Le vaisseau pirate « Black Rover » venait juste de quitter Roon pour se glisser dans cette dimension de voyage rapide connu sous le nom d'hyper-espace. Dans la cabine, la noirceur des étoiles avait laissé place à un fondu de lueurs blanches et bleu. Le capitaine Muggler les fixa un instant, se demanda quel en etait la cause exacte. En sortie d'hyper-espace, ses traits se fixaient sur les positions relatives des étoiles mais vu que leur vaisseau évoluait dans un sous-espace particulier comment se faisait il qu'ils puissent voir des corps comme des étoiles ? Le Diable décida de mettre cette question de coté et d'interroger Triss sur le sujet plus tard. Pour le moment il devait informer ses hommes de ce qui allait se passer. Il désactiva le transpondeur habituel du vaisseau, en activa un faux et quitta la cabine de pilotage pour la salle centrale du vaisseau.

Autour de l'holoprojecteur centrale, y était déjà réunis l'équipage habituel des Black Rovers. Lasabley, son grand second, Wren, leur médecin de bord et Triss Goole, sans rôle particulier.Il n'y avait ni leur mécano habituel, ni Quush le nautoloan. A la place, deux humains au style très différent. L'une frêle, caché sous ses nombreuses capuches, et l'autre, grand, costaux, donc les muscles semblaient vouloir sortir de son T-shirt trop petit pour lui. Pour le moment Mugler ne savait quoi en penser, mais comme toujours quand il hésitait sur une décision, il écouterais leur avis au moment venue.
Les lâchant des yeux, le capitaine sortie de sa poche une dapapuce qu'il inséra dans l'holoprojecteur central. Une planète, un vaisseaux miteux et différents lieu apparurent aux yeux de tous et lui permirent de commencer son discourt.

-Un boulot un peu spécifique cette fois les enfants. Ce que vous voyez la est le « Sang-peur », du capitaine Ridda. Un cargo moyen comme des milliers d'autres dans la galaxie mais qui va etre notre cible. Derniers endroit ou il à été vu, l'astroport privé de Kuat, il y à trois ans.
Un « client » viens de me payer une petite fortune pour le retrouver et lui ramener entier, sa cargaison. Bien plus que le tarif habituel pour juste saccager son voisin ou son concurrent. Et il à été assez intéressé par ce cargo pour fouiller dans les archives de vol du contrôle de vol de Kuat pour trouver la destination générale du vaisseau et en déduire trois endroit ou il aurait pu se poser, et rester.
Ses trois endroit sont sur la belle Correlia, inutile donc de vous dire qu'il va falloir faire le travail profil bas. Ses pistes sont, logiquement, le spatioport principal pour passager, le spatioport commercial annexe B et un petit spatioport près de la zone industrielle. le je-sais-pas-pourquoi spatioport « Ligma ».
Ce contrat est étrange et, je vous avoue ne pas faire confiance à notre « client ». Mais les frais de réparations de l'hyperdrive et le changement du train atterrissage avant ne nous laissent pas vraiment le choix.
J'ai donc besoin d'un vote. Quel va etre notre premiere cible ? J'écoute vos arguments et votre vote. La majorité l'emportera, comme d'habitude.

HRP : Comme le dit le capitaine, vous devez décider Blad et Nero d'ou vous voulez aller. Vous pouvez faire parler les membres d'équipage pour faire exposer vos arguments mais je tiens a ce que vous soyez tout les deux d'accord d'ou vous voulez aller. Vous pouvez vous coordonner sur la CB, par mp ou autre ou, si vous voulez laisser la magie du RP opérer, vous pouvez faire autant de post que vous voulez jusque a ce que vous tombiez d'accord.
Commence qui veux !

Et moi j'espérais que les autres Black Rovers étaient surtout moins Mandaloriens ! Ceci dit, la remarque de Néro était assez étrange, si on s'y attardait brièvement. Me concernant, La Seringue n'avait fait que le minimum de son travail, me manipulant seulement lorsque cela était nécessaire. Maintenant, restait à savoir si je la dégoûtais tant que ça, ou si Néro était, elle, un cas particulièrement intéressant à examiner. Je parierai plutôt sur la première option, néanmoins je ne comprenais pas vraiment pourquoi le médecin de bord s'était montré particulièrement tactile avec la petite nerd... Il était évidemment possible que Néro me cache quelque chose la concernant, cela n'aurait d'ailleurs rien de très étonnant, puisque cela ne faisait qu'un seul jour que nous nous "connaissions". Je n'étais pas là pour fouiller dans les affaires gens, de toutes façons. Et je faisais rarement aux autres ce que je n'aimais pas qu'on me fasse.


C'était évidemment une fausse question, mais suffisamment naturelle et sans grande importance pour passer sans accroc. A voir, tout de même, ce qu'en disait l'humaine bien sûr. Vu le comportement de Néro au cours des ces dernières heures, j'étais à peu près sûr qu'elle savait se faire discrète la nuit. Étant donné que j'ignorais si les autres chambres étaient occupées, je préférais assurer le coup en me plaçant d'office à l'endroit potentiellement le plus calme. Pas très sport, j'en conviens tout à fait ! Toutefois, la cale du vaisseau m'aurait parfaitement convenu; à vrai dire. Cependant, il valait mieux respecter les protocoles tant que la confiance de Mugler n'était pas complètement acquise. Bien fou serait celui qui chercherait à contrarier Le Diable seulement quelques instants après l'avoir rencontré.

Dans la "joie et la bonne humeur", je m'engouffrai dans ma cabine pour constater son état. Je fus notamment agréablement surpris par la propreté des lieux. C'était assez petit, par contre, mes pieds risquaient de dépasser un peu de la couchette. Pas grave, j'avais connu bien pire ! Même si la literie du Blue Frog, la dernière en date que j'eusse testé, finalement, était probablement plus molle. Le matelas de cette "chambre" était très fin, comparativement au bloc d'acier qui faisait office de sommier. Pas de quoi chouiner, m'enfin les lits de la flotte Républicaine me paraissaient un poil plus douillets. Le reste de la cabine était très simple et aussi austère que les couloirs du Black Rover. Un casier était libre, contre le mur, afin de déposer quelques affaires, mais pour l'instant je n'avais rien à y mettre.

Pendant que je m'habituais à ce nouveau cadre, je sentis le vaisseau démarrer en un joli vrombissement. Le voyage commençait pour de bon !


Le second Lasabley, dit Le Démon, surgit dans les quartiers de l'équipage, appelant tout le monde à rejoindre la salle principale. Apparemment, c'était déjà l'heure du briefing de mission. Au moins, je n'avais pas été embauché pour rêvasser, ça me plaisait assez. Je sortis de mon terrier quasiment simultanément avec Néro. Je ne savais pas si elle appréhendait cet instant, malheureusement je n'avais ni la grande envie ni le temps de m'en occuper, honnêtement. Nous arrivâmes rapidement devant la table d'holoprojection, autour de laquelle l'ensemble des pirates à bord étaient déjà réunis. On attendait plus que le capitaine, en fait. Celui-ci ne tarda pas à pointer le bout de son nez, annonçant la couleur à son équipe.

D'abord, je crus comprendre que l'opération allait se passer sur Kuat. Puis, un autre nom surgit du passé vint déranger mes oreilles : Corellia. L'objectif se trouvait donc sur ce monde qui avait vu éclore Blad Demeci le Garde Républicain. Ironie du sort, Corellia allait aussi voir les premiers actes de Oneye le Pirate. Ma toute première vraie mission sous couverture s'était déroulée à Coronet, c'était d'ailleurs au cours de cette opération dangereuse que j'avais rencontré la femme de ma vie. Mais je devais rester concentré, m'encombrer de souvenirs dramatiques ne rimait plus à rien.

Les derniers mots de Zax Mugler me surprirent beaucoup. Le capitaine nous laissait le choix dans cette mission. Ou, plus exactement, il voulait procéder par vote pour se décider. Qu'est-ce que c'était que ces pirates du Dimanche? D'abord un contrat, maintenant de la démocratie, je rêvais ou quoi? Bon, il fallait dire que les effectifs étaient moins importants que ce que je pensais. Dans cette configuration, Mugler avait plutôt raison de proposer plusieurs pistes, car chacun pouvait d'emblée expliquer (plus ou moins ouvertement) ses forces et ses faiblesses. En sous-effectif, il valait mieux mettre les pions au bon endroit, clairement. Sauf que Mugler avait également signalé qu'il opérait ainsi "comme d'habitude", et ça c'était vraiment étrange, selon moi en tout cas.

Après le monologue du Diable, le silence s'installa. Je pensais que les plus expérimentés, les tauliers des Rovers, allaient chercher à s'imposer dans le débat dès son ouverture. Mais non, au contraire, les autres pirates semblaient attendre les propositions de Néro ou de moi-même. Était-ce là une façon de nous bizuter? Peut-être... Vraiment hors du commun cet équipage ! Bon, il fallait que je me lance maintenant, je n'allais pas laisser Néro partir en première au casse-pipe, et je lui en devais toujours une, d'ailleurs.


Je tournai la tête vers Néro après ces quelques explications sobres et directes. C'était à son tour de s'exprimer, et je me demandais bien si la jeune femme allait être d'accord avec moi ou pas. Elle n'avait probablement pas d'expérience sur le terrain, ou peu, mais son esprit était assez vif et débrouillard, de ce que j'en avais vu. Toutes les idées étaient bonnes à prendre.


Demandai-je tranquillement afin de l'encourager, si tant est qu'elle en ait eu besoin.

-Au moins ils ont deux neurones de jugeotes ces deux là. Lança la mandalorienne

-C'est sur que c'est pas le Weequay t'as recruté la dernière fois Lasabley ...

-Ca change de son « taper, taper, taper fort ».

-Remarque, au moins il tenait parole sur ce point. Lança le capitaine Muggler, souriant comme les autre par rapport à cet événement cocasse qui semblait avoir marqué l'équipage du Black Rover. L’absence de Weequay autour de l'holoprojecteur semblait indiquer qu'il était soit mort, soit que l'équipage ne l'avait pas laissé remonter à bord. Mais trêves de plaisanteries.Le spatioport commercial était lui aussi mon premier choix. Surtout que cela nous donnera aussi l'occasion de récupérer quelques pièces dont on à besoin. Une pierre deux coups, mais je gère celle la. On devrait arriver sur place vers 9 heures du matin, heure locale. Je veux tout le monde prêt au moment ou on touchera le sol.. Triss et Néra, vous vous occuperez des systèmes informatiques ou physique, je veux ses archives et le plus discretement possible. Lasabley, Wren et le borgne vous serez charger de discuter, fouiller et chaparder un accès si les filles y arrivent pas. Pas de question ? Parfait ! Repas à 20h 30. D'ici la les nouveaux, il désigna Néro du doigt, les moteurs et toi le grand, faut nettoyer les cellules. Quartier libre à partir de 19h30 et extinction de feu a 21h30.

Lasabley prend le premier quart, Wren le second et moi le troisième,comme d'habitude. Allez, au boulot !

Chacun des membres d'équipages savait ce qu'il avait a faire et retourna à ses occupations. Wren s'isola dans son laboratoire pour finir son inventaire médical et préparer des kits d'urgence au cas ou les choses tourneraient mal, Goole resta dans la grande salle et fouilla dans la mémoire du vaisseau à la recherche d'information à exploiter et Lasabley, en bon second, commença a arpenter le vaisseau à la recherche de quelque chose à voir, d'un coin ou aider et à surveiller. Le capitaine lui retourna quelque temps au poste de pilotage avant d'aller voir l'un et l’autre des membres de son équipage.

Puis viens 19h30 à bord du vaisseau et un signal retenti, libérant chacun de ses obligations. L'ambiance mesurée et millimétrée qui régnait jusque là à bord du vaisseau se détendis et chacun fut libre de faire ce qui lui plaisait (dans le respect des autres bien sur). Comme on aurait pu le deviner avec son physique, Lasabley se changea pour une tenue plus adapté à l'activité physique et commença à soulever de la fonte dans la salle de sport du vaisseau. Triss et Wren, elles, sortirent une banquette du mur et commencèrent a regarder un épisode d'une série policière sur l'holoprojecteur central, commentant et se moquant gentillement des failles scénaristiques de l’œuvre. Le plus surprenant pour un membre non-habitué fut sans doute l'attitude du « Diable » qui se débarrassa de son lourd manteau en cuir pour passer un tablier et s'affairer dans la petite cuisine du vaisseau. Toute fois son agilité avec les couteaux ne donnait pas envie de rire de la nouvelle tenue du capitaine. Et d'autant plus que le repas qu'il cuisina (fricassé de rooba au curry et aux petits légumes)  se révéla fort bon et contenta toute sa « famille ». Puis, comme dans chaque famille, après le repas, certains s’isolèrent, d'autre discutèrent entre eux puis seul Lasalbey resta debout pour assurer son quart tandis que les autre rejoignaient leurs couchettes.

---

Au matin..

---

Zax Muggler regardais le vide de l'hyper-espace quand une petite alarme tiqua sur son poignet. C’était l'heure. L'heure d'une part d'enfin sortir d'hyper-espace et de l'autre de réveiller son équipage. Il adorait ce moment avec les nouveaux venu. Car sur le Black Rovers, le « diable » avait une méthode bien à lui pour s'assurer que tout le monde soit sur le pont en un minimum de temps. Il regla les navi-composant pour sortir d'hyper-espace dans deux minutes et passa ce temps la à choisir un morceau particulièrement vif de ce qui s'appellais le « power-métal », un style de musique typiquement devaronnien que les humains du vaisseaux comme Triss avaient apprit à connaître par son biais. Une fois son choix arrêté (le morceau « Ironborn » du groupe Stormwarrior) il enclencha tous les haut-parleurs du vaisseau au maximum et laissa la magie opérer.

La secousse de sortie d'hyper-espace fut aussitôt suivi du début du morceau à plein régime ; Les nouveaux venues devaient penser à une attaque ou une défaillance critiques des systèmes tandis que  les autres pirates grommelaient (comme à leur habitude) sur cette sortie brutale du monde des songes.




-Allez, on se bouge ! Plus vite que ça ! En tenue, prêt a aborder ! Plus vite, plus vite, plus vite ! Hurlais il pour couvrir la musique.  On se pose dans moins d'une heure alors pas de temps à perdre ! Exécution !

HRPG : Malgré son nom, vu qu'il est sur Correlia l'astroport commercial est quand meme assez grand. Je vous laisser chercher votre recherche d'information et interviendrais au besoin pour vous donner des informations et vous mettre des batons dans les roues.

Néro se détendit un peu devant la bonne ambiance générale et surtout par le fait que les propositions qu’elle et Oneye avaient été prises au sérieux. C’était rassurant. Elle leva cependant un sourcil sur le fait de se voir affecter à la mission. Peut être qu’au final, elle pourrait faire un tour sur Corellia, mais cela restait curieux d’envoyer son mécano tripatouiller les systèmes informatiques d’un astroport. Elle savait faire, donc pourquoi pas. Elle fixa quelques secondes la femme qui serait son binôme sur cette mission. Elle n’avait aucune idée de son rôle dans le vaisseau. Peut être était-ce une experte en infiltration? Omnius lui était ravi. Ce genre de mission le changeait du Turbo Lum et il commença à émettre moult suppositions sur la marche à suivre. Elle en rediscuterait avec lui ce soir, au calme.
Le capitaine la pointa du doigt en lui ordonnant d’aller s’occuper des moteurs. Elle sourit et marmonna un “à vos ordres capitaine”, enfin! Elle allait savoir ce que ce vaisseau avait dans le ventre. Elle tiqua néanmoins devant la tâche ingrate qui était confié à son camarade de plonge. Le ménage. Encore. Décidemment, c’était une malédiction!

Lorsque le groupe se dispersa, elle regarda Oneye.
- Bon, je vais en salle des machines. A tout à l’heure.

Et sans plus attendre, elle se dirigea vers la zone qui était indiquée comme étant la salle des machines. La grande porte du sas s’ouvrit alors sur une salle immense, sur deux étages où étaient regroupés l’ensemble des systèmes de propulsions et de défenses du vaisseau.

- Wow! Tout ça pour moi! Cool!

Elle ne savait pas où regarder tant il y avait de chose à étudier. Néanmoins, sa bonne humeur redescendit un peu en constatant le bazar ambiant qui y régnait. Si le mécanicien en chef était bon, il n’en était pas moins désordonné et Néro sut alors qu’elle ne devrait pas se dissiper sur le rangement de la pièce. Comme lui avait dit Lasabley, personne ne souhaitait voir ses affaires dérangées.
- J’espère seulement qu’il consigne les actions à faire quelque part.

Néro s’approcha de ce qui semblait être l’établit principal de la salle des machines. En fait il y en avait un peu partout, répartit sur les deux étages et par fonction. Même si elle doutait que les outils se trouvent au bon endroit.

- Oui, oui. On va regarder ce moteur.

Omnius était impatient de pouvoir observer un vrai moteur en état de marche. Néro prit le turbo élévateur et descendit sur le pont inférieur. Au centre, le moteur bourdonnait légèrement, emprisonné dans une pièce en verre épais pour protéger le personnel des radiations. La jeune femme chercha du regard des gants et une tenue de protection qui lui permettraient de manipuler le capot du moteur sans se brûler et sans s’irradier. Par chance, ils étaient posés non loin, et bien évidemment trop grand pour elle. Il faudrait qu’elle prenne du temps pour aller récupérer son matériel. Elle entra enfin dans la petite pièce, après être préalablement passé dans un sas de décontamination assez étroit.

- Alors, à quoi tu ressembles de l’intérieur…

Elle retira délicatement le capot et put enfin observer directement la constitution du moteur. Il était propre comparé à son environnement.
- Regarde ça. Il est modifié. Il fait pas semblant le mécano quand il travaille sur un truc!

Néro pointa du doigt la zone où l’excitation ionique avait lieu.

- Là, il y’a une valve. J’ai pas le souvenir d’en avoir vu sur les plans de moteurs classiques. Je pense que c’est pour augmenter momentanément la charge dans la chambre. Ouais. Un sacré boost de vitesse même. Par contre, sa pose la question du refroidissement.

Elle regarda autour d’elle. En hauteur, juste au dessus du moteur se trouvait des “sprinklers”. Si la présence de ces derniers n’étaient pas étonnante, pour maitriser le risque d’incendie, elle remarqua la présence d’une sortie supplémentaire peinte en rouge.

- Hmm. Ouais. Sans doute un refroidissement supplémentaire. Mais, je suis pas sûre que sa suffise… On va aller regarder ça.

Refermant le capot, elle sortit de la pièce puis après avoir noué les manches de sa combinaison autour de sa taille, elle regarda les tuyaux d’arrivée. Ils menaient jusqu’à une cuve.
- Un mélange ouais. Mais je sais pas ce qu’il y’a dedans. Rien n’est écrit. Bon… On va retourner voir à son bureau s’il a pas laissé des traces de ses dernières réparation.

De retour à l’étage supérieur, Néro trouva plusieurs notes griffonnées sur des feuilles volantes. Pas de datapad, juste des morceaux de papiers orphelins écrits à la vas-vite.

- Super...Bon, ça reste lisible. Il bossait sur les répulseurs. Apparemment, y’avait un léger soucis d’isolation. Allons voir ça.

Elle fit le tour des systèmes et trouva effectivement la source de la fuite, réparée partiellement.
- Il faut refaire les joints.

Elle porta à nouveau son regard sur la salle, cherchant la machine qui lui permettrait de poursuivre la réparation.
- Bon...où est ce qu’il a caché ça...

………….
Néro venait à peine de terminer quand une sonnerie retentit. Elle regarda l’horloge présente dans la pièce. 19h30, l’heure de la pause. Elle se défit de ses protections et après les avoirs rangés, elle sortit de la salle et prit quelques secondes pour faire le tour de l’étage où elle se trouvait. Une salle de sport. Une cuisine. Le vaisseau était bien équipé. Elle découvrit aussi la vie dans le vaisseau. C’était curieux de voir le capitaine aux fourneaux et les deux autres filles de l’équipe ricaner bêtement devant une de ces séries un peu nulle qui passaient avant le flash d’information.

- Une petite séance de sport serait pertinente je pense.

En effet, Néro avait gardé une habitude étrange, celle de faire un minimum de sport. Si cela s’était avéré complexe à réaliser avec régularité sur Roon, sans équipement, elle comptait bien en profiter pour se rattraper un peu ici.  Elle partit se changer, troquant son habituel sweet à capuche contre un débardeur plus prés du corps et un jogging. Puis elle se faufila jusqu’à la salle. Cette salle était d’ailleurs très mal ventilée, transpirant presque littéralement la sueur. A moins que ça ne soit Lasabley, qui s’y trouvait déjà, qui dégageait cette odeur assez forte.
- Alors, on vient pousser de la fonte?

Le second était en train de soulever des haltères d’un poids très élevés, faisant gonfler ses biceps dans le mouvement. Il portait une combi-short très moulante et Néro se demanda si elle ne ferrait pas des cauchemars de cette vision.

- Euh… j’préfère l’endurance. J’ai jamais été très ...forte.
- ça se travaille! Regarde moi!

Elle rit légèrement. La carrure du démon venait donc de longues heures d’entrainements dans une atmosphère saturée par la testostérone. Elle se demanda d’ailleurs si d’autres personnes utilisaient cette pièce à part lui.
Elle monta alors sur le tapis de course et démarra son entrainement. Néro courrait assez vite.  D’ailleurs, c’était sa meilleure, voire sa seule défense, avec son agilité. Si elle n’avait jamais eu de vraies embrouilles, sa capacité à se cacher et à se faufiler par des endroits improbables lui avaient permis de rejoindre son appartement discrètement lorsque des bagarres éclataient en bas de son immeuble.

Après quelques étirements, et une bonne douche, elle reprit sa tenue officielle et se rendit dans la grande salle pour le diner. Oneye était déjà là. Elle n’avait pas fait attention à ce qu’il faisait ces dernières heures, sans doute parce qu’elle était encore concentrée sur le moteur. La table avait été mise et tout le monde prit place. Si les places étaient attribuées, elle remarqua néanmoins deux places vides côte à côté.
Lorsque le fricassé de rooba au curry atterit dans son assiette, elle ne put s’empêcher de le dévisager. Néro n’avait jamais été une grande fan de cuisine, se contentant d’en cas sucrés. Mais pour éviter de froisser le capitaine, elle prit quelques bouchées.  C’était pas trop mal en terme de goût mais la texture ne l’inspirait que moyennement.
La Seringue, assise à côté d’elle, lui mit un doigt entre les côtes pour attirer son attention. Néro grimaça sous la légère douleur.
- T’as même pas finit ton assiette.
- Je suis pas une grosse mangeuse.

Elle se sentit dévisagée par la mandalorienne. Elle reprit une bouchée espérant que cela la calmerait. Au final, elle se tourna vers Oneye.
- Si tu veux du rab, te gênes pas. J’attends le dessert.

Pour le coup, le dessert la motiva un peu plus. C’était une de ces gelées au goût un peu chimique, mais que Néro appréciait assez. Elle ajouta du sucre sous le regard interloqué de Triss.
- La vache, je trouvais ça déjà trop sucré mais là!
- euh...moi je trouve qu’il en manque un peu.
- Je sais pas où tu cales tout ce sucre, mais ton sang doit être un sacré caramel!

Néro ne sut quoi répondre et finit par rajouter un peu de sucre sur ses dernières cuillerées, rien que pour profiter du regard mi choqué mi-hilare de la blonde. Au moins, leur relation ne démarrait pas trop mal. Mais elle sentait qu’elle allait encore entendre parler de ses goûts culinaires un long moment.

Le repas prit fin. Enfin. Mine de rien c’était une épreuve pour la jeune femme et son compagnon virtuel d’être dans un environnement aussi social. Omnius, lui, râlait légèrement sur le fait qu’ils ne puissent pas profiter de cet instant pour discuter tout les deux. Ils devraient revoir leur planning de conversation. D’ailleurs en parlant de conversation, Oneye ne lui avait pas vraiment décroché de mot depuis leur arrivée. Pas qu’il soit particulièrement bavard, mais elle se demandait s’il vivait bien son intégration au sein de l’équipage…Après, ils ne se connaissaient pas vraiment non plus. Ils n’avaient passé qu’une journée ensemble, et par ensemble, c’était plutôt chacun sur ces tâches. Pas de quoi nouer de super lien.
La petite équipe se dispersa assez rapidement. L’extinction des feux approchaient et une mission importante se profilait. Une bonne nuit de sommeil serait salvatrice.

