu’il ne leur avait pas dit, soit il avait légèrement pété les plombs, ce que Loh Darl redoutait lors de leur interrogatoire.


Aldrich sentit alors le regard du Pen-fi sur son dos, visiblement très insatisfait de la tournure de la situation. Mais elle n’en avait rien à faire. La clairement, ils avaient beaucoup de choses à faire, à régler sans tenir compte du caractère du Pen-fi.  Déjà, en un calmer Armstrong. Puis récupérer Brown, et Ezor, et leur foutre une pression de dingue pour qu’ils accouchent de quelque chose. Car il était clair que, sauf si Loh s'interposait vraiment, le Pen-Fi rentrerait dans tout ce petit monde pour avoir le fin mot de l’histoire. Avec pertes et fracas.

Mais Phoebe pensait autrement. Le soldat clone preneur d’otage avait un conflit, le fameux bug dont les autres gardes parlaient. Mais il pouvait être un atout. Il fallait déterminer l’origine de ses soupçons. Cela ne pouvait pas être qu’un “si c’est pas elle donc c’est lui” ou simplement un mauvais paramétrage dans sa loyauté. Enfin si. Mais s’il y avait autre chose, elle devait le découvrir.

Ezor se tourna immédiatement vers elle, appuyant sur le fait qu’il ne voulait parler qu’à elle. C’était quelque part une chance. Et elle allait s’en saisir. Machinalement, Aldrich remit son col de manteau en place, puis après un rapide hochement de tête, elle leva les mains, invitant tout le monde à s’éloigner loin de la porte pour qu’elle puisse s’entretenir avec le clone.

- Très bien. Vous reculez tous, genre assez loin pour que puisse discuter sans qu’il vous entende vous plaindre derrière. Je m’en charge.

La médiation. Phoebe en avait fait jadis, dans son équipe. Mais peut être pas dans un cas aussi critique qu’une prise d’otage, plus dans des conflits dit de “caractères” ou de “compatibilité” comme on disait dans le milieu. Et surtout ses médocs lui créaient un défaut d’empathie assez sévère. Mais, cependant, elle partageait plusieurs points communs avec le clone, notamment sur l’aspect militaire. Et la loyauté. Ils étaient sans doute passés par les mêmes étapes. La croyance, puis la sensation de trahison. Envers la République, mais aussi envers lui.

La blonde inspectrice attendit donc que tous se soient écartés, y compris Ezor, qu’elle laissa aux mains de Ribu et Loh Darl, avant de s’avancer vers la caméra de sécurité non loin de la porte. Elle fit alors un geste de salut léger de la main, avant d’appuyer sur le bouton.

- Re bonjour Armstrong. C’est Phoebe Aldrich…


La suite allait être plus complexe à mettre en place. Il fallait qu’elle parle, qu’elle le mette en confiance. Qu’il lui permette d’accéder au bureau, sans se sentir menacé. Ni par elle, ni par d’autres. Elle fixa un instant ses coéquipiers, un peu démunis dans l’instant, puis poursuivi son discours
.

- Tout d’abord, merci de vous investir dans cette enquête. Le superviseur Brown est l’une des personnes que nous devons impérativement interroger pour corroborer nos sources, et avancer dans l’enquête. Sachez cependant que le Capitaine Ezor n’est pour le moment plus en danger, elle est avec nous, et sous bonne protection par le reste de mon équipe. Elle est tirée d’affaire Armstrong. En tout cas au moment où je vous parle.

Le regard de Phoebe se planta alors dans la caméra, réussissant à ignorer toutes les autres présences. C’était le moment de parler entre militaire. Et elle reprit d’une voix qui se voulait plus douce, et plus estompée.

- Ecoutez, soldat. Je comprend parfaitement votre implication dans cette affaire, votre ressenti à l’idée de savoir qu’un membre de votre hierarchie pourrait s’opposer à ce que vous defendez.

Elle déglutit doucement, les mots ayant un peu de mal à sortir malgré la situation dangereuse. Elle respira calmement, sans lâcher le bouton de l’intercom.

- J’ai moi même servi il y’a quelque temps, durant de longues années. Avec des conséquences assez moches. Et ce genre de situation n’est pas simple à gérer, je le sais, plus que vous ne le croyez sans doute. Mais, je souhaiterai pouvoir entrer. Si Brown est réellement la personne que je cherche, je dois pouvoir lui parler. Nous devons justement le faire parler.

Elle entendit Ribu lâcher un “hein” derrière elle, preuve qu’il avait réussi à attendre, malgré sa voix faible, son passé plus que tumultueux. Il n’avait donc vraiment pas lu son dossier. Mais sans se laisser déconcentrer, elle poursuivit.

- Armstrong. Cette enquête concerne beaucoup de monde, vous, moi, et aussi vos camarades clones. Votre décision est compréhensible. Voir même assez maline quand on y pense, mais sans réponse, on arrêtera pas les connards qui ont récupéré les caisses de cette façon. Si Brown à des réponses, on doit les lui faire cracher. Est ce vous comprenez? Il y’a plus de vie en jeu dans cette histoire. Autant que...dans un largage sur Carida, pendant la troisième campagne. Si ces explosifs pètent sur Coruscant, il y’aura peut être plus de cadavre que d’habitant sur cette planète. Donc, ce qu’il nous reste à faire, c’est d’élucider l’affaire. Tous les deux.

Son regard c’était légèrement détourné de l’objectif avant de revenir dessus, déterminé, malgré leurs aspects glaciaires.

- Armstrong, vous et moi avons un rôle à jouer. Ne laissons pas ça nous échapper.

Elle n’avait strictement aucune idée de l’impact de ses paroles sur le clone, mais l’une de ses mains se posa contre la porte du bureau, espérant vraiment qu’elle s’ouvre.

La Force

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La Force
Maître du Jeu
Lun 15 Juin - 22:10
L'enquête menée par Phoebe Aldrich, on pouvait le dire à présent compte tenu de l'initiative dont faisait preuve l'ancienne militaire, suivait son cours dans un climat plutôt étrange. Combien de témoins se mettaient à traquer les suspects eux-mêmes, l'arme au poing ? Cet événement ne serait sans doute pas survenu si le surnommé Armstrong n'avait pas été un clone à la génétique et au cerveau hyperconditionné. Formée depuis sa naissance en cuve à suivre des ordres précis, à défendre une bannière définie, l'unité CT-1104/257 avait opté pour l'action plutôt que la passivité. La République pouvait être fière de son soldat, prêt à sacrifier jusque sa vie, dont il avait conscience de la faible valeur d'ailleurs, pour faire éclater la vérité. Mais le zèle dont Armstrong faisait preuve aujourd'hui pouvait aussi être vu comme un problème susceptible d'en générer bien d'autres.

Heureusement, les soldats qui avaient constaté la prise d'otage étaient des militaires de carrière standards, donc non-clones. Ainsi, ce dérapage ne serait pas ébruité, du moins pas tant que tous les témoins de la scène restaient plantés devant la porte du bureau de Sam Brown, en contemplation devant le discours d'apaisement de l'inspectrice de la PEGI. À ce propos, Milva Ezor semblait satisfaite des mots choisis par la blonde au regard envoûteur. Elle-même aurait certainement montré un poil plus d'autorité, essentiellement en raison de son statut d'officier au sein de cette base. Mais Aldrich, dans son rôle de médiatrice et d'enquêtrice, n'avait pas de raison de se montrer plus intimidante que cela, au contraire.

Le capitaine Ezor posa ses yeux perçants et froids sur le jeune Kel Dor posté tout proche, qui avait souligné avec grand calme que toutes les conditions étaient réunies pour que cet événement imprévu se termine bien. La militaire dévisagea un instant le jeune homme afin de tenter de mieux le cerner, chose qui n'était pas simple à cause du masque respirateur qui cachait ses expressions faciales. Jusqu'ici, Milva n'avait pas beaucoup prêté attention au Padawan, mais à présent elle comprenait à quel genre de personne elle avait affaire. Un Jedi épaulait donc les policiers dans leur mission. C'était un allié de choix, sa présence signifiait tout bonnement que les inspecteurs faisaient face à une énigme relativement coriace, au point d'avoir besoin de la Force à leurs côtés.

"Comme quoi, tous les bouseux de Dorin ne sont pas bêtes comme leurs pieds... Cela dit, vous êtes peut-être né ici, vous avez sûrement été élevé par les Jedi d'ailleurs, à en croire votre uniforme, ce qui explique votre bon état d'esprit."

Avait lancé la cheffe de la sécurité à l'apprenti de Maître Dalon, pendant que Phoebe attendait une réponse de la part d'Armstrong. Une petite tension pouvait se sentir chez la femme aux cheveux très courts, comme si parler plus ou moins normalement à un être non-Humain était un effort de sa part. Puis soudain, la voix d'Armstrong s'éleva à travers les petites enceintes de l'appareil confié à l'inspectrice Aldrich :

"Merci d'être venue, inspectrice. Je sens que vous allez changer les choses ici... Il faut que quelqu'un s'en charge, je sais que je peux vous faire confiance pour ça, au moins."

Le groupe à l'extérieur du bureau se détendit globalement. Sauf Milva Ezor, qui savait qu'Armstrong allait devoir suivre sans plus attendre un reconditionnement après ce problème fâcheux. Le clone sortit des quartiers de Sam Brown, mains en l'air, et se laissa désarmer par les autres soldats sans broncher. Il croisa les yeux foudroyants de son capitaine, et comprit ce qui l'attendait. Milva annonça alors, d'un ton solennel :

"Unité CT-1104/257, suite à ce dysfonctionnement inadmissible, nous ne pouvons plus vous garder parmi nous. Vous allez être renvoyé sur Kamino pour un reconditionnement, en espérant que la procédure habituelle fonctionne. Auquel cas... d'autres mesures plus drastiques seront prises, je suppose. Emmenez-le ! "

Les soldats non-clones embarquèrent leur camarade à travers les dédales de la base. Le superviseur Brown se présenta à ce moment-là dans l'ouverture de la porte magnétique, restée ouverte après le passage du clone déréglé. L'homme suait à grosses gouttes, au point où ses lunettes étaient envahies de buée et que son crâne dégarnit luisait sous les néons blanchâtres. Il s'adressa immédiatement à la policière qui l'avait sauvé de cette situation inconfortable :

"Merci infiniment madame, qui sait ce dont est capable un clone devenu fou. J'ai entendu toute votre conversation avec Armstrong, je pense donc que vous avez quelques questions à me poser maintenant. Au risque d'abuser de votre patience, j'aimerais me rafraîchir un peu après tout ça, voire enfiler une autre chemise moins trempée...

- Tu restes ici et tu réponds à ces flics Sam, tu te changeras après. On va pas y passer la nuit !"

Coupa Milva Ezor, remontée comme une pendule. Perdre un soldat de cette façon l'avait visiblement quelque peu irritée. Elle enchaîna ensuite, à destination des enquêteurs :

"Quant à moi, je vais retourner à mon job si vous le voulez bien. Parce que cette base ne va pas se garder toute seule ! Déjà qu'on se fait piquer des trucs sous le nez ! "

Les bottes de cuir de la femme robuste grincèrent, puis elle partit en direction de son propre bureau d'un pas déterminé, un poil pressé d'ailleurs. La tension était de plus en plus palpable chez elle, à vrai dire, et cela pouvait sembler suspect. Encore fallait-il que Loh soit concentré sur les émotions de la militaire à cet instant... Sam Brown s'adressa de nouveau directement à Phoebe :

"Bon... Eh bien je présume que nous allons passer directement à vos questions dans ce cas ! Entrez donc. "

Le superviseur logistique invita le groupe à visiter son antre. Quelques dossiers traînaient sur la table, mais l'ensemble de la pièce était parfaitement rangée. Deux sièges renversés faisaient face à celui de l'administrateur, qui s'empressa de les remettre en place en s'excusant en long, en large et en travers pour le désordre provoqué par Armstrong. Lorsque les sièges furent enfin prêts à accueillir de nouveaux séants, Sam s'assit sur le sien et attendit poliment qu'on le questionne. Il transpirait toujours un peu, même s'il semblait moins paniqué que lors de sa libération, quelques instants plus tôt. Un empathe aurait facilement détecté l'angoisse continue chez l'homme aux lunettes rectangulaires...

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Loh Darl

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Loh Darl
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Ven 19 Juin - 22:25
Tout à son examen du capitaine Ezor, Loh ne put s’empêcher de remarquer la performance de Phoebe Aldrich qui sut trouver les mots pour apaiser le soldat clone. La jeune femme était soit habituée des situations de cette nature, soit douée d’un talent naturel pour désamorcer les individus au bord de l’explosion. Elle avait commencé par éviter d’accabler le clone en insistant sur sa participation plutôt que sa manifeste perte de contrôle ; elle donna ensuite un point final à la petite supercherie en confirmant que le capitaine Ezor était, au moment où elle parlait (précaution utile pour ne pas entraver la suite), hors de danger.

Une fois le clone rassuré sur l’impression qu’avait pu donner son passage à l’acte, le lieutenant Aldrich fit preuve d’une empathie que le padawan ne lui soupçonnait pas. Loh aurait du mal à croire à la sincérité d’un tel discours s’il ne venait de quelqu’un qui avait effectivement connu des émotions similaires à celles qu’il prétendait comprendre. Le padawan eut confirmation de la sincérité de l’enquêtrice en ressentant bien malgré lui une souffrance puissante mais inexplicablement sourde, ou plutôt étouffée. C’était comme une explosion sous-marine dont on serait témoin depuis la surface : un phénomène en apparence atténué mais dont on pouvait aisément supposer l’intensité.

Cette sensation, toute dérobée qu’elle fut, n’en piqua pas moins l’intérêt du padawan toujours curieux de connaître la source des émotions captées chez ceux qui l’entourent, et plus particulièrement encore de celles qui lui parvenaient malgré ses précautions. Loh avait appris que la plus grande difficulté de l’empathe n’était pas de ressentir les émotions, mais au contraire d’être capable de ne plus ressentir sur commande. Le padawan comprit dans la douleur qu’il était nécessaire de faire ce travail avant de se confronter au monde extérieur, aussi s’était-il entraîné à bloquer toute forme d’intrusion. Une émotion lui parvenant d’autrui malgré ce blocage était habituellement forte, et par conséquent très simple à identifier. C’était tout le paradoxe des émotions captées depuis Phoebe Aldrich : elles étaient suffisamment puissantes pour outre passer les barrières du padawan, mais en même temps trop ténues pour être caractérisées avec certitude. Loh ressentait de la colère et de la déception, un mélange qui devait être le résultat « assez moche » rapidement évoqué par Phoebe Aldrich elle-même. La perplexité du padawan concernait avant tout l’émotion elle-même, la manière dont il l’avait perçue. Ce n’était pas du refoulement car Loh savait le reconnaître pour être l’une des barrières émotionnelles les plus communes. C’était plutôt comme si quelqu’un, ou quelque chose, empêchait l’émotion de dépasser un certain seuil de tolérance… Ou comme si ce quelqu’un ou ce quelque chose avait déplacé le seuil au-delà duquel celui qui éprouvait une émotion en devenait conscient. Loh ne doutait pas que Phoebe Aldrich ressentait ce que lui-même avait perçu, mais en avait-elle seulement conscience ?

L’expérience ne dura toutefois pas longtemps. L’interpellation de son collègue Pen-Fi fit l’effet d’un petit électrochoc et le ton du discours changea de nouveau. Il était moins personnel, plus professionnel. Loh n’aurait ainsi probablement jamais le fin mot de l’histoire, et c’était souvent ainsi. Chaque perception d’une émotion qu’on ne lui avait pas volontairement envoyé était pour le padawan une petite aventure et, l’espace de cet échange, le jeune Kel Dor partageait la vie de quelqu’un. Ce n’était peut-être pas tout à fait conforme avec ses enseignements, mais le Kel Dor savait lâcher prise sans difficulté. Il imaginait en revanche tous les dégâts qu’un don d’empathie serait susceptible de causer dans l’esprit de quelqu’un qui n’avait pas bénéficié d’une formation quelconque, Jedi dans l’idéal. On pouvait tirer de l’intrusion dans l’esprit d’autrui un sentiment de domination. Il fallait, pour se protéger de l’empathie, en connaître la véritable nature : il ne s’agissait pas pour l’empathe de s’introduire dans l’esprit d’autrui, mais au contraire d’accepter une forme d’intrusion. S’il s’agissait bien d’un don qui permettait à ceux qui le maîtrisait de lever certains secrets, de percevoir au-delà de ce qui pouvait être montré, il consistait essentiellement à contenir l’intrusion pour éviter de confondre les sentiments perçus des sentiments éprouvés. Comprendre les autres nécessitait de se comprendre soi-même et, dans cette quête, nul besoin de sensibilité à la Force si bien qu’il pouvait se trouver en dehors du Temple Jedi des êtres doués d’une empathie toute aussi efficace.

Qui aurait besoin de la Force pour deviner tout le mépris ressenti par le capitaine Ezor ? Loh n’eut aucun besoin de ses dons pour capter l’hostilité dont il était l’objet de la part de l’officier qui, non seulement confirma ses penchants racistes, mais s’offrit le plaisir d’une insulte à l’endroit du jeune Kel Dor. Cette femme connaissait suffisamment les Jedi pour les identifier, mais suffisamment peu pour imaginer que sa sortie suscite quelconque réaction. Peut-être d’ailleurs n’imaginait-elle même pas que ses propos aient pu avoir quelque chose de blessant, auquel cas le mépris aurait atteint un nouveau palier.

Loh aurait espéré que son adresse directe au capitaine Ezor provoque une réaction plus forte, mais la réponse apportée par le capitaine était déjà étonnamment explicite quant à ses vues. Loh aurait imaginé les xeno-racistes plus subtiles, particulièrement ceux dont on pourrait supposer l’extraction sociale plus élevée. Le padawan ne pouvait s’empêcher toutefois de remarquer la tentative de relativisation individuelle, comme si la reconnaissance d’une qualité particulière à ce Kel Dor pouvait atténuer le propos. Pire encore, il semblait que le capitaine Ezor voit dans le padawan qui lui faisait face « l’exception qui confirme la règle », un sophisme en vogue parmi ceux qui ne trouvent plus beaucoup d’arguments. Soucieux d’éviter ce genre de paresse, et bien qu’il n’ait jamais souffert de racisme dans sa vie, Loh nourrissait depuis peu l’envie de comprendre quels pouvaient être les ressorts d’une telle pensée. Il y était notamment poussé par son éducation qui était effectivement davantage le fait des Jedi que des Kel Dor. A ce sujet, Loh n’aurait pu que donner raison au capitaine Ezor ; et c’était sans doute là que se trouvait le piège : mêler le vrai et le faux pour ne finalement plus être en mesure de bien faire la part des choses dans ce qui voulait ressembler à une argumentation.

Dans ses réflexions, le padawan avait déjà dû se demander ce qu’était au fond le xeno-racisme. Nier l’existence de races dans la Galaxie n’était pas raisonnable : un humain n’était pas un Kel Dor, un Kel Dor n’était pas un Wookie… Ce xeno-racisme ne se limitait donc pas à dire qu’il existait plusieurs races, auquel cas il serait dans le vrai, mais consistait encore à défendre la prééminence humaine sur les autres races. Loh avait encore appris qu’il pouvait exister des phénomènes de racisme au sein d’une même espèce, si bien que ces deux phénomènes pouvaient être rapprochés en ce qu’ils empruntaient le terme biologique de « race » pour exprimer en réalité une thèse plutôt d’ordre idéologique.
Le xeno-racisme relevait donc d’une idéologie mais, faute de pouvoir y trouver un fondement objectif, il fallait se demander si elle était le résultat d’une pensée parfaitement cohérente ou de l’émotion. Loh ne voyait pas quel raisonnement logique pouvait conduire à défendre la prééminence humaine, si ce n’était la prémisse objectivement fausse que la race humaine était supérieure aux autres. Cette prémisse était généralement implicite dans l’argumentation xeno-raciste, qui aurait sans doute bien du mal à établir, entre autres choses, les critères de cette supposée supériorité. Longévité, intelligence – avec le problème de la mesure – force physique, adaptabilité, reproductivité… La race humaine n’était pas toujours en haut du classement, si bien qu’établir sa supériorité devait nécessiter un autre critère auquel le Kel Dor ne pensait pas. Dès lors, et quels que soient les arguments que l’on pouvait entendre de la bouche d’un xeno-raciste en recherche d’une explication logique à sa préférence, il n’y avait au fondement de ce xeno-racisme, et sans doute de tout racisme, qu’un sentiment fantasmé de supériorité. Or, expliquer les sentiments devrait être l’apanage des empathes. Mais Loh en était le plus souvent incapable, non pas tant du fait de sa modeste expérience que du caractère souvent erratique des émotions ressenties. Elles trouvaient leur siège en des lieux bien mystérieux de l’esprit, des lieux dont il n’existait aucune carte très précise et où il était en conséquence très facile de se perdre.

Une part du jeune padawan aurait aimé questionner le capitaine Ezor sur les causes des haines qu’elle exprimait sans détour, mais ce n’était ni le lieu, ni le moment. Le Kel Dor décida donc de rester silencieux en posant ce regard que son masque rendait inexpressif, duquel il espérait exprimer son indifférence, sur le capitaine Ezor. Cette dernière ne réservait pas son mépris aux non-Humains, les clones « défectueux » – puisqu’il était question de dysfonctionnement – ne trouvaient pas davantage grâce à ses yeux. La sentence était implacable : le clone allait être renvoyé sur Kamino pour subir un reconditionnement. Loh ignorait totalement en quoi consistait précisément cette procédure, mais il ne pouvait s’empêcher de ressentir quelque malaise à voir cet humain, tout clone qu’il était, réduit à l’état de machine. Au-delà même des émotions, l’éloignement d’Armstrong n’était pas une bonne chose pour l’enquête ; et si le reconditionnement pouvait affecter la mémoire, c’était un témoin que Milva Ezor faisait disparaître. Les soldats exécutaient déjà les ordres, et Loh ne pouvait pas y faire grand-chose si ce n’était interpeller Phoebe Aldrich : « Si la mémoire du soldat Armstrong est altérée, nous perdons un témoin précieux. Lieutenant Aldrich, il faut que vous jouiez de votre influence pour qu’il soit préservé de ce reconditionnement, au moins pour le temps de l’enquête… » Loh espérait en son fort intérieur qu’Armstrong soit préservé du reconditionnement pour le restant de ses jours, mais l’exprimer reviendrait à donner à sa supplique une consonnance émotionnelle, ce qui la décrédibiliserait aussitôt. Le padawan faisait en outre le pari d’une conclusion similaire de l’enquêtrice s’agissant de l’utilité du soldat Armstrong en pleine possession de lui-même, pari d’autant moins risqué qu’il avait été témoin de la négociation et de la confiance qui semblait exister entre les deux individus.

Et tandis que le ravisseur s’éloignait, l’otage reprenait sa contenance. Il semblait bien plus avenant que le capitaine Ezor, même s’il était manifestement affecté par l’aventure qu’il venait de subir. Loh aurait imaginé les militaires moins sujets à la panique dans ce genre de situation, mais c’était là probablement l’effet de sa méconnaissance des individus peuplant ce corps de métier, tout comme il n’était pas rare de croiser des gens céder à la généralisation lorsqu’ils parlaient de l’Ordre Jedi. L’officier de logistique Sam Brown serait donc le prochain à subir l’interrogatoire, et il était bon de se rappeler qu’il s’agissait tout de même de la raison pour laquelle les enquêteurs étaient présents en ces murs. Brown tenta une petite esquive et l’idée de voir un autre témoin/suspect se cacher aux toilettes n’enchanta guère le padawan, qui devinait en outre l’agacement du Pen-Fi autrement plus expressif, mais ce fut étonnamment Ezor qui contraignit l’officier de logistique à se soumettre sans délai aux questions des enquêteurs. Cette assistance inattendue de la part du capitaine Ezor n’était toutefois pas suffisante pour éteindre les suspicions du padawan à son endroit. Quand bien même agissait-elle en cohérence avec sa position, Loh ne parvenait pas à se défaire de ses intuitions. Le jeune Kel Dor ne saurait affirmer avec certitude si son sentiment était le résultat du xeno-racisme du capitaine Ezor, ou de la tension qu’il ne cessait de ressentir en elle, mais on lui avait appris à ne pas sous-estimer ses instincts. La sensibilité à la Force était comparable à n’importe quel sens et, de la même manière, elle se manifestait par des perceptions inconscientes et plus fines que les sens communs ; si bien que ce qu’il était convenu d’appeler l’instinct parmi les non sensitifs pouvait en réalité être une réelle perception, et non simplement une supposition. La crête était relativement fine et seuls les plus grands maîtres savaient réellement faire un tri efficace entre ce qui relevait de la perception ou de la supposition. Loh Darl, modeste padawan, si souvent conduit à douter de lui-même, commençait petit à petit à mieux écouter ses propres intuitions. La peur d’agir tendait à s’estomper, convaincu qu’il devenait que l’inaction systématique n’était pas davantage souhaitable que l’erreur.

Loh Darl voulait donc agir, mais dans quel sens ? Laissez le capitaine Ezor retourner à ses occupations, quelles qu’elles fussent, l’inquiétait pour des raisons dont il n’était pas parfaitement conscient. Il aurait aimé la suivre pour l’empêcher de se livrer à quelconque action suspecte, ou encore préparer au mieux son inévitable confrontation avec les enquêteurs. Toutefois, le xeno-racisme du capitaine tendait à disqualifier le Kel Dor qui n’obtiendrait probablement rien de très constructif. De plus, la présence de Loh Darl au sein de cette base avait un but précis : assister les enquêteurs, et plus particulièrement lors des interrogatoires grâce à son don d’empathie. Or un interrogatoire se profilait, et s’éloigner maintenant n’aurait pas grand sens. Le padawan se livra donc une nouvelle fois, et aussi discrètement que possible, au lieutenant Aldrich avant d’entrer dans le bureau de l’officier Brown : « Lieutenant, je ne suis pas sûr qu’il soit très prudent de laisser le capitaine Ezor totalement libre de ses mouvements. Je l’aurais bien suivie mais, au-delà du dégoût que je lui inspire, ma place est ici pour l’interrogatoire de Monsieur Brown. Peut-être puis-je assister votre collègue, Monsieur Ribu, pendant que vous vous assurez de la coopération du capitaine ? »

Le padawan craignait parfois d’être trop allusif dans ses propos, inspiré en cela par la traditionnelle retenue des Jedi, mais aussi par sa propre tendance à s’effacer. Mais le fait même d’exprimer au lieutenant ce qu’il estimait être bon à faire était en soit un immense progrès que seul Maître Dalonn pourrait réellement apprécier. Les enquêteurs y verraient probablement une modération excessive, autant qu’ils seraient contraints de fournir quelques efforts pour vraiment saisir l’intention du Jedi qui les accompagnait et duquel ils attendaient peut-être plus que de timides conseils.

Le Pen-Fi prit alors les devants, sans doute séduit par l’idée de conduire l’interrogatoire, mais aussi de jauger par lui-même l’utilité du padawan dont on avait alourdi son équipe habituelle : « C’est bon Aldrich, je vais prendre ça en charge avec le Jedi. Puis, à l’adresse de l’officier Brown éventuellement déçu de ne pas poursuivre avec l’enquêtrice. Ce sera avec moi, enfin… avec nous pour commencer. »
Jesti Ribu prit place sur l’un des fauteuils redressés, visiblement habitué à un mobilier un peu trop grand car il conservait, malgré ce décalage, une aise assez remarquable. L’enquêteur consulta le datapad sur lequel il prenait habituelle des notes afin de se replonger dans l’affaire interrompue par la prise d’otage dont la pièce gardait quelques stigmates.

Désormais face à un suspect qui n’était pas un clone, l’inspecteur de la PEGI pouvait s’en donner à cœur joie, frustré qu’il avait été de ne pas pouvoir cuisiner davantage le soldat Armstrong. L’officier Brown n’avait aucune programmation susceptible de causer une erreur fatale dans le cerveau, alors le Pen-Fi entendait bien le retourner dans tous les sens, en oubliant par ailleurs presque totalement qu’il avait en face de lui un ancien otage.

« Monsieur Brown, nous sommes ici pour enquêter sur la disparition d’une caisse d’explosifs : celle qui est référencée sous l’identifiant (le Pen-Fi avait ralenti le débit pour consulter ses notes) 985-01-VF-077. Vous êtes administrateur chargé de la logistique dans cette base, je veux tout savoir de cette cargaison depuis le moment où vous deviez la recevoir jusqu’à maintenant… Je vous laisse tapoter sur votre machine. » Jesti Ribu voulait dans un premier temps entendre ce que Brown savait, ou à défaut ce que Brown voudrait bien lui dire… L’enquête en était encore à sa phase de collecte d’informations, il était encore tôt pour confronter les versions car des révélations trop rapides pourraient donner des armes aux suspects.

Jesti Ribu posa son regard insistant sur l’officier logistique tandis que le padawan se concentrait pour capter toute information utile. Loh Darl qu’il n’avait pas été présenté au commencement de cet interrogatoire, et ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi. Le partenaire de Phoebe Aldrich avait sa propre approche et devait estimer que se savoir interrogé par un Jedi était une expérience désagréable qui ne nécessitait pas qu’on la mette en évidence ; ou bien le policier aux armées préférait se garder cette demie-révélation comme une carte à jouer pour augmenter la pression sur un suspect qu’il estimait pour le moment plus fragile que le premier.

Phoebe Aldrich

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Phoebe Aldrich
Militaire
Lun 22 Juin - 20:16
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Il y eut quelques secondes, enfin de nombreuses pour être exacte, où Phoebe Aldrich sentit un fourmillement la parcourir. Comme une légère décharge électrique persistante, comme si elle n’était qu’un relais entre deux endroits, une interface entre deux sources d’énergies. Deux salles, deux ambiances comme on disait. Dans son dos, elle sentait la plupart des regards braqués sur elle, et sur la fameuse porte qui la séparait du bureau du superviseur Brown. Porte froide, dont elle espérait l’ouverture prochaine afin de désamorcer une situation quelque peu surprenante et imprévue.

En effet, deux de leurs “cibles à interroger” (témoins ou suspects, cela n’était pas encore statué) venaient de s’enfermer dans la petite pièce, l’une menaçant de dégommer l’autre pour un motif proche de la “haute trahison”. Pourtant l’unité CT - 1104/257, dites Armstrong, n’était pas un mauvais gars, pas un mauvais clone, enfin de ce qu’elle en savait. Il répondait en apparence à toutes les qualifications. Mais comme tout ces frères, il craignait certains conflits, notamment ceux mêlant hiérarchie et dévouement à la république.

En jouant à son petit jeu d’alerte factice, destinée à faire sortir Ezor de sa cachette dans un premier temps (et surtout à éviter qu’elle leur fasse faux bon avant l’interrogatoire), l’inspectrice avait déclenché malgré elle une petite réaction en chaîne, provoquant justement l’acte de “rébellion” du clone. Mais au delà d’une simple programmation défaillante, Aldrich doutait. Pourquoi être directement allé trouver Brown? Il y’ avait d’autres personnes ici, d’autres superviseurs sans doute. Certes, il y avait aussi une relation hiérarchique directe entre Ezor, Brown et Armstrong. Mais la réaction plus que dangereuse de ce dernier laisser peut-être présager d’un Bantha planqué derrière une dune. Depuis le début, le soldat leur avait faire ressentir une crainte, avait tenté d’exposer des choses dans des mots à demi-voilés, comme s’il tentait de réfuter au fond de lui la possibilité d’une corruption dans les niveaux supérieurs. Peut être qu’il n’avait pas tout dit. Peut être qu’il avait vu plus de chose que prévu. Et peut être que c’était ce poids qui avait fini par le faire légèrement disjoncter. Un poids pour lequel Ezor, Brown, et le sans doute rapport “invisible” pesaient lourds.

La voix du clone retentit enfin dans le haut parleur ce qui ne provoqua pas de réaction visible sur le visage de la blonde, pas même un soupir de soulagement. Déjà parce que ses médicaments avaient tendances à lisser ses émotions, mais surtout parce qu’elle sentait toujours ce fourmillement, comme si elle n’était qu’un fil entre deux générateurs. Et à vrai dire, jouer les fusibles ne l'intéressait pas vraiment, surtout qu’elle était là pour exactement l’inverse. Résoudre une affaire, qui avait pour le moment des conséquences plus grave que toutes les autres dans lesquelles elle avait trempé au sein de la PEG
I.

Et Armstrong semblait le croire aussi, qu’elle pouvait faire quelque chose. Mais il le formula d’une façon assez étrange, qui était en train de transformer en conviction le fait que le clone ait pu voir/ entendre/constater des choses prouvant que, au delà de cette affaire de vol, il y’avait des actes sous-jacent qui ne tournaient pas rond dans cette base. Et vu qu’elle était un point central dans la transmission de l’équipement militaire pour soutenir l’effort de guerre, le clone avait peut être relevé un lapin avec un énorme détonateur sur les fesses, lui mettant un couperait sous la gorge et mettant à mal ses certitudes..
Aldrich regarda Loh et Ribu par dessus de son épaules, puis fixa enfin Ezor de son regard pâle, dont le froncement de sourcil actuel témoignait d’une certaine tension plus que réelle et inquiétait sans doute ses collègues, à moins que ça ne soit autre chose. Elle n’avait presque rien entendu de leurs conversations. Toujours en fixant les autres membres présents devant le bureau, elle appuya sur le bouton du communicateur et parla d’une voix lente et calme, un peu plus que la normal, signifiant au clone qu’elle avait bien entendu sa réponse, mais qu’il fallait qu’il coopère. Comme une évidence, elle énonça ce qu’elle attendait de lui :


- Armstrong, il faudrait relâcher le superviseur pour poursuivre l'enquête du coup. Il est sur la liste des personnes à interroger.

Et cette fois, l’inspectrice n’eut pas longtemps à attendre pour que le panneau métallique s’ouvre dans un glissement bref, dévoilant le clone, aucune arme dans ses mains dans le nouvel espace. Armstrong eut juste le temps de faire un premier pas vers elle que la plupart des soldats humains et non clones présent l'encadrèrent rapidement, arrachant son arme de son holster et faisant reculer l’inspectrice presque de force pour l’éloigner de leur “prisonnier”.

Phoebe voulu alors ouvrir la bouche, déjà parce qu’elle était surprise par cette tournure étrange des événements un tantinet surestimés pour elle, mais aussi pour donner ses prochaines directives, et capter ainsi l’attention d'Armstrong. Ce dernier était pour le moment concentré sur Ezor, sa cheffe, qui intervint immédiatement en coupant l’inspectrice dans son élan..
La responsable de la sécurité énonça alors une vague accusation assortie d’une sentence qui ne plut pas à Aldrich. Surtout dans le cadre d’une enquête de la police militaire, police des polices qui se positionnait donc hiérarchiquement au dessus de toutes les personnes présentes dans cette base. Cela ressemblait à une faute de son point de vue, à ajouter avec la non présence du rapport.
Cela commençait à faire beaucoup de fautes, d’erreur et d’oublis dans cette base.
Les soldats commencèrent alors à éloigner Armstrong, quand Phoebe tenta une nouvelle fois d’ouvrir la bouche, mais fut de nouveau coupée par Loh Darl cette fois. Le jeune Jedi, et son coéquipier Ribu savaient pertinemment que Armstrong représentait une mine d’or d’information pour eux, un témoin capital et peut être même un “innocent” à l’origine. Et ils avaient raison.


Masquant son agacement, et espérant ne plus être coupée pour la énième fois, Aldrich haussa la voix, dégainant en même temps que son coéquipier leur carte de la PEGI.

- Le soldat Armstrong reste ici pour le moment.

- Ordre de la PEGI. Si vous êtes pas contents, on à des mandats à foison.

Jesti Ribu prenait clairement un malin plaisir à parader devant les soldats, leur rappelant qu’ils n’avaient pas le choix d'obéir aux inspecteurs sans se faire coffrer pour un petit “entrave dans une enquête militaire” qu’ils paieraient cher.
Les soldats en charge de l’escorte d’Armstrong fixèrent alors la blonde, Ezor aussi, qui ne dit rien. Le clone restait droit sur ces jambes, attendant que la blonde polaire poursuive comme si sa “vie” n’était plus entre ses mains.
Tant que cette affaire n’est pas terminée, le soldat CT-1104/257 reste ici. Annulez la procédure de reconditionnement immédiatement. Emmenez le simplement dans ces quartiers, sous surveillance. Nous voudrons sans doute lui reparler.