Néro se leva et se força à lancer un léger “bonne nuit” aux membres encore présent, auquel ils répondirent, avant de se faxer discrètement dans sa cabine. Demain, elle déposerait rapidement son matériel dans le hangar. A moins qu’elle ne les prennent avec elle?Il fallait qu’elle fasse le tri dans ses outils avant.

Une fois la porte fermée, elle appuya sa tête contre la porte, respirant doucement.
- Pfiou! Quelle journée. Hmm Oui.. Mais on a toujours pas de connexion, ça va être compliqué de trouver des trucs. Demain, fait moi penser à chercher les plans de l’astroport dès qu’on sera sortit de l’hyper-espace. Oui, je suis sûre qu’on les trouvera. Ce genre d’information n’est pas secrète.

Néro passa le t-shirt et le short qui lui servaient de pyjama et commença à s'emmitoufler dans ses couvertures.
- Tu lâches pas l’affaire toi. Non, je ne sais pas. Euh… écoute. La morale, ça varie d’une personne à une autre. Bien sur que fondamentalement, faire du mal à d’autres personnes c’est… pas bien. Ouais, comme dans le bien et le mal oui. Mais, entre ta vie et celle d’un autre, parfois, y’a des choix difficiles à faire.
Néro bailla bruyamment.

- Bon, au lit. Bonne nuit.

Sans plus de préambule, Néro éteignit la lumière et s’endormit comme une masse.

Pour être réveillée violemment au petit matin par un vacarme intense craché depuis les hauts parleurs du vaisseau. Néro sursauta et s’habilla rapidement avant de sortir de sa chambre. Ce n’est seulement qu’après qu’elle comprit que ce n’était pas une alarme mais une musique particulièrement violente.
- Mouais… je suis pas fan de cette musique.

A ses côté,  Oneye apparu en trombe, leur cabine étant adjacente. Le reste de l’équipage sortit de la même façon et se dirigea vers la salle centrale, semblant moins gênés qu’eux par les gouts musicaux du capitaine. La sortie de l’hyper espace ce fit sentir dans une brève secousse. Omnius se manifesta instantanément pour lui rappeler de chercher les plans. Elle fixa d’abord le borgne.
- Salut. Folklorique comme réveil matin non?

Par dessus la musique, elle pouvait entendre le capitaine qui vociférait ses ordres. Il criait aussi fort que son second. Où était-ce l’inverse?
- Spécial ce mec. J’espère que j’aurai le temps de prendre un café et de finir deux trois trucs avant le débarquement… Tu te sens prêt?

Derrière cette question, Néro cherchait à savoir si son acolyte appréhendait aussi leur mission futur. C’était la première fois qu’elle se lançait dans pareilles aventures, et forcement, elle avait des tonnes de questions qui lui étaient venues dans la nuit. Comme : si ça tourne mal, qu’est ce qu’on fait? Ou : on sort comment la cargaison d’un astroport surveillé sans déclencher de fusillades? Elle espérait que le Diable aurait quelques éléments de réponses, sans pour autant en être totalement convaincue.

Triss vint la trouver assez rapidement, coupant court à toute conversation.
- Faut qu’on fasse un point toi et moi.
- Yep.
Néro sortit son datapad et se connecta à l’holonet.
- Je récupère les plans de l’astroport avant.

Comme prévu, les plans étaient accessibles sur les archives centrales de la ville. Des plans assez vieux mais qui détaillaient la constitution de l’astroport. Il était bâtit de façon standard. Elles verraient assez facilement si certaines zones n’étaient pas accessibles au public. Néro leva à nouveaux les yeux vers la blonde.

- Tu as un plan?
- Autre que on entre et on sort? Non, je rigole, j’ai des idées. Avec les plans on devrait pouvoir trouver la salle des registres assez facilement non? Après, c’est toi qui va bidouiller le système.
- D’ailleurs, j’ai quelques questions. Il se passe quoi si on se fait repérer?
- On improvise. On est bon pour ça, pas qu’inquiétude.

Cela ne rassura pas forcément Néro. L’atterrissage était dans moins d’une demie-heure, il fallait qu’elle se prépare. Elle récupéra certains outils, nécessaire pour forcer les portes et démonter des trucs. Elle fourra le tout dans sa sacoche et récupéra un café.
- Non sérieusement, tu mets combien de sucre dedans?
- Neuf généralement. Un peu plus si je suis pas super bien réveillée.

Triss s’étouffa à l’annonce du chiffre. Plus loin, Oneye et son équipe discutaient, probablement de leur propre plan. L’atterrissage était dans moins de dix minutes et l’appréhension de la jeune femme augmentait alors que le timer diminuait.
- Relax. Ça ira mieux quand on sera sur place.

Triss en profita pour recharger son arme. Néro constata qu’elle n’en avait aucune. Elle espérait que personne n’aurait à s’en servir. Une secousse se fit enfin sentir, ils venaient d’atterrir.
- Et c’est partit!
- Ouais… super.

Néro avait l'air d'accord avec mon plan. Elle avait aussi soulevé d'autres points intéressants, comme le fait que le vaisseau que nous cherchions avait probablement été maquillé, depuis le temps. La réaction des autres Black Rovers ne tarda pas. La belle blonde du groupe semblait apprécier les blagues... Son allusion au côté "scénarisé" du plan de Néro ne me fit pas franchement rire, cependant. Une mission comme ça, effectivement, ça demandait de la préparation et un plan bien huilé. Une belle gueule et un déhanché sexy ne suffisait pas, d'autant plus que je n'étais pourvu ni de l'un ni de l'autre.

La Seringue admit, étonnamment quant à elle, que Néro et moi avions les têtes bien pleines. L'intelligence de plus en plus démonstrative de la petite nerd de Roon me rassurait sur son cas, à vrai dire. Cela traduisait d'une certaine conscience du monde qui l'entourait. Néro était donc capable de comprendre d'elle-même que sa nouvelle carrière risquait de l'amener à commettre des actes graves. La forme d'innocence qui l'englobait toujours continuait de me tracasser, malgré tout. Mais sans doute qu'une pièce du puzzle me manquait pour le coup. Mon regard croisa alors le casque inexpressif du médecin de bord. J'avais presque envie de la remercier à l'instant, ce que j'aurais sans doute fait si mon bras organique n'était pas encore endolori, à cause de ses mauvais traitements.

Les Black Rovers échangèrent quelques mots entre eux, tout particulièrement au sujet de l'ancienne recrue du groupe, avant que le capitaine ne vienne conclure l'affaire. Je ne connaissais pas les Weequays, mais apparemment le dernier à être venu ici ne s'en était pas sorti. Peu importe, un abruti obsédé par la bagarre ne valait pas grand-chose dans le monde du crime, de toutes façons. Zax Mugler devait le savoir lui aussi, vu le sourire diabolique qu'il avait affiché à l'évocation du pauvre bougre. Le Diable avait vraiment une prestance folle, il fallait bien l'admettre. Un frisson failli bien me traverser devant l'expression si particulière du capitaine.


Wren, Wren... Ce nom me disait quelque chose. Sûrement un clan important de Mandalore, à l'époque. De plus, la Seringue et le Diable ne semblaient pas avoir accordé leurs violons, cette fois-ci. Suite à la directive de Mugler, la Mandalorienne croisa les bras, me dévisageant avec insistance. Si elle n'avait pas eu de casque, sans doute m'aurait-elle fusillé du regard. Ou alors... Peut-être était-ce elle, en fait, qui avait demandé à pouvoir me surveiller en personne sur le terrain. Si c'était bien le cas, il y avait peu de chance pour que ma première opération en tant que pirate se passe sans accroc... Mais j'avais plus d'un tour dans mon sac, et ce n'était pas une scientifique bornée dans une vieille armure encombrante qui allait me poser problème.


Ben voyons ! Il faut faire les chiottes aussi? Non parce que c'est ma spécialité, si jamais ! Quelle tannée... J'avais signé pour saigner les lois, renverser l'autorité des puissants, et distribuer des pains, pas pour me taper le ménage. Et ce foutu contrat qui m'obligeait à être le chien-chien du capitaine, sans quoi l'autre Devaronien violet viendrai s'occuper de mon cas personnellement. Bref, pas le choix : je devais obéir, serrer les poings encore une fois. Sans mot dire, je me dirigeai donc vers les cellules, autant finir ma corvée le plus vite possible, histoire d'en être débarrassé. Les cellules se trouvaient en-dessous de la salle principale du vaisseau. Il me suffisait ainsi de suivre les panneaux de signalisation pour y parvenir.


Je regardai Néro s'engouffrer dans la salle des machines, pendant que je remplissais un seau d'eau chaude pour passer la serpillère. J'en avais vu des jobs de merde, mais celui-là il était  encore moins bien payé que les autres, à bien y réfléchir... Enfin, j'avais connu pire ! Cette expression était d'ailleurs en train de devenir ma petite devise, en quelque sorte. Étais-je en train de devenir vieux et blasé? Peut-être. En même temps, qui s'extasiait franchement devant un balai et une panosse, hein?

Quelques flaques de sang nettoyées plus tard, les cellules du Black Rover étaient totalement propres. Enfin, selon moi, bien sûr. Ma mère m'aurait sans doute tiré les oreilles devant un résultat pareil, néanmoins elle n'était plus là pour ça... Par contre, la Seringue vint en personne constater le fruit de mon travail. D'ailleurs, je me rendis compte de sa présence derrière moi, seulement après avoir rangé mon balai dans le seau plein d'eau souillée. Elle était là depuis plusieurs minutes, assurément, elle s'était même adossée au mur métallique qui fermait la salle. En passant devant elle, je lui lançai, sans la moindre animosité mais plutôt amusé :


Avait-elle répondu, la voix grinçante de sarcasme. Bien entendu, me mettre la pression risquait d'être un peu plus compliqué que ça. Je lui fis notamment comprendre en ignorant le côté malsain de sa phrase. Tout en vidant mon seau dans une plaque d'évacuation proche, je poursuivis cette charmante conversation, prenant un air sympathique malgré les regards inquisiteurs de mon interlocutrice :


Par la suite, la scientifique aux diplômes douteux s'approcha, venant coller son casque froid contre mon front. Évidemment, ma remarque n'avait pas l'air de lui avoir plu. C'était voulu, pour le coup.


Sans en rajouter, la dangereuse pirate disparu dans les couloirs du vaisseau. Je me ruai alors vivement dans la pièce que je venais de laver. Puis je constatai que cette vipère en armure avait renversé un liquide verdâtre et collant sur le sol. Pour me calmer, je me passai la main dans mes cheveux, les tirant presque.


Soufflai-je, seul devant cette nouvelle flaque répugnante à faire disparaître. Plusieurs coups de balai plus tard, l'heure de la fin de journée sonna sur le Black Rover. Je venais d'en terminer avec le "cadeau" de la Seringue, et la faim commençait à se faire ressentir. Depuis hier soir, je n'avais rien manger de consistant, il était donc plus que temps de me faire un vrai repas. Lorsque je revins dans la salle principale, je pus voir que les femmes de l'équipage regardaient tranquillement une série à deux sous sur l'holo-projecteur. Mais surtout, oui surtout, je vis en direct Zax Mugler enfiler un tablier de cuisine. Alors ça, c'était la meilleure ! Le Diable était aussi le coq de son propre équipage, incroyable mais vrai.

Je décidai alors de compléter mon journal personnel en attendant que le Diable n'annonce sa recette finalisée. Je m'installai enfin sur ce qui devait certainement servir de table à manger. Depuis mon retour de Manda'yaim, j'avais décidé d'enregistrer mes mémoires dans un petit datapad. D'abord pour moi, parce que je ne voulais plus risquer de voir mes souvenirs se faire effacer par d'autres. Et puis, si quelqu'un d'autre, un jour, tombait sur ce truc, alors peut-être qu'il y trouverai des leçons à tirer de mes expériences, pourquoi pas. Décidément, qu'est-ce que je me faisais vieux...

Le capitaine me sorti de mes songes en posant soudainement sur la table les couverts, et le superbe plat qu'il venait de préparer. Petit à petit, l'ensemble de l'équipage se réunit alors pour partager ce succulent repas. Bizarrement, le fait d'être au milieu de tous ces inconnus ne me faisait pas grand-chose. Je ne faisais que manger, pour le moment, écoutant de loin les conversations diverses. Actuellement, je n'avais pas envie d'être plus que le gars silencieux qui faisait juste son boulot. Il fallait dire que l'accueil de certaines personnes ne fût pas des plus agréables... Bien que cette "soirée" bénéficiait largement d'un côté plus chaleureux, comparé au reste de ces dernières vingt-quatre heures.

Je remarquai qu'Irnyle Wren était assise à table sans pour autant se défaire de son casque de Mando'ad. Sans doute emmenait-elle son assiette dans sa cabine, bizarre. Elle était si bornée avec les principes Mandaloriens qu'elle s'empêchait de manger devant d'autres gens? Cette femme avait vraiment une case en moins. Ou peut-être cachait-elle son physique ingrat, par honte ou par pudeur? Difficile à dire, et parfaitement inintéressant de mon point de vue. Tant qu'elle me foutait la paix, ça m'allait bien.


Néro faisait des siennes, apparemment. Elle venait de vider le sucrier sur le dessert, il fallait dire. La bimbo blonde cru mourir de diabète en la voyant faire. Je ne pus m'empêcher, moi-même, de laisser échapper un petit rire sincère. J'avais déjà vu Néro charger son café en sucre comme une forcenée au Turbo Lum, mais j'ignorais qu'elle détruisait aussi l'équilibre d'autres mets déjà sucrés de la sorte. Cette petite était vraiment spéciale, et c'était bien si Triss la prenait un peu sous son aile. C'était ce qui se profilait, en tout cas.

Progressivement, les membres de l'équipage quittèrent la table les uns après les autres. Les plats étaient vides, et les paupières s'alourdissaient. Je regrettai l'absence d'alcool au cours de ce repas, cela m'aidait régulièrement à m'endormir à vrai dire. Dans ce nouvel endroit, et avec la Seringue à quelques mètres, je ne risquais pas de plonger dans un sommeil très profond... Bref, je quittai la table à mon tour, juste après Néro, histoire de ne pas me taper le ménage ce coup-ci. Demain, j'aurai besoin de toutes mes capacités pour rester efficace sur le terrain.

Le lendemain matin, un boucan phénoménal se chargea de réveiller l'ensemble des Black Rovers. Une sorte de musique sauvage, rapide, et incompréhensible était violemment crachée par toutes les enceintes du vaisseau. Les mains sur les oreilles, je sortis de ma cabine, toujours habillé de mon débardeur, de mon treillis et de mes bottes. Néro était là, tout comme l'ensemble des pirates à bord, dans la salle principale, devant l'éloquent Zax Mugler. Ce dernier, pourvu de son si caractéristique sourire carnassier, semblait amusé de la situation, je comprenais mieux maintenant pourquoi il s'était gardé de nous prévenir la veille. Voilà donc le fameux bizutage des Rovers, en quelque sorte. C'était moins pire que ce que je craignais, finalement. Nous échangeâmes d'ailleurs rapidement là-dessus avec Néro :


Ensuite, les équipes désignées la veille s'activèrent et s'équipèrent en vue de l'atterrissage sur Corellia. Mon propre groupe était constitué de Lasabley et de la Seringue. D'un côté j'avais le type qui se foutait de ma gueule à chaque mot, et de l'autre : la folle-dingue qui cherchait à me mettre des bâtons dans les roues régulièrement. Super idée capitaine ! Je restai silencieux face à mes partenaires du jour, écoutant ce qu'ils avaient à dire avant le début de notre mission. Bon, tout d'abord notre trio devait attendre le signal des autres. Il nous fallait ainsi simplement se disperser dans la masse, et patienter aux endroits stratégiques sans paraître trop louches. Après, personne n'était vraiment capable de dire ce qui allait concrètement se passer.

De toute ma vie, je n'avais jamais vu un briefing aussi flou. La veille, le capitaine n'avait fait que nous présenter la situation, et depuis quasiment rien n'avait changé. Là, au moins, c'était un peu plus digne des pirates que je connaissais ! J'étais même à deux doigts d'annoncer qu'on avait pas de plan A, mais qu'on avait au moins un plan B : improviser. Sauf que je n'avais pas spécialement envie de passer pour le clown de service, d'autant plus que mes deux équipiers n'étaient pas les plus réceptifs du lot... Autant éviter un grand moment de solitude et me concentrer sur l'objectif.

Pendant que le Démon et Irnyle discutaient de choses et d'autres, je fis notamment un tour dans l'armurerie, ouverte pour l'occasion à tous les membres de l'équipage. Pour cette mission, il valait mieux ne rien de prendre de trop clinquant, ni de trop technique. Un simple pistolet blaster au cadre rouillé et un couteau de combat suffisaient. Je glissai alors le premier à ma ceinture, sous mon débardeur, au-dessus de ma hanche gauche, tandis que je plaçai le couteau de l'autre côté. Me voilà paré à presque toutes les éventualités, sans trop en faire non plus. Je revins enfin vers mes collègues tranquillement, lâchant quelques mots cette fois-ci tout de même :


Corellia, cette bonne vieille planète corrompue "jusqu'à la moelle", me revoilà !

Lorsqu’ils descendirent enfin, Néro pu constater toute l’étendue de la difficulté de leur tâche. L’astroport était immense, et ça ne serait pas simple de retrouver un vaisseau au milieu de la centaine qui circulait dans la zone. Il allait falloir être très méthodique pour s’en sortir.
- Une aiguille dans une botte de foin…

Elle observait tranquillement son environnement alors que l’équipage sortait du vaisseau. Le Capitaine du Black Rover vint alors à la rencontre de l’officier en charge des arrivées et qui venait d’apparaitre sur leur piste. Ils se postèrent donc tous en ligne derrière lui, attendant sagement les autorisations pour bouger . Mugler devait être en train de baratiner le représentant de l’astroport sur leur cargaison fantôme et d’autres détails pour rendre crédible leur couverture. Au vue du comportement de l’officier, cela avait fonctionné et quelques formulaires signés plus tard, ils étaient libres de déambuler dans les corridors de la structure. Les “équipes” se reformèrent rapidement et réglèrent leur communicateur. Seul les membres officiels de l’équipe en avait. Ce qui n’était pas grave, Néro avait déjà suffisamment à gérer avec Omnius qui lui parlait sans cesse.

Elle s’avança dans le premier couloir, cherchant les panneaux qui pourrait lui indiquer l’endroit où les registres étaient détenus. Sur les affichages, les différentes zones de l'astroport étaient indiquées, constituées généralement d’une lettre et d’un chiffre, ainsi que les lieux notables comme les salles de repos, la cafétéria et bien évidemment, les salles du personnels.
- La salle de contrôle… ça doit être ça. Je vois pas d’autres endroits.
- Je te suis.

Les groupes se séparèrent alors et la jeune femme se dirigea vers la dite salle, Triss sur ses talons et Omnius mémorisant le plan du lieu. Au moins, s’ils devaient partir en vitesse, elle saurait s’orienter correctement. Pour le moment l’astroport était conforme au plan qu’elle avait sur son datapad. La salle de contrôle se trouvait dans la partie centrale de l’astroport, assez loin de leur position d’origine. Néro se fraya donc un chemin, le plus paisiblement possible, au travers des autres équipages qui allaient et venaient à leurs occupations sans faire attention au duo de femme légèrement à contre courant. De nombreuses espèces humanoïdes et moins humanoïdes étaient représentées dans le flots de commerçants et Omnius put donc avoir un aperçu plus poussé de la grande diversité génétique qui régnait dans l’univers. A Roon, s’était plutôt restreint compte tenu de la réputation sulfureuse de la planète.

Néro tiqua à plusieurs reprises lors de son avancée. Elle avait crut entendre des voix dissonantes dans la foule de gens et de droïdes qui évoluaient autour d’elle. Du genre, dont les discussions étaient… bruyantes, mais comme si personnes ne les entendaient néanmoins. Hélas, en raison du bruit ambiant, elle ne parvenait pas à en identifier la source. Triss la regarda avec interrogation.
- J’ai cru … bah, Rien en fait...
- Zen, Néro. Tant qu’on croise pas un de tes ex, ça devrait le faire. Ou un des miens...

Néro leva un sourcil devant la boutade. Décidément, beaucoup de chose lui échappaient ces derniers temps. Elle demanderait des éclaircissements plus tard sur le sujet, tout en espérant qu’Omnius n’ai pas relevé la phrase, n’ayant pas de réponse à lui fournir.

Il leur fallu un bon quart d’heure, à bon rythme pour approcher de la salle. Maintenant, le plus dur restait à faire : entrer dans une salle qui devait être occupée par le personnel en charge de la tenue des registres et de la répartition des zones d’atterrissages. La première difficulté était d’abord de trouver l’entrée de la salle, et après avoir fait le tour du bloc où la salle devait se trouver, elles identifièrent enfin une salle ornée d’un magnifique panneau “accès restreint au personnel” et bien évidemment protégée par une carte d’accès.

- Ca aurait été trop facile sinon.
- Faut qu’on trouve une carte d’accès, ou un autre moyen d’entrer.
- On refait le tour du bloc.

Elle refirent effectivement le tour, s’arrêtant de temps en temps devant les baies vitrées pour observer l’agitation sur les différentes pistes visibles, histoire de ne pas attirer l’attention. Mais personne ne semblait être préoccupé par elles. Tant mieux.
Au final, Néro trouva peut être une solution devant la porte du local du personnel. Bloquée aussi par une commande à carte d’accès.
- Pas de chance décidément.

La jeune femme promena son regard autour de la salle et c’est la qu’elle les vit : les conduits d’aérations. Dont l’un était magnifiquement caché derrière une plante verte en pot assez imposante. L’idée de ramper dans les conduits n’était pas alléchantes, mais en raison des restrictions d’accès, elle était leur meilleur chance. La jeune femme leva les yeux à la recherche de caméra de sécurité, mais les quelques qu’elles avaient croisées étaient plutôt orientées vers les pistes que dans les couloirs. Là pour le coup, c’était une chance.

Néro se rapprocha de Triss.
- Y’a un conduit d’aération juste là. Je suis quasiment sûre qu’il mène dans le local.
- Euh, c’est une idée. Mais je rentre pas dedans moi.
Les deux femmes se fixèrent. Si l’ouverture était effectivement assez étroite et nécessitait donc un gabarit peu elevé pour s’y glisser, le sourire pincé de la bombe était plus représentatif d’un “ça va bousiller mon brushing” que d’un réel constat sur sa taille. Néro souffla.
- J’irais. Couvre moi pendant que j’ouvre le système.

En effet, la grille était fermée par un système de loquets qu’il fallait au préalable ouvrir. Hors avec le passage régulier des personnes, c’était quelques peu compliqué de conserver sa discrétion. Néro se glissa lentement vers la bouche d’aération et profitant d’une accalmie dans la présence de commerçants, elle sortie un petit tournevis de sa poche et entreprit de trifouiller le loquet le plus proche d’elle (en haut à droite). Il céda après quelques secondes.
- Pas résistant ces trucs… marmonna-t-elle. Mouais… tu parles d’un établissement sécurisé…

Maintenant, il fallait trouver un moyen de détourner légèrement l’attention des quelques personnes qui venaient d’arriver dans le couloir. Néro mis son nez dans son datapad pour simuler une intense réflexion et du coin de l’œil, elle vit Triss se rapprocher de la machine à café et commencer à lui taper dessus. Néro grimaça sous ce mauvais traitement.
- Allez saleté de machine! Rend- moi mon café!

Le cinéma de Triss lui permit d’avoir pas moins de 15 secondes de répit, la majorité des personnes présentes regardant avec amusant la blonde taper une pauvre machine sans défense.
Sa cachant tant bien que mal derrière la plante, Néro réussis à faire sauter les autres loquets, et, dans un léger grincement, elle souleva la grille. le bruit l’arrêta net dans son mouvement, vérifiant que l’attention n’était pas sur elle. Elle constata avec un certains étonnements que tout le monde s’en fichait. Elle était presque sûre que si elle avait démonté la grille devant tout le monde, personne ne l’aurait arrêté.
Néro se glissa à l’intérieur et referma la grille derrière elle avant de se remettre sur le ventre en pivotant dans l’étroit conduit.
Puis, après avoir étouffé quelques éternuement lié au léger courant d’air chargé de poussière, elle avança glissant doucement, essayant au maximum de ne pas faire de bruit. L’une des autres sorties du conduits était juste en face, à quelques mètres et Néro pu l’atteindre sans grande difficulté. Omnius s’amusait grandement de cette situation.

- Ouais, bah c’est pas toi qui rampes…. ho!Gagné!

En face d’elle, derrière les grilles, se dessinait ce qui semblait être un vestiaire. Néro bougea ses yeux derrière la grille, cherchant d’éventuelles personnes mais elle ne vit  rien. Elle sortit à nouveau son tournevis et fit levier afin de décoller la grille. Cette dernière sauta d’un coup sec, tombant au sol avec fracas.

Néro se recula dans le conduit, guettant du mouvement mais rien ne vint. Pourtant, le local n’était pas désert, elle pouvait distinctement entendre le bruit d’une douche un peu plus au fond.
- On est pas seul...Bon… faut qu’on fouille… silence maintenant.

Néro sortit du conduit et après avoir remis délicatement (enfin, plutôt posé) la grille d’aération sur son conduit. Elle s’avança, légèrement baissée, entre les casiers. Tous étaient verrouillés, cette fois ci avec un code numérique. Néro soupira. Au vue de la quantité de casier, ça lui prendrait des plombes de tous les ouvrir pour trouver quelques choses.

- Impasse… Hmm.
Elle promena à nouveau son regard dans le vestiaire. Puis elle repéra un chariot dans lequel se trouvait des tenues de maintenance, probablement à laver.
- Si y’en a un qui est tête en l’air, c’est notre chance.

Il y avait près d’une vingtaine de tenue dedans, et Néro entreprit de les fouiller, notamment au niveau des poches. A la septième, elle sourit de victoire. Quelqu’un avait oublié sa carte d’accès, et si la tenue se trouvait là, il y avait une chance sur deux pour qu’ils ne soit pas en service. Omnius lui indiqua aussi qu’il y avait aussi 50% de chance pour qu’il le soit.
- Omnius, va falloir qu’on discute de la pertinence de tes informations dès fois...

Le bruit de la douche s’arrêta soudainement, et se rappelant qu’elle n’était effectivement pas seule dans la salle, Néro remit le reste des tenues en vrac dans le chariot, conservant celle avec laquelle elle avait eu la carte, et se jeta littéralement dans l’un des micros box adjaçants aux casiers. Elle ferma le loquet. Puis se rendit compte qu’elle s’était probablement piégée elle-même. Elle fixa alors la tenue entre ses mains.
- Ou peut être pas.

Néro retira son sweet, trop épais, le fourra dans son sac à dos et passa la combinaison.

- Alors, on est en retard?
Néro se raidit, l’autre personne présente avait remarqué sa présence, quelque peu évidente puisqu’il ne devait y avoir qu’un seul box de fermé actuellement. Elle inspira, cherchant un peu de calme interne, puis répondit d’une voix un peu grave.
- Ouais, ...euh.. panne de réveil héhéhé.
- Fallait pas trop picoler hier soir haha!
- Ouais.. haha….
- Traine pas trop par contre. Et t’as fait tomber ta casquette par terre. L’oublie pas sinon tu vas trinquer!
- Euh.. Merci!

Les pas s’éloignèrent un peu en sifflotant, et Néro respira à nouveau calmement. Elle n’avait pas vu qu’il y avait une casquette comprise dans l’uniforme. Mais pour le moment, il fallait qu’elle arrange cette combinaison. Elle retroussa les extrémités des manches et des jambes afin de l’ajuster un peu mieux à sa taille, remonta jusqu’en haut la fermeture éclaire et releva le col. Lorsqu’elle sortit, le type de la douche sifflotait toujours hors de son champ de vision, sans doute derrière une série casier. A ses pieds, une casquette trainait. C’était l’une de ces casquettes à visières courtes qui tenaient plus de l’uniforme que de l’utile, mais ça ferait bien l’affaire. Après avoir glissé ces cheveux dessous, elle se regarda dans le miroir le plus proche. Le nom du propriétaire de l’ensemble était inscrit sur la combinaison.
- Tucker. Soit. Bonjour Tucker.

Avec son col relevé et sa casquette, elle était méconnaissable. Elle tapota ses poches. La carte d’accès s’y trouvait encore.
- Plus qu’a espérer que personne ne me regarde de trop près…

Elle se dirigea vers la sortie et lança un “j’y vais”. Et, pour appuyer sur l’absurdité totale de cet échange,la personne de la douche répondit un :
- Ouais à plus!

Cette discussion avait été quelque peu irréelle, personne ne savait avec qui il venait de parler. Et c’était tant mieux. Cela révélait d’ailleurs un certains laxisme de la part de quelques membres du personnel, a moins qu’elle ne soit tombée sur la personne la plus détendue de la base. Néro sortit donc de la salle avec un grand soulagement et se dirigea vers Triss.
- Bonjour Madame, vous avez un soucis avec la machine a café?

Triss se retourna vers elle, d’abord surprise qu’on vienne lui parler puis, elle fini par la reconnaitre.
- … euh… oui… (fit-elle d’une voix audible)
Elle se rapprocha ensuite d’elle et lui murmura
- Bordel Néro, tu en as mis du temps. C’est quoi ce délire?

Néro fixa Triss est sortit la carte de sa poche tout en murmurant :  
- J’ai peut être une solution à notre problème. Si c’est la bonne carte.
- Plus qu’à tester… * Triss s’écarta et reprit d’une voix plus forte* Merci pour votre aide!
- Heu...C’est mon travail!  *fit Néro d’une voix assurée, au même niveau que Triss*

Triss s’éloigna après leur saynète ridicule, se tournant vers la baie vitrée tout en sortant discrètement son communicateur.
- On a récupéré un carte d’accès. Faut qu’on vérifie ce qu’elle ouvre. Groupe 2, vous en êtes où?

Néro fit tourner la carte entre ses doigts.  Si elle ouvrait effectivement la salle de contrôle, il allait falloir négocier avec le personnel déjà présent. Elle devraient peut être improviser plus vite que prévue.
- Ouais Omnius, on est pas au bout de nos peines….

Les services de sécurité de Correlia prenaient leur travail très a cœur. En tant que planète du Noyau fortement active dans l’effort de guerre, le risque de voir débarquer une flotte de guerre ou des espions séparatistes n’était pas négligeable .
Bon, concernant les forces de sécurité de l’astroport commercial, leurs risques à eux étaient plus petit. D’une part, car en tant qu’astroport secondaire et commercial, ils n’étaient qu’un hub parmis tant d’autre dans le système de transport de Correlia et d’autre par car si l’apocalypse séparatiste devait arriver jusque a eux, sans doute qu’ils auraient le temps de fuir jusque au bunker le plus proche en attendant que les choses se calment, pas comme leur confrère de l’astroport principal qui périraient eux sous le plasma des turbolasers des les premières minutes.
Le gros de la sécurité ici revenait aux mains du services des douanes qui devait vérifier, controler et inspecter les vaisseaux entrant, leur arrivé, leur destination de retour, leur marchandises supposé, celle réelle et limiter le plus possible les actes de contrebande, de contournement d’embargo, de sortie de personne non-autorisé et parfois, simplement, le bon paiement des taxes liés aux marchandises entre deux mondes. Une myriade d’activité le plus souvent déchargé sur les épaules électroniques des systèmes de sécurité de l’astroport qui scannait les vaisseaux, les membres du personnel et globalement toute personne se baladant dans les zones publiques de l’astroport.
C’est justement l’un de ses systèmes qui s’activa dans les bureaux de sécurité. Une bete alarme automatique comme tant d’autre délivrant un rapport écrit par une machine a destination des yeux humains.

Code:

Incohérence de type 4 sur vaisseaux baie N-21.
Probabilité d’erreur sur manifeste : 31%
Détection d’au moins cinq [5] humanoides, possiblement sept [7]. Envoie groupe de sécurité pour inspection du personnel et vaisseau recommandé.

L’agent derriere son écran poussa un soupir avant de valider la réception du message et de reposer sa tasse. Une incohérence de type 4… IL avait mieux a faire mais les ordres (meme d’une machine) étaient les ordres. Il se leva de son bureau, rentra dans la salle de repos de ses hommes et lanca d’un ton sec à la poignée d’homme entassé dedans.

-Type 4, 5 ou 7 individus. Pas plus d’info ! En tenue ! Hophophop ! Trouvez les moi !

A tous les coups, encore un bug informatique…

 
HRPG : Les agents de sécurité vont etre maintenant en alerte, ce qui devrait attirer l’attention de Blad et de son groupe. Tu n’est bien sur pas au courant de cela.
Rappelez vous que vous ete équipé légèrement et que ce n’est peu etre pas le cas des gardes.
Si vous devez accéder au données, c’est moi qui vous les donnerais et vous dirais ce qu’il doit y avoir dedans. Mais faite durer le plaisir et montrez vous inventif !

Néro s’avançait vers la salle que elle et Triss avaient identifiés comme la salle de contrôle. A cet instant, Néro se dit qu’elle n’était même pas sûre que, un, la clé d’accès qu’elle avait en main ouvre cette salle, et deux, que cette salle était bien celle qu’elles cherchaient. Mais en l’absence de meilleur plan, il fallait bien tenter quelque chose. Cette carte, et son accoutrement “maintenance”, étaient les deux seuls éléments qu’elle pouvait utiliser pour le moment.
C’était d’ailleurs quelques peu stressant. Elle se demanda si toutes les missions des Blacks Rovers se passaient comme cela où si c’était un espèce de “bizutage” destinés à évaluer les capacités des nouveaux venus.
Omnius n’était pas de cet avis. Et au final, Néro se rangea de son côté. Quel était l’intérêt d’une telle mascarade qui pourrait mettre en danger l’équipage, le vaisseau et les empêcher de toucher des crédits?

La jeune femme s’avança donc vers la porte de la salle de contrôle, scrutant à droite et à gauche afin de s’assurer qu’aucun personnel de la sécurité n’était présent. Triss s’agita alors derrière elle, la main sur son communicateur. Elle s’arrêta soudainement, et resta en retrait loin derrière elle.

Elle regarda Néro et lui fit signe de continuer à avancer.
- J'en sais rien...c'est bizarre... murmura-t-elle pour répondre aux interrogations d’Omnius sur ce très soudain changement de comportement.

Néro, devant la porte, passa rapidement la carte d’accès sur le panel de sécurité. BIIIP et clignotement rouge.
- Mauvaise pioche.

Elle se retourna pour annoncer la nouvelle à Triss, mais celle-ci s’éloignait progressivement dans les couloirs. Elle lui fit un léger signe de la main, tout en articulant une phrase à la façon des mal-entendants, que Néro interpréta comme “trouve une solution” mais qui aurait pu aussi être un “démerde-toi”, “je dois aller au toilette” ou “le vaisseau est en feu”. Néro resta plantée au milieu du couloir quelques secondes, la blonde s’éloignant progressivement d’elle, l’air plutôt concentré et semblant répondre quelque chose aux autres membres de l’équipage. Puis elle tourna finalement et disparu du couloir.

- Attends… elle vient de partir.. et de me laisser la, seule, ...et sans communicateur?
Néro leva les yeux au ciel.
- Et tu trouves ça drôle toi? Bon, trêve de rigolage, faut un autre plan. On a trouvé cette clé en salle de maintenance, qui n’ouvre pas la salle de contrôle. Mais ce badge doit bien ouvrir quelque chose… la salle des machines? un hangar peut être?

Elle sortit son datapad et afficha à nouveau le plan de l’astroport, en longeant les murs, faisant mine d’être occupée pour en pas attirer l’attention. Le départ quelque peu étrange de Triss suscita de nombreuses questions. Actuellement, elle était partagée entre retourner au vaisseau pour comprendre ce qui se tramait, ou poursuivre ses recherches.
En effet, elle était quelques peu inquiète pour l’équipage. Mais, si quelques choses devait éclater, serait-elle d’une vraie utilité? Elle n’était pas armée, ne frappait pas fort et elle doutait que ses performances à la course soit vraiment appréciées dans ces moments.

- On poursuit la mission. Tant que l’alarme ne se déclenche pas, il n’y a pas de raison de s’inquiéter. On reste concentré à partir de maintenant.
Omnius et elle parcouraient le plan de l’astroport à la recherche d’une salle qui pourrait concorder avec leur badge.
- Maintenance…. c’est vague. Et c’est vaste aussi. Regarde, ça prend au moins la moitié de l’étage inférieur. Et je sais pas si ça va bien nous servir aussi… Tu me diras, y’aura peut être des plans ou des informations. D’autres idées sinon? Bon...

Néro se raidit légèrement, un groupe de trois gardes de sécurités venait de passer en courant près d’elle, sans lui prêter attention, fort heureusement.
- Oui… ça peut potentiellement craindre. Faut qu’on se dépêche. Où sont les ascenseurs ici? Les escaliers?  On garde ça pour si ça tourne mal.

Les ascenseurs qui menaient à l’étage de la maintenance se trouvaient dans un renfoncement tout au bout du couloir. La problématique étant que ce renfoncement était surveillé par caméra. Pour le coup, si la carte ne marchait pas et qu’elle était repérée, il faudrait qu’elle dégage vite de là.

Entrant dans le champ de vision des caméra, elle tenta de prendre une démarche assurée et franchit rapidement les quelques mètres restant jusqu’à l’ascenseur. Elle badgea. Bip léger, clignotement vert.
- Yeah… souffla-t-elle, soulagée.

La porte mit quelques secondes à s’ouvrir, le temps que l’ascenseur remonte , puis elle s’engouffra dans le compartiment. Elle n’eut pas vraiment le choix dans les étages. L’astroport était grand, mais plat. Après tout, ajouter des étages en hauteur aurait nettement complexifié les manœuvres des vaisseaux, surtout des gros.
Lorsque les portes se refermèrent, une petite musique se déclencha durant les 6 secondes de la descente.
- Non, je ne me souviens plus du titre de cette chanson.

La voix synthétique de l’ascenseur mit fin au morceau,avec un petit Bip léger.
- Niveau -1, Maintenance.

La porte s’ouvrit aussi sur un renfoncement, éclairé uniquement par une petite loupiote rouge.  Néro sortit prudemment, tout en ayant l’air le plus normal possible, se doutant que l’intégralité de cette zone devait être surveillée. Lorsqu’elle dépassa le mur qui protégeait les ascenseurs elle pu enfin identifier là où elle se trouvait.
- les infrastructures du bâtiment. Bien sûr!


En effet, devant elle, s’étendait un grand hall où les imposants piliers supportant l’étape supérieur, et donc l’astroport, plongeait dans les sous sols de Corrélia. D’immenses projecteurs éclairaient la salle depuis les hauteurs d'une lumière blanchâtre. Des conduites d’eaux, de gaz, d’électricités et d’autres ressources décoraient l’ensemble en s’éparpillant dans de nombreuses directions comme une immense toile d’araignée. Au sol, des personnes s’affairaient, dans des combinaisons similaires à celle qu’elle avait emprunté, au milieu des droïdes utilitaires et des machines.
Dans le bruit ambiant, Néro entendit à nouveau les espèce de voix étouffées qui l’avaient perturbées à l’étage, mais plus clairement. Un petit droide R2 passa à côté d’elle, zigzagant bizarrement et se cognant contre un portant métallique.

- Calibrage Gyroscope nécessaire...demande de calibrage nécessaire…
Néro regarda le droïde. Il avait l’air assez mal en point. Puis elle percuta quelque chose.

- Les droïdes! ce sont les droïdes que j’entends depuis qu’on est arrivé ici! Moi qui pensais que j’entendais des voix… en plus de la tienne. Oui. mais en même temps au Turbo Lum, t’en as vu souvent? en bon état de marche? Bon...viens voir toi.

Elle s’approche du petit R2 qui semblait avoir de gros problème directionnel et s’était déjà cogné deux fois contre une rambarde. Omnius lui demanda si cela était bien pertinent de se mettre à réparer des trucs alors qu’elle avait une mission sur le feu. Néro grimaça.
- Ouais, mais en même temps, là, c’est rien du tout. Faut juste, enlever ça et lancer son auto diagnostic. S’il est pas trop cassé, il va se recalibrer tout seul non?
Elle se saisit d’un tournevis et ouvrit l’une des boites présentes sur la carrosserie du petit droïde, puis, toujours avec le tournevis, elle appuya sur un bouton qui se trouvait au fond. Le droïde entama une phase de rédemarrage et de calibration automatique, reconnaissable par le clignotement de ses attributs lumineux.
- Voila. c’était rapide tu vois. Bon, maintenant qu’est ce qu’on fait? Un plan? Mouais, faut effectivement qu’on se repère dans ce niveau.

Au sol, des lignes étaient peintes avec des indications HC- 45 ou S- 02, très peu parlantes pour les nouveaux venus et les espions. De la où elle était, elle pu constater la présence de nombreuses portes donnant sur des salles annexes sur les côtés. Elle vissa à nouveau sa casquette sur sa tête et se décida à aller visiter ses pièces. Elle descendit la rampe donnant aux escaliers, datapad à la main, faisant mine d’avoir quelques choses de précis à faire. Elle se doutait bien que, à l’instar du Turbo Lum, les flemmards n’étaient pas les bienvenus. De plus, il semblait qu’elle arrive à une horaire quelque peu inadéquate.
- On fait profil bas.
- Hey toi!
- c’est pas vrai… Oui?

Néro se retourna doucement vers la provenance de la voix. Le type étant grand, beaucoup plus grand qu’elle, humanoïde mais d’une espèce qu’elle n’avait jamais croisée. Elle se serait souvenue d’avoir croisé quelqu’un avec quatre bras.

- Tu fous quoi… Tucker?
- Je… je réparais le droïde… et une nana a cassé la machine à café à l’étage…
- Ecoutes moi bien demi-portion, si je te reprend à la jouer en dilettante, ça va être douloureux. Donc maintenant, tu descends et tu te mets au taf, et t’as pas intérêt à décoller avant la fin de ton quart… Kapish?
- Euh… Kapish….
- Ouais, j’t’ai à l’oeil microbe…
L’humanoïde s’éloigna non sans l’avoir dévisagé une dernière fois. Néro soupira et descendit la passerelle avec un certain empressement, se sentant épiée.
- Ouais, faut vraiment qu’on se la joue discret là..En espérant que M. Grognon nous regarde pas de trop près…Oui, quatre bras c’est possible.

Elle bifurqua dans la salle la plus proche, l’idée étant surtout de se soustraire à la surveillance de ce contremaitre fort agressif.
Elle manqua de percuter quelqu’un en rentrant, mais celui-ci poursuivi son chemin en grommelant un “regarde où tu vas”.

- On va tenter de reprendre notre calme avant de faire n’importe quoi hein…respirer? Ouais, je respire….

Elle prit quelques secondes pour retrouver un niveau de calme plus adéquate. Même si, fondamentalement, Néro n’était pas au bord de l’explosion, elle se sentait quelque peu tendue. En même temps, ce n’était pas tout les jours qu’elle s’infiltrait au cœur d’un astroport pour retrouver un vaisseau perdu.
- Mécano… tu parles…quoi la salle?
Elle releva la tête, afin de comprendre ce qu’Omnius racontait, et porta son regard sur la dite salle.
- Une salle serveur… sans rire. Bah oui. Vue la quantité de données, c’était évident. Tellement évident qu’on y a même pas pensé!

La salle était en effet remplie d’immenses serveurs informatiques, espacés par des systèmes d’aérations assez larges, évacuant la chaleur émise par le cheminements des données. Elle s’approcha d’un des serveur,s observant, cherchant une information qui pourrait lui indiquer son contenu.
Par chance, un pc se trouvait dans la pièce, permettant de surveiller l’état des serveurs en temps réel. Apparemment, les données étaient indexables par années, par nom, mais aussi par numéro de hangar. Par contre, les serveurs qu’elle avait en face d’elle était des serveur temporaires. Ils ne contenaient que les données du jour.
- Ok...bon, ils doivent bien archiver ça quelques part…voyons ...Serveurs Archives....Aa-001 à 003...

Au mur, un plan de la structure du hall de maintenance était affiché. Néro rechercha la zone AA du doigt.
- Ah. Bien évidemment. C’est de l’autre côté. Bon… va falloir ressortir et esquiver l’autre balourd. Allez, c’est partit.

Néro sortit de la première salle serveur et bifurqua en direction du fond de la salle. Elle avait environ 5 salles à passer avant d’arriver vers les archives. Elle balayait son regard discrètement autour d'elle au fur et à mesure de son avancée. La structure de ce hall était vraiment impressionnante, et un léger coup d’œil sur les systèmes hydrauliques anti-chocs géants (et anti sismiques) lui fit regretter de ne pas pouvoir passer plus de temps ici. Elle venait de dépasser la troisième salle serveur quand M. Grognon se trouva à nouveau sur son chemin, lui tournant le dos et semblant en grande communication avec quelqu’un via un énorme communicateur, sans doute adapté à la taille de sa main.
- Mince… vite, cachons nous.

Néro se glissa discrètement dans l’entrée de la troisième salle de serveur, espérant que la porte ne fasse pas trop de bruit en s’ouvrant. Avant que la porte ne s’ouvre, elle ne put s’empêcher d’essayer d’écouter la discussion.

- Ouais… tu parles… tous des feignasses. Ouais, héhé, t’as raisons, mais ce sont que des trouillards. Tiens, y’a pas 10 minutes, j’en ai choppé une qui, en plus d’être à la bourre, rêvassait tranquillement sur la passerelle. Et toujours des excuses en plus, “je réparais si, y’avais une fuite là”. Que des branleurs j’te dis. Son nom… taker...non Tucker. Oui. tucker. Il me semble. Une petite demi-portion. Hein? Comment ça, "Il" est en arrêt?

Néro ouvrit la porte instantanément et se jeta dans la salle serveur, cherchant une planque du regard. Seule la table PC présentait un potentiel à cet instant et elle s’y précipita.
La porte s’ouvrit tout de suite, M. Grognon dans son embrasure, toujours en communication avec son interlocuteur.
- Non rien. J’ai cru entendre un truc...Ecoute. Je regarde pour cette histoire de Tucker. J’te la retrouve oui. Non on a aucun incident donc… Ouais. Je vais faire le tour des gars. J’te recontacte après.

L’imposant contre-maitre fini par disparaitre à nouveau, laissant la jeune femme seule au milieu des Bip.

- Oups. Bon. ça se complique! La salle des archives et pourtant pas si loin et … quoi? ...Omnius…

Elle soupira. Effectivement, en raison de la chaleur dégagée par les serveurs, les bouches d’aérations semblaient suffisamment large pour qu’elle puisse s’y glisser. Néro soupira. C’était probablement la solution la plus pertinente. L'ensemble des ventilations des salles devaient bien déboucher au même endroit, à savoir, un énorme conduit principal. Elle n’aurait plus qu’à identifier celui qui la mènerait aux serveurs archives. En espérant que personne n’y soit. M. Grognon devait maintenant avoir alerté toutes les personnes présentes travaillant dans le hall.
Elle s’approcha de la grille d'aération et la déboita avec une certaine facilité. Puis elle se glissa à l’intérieur et tenta de remettre en place la grille tant bien que mal.
- Bon, ça tiendra. Si personne n’y touche on est bon.

Néro se retourna doucement dans le conduit, sans faire de bruit et tentant aussi de préserver ses muscles, compte tenu des étirements extrêmes qui leur étaient demandé pour se mouvoir dans l’espace réduit. A l’intérieur, la température était plus élevée de quelques degrés, ce qui, pour le moment, ne dérangeait pas la jeune femme. Elle commença alors sa progression.
- Ouais… j’adore ramper dans la poussière...

Poser le pied sur Corellia après tout ce temps avait une saveur particulière. Partagé entre l'amertume et l'excitation, je suivais mes deux compères en jetant un œil ci et là. Cet astroport n'avait que peu changé, finalement. Il était toujours l'énorme bloc de béton que j'avais connu, à travers lequel des milliers de fourmis s'activaient pour diverses raisons. Hommes d'affaires, équipages marchands, mercenaires, droïdes de maintenance, et bien d'autres profils encore étaient présents. Sans oublier ma propre nouvelle équipe bien sûr : les pirates et autres raclures du genre. Et au milieu de tout ça, nous allions devoir chercher un vaisseau fantôme, la belle affaire... Je lançai alors un dernier regard à Néro, qui semblait déjà absorbée par sa mission, avant qu'elle ne disparaisse dans la foule, accompagnée par Triss, alias la Bombe. La petite nerd s'était étonnamment assez vite intégrée parmi les Black Rovers, bien plus vite que moi à vrai dire. Nos expériences passées devaient être très différentes, évidemment.

Zax Mugler se chargea de baratiner les employés des docks, pendant que les deux groupes à sa botte poursuivaient leur route sans accroc. Les portiques de chaque sas allaient permettre aux autorités locales de détecter nos armes, de toutes façons. Sur Corellia, le port d'arme n'était pas interdit, mais les membres de la CorSec savaient, généralement, qui utilisait quoi, quand, et comment. Leur base de données était très importante, je dirais même qu'aucun autre réseau d'informations ne m'a jamais paru aussi bien fournit. Ce qui était donc sûr, c'était que si le Sang-Peur avait atterri ne serait-ce qu'une seule fois sur Corellia, il avait été enregistré quelque part. Néro devrait être capable de récupérer cette précieuse archive. Par contre, je ne voyais pas bien franchement à quoi je pouvais servir pour l'heure.