Phoebe allait se tourner vers ses coéquipiers lorsqu’elle perçu Brown, qui était enfin sortit de son bureau, luisant de sueur sous la lumière artificielle. L’inspectrice fixa cet homme, vieux, enfin qui paraissait plus vieux en raison de son crâne dégarnit et de ses lunettes qu’il essayait tant bien que mal de nettoyer. Apparemment, Brown avait quelque peu paniqué, sa transpiration marquant son uniforme par endroit et son visage devenu légèrement rouge. A moins que le climatiseur de son bureau soit mort depuis longtemps.
Mais quoiqu’il en soit après quelques remerciement tapant dans le vide, Phoebe restant persuadée que Armstrong n’aurait jamais tiré et qu’il s’agissait surtout d’un appel à l’aide destiné à attirer l'intérêt de la PEGI sur certains points, Brown proposa de répondre à ses questions. Enfin, moyennant un passage aux toilettes, qui fit soupirer cette fois vraiment l’inspectrice. Apparemment, c’était la planque du moment ici…


Mais Ezor, sans doute encore agacée par le fait que le trio d’enquêteurs soit allés à l’encontre de ses ordres, intervint sèchement, bloquant “Sam” dans sa marche. Et Phoebe sortit d’une voix froide et calme, en sortant son paquet de cigarette doucement de sa poche.

- On y passera le temps qu’il faudra. On a tout ce qu’il faut pour faire fermer cette base avec le personnel à l'intérieur tant que l’histoire ne sera pas résolu…Mais Mme Ezor à raison, faut qu’on avance.

Puis avant que Phoebe ait pu accrocher une cigarette à ses lèvres, Ezor prit la poudre d’escampette, prétextant du travaille à faire. Ribu claqua du bec à côté, grommelant à voix basse :

- Elle vient de nous faire faux bon, non? Elle était la prochaine sur la liste…

Elle entendit Loh Darl se gratter la gorge, pour attirer l’attention des deux officiers. Ces derniers le fixèrent, mais Brown était vraiment décidé à assurer sa tranquillité et à passer entre leurs mains immédiatement, les invitant dans son bureau. Enfin, l’invitant elle, il ne paraissait pas avoir noté les deux membres de son équipe. Xéno-racisme hélas classique dans ce milieu purement humain.
Il y’eu un échange de regard dans le trio, puis Phoebe fit mine de rentrer dans le bureau du superviseur, qui venait de s’étendre dans son siège pour répondre à leurs questions, mais Ribu retint la jeune femme d’un coup furtif de palme, avec un regard signifiant “faut qu’on cause”. La blonde polaire s’excusa pour quelques secondes, sa clope pas encore allumée en bouche, et rejoignit alors le reste de ses coéquipiers actuels.


Ils étaient seuls maintenant, presque si on ne comptait pas les quelques soldats qui venaient de reprendre leur ronde. Jesti fit un léger signe de tête au Padawan. Comme s’il attendait à ce que l’adolescent maîtrisant la force puisse exprimer ce qu’ils pensaient mieux que lui. Cela parut un peu étrange, mais apparemment, le Pen-Fi avait décidé d’attribuer un peu de crédit et de responsabilité aux troisièmes membres de leur équipe éphémère. Loh Darl n’attendit pas plus et débuta ses explications. Et Phoebe tiqua un peu. Le jeune jedi venait, encore une fois, de commencer sa phrase par Lieutenant. Il avait dit ça naturellement, sans douter. Certes, elle savait qu’il avait déjà travaillé avec des gens de la police, que les grades et toutes les procédures associées ne lui semblaient pas inconnues, mais cela était étrange pour elle. C’était son grade avant. Et se voir de nouveau nommée de la sorte provoqua une remontée de souvenir lointains. Quand elle était respectée, quand elle avait son équipe, ses missions, l’espace, son rôle à jouer dans la guerre, avant de devenir la loque sans âme qu’elle était maintenant. C’était une coïncidence, purement. Mais cela lui piqua un peu. Pour se donner de la contenance, elle alluma sa cigarette, tirant longuement dessus avant de recracher un nuage immense de sa bouche, tout en essayant de paraître détendue.

Apparemment, Ezor restait un point sensible. Caractérielle, sûre d’elle, la cheffe de la sécurité n’inspirait pas confiance au reste de son équipe. Et sans être aussi catégorique qu’eux, Phoebe trouvait qu’elle avait admirablement bien esquivé son interrogatoire à elle. Et elle avait aussi une certaine influence sur ses soldats. Après tout Armstrong avait tout risqué en apprenant qu’elle était en danger. Elle était sans doute plus respectée que Brown.

La blonde hocha la tête
.

- Ouais clairement. Une sacrée anguille cette femme… Mais vous…

Ribu intervint alors en la faveur du Jedi. En effet Loh Darl venait de demander une scission dans leur équipe. Elle s’occupait de Ezor, et Ribu et Darl allaient s’occuper de cuisiner Brown.
Phoebe enfuma la zone encore une fois. Mais devant la détermination de Ribu et l’espoir de Loh. Elle lâcha l’affaire. Le padawan avait raison. Ezor était à surveiller. Son pen-fi de coéquipier la ramena alors en ricanna son ses plumes.

- Une discussion entre fille. Je suis sûre que ça fait longtemps que t’en avais pas eu. Comme ça vous pourrez “relever les matricules ensemble”. héhé.

L’allusion grivoise fit sourire intérieurement l’inspectrice. Si seulement il savait ce qui se passait a bord d’un vaisseau, il n’en dormirait pas la nuit. Elle reprit calmement en tirant de nouveau sur sa clope.

- Ho, ne t’inquiète pas. Ils sont déjà relevé. Mais ok, on fait deux groupes. Néanmoins, n'oubliez pas qu’il faut qu’on en sache plus sur ce putain de rapport. Et après qu’on confronte nos versions avec Armstrong. D’ailleurs en parlant de lui. Je veux son dossier. Complet. Son pétage de câble… malgré la situation, il est… spécial. Et je veux savoir pourquoi.
[color:db31=- Une discussion entre fille. Je suis sûre que ça fait longtemps que t’en avais pas eu. Comme ça vous pourrez “relever les matricu]- Je vais lancer une requête. Et peut être que le superviseur nous lâcheras des trucs. Bon du coup. On abandonne la stratégie méchant flic/ bon flic?
- Genre tu sais être gentil? Mais ouais, laisse M. Darl être ton indicateur. Brown à l’air plus facile à percer à jour que Ezor.

Dans un dernier nuage de fumée, elle fixa Loh Darl.
- Loh, si je peux vous appeler Loh. Là, votre rôle va être encore plus charnière qu’avant. Si Brown n’a pas le respect de ses hommes c’est qu’il y’a un soucis. Si Brown est soumis à Ezor c’est aussi qu’il y’a un soucis. Je pense que tu peux être capable, avec Ribu, de creuser au plus profond de son être…..AH oui, et hésitez pas à m’envoyer des trucs…. si y’a des choses de croustillantes….

Après avoir expiré sa fumée par le nez, en mode dragon de Dxun, Phoebe fit volte face et se dirigea vers le bureau d’Ezor.
En chemin, elle jeta sa clope, peut être dans le même conteneur que dans son premier voyage vers son antre, mais en sortit une seconde qu’elle mit de nouveau sur le bord sur ses lèvres, machouillant un peu le filtre.
Lorsqu’elle se trouva devant la porte, celle-ci était légèrement entrouverte, et le clone à l’entrée ne bougea pas lorsqu’elle toqua doucement à la porte.
Un “ouais” sortit de la pièce, et Phoebe n’hésita pas à entrer.
Elle fut accueillit par le regard surpris de la cheffe de la sécurité, demandant sans doute s’ils en avaient fini avec Brown.
Son regard polaire plongea dans celui d’Ezor, sans agressivité, ni aucune autre émotion. Puis elle déclara d’une voix calme, bien décidée à aller droit au but pour se conformer à la personnalité de la responsable sécurité de la base.


- Apparemment, enfin je suppose, il y’a une petite séance ciné chez vous. Genre pour trouver des “choses suspectes “ sur des vidéos. Et… je suis assez fan de cinéma. Surtout quand les images sont issues de caméra de sécurité.


Phoebe savait que son excuse “cinéphile” était inutile, elle ne cherchait d’ailleurs pas à le cacher. Et donc elle embraya immédiatement.


- Et, à côté, nous savons qu’un rapport vous a été remis sur le vol de la cargaison. Il a dû passer entre vos mains, et je souhaiterai le voir bien évidemment. Ou en connaître le contenu, à minima. Et savoir aussi pourquoi il ne se trouve pas entre les mains de la PEGI alors qu’il s’agit d’un vol d’armement. Donc un affaire hautement prioritaire.

Et pour bien montrer qu’elle ne quitterait pas le petit local ou Ezor s’était réfugiée, la blonde polaire s’assit sur une chaise, allumant sa cigarette tranquillement. Mais afin d’être polie, elle tendit l’un de ses précieux cylindre vers l’autre femme de la pièce.

- Cigarette?

La Force

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Jeu 16 Juil - 14:17
Le superviseur Brown fixait les policiers avec attention, écoutant sagement les questions qui commençaient à venir. Lorsque l'inspecteur Ribu eut achevé sa dernière phrase, l'interrogé se pinça les lèvres et fronça les sourcils, à la fois inquiet et contrarié. Il détourna le regard sur le terminal intégré à son bureau, puis tapota brièvement sur le clavier en expliquant de vive voix à ses "invités" qu'il vérifiait le statut de la cargaison citée.

"En effet, les contre-inventaires automatiques les plus récents, de cette semaine donc, démontrent que le stock n'est pas bon... Ces programmes ont été mis à jour tout récemment, on peut dire qu'ils sont plus efficaces, au moins. Je vois aussi que la caisse 985-01-VF-077 est arrivée il y a un mois et demi, et qu'elle a été pointée par le clone CT-1104/257 lors du dernier inventaire physique. Le rapport d'inventaire, vérifié et signé par le Capitaine Ezor, n'évoque aucune anomalie. Je l'ai moi-même validé puisque rien ne m'a été signalé d'anormal..."

Sam pivota sur son fauteuil afin de se placer de nouveau bien en face de ses interlocuteurs. Il avait le visage de nouveau pâle, cette fois-ci l'inquiétude était claire et dominait ses émotions. Il reprit la conversation d'une voix moins sûre :

"Si vous interrogez Milva en même temps que moi, cela veut dire que vos plus gros soupçons se portent désormais sur nous... Donc je suppose que je n'aurai pas meilleure occasion de me tirer du pétrin dans lequel je baigne depuis plusieurs semaines."

Le superviseur posa ses lunettes sur la table et pinça doucement le radix de son nez en fermant les yeux. Dans cette posture, il avait l'air de réfléchir un instant, tout en soupirant de soulagement. Sa main glissa finalement sur le bras de son fauteuil confortable avant qu'il ne commence à révéler ce qu'il avait en tête, le regard désolé plongé dans celui, perçant, de Jesti Ribu :

"Le Capitaine Ezor me fait chanter. Elle me tient sous sa botte depuis quelques mois... Elle sait des choses sur mon compte, qu'elle menace de révéler à tous ceux que je connais, y compris à ma famille. J'ai une femme et deux enfants, messieurs, sans compter ma bonne situation professionnelle stable. Si elle parle, tout part en éclats, clairement. En vous avouant ça, je prends d'ailleurs le risque de tout perdre. Je vous en prie, arrêtez-la au plus vite."

La détresse du superviseur avait l'air sincère. En le voyant ainsi, plutôt pitoyable, on aurait pu penser qu'il était au bord du burnout. Toutefois, peut-être que la pression qui pesait sur ses épaules était aussi la conséquence de la présence des enquêteurs dans son bureau. En somme, soit il était un bon comédien, soit il se trouvait réellement dans le pétrin qu'il venait de décrire. Difficile de trancher la question dans l'immédiat, le Padawan Darl et l'inspecteur Ribu allaient donc devoir s'en remettre à leurs instincts.

À plusieurs couloirs de là, Phoebe Aldrich s'était posée dans une chaise en face du bureau de Milva Ezor. Cette dernière la regardait avec un sourire presque malicieux, parfaitement amusée du côté dévergondé et soudainement culotté de la policière. La femme à la silhouette renforcée défia un instant du regard la petite blonde, avant de se lancer dans sa réponse quelque peu grinçante :

"Fumer ici risque d'exciter les capteurs anti-incendie. Par conséquent, il vaudrait mieux éviter, mais j'accepte votre don malgré tout, si cela ne vous dérange pas."

Habilement, Milva attrapa la fine cigarette qu'on lui tendait, à l'aide de deux de ses doigts. Elle glissa le petit tube enrobé de papier dans sa poche, puis redevint un peu plus sérieuse.

"Je peux vous faire voir le rapport tout de suite, bien sûr. Il s'agit seulement de la formalité pour finaliser les comptages. Les inventaires physiques sont bien moins nombreux que les automatiques, celui effectué par Armstrong date d'environ un mois... Et le voici."

Une feuille imprimée "à l'ancienne" fut rapidement recrachée par le bureau high-tech du Capitaine. Le texte était tout à fait formel, typique des documents militaires, et ne notait rien d'anormal au cours de l'inventaire accompli.

"Je ne comprends pas..."

Souffla Milva en tendant le papier à Phoebe, la mine agacée. La militaire jouait peut-être la comédie, cela dit.

"La vidéo nous en apprendra peut-être davantage."

Elle pianota une minute sur son terminal, puis l'holoprojecteur se déploya au milieu du bureau. On pouvait y voir Armstrong qui notait les marchandises qu'il comptait physiquement sur un datapad.

"Accélérons directement jusqu'à l'endroit qui nous intéresse... Quelle est la référence de la cargaison perdue ?"

Une fois le numéro communiqué, la cheffe de la sécurité passa la vidéo à l'endroit qui intéressait l'inspectrice. Sur l'enregistrement, Armstrong constatait l'absence de la caisse d'explosifs et semblait bien le noter sur le datapad.

"Il n'est peut-être pas si fou, mais on dirait bien que quelqu'un a traficoté le rapport du coup... Je l'ai validé, donc je devine que vous me soupçonnez. Néanmoins, c'est Brown qui passe en dernier sur ces foutus papelards, sachez-le."

Déclara Milva en levant un sourcil et en croisant les bras. Elle posa ses yeux sur la policière afin d'écouter ce qu'elle en pensait, aussi impassible et indéchiffrable qu'un joueur de poker.

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Loh Darl

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Loh Darl
Padawan Jedi
Jeu 23 Juil - 21:50
Le malaise du superviseur Brown était presque entêtant. L’homme suintait l’inconfort sur ce fauteuil qui semblait trop grand pour lui. Il manifestait tous les signaux physiques de la culpabilité, nul doute que l’affuté Pen-Fi avait su capter ces flamboyants indices. Le padawan, pour sa part, en ressentait tous les inconvénients en raison de ses dons d’empathe. Loh avait l’impression d’être au pied du mur et de tenter l’ultime coup de bluff avant de craquer. Il vivait chaque seconde de la détresse de l’homme qu’il était en train d’interroger tandis qu’il inspectait son écran, parfaitement au courant des informations qu’il allait y lire et conscient également, peut-être trop, du caractère peu fiable de ces informations.

Il ne croyait pas vraiment à sa propre explication qui avait tous les traits d’une récitation. Rappeler les procédures visait souvent à masquer le fait qu’elles n’avaient pas été suivies à la lettre. Brown devait sentir le scepticisme de l’enquêteur Pen Fi qui lui faisait face au point de bombarder ses propres défenses, à moins qu’il ne s’agisse d’un stratagème pour dévier le tir. Le superviseur tenta une inversion des rôles en commentant le déroulé de l’enquête dont il était effectivement devenu la cible. Il n’était jamais très bon qu’un suspect se mette à prendre trop de hauteur sur ce genre d’évènement, mais la suite était encore plus inattendue.

Si Loh n’avait pas été aussi concentré sur les émotions de Brown, il aurait probablement ressenti de la surprise au moment où ce dernier révéla être sous la domination du capitaine Ezor qui détenait contre lui des informations compromettantes. Le jeune Kel Dor en avait vu des suspects tentant de s’extraire de leur inconfortable condition en prétendant tout un tas de choses, et souvent des allégations bien plus farfelues. Sans être capable de cerner l’objet du chantage, le padawan pensait pouvoir affirmer qu’il était réel. En tout cas, le superviseur Brown évoquait Ezor en ressentant une forme de désespoir compatible avec l’existence d’un chantage.

Le Pen Fi affichait pour sa part un stoïcisme à toute épreuve, riche d’une expérience dans son métier que Loh était très loin d’égaler. Il pianota discrètement sur son communicateur un message écrit à destination de sa partenaire qui devait être en compagnie du capitaine Ezor maintenant : « Ezor ferait chanter Brown. » Il était en effet crucial que Phoebe Aldrich soit en possession de cette information lors de sa confrontation, car certaines affirmations du capitaine pourraient prendre une toute autre dimension.

Il était désormais assez clair que le rapport du clone Armstrong avait été trafiqué. Le soldat avait en effet affirmé avoir consigné le manque de la caisse dans son rapport, or le superviseur Brown avançait une vérité contraire. On aurait pu croire à l’insincérité du clone, mais la confession de Sam Brown laissait au contraire penser que la falsification était bien réelle, et qu’elle était soit de son fait, potentiellement sous la pression d’Ezor, soit du fait de la capitaine avec la complaisance contrainte du superviseur. Les deux étaient ainsi complices dans cette dissimulation, et il restait à répartir la responsabilité… et à retrouver cette caisse, mais sans doute bien plus tard.

Le Pen Fi tapota sur le bureau en donnant l’impression de réfléchir. Il cuisinait Brown à sa façon en ne sautant pas directement sur la révélation du chantage, c’eut été donner un peu trop de crédit à une confession qui tombait un peu au moment idéal. « Admettons que vous disiez la vérité, Monsieur Brown, qu’est-ce que la capitaine Ezor vous a contraint à faire exactement ? C’est vous qui avez trafiqué le rapport ? » Brown resta silencieux, la gorge nouée par sa détresse. Le Pen Fi glissa un regard en direction du padawan, sans doute pour obtenir de lui les pensées intimes de leur suspect. Mais le Kel Dor ne lisait pas dans les pensées, il ressentait simplement les émotions d’autrui. D’un léger mouvement de tête négatif, le padawan signifia à son éphémère équipier qu’il n’était pas en mesure de révéler la réponse à sa question. L’empathie du Jedi ne lui permettait que d’éprouver le profond désespoir du superviseur Brown, poussé dans l’ultime confession dont il espérait tirer une forme de libération. Il avait certes été silencieux quant à l’objet du chantage, mais Loh ressentait que Brown souhaitait qu’on l’y incite. Aussi le Kel Dor se résolut-il à compléter la question du Pen Fi : « Ce n’est plus la peine d’essayer de cacher quelconque vérité honteuse. Si vous nous avez révélé l’existence du chantage, c’est que vous êtes intimement prêt à vous libérer de ce fardeau. » Le padawan s’entendit faire preuve d’une forme de compassion qu’il espérait de nature à provoquer l’aveu complet ; il espérait en outre avoir évité l’excès pour ne pas sembler tomber dans le jeu de Brown, la crédulité étant le pire défaut de l’interrogateur.

Le Pen Fi comprit aux mots de son assistant Jedi qu’il ignorait le genre de vérité nourrissant les craintes de Sam Brown : « Vous ne pouvez pas balancer un truc pareil et espérer qu’on vous croit sur parole, Monsieur Brown. La seule manière de vous protéger, maintenant, c’est de ne plus rien cacher. Alors je vous repose la question : qu’est-ce que le capitaine Ezor vous a contraint à faire ? Qu’est-ce qu’elle sait de si honteux sur vous pour que vous couvriez le vol de matériel militaire ? » Insister sur le contenu du chantage pouvait sembler être de la curiosité mal placée, mais le Pen Fi ne voulait rien ignorer de n’importe quel fait susceptible d’intéresser le déroulement d’une enquête. Brown prétendait être l’objet d’un chantage, une affirmation que les enquêteurs devaient vérifier. Il fallait pour cela tout savoir afin de recouper les informations et trier entre la vérité et la stratégie.

La balle était désormais dans le camp de Brown, libre de se taire ou de libérer sa conscience dans l’espoir de ne pas être entièrement enfermé. Loh ne pouvait s’empêcher de compatir au sort du pauvre homme car il avait déjà constaté les dégâts d’un chantage sur la vie d’une victime. Le secret est quelque chose d’extrêmement dangereux, comme une bombe à retardement à ceci près que tout le monde en a ; même les Jedi. Loh aurait espéré pouvoir affirmer qu’il n’avait aucun secret, mais il n’en était pas absolument certain. Sans doute retenait-il inconsciemment des choses qui ne devraient pas être retenues et c’était l’un des objets de la formation Jedi que d’opérer une forme de purge intérieure, rendue plus facile par la précocité dans laquelle les plus jeunes étaient recrutés. Il était en effet bien plus difficile de cultiver de sombres secrets lors d’une vie au Temple, entouré de ses semblables et de ses maîtres. C’est aussi ce qui expliquait la réticence de l’Ordre à former des individus plus âgés. Or Loh avait eu l’occasion de côtoyer l’un d’eux très récemment. Il n’était pas possible pour le padawan de jauger la performance de Tseh durant leur mission, mais il y avait quelque chose chez l’apprenti du maître Cadalo qui révélait le caractère tardif du début de sa formation. Un padawan plus âgé avait déjà eu une vie avant le Temple, une vie chargée d’expériences et vraisemblablement des expériences douloureuses car bien peu de circonstances normales pouvaient conduire un individu trop âgé vers une formation.
Le Kel Dor ne voyait pas ce genre de parcours exceptionnels avec la plus grande bienveillance car toute exception aux règles les plus fondamentales de l’Ordre Jedi lui semblait inopportune, voire dangereuse. Il ne s’agissait en effet pas de transmettre un savoir faire comme les autres, la sensibilité à la Force offrait de nombreuses facultés, mais présentait aussi de grands dangers pour des esprits trop marqués par les vicissitudes de la vie. Ces individus arrivés sur le tard auraient à fournir des efforts supplémentaires pour dompter leurs propres émotions, libérées de toute tempérance puisque écloses sans les lumières d’un maître Jedi. Or un Jedi sujet à ses propres émotions et trop peu conscient de cette faiblesse pouvait devenir dangereux pour lui-même, et surtout pour les autres.

Krey Dalon, qui avait eu l’occasion d’entendre les idées de son apprenti à ce sujet, avait reconnu aux réserves de Loh une certaine sagesse. C’était toutefois une doctrine qui pouvait apparaître particulièrement sévère, et sans doute mal venue de la part d’un simple padawan. Ainsi le potentiel maître Loh Darl fermerait-il la porte du Temple à tout candidat ne présentant pas les caractères habituellement attendus d’un potentiel néophyte ? Il était bien difficile d’anticiper quoi que ce soit, encore plus lorsque tant d’inconnues brouillaient les prévisions. Loh tendait simplement à considérer que l’accès à la formation n’était pas qu’une question de sensibilité à la Force, et encore moins une question de potentiel dans la Force. Au moment de se demander s’il est opportun de former un individu aux voies de la Force, la seule promesse qu’il ferait un Chevalier d’une grande puissance dans la Force devait probablement suffire pour dissuader d’entamer quelconque formation. La formation Jedi n’est pas une quête de puissance, et ressentir la Force est une capacité sensorielle supplémentaire qui impose plus que jamais l’obligation de ne pas oublier les sensations issues des autres.

Il n’était pas rare d’entendre de la bouche des maîtres qu’un Jedi était d’abord un individu. Sa sensibilité à la Force n’était pas une facilité, au contraire. Elle imposait à l’individu dont toutes les aspérités pouvaient devenir de dangereux travers un grand sens de la retenue. D’où cette impression, sans doute, que les Jedi pouvaient paraître mornes. Il fallait y voir en réalité la sérénité d’esprit que seule une formation au long cours pouvait offrir. Elle n’empêchait d’ailleurs pas certaines originalités de caractère au sein de l’Ordre, mais force était toutefois de reconnaître une grande uniformité puisque les Jedi considéraient avec une certaine méfiance la culture de l’individualité. Les aspérités devaient être gommées dans le groupe comme dans l’individu. C’était là une forme de protection car elles amoindrissaient le risque qu’existe quelconque prise. Les secrets, pour y revenir, constituaient des prises sur l’individu offrant à quiconque de malintentionné un contrôle parfois fatal. Voilà toute la détresse du superviseur Brown, apparemment tenu dans la dépendance d’un maître chanteur et dans l’impuissance absolue de s’en défaire. En tout cas jusqu’à maintenant.

Brown semblait prêt à faire le grand saut, et des maux entre lesquels il balançait, il semblait en avoir choisi un. Il retenait encore toutefois une maigre marge de manœuvre en ne révélant rien du fameux secret. Espérait-il pouvoir gagner sur les deux tableaux : se débarrasser d’Ezor tout en gardant le supposé secret à l’abri ? Nul doute que le Pen Fi ne le laisserait pas faire. Loh se demandait toutefois en quoi la révélation du contenu du chantage pouvait être importante. Il semblait que ce soit une question de crédibilité, ou de preuve de bonne foi. Brown ne se contentait pas de révéler un chantage contre sa personne, il s’en servait dans le cadre d’une enquête qui le visait en partie comme suspect. Jesti Ribu forçait le joueur en face de lui à dévoiler toutes ses cartes pour s’assurer de la sincérité de son jeu et Loh devinait la pression que devait ressentir le malheureux. Toutefois, le commencement de confession de Brown était sincèrement pour le padawan la marque d’un inconscient prêt à se libérer. C’était la raison de sa réplique, comme pour signifier à Brown que les enquêteurs, même si le Jedi n’en était un que temporairement, avaient saisi tout le désespoir de la personne qui leur faisait face. Loh espérait simplement que Brown avait été plus sensible à ses mots qu’à ceux, moins compréhensifs en apparence, de Jesti Ribu.

Le padawan et le Pen Fi rejouaient-ils bien malgré eux l’éternelle pièce du bon flic et du mauvais flic ? C’était comme si deux enquêteurs ne pouvaient s’empêcher de se répartir ainsi les rôles… La conclusion était tentante, mais devait être nuancée : Loh n’était pas un enquêteur aguerri, c’était au mieux un jeune Jedi éduqué dans l’empathie. Sa seule personnalité comparée à celle de Jesti Ribu suffisait à cette attribution précise des rôles lors de cet interrogatoire, et en imaginer aurait été purement ridicule.

Phoebe Aldrich

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Phoebe Aldrich
Militaire
Sam 25 Juil - 22:54
Milva Ezor était le genre de femme que Phoebe avait déjà croisé lorsqu’elle officiait encore sur le Pride. Le genre de nénette irascible au travail, mais pas à la ville, bien que Phoebe ait un doute sur ce point tant l’autre femme semblait être quelqu’un d’énervé en permanence. Cultiver les multiples personnalité était un enjeu important dans la famille militaire, surtout quand on commençait à grimper l’échelle des responsabilités. Savoir se montrer respectueux et conciliant envers les autres, droit et clair avec d’autres ou clairement imbuvable pour les opposants.

Et chef de la sécurité, ce n’était pas rien. On devait être respecté, mais aussi prouver un professionnalisme très pointilleux sans pour autant terroriser ses équipes. Un équilibre parfois dur à trouver, qui venait avec l'expérience. C’était un jeu de masque, de bluff que tout le monde acceptait, ou presque.
Aussi le ton grinçant de l’officier en face d’elle ne l’interpella pas vraiment. Ce jeu, elle le connaissait par coeur. Et puis, après tout, Aldrich s’était littéralement incrustée sur son territoire sans carton d’invitation, ce qui devait fortement déplaire à cette “loth-louve”, surtout qu’elle ne pouvait rien faire pour chasser la blonde polaire sous peine d’écoper d’un petit séjour à l’isolement voire pire. Le pouvoir de la plaque, encore et toujours.

En acceptant sa cigarette, Milva Ezor venait de lui confirmer qu’elle avait compris les enjeux, risques et conséquences de tout écart dans cette discussion. Il y avait des questions, elle devait des réponses. Phoebe garda donc son regard posé sur son interlocutrice, ainsi que sa cigarette au lèvre, recrachant sa fumée par les narines et ignorant l’histoire du détecteur de fumée, dont la sensibilité devait être loin de celle mise en valeur par Ezor.

Mais elle ne put s’empêcher de retourner un conseil pour rééquilibrer la balance de la discussion.


- Je vous conseillerai de pas mettre la cigarette dans votre poche. Mis à part imprégner son odeur dans votre pantalon, vous ne pourrez plus en faire grand chose ce soir.

Sur cet échange de “bon procédé”, permettant de remettre les deux femmes au même niveau, la responsable sécurité de la base se décida enfin à répondre à quelques unes de ses interrogations. Elle lui expliqua dans un premier temps le rôle du rapport, les informations contenues à l'intérieur, et d’autres choses purement administratives et non passionnantes lorsqu’on ne baignait pas dedans à longueur de journée. Et encore...

Le document fut ensuite imprimé dans un format archaïque toujours en vogue chez les militaires apparemment. Même dans la Marine, qui sont considéré comme étant plutôt long à la détente en matière d’innovation du matériel “classique”, ils avaient transformé leur paperasse illisible en code claire depuis des lustres. Cela en disait long sur l’allocation des budgets et les préoccupations des grands chefs de guerre. L’inspectrice se fendit bien évidemment d’un commentaire à ce sujet :

- Je crois que même mon père n’utilisait plus ce format lorsqu'il a fait ses classes…

Par sa réponse, Aldrich venait de poser discrètement une nouvelle carte sur la table. Celle du “je connais votre univers ma belle, essayez pas de me la faire à l’envers”. Ainsi qu’une légère critique globale sur la répartition du budget, sujet qui généralement mettait tout le monde d’accord, dans le but de détendre un peu Ezor. Ce qui fut peine perdue d’ailleurs, son interlocutrice n’esquissant aucun signe de sourire ou quoi que ce soit d’ interprétable, hormis son agacement naturel.

Jusqu’au moment où elle posa les yeux sur le rapport. Ce fameux rapport que la chef de la sécurité avait elle-même validée et qui venait de faire apparaître une expression de surprise, assombrissant encore plus son visage.
Phoebe laissa sa cigarette au bord de ses lèvres, se noyant momentanément dans un immense nuage tout en saisissant le rapport.
Elle mit quelques secondes à se rappeler de la manière de lire ce truc. Puis, elle fronça les sourcils, comprenant après quelques secondes “l’incompréhension” qui avait traversé d’Ezor quelques secondes plutôt. Ce rapport était normal. Il n’y avait rien mis a part des annotations “en conformités” sur la quasi totalité des lignes. Et un rapport qui ne montrait rien d’anormal, n’apportait rien à l’enquête. Une pièce inutile en somme, mais validée par la chaîne hiérarchique alors que l’incident avait dû leur être reporté, au moins à l’oral. Et qui donc devenait faux. Falsifié.

Phoebe se sentit extrêmement agacée par cette situation. Tant par le comportement d’Ezor, qui tentait probablement de noyer le poisson en s’activant sur son PC pour donner le change que par le fait que, durant au moins un mois, il y avait un faux rapport validé qui se baladait dans les fichiers d’inventaires. Et sans que la PEGI ne soit mise au courant avant aujourd’hui. Il y avait plus d’une faille ici. Et cela ne répondait pas à la question de qui, et où le matériel dangereux était actuellement.

L’inspectrice faillit broyer le rapport entre ses mains. Mais il restait une pièce à conviction qui mettait en évidence un profond dysfonctionnement au sein de la base, aux conséquences bien trop grave pour qu’elle le jette à la poubelle. Et il soulevait une nouvelle question : combien d’autres rapports de ce type étaient actuellement archivés dans le dossier “conforme”? La fuite était peut être plus grande que ce qu’ils pouvaient imaginer. Peut être était-elle même au delà d’Ezor et Brown.

La blonde écrasa son mégot sur le rebord de la table, un peu lourdement d’ailleurs, laissant sa marque sur ce territoire. Son regard resta cependant glacial, comme à son habitude, et se posa sur le dos de la responsable hiérarchique de Armstrong, toujours affairée sur son ses commandes. Aldrich sorti une nouvelle cigarette et l’alluma dans un geste sec, tirant longuement dessus pour réfléchir. Et le détecteur de fumée ne réagit pas.

Son communicateur professionnel vibra à cet instant. Et elle le sortit discrètement, profitant du fait que Ezor soit occupée à trouver le passage vidéo où le soldat clone constatait le manque pour le lire. Ribu était l’expéditeur. Et son message, aussi court que claire, souleva de nouvelles questions dans la tête de Phoebe. Ezor faisait chanter Brown. Pourquoi? Comment?Si c’était vrai, que cherchait-elle à obtenir? Était-elle une espèce d’agent infiltrée? Brown disait-il la vérité aussi? Tout cela restait malheureusement encore à déterminer, sans pour autant les faires avancer sur cette maudites enquêtes.

Mais effectivement, dans les derniers échanges entre les deux autorités présentes dans le cadre de leur enquête, la tension était visible entre les deux. Et la jeune chef semblait avoir l’ascendant, au moins caractériel, sur son supérieur. Mais cela ne prouvait rien. Ce n’était que des “analyses”, des opinions. Rien de bien solide devant des juges. Les deux pouvaient être très compétents sans pour autant s’apprécier. Ils pouvaient aussi s’apprécier en s’insultant à longueur de journée...

Cependant, pour Phoebe, cela restait suffisant pour lui donner envie de fermer la base et faire faire un petit séjour en cellule à tout ce beau monde. Et elle fut tentée quelques secondes de couper court à l’échange, de dire à Ezor de s’éloigner du PC et d’annoncer son état d’arrestation à elle et à Brown. Déjà, pour manquement dans leurs prérogatives. Ensuite, parce que un des deux était un sacré comédien, et que ce genre de pièce ce théâtre ne la faisait pas vraiment rire. A moins que les deux larrons en soient de mèches...

Mais, hors des bars, de la rue et d’un taux d’alcoolémie élevée, la septième fille Aldrich restait quelqu’un de tempéré et ayant conscience du rôle qu’elle devait présenter. Elle garda cependant l’idée en tête lorsqu’elle se leva pour rejoindre Ezor et observer avec elle les enregistrements, après lui avoir confié le numéro de la caisse et surtout, après avoir photographié le rapport et l’avoir envoyé à Ribu en réponse à son message. Si lui et Loh pouvait interroger Brown sur ce sujet, cela pouvait donner des réponses intéressantes.

Un premier points positifs dans l’enquête apparu alors sur l’un des immenses écrans qui décoraient le bureau. Armstrong n’avait pas mentit, la date, la référence, son constat et la rédaction du rapport. Il n’était pas “si fou” d’après la militaire. Plus que cohérent d’après l’inspectrice. Au moins une vie serait épargnée par la doctrine rigide de sécurité républicaine.

Aldrich ne détacha pas ses yeux de l’écran, observant la scène qui tournait en boucle, sentant néanmoins le regard lourd de son interlocutrice, qui tenta alors de se défendre en remettant la charge de la validation finale sur Brown. Puis le silence tomba. Troublée délicatement par l’exhalation de fumée de l’enquêtrice de la PEGI.

Concrètement, cette vidéo ne montrait rien qu’ils ne savaient déjà. Loh Darl avait mis en évidence le conflit d’Armstrong mais surtout sa loyauté envers sa nation, sa République. Pas de trace de mensonge chez lui. Pas de défaillance de programmation. La vidéo confirmait sa déclaration.
Et surtout, le passage choisi par Ezor était… nul en terme de preuve pour son innocence à elle. Et la blonde polaire allait le faire savoir. Elle se redressa doucement, soufflant sa fumée doucement entre ses lèvres et sans la regarder, elle commença à faire le point.


- Donc, si je retiens bien tout ce que vous m’avez dit : vous et Brown avaient validé un rapport contenant des informations fausses sur la présence d’une cargaison contenant du matériel militaire dangereux. Un manque qu’un des soldats clones présents dans la base a constaté et vous a sans doute reporté . Et ce depuis plus d’un mois. Et sans prévenir la PEGI ou une autre autorité de ce problème immédiatement. Ensuite, et par votre réaction, je déduis que vous avez découvert que ce rapport était faux, juste parce que nous sommes venus fouiner dans vos affaires sans prévenir. Que vous soyez coupable ou pas, cela ressemble, dans tout les cas, à une faute grave Mlle Ezor…

Phoebe avait délibérément oublié de citer le grade de la cheffe de la sécurité. Face à la justice, au pouvoir de la polices des polices, le grade importait peu. Et il était préférable que la femme caractérielle en face d’elle comprenne bien cela. Cette affaire rimait très fortement avec “fin de carrière” pour elle.