Le Démon et la Seringue menaient notre marche dans les immenses couloirs de transit de l'astroport. Je n'avais pas l'impression qu'ils savaient vraiment où nous nous rendions. Le coin était suffisamment sécurisé pour nous empêcher d'accéder aux endroits les plus intéressants. Sans subterfuge préparé, il n'y avait ainsi que peu de chance de nous voir passer les portes closes des lieux. Alors que je commençais à me dire que, finalement, tout reposait sur Néro et Triss actuellement, Lasabley me fit signe de la main. Il désignait du doigt, sans regarder, un poste de garde. La cabine était occupée par deux types affairés à contrôler les diffusions des caméras de surveillance. Si Néro parvenait à atteindre des consoles de l'astroport, par je ne sais quel moyen, elle risquait d'être vue ici. Néanmoins, ce poste ne devait pas être le seul.

Soudainement, Irnyle s'arrêta net devant moi. Elle ne prit alors pas la peine de se retourner pour me parler :


Sans répondre à la froide Mandalorienne, je me détachai de notre trio afin de m'avancer vers le bureau de la sécurité. Une fois arrivé devant la vitre, je tapotai dessus pour attirer l'attention des deux gardes derrière elle. L'un d'eux se redressa sur sa chaise, puis se leva dans l'optique de s'exprimer dans le micro prévu à cet effet. D'un ton nonchalant, l'agent me dit simplement :


La petite porte blindée de la cabine s'ouvrit après un long bip aigu. Le loup allait entrer dans la bergerie. Je pénétrai enfin dans le poste, constatant qu'une dernière barrière de protection me séparait de mes interlocuteurs, même à l'intérieur. En vérité, l'espace qui m'était réservé servait à me scanner. Le garde me demanda de poser mes armes dans une boite posée sur un tapis roulant, puis il désactiva le champ d'énergie qui m'empêchait d'avancer davantage. Il me fit signe de m’asseoir devant un bureau sur lequel un terminal se dressait. C'était probablement ici qu'il comptait enregistrer le signalement de "ma petite fille". Bien, tout en m'asseyant je vis que le garde possédait une matraque étourdissante à sa ceinture. Si je comptais l'éliminer, lui et son collègue, j'allais devoir faire très attention à ces joujoux là.


Pendant que le garde tapait le signalement de Néro, je jetais un œil aux écrans de la cabine. Le second agent, quant à lui, ne paraissait pas très assidu, il sirotait son café sans vraiment prêter attention à ce qui se tramait. Je pus voir sur une des diffusions qu'Irnyle et Lasabley s'occupaient d'un autre poste de garde comme celui-ci. J'étais curieux de savoir ce qu'ils pouvaient bien raconter de leur côté. Mais je devais me contenter des images, pour l'instant.


De mes deux mains, j'attrapai brusquement la tête du garde, afin de la cogner violemment trois fois contre la table. Les touches du clavier de l'ordinateur volèrent en éclat, tandis que le visage de ma victime était désormais méconnaissable. Une fois assuré de la perte de connaissance de ce premier adversaire, je me levai, puis sautai par-dessus le bureau derrière lequel j'étais jusque là assis, dans le but de saisir le second agent de sécurité. Cependant, ce dernier s'était déjà levé, et il avait dégainé sa matraque étourdissante, renversant toutefois maladroitement son café au passage. Celui-là allait me donner un peu de fil à retordre. Ses yeux s'égarèrent alors vers un bouton rouge placé juste en-dessous des écrans de surveillance. Sans doute la fameuse "sonnette d'alarme". L'homme se rua vers cet interrupteur sans trop réfléchir, j'entrepris alors de le plaquer au sol de toutes mes forces, le désarmant dans le même temps. Il parvint à placer un coup de coude dans ma mâchoire malgré sa position délicate. Néanmoins, à terre, il ne pouvait donner assez de force à son attaque pour me neutraliser.

Mes doigts organiques et mécaniques se serrèrent autour du cou de cette proie misérable. Lorsque la vie quitta son regard, je desserrai mon étreinte, respirant un bon coup avant de me relever sur mes deux jambes. J'utilisai ensuite mon couteau pour égorger dans son coma le premier garde, qui risquait, lui, de se réveiller à un moment donné. Il valait mieux me débarrasser de ces corps maintenant. Pas question de sortir du poste par contre, puisque d'autres caméras risquaient de me filmer en train de déplacer les cadavres des agents. Puis, une idée me vint à l'esprit. Je déshabillai donc le garde que je venais d'étrangler sans pitié, puis j'enfilai sa veste. Les manches étaient un poil courtes, mais ça ferait l'affaire. Me voilà déguisé en agent de sécurité désormais. En fouillant dans les poches du vêtement fraîchement subtilisé, je trouvai une carte d'accès. Voilà probablement un moyen utile et discret d'ouvrir des portes dans le coin.

Avant de m'installer devant les écrans de surveillance, je pris soin de placer mes victimes dans le placard de service (où les objets trouvés et confisqués étaient rangés), imbriqué dans le mur derrière moi. J'espérais seulement que personne ne vienne me demander quoi que ce soit par ici. J'avais récupéré mes armes et une matraque étourdissante en plus, je pouvais donc annoncer la bonne nouvelle à Lasabley via mon communicateur portatif.


Je passai dès lors en revue les diffusions des caméras de l'astroport. Assez rapidement, je retrouvai la trace de Néro, malgré son propre déguisement. Elle semblait avoir progressé dans les entrailles du bâtiment, sans doute avait-elle une piste pour accéder aux archives. Mais mon observation ne put durer bien plus longtemps, car un peloton de surveillants déboula au bout du couloir. D'abord, je crus qu'ils venaient s'occuper de mon cas. Cependant, ils passèrent devant moi quasiment comme si je n'existais pas. C'est à cet instant que les outils de communication de la cabine s'activèrent, cristallisés par une voix robotique monocorde :


L'intelligence artificielle me faisait en fait tout bonnement état de la situation. Voilà un rapport plutôt fâcheux, ceci dit : la baie N-21 était celle sur laquelle s'était posé le Black Rover. Le Diable devait encore être là-bas, sans doute. Ses mensonges n'avaient pas dupés bien longtemps les portiques automatiques des docks. Je sentais à présent que cette mission foireuse risquait vraiment de mal tourner. Vivement, je tentai à nouveau de contacter Lasabley par comlink :


Ni une ni deux, je fonçai hors du poste de guet pour rejoindre les docks. En agissant de la sorte, je risquais de perdre ma couverture, mais je n'avais pas trop le choix. Si le Black Rover était bloqué par les Corelliens, nous n'aurions plus aucune échappatoire. Hors de question de rester coincé ici pour une durée indéterminée. Le sas de la baie N-21 s'ouvrit sous mes pas, ma nouvelle carte d'accès accélérant certainement le processus de scan. Je pus alors constater que les forces de sécurité s'étaient déployées autour du vaisseau, blasters prêts à faire feu. J'ignorais si le capitaine était retourné à l'intérieur ou s'il s'était caché ailleurs. Comme si de rien n'étais, je m'approchai d'un agent calmement, le questionnant sur la situation :


L'autre haussa les épaules, il devait penser que j'étais juste un collègue qui faisait un peu de zèle. Une paire de bras en plus ne pouvait que faire avancer le protocole,  de toutes manières. C'est ainsi que je montai à bord du Black Rover comme s'il s'agissait de la première fois. Je commençai à penser que ce serait peut-être déjà la dernière...

Néro mit cinq bonnes minutes à atteindre l’autre extrémité du conduit d’aération. Ces genoux commençaient un peu à lui faire mal et elle fut bien contente d’avoir actuellement plusieurs épaisseurs de tissus sur le dos pour limiter le dégâts des coups et des frottements. Au fur et à mesure de sa progression, elle avait pu améliorer sa technique de déplacement, mais cela restait une activité fort peu enthousiasmante, fatiguante, salissante et un peu douloureuse. La présence de son sac à dos contenant les outils étaient d’ailleurs parfois gênante, tapant de temps en temps sur le haut du conduit, la forçant à s’abaisser sur ses appuis.
Ces cinq minutes lui semblèrent donc tellement plus longues et ne furent meublées que par les interventions d’Omnius,  auxquelles Néro avait fini par répondre par des mots uniques. Parler et ramper n’étaient apparemment pas des choses que l’on pouvait réaliser ensemble.

- Je...sais pas…. Oui…. sans doute...On verra… quand….on y s’ra....

Une grille, aux maillages plus gros, fermait le conduit. Mais comme les précédentes, les fixations qui la maintenaient n’étaient guères plus résistantes. Néro due néanmoins la frapper plusieurs fois pour qu’elle commence à se déboiter. Puis la jeune femme glissa ses doigts fins dans les mailles et finit de l’enlever en poussant d’un coup sec. Sans lâcher la grille, elle s’avança vers le bout du conduit afin de vérifier que celle-ci ne débouchaient pas sur du vide.

- La vache… c’est quoi ce truc…une tour?

Le conduit débouchait au centre d’une immense structure verticale, cylindrique et creuse, les conduits ouvrant vers l’intérieur. Des passerelles métalliques ornaient l’intérieur de la tour, permettant reliant les conduits d’un même niveaux, ou d’une même applications entre eux. Les passerelles circulaires étaient reliées entre elles par des arceaux de métal, formant une échelle rudimentaire. Toute cette installation avait été faite pour faciliter la maintenance, Néro n’en avait aucun doute.
Lorsque Néro sortit du conduit et se laisser glisser sur la passerelle, celle-ci grinça et trembla légèrement.
- Maintenance tu parles, y’a personne qui a dû foutre les pieds ici depuis 10 ans au moins. Regarde-ça, y’a une couche de crasse qui a quand même réussit à se déposer malgré la soufflerie…

En effet, la tour était alimentée par un vent permanent provenant d’une gigantesque hélice située beaucoup plus bas. L’effet d’aspiration occasionné par le mouvement d’air permettait alors de faire circuler l’air dans l’astroport, ou en tout cas dans sa partie souterraine. Le haut de la tour était cependant fermé, de minces ouvertures devaient néanmoins se trouver par côtés pour évacuer l’air. Les portes d’accès devaient d’ailleurs se trouver dans les niveaux supérieurs, plus au niveau des pistes d’atterrissages ou de la tour de contrôle. Lorsqu’elle se pencha pour regarder l’hélice, sa casquette failli décoller et elle se ravisa donc. Enfonçant la casquette sur sa tête, elle essaya de s’orienter, chose pas forcement évidente dans une pièce ronde dont les conduits étaient tous identiques. Néanmoins, sur les murs, des inscriptions étaient présentes, reprenant les codages imbuvables de l’astroport. La jeune femme posa la grille d’aération en dessous de celle qui lui avait permis d’entrer dans la structure. Cela ferait un bon point de repère.

- Allez Omnius, aide moi. On était dans … la troisième salle serveur… et on cherche à atteindre… la sixieme…

Sans plus de refléxion, Omnius lui indiqua que son chemin se trouvait en face d’elle.
- OK.
Néro ne discuta pas l’indication de l’IA. Omnius lui avait prouvé de très nombreuses fois qu’il avait un excellent sens de l’orientation et de la direction. De plus, cela paraissait effectivement être la bonne grille, lorsqu’elle recomptait elle-même. Elle fit un premier pas et la passerelle se mit à nouveau à trembler.
- … Je suis sûre que ça tiendra. On va juste y aller doucement.

Glissant presque ses pieds sur le sol métallique, elle progressa lentement vers sa nouvelle écoutille. La distance n’était d’ailleurs pas spécialement longue, mais la précarité de la passerelle devait être prise en compte avec sérieux. Elle n’avait pas envie de finir hachée-menue dans le gigantesque ventilateur en contre bas.
Elle glissa à nouveau ses doigts dans la grille et regretta vraiment de ne pas avoir pris ses gants lorsqu’ils picotèrent légèrement de douleurs.
- Ouais, j’aurai pu faire ça avec un outil. j’y penserai..

La grille se déboita comme ses consœurs et Néro la posa juste devant le conduit. Personne ne viendrait jamais constater que les grilles s’étaient enlevées ici. Elle posa les mains sur le rebord et se hissa à l’intérieur dans un grognement un peu étouffée. Elle marqua une courte pause et repris sa progression.
- Allez...viens sur le vaisseau… t’es mécano…. ça sera cool…. nia nia nia… Ouais...tu parles… Ho, j’espère pas qu’ils se soient barrés sans moi. J’aurai l’air encore plus débile que maintenant…débile, dans le sens...descriptif du terme, pas dans le sens de l’intelligence. Ouais, c’est...presque ça. Non… on avait commencé à aborder le double sens des mots Omnius… comme lorsque quelqu’un te dis que tu es bien brave, mais qu’il ne fait pas référence à ton courage mais à ta stupidité. Stupidité. Ah oui… euh… comment je pourrais t’expliquer ça….


Lorsque la grille donnant sur la salle serveur des archives apparue dans son champ de vision, elle se tut. Si quelqu’un l’entendait marmonner, c’était foutu. Mais le bruit de la ventilation était fort, et les sons avaient plus tendances à être propagés derrière elle que vers le hall de maintenance. Elle avança donc avec une extrême précaution, assurant néanmoins ses appuis pour ne pas non plus perdre trop de temps, profitant de son avantage auditif pour déceler des éventuels bruits de discussions provenant de l’extérieur. Rien ne lui parvint aux oreilles, et lorsqu’elle se trouva derrière la grille, elle pu confirmer ce point directement.
Dans les salles serveurs, les grilles d’aérations se trouvaient presque au niveau du sol. Leur maillage plus étroit permettait aussi de la masquer correctement. Même si quelqu’un entrait maintenant, il ne la verrait certainement pas. Néro essaya d’attraper son tournevis qu’elle avait rangé dans une poche présente sur la cuisse de la combinaison. A plat ventre, ce ne fut d’ailleurs pas le mouvement le plus évident à faire, mais cela soulagerait ses doigts. L’outil en main, elle le glissa entre la grille et le mur et fit levier, la grille se décolla dans un léger grincement. Sentant la catastrophe arriver, Néro attrapa comme elle put la grille avant que celle-ci ne cède, évitant un immense fracas qui aurait probablement alerté du monde.
- Allez, on se grouille.

Néro enleva son sac à dos sortant un petit système stockage qu’elle brancha sur le pc au centre de la pièce. L’écran réagit à sa présence et la liste des données présentes s’afficha. Une fois encore, elle pu constater qu’elle pouvait filtrer les données par années, par noms, mais aussi avec d’autres informations relatives aux vaisseaux. Mais pour le moment, il fallait juste qu’elle récupère les données, elle ferrait l’analyse plus tard.
- Alors…. date… trois ans… euh… on est en quelle année déjà...ah oui. Ouais, on prend que celles qui correspondent au créneau temporel qu’on cherche...ça va nous encombrer… 2 minutes de transfert…

Durant les 15 premières secondes, Néro regarda fixement l’écran, comme si cela allait le faire avancer plus vite la barre de téléchargement. Elle eut d’ailleurs plutôt la sensation que cela le ralentissait. Elle détourna le regard de l’écran, et resta plantée au milieu de la salle, puis décida de s’accroupir près de la table au cas où quelqu’un déciderait de rentrer. Omnius posait pendant ce temps des tonnes de questions, sur les données stockées, la taille de l’astroport, sautant d’un sujet à l’autre comme un parasite dans un troupeau de Banthas. Curieusement, personne ne vint. Elle n’avait pas l’heure, et se dit que peut-être, ils étaient tous en pauses, en train de discuter autour de la machine à café.
- Ouais, un bon café… m’en faudrait bien un maintenant.
Il resta posée là plusieurs secondes quand du bruits se fit entendre, instinctivement, elle se leva pour consulter le temps.
- 12 secondes.

Néro se prépara, elle remit son sac en place, saisit la grille dans l’une de ses mains et de l’autre, elle se préparait à arracher sans pitié la pauvre clé de stockage. 8, 7, 6...des gens discutaient devant la porte...zéro! Elle s’empara de la clé et se reglissa délicatement dans le conduit. Elle galéra quelques secondes à remettre la grille en place, faisant légèrement beaucoup trop de bruit à son goût. Elle lâcha la grille, celle-ci resta bloquée, et elle eut à peine le temps de se reculer lorsque quelqu’un entra. Elle continua néanmoins de reculer doucement.
- Rien à signaler ici.

L’intrus resta un moment, sans doute pour consulter le pc, sans prêter attention à la bouche d’aération. Mais Néro s’éloignait déjà. Avancer dans un conduit était déjà compliqué, mais à reculons était pire, mais impossible de se retourner maintenant. Elle soupira de soulagement lorsqu’elle atteignit enfin la passerelle et son grincement fort peu encourageants.

- L’échelle? Hmmm...attends…

Elle regarda l’état des barreaux. Il y avait deux soucis majeurs ici. Un, elle ne savait pas où elle risquait d’atterrir, ne comprenant pas le codage des zones de l’astroport. Et deux, il était fort possible que l’un des barreaux lâche durant son ascension. L’état général des pièces métalliques de cette tour ne lui inspirait vraiment pas confiance.
- Bon écoute, on va rentrer par là où on est venu. Si on sort par la première salle, on sera très proche de l’ascenseur, on pourra se cacher dans le renfoncement. Du coup, c’est par là non?

Omnius approuva et après avoir progressé délicatement, elle défit la grille et se glissa à nouveau dans le conduit.
- J’ai l’impression d’avoir passé ma journée à ramper. Oui, je sais que c’est vrai, mais c’est juste un commentaire comme ça. Ouais, dès fois les gens ne peuvent pas s’empêcher de commenter des trucs, sans que cela n’ait vraiment de sens tu sais. Ouais, comme quand Blarnak marmonne en comptant la caisse ouais…

Arrivée devant la grille d’aération menant à la salle une, elle scruta à nouveau la pièce. Toujours personne. L’autre taré à quatre bras avait du faire fouiller toutes les salles, et la pièce était probablement hors de danger. Elle démonta la grille avec le tournevis et sortit avec une extrême précaution, puis après l’avoir remise, elle se posta derrière la porte, écoutant avec attention.
- Personne. Bon, on y va.

Elle ouvrit la porte, une d’une démarche rapide, elle remonta la passerelle, sans regarder derrière elle, histoire de ne pas paraitre trop louche. Aucune réaction ne se fit entendre et elle arriva là où elle avait trouvé le petit droïde, qui était toujours là d’ailleurs. Elle ne put s’empêcher de s’approcher de lui.

- Alors, l’auto calibration s’est lancée?
A la réaction du droïde, légèrement reconnaissait, elle déduit que oui. Mais le fait de le voir se cogner une nouvelle fois à la rambarde lui fit penser qu’il avait peut être plus besoin d’une réparation plus profonde que d’une simple calibration.

- T’es bizarre toi.

Omnius lui signala que le bruit avait pu alerter du monde et Néro se décida à presser le pas vers l’ascenseur. Il fallait encore qu’elle analyse les données qu’elle avait récupéré. Pour cela, elle était certaine que son datapad n’aurait pas assez de puissance pour tout traiter.
- Hmmm...et petit R2… viens avec moi! Je vais sans doute avoir besoin de toi.
Le droïde la regarda d’une manière circonspecte, se demandant pourquoi il devait la suivre.

- Heu… regarde, je travaille ici !

Elle lui montra son uniforme et la carte d’accès.

- Ça te dit pas de monter pour m’aider à réparer des trucs? Je te taperais pas, je te promet!
Le droïde d’abord méfiant, fini par accepter l’offre, plutôt content d’avoir quelqu’un qui ne le considérait pas comme un simple tas de boulons.

Lorsqu’elle atteint l’ascenseur, elle entendit à nouveau de l’agitation.
- Allez… arrive vite.
Comme pour répondre à sa demande, la porte s’ouvrit, non sans un certain bruit. Elle s’engouffra alors dedans et avant que qui que ce soit ait pu apparaitre dans son champ de vision, les portes se refermèrent et l’ascenseur monta, lançant par la même occasion son éternelle musique.
Lorsque la porte s’ouvrit à l’étage, elle s’élança d’un pas pressé pour disparaitre rapidement du champ de vision des caméras. Elle se retourna néanmoins pour voir si le R2 suivait. Un peu déboussolé, celui ci vint à sa suite assez rapidement, s’adaptant au rythme de sa marche.
- Faut qu’on aille au vaisseau...vite...Allez!

Néro ressenti une certaine inquiétude.
- Si l’intégralité de la sécurité est la bas, va falloir qu’on improvise à nouveau.
Le droïde se manifesta, se demandant qu’elle était cette histoire de vaisseau.
- Euh, écoute, je vais avoir besoin de toi pour une mission sur un vaisseau. Y’a pas mal de réparation à faire et… tes talents seront appréciés!
Le droïde apparu comme satisfait de la réponse. Néro souffla néanmoins, entre le droïde qui parlait, et Omnius dans sa tête, il fallait vraiment qu’elle se concentre pour ne pas perdre le fil…
- Quelle galère...

---

---

Le besalisk en charge de la maintenance des serveurs en avait marre. Déja son fils lui avait annoncé au petit matin, juste après son café et juste avant son départ son intention de rejoindre les forces militaires d'Ojom contre les séparatistes. Une belle connerie mais il était désormais trop grand pour l'en empêcher. Ca l'avait foutu en rogne pour toute sa journée. Pas de chance pour « Tucker » qu'il avait croisée dans les couloirs a rien faire. Il lui avait passé un savon et comptait bien recommencer mais ce dernier avait filé plus vite qu'un comptable chez un Hutt. Dommage ! Mais on ne lui faisait pas a lui ! Il connaissait tous ses souterrains mieux que ses poches ! Et justement son PDA lui annonçais un dysfonctionnement porte 5, près de la salle de contrôle des archives longues durées. Dans ses jeunes années il avais été testé à « la Force » et semblait avoir eu un petit don. Pas assez pour devenir Jedi (ses parents n'auraient jamais voulu de toute façon) mais suffisament pour avoir une bonne intuition.

Il allait voir ce petit humain ! Ce petit voleur d'archive oui ! Il ignorais ce qu'on pouvait bien faire là bas (il n'y avait que des archives d'arrivé et de départ) mais l’attraper ferai bonne impression dans son dossier et l'aiderais pour sur a avoir une nouvelle promotion ! Sur le chemin il attrapa un tuyeau d'acier sentant d'instinct que les choses allaient etre difficile et augmenta l'allure au moment de tourner dans le dernier couloir menant à la porte 5.

A sa grande surprise il ne tomba pas sur l'humaine penché sur la serrure mais sur... Sur quoi ?

Son cerveau n'eu pas le temps d'analyser l'image. Deux tirs de blaster presque simultanée et d'une grande précision virent se loger dans le crane et la gorge de l'immense extraterrestre. Sa dernière vision fus celle d'une silhouette noire le rattrapant dans sa chute avant de s'obscurcir a tout jamais.

---

---

L'ombre avais tiré deux coups avant meme d'identifier formellement sa cible. De toute façon, pour elle, il n'y avais pas d'ami à ce niveau. Elle attrapa le corp avant que sa chute n'attire plus de monde et retourna a son travail sur la porte. Elle avait de toute façon bientôt fini de lui résister. Le dispositif posé sur la serrure clignota et passa du rouge au vert. Sans sembler etre ni soulagé, ni inquiète, l'ombre poussa la porte du bout du fusil, vérifa l’absence de toute personne et, une fois fait, reviens à l'entrée pour tirer le corps du non-humain à l’intérieur. La scène se passa en quelques secondes et sans un bruit.

Le mystérieux assasin se dirigea ensuite vers la seule console présente dans la pièce et y posa dessus un autre appareil aux fonctions étranges. Avec l'aide de la machine il s'activa en silence pendant plusieurs minutes avant qu'un bip de son appareil ne l’arrête. Un observateur invisible l'aurait vu pour la première fois éprouver une émotion sous sa tunique. La forme sombre sembla regarder le plafond de dépits puis se remettre au travail. Les choses ne se déroulaient pas comme prévu. Mais l'ombre continuais de travailler. Jusque a ce qu'un bruit dans le couloirs ne la décolle de l'écran. Avec rapidité l'assasin se saisie de son arme et ouvrit tout doucement la porte. Juste assez vite pour savoir ce qui se passait à l'extérieur mais assez lentement pour ne pas etre capté comme un mouvement par les yeux humains. Elle ne capta pas grand chose par l’interstice. Juste le vague passage d'un robot de type R2 et d'un humanoïde à la voix féminine, lui enjoignant de la suivre. L'ombre hésita un instant à tirer. Il n'aurait du y avoir que l'alien à ce niveau d'après ses infos. Devait elle tirer et prendre d'autant plus de risque ? La mission reposait sur elle. La question se régla d'elle même quand l'humanoide sortie de sa ligne de tir. Un bip suivie de deux autre bip rapide de l'appareil posé sur la console lui enleva l'humanoide de la tete. Presque d'un bon l'ombre se jeta sur le clavier de la machine et l'écran de cette derniere. Corruption des données recherché suite à.. Une mauvaise copie physique des données ? Impossible ! Elle était seul ici ! Et.. L'humanoide !