- Ensuite, pour votre défense, vous me montrez une vidéo montrant ce que je sais déjà : c’est à dire Armstrong faisant son rapport et vous accusez en retour Brown d’avoir lui aussi validé un papier que vous avez vous même approuvé. Alors que vous êtes, par votre statut, la garante de la sécurité de cette base, y compris dans la justesse de ces fameux rapports et la détection d’anomalies comme maintenant...

Phoebe tira de nouveau sur sa cigarette et fixa Ezor droit dans les yeux, son regard claire ne reflétant rien de ce qu’elle pouvait penser.

- En sommes, votre procédure de validation et de contrôle me semble bien moins efficace que votre détecteur de fumée… Vous conviendrez avec moi que les preuves et accusations que vous avancez n’auront aucun poids face à une commission d’enquête, non?

Phoebe tira de nouveau sur sa cigarette, levant son autre main en l’air pour intimer à l’autre femme le silence.

- Mais avant de tirer des conclusions hâtives et sans fondement, je m’interroge sur un certain nombre de chose… Et…


Aldrich eut une idée à ce moment qui l’interrompit dans sa phrase. Elle se saisit alors de nouveau du datapad pour envoyer un nouveau message à Ribu.

“Emmenez Brown au bureau d’Ezor, on va confronter en direct leurs versions”.
En retour, elle reçu un :
“J’amène le pop corn”.

La dite “Mlle Ezor” lui renvoya alors un regard très interrogatif, nimbé cependant d’une colère affleurante sur les traits de son visage, sans jamais pourtant réellement apparaître. Et cela n’émut pas l’enquêtrice, très peu sujette à ressentir ce genre de pression extérieure depuis qu’elle gobait une quantité colossale d'anxiolytique.
Phoebe reprit alors :

- Pour faire simple : vous avez moins de 6 minutes pour m’expliquer exactement pourquoi ce rapport est validé, pourquoi cela vous a surpris, pourquoi vous avez mis tant de temps à nous prévenir, et la nature exacte de votre relation avec le superviseur Brown.

Phoebe lâcha un nouveau nuage de fumée et reprit immédiatement après :


- Ezor, vous avez une faute lourde sur la tête. Brown aussi. Et cette faute peut se commuer en quelque chose d’encore plus dramatique si on ne fait pas la lumière sur cette histoire. Lumière qui, dans le cas de votre innocence, pourrait sans doute vous permettre de sauver un peu vos fesses du brasier dans lequel vous êtes actuellement.


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Ven 31 Juil - 0:55
Sur les tempes de la cheffe Milva Ezor on pouvait commencer à voir apparaittre de petites goutte de transpiration. Après la déclaration de l’enquetrice de la PEGI elle savait que dans tous les cas, la police militaire et la hiérarchie allait lui tomber sur le dos. A savoir pour quelle faute : Vol de marchandise ou incompétence ? Dans les deux cas les accusations étaient assez grave pour mettre fin à sa carrière et la voir dégringoler au plus bas de l’échelle. Si ce n’est de l’échelle tout court avec une corde autour du cou.Le fait de ne plus se voir attribuer d’avance son grade par l’agent Aldrich enfonçait le clou.

-Je.. Je.. Attendez je !

Les mots manquaient à l’officier au fur et à mesure que cette réflexion s'ancrait dans son esprit. Et pire encore ! Elle allait devoir se retrouver face à Brown dans quelques instant. Brown à cause de qui elle se retrouvait dans cette panade innommable.

-Je, heu.. J’avais des soupçons sur Brown mais.. Pas,hum. Pas sur ça. Pas le détournement d’armes. Je.. Je pensais qu’il, qu’il abusait des clones.

L’aveu laché de but en blanc provoqua un silence qui dura quelques secondes. Sentant qu’elle devait en dire plus, l’officier en passe d'être déchu poursuivit alors, la voix toujours serré par une certaine peur

-Ce.. Ce sont presque des machines vous savez. Ils font ce que vous leur dites et obéissent toujours aux ordres. Et Brown passait beaucoup de temps à fureter dans les entrepôts, aux différents services ou travaillent les clones. Il.. il a tendance à leur donner des ordres non officiel.. Rien de fondamentalement répréhensible comme “Enlevez votre casque” dans des endroits ou les ordres sont strict ou encore  que tel ou tel clone doit le laisser faire de petit écartsdans la base.De petites chose !  Rien qui me permettre de le mettre aux arrêts. Mais ce sont presque des machines. Ils doivent obéir aux ordres et j’ai, enfin, je suppose qu’il leur à donner des ordres pour ne rien dire ou le couvrir ! J’ai beau avoir des soupçons je ne pouvait pas agir par la voie hiérarchique !

La voix effrayé de l’agent de la sécurité s'était mué au fil de sa déclaration en une voix plus fluide, plus assuré, retrouvant presque le grain et l’assurance qu’elle avait pu avoir en début de journée

-Et je ne pouvais pas me douter qu’il en arriverait à ces extrémités ! Quand nous avons reçu les clones on nous à affirmé qu’ils obeiraient aux ordres et seraient loyaux à la République. Dans un cas comme celui-là l’unité aurait dû m’envoyer personnellement un rapport explicatif ! Ce qui veut dire que soit Brown à usé de pression sur le clone soit il s'est débrouillé pour le faire taire. Et pour votre gouverne Aldrich avec les milliers de munitions, d’explosif et de missiles sur cette base il m’est impossible de regarder toute les bandes de surveillance pour m’assurer que des produits comme ce clone fasse bien leur boulot comme il devrait le faire, on doit se fier aux logiciels et aux rapports. Qui sont directement sous son controle à lui et à lui seul.

L’arrogance avait meme fini par percer dans sa voix et son attitude, comme pour dire que oui, il y avait eu une faute mais une faute presque voulu, contrôlé et donc, à moitié pardonné.






Face à l’alien et au Jedi le superviseur Brown n’avait plus le choix. Lui qui avait fait le choix d’en dire le moin possible pendant cet interrogatoire c’etait mis dans une position inconfortable à la suite de sa dernière déclaration. Accuser l’officier en charge de la sécurité de pression sur sa personne était une accusation grave qu’il allait falloir étayer. Même si pour cela il allait falloir réveler un pan de sa personnalité qu’il n’avait pas voulu présenter aux enqueteurs de la PEGI et au jeune Jedi. Il avait certe le choix de se taire, mais dans sa position l’homme savait bien que l’affaire lui retomberait seul sur la figure. Hors pas question de payer l’ensemble des pots cassés.Présenter sa version des fait était encore la meilleur chose à faire. Une chose douloureuse et difficile mais au final, libératrice.


-Ca à commencé quelques semaine après les révélations sur notre ancien chancellier. fit il après quelques instants muré dans le silence. Quand la situation à été… Révélé diront nous, il y a eu une chasse envers ses collaborateurs. A tous les niveaux. Meme sur cette base il y avait une certaine… Tension dirons nous.. Tout le monde pensait pouvoir etre accusé de collaboration pour avoir agit avec zèle ou connu certaines personne proche du chancelier à ce moment là. Il y avait des rumeurs d’arrestations et d’autre plus farfelu, d'exécution extrajudiciaire, d’assasin du chancelier tuant les membres de la République.. A ce moment là. A ce moment la j’y croyais moi.

Brown, jusque là fébrile et effrayé semblait petit à petit se calmer et se concentrer sur son récit.

-Et donc à ce moment là, un soir en sortant juste de la base j’ai cru tomber sur un de ses agents. Un de ces xéno presque humain mais qui ne le sont pas. Le xéno c’est approché de moi près du mono-rail pour rentrer chez moi et j’ai cru qu’il allait m’attaquer. Je me suis donc défendu et l’ai frappé avec mes poings. Je l’ai frappé, il est tombé par terre et j’ai continué. J’ai continué jusqu'à ce qu’un clone de la base  en patrouille n’arrive et ne me stoppe.

Le Pen fi gardait le silence le plus absolu pendant cet aveux mais n’en pensait pas moins. Il se concentrait plus sur chaque détail du récit et l’attitude du superviseur. Il lui semblait détecter une sorte de satisfaction dans ce récit, dans ces détails et dans la manière de le dire. Une satisfaction honteuse, qu’il n’avait pas envie de partager avec eux néanmoins presque relié a de la fierté.
Le xéno ressemblait plus à grand chose quand il m’a arreté. Il a vérifié l’alien et ce n’etait qu’un zonard de civil sans arme travaillant deux bloc plus loin. Bref. Le xéno à fillé et le clone m’a conduit en détention à la base. Je savait que j’avais merdé et que ca allait me retomber sur moi et ma carrière. C’est alors que Ezor est venu me voir dans ma cellule. Elle m’as dit qu’elle était prete à mettre cette affaire sous le couvert à condition que je fasse quelque chose pour elle. Un petit service. Comme modifier une fois un inventaire. Et que personne n’en serait rien. J’ai paniqué et j’ai dit oui. Alors le clone qui m’a arreté a été renvoyé en conditionnement sur Kamino et moi j’ai mit le doigt dedans. Une fois ce “service” rendu elle s’en ai servit pour m’en demander un autre. Le ton devenait plus sombre. Et un autre.Et ainsi de suite.  Je devais obéir sans quoi tous ces “services” se retrouveraient devant qui de droit… Alors bon.. On en arrive là aujourd’hui..

Le volatile anthropomorphe se leva alors de son fauteuil de toute façon bien peu adapté à son physique. Lui qui était resté de marbre pendant toute la durée de la confession semblait désormais être d’une humeur massacrante. Le récit presque détaché d’une agression gratuite l’avait peut etre remis en forme ou alors la réponse de sa collègue enquêtrice et le chaos qu’une rencontre entre les deux allait provoquer le mettait à plein régime.

-Belle histoire superviseur, je pense que je vais pleurer sur votre épaule. Donc si on vous suit bien Milva Ezor à des dossier sur vous. Et bien allons voir ça dans son bureau, je suis sur que cela sera intéressant ! Après vous !

D’une aile l’agent de la PEGI montrait la porte tandis qu’il posait ostensiblement la seconde sur son blaster de service à la ceinture. Une attitude de “cow-boy galactique” qui allait parfaitement avec la réputation des agents de la PEGI. Mais qui d’autres que les policier militaires se voyaient parfois attaqué par surprise par des militaire de leur propre camps ?
Le volatile preferait etre prudent et sentait bien que, dans tous les cas, la réunion des deux responsable de la base allait etre (sans mauvais jeu de mot) explosive. Mais qui allait sortir indemne ? Il allait falloir confronter les versions et trouver la vérité dans ce guepier.

Loh Darl

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Loh Darl
Padawan Jedi
Mar 4 Aoû - 17:32
Les coupables déployaient autant de force à cacher leurs secrets qu’ils se trouvaient ensuite incapables de retenir le flot des confessions lorsque les digues venaient à céder. Le superviseur Brown se mit à faire le récit honteux d’une altercation dans laquelle il n’avait pas joué le bon rôle… La mise en contexte ne remplit pas vraiment son objectif car elle rendait l’histoire confuse, d’autant que les circonstances décrites semblaient légèrement fallacieuses. Loh n’avait toutefois pas vécu le grand bouleversement autour de l’ex Chancelier Valorum de la même manière que ce militaire. Si les Jedi avaient été la cible de toutes les méfiances, aucune épuration, réelle ou fantasmée, n’avait vraiment émergé.

Cette triste histoire trouvait donc son fondement dans la peur, la peur d’être éliminé à raison de ses anciennes fidélités. Les transitions démocratiques, ou tout ce qui pouvait s’en rapprocher, n’avaient rien de facile. Lorsqu’un régime autoritaire devait céder sa place à un régime que l’on qualifiait volontairement, bien que souvent approximativement, de démocratique, on assistait presque toujours à une phase intermédiaire de violence. Elle était jugée inévitable par les plus radicaux car la liberté valait bien qu’on verse le sang. Mais quel régime pouvait reposer sur des fondations saines et durables en commençant par reproduire la violence de celui qu’il entendait balayer ? Loh aurait fait un bien piètre révolutionnaire, et sans aucun doute un bien piètre politicien. L’exercice politique nécessitait une forme d’aveuglement personnel, il était en effet impératif de forger sa conviction pour pouvoir emporter celle des autres, et ce au prix des inévitables doutes que provoquent la réflexion.
Quel Jedi pourrait faire un bon politique ? Il semblait à Loh avoir lu qu’un Jedi avait déjà rempli l’office de Chancelier, tout étrange que cela puisse paraître. Le padawan considérait en effet que les qualités requises pour dispenser les conseils n’étaient pas les mêmes que celles rendant apte à les recevoir. L’expert ne pouvait pas être un bon gouvernant car son domaine était trop limité quand il n’était pas rare qu’on attende d’un chef qu’il résolve des problèmes de natures très variées. Ce Jedi Chancelier ne pouvait donc pas satisfaire pleinement ses deux identités, en tout cas pas selon les opinions que Loh s’en faisait.

Tout ignorant qu’il se considérait de la politique, le padawan en connaissait un rayon sur la peur. C’était certes quelque chose d’inattendu de la part d’un Jedi, voire encore quelque chose de dangereux. Il ne fallait toutefois pas oublier que Loh s’était spécialisé dans l’empathie au cours des ses années de formation et que les Jedi doués de cette capacité trop souvent sous-estimée devaient être capables d’affronter les sentiments que les autres se contentaient généralement de réduire au silence. La peur étaient de ces émotions extrêmes qui poussaient l’individu dans les tréfonds les plus inexplorés de sa propre personnalité. On avait coutume de dire que la peur était paralysante, mais il y avait aussi de cette peur qui entraînait l’action car, ne nous méprenons pas, ce sont les émotions qui déterminent la plupart de nos choix. Il convenait en effet de ne pas généraliser car il serait bien étonnant de la part d’un Jedi de confesser n’agir que sous le coup des émotions. Mais ne serait-il pas excessivement prétentieux, à l’inverse, de considérer n’agir que sous le coup de la raison ? L’un des objectifs de la formation Jedi est de réduire le poids de l’émotion au profit de la raison : « il n’y a pas d’émotion, il y a paix. » Trop de gens tiraient de cette maxime l’obligation de nier les émotions, ce qui n’était en réalité pas vraiment possible. Les Jedi ne devaient pas nier les émotions, mais au contraire les connaître, et surtout les reconnaître pour les dominer. Mais dominer n’était pas davantage le crédo des Jedi, car dominer n’était jamais vraiment possible. Loh avait conclu de ces paradoxes qu’un Jedi devait accepter ses émotions afin de savoir quelle place elle prenait dans ses décisions, et ainsi être capable d’en évaluer la fiabilité. Une décision identifiée comme le pur produit d’une émotion devait être davantage réfléchie, si les circonstances le permettaient, ou remise en question dans l’hypothèse le feu de l’action aurait rendu impossible toute mise en perspective.

Le climat de peur, réel ou supposé, dans lequel baignait le superviseur Brown avait alimenté chez lui une paranoïa des plus aigües. Quand chacun voit dans l’autre un ennemi masqué, comment ne pas prévoir qu’on se défende avant même d’être attaqué ? Même si Loh aurait espéré d’un militaire une plus grande retenue, une plus grande maîtrise de ses propres émotions, une part de lui ressentait cette peur qui n’avait pas totalement quitté le superviseur Brown. Il s’agissait toutefois d’une peur enfouie, relevant davantage du souvenir. La peur actuelle de Brown était mêlée d’une forme d’excitation, ou plutôt de fébrilité. La suite du récit étonna le padawan, il y avait entendu quelques précisions étrangement inutiles. Or, quand des précisions inutiles alimentent un discours, elles révélaient souvent quelque chose d’important et la mine du Pen Fi tendait à confirmer la suspicion de l’apprenti Jedi.

Pourquoi Brown avait-il pris la peine de préciser que sa victime était un « xeno » ? un « zonard de civil » ? Comme si ces qualificatifs, visiblement envisagés comme dépréciatifs par le superviseur Brown, justifiaient quoi que ce soit… L’état d’esprit ainsi révélé tendait même à rendre moins crédible encore la contextualisation précédente qui commençait à fleurer bon l’aménagement de fortune. Loh croyait déceler une sordide communauté de vue entre le superviseur Brown et le capitaine Milva Ezor quant aux non-humains qui peuplaient la République, à se demander presque à quel point la pression était subie.

Loh se surprenait à développer des pensées négatives à l’égard de cet individu qui avait pourtant suscité une forme de compassion quelques minutes plus tôt. Le padawan craignait que son jugement ne soit altéré, précisément par ses émotions. Après tout, l’homme qui lui faisait face était victime de ses propres turpitudes, simplement manipulé par quelqu’un d’encore moins scrupuleux que lui. Cette enquête de vol de matériel militaire prenait des airs de petit crime crapuleux, ce à quoi le padawan était tristement habitué en raison de son expérience passée auprès de la police. Il était toujours surprenant de voir que de telles bassesses n’épargnaient personne, et que ceux qui se trouvaient dans une position sociale moins défavorable n’avaient qu’appris à mieux cacher leurs égarements. L’échec de Brown à balayer correctement devant sa porte le rendait un peu plus pitoyable encore, et l’incrédulité de Loh ne faisait que grandir. Le pauvre homme n’avait même pas eu la présence d’esprit de dissimuler le caractère probablement raciste de son méfait en face de deux non-humains capable de lui rendre la vie encore plus désagréable. Était-ce du mépris que le padawan commençait à ressentir ? Il s’agissait pour lui d’une émotion connue, mais si rarement ressentir qu’il ne put qu’en être surpris. Loh regarda alors le Pen Fi, et se rendit compte qu’il était sans doute en train de capter involontairement la réaction de son partenaire de fortune. Le padawan se ravisa alors, il interrompit aussi nette toute perception des émotions autour de lui… La révélation de Brown avait, d’une certaine manière, désarçonné le padawan, le laissant plus vulnérable aux émotions négatives ressenties par Jesti Ribu. L’empathe sentant qu’il commençait à éprouver quelques difficultés à faire le tri entre ses émotions, celles de Brown et celles de Ribu, devait absolument se mettre en retrait l’espace de quelques secondes, comme une sorte de réinitialisation.

Jesti Ribu exprima toute son incrédulité, ce à quoi le padawan ne put s’empêcher de faire écho : « Ceux qui fuient la Justice se condamnent eux-mêmes, Monsieur Brown. » Mais quel genre d’effet pouvait bien avoir ce genre de phrase ? L’idéalisme parfois reproché aux Jedi pouvait rendre vain la plupart de leurs discours. Et pourtant, que serait l’Ordre s’il ne s’efforçait pas de montrer la voie, ou au moins une voie. Tant de gens rejetait l’idéalisme comme étant une manifestation de faiblesse, mais si peu de ceux-là comprenait qu’à la base de tout acte se trouvait une idée. L’idée donne du sens, l’idée donne une direction. Prêcher un monde meilleur dans lequel la Justice serait libérée des agendas obscurs n’était pas vain, quand bien même on pouvait souvent prêcher dans le vide. Si les Jedi renonçaient à leur philosophie, il ne leur resterait que leurs dons et leurs sabres lasers… Même les disciples du côté obscur ont une philosophie, ce sont aussi des idéalistes. L’erreur serait de croire que l’énoncé d’une idée suffit à la rendre réelle, voilà pourquoi les Jedi ne pouvaient pas se retirer totalement du monde. La philosophie de l’Ordre Jedi, comme toute philosophie, ne peut pas se passer d’une confrontation avec le réel. Voilà sans doute les idées qui avaient poussé Loh à s’adresser au superviseur Brown, sans doute dans l’espoir que sa petite phrase touche le reliquat de culpabilité qui pouvait siéger dans l’esprit du militaire, et pourquoi pas induire un comportement meilleur…

Les discours étaient peut-être la réponse de ceux qui ne pouvaient pas agir et Loh se sentait, à la vérité, légèrement impuissant à l’heure d’entendre le superviseur Brown. Le padawan repensait aux mots de Phoebe Aldrich qui, lors de leur séparation, lui avait dit que sa participation était cruciale. Jesti Ribu semblait avoir senti de lui-même tout le caractère suspect de la confession dont il avait été le témoin incrédule et Loh n’avait en conséquence pas grand-chose à lui apporter. C’était du moins ce qu’il supposait, peut-être à tort. Le silence pourrait être coupable dans ces circonstances, aussi le jeune Jedi se décida-t-il finalement à risquer l’évidence : « J’ai senti de la peur chez Monsieur Brown, dit-il discrètement à l’enquêteur Pen Fi, mais très peu de culpabilité… Je crois que lui et le capitaine Ezor partagent une certaine aversion pour ceux qui, comme nous, ne sont pas humains… ou pas assez à leur goût, comme les clones. »

Si l’enquête avait jusque là permis d’identifier les deux responsables de la disparition logistique de la caisse de matériel, les motifs de ce vol et ceux qui en avaient profite demeurait de l’ordre du mystère. Des armes de nature militaire avaient fini dans les bas-fonds entre les mains des Hell’s Blade, ces derniers étaient d’une manière ou d’une autre connectés à Bob Turner, lui-même lié à Fisk, un notable local. Loh avait toutefois du mal à concevoir quel genre d’intérêt pouvait lier des individus aussi différents et leur commune haine des non-humains semblait insuffisante. Le racisme était, pour les puissants, un moyen de conquérir le pouvoir. Il était, pour les plus démunis, un moyen d’extérioriser une rage qui trouvait ses origines dans des causes très diverses, légitimes pour certaines, sans doute moins pour d’autres. Un puissant pouvait avoir intérêt à semer le désordre depuis les ombres pour se présenter comme l’alternative rassurante, celui qui amènerait la paix. C’est là qu’un trafic d’armes pouvait être utile, mais le circuit d’approvisionnement était en l’occurrence des plus risqué. Parvenir à subtiliser des armes aux forces de la République, qui plus est en plein conflit et depuis la base qui devait être la mieux surveillée de la capitale, laissait présager la participation d’une tête encore plus haute… Encore un acteur de l’ombre qui devait tirer de l’instabilité qu’il contribuait à créer quelconque avantage que la jeunesse du padawan lui empêchait de percevoir.

La confrontation entre Ezor et Brown était un petit maillon dans cette chaine d’une inextricable complexité. Loh espérait y comprendre les implications profondes des deux militaires qui, assurément, se présenteraient comme des victimes. L’affaire était complexe, mais les ressorts psychologiques demeuraient les mêmes… Or c’était bien sur ce plan qu’on attendait l’assistance du padawan. Lui qui se reprochait de ne pouvoir résoudre tout le mystère en oubliait que personne ne s’y attendait. Ceux que l’on forme ont cette tendance à se créer des obligations supplémentaires… Peut-être pas tous, mais surtout ceux qui, comme Loh, avaient tendance à questionner leur légitimité au sein de l’institution qu’ils avaient intégré.

Le padawan fermait la marche aux côtés du Pen Fi dans les couloirs de la base pour rejoindre le bureau du capitaine Ezor, sans doute en grande conversation avec Phoebe Aldrich. Il y allait avoir du monde dans cette pièce, et sans doute un échange particulièrement chargé. Loh se préparait mentalement à faire le tri entre les émotions vives qui allaient s’entrechoquer afin de déceler le vrai du faux pour, du mieux qu’il le pouvait, servir l’objectif qu’on lui avait assigné.

Phoebe Aldrich

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Phoebe Aldrich
Militaire
Mer 12 Aoû - 23:40
Phoebe leva un sourcil très intrigué. Non pas à cause la réaction de panique d’Ezor, qui venait sans doute de visualiser une fin de carrière plus que violente et sans doute humiliante, mais parce que la cheffe de la sécurité venait de lâcher un nouveau dossier au sujet de son supérieur.

Pour marquer le coup, elle tira très longuement sur sa cigarette, maintenant un contact visuel glacial avec l’autre femme. Que pouvait-elle lui annoncer de plus? Est ce qu’il y avait d’autres manigances, des petits arrangements entre “copains”, des histoires intimes entre eux? Est ce que au final, l’univers des militaires était aussi vicié que celui des politiques? Bien qu’ayant déjà une idée de la réponse à cette dernière question, la blonde polaire ne dit rien, soufflant un nouveau nuage de fumée très épais sur le côté afin de ne pas masquer le visage de son interlocutrice, puis fit un léger geste de sa main gantée pour l’inviter à poursuivre.

En fait, Ezor n’attendait pas vraiment son invitation pour lui lâcher son nouveau scoop. Car là, l’histoire qu’elle venait de lui sortir pouvait clairement animer les tabloïds outranciers et voyeuristes pendant quelques semaines.

Brown abusait des clones. Enfin, Ezor pensait que Brown abusait des clown. Le terme abus était cependant source de fausses interprétations. Il y avait plusieurs formes d’abus. Du plus “classique”, même si l’utilisation de ce mot restait immonde, au plus scabreux. La question était maintenant de savoir sur quel tableau cela se jouait.
Phoebe retint néanmoins un léger air de dégoût. Les clones, programmés pour servir, certes, ne restaient pas moins des humains, physiquement parlant. Et comme l’avait démontré Armstrong précédemment, ils avaient aussi une perception du monde, se rapprochant énormément du ressenti, des sentiments qu’éprouvaient des personnes dites “normales”, c’est à dire, qui ne sont pas passées par la case Kamino.

Phoebe pinça alors ses lèvres sur sa cigarette. La famille militaire imposait une forme d’endoctrinement, mais qui semblait toujours être jugée meilleure que celle subie par les clones. Alors qu’en fait, se fait bourrer le crâne de règles pendant plus de 5 ans, jusqu’à l'annihilation des personnalités ou de toutes formes de véhémences envers la hiérarchie était … assez identique. Les maillons ne se pliants pas à convenance, ou ne bénéficiant pas d’une “aide” extérieure, devenaient des “exclus”, sacrifiables en pertes admises ou tout simplement bon à être éjecté.

Bien évidemment, l’inspectrice garda ça pour elle. Mais, en conséquence à cela, et à l’inverse des clones, il se produisait souvent des petits écarts, liés notamment au silotage des différents corps d’armées. On travaillait dans un milieu fermé. Et seuls certains avaient le droit de jouer les passerelles entre tous. Comme Phoebe l’avait été. Comme son père l’avait été sans doute avant elle.

La blonde reprit alors doucement, voyant qu’Ezor avait marqué un silence, mais avant qu’elle n’ait ouvert la bouche, la responsable de la sécurité reprit, ses phrases s’enchainant sans qu’elle ne prenne le temps de reprendre son souffle.

Et une fois encore, Phoebe ressenti le besoin de tirer très longtemps sur sa cigarette. Déjà, pour se retenir d’en coller une bien sévère entre les deux yeux de cette nana qui apparemment ne comprenait rien à l’équipe qu’on lui avait confié. Ensuite, parce qu’elle ne souhaitait pas s’engager dans un discussion du type “les grilles pains ont-ils une âme?”.

Au yeux d’Aldrich, les clones étaient, par leur obéissance, des atouts. Des êtres dont la formation et la compétences étaient égales et avancées, des soldats d’élites, là où l’on pouvait trouver des abrutis par l'enrôlement traditionnel. Les seules anomalies rencontrées étaient au finale liées à des désaccords de hiérarchie, des ordres contraires, et que l’armée républicaine essayait d’appliquer au mieux, parfois avec certains cafouillages. L’inspectrice n’aurait jamais dit la même chose des droïdes, qui étaient plus des outils. Ils étaient réparables avec quelques pièces de rechange, dotés d’un panel limité de fonctions. Les clones restaient des êtres vivants, limités aussi dans leur raisonnement certes, créés artificiellement certes aussi. Mais de nombreuses espèces vivantes fonctionnaient aussi de façon similaire. Et puis, ils avaient un atout qu’on ne pouvait pas leur enlever, pour ceux qui survivaient : l'expérience du combat.

Phoebe se souvenait aussi de quelques discussions ou événements avec certains d’entre eux. Derrière leur matricule, ils se donnaient des surnoms. Certains tenaient l’alcool, d’autres les terrassaient aux simulations de vol ou de combat et ils avaient un sens de l’humour propre à eux. Et même s’ils n’étaient pas capables de se mettre au travers d’un ordre hiérarchique, des personnalités légères émergeaient parfois permettant de les différencier.

Du coup, la vision qu’Ezor venait d’exprimer tranchait vraiment avec la sienne. Et à cela, il fallait rajouter une petite tendance “Xenophobique”, hélas commune à ce milieu, que Ribu et Loh Darl lui avaient discrètement communiqué. A un instant, l’inspectrice se souvint de comment elle avait elle aussi couvert ce genre de comportement. Et grâce à la médecine, cela resta néanmoins enterré quelque part au fond d’elle. Son ancien milieu demandait des sacrifices, des “oublis. Et il n’y a au final que de l'extérieur qu’on constatait la pourriture au creux du fruit bien rose du rempart de la République contre les séparatistes.


Le discours d’Ezor se poursuivit sans qu’elle n’en perde une goutte. Elle ne connaissait pas ces soldats, ces clones, ces machines comme elles étaient appelées ici. Mais la mention d’ordre “non officiel”, hors des directives des clones, qui ne devaient pas savoir comment réagir face à ce type de consigne, sans craindre de contredire un supérieur, la contraria. Une multitude de possibilités apparaissaient dans la tête de la jeune femme, lui inspirant toutes un profond dégoût. Que ce soit pour cacher quelqu’un, un fait, ou pour autre chose de plus répugnant, il y avait un soucis.


Phoebe voulait questionner plus la représentante de la sécurité sur ces soupçons, ce qu’elle avait vu, ce qu’elle avait déduit. Le comportement de Brown était plus qu inquiétant et reflétait dans tous les cas une forme d’abus. Abus fermement condamné par les autorités, mais qui revenait une nouvelle fois dans les affaires qu’elle avait à traiter. Il n’y avait pas encore de mort cette fois ci, mais ça ne saurait tarder. En plus des conséquences que cela aurait sur le statut des militaires impliquait, et bien évidemment, sur les clones qui oeuvraient aux côtés d’Armstrong.
Sentait une certaine forme de colère s’éveiller doucement en elle, elle tira de nouveau sur sa clope. Et écouta la suite du plaidoyer d’Ezor sur sa situation. Pheobe reconnaissait que, en termes de pression, elle y était allé un peu fort. Et si Ribu aurait satisfait, son père ne l’aurait pas été. Lorsque la proposition d'intégrer les services de renseignement lui avait été proposé, il n’avait rien dit dans le cadre de leur travail. Mais dans l’alcôve familiale, il avait sincèrement désapprouvé, reprochant notamment les méthodes lourdes des ses confrères.


De tous ses enfants, Phoebe était bien évidemment la plus dure. Elle était l'aînée, la septième. Et son tempérament bagarreur n’avait jamais rien arrangé. Et malgré le respect que beaucoup avaient envers elle, “les étoiles finissent toujours par tomber”. Elle ne s’était jamais considérée comme cela, malgré les propension de sa mère à la mettre sur le devant de la scène, notamment face à ses jeunes frères. Mais… mais.. on recherchait toujours un coupable, même s’il n’était pas déterminé, s’il n’existait pas. Ezor et Brown étaient dans le même cas. Peu importait le jeu qu’ils jouaient, à accuser telle ou telle personne, à se renvoyer la balle, à la fin, il y avait toujours une tête qui tombait. La question était maintenant de savoir si Phoebe, Jesti et Loh allaient faire décapiter quelqu’un pour la forme, ou pour de vraies raisons.

L'inspectrice se reprit, se focalisant sur ses méthodes. Ezor venait de vider un sac, et pour le moment, la blonde polaire ne savait pas si c’était le bon. Pour essayer de transmettre un apaisement léger dans cette situation complexe, elle tira plus doucement sur sa clope, et reprit enfin la parole après quelques secondes de silence pour que la cheftaine reprenne un peu son souffle après son grand déballage.


- Que vous le croyez ou non, je comprend parfaitement votre situation. Etre entre le marteau et l’enclume n’a rien de réjouissant, et fait apparaître des besoins de compromis là où on l’on vous demande d’être “droit”. Les clones sont là pour obéir à la hiérarchie, et donc quelque part pour satisfaire à vos ordre, et… à vos besoins. Si le clone a menti, c’est effectivement qu’une pression supérieure à la vôtre s’est exercée. Mais j’avoue que je doute sur ce point. L’unité CT- 1104.257 semble éprouver à votre égard une dévotion sans faille. Sinon, c’est vous qu’il serait allé trouver. Pas Brown. Malgré la présence d’un danger. Et qui, si vous êtes innocente, pèse effectivement sur vous.

L’inspectrice de la PEGI finit sa clope, mais, cette fois ci, l’écrasa contre son paquet, faisant fondre la légère couche de plastique qui le recouvrait.


- De l’autre côté, du point de vue de l’un de vos subordonné donc, le rapport existe, et mentionnant l’anomalie. La preuve a été confirmée par vidéo, vous ne pouvez le nier. Et ensuite, sans vous manquer de respect, lorsqu’on monte dans la hiérarchie, comme vous, comme dans le poste que vous occupez actuellement, vous êtes responsable des défaillances des niveaux inférieurs. On ne vous demande pas d’avoir des yeux partout, mais de suivre des protocoles qui permettent d’assurer que les dites défaillances n’arrivent pas, ou pas pas dans les proportions actuellement rencontrées.

Phoebe réouvrit son paquet de cigarette, en sortit une nouvelle, et la tapota légèrement contre l’emballage jaunit.


- La situation actuelle est une pure daube dans laquelle on patauge tous. Mais à la fin, il faudrait que quelqu’un passe à la cuisson. Vos supérieurs sont à la recherche d’un responsable. Et si moi, ou mes collègues étions dans le même état d’esprit, cette enquête aurait fini il y’a au moins deux bonnes heures. Brown et vous seraient aux arrêts : on offre deux têtes à trancher pour le prix d’une. La PEGI reçoit une tape dans le dos en guise de félicitation, et vous dites adieu à tout ce que vous avez construit ici.


Les doigts de la blonde glissèrent sur son briquet, qui ne répondit pour le coup pas à son fonction. La manoeuvre fut alors renouvelée, avec succès, et la cigarette, désormais au coin des lèvres de l’enquêtrice, s’alluma doucement.

- Nous sommes à la recherche de la vérité. Je, nous ne sommes par là pour nous amuser à détruire des carrières parce que quelqu’un doit porter les conséquences d’un acte. Je suis la pour coffrer des coupables, des types qui mettent en danger des milliards de personnes. J’ai entendu, toujours très sincèrement, ce que vous avait dit. Et à l’instant, je n’ai pas de raison de douter de vous. Jusqu’à ce qu’on me prouve le contraire.

Phoebe tira doucement sur sa cigarette, dont émergea une fumée plus légère. Puis, sans détourner les yeux de son interlocutrice, elle entreprit de récapituler tout ce qui lui avait été dit.

- Donc, nous avons un rapport, rempli par un clone, dont nous avons la preuve qu’il a bien émis quelque chose qui est tombé entre vos mains. Vous et Brown l’avaient validé. Mais il contenait une erreur, passée entre les mailles de vos filets. Vous nourrissez des soupçons à l’égard de Brown sur sa “relation” avec certains clones, et malgré vos yeux partout dans la base, vous n’avez pas de preuves suffisantes. Malgré un certain ascendant que vous avez sur lui, comme en témoigne votre échange après la prise d’otage. Malgré vos “yeux”, rien de suspect n’a été vu concernant les cargaison volé, notamment parce que vos logiciels, et vos rapports n’ont rien apporté.

Sans tenir compte d’une éventuelle contrariété de Brown, l'inspectrice poursuivit :

- En conclusion, le clone a effectué son travail, bien que vous ayez des soupçons de pression, notamment de votre supérieur Brown. Et il y’a sans doute eut une intervention dans vos logiciels pour masquer cela. Deux questions donc : quels sont vos soupçons? Je veux dire, de quel forme d’abus est ce que vous accusez Brown. Et ensuite, qui à accès à ces logiciels? Vous et Brown, je suppose? Mais qui d’autre?

A ce moment, elle entendit un léger bruit sur la porte, et avant que celle ci ne s’ouvre, la blonde au regard glacial posa son briquet sur la table.

- Si vous attendiez un moment spécifique pour vous en griller une, c’est le bon moment.

Phoebe lâcha alors un “entrez” assez fort, et la porte s’ouvrit alors sur Brown escorté de ses deux coéquipiers. Ribu avait son regard des mauvais jours, même si avec lui, elle n’en avait jamais connu de bon, et la Padawan semblait...concentré.

Si le talent du jeune Loh Darl était réel, ils devaient être submergé par pas mal de chose en ce moment. De plus, l’inspectrice n’avait pas encore mis sur le tapis l’histoire du chantage, gardant cette carte précieusement pour faire exploser les résistances des deux suspects.

En entrant, Ribu marcha directement vers elle et déclara immédiatement :

- On a des trucs à partager je crois, non?

Ses yeux noirs de volatiles se posèrent sur Ezor, sans forme de respect. Puis il reprit, avec une certaine acidité dans sa voix, histoire de reposer les bases “bon flic, mauvais flic”.