Une mauvaise nouvelle n'allant jamais seule pour l'assasin, l'appareil posé sur la console sonna une dernière fois, cette fois ci de manière continue. Le signal d'activation des sécurités informatiques lui interdisant l’accès définitif aux banques d'archives et l'alerte de sécurité maximale pour les forces de l'astroport. L'ombre n'avait pas le choix. Elle sortie de la salle et se dirigea vers l'ascenseur (qui montait toujours vers la surface) et activa un comlink présent dans son casque.

-On s'est fait doublé. Je vais être repéré. Le plan B est lancé.On oublie la furtivité. La diversion est réglé sur le crytpo-bloqueur. Elle commence donc dans.. 3 minutes. Préparez vous à investir les cargo en N-21 et O-21 Dans l’intervalle Echo, localise moi une humanoïde sortant par l'ascenseur de service le plus proche de la salle des archives. Elle est accompagné d'un droide R2. Transmet aux autres et interceptez là. On est pas seul sur ce coup. A vous.

---

---

Au fond de la soute Muggler jouait parfaitement le pilote de cargo énervé par les affres de la bureaucratie. Il faut dire qu'il savait comment réagissent les capitaines qu'il abordait et voir des officiers des forces de l'ordre a bord du sien lui donnait a peu près le même sentiments que ses victimes. Hormis la peur. Et l'incompréhension. La le devarronien jouait surtout le bureaucrate, montrant encore et encore son manifeste à l'officier en charge, faisant mine de ne pas savoir ce qui pouvait gêner avec son vaisseau.

Après tout, il était venu sur Correlia avec presque rien. Quelques fruits frais, des conserves en tout genre, un peu de matériel industriel. La routine pour un transporteur en manque de contrat juteux ou revenant d'un vol lointain. Il y avait bien sur, comme dans tout vaisseau digne de ce nom, un ou deux container de marchandises mal homologué.

L'astuce consistait a prendre un produit et l'enregistrer comme un presque semblable. Si les douaniers les trouait (ce qui n'était pas dur), ils trouvaient la « l'erreur » entre le manifeste de vol et les déclarations préalable de ventes du capitaine. Un délit autant qu'un oubli mais qui avait tendance à ne pas échapper aux systèmes informatisé, souvent bien plus viables que les êtres de chaire et de sang. Muggler utilisait souvent cette astuces d'autant que ses contenants « erroné » pouvaient grâce à l'ingéniosité de son mécano habituel, changer sur simple ordre du PDA du capitaine. En voyant les douanes débarque c'est ce qu'il avait d’ailleurs fait, avant d'ouvrir bien largement les portes du Black Rover aux autorités locales.

-Mais puisque je vous dit que j'ai     tout là ! J'veuxs bien vous en montrer plus m'iseu l'agent     mais j'peu pas ! Regardez le journal de vol ! On revient     d'un parcours en sept étapes depuis le secteur Merthian ! Vous     savez comment c'est la bas ? UN TROU ! J'ai plus que du     cash mais aucune autre marchandises !

Le capitaine vit alors arriver le borgne, sous un costume d'agent des douanes. Elle etait bien bonne celle-là ! L'humain semblait être une taille trop grande pour son veston mais cela devait être le seul qu'il avait du trouver. Par contre le capitaine n'aimais pas l'idée de le voir séparer de Lasabley et de Wren. Qui savait ce dont cet humain était capable. Dans tous les cas il allait se rendre utile.

Tout en continuant de se plaindre, Mugler montra du doigts les conteneurs « mal étiqueté” et insista dans son discours pour faire comprendre à Blad qu'il aurait tout intérêt à jouer son rôle là bas. La chose semblait bien fonctionner quand une explosion retenti au loin dans l'astroport. Une grosse. Du genre plus grosse qu'un crash de cargo. Du genre attaque à la bombe.

Les agents laissaient dors et déjà son vaisseau tranquille, comprenant aussitôt qu'ils avaient un probleme plus important sur les bras que de possibles erreurs de manifeste. Le capitaine arreta son baratin et profita de la confusion des agents sortant pour s'approcher de Blad et lui glisser quelques mots.

-J'aime pas ça. Retrouve les autres. On se tire. Va !

Si c’était bien ce qu'il pensais, un vaisseau partant en trombe de plus ou de moins ne ferais pas la différence.

---

Les Blacks Rovers avaient réussit à infiltrer les outils de surveillance et de communication de l’astroport, en parti grâce au travail de Blad mais aussi (et surtout) grâce à l’inventivité de Triss. Le groupe ignorais ce qui été arrivé à Néro mais vu son aisance avec laquelle elle s'était trouvé un uniforme, personne ne se faisait pas trop de soucis.

-Triss t’as retrouvé la petie ? lanca Lasabley dans son communicateur.

Après un instant de silence la voix de “la Bombe” lui répondis.

-Je la vois, elle vient de retourner dans la zone ouverte avec.. Un droide ? Hé ben, on se fait plaisir ! Je l’approche et…

L’explosion brouilla la communication. Le colosse violet et la mandalorienne se baissèrent immédiatement, par pur réflexe. Le souffle de la déflagration fit vaciller Wren qui s’encastra dans le second qui lui, grâce à sa carrure et sa masse n’avait pas bougé d’un centimètre.

Le terminal de l’astroport ou ils vaquaient venait de passer en un instant d’un lieu tranquille, clair et calme à un endroit saturée de poussière, de cri et de chaos. Alors qu’autour d’eux des gens semblaient mort ou gravement blessé les deux pirates n’avaient, coup de chance, aucune blessure à déplorer. Lasabley hurlais juste pour parler a Wren, sans doute rendu sourd temporairement par l’explosion. La mandalorienne, protégé par son armure et les tampon auditifs de son casque, n’avait pas souffert de ses désagrément. Montrant son oreille puis Lasabley et mettant enfin ses bras en croix elle réussit à faire comprendre son état au géant mauve qui arrêta enfin de beugler pour se faire comprendre.

Conscient de son handicap temporaire il commença lui aussi à s’exprimer de la sorte. IL toucha sa bouche (parle), puis ses cornes (devaronnien) et frappa le dos de sa main avec sa seconde, plusieurs fois(partir). “Dit au capitaine qu’on part.”

-OK.

Dans le même langage des signes la chirurgienne mimma ses ordres au second. Lui, elle, marcher, borgne, capuche. Attention, arme rangé, se tenir prêt.

-RETROUVEZ LES NOUVEAUX, ON FAIT PROFIL BAS MAIS ON SE TIENT PRÈS AU CAS OU. C’EST BON, J’AI !

Il n'avait pas fallu plus d’une poignée de seconde pour que le second se remette a brailler partout, à la grande lassitude de Wren. Ce n'était pas comme si dans le chaos de l’explosion les gens allaient faire attention à eux mais bon.. En tout cas le message avait été compris. Le petit groupe se mis alors en route. Ils ignoraient la position de Blad mais avaient une vague idée de celle de Triss et Néro. Il s’agissait d’une piste à suivre avant de foutre le camps d’ici le plus vite possible. Accident, attaque ou attentat, la zone allait bientôt grouiller de représentant de l’ordre et d'enquêteur. Pas forcément donc la meilleur chose pour les Black Rovers.

HRPG : Je controlerais l'assassin et ses complices. L’astroport va etre dans une situation de chaos suite à l’explosion du terminal et l’objectif est de vous regrouper, Blad, Néro et le reste de l’équipe.
Vous pouvez décoder les données si vous le pouvez mais pas encore srtir de l’astroport.

Néro était parvenue à rejoindre la grande salle où Triss s’était évaporée précédemment. Sur ses talons, le petit droïde R2 peinait à la suivre, zigzaguant derrière d’une façon un peu erratique. Elle dû s’arrêter plusieurs fois pour s’assurer qu’il suivait. Omnius s’amusait d’ailleurs grandement de cette difficulté.
- Je crois que ce R2 à un gros soucis d’orientation…Ouais, soit il à un soucis usine. Soit son gyro est vraiment mal en point. Je prendrais le temps de regarder quand on sera au vaisseau. En espérant que cela soit réparable.

Elle se trouvait au niveau des grandes baies vitrées, non loin de la salle où elle avait récupéré sa tenue de maintenance quand un bruit assourdissant se fit entendre, secouant l’astroport. Une lumière d’un jaune ardent éclaira alors toutes la pièce, avec un effet de couché de soleil très prononcé. Dans un premier réflexe, Néro se baissa, rabattant les mains sur sa tête pour se protéger. La seconde qui suivi fut plongée dans un silence de mort, toutes les personnes présentes fixant la baie vitrée, figées comme des statues. Néro tourna la tête vers l’une des immenses vitres et constata alors l’origine de la situation. Une explosion. Une seule. Une immense qui soulevait flammes, poussières et débris à de nombreux mètres de hauteur. Le calme céda alors à la panique. Les gens se mettant à courir en hurlant, appelant au secours, se précipitant vers les issues de secours ou cherchant à rejoindre leur vaisseau.
Immobile au milieu, Néro se fit bousculer plusieurs fois, parfois avec violence. Pourtant, elle ne bougeait pas. Omnius s’était tut quelques dixièmes de secondes avant de s’interroger frénétiquement sur la situation.

- Non, c’est pas le genre d’explosion liée à une fuite. Ni à une explosion de réservoir! Il y en aurait eu plusieurs, et plus petites aussi, plus étendue… Une bombe oui. Bordel. Une bombe. L’astroport se fait attaquer. Mais j’en sais rien! Par qui, pourquoi, je ne sais pas, et j’suis pas sûre de vouloir savoir.
Devant les cris insistants du droïde, cherchant lui aussi à sauver sa peau, Néro sortit de sa torpeur et reprit sa route. Au fond de la pièce, elle remarqua une femme se frayant un passage à contre sens dans la foule, avançant droit sur elle. Elle la reconnue assez facilement et leva l’un de ses bras afin de s’assurer qu’elle l’avait bien vue.

- Triss! Triss!

La Bombe l’avait effectivement repérée et cherchait à la rejoindre malgré le flux cherchant à fuir la zone. Sans plus de préambule, la pirate la saisit par le bras.
- Allez viens! Faut qu’on dégage. On retourne au vaisseau et on s’en va!

Néro se laissa entrainer sur quelques mètres, la blonde écartant tout le monde sur son passage, avant d’essayer de stopper la marche de sa camarade.
- Triss! Attends! Attends! J’ai pu récupérer les données.

Triss s’arrêta, la fixant d’un regard qu’on pourrait qualifier d’appréciateur. Compte tenu de la panique globale, cette information avait du lui sortir de la tête. Néro la regarda, sûre de son idée.
- Écoute, il me faut un peu de temps pour traiter les données. Si jamais le vaisseau est ici, c’est le moment d’aller le récupérer. Après, je doute que l’astroport soit accessible, et on aura tout perdu…

La blonde maintient son bras encore quelques instants, avant de le relâcher.
- Ok...bon, il te faut combien de temps.
- 5 minutes maximum. Faut qu’on se mettent à l’écart.

Néro regarda en arrière si le R2 avait suivi. Il se trouvait quelques mètres plus loin, se faisant bousculer sans vergogne par les fuyards. Néro remonta vers lui et le guida à l’écart, dans le renfoncement d’une porte. Triss vint se poster à côté d’elle et mit la main sur le communicateur.
- Est ce que vous m’entendez? J’ai trouvé Néro, on est dans le hall central. Elle à besoin de 5 minutes pour finir un truc… Quelqu’un à un état de la situation? Tout le monde va bien?

Pendant ce temps, Néro s’était agenouillée à côté du droïde, retirant son sac à dos. Elle le fouilla rapidement, sortant de nombreux câbles de la poche avant.
- Bon écoute R2, c’est le moment de me montrer ce dont tu es capable d’accord?

Elle sentit le regard de Triss sur elle, interrogatif, la balayant de bas en haut.
- Les données récupérées pèsent plusieurs centaines de Terra octets. J’ai besoin d’un processeur assez puissant….

Sentant qu’elle s’embarquait dans des explications inutiles, Néro s’arrêta au milieu de sa phrase. Triss la regarda en rigolant légèrement.
- Nan, je me demandais juste où tu avais pu trainer pour être dans cet état.
Néro leva un sourcil et constata que, effectivement, sa blouse était couverte de poussière et de tâches d’huiles. Si les tâches étaient présentes depuis le début sur la combinaison, elle l’avait récupéré dans un bac de linges sales après tout, ses nombreuses sessions dans les conduits d’aérations avaient fini d’achever les quelques zones propres qui restaient.

- Ouais...bon, je t’expliquerai après.
- J’espère bien!
Néro se retint de lui demander ce qu’elle avait bien pu faire durant ce temps et pourquoi elle l’avait abandonnée comme ça, mais il y avait plus urgent.
Datapad en main, elle sortit la clé de donnée de sa poche et la brancha sur le R2, puis elle connecta le R2 à son datapad. Les données s’affichèrent. Il y’avait prés de 500 millions de données, correspondant à tout les vols ayant transités par l’astroport sur 3 années.
- -Écoute moi bien. Sur la clé, il y’a des données. Je vais avoir besoin que tu les tries.

Elle espérait que le processeur de calcul du droïde n’était pas dans l’état de son système de guidage, mais fut rassurée par l’approbation du petit R2 qui attendait ses consignes.

- Bon, identifie un vaisseau du nom de “Sang Peur”. Un Cargo moyen. Le nom de son capitaine est Ridda.

Le R2 processa l’information. Après quelques dizaines de secondes, une ligne apparu sur son datapad.
- Ok. Bon, retient son tonnage. Date de départ 3 mois plus tard… ok…retient aussi le numéro de sa piste d’atterrissage.

Triss s’était légèrement éloignée d’elle, patrouillant tout autour afin d’éviter que des personnes ne viennent la déranger durant sa manipulation.
Néro posa ses mains sur ses tempes, comme si cela allait l’aider à réfléchir. Son taux de sucres baissant et ses récentes activités n’ayant pas été de tout repos, il lui fallu toute sa concentration, et l’analyse de toutes les hypothèses d’Omnius pour construire son raisonnement.
- Bon… ok… isole tout les vaisseaux de même tonnage.

Les données défilèrent sur son datapad à toutes allures, les lignes d’informations non essentielles disparaissant les unes après les autres. Au bout d’une nouvelle dizaines de secondes, le résultats apparus.
- 450 000. Sérieux. Ouais, évident même.

Triss se manifesta alors.
- Tu t’en sors?
- Ouais, j’avance.
- Va falloir activer. Tu t’es faites repérée?

Néro secoua la tête vivement. Comment quelqu’un aurait-il pu la voir? Il n’y avait aucune caméra dans la zone qu’elle avait explorée. Enfin, sauf celles de la maintenance et de devant l’ascenseur, mais il aurait fallu connaitre son signalement…Elle grimaça. L’alien à quatre bras.
- Ah merde. y’a peut être un type qui m’a capté dans le hall de maintenance, mais je crois pas qu’il ait signalé quoi que ce soit.
- Moi je crois que si.
- Il a quatre bras si ça t’intéresse…
Triss fronça les sourcils.
- Bon, bah il faut croire qu’il a prévenu des amis...

Elle mit la main immédiatement sur son communicateur.
- Les gars, je sais pas où vous êtes, mais je vais avoir besoin de soutien…assez urgent..On va avancer un peu dans le couloir menant au vaisseau.
Elle coupa la communication.
- Faut qu’on bouge Néro. On va se mettre plus à couvert, on est trop exposées.

Devant le ton sans appel de la pirate, Néro soupira et retira la clé de données et décâbla le droïde, fourrant le tout rapidement dans une poche. Elle poussa alors le droïde, l’invitant à passer devant pour être sûre de ne pas le perdre. Le groupe s’avança plus en avant dans le couloir, à la recherche d’un renfoncement plus abrité ou d’une position plus facile à défendre. La progression restait néanmoins difficile, le flux de passager en fuite ne s’étant pas encore tari. Elles trouvèrent finalement un renfoncement, menant à un couloir annexe, fermé par une porte à code, mais suffisamment grand pour que Néro s’y planque. Situé à un carrefour, il y avait quelques possibilités de replis. La jeune femme y fit s’installer le droïde, et refit les connexions.

- Néro, si ça tourne mal, tu stoppes tout et tu évacues...
Triss était sur ses gardes. Elle se mit à couvert derrière le mur et continua de fixer le couloir par où elles étaient arrivées. Elle réactiva son communicateur.
- On s’est postée au croisement … hall principal- N et O. Néro à encore besoin de temps pour finir son analyse…

Sans céder à la panique ambiante, Néro se reconcentra, reposant les mains sur sa tête comme pour chasser une mauvaise migraine.
- On en était où?
Omnius lui rappela ses hypothèses de recherches, le droïde fit de même. Néro secoua la tête, essayant de comprendre ce que chacun disait l’un par dessus l’autre.
- Ouais… ouais…. j’ai...donc même tonnage… et tries maintenant par … même hangar…

Le petit droïde processa l’information. Les lignes disparurent à nouveau sur le datapad. Pour le coup, cette étape pris plus de temps que les autres. Une vingtaine de secondes s’écoulèrent pendant lesquelles les lumières du droïdes clignotaient vivement. Le résultat fini par s’afficher. Néro sourit.
- 15 lignes. Super!

Elle parcouru les données du doigts sur le datapad, lisant chacune des lignes.
- Non...celui-là je l’écarte… par contre ceux-là…
Omnius y allait de son analyse. Clairement, certains vaisseaux présents sur la liste ne correspondaient à rien.
- Des vaisseaux vraiment fantômes ceux là. Et regarde ces 10 lignes… ouais, tonnage strictement identique. Des durées de séjours similaires. Si on prend le dernier, on à le vaisseau je pense…
Elle se tourna vers Triss.
- Triss, je l’ai!

Un tir de blaster mit cependant fin à sa bonne humeur victorieuse.
- A couvert!

Sous la surprise, Néro se mit en boule. Puis reprenant ses esprits lors de la contre-attaque de la pirate sur une cible pas encore visible, Néro retira tout son attirail informatique du droïde. Elle prit néanmoins quelques secondes pour remettre les câbles dans la poche avant de son sac. Elle baissa la fermeture éclair de sa combinaison afin de mettre la clé de données dans la grande poche de son sweet. Le droïde R2 tournait sur lui même sous la panique et Néro du l’immobiliser avec ses bras pour qu’il se calme.
- Hey hey! Du calme. Paniquer ne sert à rien. Ou pas maintenant en tout cas!

D’autres échanges de tir suivirent, ajoutant une nouvelle panique à celle ambiante. Les gens se mirent à hurler et cherchèrent à s’abriter, dégageant la zone. Cependant, une chose était sûre, c’était bien elles qui étaient ciblées, les tirs heurtant l’exact renfoncement dans lequel elles étaient. La bombe tenait cependant leur assaillant en respect. Elle re appuya sur son communicateur tandis que Néro se tapit derrière le mur, près d’elle.
- Les gars on se fait canarder. Je vais avoir besoin de renfort. J’en vois qu’un seul. En armure. Mais il doit avoir d’autre petit copain qui vont rappliquer vite fait. Et faites gaffe, il a une visibilité sur le couloir qui va jusqu’au Black Rover...

Néro, peu rassurée restait à côté d’elle sans bouger. Elle hésitait même à poser des questions à Triss sur la marche à suivre, de peur de la dé-concentrer. Après un échange de tir assez intense, Triss reprit la parole.
- Bon écoute, là on à un problème.
- J’avais remarqué…
- … le type qui nous canarde est pile-poil dans l’axe qui mène au Black Rover. Donc l’axe de fuite vers le vaisseau est quelque peu compromis. La seule issue, c’est le couloir d’en face. Avec de la chance, il doit pouvoir nous ramener au hangar, avec un petit détour. Faut juste qu’on trouve une accalmie pour traverser…

Néro se pencha légèrement pour voir un peu plus la scène. Et se rabattit vite, sous le nouveau tir lui étant destiné.
- On peut tirer sur les bombonnes incendies.
- Quoi?...Oui!
- Attends deux secondes!

Néro se retourna vers R2.
- -Écoute, là on va devoir se séparer un court instant. Tu attends que la voie soit libre et tu vas au hangar ok?
Le droïde acquiesça malgré sa panique. Néro revint vers Triss, la blonde la regarda.

- Je présume que t’as pas d’arme…
- Bah non. chuis mécano moi, pas tireuse d’élite.
- ok ok… bon, je vais tirer sur les deux bombonnes dans le couloir. Toi, tu cours dans le couloir O sans t’arrêter tant que tu n’es pas à l’abris. Je suis sur tes pas, et je couvre tes arrières.

Elle appuya une nouvelle fois sur son communicateur.
- On va tenter une fuite par le couloir O, l’accès au couloir N étant trop risqué… On se retrouve par là-bas.

Néro se prépara, plus inquiète pour Triss que pour elle. Et lorsque les tirs de blaster de la bombe firent exploser les bombonnes, elle démarra son sprint. Sa traversée ne dura que quelques secondes mais fut entièrement couverte par la lourde fumée dense et blanche issues de l’explosion des extincteurs. Derrière elle, elle entendit les pas de Triss.
- T’arrête pas! C’est après toi qu’ils en on!
- Après moi? Bordel…

Elle poursuivi alors sa course à toute allure, entendant de nouveaux tirs. Arrivant à un nouveau carrefour, Omnius lui indiqua de bifurquer immédiatement sur la gauche afin de pouvoir se rabattre plus en direction du hangar du Black Rover, mais pour cela, elle avait encore un sacré détour à faire…. et au pas de course….

[HRP : et je veux savoir ce que j'ai trouvé en traitant les données aussi ]

A mon arrivée dans la soute du Black Rover, je pus immédiatement admirer le travail de comédien de Zax Mugler face aux douaniers Corelliens. Le capitaine pirate savait se montrer crédible, même dans le mensonge. C'était à la fois rassurant et inquiétant, comme à peu près tout ce que faisait le Devaronien depuis notre première entrevue. Les agents de l'astroport commercial montraient déjà des signes de lassitude devant le cas du Diable. Ce dernier jouait presque l'illettré pour embrouiller ses interlocuteurs. Bien, il était temps que j'entre en scène. Un nouveau job sous couverture pour Blad Demeci...


Les deux autres agents acquiescèrent d'un simple signe de tête, visiblement rassurés par mon arrivée. S'ils savaient... Quoi qu'il en soit, Mugler poursuivi son petit manège, m'intégrant directement dans sa manœuvre, comme si de rien n'était. Mais gagner du temps ne suffisait pas, il fallait trouver un moyen d'écarter le danger rapidement. Pour l'instant, ma couverture tenait, mais il suffisait que les douaniers me posent les mauvaises questions pour me mettre dans l'embarra. Tuer ces deux là ne serait pas bien compliqué, surtout avec le Diable à mes côtés, cependant tous ceux postés à l'extérieur attendaient précisément leur retour. Je ne pouvais pas simplement éliminer le problème, pas cette fois.

Je ne sais pas si la Force était avec nous, mais un miracle se produisit, alors même que nous avancions sûrement vers un plan sans issue. Une détonation soudaine se fit entendre. Les douaniers se tournèrent donc directement vers la porte de sortie, puis disparurent après plusieurs grésillements provenant de leurs communicateurs. Zax en profita pour me faire part de ses inquiétudes, ainsi que de ses directives. L'urgence se faisait pressentir, la mission était largement compromise désormais. Le capitaine me demandait de réunir l'équipage et de le rejoindre. La poudre d'escampette était notre seule chance, vraisemblablement. Néanmoins, si on y réfléchissait bien, cette explosion était plus que suspecte. Pourquoi survenait-elle exactement en parallèle de notre opération criminelle? Malheureusement, je n'avais aucun moyen de répondre à cette interrogation actuellement.

Sans attendre davantage de rebondissements, je me mis à courir en-dehors du Black Rover, faisant mine de rejoindre le peloton de sécurité. Dans mon oreillette, Lasabley me transmit sans détour la position de Triss et de Néro, apparemment acculées par un ennemi non identifié au détour d'un couloir. En fait, elles se trouvaient droit devant, ni plus ni moins. Je n'avais qu'à passer le sas et à avancer tout droit jusqu'à les croiser. Cependant, leur assaillant mystérieux risquait de me neutraliser plutôt facilement si je fonçais bêtement dans le tas... Il valait alors mieux que je reste en compagnie de quelques agents de l'astroport. Même si leur équipement n'était pas des plus redoutables face à de vraies armes de guerre, rester dans un groupe de patrouille pouvait me permettre de ne pas être ciblé en premier. Par conséquent, j'obtenais ainsi plus de chance de survie, pour moi comme pour Néro et Triss, d'ailleurs.

La porte du hangar s'ouvrit après quelques secondes de "décontamination", puis l'ensemble des agents qui m'entouraient dès lors se dispersèrent dans le couloir. Ces hommes n'étaient clairement pas habitués à répondre aux menaces aussi importantes. La CorSec allait très certainement être déployée en renfort sous peu. Les échanges de tirs, plus loin dans le couloir, annonçaient la couleur. Avancer encore était synonyme de risquer grandement sa vie ici. Mais la mort n'était pas une fatalité, il suffisait de réfléchir aux possibilités qui nous restaient, afin d'affronter le problème efficacement. C'est alors que je remarquai la présence d'une autre artère, en direction de l'Ouest. Il y avait fort à parier qu'elle rejoignait la position des tireurs qui s'affrontaient actuellement. Je m'y engouffrai donc, courant de mon pas lourd et puissant. La discrétion n'était plus une priorité de toutes façons.

Je fus plutôt surpris de croiser Néro, accompagnée d'un droïde R2, elle aussi en pleine course dans les dédales de l'astroport. Elle semblait avoir côtoyé de près la crasse de cet endroit. Décidément, cette fille aimait bien les boulots salissants ! Je fis une pause à sa hauteur, pas vraiment certain qu'elle en fasse de même, puis je lui lançai :


Vivement, je lui tendis la matraque étourdissante subtilisée à mes victimes de tout à l'heure. Je n'avais pas vu Néro emporter d'arme sur elle avant de quitter le Black Rover, et vu la tournure des événements ; il valait mieux qu'elle ait accès à un vrai moyen de défense, juste au cas où. Surtout que ses bras n'étaient pas bien épais... Enfin bref, nous n'avions pas le temps d'épiloguer, elle avait un objectif et j'avais le mien. Sans perdre plus de temps, je poursuivis ma route jusqu'au fameux croisement où les échanges de tirs avaient lieu. Un brouillard blanc, provoqué par l'explosion des extincteurs à en croire la fraîcheur ambiante qui s'était emparée de cette partie de l'astroport, gênait ma vision. Toutefois, en me concentrant un peu, je pus discerner la tête blonde de Triss à quelques mètres de là. Cela voulait dire que l'ennemi était à l'opposé, pris entre les agents de sécurité et nous-mêmes. Si ce tueur inconnu avait un peu de jugeote, il allait vite constater la tenaille qui se refermait sur lui.


Annonçai-je virilement à Triss Goole, pointant mon propre blaster vers la position de notre dangereux et collant adversaire. Sans attendre la réponse de la pirate, je commençai à tirer plusieurs salves dissuasives. Bien sûr, vu l'état de mes capacités en terme de précision, perdues depuis mon dernier "accident", je ne comptais pas toucher directement ma cible ici. L'empêcher de respirer, et donc de viser Triss, suffisait amplement. Mais attention à la surchauffe de mon arme, celle-ci semblait dater un peu et n'était probablement pas capable de tenir une cadence trop élevée. Une fois Triss revenue de mon côté du couloir, elle m'expliqua qu'elle ignorait la position de Lasabley et Irnyle.

Les agents de sécurité, de leur côté, ouvrirent aussi le feu sur le traqueur non identifié en armure. Ceci me donna une bouffée d'air, un instant clef afin de contacter le Démon et sa partenaire.


Même si je n'appréciais guère le Démon et la Seringue, l'un pour ses excès de confiance récurrents et l'autre pour son fanatisme avéré, j'espérais qu'ils ne soient pas en trop mauvaise posture. C'était à moi que le capitaine avait demandé de rassembler tout le monde, après tout, il s'agissait donc de ma responsabilité si l'équipage n'était pas au complet au moment du décollage du vaisseau. Mon regard se posa sur Triss un instant, puis je sentis qu'un autre problème était en train de se profiler à l'horizon. Bon sang, quelle plaie cette première mission. Si seulement j'avais de quoi tout faire péter pour nous sortir de là !

Le géant et la deth watch avait couru comme des dératé dans l'astroport en ruine et fini par chance, par trouver un transporteur de bagage renversé par l'explosion. Une broutille pour le seconde s Black Rover qui l'avait remis sur ses roues pendant que sa collègue s’attelait à le faire démarrer.  Bien que peu rapide et absolument pas adapté a la conduite brutale et tout terrain de la médecin de bord, le petit véhicule était toujours plus rapide qu'une course dans les règles. Et puis il permettait même quelques écarts et facilitation dans leur parcours. Des débris glissant ? Pas pour eux. Une vitrine sur leur route ? Pas un problème non plus.

Quand les deux compères arrivèrent dans le terminal ou se trouvait le Black Rover ils eurent même l'agréable surprise de voir que le petit véhicule pouvais aussi se transformer en un bref, mais efficace pare-blaster.

Arrivant en défonçant (encore) une boutique, les deux pirates se retrouvèrent pris entre deux feu. D'un coté, les forces de sécurité de l’astroport, de l'autre, un homme noir, en armure noire arrosant avec autant d'adresse que de vitesse les forces de sécurité et.. Triss.

La rangeant automatiquement dans le camps des ennemis Lasabley attrapa une grosse valise survivante de leur voyage et la lança dans la direction de l'inconnu. Ce dernier esquiva d'une roulage avant de répondre par le feu des armes. Les laser frôlèrent le devaronnien mais touchèrent les sustentateurs de leur véhicule et son petit moteur. Incapable de voler correctement l'appareil se retourna malgré les efforts (et insultes) de Wren, la propulsant avec le colosse sur le béton.

Par chance , l'épave leur offrais une couverture entre eux et le mystérieux assassin en noir. Une couverture bien faible car la rafale suivante passa à travers l'acier comme s'il n’était rien et enflamma le carburant à l'intérieur. L'abri de fortune se transformait en torche mortelle.

-VA ! JE TE COUVRE !

La Seringue n'avait plus le temps pour le langage des signes. De sa ceinture elle sortie une petite grenade fumigène qu'elle activa à ses pieds et deux pistolets court Verpines. Passant le minimum de sa personne hors de sa cachette elle commença à arroser la zone de l'assasin sombre avant de se sentir soulevé et porté comme un sac à patate par Lasabley.

-QU'EST CE TU …

Malgré les secousses liés à la course du colosse et la fumée qui se dégageait la Death Watch compris vite les agissements de son camarade.
La ou il y avait les forces de sécurité de l'astroport il n'y avait maintenant que des cadavres, abattu dans le dos par six autres mercenaires en armure noire.
Si son ami et supérieur n'avait pas agit de la sorte, elle aussi se serait fait surprendre comme une bleusaille.
Elle continua d’enchaîner les tirs et d'observer leur adversaires pendants que Lasabley se dirigeait vers une des rares couverture présente dans le couloir. Les hommes en noir ne devaient pas etre n'importe qui. Leur armure portaient des traces de tir directs mais les gens à l'intérieur bougeaient sans être sembler etre blessée. Elle nota la présence d'un canon à répétition dans les mains d'un d'entre eux, d'un lance roquette ainsi que d'un lance-flamme.
Sa reconnaissance des forces ennemis s’arrêta quand Lasabley la jeta derrière un couvert à coté de Triss et du borgne Blad.
La bonne nouvelle de leur situation c'est que l'équipage avait réussit à se rassembler. Et le Black Rover se trouvait au bout du couloir, derrière eux. Connaissant le capitaine, il devait déjà avoir fait chauffer les moteurs et se tenir prêt à partir dès que le derniers de ses homme serait à bord.
La mauvaise... Les mauvaise plutôt tenaient compte de leur situation. Les couverts ou ils s’étaient tous abrités étaient les derniers dans le couloirs. S'ils voulaient courir pour rejoindre le Black Rover ils devaient s'exposer à une course relativement longue sous les tirs ennemis. Un potentiel tir au pigeon en somme. Car derrière le rideau de fumée, l'ennemi avait pu se rassembler. Et au vu de leur armure et de leur détermination. Nul doute qu'ils avaient l'équipement pour percer la fumée et profiter de cette dernière. Les choses s’annonçaient mal.

De la fumée, justement se dessina une de ses silhouettes. Et celle d'un droide qu'il faisait avancer tant bien que mal devant lui, autant comme une couverture que comme un otage. Les deux s’arrêtèrent, à la lisère du nuage, prêt à replonger dedans à tout instant.


-Vous là ! Nous savons que vous avez les données. Ne cherchez pas à jouer au plus malin et donnez vos informations sur le « Sang-Peur ». Si vous obéissez, on vous rend votre ami le robot et on vous laisse partir. Vous n'ete clairement pas les donneurs d'ordres. A quoi bon mourir pour un contact ? Car c'est ce qui vous attends si vous nous résistez. Vous avez dix secondes.


HRPG : Néro : Les données que tu as récupéré ton appris ceci : Le « Sang Peur » devait aller en réalité sur Mandalore pour livrer sa cargaison à quelqu'un que Wren peut identifier comme un chef de guerre Death Watch. Le départ était prévu pour le lendemain de l'annihilation de Mandalore, à la fin de la guerre civile mandalorienne.. Le transport à finalement décollé trois semaine plus tard pour, toujours d'après le carnet de vol, un hangar privé sur Nar Shadda.

Concernant les mercenaires, la somme des niveaux de leur groupe est d'au moins 65.

EDIT: A votre demande, deux carte résumant la situation.

Cliquer pour voir:

Musique d'ambiance pour la lecture:

Poursuivant sa course effrénée, Néro fut surprise de constater que quelqu’un s’avançait dans sa direction. Puis reconnaissant la silhouette massive d’un de ses acolytes, elle soupira de soulagement, ralentissant ses pas légèrement. Lorsque Oneye arriva enfin à son niveau, il fut comme à son habitude, peu avare en parole. Et rapidement après lui avoir remis une espèce de matraque, il partit au pas de course vers la zone qu’elle avait désespérément cherché à quitter auparavant. Néro, ralentit encore un peu ça marche, observant le curieux objet qui lui avait été confié. Elle appuya sur le bouton d’activation qui se trouvait sur le manche et constata avec surprise l’effet électrique de l’engin.

- Euh… ok...J’espère que ça nous servira pas… oui, on va au vaisseau. Le capitaine nous attend.

Elle regarda néanmoins Oneye disparaitre au tournan, Triss n’étant pas apparue entre-temps. Et Néro constata son inutilité dans ce couloir.
Elle reprit donc sa course et atteignit enfin le Black Rover. Par chance, il n’avait essuyé aucune attaque et semblait opérationnel pour leur départ. A l’intérieur, le capitaine Zax Mugler était seul, et probablement au poste de pilotage. Lorsqu’elle mit le pied dans la soute, il s’adressa directement à elle via les hauts parleurs du vaisseau.
- Tu as vu les autres?
Néro se dirigea vers le communicateur à l’entrée et appuya sur le bouton pour lui répondre.
- Triss était sensée être sur mes pas. J’ai croisé Oneye. Il doit être avec elle maintenant.
- C’est quoi la situation?
- Un type en grosse armure s’est mis à nous canarder.

Un silence suivi. Néro s’était figée, attendant des instructions, oubliant volontairement de communiquer sur les données qu'elle était parvenue à récupérer. Ils avaient autre chose à penser. Omnius lui moulinait dans tout les sens, évaluant actuellement leur chance de survie à 40%, avec des pertes probables. Il étaya d’ailleurs son évaluation par la présence des armes qu’utilisaient leur assaillant et sur la prédiction de Triss, concernant le fait qu’il ne devait pas être seul, et qu’à l’heure actuelle, ces ennemis invisibles bénéficiaient de l’effet de surprise. Néro grimaça. 40%, c’était faible. Trop faible. Il fallait qu’elle trouve une solution pour faire remonter ce taux, mais le pouvait-elle? Arriver avec sa petite matraque électrique était probablement synonyme d’un destin funeste pour elle. Surtout qu’elle ne savait pas vraiment se battre avec…

Néro se dirigea alors en trombe vers la salle d’armement. Elle avait vu Oneye prendre des trucs là bas. Peut être l’arsenal lui donnerait-il une idée de quoi faire pour aider le reste de l’équipage. Arrivée devant l’établie, elle soupira, rien ne lui vient à l’esprit.
- J’espère au final qu’ils n’auront pas besoin d’aide...
Zax Mugler choisi ce moment pour apparaitre, la main sur son communicateur.
- C’est l’enfer. Lasabley et Wren ont tentés une percée mais ça s’est mal fini. Apparemment, ils se sont fait prendre en tenaille par d’autres gus en armure.

Néro grimaça à nouveau. C’était très mauvais. Et à la vue de l’air concerné du capitaine, les abandonner n’était pas une option.

- Faut qu’on les sortes de là et qu’on décolle vite. Je peux pas quitter le vaisseau du coup…
Évidemment. Néro balaya alors un regard légèrement paniqué sur la soute et l’armurerie. Elle murmura pour elle même comme pour Omnius.

- Une idée…. faut qu’on trouve une idée….

Après quelques secondes, sa concentration commença à lui apporter quelques pistes.
- Faut créer une diversion. Ils sont où exactement?
- Juste derrière la porte, mais s’ils bougent, ils vont se faire tirer comme des lapins…

Néro se posa à nouveau ses mains autour de sa tête, cherchant de la stimulation tout en effectuant des aller-retour d’un pas nerveux. Son regard se posa à nouveau sur l’établi qui abritait les armes. Elle ne savait se servir d’aucune arme présente, qu’elle n’avait jamais vu pour certaines, et dans tous les cas, elle n’était même pas sûre de pouvoir les utiliser correctement. Omnius, lui, débitait inlassablement ses pronostics concernant un assaut direct, avec n’importe laquelle de ses armes. Ils étaient bien évidemment tous mauvais. Dans ces moments là, elle aurait aimé qu’il soit plus constructif. Mais il devait être aussi à court d’idée qu’elle.
C’est alors que son regard se posa sur les caisses contenants des détonateurs. Elle s’approcha rapidement. Mugler ayant calculé son idée se rapprocha.
- Tu veux faire quoi exactement?
- Juste créer une diversion. Il faut… il faut.. un gros écran de fumée, des trucs qui gênent aux maximums leur visibilité. Et un autre truc qui les empêche de tirer pour que l’équipe puisse franchir la porte.

Mugler ouvra la première caisse et en fit de même avec une seconde, posée juste à côté, comprenant parfaitement ce qu’elle allait tenter de faire.
- Fumigène et détonateur thermique. Tu sais t’en servir?
Néro attrapa l’objet rond et l’observa avec attention. Puis elle reporta son regard sur le capitaine.
- Euh… bah non.

Mugler lui fit une rapide démonstration de leur activation quand le communicateur bipa de nouveau. Apparemment, les mecs en armure en avaient marre de jouer et voulaient les données, après avoir pris en otage le petit R2. Néro serra les dents. Elle était la seule à avoir les données. Et ils n’avaient que 10 secondes pour répondre. Elle devait se dépêcher. Et eux, temporiser.
Faut qu’ils temporisent. Qu’ils inventent n’importe quoi. Qu’ils leur disent que j’arrive avec les données pour négocier ou un truc du genre.
Néro fourra les détonateurs dans son sac. Un plan se dessinait dans sa tête. Omnius qui suivait son raisonnement avec assiduité lui annonça que, pour le coup, c’était du 50/50. Mais c’était le seul truc qu’ils avaient. Ou en tout cas qu’elle avait. Avant de sortir, elle se tourna à nouveau vers le capitaine.

- Et si ils veulent pas négocier, dis leur que le vaisseau est sur Mandalore!
- Il est sur Mandalore?
- Non! Plus maintenant.

Elle se rua hors du vaisseau, entendant le capitaine communiquer les informations au reste de l’équipe. Elle eut un petit pincement au cour pour le petit droïde. Elle espérait vraiment qu’il allait s’en sortir. Ce n’était qu’une machine, ça perte ne serait pas non plus un drame, mais la jeune femme se dit qu’il méritait mieux comme sort.

Durant le trajet qui la séparait de la porte. Néro eut une nouvelle idée. Les systèmes incendies devaient encore être opérationnels. Les déclencher juste avant d’ouvrir la porte créerait un nouvel effet de surprise et sans doute, aussi, un signal assez facilement interprétable par le reste de l’équipe pour se tenir prêt à évacuer. Elle bifurqua donc et se dirigea vers le système de sécurité incendie.
Il était à quelques mètres de la porte. Néro évalua la distance entre le moment où elle activerait les jets d’eaux et l’ouverture de la porte. La surprise ne durerait que quelques secondes, mais ces quelques secondes lui permettraient sans doute d’avoir l’avantage lorqu’elle lancerait les grenades. Sinon, elle mourrait instantanément sous les tirs.
Omnius s’agita, cette option n’était pas envisageable pour lui. Il n’avait pas envie de mourir. Il y avait tant de chose à voir dans l’univers.

- Bah aide moi alors! Évalue le temps, les actions. Et va falloir qu’on soit sacrément bon au lancé. C’est pas des fléchettes là! C’est des putains de bombes! Ouais! On a une chance sur deux de faire sauter l’équipage avec, donc cesse de pleurnicher et aide moi!

Omnius lui fit remarquer qu’il ne pleurnichait pas mais qu’il émettait simplement des constats sur la situation actuelle. Il lui fit aussi remarquer qu’elle était plus tendue que d’habitude. Néro soupira. Oui, elle était tendue. Et il y avait de quoi. C’était d’ailleurs la première fois qu’elle se trouvait dans état pareil. Sans doute parce que c’était aussi la première fois qu’elle se trouvait dans ce genre de situation.
- Tu voulais des réponses sur la morale? Laisser mourir les gens de son équipage, ou les dégommer par inadvertance, ce n’est pas bon. Si le choix c’est eux ou non. Je choisis que ça soit eux qui … qui...enfin bref….

Pendant qu’elle répondait assez sèchement à Omnius, qui ne prit pas ça mal, elle prépara les grenades sur le côté de la porte, gardant un détonateur dans sa poche. Puis, elle récupéra son énorme clé à molette, et se rapprocha en vitesse du système incendie.
- Bon, ça donne quoi tes calculs. 3 secondes? Ok. Bon, tu vas être content, je t’offre une nouvelle réponse sur tes questions d’aujourd’hui. La stupidité, c’est un peu ce qu’on va faire maintenant.

D’un coup sec, elle frappa le système de sécurité incendie et à l’instant où l’alarme se déclencha dans un bruit strident et désagréable, elle s’élança sur la porte, s’écrasant sans grâce sur son système d’activation , tout en jetant sa clé à molette au sol. Puis, elle récupéra les deux bombes par terre, une dans chaque main. Elle n’aurait que quelques secondes pour tout faire : repérer l’équipe, lancer les grenades dans la bonne direction avec suffisamment de force et se mettre ensuite à couvert pour espérer survivre.
Lorsque la porte s’ouvrit, la structure du temps changea, s’écoulant étonnamment lentement. Un influx puissant d’adrénaline venait de lui donner un second souffle et avait chassé instantanément toute sa fatigue. Fumigène en main, elle vit apparaitre l’équipe acculée, puis les assaillants, tous en train de regarder vers le haut en direction des jets d’eaux, qui masquaient par conséquent légèrement leur champ de vision. Elle ajusta son tir, Omnius prodiguant pour le coup de précieux conseils sur l’orientation de son lancer. Moins d’une seconde après l’ouverture de la porte, elle activa la grenade et la jeta. L’objet étant relativement léger, sa force de crevette suffit amplement à faire rebondir la grenade en avant de l’équipe.
Et tandis qu’un immense écran de fumée envahissait l’espace, elle glissa la seconde grenade dans sa main droite, un explosif cette fois-ci et ajusta à nouveau sa trajectoire. Si elle ne voulait pas toucher l’équipe, il fallait qu’elle tire plus loin. Elle mit alors toute sa force dans ce tir qui rebondit sur l’un des murs pour se propulser un peu plus loin, bien en avant de l’équipe mais sans atteindre les assaillants. La bombe libéra une seconde plus tard ça charge, faisant trembler le sol. Elle récupéra au même moment sa dernière bombe dans sa poche. Elle était en train de préparer un second tir quand elle entendit clairement des bruits de courses, proches, et malheureusement aussi, le cri des assaillants.

- Faut pas qu’ils s’enfuient!

Bien décidée à empêcher les ennemis de tirer, Néro lâcha la seconde grenade avec une telle force, mue par l’angoisse de se faire abattre ou que l’un de membres de l’équipage ne soit blessé, qu’elle crut un instant que son bras allait partir avec.
La bombe lâchée, elle se rua à couvert près de l’interrupteur de la porte, en dérapant légèrement sur le sol métallique. Curieusement, cette action n’avait dû durer que 5 secondes, peut être moins, peut être un peu plus, mais pour elle, cela avait semblé être des minutes. Le sang battait tellement fort dans ses tempes qu’il couvrit momentanément les paroles d’Omnius, rendu complétement dingue par l’action, débitant ses calculs à une vitesse impressionnante, mais qu’elle n’entendit qu’à moitié. Des échanges de tirs se firent alors entendre.
Ignorant la douleur dans son bras, elle s’empara alors de la clé à molette au sol, prête à activer puis démolir avec ses dernières forces restantes le système de fermeture la porte, dès que l’équipe aurait franchit la porte, afin de gagner du temps dans leur fuite. Le sol trembla à nouveau sous ses pas, mais elle ne savait pas si ce second jet avait servit à quelques choses.

[HRP : compétence utilisée : Agilité et débrouillardise, toutes deux niveaux 6]

Incroyable mais vrai : les armures de nos ennemis étaient quasiment insensibles aux tirs de blaster. Ainsi, s'ils parvenaient à s'approcher, nous étions tout simplement cuits. Triss s'était mise à tirer elle aussi, étant bien plus agile que moi. Mais notre maigre couverture, au détour d'un simple couloir, risquait de ne pas suffire à moyen terme. D'ailleurs, les forces de sécurité de l'astroport venaient de se faire décimer, attaquées dans le dos par d'autres terroristes. Ces faibles alliés avaient malgré tout été précieux, jusque là, afin de contenir nos assaillants. Sans eux pour exercer des tirs de barrage nourris, je ne donnais pas cher de notre peau. C'est alors que le son significatif d'un speeder résonna non loin. Le véhicule était assez imposant, et assez puissant, pour défoncer les murs et les vitrines qui se dressaient sur son chemin. A son bord, je reconnus tout de suite le colosse Lasabley, ainsi qu'Irnyle, grâce à son armure Mandalorienne quant à elle. Il était donc temps de voir si le Démon et la Seringue étaient de vrais durs, ou s'ils n'étaient que des beaux parleurs.

Bien vite, les assassins se chargèrent de neutraliser le speeder de maintenance sur lequel se trouvaient les Rovers. Leur charge ne fût alors que de courte durée, s'achevant misérablement par un crash, quasiment à mes pieds. L'engin prit évidemment feu, empêchant mes collègues de s'en servir comme couverture. Plus le temps avançait, et plus la situation devenait catastrophique. Irnyle lâche une grenade fumigène dans l'espoir d'entraver la vue de nos assaillants, néanmoins cela sembla leur donner un avantage tactique, puisqu'ils se mirent à avancer vers notre position. Sans lunettes thermiques, nous étions aveuglés par nos propres armes, condamnés à tirer dans le tas, espérant naïvement que cela suffise à repousser notre mort approchante. Et mon foutu blaster à deux sous qui chauffait après chaque série de tirs... La prochaine fois, je prendrai une mitrailleuse ! Ou un lance-roquette, histoire de déblayer le passage plus efficacement.