- Alors Aldrich, c’est quoi les règles?

Aldrich souffla alors sa fumée par le nez en fixant Brown, comme une forme de reptile démoniaque des terres froides. Ezor et lui avaient à ce moment de bonne raison de transpirer.

- Simple. Je vais vous présenter les conclusions de la responsable de la sécurité Ezor. Vous exposez ensuite celles du superviseur Brown. Et après, on discute…. ah. Et j’ai oublié de faire les présentations. Voici l’inspecteur Jesti Ribu, de la PEGI lui aussi. Et M. Loh Darl. Jedi mandaté par vos supérieurs pour nous aider à avancer sur cette affaire compte tenu de l’impact sur la sécurité qu’elle peut avoir.

Puis Phoebe répéta à ses collègues le petit résumé qu’elle avait fait à Milva Ezor juste avant. Il ne restait plus maintenant qu’à entendre celui que Ribu et Darl avait sur Brown, et la fête allait commencer.








La Force

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La Force
Maître du Jeu
Ven 21 Aoû - 13:01
Ribu et Loh rentrèrent accompagnés Ezor à qui le volatile eu l'obligeance de lui laisser l’une des dernières chaise disponible. Ce dernier s’assit, posant ses bras sur les accoudoirs encadré par sa position par Aldrich à gauche et quelques instant après, Loh Darl à sa droite. Lui, n’ayant plus de chaise disponible dans le bureau, décida plutôt de s'intéresser à la décoration de ce dernier, s’en allant fouiner vers le fond de ce dernier et la large armoire pleine de bibelot et de dossier qu’elle portait. Meme en tournant le dos aux deux suspects, Ribu n’avait pas besoin d'être un jedi pour sentir les différentes émotions qui remplissait la pièce. De la surprise, de la frustration, de la colère et même, sans aucun doute, de la haine, émanant de chacun d’entre eux. L’histoire de l’administratrice rapporté par sa collègue passait bien. Mais le fait qu’elle soit en totale contradiction avec la sienne ne rendait pas leur travail plus facile. Enfin, en quelque sorte. Le flic qu’il etait etait d’une joie mauvaise quand à cette histoire de “pression” supposé. Cette base avait accumulé un beau tas de crasse, d’entorse aux règles et sa plaque lui donnait le droit, l’obligation même de tapper dedans jusque à la remettre dans le moule. Il adorait ca. Mais dans le meme temps lui aussi ressentait une colère diffuse. Froide. Dangereuse. Il détestait tomber sur ce genre de “client”. Pour une affaire soulevé, combien avait été passé sous silence ? Combien resteraient dans les ombres, à jamais ? Et avec quelle conséquences ? Il en connaisait au moins une. Toute cette affaire allait faire faire des heures sup’ au service du 14ème, ceux des comptables des services internes. Quelque soit la fin de cette enquête la base allait etre passé au peigne fin et tous les maillons critiques être évalué, jugé et le cas échéant, remplacés. Mais le Pen-fi ne devait pas se laisser distraire. Cette tâche serait pour plus tard. Pour le moment il s'intéressait aux bibelots, les prenant,s les tripotent avant de les reposer. Une fois Aldrich fini il sortie un petit carnet et un stylet de la poche interieur gauche de son veston et fit mine de lire ses notes en racontant son histoire. Il avait son enregistreur de fonction mais l'accessoire lui permettait de rajouter quelques points de vue personnel et d’accentuer la pression auprès de la chef de la sécurité. Elle plus que tout autre savait que les écrits, contrairement aux données numériques, pouvaient être difficilement altérable par la suite. Vers la fin de son histoire le Pen-fi prit quand même l’initiative de ranger ce dernier et, d'à nouveau tourner le dos à ses interlocuteurs.

-[...] ce qui veut dire pour finir sur le témoignage de mon cher administrateur Brown que dans cette affaire à moins d’une coopération franche et totale à partir de maintenant les charges vont vite s'alourdir. C’est le dossier HC-14 là ?

L’officier de police militaire se tourna de moitié, montrant dans sa main gauche une pochette comme les autres qu’il jeta sans crier gare vers le bureau de Milva Ezor dans une superbe trajectoire parabolique que tous suivent des yeux. La chef de la sécurité, voyant lui arriver dessus un formulaire aussi volumineux que rapide, leva les mains bien haut pour l’attraper et éviter de se le prendre dans le visage et fut sans défense quand le laser paralysant la frappa en plein torse. Tous se tournèrent alors vers Ribu qui tenait dans sa main droite son arme de service et tira aussitôt une seconde décharge en plein sur l’administrateur Brown.

-On dirait que je vous ai coupé la chique. Fit il d’un ton toujours égal à celui qu’il tenait plus tôt malgrés la violence de son acte. Rassurez vous c’est une dose minimum, sans quoi vous seriez dans les pommes. . Ca devrait aller mieux d’ici une dizaine de minute. Juste le temps pour nous de nous assurer que vous ne ferez pas de bétises.

Le volatile rangea son arme de service dans son veston, juste en dessous de la poche ou son carnet l’attendait et sortit de leur étui la paier réglementaire de menotte.

-J’aime bien l’idée Aldrich. C’est très joli les confrontations. Pleins de rebondissements. Ca parle toujours. Et ca va parler ! Insista il en regardant tour à tours les suspects paralysés. Mais deux choses. Dans tous les cas, c’est plus des suspects, c’est des coupables. Vu leurs déclarations, meme si elles sont fausses, on tombe sur du faux témoignage dans une enquête terroristes. Au minimum. Et j’ai pas envie de courir à travers un casino clandestin encore une fois. Donc, menotte. Fait pareil au miens, j’ai qu’une paire.

Le Pen-fi c’etait avancé dans la pièce, passant de l’autre coté du bureau de la chef de la sécurité et s'attellent à la restreindre sur sa chaise en lui attachant un poignets dessus, un poignet dessous. Si une fois l’effet de la décharge dissipé la chef Ezor voulait s’en aller courir la fille de l’air elle devrait le faire en traînant ou portant son fauteuil avec.

-Et deuxièmement, faut apprendre à être prudent. Tu sais jamais ce qu’il y a derrière un bureau.Y a souvent toute sorte de chose.
Poussant Ezor et son fauteuil le Pen-fi commença ouvrir les premiers tiroir du bureau puis sous le plateau de ce dernier. Avec un joie non dissimulé il s’agita quelques instant et montra sa joli trouvaille aux yeux de sa collègue.

-Comme ça ! j’vous en veux pas Ezor, j’fait pareil sur le mien. La joli trouvaille en question n'était rien d’autre qu’un pistolet civil dont les deux grande bande de ruban adhésif ne laissait pas de doute sur sa nature. Bon, on va le garder quand meme, ca sera un petit bonus, meme si je me doute que ca à rien à voir avec notre affaire hein.Rassurez vous, Brown va aussi avoir le droit à une fouille de son bureau. Mais j’ai déjà un mobile, un modus operandi et la j’aimerais bien avoir des aveux. Sans quoi je vais être grognon. Et je pense que l’avis de notre ami Jedi va vous aider à passer à table. N’est-ce pas Maitre Darl ?

Le padawan etait loin d’etre un Maitre, l’alien le savait bien mais après tout ces aveux ne pourraient être obtenue qu’avec suffisamment de pression psychologique pour faire craquer l’un ou l’autre. Il avait fait expres d'être violent, insultant, arrogant, même avec ses collègues pour montrer que lui, le xéno était supérieurs à tout les autre. Il jouait le flic omnipotent ayant déjà plié l’affaire avec des preuves béton quand il n’avait pour le moment que quelques faisceaux d’indice. La colère, la haine, la détresse, toutes ses émotions qui se bousculaient chez les suspects jouaient en sa faveur. Du moins, il l'espérait.

Loh Darl

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Loh Darl
Padawan Jedi
Ven 21 Aoû - 22:30
C’est peu dire que les Jedi n’apprécient pas la confrontation, mais celle-ci était d’une nature particulièrement originale. Les enquêteurs avaient pu se livrer à la bonne vieille tactique des auditions séparées, ce que les suspects cherchaient en général à éviter. Les témoignages versés au dossier chacun d’un côté avaient toutes les chances de se contredire, mais on atteignait là un paroxysme. Le padawan devait reconnaitre que, dans l’absolu, les versions n’étaient pas incompatibles l’une avec l’autre, mais la somme des deux fleurait bon l’incohérence.

Lequel de ces deux personnages faisait le portrait le plus horrible de l’autre ? Ou bien le plus inexact ? Le capitaine Ezor semblait avoir atteint l’outrance, en tout cas d’après ce que le padawan en avait compris du récit de Phoebe Aldrich. Loh peinait d’ailleurs à tout à fait réaliser ce dont il était question, de quel genre de vices le capitaine Ezor était en train de charger son pauvre collègue, qui, pourtant, avait déjà son lot à porter. Ces deux-là partageaient néanmoins une aversion pour les non-humains et, tant l’un que l’autre avait cherché à dévier les soupçons par l’invocation de causes improbables : la peur des assassinats politiques de rue, du côté de Brown, et un certain penchant pour un certain autoritarisme sur les clones, du côté de Milva Ezor.

C’est toujours dans ces moments où l’on commence à valoriser notre expérience que les faits nous rappellent à la réalité. Si Loh avait pu se trouver face à des personnalités particulièrement dérangées lors d’enquêtes passées, il ne pensait pas pouvoir en croiser parmi les militaires. Ce serait du mauvais esprit, mais le padawan ne pouvait pas s’empêcher de percevoir l’ironie d’avoir évincé les Jedi des forces armées pour y laisser des individus de cette nature. Bien sûr, l’armée de la République n’était pas intégralement peuplée d’individus comme ceux qui se trouvaient menottés devant lui, mais la promptitude des autorités républicaines à écarter les Jedi apparaissait d’autant plus décalée que la vigilance de ces mêmes autorités ne permettait visiblement pas de faire le ménage dans leurs propres rangs.

Les méthodes de Jesti Ribu ne laissaient pas non plus de surprendre le jeune Jedi, quand bien même s’interdisait-il de les condamner. Tout empathe qu’il fut, Loh ne parvint pas à anticiper le geste de l’enquêteur qui n’hésita pas à user de son arme sur des suspects ne présentant a priori aucune menace particulière, portant même instinctivement sa main à la ceinture pour saisir son sabre laser. Une seconde suffit au padawan pour comprendre la situation et reprendre une posture normale, en espérant que son geste, manifestation d’une surprise bien peu professionnelle, ne soit pas remarqué. Spectateur impuissant d’une manœuvre qu’il n’approuvait pas, Loh dut néanmoins en reconnaitre la pertinence à la découverte de l’arme dissimulée par le capitaine Ezor. Il n’était toutefois absolument pas certain qu’elle en aurait fait usage, c’eut même été une grave erreur de la part d’une militaire qui avait jusque-là montré un certain sens de la manipulation.

Jesti Ribu était inhabituellement vindicatif, pour peu que les quelques heures passées en la compagnie du padawan lui aient suffi à se faire une idée complète du caractère du Pen-Fi. Il devait chercher à intensifier la pression sur les officiers, désormais menottés et sans aucun doute humiliés. Loh regardait alternativement les suspects, car il préférait les considérer ainsi, et cherchait à percevoir leurs émotions. Mais l’empathie était dans ce cas relativement inutile, les enquêteurs devaient bien se douter de l’état émotionnel des deux militaires acculés. Loh croyait néanmoins percevoir davantage de colère chez Milva Ezor que chez Sam Brown, trahissant le sentiment que l’imminence du dénouement de l’affaire lui était davantage préjudiciable qu’à lui. Toujours méfiant quant à ses suppositions, le padawan se risquait à penser que la version de Brown était sans doute plus proche de la réalité : il avait commis un délit crapuleux, probablement inspiré par des pensées suprémacistes, et avait accepté la couverture du capitaine Ezor en échange de faveurs ultérieures. Cette dernière, très vraisemblablement hostile aux non-humains, n’avait pas hésité à user de ce vice commun contre Brown. Tout ceci pourrait expliquer les écarts de procédure, et sans aucun doute le vol du matériel militaire. Brown aurait fait disparaître la caisse des stocks de la base, et Milva Ezor en aurait disposé à sa guise.

Mais à quel point ces conclusions pouvaient être valides ? Les Jedi apprenaient à se fier à leurs instincts, mais Loh avait au contraire toujours pris l’habitude de s’en méfier. Comment savoir que l’on va dans la bonne direction si le seul indicateur est intérieur ? Loh n’avait que des sensations, des soupçons, et on attendait de lui des réponses objectives et certaines. Lui qui s’en était senti capable dans le passé ressentait une difficulté nouvelle sans parvenir à en comprendre la cause. Le padawan en venait à se demander s’il n’avait pas perdu en acuité, s’il était toujours capable de bien interpréter ses sensations.

Cerné par ce doute qui l’étreignait parfois, ce fut Jesti Ribu qui coupa court : « Maître Darl. » Loh avait l’habitude du bluff policier, mais jamais il n’en avait été l’objet. Le padawan regarda silencieusement le Pen-Fi qui, une nouvelle fois, se livrait à une stratégie qu’il désapprouvait. Il observa le silence durant quelques secondes, immobile. Loh était avant tout quelqu’un de loyal et, même si les méthodes employées ne recueillaient pas son approbation, et tout mal à l’aise qu’il était de ne pouvoir satisfaire les espérances qui semblaient peser sur lui, il était simplement hors de question de trahir les enquêteurs qu’il devait servir.

Mentir n’était pas la manière de faire des Jedi et Loh pouvait se vanter de ne jamais l’avoir fait. Toutefois, le padawan savait observer le silence lorsque c’était nécessaire. Le silence pouvait donner au mensonge une apparence de réalité tout en préservant, Loh le pensait-il, la vertu de celui qui ne dénonçait pas un mensonge parfois utile. Il y avait peut-être là quelque chose d’hypocrite, et Loh le condamnerait sans doute en d’autres circonstances. Le padawan n’était toutefois pas à la manœuvre dans cette enquête et sa mission était d’assister, non de diriger. Aussi le Jedi ne ferait pas peser la rigueur de ses principes sur ceux qui ne semblaient pas les partager. Loh ne répondit pas verbalement au Pen-Fi, ce qui aurait été une façon de confirmer le titre qui lui était donné, et se contenta de reporter son attention sur les suspects.

Le padawan avait pu sentir les émotions de Brown en même temps qu’il faisait le récit du chantage que lui imposait Milva Ezor, aussi pouvait-il affirmer que la confession du superviseur était au moins en partie sincère. Loh ne croyait d’ailleurs pas se souvenir que l’homme avait nié avoir trafiqué les stocks, son histoire de chantage était pour lui une manière de justifier son écart de conduite, prouvant ainsi que cet écart avait bien eu lieu. Le récit du capitaine Ezor n’avait en revanche pas pu être analysé par le padawan. Plus exactement, ce dernier n’avait pas pu sonder Milva Ezor pendant qu’elle faisait son récit. Il n’était donc pas vraiment possible pour le Jedi d’estimer la sincérité de l’humaine qui faisait état d’un supposé autoritarisme de Brown sur les clones.

Le padawan, sommé d’obtenir des aveux, ne savait pas réellement comment opérer… Il s’approcha de Brown, puis de Milva Ezor, essayant ainsi de faire écho au jeu de Jesti Ribu, autant qu’il espérait en obtenir des sensations salvatrices. Loh ne ressentait hélas rien de nouveau qui lui permettrait de satisfaire l’enquêteur Pen-Fi. Mais il avait pour lui la posture du Jedi, une figure en définitive assez rare en dehors du Temple. Même les soldats de la République n’avaient plus vraiment le loisir de croiser des membres de l’Ordre, les interactions étaient devenues relativement exceptionnelles depuis les évènements de la guerre. Ainsi les Jedi retrouvaient leur part de mystère, certes teintées de mépris chez ceux qui avaient été particulièrement sensibles aux diatribes politiciennes les plus virulentes à l’encontre de l’Ordre. La plupart des individus pouvaient redevenir ignorant des règles de l’Ordre au point de penser que Loh pourrait être un Jedi confirmé, et non un simple padawan. La parole de Loh revêtait ainsi une force particulière. Tout comme il se l’était déjà dit en arrivant à la base, il était le seul Jedi en ces lieux, et donc, d’une certaine manière, la voix de l’Ordre tout entier. Il avait jusque là choisi d’en user qu’avec la plus grande parcimonie, peut-être trop grande d’ailleurs, mais c’était là le moment d’user du capital ainsi sauvegardé.

Puisque Loh n’avait à sa disposition aucune compétence particulière pour contraindre les esprits à la soumission, il fallait envisager une autre stratégie pour obtenir ce qu’on attendait de lui. Il vint d’ailleurs au padawan l’idée que cet appel de Jesti Ribu pouvait n’être qu’un élément de sa propre stratégie, et que le padawan n’avait en réalité rien de particulier à faire si ce n’est fixer les suspects de son regard quasiment mécanique. C’était toutefois prendre le risque de ne pas avancer dans l’enquête car Sam Brown et Milva Ezor pouvaient décider de ne plus rien dire. Une fois la confrontation passée, l’un comme l’autre avait pu mesurer qu’ils n’étaient plus alliés, et l’un comme l’autre savait qu’on en était réduit à un bon vieux « parole contre parole ». Loh se faisait relativement peu d’illusion quant à l’impact de la sienne, de parole, il tenta alors de lui donner un air bien particulier.

« Les aveux sont inutiles, les faits parlent d’eux-mêmes. Ces deux-là partagent un profond dégoût pour les non-humains, et l’un d’eux joue de ce vice commun pour contrôler l’autre. Loh marcha lentement en direction de Sam Brown.

Les faits que vous avez confessés sont réels, dit Loh en pointant Brown du doigt, même si vous n’êtes pas sincère quant aux raisons de votre geste. Vous pouvez vous mentir à vous-même, mais pas à moi. Loh s’entendait faire preuve d’une prétention dont il était relativement peu fier, et il n’était à la vérité pas totalement sincère dans ses affirmations. Si l’empathie pouvait permettre de détecter un mensonge, ou plutôt une insincérité, ce qui était différent, elle ne permettait pas d’établir la vérité. Toutefois, les chances qu’un individu extérieur à l’Ordre Jedi, et plus largement étranger à ces notions bien spécifiques, soit parfaitement conscient de ces nuances étaient très faibles. Loh avait d’ailleurs cru déduire, toujours avec une certaine prudence, que Sam Brown n’était pas le plus futé des suspects qu’il avait en face de lui. Vos émotions vous ont trahi, et aucune histoire que vous vous raconterez ne pourra jamais masquer l’abject mobile de votre crime.

Et vous… Loh pointa cette fois-ci Milva Ezor. Il s’attaquait maintenant à celle qu’il avait identifié comme la tête des opérations, le cerveau de cette triste dissimulation. Milva Ezor était une petite suprémaciste comme les autres, mais le chantage qu’elle avait mis en œuvre témoignait d’un degré de malice supérieur. Vous ajoutez à vos opinions crasseuses un sens de la manipulation qui vous rend plus coupable encore. Le Jedi marqua une pause, il sentait les émotions que le capitaine Ezor ne parvenait plus à contenir. Je sens votre colère, la colère de voir votre avenir entre les mains d’individus comme Monsieur Ribu et moi-même, alors que nous ne sommes rien à vos yeux. »

Le ton du discours était pour le moins inhabituel de la part d’un Jedi, et sans doute plus encore de la part de celui-ci. A la vérité, Loh n’avait pas le pouvoir d’extraire quelconque confession car, quelles que soient les émotions ressenties par les suspects, il n’y avait pas de moyen particulier de les exploiter pour les contraindre à faire ce qu’ils ne voulaient pas. Tout ce que Loh avait, c’était le rôle que Jesti Ribu lui avait donné : celui d’un Jedi que les suspects devaient imaginer suffisamment puissant pour les contraindre… Oui, du bluff. Loh pariait sur ses déductions en espérant qu’elles ne soient pas erronées. Il pariait sur la haine d’Ezor pour les non-humains et la rage que devait lui inspirer sa soumission du moment à des êtres qu’elle méprisait. Seule la colère de Milva Ezor pouvait la contraindre, et adopter un discours particulièrement virulent pouvait être un moyen de provoquer le passage à l’acte.

Phoebe Aldrich

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Phoebe Aldrich
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Dim 23 Aoû - 15:16
Phoebe fixa d’un faux air distrait sa cigarette, qu’elle faisait doucement passer d’un doigt à l’autre de sa main, en faisant attention à ce qu’elle ne s'éteigne pas. En vrai, elle n’avait pas envie de capter le regard de Ezor. Notamment parce qu’elle savait au combien il serait chargé de rage. Et le jeu du “eye contact”, elle ne le donnait finalement qu’aux témoins. Pas aux suspects en passe de se retrouver rapidement en taule. Quand à celui de Brown. La simple quantité de sueur qui glissait sur son visage rougeaud lui avait suffit à deviner son état d’esprit. Du stress.

L’inspectrice finit par grimacer en se redressant légèrement, ramenant le cylindre de tabac à ses lèvres. Leur arrivée au sein de la base ayant été passée sous silence, en amont du moins, les deux larrons n’avaient pas eut le temps d’accorder leur corne Kloo, et par conséquent leurs partitions respectives différaient grandement. Presque en tout point, hormis le fait de ne “pas savoir quoi que ce soit sur la cargaison volée”. Que l’un soit le seul coupable au départ, le fait que l’autre le ou la couvre le rendait complice. Même avec cette histoire de pression, qui aurait pu être signalée d’une façon ou d’une autre. Bon, Brown, avec ses relations étranges avec les clones risquait aussi le blâme ou une mutation subite, mais face à un long séjour en prison, cela valait la peine.


Le Pen-fi ne se gêna pour rappeler à leurs interlocuteurs qu’ils avaient les deux pieds dedans et que maintenant, s’ils espéraient bénéficier d’un léger aménagement de peine, c’était le moment de vider le “bon” sac et d’arrêter avec leurs conneries.

Son regard se porta sur Loh Darl, dont elle attendait une confirmation dans le regard, mais revint rapidement sur son coéquipier, qui venait de parler d’un truc dont elle n’avait pas la connaissance. Elle le vit agiter devant eux une pochette qu’il lança alors rapidement sur Ezor. Cette dernière le rattrapa de justesse de ses deux mains, et paya ce rattrapage réactif par la réception d’une salve de laser paralysant qui la laissa sur le carreau, au propre comme au figuré
.

Elle fixa de nouveau le Pen-Fi, d’un air signifiant “sérieusement mec?”. Mais bon, s’il fallait qu’elle réagisse à chaque action rocambolesque du volatile, elle mourrait sans doute de vieillesse avant d’avoir pu résoudre une seule enquête. A ses côtés, le jeune Jedi avait esquissé un début de réaction avant de reprendre une posture plus sereine, comme s’il savait que ça allait se passer comme ça, voire que c’était un truc habituel. Ce petit s’adaptait bien, c’était une bonne chose. A eux trois, ils mimaient une équipe en parfaite cohésion, alors qu’aucun ne se connaissait vraiment. Par chance, ils étaient à peu près complémentaires ici, et surtout ils alternaient assez naturellement leur rôle : qui donne les ordres, qui met de la pression, qui l’enlève, qui se contente d’observer silencieusement et d’analyser tout le non verbal autour des discours.

Sans plus bouger, Phoebe continua de fumer, croisant ses jambes l’une sur l’autre, afin de signifier un accord tacite, par son stoïcisme, sur la situation actuelle. Du coin de l’œil, elle vit Brown ouvrir la bouche comme un poisson mort et s’éponger doucement le front à l’aide d’un petit mouchoir. Pas bien courageux le superviseur…


La blonde polaire ne put s’empêcher de lâcher un nuage de fumée dense pour masquer un profond soupir alors que Ribu lui faisait encore une de ses leçons de morales. Mais, assumant son rôle de “novice”, malgré une légère irritation, elle se déplia lentement pour se relever et sortit ses menottes pour les passer aux poignets épais de Sam Brown, qui se laissa faire sans qu’elle n’ait rien à dire. La séance de tir à laquelle il avait assisté avait dû dissoudre en lui toutes idées de fuite. Puis, Phoebe reprit sa cigarette, qui était resté coincée entre ses lèvres et se retourna face à son coéquipier pour répondre à sa dernière leçon de morale.

- C’est toi “mauvais flic” aujourd’hui. Et si j’avais tiré, elle serait sans doute dans un bodybag.


L’habitude de la chasse faisait qu’elle dégainait vite et avait tendance à se passer du tir paralysant. Ou à la régler très très fort. Le genre qui peut causer quelques attaques cardiaques à la cible. Mais le fait qu’Ezor ait ce genre de dispositif dans son bureau soulevait des questions. Elle se sentait en danger. Mais l’avait-elle rajouté depuis qu’elle avait capté leur présence sur son territoire ou avant? Mystère.


Ribu laissa alors la place à Loh Darl, qu’il qualifia de Maître afin d’accentuer la nature de sa présence et de ses pouvoirs. Mentir à des officiers de la police militaire, ce n’était pas bien glorieux et passible d’un état d’arrestation, mais mentir en plus à un jedi, qui pouvait ressentir ce qui se passait en vous au travers de la Force, c’était encore pire. A eux trois, ils représentaient les intérêts de la République. Et en temps de guerre, la “haute trahison” leur pendait au nez. Ils avaient des mobiles, de nombreux motifs d’inculpations tous aussi divers que varié. Mais des aveux seraient effectivement préférables afin de pouvoir fermer cette base et la passer au peigne fin.

Quelque part, elle était à la fois soulagée et déçue. Soulagée parce que les clones, dont Armstrong, n’étaient finalement pas mis en cause directement dans cette affaire. Il était donc innocenté, malgré son écart de conduite avec le superviseur, qu’il faudrait gérer par la suite (elle se demanda d’ailleurs où était le dossier qu’elle avait demandé sur lui, histoire de trouver des arguments pour le sortir définitivement de toutes suspicion et lui éviter un aller retour sur Kamino). Déçue, parce qu’une nouvelle fois, la faction militaire censée être le fleurons de la droiture et de la respectabilité trempait dans des affaires immondes et que tout le monde couvrait tout le monde. Il était clair que l’avant et l’après Valorum avaient laissé des marques. Entre la “purge” explicitée par Brown, mais aussi les vieilles habitudes permises dans l’ancienne République, ils sembleraient que les ordures parviennent à surnager mieux que les autres…

Elle fit un sourire amer à Ezor, puis se détourna d’elle pour écouter l’analyse de Loh Darl. Et ce dernier remis sur la table le manque de considération pour les clones et les non-humains qui transparaissait dans le comportement de leurs suspects. Phoebe essaya d’ancrer cela dans sa tête. Ayant elle même été témoin de ce genre de chose quand elle officiait encore, elle n’avait jamais réagit. Personne ne le faisait d’ailleurs. Cela ferait maintenant une différence de plus entre “eux” et elle, aussi parce qu’elle ne s’était jamais livrée à ce genre de “blague”
.

D’après Loh Darl, Brown avait été sincère dans la majeure partie de son histoire. Ce qui corroborait l’hypothèse du “complice” que l’inspectrice avait posé auparavant, bien que n’ayant pas assisté à son interrogatoire. Il était assez évident de voir l’emprise que Milva Ezor avait sur lui. Et il était aussi évident qu’il n’était pas le plus malin dans cette pièce. Et les clones lui en voulaient peut être parce qu’il se livrait justement à son jeu des ordres “officieux”, pas pour cette histoire de cargaison. Cela faisait sens quelque part. Armstrong avait peut être subit l’un de ses abus d’autorité. Cela ferait une question à poser au clone à la fin de cet entretien.

Le Kel-dor jeta alors son dévolu sur la responsable de la sécurité, ne masquant pas une légère colère contre elle, lorsqu’il la pointa du doigt. En réponse, cette dernière serra sa mâchoire tellement fort que Phoebe pouvait entendre ses dents grincer de là où elle était. Mais elle se mura dans le silence. Loh se tut alors, ne donnant pas plus d'élément d’accusation. Mais tout fit sens dans la tête de la blonde. Loh leur avait parlé de cette histoire avec des suprémacistes, et de la présence de cargaisons militaires dans un hangar. Et il était plus que probable que la responsable de la sécurité de la base soit l’un des premiers maillons de la chaîne qui permettait de soutirer le précieux équipement, avec un minimum de risque, puisque c’était elle qui se chargeait du contrôle et des registres.

Ribu croisa les bras devant elle, et Phoebe reprit sa place sur son siège, croisant de nouveau les jambes. Le Pen-fi lui fit un mouvement du bec, signe qu’il lui repassait la main pour la suite. L’inspectrice écrasa alors d’un geste mesuré mais sec son mégot sur la table devant Ezor, puis, histoire de lui faire comprendre que la menace du “bodybag” pouvait être réelle, elle ouvrit légèrement l’un des pans de son manteau pour dévoiler l’une de ses armes.

- Alors, si je comprend bien ce qui ce passe ici... Milva Ezor, responsable de la sécurité de la base, vous avez apparemment choisis de détourner certaines caisses contenant de l’armement militaire, pour les livrer…* elle fixa Loh du regard, pour valider son hypothèse*, à un groupe de mercenaires ou de criminels à forte tendance suprémaciste.

Elle regarda de nouveau Ezor, constatant que cette dernière avait sans doute envie de lui sauter à la gorge, l’intégralité de ses muscles étant tendus, mais la présence des menottes limitait ses possibilités de mouvements.

- Pour assurer vos arrières, vous avez choisi de faire peser une certaine pression sur le Superviseur Brown, les anomalies lui étant aussi remontées. Cependant, comme vous connaissez, d’une part la crainte qu’à Brown de se faire dézinguer à cause de ses accointances avec le régime de Valorum, et d’autre part, grâce à vos caméras de sécurité, qu’il exerce lui même certains abus sur les soldats clones, vous avez choisi de le faire chanter. En échange, vous conserviez tous les deux votre poste tranquillement, et vous pouviez mener vos petites affaires chacun dans votre coin.

Brown baissa les yeux légèrement à cette annonce. Réagir maintenant aurait été une nouvelle preuve de mensonge et cela lui coûterait cher, il le savait. De plus, Loh Darl l’avait suffisamment descendu pour qu’il se soumette sans encombre. La vérité était là en ce qui le concernait.

- Avec lui, vous avez falsifié les rapports de données, peut être en exerçant une pression sur les clones pour qu’ils se taisent, peut être pas. Mais lors du roulement de personnel, l’unité CT- 1104.257, a remarqué une anomalie et l’a signalé. Et vous ne l’aviez pas pleinement sous votre contrôle. Néanmoins, vous avez continué votre petit jeu sans trop vous en préoccuper.
Et par malchance pour vous, une enquête extérieur à vos petites affaires à permis de trouver au moins l’une de ses caisses, mais pas là où elle devrait. Et les soupçons sont remontés jusqu’ici.

Je vous passe les détails de la suite, entre les faux témoignages et les pétages de plomb au sein de votre base.

Phoebe décroisa les jambes et appuya ses coudes sur la table pour faire face à Ezor.

- Chantage, accointance avec un groupe terroriste suprémaciste, falsification de données militaires, détournement de matériel militaire en bande organisée, avec Sam Brown comme complice. Sans compter éventuellement un petit abus de pouvoir pour la forme. Et heureusement que M. Ribu vous à retirer votre arme, sinon j’aurai pu ajouter “menace de représentant de l’ordre avec une arme type 2”. Une chance quelque part.

La blonde inclina la tête sur la côté comme si elle réfléchissait, puis fixa ses coéquipiers.

- On se rapproche de la haute trahison là, non?

Ribu, qui était resté silencieux, claqua du bec.

- On les embarque, j’ai déjà envoyé un message pour avoir une petite escorte.

Phoebe acquiesça doucement.

- Milva Ezor, Sam Brown vous êtes en état d’arrestation. Vous garder le silence, tout ce que vous pourrez dire sera retenu contre vous. Je vous laisse voir pour un avocat, mais je ne suis pas sûre que quelqu’un dans cet univers ait envie de vous défendre.


Pour éviter tout débordement, l’inspectrice choisit de prendre son arme bien en main. Puis, en se rapprochant de son équipe, elle leur murmura :

- Il faut qu’on voire l’unité CT- 1104.257. Histoire de lui éviter le reconditionnement, si on peut, en déterminant notamment la “forme” des abus que les clones ont pu subir. Mais, il nous faut son dossier.

Puis, elle prit une nouvelle cigarette, qu’elle posa entre ses lèvres, mais attendit avant de l’allumer. Avec la chance qu’elle avait, le détecteur de fumée pourrait se déclencher à ce moment précis, et il était certain que leurs deux prisonniers en profiterait pour prendre la tangente.




La Force

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La Force
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Jeu 3 Sep - 14:34
Le volatile opina du chef face à la demande de sa collègue. Le clone en question allait devoir rester entre leur pattes quelques temps de plus. Maintenant que l’arrestation avait été officialisé par des charges précise, le clone devenait dans le jargon policier un “élément de l’enquete”, voir même plus tard une “pièce à conviction”. Hors de question donc de la laisser être reconditionner sur Kamino ou ailleurs. Le Pen-fi évitait de penser à ce moment la aux autre unités qui avaient pu y etre renvoyé pour des raisons similaire. ILs avaient beau etre tous des êtres aussi vivant que lui, Aldrich ou le padawan Loh, la nature spécifique de la guerre et la situation de crise avait conduit ses soldats née en cuve à être juridiquement au meme niveau que tout autre matériel militaire. Ni citoyen, ni esclave, dans un flou juridique bien pratique aux instance militaire entre le “sentiant” et le matériel militaire classique. Un clone avait moins de droit qu’un bantha mais plus d’importance qu’un blaster seul.
Le temps de cette nouvelle enquête, les clones comme Amstrong seraient “remisé” dans leur baraquement à défaut de la salle des preuves de la PEGI avant d'être inspecté et réattribué si aucun défaut n’etait constaté.


-J’vais voir à ce qu’ils arrêtent si c’est possible le reconditionnement sur Kamino de ceux envoyé sur place. Pour les verser au dossier.


L’acte était sans doute futile mais pour les pauvres soldats, sans doute salutaire.
En attendant l’escorte commandé plus tôt, le Pen-fi se connecta sur le terminal de la base pour extraire sur le sien le dossier du clone Amstrong et des autres reconditionnés. Le téléchargement fut rapide, meme pour le réseau militaire car chaque dossier n’etait pas bien lourd. Les clones n'étant que des clones remplaçable et d’assez bonne qualité, leur dossier comprenait peu d’écart ou d’information comme pour un soldat classique. Ils ressemblaient la encore plus à des carnet d’entretient de droïde avec leur numéro de série, leur date de mise en service, suivit ensuite des différents affectations, blessures et, choses plutôt rare au vu de leur condition, montée en grade ou signe distinctif. Les motifs de reconditionnement n'étaient pas non plus des plus prolixes. “Insubordination”, “.Instabilité P4”, Irrégularité de tir” suffisaient amplement a justifier un tel renvoie. Sur le dossier Amstrong il n’y avait que la mention flou “insatisfaisant” de noté. Il n’eu pas besoin d'être un empathe comme Darl pour comprendre les sentiment du Pen-fi à la lecture d’un dossier aussi bâclé et succinct. Il le transfèra à ses collègues pour que chacun puisse cependant s’en faire la lecture.
L’équipe continua ensuite de lire les différents dossier contenant aussi peu d’information que ces dernier jusqu'à l’arrivé de la seconde équipe chargé de transférer l’ex-administrateur Brown et l’ex-cheffe de la sécurité dans les coquets locaux de la PEGI pour de plus amples interrogatoires. Les suspects évacués ne restait plus qu’au petit groupe à s'intéresser plus en détail à Amstrong et aux bureau d’Ezor.


HRPG : Armstrong sera tendu et bouleversé pendant son interrogatoire. Il vous racontera qu’on lui demandait plus de se comporter en “humain” sans savoir vraiment ce que cela signifiait et que les entorses aux règles sont ‘’basique” et sans danger (comme l’obligation de porter des fringues civiles hors de ses horaire de garde sur la base quand les clones doivent porter en permanence leur armures), de modifier les stock de vivres pour les non-clones afin de leur faire découvrir la cuisine des civil ou encore l’ordre de lui rapporter les ragots informel circulant entre les clones, les militaires de carrières et les fournisseurs sans rapport écrit. Amstrong n’aimait pas ces entorses car “illégales” meme si confortable. Il aspire à une vie plus “civile” que ces interdit lui ont fait entrevoir mais se doute que ces penchant sont non-conforme et peuvent le rencduire au reconditionnement, ce qu’il redoute par dessus tout. Loh pourra sentir ce trouble chez plusieurs clones.

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