Petit à petit, nous reculions face à l'oppression adverse. Ceci dit, cela nous rapprochait du Black Rover, soit de la sortie de ce guêpier, en somme. Mais les éléments exploitables servant à nous protéger commençaient à manquer, sur le chemin. Impossible de progresser sans s'exposer totalement aux attaques ennemies, à moins de courir à une vitesse improbable... Le constat était simple : nous étions faits comme des rats. Si bien d'ailleurs, qu'un tueur en armure apparu devant le nuage de fumée, le R2 qui accompagnait Néro tout à l'heure sous son canon, prêt à faire feu. Prenait-il ce droïde pour un membre clef de notre groupe? Apparemment oui, et c'était assez étrange. L'ultimatum lancé par le terroriste était logique, quant à lui. Même si je me demandais pourquoi il nous laissait soi-disant une chance de survie. Je regardai alors Lasabley, puisque c'était lui le chef, en l'absence de notre capitaine. Ce dernier s'était notamment bien gardé de sortir de sa cachette pour nous aider, un choix qui en disait long sur l'étendue de son courage en tout cas. Mais devait-on en attendre plus d'un pirate avec une telle réputation?

Le Démon croisa mon regard, puis sembla le fuir un instant. N'avait-il donc aucune solution derrière ses cornes? Je me tournai ensuite vers Irnyle et Triss, le même dépit se lisait sur le visage de la belle blonde. Tandis que le casque de la Mandalorienne demeurait parfaitement inexpressif et silencieux. Tu m'étonnes que les "intérimaires" précédents n'aient pas fait long feu, avec une bande de cervelles creuses pareille ! Bien, puisque personne n'était décidé à trouver une solution, c'était à moi de me débrouiller, j'avais l'habitude de toutes façons.


Scandai-je de ma voix rauque et animale, adossé au mur du couloir, comme chacun de mes camarades. Enfin, je sortis de ma cachette, les mains en l'air, mon blaster toujours empoigné dans ma main organique. Je me plaçai alors juste au milieu du couloir, parfaitement visible pour poursuivre cette fausse négociation. Qu'est-ce que j'étais en train de faire? Je gagnais du temps, quitte à me faire capturer ou que sais-je encore. Mais je ne le faisais pas pour les Black Rovers, je le faisais seulement pour moi, car la prise de risque était le seul moyen pour moi de m'en sortir ici. Je n'avais pas fait tout ce chemin pour finir lamentablement abattu au bout d'un couloir, encore moins sans avoir tout tenté.


Je sentais le doute s'installer chez mon interlocuteur. Il regardait le petit R2, puis me dévisageait, et ainsi de suite. Le signal était clair : il ne savait pas quoi faire. La pression était en effet totalement de son côté, car moi je me fichais presque de réussir ou d'échouer. Lui, il avait peut-être un chef dangereux, caché quelque part, qui attendait des résultats. Surtout vu les moyens déployés pour ce faire. Au moins, Zax Mugler savait quand jouer et quand se coucher, il fallait bien le reconnaître aujourd'hui. Cependant, j'étais tout de même déçu de son absence sur la ligne de front actuellement. Un capitaine se devait d'être un exemple pour son groupe, et non pas un simple pilote qui faisait chauffer le moteur, en attendant que sa bande ait fini le sale boulot.

Pendant que le silence revenait dans le couloir, et que les terroristes réfléchissaient certainement à la marche à suivre, je sentis un objet non identifié fuser juste derrière de mon oreille gauche. L'élément inconnu frappa ensuite le sol, devant moi, dans un bruit métallique, roulant encore un peu avant de s'arrêter. Cette fois-ci, je pus identifier l'objet clairement : une grenade fumigène. Je ne savais pas vraiment d'où elle sortait, mais c'était sans doute le moment ou jamais de déguerpir. Puis, alors que la fumée commençait à s'épaissir, quasiment en même temps que l'activation mystérieuse des buses anti-incendies, une autre grenade fit son apparition. Ou, plus exactement : un détonateur thermique. Donc, si je ne déguerpissais pas très vite, j'allais finir en steak tartare ! Mais j'avais peut-être une petite seconde pour tenter autre chose, car le détonateur n'était vraiment pas loin de ma position. Sans réfléchir, je plaçai un bon coup de pied dans le détonateur, afin de lui donner un peu plus d'élan. L'explosif voltigea avec force vers le groupe d'assassins, lâchant sa charge mortelle en plein vol. Pas le temps de compter les victimes, toutefois, je devais sprinter en direction du vaisseau à présent.

Les autres pirates étaient déjà en action, évidemment. En courant derrière eux, je constatai la présence de Néro au bout du couloir. Alors c'était elle qui venait de tous nous sauver. Cette fille était devenue mon ange-gardien en à peine deux jours, une folie de sa part si vous voulez mon avis. Enfin, dans les faits elle avait aussi failli me désintégrer, ce coup-ci. Prochain entraînement à prévoir pour la petite Néro : le lancer de grenade. Mais bien entendu, l'initiative était bonne, je ne pouvais pas vraiment lui reprocher. De toutes manières, le temps n'était pas à la parlote. Les tueurs, surpris par tout ce chaos, venaient de reprendre leurs esprits et tiraient à nouveau dans notre direction. Heureusement, Néro avait là encore prévu le coup en refermant le sas du hangar après mon passage, puisque je clôturais le peloton des survivants.

Il ne restait plus qu'à se ruer à l'intérieur du Black Rover, quitte à décoller encore en soute. J'espérais quitter Corellia le plus vite possible, car les terroristes n'allaient sûrement pas traîner de leur côté. La Diable se tenait sans doute prêt, depuis tout ce temps passé à se ronger les ongles dans le cockpit ! Si ce n'était pas le cas ; il allait m'entendre le saligaud, peu importe qu'il soit le chef ou non. Je fus rassuré en sentant le vaisseau s'élever dans le hangar. Exténué, je m'assis enfin sur une caisse posée non loin, retirant ma veste de securitas afin de respirer un peu mieux.


Lâchais-je avant quiconque dans la pièce, entre deux grandes bouffées d'air. C'était sûr qu'on ne pouvait pas en dire autant des autres Black Rovers ici.

Finalement, la fusillade avait éclaté sous la forme d'une grenade et d'un nouveau nuage de fumée. Les assasins en armure noirs avaient été plus surprit par l'activation des buses de sécurité anti-incendie que par la fuite des pirates.
Avec l'activation de l'eau, les membres du groupe d’assassins avaient plutôt pensé à une réponse éléctrique sous forme de grenade EMP plutôt qu'un simple détonateur thermique couvert par un nouveau nuage de fumée. Les secondes passé a recalibrer leurs armure en conséquences avaient été intelligemment utilisé par les pirates qui, contre toute attente, avaient préféré abandonner leur compagnon robotique et le combat en général. Les plus rapides des assassins avaient eu le temps d'ouvrir le feu sur les fuyards, mais en pure perte. Aucun d'entre eux n'avait finalement été touché ou blessé.  La lourde porte anti-explosion faisant le lien entre le couloir et le hangar c’était refermé derrière eux, coupant pour le moment toute chance d'interception.
Mais les hommes en noirs n'avaient pas tout perdu et avaient toujours sous la main le petit R2 qui, d'après les dires d'un des pirates, contenais au moins une partie des informations.
C'etait déjà bien assez pour eux. Les hommes en noirs récupèrent le droide et partirent dans l'astroport en ruine.
Si le droide avait en effet su quelque choses, ils 'n’allaient pas tarder à le savoir.

---

Muggler avait les mains posé sur la manettes des gazs et la poussa très fort quand Lasabley lui donna le signal de départ à travers l'interphone. Le pirate avait entendu que l'aciton les visait de près et il esperait de tout cœurs partir avant que la Corsec ou l'armée républicainene s’intéresse à son vaisseau. Qu'il était dur de ne pas piquer le nez vers le ciel et envoyer toute la puissance dans le moteur. Une telle action aurait eu pour effet de lui permettre de se dégager rapidement mais aussi et surtout d'attirer encore plus les forces de sécurité sur son bâtiment. Une manière de hurler avec son vaisseau « Je veux me barrer en vitesse, car je suis louche ! ». Sur le radar les vaisseaux républicains s'approchaient de plus en plus de sa position et lui demandaient des ifnormations mais il se devait de conserver une trajectoire ''lente '' avec un angle de monté inférieur à 30 degrés.

-Cargo « Libreville ». Oui, je sais j'ai pas d'autorisation, mais vous avez vu ce que c'est en bas ? Tour de contrôle je .. Je Mais non ! Attendez ! Ca va comment derrière ? On à tout le monde ? Et les infos ?

Une oreille collé aux transmissions, une autre derrière lui, le capitaine avait entendu le raffut de son équipage à bord. Il lui semblait avoir aussi entendu du bruit dans l’infirmerie. Pourvu que rien de grave ne soit arrivé.

-Je gère capitaine ! Elle à l'épaule démisse et tiens plus sur ses pieds !

Triss avait été blessé à l'épaule ? Mauvaise nouvelle mais plus surprenant que le reste. La jeune femme avait un don pour éviter les coups et les embrouilles d'habitude. Bon, la situation en bas n’était pas tout à fait habituel non plus à vrai dire. Puis les coups de poisse arrivaient aussi de temps en temps.

-Je peu faire quelque chose capitaine ?

Hein ? En parlant du loup, voilà que Triss rentra à moitié dans le cockpit pour demander on ne sait quoi ? Elle n'etait pas en train de se faire remettre l'épaule ? Le capitaine eu un instant d'incompréhension et rata l'appel de la radio avant de comprendre. Leur mandalorienne parlait donc de Néro. Vu sa carrure de brindille, la chose l’étonnait moins.
-Heuu..

Le cerveau du capitaine hésita à lui donner un ordre quand une secousse fit trembler le vaisseau. Un tir de canon laser sur leur bouclier. Merde ! En voilà des manières !

-Fait moi venir Lasabley tout de suite ! « Saut de puce » !

Le capitaine  augmenta l'angle de son vaisseau et jeta en même temps un regard au radar et à l'ordinateur de bord. Il avait encore 85km à gagner en altitude avant d’être au plancher minimal pour un saut en hyper-espace. Le tir était venu d'un vaisseau de la Corsec proche de lui. Il se brancha sur la fréquence pour les appeler au calme et gagner du temps par la même occasion. Après une bordée d'injure il s'avera qu'il n'avait pas respecter leur ordre de rester à l'altitude donnée en vol stationnaire le temps qu'une enquête soit mise en place et leur vaisseau fouillé. Avoir augmenter leur vitesse et leur angle de vol n'allais sans doute pas les calmer.
Sur ces entre fait Lasabley le colosse rentra dans le poste de pilotage. Sans dire un mot de plus il s’installa sur le siège du copilote et commença à effectuer les calculs d'hyper-espace pour un micro saut dans cette dimension. Une technique classique de pirate. Juste assez loin pour sortir des emmerdes, juste assez près pour prendre ensuite n'importe quel cap et voir venir les ennuis.

-Il me faut cinq minute capitaine !

-Très bien ! Triss, Nenoeil , aux tourelles ! Occupez les le temps qu'on saute !

HRP: Blad, le vaisseau qui nous tire dessus à le tonnage d'une petite corvette et va lâcher deux chasseur léger.
Néro, après t'etre fait remettre l'épaule, à toi d'aller voir le capitaine et lui donner tes informations.

Le Black Rover commençait à côtoyer les hauteurs de Corellia, quand mes équipiers et moi commençâmes à nous déplacer dans le vaisseau, afin de rejoindre notre capitaine au poste de pilotage. Néro était visiblement blessée, je pris donc l'initiative de la porter sans demander l'avis de qui que ce soit. Ma main droite sous ses genoux, et ma main gauche soutenant son dos, je lui dis alors, presque amusé :


Sans rien ajouter, Irnyle ouvrit la marche vers son pseudo-cabinet-laboratoire. Une fois devant la porte, nous entendîmes Zax Mugler beugler depuis le cockpit. Apparemment, il essayait de berner les douanes aériennes pour passer sans accroc. Même avec ses fameuses pirouettes, il y avait peu de chance que le Diable réussisse son coup. Il nous demanda si tout allait bien, et la Seringue fût la première à lui répondre qu'elle "gérait"... La bonne blague ! Je dévisageais alors cette vipère fanatique, à deux doigts de l'insulter sans ménagement. Cependant, il fallait que l'on s'occupe de Néro d'abord, inutile de perdre davantage de temps. Une fois à l'intérieur de l'infirmerie, je déposai la femme blessée sur le siège destiné aux patients, le même sur lequel Irnyle m'avait fait des prélèvements sanguins lors de ma visite médicale. Les lieux inspiraient toujours autant le malaise, sans doute ne m'y ferai-je jamais.


Déclarai-je, la voix posée, à celle qui venait de me sauver la vie. Ensuite, je me tournai vers ma "sœur" Mandalorienne. Elle s'activait à réunir du matériel dans ses multiples rangements. Lorsqu'elle eu tout trouvé, elle s'approcha vivement de Néro et commença à la manipuler sans trop de délicatesse, son diagnostic ne se fit pas attendre :


Je contemplais la scène, reculant dans un premier temps vers la sortie, puis une secousse se fit ressentir. On se faisait tirer dessus. Heureusement, nos défenses cinétiques étaient parfaitement opérationnelles, nous avions donc encore les moyens concrets de fuir sans subir plus de dégâts. Alors que je m'apprêtais à sortir de l'infirmerie, Irnyle me lança :


Un soupir s'échappa de ma bouche. Non pas qu'aider Néro à aller mieux me dérangeait, mais ce nom, Dar'manda, commençait légèrement à me taper sur le système. Je fis marche arrière, revenant tout près de la petite nerd, puis annonçai sobrement :


Étrangement, la Seringue se contenta de ricaner d'une façon plutôt inquiétante derrière son casque. En agissant de la sorte, elle confirmait son état mental plus que douteux. Puis soudain, elle m'ordonna :


Par conséquent, je m'attelai, comme indiqué, à bloquer Néro dans sa position actuelle, c'est à dire à la totale merci du médecin de bord. A cause de la douleur, elle risquait de remuer un peu, mais ma poigne était ferme et intransigeante. Même si l'idée de laisser les pieds de l'ancienne plongeuse du Turbo Lum voltiger dans la tronche d'Irnyle m'avait effectivement traversé l'esprit, une fraction de seconde, je suivis finalement les instructions à la lettre. La Mandalorienne agit vite et bien, pour le coup, le roulement des os de Néro ne fût pas la chose la plus agréable à entendre, mais au moins l'affaire était réglée.


Nenoeil hein... Cet enfoiré de poltron osait se foutre de moi dans un moment pareil. Je fermai alors les yeux, respirant profondément dans l'espoir de m'apaiser, quand Irnyle s'empressa de jeter de l'huile sur le feu :


Ma main mécanique se logea sans prévenir autour du cou de la Seringue. Sans serrer de trop mon étreinte, je soulevais légèrement la Mandalorienne afin qu'elle me regarde derrière sa visière poussiéreuse. Surprise, elle ne pu d'abord que subir mon action.


Avant qu'elle ne reprenne ses esprits, je relâchai ma prise et filai à l'extérieur de l'infirmerie. Le pas décidé, un brin énervé, je me rendis aux tourelles, suivant les pas vifs de Triss dans les couloirs du Black Rover. Une fois devant le poste de tir, je m'installai dans le fauteuil prévu à cet effet, puis saisis prestement les manettes servant à contrôler les tourelles extérieures. Deux chasseurs approchaient à vitesse grand V, il valait mieux les empêcher de nous faire trop de mal avant notre bond en hyperespace. Immédiatement, je fis chanter les canons avec frénésie. Toujours imprécis dans mes tirs, je forçais tout de même mes cibles à virevolter ci et là pour éviter mes salves mortelles. Triss, elle, semblait bien mieux s'en sortir, un de ses tirs ricocha même sur l'habitacle d'un des chasseurs. Le bouclier de ce dernier devait être tombé après cela, j'en profitai donc pour le harceler d'une rafale oppressante.

En réponse, nos ennemis tentaient d'abattre nos propres défenses, logiquement. Il ne restait plus qu'à espérer que Triss continue d'être habile, au risque de voir nos chances de survie drastiquement diminuer. Le capitaine semblait quant à lui être un excellent pilote, ses multiples manœuvres nous permettaient généralement d'esquiver des dégâts importants. Cela justifiait au moins son absence du terrain jusque là. Même si je continuerai probablement de le lui reprocher pendant quelques temps encore, à moins que nous ayons une conversation apaisante sur le sujet, ce qui m'étonnerait fort... Pendant que je serrais les dents, et réfléchissais à tout ça, un missile à tête chercheuse frôla ma cabine. Difficile de dire s'il provenait de la corvette restée en retrait ou sil s'agissait d'armes embarquées par les chasseurs. Quoi qu'il en soit, l'avertissement était on ne peut plus clair.

Un énième tir de barrage eu finalement raison du chasseur ennemi le plus mal en point. Triss se focalisa directement ensuite sur la seconde cible. Celle-ci devait être un pilote bien plus chevronné, vu sa faculté à tenir en respect le Black Rover. Fort heureusement, avant que ce farouche adversaire ne nous montre l'étendue de ses compétences, le vide spatial se déforma et une grande poussée secoua la globalité de notre vaisseau pirate. Nous étions passés en hyperespace juste à temps. La pression venait donc de retomber tout à coup, je lâchai ainsi les joysticks devant moi, puis laissai mes bras s'étendre librement le long de mon corps humide de sueur. Enfin, nous étions véritablement sortis d'affaire.

Mon siège se tourna pour me laisser sortir de la cabine de tir, mais Irnyle m'attendait, les bras croisés, visiblement très éreintée. Mon petit tour de force de tout à l'heure ne lui avait sans doute pas bien plu. Alors que j'étais encore assis, elle me décocha une droite sèche dans la mâchoire. Sans appui valable pour résister, je me retrouvai au bord de la chute, tenant à peine sur mon fauteuil d'artilleur. La Seringue accompagna ce geste de quelques mots cinglants :


Était-ce une promesse ou une menace? L'une comme l'autre, ce n'était pas bon signe pour la suite de notre relation, pour sûr. Pendant que la scientifique Mandalorienne tournait les talons, m'insultant une énième fois dans sa langue natale, je me redressai doucement dans l'optique de me lever cette fois-ci complètement. Enfin debout, mes esprits peu à peu retrouvés après ce coup durement encaissé, je me dirigeai vers le cockpit du vaisseau. Il fallait bien que je m'informe sur ce que comptait faire Mugler, à présent. Et surtout, je voulais savoir quelles précieuses informations exactement nous avait valu tant de problèmes. Une fois derrière le DIable, affairé au pilotage avec son imposant second, j'entrepris mon questionnement un peu sèchement :


En attendant la réponse du chef, je m'assis sur une des chaises de navigation libres. D'après la carte du secteur, nous nous apprêtions à en sortir, en direction de la Bordure Extérieure. Je me demandais bien quelle mystérieuse destination pouvait se cacher derrière toutes ces péripéties. Si possible un endroit où les gens ne tentent pas de nous tuer, ça serait vraiment bien. Néanmoins, il ne fallait pas trop rêver, cette vie de pirate promettait d'être houleuse et, évidemment, infiniment dangereuse.

Une chose était sûre, sa diversion/protection avait fonctionné. L’équipe passait progressivement la porte, Oneye fermait la marche. Ils étaient apparemment tous entiers, et surtout au complet. Néro ferma immédiatement la porte et tapa avec sa clé de toute ses forces sur le système d’activation afin de la briser. Si leurs assaillants tentaient de les suivre, ils seraient ainsi forcés d’utiliser l’activation manuelle de la porte, les retardant d’au moins deux bonnes minutes, largement suffisantes pour rejoindre leur vaisseau et décoller. Lorsqu’elle frappa, Néro ressentit une très vive douleur dans son épaule, qui fit d’ailleurs réagir Omnius. Tout deux n’étaient pas habitués à ce genre de sensations (information pour le cas d’Omnius, connecté à son cerveau). Il faut dire que Néro ne s’était jamais réellement blessée, mis a par quelques légères brûlures de fer à souder ou de léger pincement. Faire la plonge au Turbo Lum ne présentait pas vraiment de risque, et elle avait un certain don pour échapper à toute forme d’altercation physique avec d’autres personnes.
Essayant d’ignorer la douleur et de profiter de la poussée d’adrénaline toujours présente, Néro s’élança à leur suite, les rattrapant assez rapidement. Elle eut à peine le temps de poser le pied dans le vaisseau que la soute se referma sous la commande de Lasabley. Le vaisseau s’ébranla alors soudainement, signe d’un décollage immédiat les plaçant hors de portée des hommes en armures.

Une fois dans le vaisseau, un immense soulagement envahit soudainement Néro. Son plan, complétement foireux et au pourcentage de réussite discutable, avait porté ses fruits. Omnius fit d’ailleurs par de son contentement sur la situation. Malheureusement, cela sonna aussi la baisse du shoot d’énergie qui lui avait permis de tenir jusque là. Elle voyait clairement un état proche de l’hypoglycémie approcher et pire que tout, la douleur dans son épaule augmenta, signe d’un retour à l’état normal. La voix d’Omnius se fit d’ailleurs plus lointaine et un poil plus lente de quelques millisecondes, témoins de la baisse de tension qui guettait Néro. Elle se saisit le bras violemment, ce qui ne passa pas inaperçu aux yeux de ses compagnons de piraterie. Néro gémit. Tant à cause de la douleur qu’à cause du constat qu’elle avait réussi à se blesser toute seule, sans être au cœur de la bataille. N’était-elle qu’un simple assemblage de carton-pâte qui pouvait se briser à la moindre action?

Une voix lâcha ce qui semblait être de vagues félicitations.
- Au plaisir. s’entendit murmurer la jeune femme, plus par automatisme que par réelle réponse à un interlocuteur non identifié, lui faisant momentanément oublier ses idées grisâtres.

Elle entendit alors vaguement le capitaine du vaisseau, Zax Mugler, brailler ses ordres dans l’interphone, mettant de ce fait tout l’équipage dans une nouvelle dynamique, celle de la défense. Ils n’étaient apparemment pas encore tirer d’affaire, mais cela dépassait ses compétences. De plus, elle avait confiance dans ses réparations. Les boucliers tiendraient, à moins qu’un énorme tir laser ne viennent les percuter par l’arrière et ne touche les réacteurs. Mais l’astroport de Corellia avait autre chose à faire que de tirer sur un énième vaisseau prenant la fuite suite aux récentes explosions.

Néro se sentit alors soulevée, mettant un peu à mal son sens de l’orientation dans l’espace. Elle n’avait pas entendue Oneye s’approcher. Coincée dans ses bras, elle n’avait malheureusement pas son mot à dire et s’est ainsi qu’elle se retrouva transporter vers l’infirmerie. Néro essaya de mettre un mot sur la nouvelle sensation qui s’emparait d’elle : l’humiliation. Oui, c’était humiliant de se faire balader ainsi, comme un fétu de paille ou une demoiselle en détresse, alors qu’elle n’était pas non plus en danger de mort imminente. Omnius la questionna d’ailleurs la dessus. Il avait ressentit la légère contrariété de la jeune femme. Néro mentait mal. En fait, elle ne mentait pas, surtout face à son ressenti. Elle omettait bien sûre, mais sans jamais nier la vérité. Elle ferait un point avec l’IA sur ce sujet, plus tard, lorsque la tension serait redescendue.
En parlant de tension, une nouvelle, latente, était en train d’émerger au grand jour. Cette tension n’avait jamais été réellement cachée, mais pour le coup, même Néro, qui était pourtant très mauvaise pour détecter ce genre de chose, pouvait sentir l’électricité présente dans la pièce sans qu’un mot ne soit réellement échangé.

Elle fut déposée sur le siège dans lequel elle avait commencé son aventure avec les Black Rovers. Pour le coup, la présence du borgne la rassura un peu. La Seringue ne pourrait pas tenter de la disséquer devant un témoin pour étudier son implant.
Elle entendit Oneye, qui tentait de la rassurer, lui faisant automatiquement tourner la tête vers lui. Elle tenta de répondre que ça allait très bien, qu’elle “gérait” pour reprendre les mots de la médecin, mais une nouvelle douleur lui coupa momentanément le souffle alors qu’elle venait de tenter un mouvement du bras. Intérieurement, Néro avait juste envie de se rouler en boule au fin fond de sa cabine tant la situation était … rabaissante. Sa constitution fragile ne l’avait jamais autant placée dans une telle situation de malaise.
Les mains d’Irnyle se posèrent sur elle, avec nettement moins de délicatesse que lors de leur première rencontre. Lorsqu’elles bougèrent son épaule, le résultat ne se fit pas attendre.
- Aie….

Son diagnostic fut rapide. Elle n’avait rien de grave. C’était prévisible, mais tant mieux. Un bras cassé aurait sérieusement compromis ses talents de mécano.
Une secousse inconnue se fit ressentir. Néro souleva un sourcil. Pour le coup, elle ne savait pas trop ce qui se passait. Le vaisseau avait-il heurté quelque chose? Les débris d’un autre vaisseau peut-être? Au vue de la réaction de son collègue borgne, lui savait ce qui ce passait et se préparait à intervenir. Il fut néanmoins interrompu par un ordre sec de la Seringue.
Néro leva un nouveau un sourcil interrogateur à la mention du terme Dar’manda. Elle ne savait pas ce que ça voulait dire, mais à la réaction de l’homme, cela ne devait pas être un qualificatif très heureux.
Reprenant un peu ses esprits, son taux de sucre dans le sang oscillant la connectant de temps en temps à la réalité, elle voulu répliquer que non, Oneye pouvait aller faire ce qu’il devait faire, même si c’était fort...gentil de s’inquiéter pour elle, mais le ricanement froid de Wren la glaça sur place. Un instant, elle voulu se lever pour se cacher derrière l’imposante carrure du borgne, mais ses bras vinrent rapidement la bloquer.

Une panique légère s’empara de Néro. La proximité des gens autour d’elle la figea sur place. Depuis qu’elle s’était retrouvée au Turbo Lum, personne ne l’avait vraiment touché de la sorte. Ses contacts physiques se limitaient généralement à quelques rares tapes sur l’épaule, le maximum étant un “calin” de la twil’ek Shiri lors de l’une de ses nombreuses ruptures amoureuses. En effet, Néro avait tendance à toujours garder ses distances. Mais là, il lui était impossible de fuir, la force d’Oneye étant très largement supérieur à la sienne. Elle n’essaya même pas de se débattre.
La seringue s’approcha. Qu’allait-elle faire? Elle lui adressa un regard très inquiet, auquel la médecin ne prêta aucune attention, positionnant ses mains autour de son épaule. Sans aucun ménagement, Wren fit un mouvement sec, déclenchant un craquement sinistre dans son squelette et surtout dans son articulation douloureuse. Le cri qu’aurait dû pousser Néro se retrouva coincé au fond de sa gorge, la manipulation du médecin l’ayant prise par surprise. La voix d’Omnius n’était plus qu’un bruit de fond, occulté par la douleur. Elle aurait pu pleurer à ce moment, mais elle se retint. Déjà parce que l’humiliation était déjà suffisamment grande comme ça, et ensuite parce que Néro ne savait pas vraiment pleurer.
Lorsqu’elle fut enfin libérée des bras d’Oneye, Néro respira enfin. C’était d’ailleurs peut être ce qu’Omnius lui disait de faire depuis les 5 dernières minutes.

La suite se passa à une vitesse et une violence qui laissa perplexe la jeune femme. Un échange d’insulte, et le guerrier venait d’enserrer la gorge de la Seringue. Néro, témoin de la scène ne dit rien, se tenant son bras endoloris, mais qui bougeait de nouveau.
Lorsqu’il sortit, une fraction de seconde plus tard, la rage semblait faire vibrer le corps de la médecin. Néro tenta un mouvement d’apaisement.

- Vous devriez peut être discuter au calme pour régler ça non?

Ce fut bien évidemment un échec. Omnius se chargea de flageller légèrement Néro sur le fait qu’elle aurait dû se taire et fuir cette infirmerie. La rage de la médecin se retourna contre elle, et Wren s’empara d’un injecteur hypodermique qu’elle planta violemment dans le bras de la jeune femme, lui arrachant un gémissement. L’anesthésiant vidé, elle l’enleva avec la même colère. Elle se tourna finalement vers elle.

- Dégage maintenant.

Néro ne se fit pas prier, sentant clairement le feu derrière la visière de la femme. Lorsqu’elle fut hors de la salle de torture, Néro se demanda un instant si les vibrations qu’elle ressentait étaient liées à son état de faiblesse actuel ou au vaisseau. Au vue de l’agitation et surtout du bruit des tourelles, Néro comprit enfin la situation. Ils se faisaient canarder.

Elle hésita un instant à se rendre en salle des machines afin de vérifier que l’armement ou les boucliers ne les lâcheraient pas, mais l’anesthésiant faisant son effet, et le sucre manquant, elle ne parviendrait à rien. Constatant son inutilité dans la situation, se faire à boire était la seule chose de constructive qu’elle pouvait faire, tout l’équipage s’occupant déjà du reste. Ça et enlever la combinaison de maintenance dans un état fort sale. Elle enleva ses bottes et fit glisser la combinaison, qu’elle posa sur un tabouret. Elle irait la mettre au sale plus tard. Ou la brûler. Elle rabattit sa capuche sur sa tête, essayant de retrouver par ce geste un peu de dignité, fort mise à mal dans le dernier quart d’heure.
Puis, elle se dirigea en zigzaguant vers la machine à café, reproduisant la démarche curieuse du R2 de Corellia. Comme un zombi, elle se saisit d’une tasse, qu’elle positionna dans la machine et lança la préparation d’un chocolat. Une fois la boisson prête, elle ouvrit la boite de sucre et commença à les intégrer dans le liquide. Elle perdit le compte. Omnius le lui indiqua.

- Merci.

Elle dilua la douzaine de sucres, impactant grandement la viscosité de la boisson initiale et enserra la tasse entre ses mains tant pour se réchauffer que pour les empêcher de trembler. Elle s’assit alors en tailleur sur le bar, attendant de savoir si le vaisseau allait exploser en vol ou si ils réussiraient à se sauver. La secousse caractéristique du saut en vitesse lumière se fit entendre et Néro fit un sourire satisfait. La mort n’était plus au programme. Irnyle sortit alors en trombe de son infirmerie et se dirigea vers l’un des escaliers qui menait aux tourelles, sans prêter attention à Néro qui la suivait du regard. Un bruit sec et un flot d’injure plus tard, elle redescendit de la tourelle et vint prendre position autour de la table. Les membres de l’équipage firent peu à peu tous leur apparitions dans la pièce, semblant peu impactés par les récents évènements. Cela devait être une routine pour eux.

Oneye apparu lui aussi, de là où Irnyle était revenue, répondant alors aux interrogations muettes de la jeune femme sur son récent manège. Elle aurait d’ailleurs plus de chance de s'informer sur la situation en le questionnant lui sur ce sujet. Bon il fallait d’abord qu’elle le remercie pour son aide, même si celle-ci l’avait plongé dans un désarrois profond, parce que cela restait fort… cordial, sympathique et gentil de sa part. Néro ne parvenait pas à trouver le mot juste pour qualifier l’acte du nouveau pirate. Cette interrogation était d’ailleurs superflue pour elle, mais hélas pas pour Omnius.
Néro, dans un état second lié à l'effet du médicament et à la remontée de son niveau de glucose dans le sang, rata sans doute quelques discussions/actions, essayant de profiter du réconfort de sa boisson et de ce répit pour tenter d’oublier la situation humiliante dans laquelle elle s’était retrouvée quelques instants plus tôt. C’était du passé maintenant.

Une question qui lui était adressée la fit sortir de sa léthargie. Le Sang-peur. Oui, il fallait qu’elle se reconcentre. Elle tourna la tête vers le capitaine, qui venait de faire son apparition au côté d’Oneye.

- Ah oui…

Néro sortit son datapad, réfléchissant à la manière dont elle allait expliquer ses découvertes. Elle se gratta la gorge, ses récents cris étouffés l’ayant un peu enroué, et prit enfin la parole sous le regard attentif de l’équipage.

- Les données que j’ai récupéré montre que la dernière destination du Sang-Peur, toujours sous le commandement du capitaine Ridda, est un hangar privé qui se trouve sur Nar Shadaa. J’ai les coordonnées exactes.  Il était noté aussi, qu’à l’origine, le vaisseau avait pour destination la planète Mandalore...mais ce vol fut avorté en...979. Le départ pour Nar Shadaa fut programmé au moins trois mois plus tard.

Un silence lourd se fit. Néro leva les yeux de son datapad, se demanda momentanément ce qu’elle avait pu dire pour autant sidérer son auditoire.

- Et c’est tout ce que j’ai.

Un peu déçue du résultat de son rapide exposé, elle ne montra cependant rien. Attendant, les prochaines décisions de leur capitaine. Nar Shadaa. Pour le coup, elle avait fait des recherches sur cette planète, le nom revenant souvent dans les discussions des malfrats qui buvaient au Turbo Lum. Par contre, Mandalore ne lui disait rien pour le coup. Elle ferait sans doute de rapides recherches plus tard...

Finallement, et heureusement pour l’équipage, le Black Rover réussit à atteindre l’altitude désigné et s’enfuir à travers l’hyper-espace. Tous avaient contribué à ce succès. Le capitaine bien sur, en pilotant de manière fluide et rapide, volant vers leur objectif et évitant les tirs ennemis, Lasabley en ayant calculé avec précision le cap à prendre, l'énergie à allouer à chaque sous systèmes et bien sur, Triss et Oneeye pour avoir su couvrir leur fuite et s’occuper de leurs poursuivants. Même la fragile Néro avait du crédit dans cette échappé. Sa maintenance sur les capricieux bouclier du vaisseau leur avaient évité l’atomisation pure et simple.
Et cett sensation se sentait chez tous les membres de l’équipage qui purent pousser un grand soupir de soulagement. Tous ? Non. Le capitaine Muggler était lui toujours concentré sur une chose. La présence de Oneeye affalé dans un fauteuil du cockpit.


-Le poste de pilotage, c’est pour ceux qui pilotent, dégage de la ! En salle principale !


La remontrance était peut être sévère mais le pirate avait des règles claires. Pas de jawa à bord, le rouleau de PQ vers l’exterieur et, dans les plus sérieuses, personne hormis ceux chargé de piloter dans le cockpit. Il y avait plusieur raisons à cela. La première, la concentration. Rien s'énervait plus le devaronnien que des personnes papotant autour de lui quand il pilotait ou commentant sa manière de faire. Il faisait les chose à sa façon et cela marchait ! S’il voulais des conseil ou un avis sur la question il avait son co-pilote. C’etait entre-autre d’ailleur, le rôle principal de cette personne. Pas question d’avoir les remarques du cuistot, des passager ou de n’importe quel jean-foutre ! Ensuite le capitaine avait des idées arrêté sur la sécurité. Notamment avec les nouveaux. Le poste de pilotage était l’endroit le plus stratégique du vaisseau. Le noeud ou toutes les commandes arrivaient et ou tout pouvait se décider. Il suffisait d’une seule fois, d’une poignée de seconde pour sortir le vaisseau d’hyper-espace, fermer les portes de sécurité et allumer une balise de repérage. Et a eux la prison pour de longue années !
Avec son équipage habituel le Diable avait une certaine confiance. Mais avec des nouveaux à bord, qui pouvait savoir ce qu’ils projetait réelement ? Dès lors, hors de question de prendre le moindre risque.

Une fois le Borgne sortie avec Lasabley il vérifia une dernière fois les commandes; la navigation avant de sortir à son tour et fermer avec sa clé l’accès au saint des saint.


Dans la salle principale du vaisseau, tout le monde semblait s'être mis à l’aise. Après avoir raccompagné l’humain, Lasabley s'était vautré dans le canapé près de l’holoprojecteur, Triss était accoudé sur l’échelle et Wren elle croisait les bras près de l’holoprojecteur. Quand aux deux nouveaux, ils semblaient aussi avoir trouvé leurs marques. La jeune femme s'était mise en tailleur sur le bar et sirotais sa boisson l’air absente.  Quoi de plus étonnant après etre passé dans les mains de la Seringue. Connaissant son médecin de bord le Diable fut presque étonné de ne pas la voir encore grimacer. Sans doute l’ancienne Death Watch lui avait elle injecté un de ses cocktails maison et l’humaine devait planer très très haut. Le borgne, “Oneeye” c'était rassi à la table des repas, l’air encore plus bougon que tout à l’heure. La Seringue justement lui avait fait un topo sur lui. Ancien mandalorien, sans aucun doute donc forcément ancien soldat et très certainement loyaliste “Veritable” vu que la scientifique ne l’avait pas reconnu. Difficile adaptation que de se retrouver avec des hors la loi comme eux et vivre à quelques mètre d’une de ses ancienne ennemi. La nouvelle concernant leur mission n’allait pas arranger les choses. 979 et Mandalore…
Pour lui les choses etaient claire comme de l’eau de roche. Il jeta un oeil a Wren, impassible comme toujours sous son casque puis aux autres membre de son équipage. Tous ne semblaient pas avoir fait le rapprochement. Il fallait donc aborder le sujet et éviter de froisser/raviver les parties concernés.


Pas étonnant qu’il ai préféré Nar Shadda à Mandalore. A cette date il y avait une guerre civile la bas. Et c’est à ce moment que les deux parties ont décidé plus ou moins par surprise d’en finir avec l’autre. Résultat, match nul, balle au centre et leurs mondes sont devenu littéralement invivable, même avec leurs satanées armures !


-J’ai connu Ridda autre fois. Rapidement. Il nous fournissait contre les “traditionnalistes”. un capitaine intelligent, débrouillard, intelligent.

-Dangereux ?

-Bien sur.

-Beau gosse ?

La Seringue ne releva pas la remarque meme si on semblait sentir une pointe d’amusement pour la remarque du second.

-Je ne pensais pas qu’il était vivant et n’avais pas fait le rapprochement entre lui et la mission. Je le pensais mort…. Mais s’il a évité le Mand’a, alors les chances qu’il se soit réfugié là bas mener une nouvelle vie ne sont pas à exclure. C’est une piste solide.


Le capitaine resta en silencieux, laissant à chacun le temps de digérer les paroles de la médecin.


-Alors nous allons faire cap sur ses coordonnées après notre “saut de puce”. Vu l'état des voies hyper-spatiale et l’activité des deux camps, je dirais qu’il nous faudra bien deux jours, deux jours et demi pour gagner l’espace Hutt et leur capitale. Disons trois, le temps d’observer l’endroit. On refera un point à ce moment la. D’ici la, reposez vous, soignez vos plaies et reprenez vous reprendrez vos corvées après un congés de .. Douzes heures. Cela me semble satisfaisant.  Félicitation pour les données jeune fille et toi One-aie, j’ai regardé ce que tu a fait avec les caméras du vaisseau. Bien joué, continue comme ça [[mais si voler avec des Death Watch te pose soucis, viens me parler]]. Vous pouvez disposer.

Sur ce petit discours le capitaine se dirigea vers sa cabine et Lasabley vers la salle de bain de l’équipage. Le colosse détestait la sueur des missions et préférais prendre soin de son corps en toute occasion. Triss elle, s’allongea de toute sa longueur sur le canapé désormais libre et alluma l’holoprojecteur pour regarder une autre série du câble. La Seringue elle, comme prise par quelques remord s’approcha de Néro pour s’excuser de sa conduite précédente. En bref, la vie reprenait son cours sur le Black Rover.

HRPG : La phrase [size=10]entre[size=13] [[ ]] est prononcé en mandalorien par le capitaine. Donc seul Blad et la Seringue l’ont comprise.[/size][/size]

Je vous laisse faire un ou deux psot si vous le voulez pour finir cette partie là de la mission, une fois fini, j’ouvrirais un topic sur Nar Shadda

Mugler avait décidé de m'engueuler sans répondre à ma question. En retour, je me contentai de lever les épaules, soupirant légèrement par la bouche, puis je suivis sans discuter les directives du capitaine pirate. Ce dernier semblait avoir instauré beaucoup de règles stupides sur son bâtiment, mais ce n'était pas le moment pour en débattre. Mon statut, d'ailleurs, ne me permettait que bien peu de manœuvre en la matière. Le risque de me faire éjecter par le sas de débarquement était toujours présent, surtout après le tournant profondément litigieux qu'avait pris ma relation avec le médecin de bord à l'instant. Inutile de me mettre à dos le chef-chef-cuistot et son second, par-dessus le marché. Déjà que Lasabley ne me tenait pas particulièrement dans son cœur, sans nul doute...

Une fois installé sur une chaise, dans la salle principale, je me mis à observer les autres Black Rovers. Tout le monde attendait le débriefing du Diable, apparemment. Irnyle semblait toujours irritée par notre altercation, Triss s'étirait dans son coin, Lasabley profitait du confort du canapé en s'étalant entre ses coussins, et Néro semblait trouver du repos en demeurant assise sur le bar, une tasse chaude entre les mains. L'odeur qui s'en dégageait était celle d'un chocolat chaud, je me souvenais alors qu'elle en buvait déjà de temps en temps au Turbo Lum, sur Roon. Entre ça et le café, dont elle raffolait aussi de mémoire, cette nerd si spéciale avait là deux bons prétextes pour s'alimenter exagérément en sucre...

Mon flair instinctif commençait à me dire que cette addiction aux aliments sucrés était un élément important pour comprendre qui était Néro. Une Humaine normalement constituée, même de moins de 30 ans, subirait des problèmes de santé liés à cette consommation excessive. Cependant, elle, elle était visiblement en parfaite santé. Bon, elle était un peu fragile sous ses pulls trop grands, comme nous avions pu le constater à notre retour à bord, mais à part ça tout allait plutôt bien. Sinon, la Seringue l'aurait probablement recalée à la visite médicale. Bref, si Néro demeurait une énigme à bien des égards, je sentais que je tenais là une vraie piste à son sujet. L'état de choc, lié à cette première partie chaotique de notre mission, ne pouvait certainement pas tout justifier.

La voix de Zax Mugler me tira de mon enquête silencieuse, il exigeait que Néro déballe à tout le monde les informations qu'elle avait récupéré sur Corellia. Celle-ci sembla soudainement revenir parmi nous, puis s'attela à son devoir dicté par le capitaine. Nar Shaddaa, Mandalore... Mandalore, Nar Shaddaa. Deux noms qui resurgissaient du passé, comme s'il avait décidé de me poursuivre continuellement. Ma paranoïa chronique reprit le dessus instantanément : Ridda était-il à ma recherche lui aussi? Qui l'avait commandité alors? Était-il Mandalorien lui-même? Bon sang, j'étais peut-être en train de me diriger tout droit dans un piège ! Le Diable poursuivit la conversation, puis chaque Rover y alla de son petit commentaire.

Moi, je m'étais agrippé à la table juste devant, de mes deux mains, impuissant face aux nouvelles fraîches qui fusaient dans mon esprit. La Seringue révéla même qu'elle connaissait Ridda, qu'il était en fait un de ses fournisseurs contre les "traditionalistes". Elle parlait probablement là des Vrais Mandaloriens, le mouvement qui essayait de faire vivre la culture Mandalorienne dans le respect des codes anciens. Soit le mouvement des Demeci, autrement dit. Alors, Irnyle, dont le nom m'échappait d'ailleurs (l'avais-je au moins déjà entendu? Pas sûr !); était de celles et ceux qui souhaitaient régner par la terreur sur Mandalore, jadis : les Death Watch. Quand j'étais encore Mando'ad, il y a maintenant 16 ans environ, ce groupe n'était qu'un cercle confidentiel sur Manda'yaim. Son action était même anecdotique dans le grand cortège Mandalorien. Mais je me rappelais maintenant que Danan, lorsqu'il m'avait retrouvé devant les ruines de notre ancien foyer, m'avait expliqué que les Death Watch étaient devenus les grands et puissants ennemis des Vrais Mandaloriens. De ce conflit est née l'apocalypse qui règne désormais sur Mandalore.

Mes doigts serrés autour du plateau de la table se décrispèrent doucement, puis mon regard se posa sur Irnyle. Son clan devait être constitué d'une belle bande de salopards. Pas étonnant qu'elle soit aussi abjecte, disons que je comprenais mieux en tout cas. Pour ma part, les Demeci avaient sombré autant que leurs adversaires, finalement. Et j'avais moi-même été radié de la culture Mandalorienne depuis belle lurette. J'étais plutôt satisfait, pour le coup, de ne pas avoir participé à ce carnage sans nom. Malheureusement, cela ne m'a pas empêché de mettre le doigt dans un autre engrenage, quasiment tout autant destructeur. Enfin, il valait mieux tous se tourner vers l'avenir à présent, car cette mission promettait d'être encore bien riche en événements. De plus, si Ridda me traquait (moi ou Stokes en fait, mon alter ego survivant de Kamino) à l'époque, probablement pour les mêmes raisons que Danan, je me devais d'être parfaitement sur mes gardes. Trop d'éléments me manquaient pour me permettre d'être laxiste ici. Bien entendu, l'éventualité que tout ça ne me concerne pas, de près ou de loin, était existante également. Mais on n'était jamais trop prudent avec les concours de circonstances.

Le capitaine mit un terme aux échanges en annonçant que nous allions voyager jusqu'à Nar Shaddaa à présent. J'aurais presque pu lâcher un sympathique "retour à la case départ", mais je n'en fis rien. Le silence me permettait de faire travailler mes songes activement. Même les mots en Mando'a prononcés à mon égard ne me firent pas sourciller. Je me fichais bien de voyager avec une Death Watch, de toutes façons. Bien plus important que ça : la situation risquait de m'échapper si je ne planifiais pas un plan de secours. Il fallait que je garde un joker, soit une possibilité de disparaître à tout moment, une énième fois. Ma survie était la priorité ici. Puis, mon regard se posa sur Néro.

Elle avait été très généreuse avec moi, depuis le début, alors qu'elle n'avait fondamentalement aucune raison de me faire confiance. Sa bonté était pure, presque enfantine d'ailleurs. Devrais-je lui expliquer la situation, au cas où les choses tourneraient mal? Peut-être... Sauf qu'elle risquait aussi de me trahir, si elle jugeait plus judicieux de demeurer fidèle aux Black Rovers. Néanmoins, je ne savais pas vraiment si elle accordait une quelconque valeur au sens de l'honneur. Impossible de deviner sa réaction, en somme... J'allais donc commencer par le commencement, tout naturellement. Jouer la comédie, ça au moins je savais faire. Ceci dit, je ne le faisais pas pour manipuler vraiment mon interlocutrice, ce coup-ci. Et puis, après tout, qui n'interagissait jamais par intérêt?


Demandai-je alors, en me levant et en m'approchant tranquillement de Néro, toujours assise en tailleur sur le comptoir à boissons. Je m'assis simplement à côté d'elle, laissant un petit mètre entre nous, que l'espace de confort soit préservé pour chacun. Après sa réponse, je poursuivis, usant d'un ton sympathique malgré mes propres tracas, qui tournaient en boucle dans ma tête :


Ces derniers mots pouvaient être interprétés de diverses manières. Certains penseraient sûrement aux Jedi, d'autres aux meilleurs joueurs de Huttball, moi je pensais seulement à nous-mêmes. J'avais survécu à plusieurs morts, en quelque sorte, cependant je savais qu'un jour l'une d'elle parviendrait à m'enterrer définitivement. Fuir m'avait permis de subsister, nous allions donc voir si cette solution était la bonne cette fois encore. Du moins, si Ridda était bien le pirate que je croyais. Le mystère restait entier, consolider mes alliés ne pouvait ainsi qu'être positif jusqu'à mes prochaines découvertes. Ou "nos" prochaines découvertes...

Tu m'étonnes... Vas savoir ce qu'elle met dans ses seringues l'autre forcenée ! En tout cas, c'était efficace d'après Néro, tant mieux. Subir les manipulations d'Irnyle était déjà assez traumatisant, en souffrir derrière aurait été franchement scandaleux, voire inacceptable. Ensuite, la nouvelle mécanicienne (intérimaire) des Black Rovers me délivra une réponse mine de rien riche en informations. Elle tentait d'adopter une posture cool, malgré sa situation un peu délicate, je crus même entendre des intonations dans sa voix similaires aux miennes. J'ignorais si cela était volontaire ou non, mais c'était assez cocasse à relever. Ainsi, il fallait comprendre ici que Néro observait tout, et peut-être même tout le monde.

Il y avait fort à parier qu'elle absorbait (en quelque sorte) ce qui lui plaisait, et ignorait finalement les éléments qui ne l'intéressaient guère. Au moins là-dessus nous nous ressemblions. C'était un comportement tout à fait normal, sans doute renforcé par le rejet récurrent des autres. Nous tentions donc de nous inspirer de notre environnement pour qu'il finisse par nous accepter. Bien entendu, personnellement je me fichais bien d'être accepté ou non, mais chaque être vivant cherche, inconsciemment certainement, un lieu ou un groupe qui lui sied.

La réplique de Néro se fit plus longue que ce à quoi je m'attendais. Là encore, j'appris pas mal de choses sur elle, sans avoir à forcer davantage la discussion. Premièrement : elle essayait assurément de ne pas être un poids pour quiconque. Deuxièmement : elle avait tout de même conscience de ses faiblesses, malgré quelques regards subtilement fiers, qui ne trompaient pas sur la portée de mes remarques. Enfin, j'eusse la confirmation que Néro jouait un rôle également.

Elle venait de s'interrompre, alors qu'elle m'expliquait avec un peu d'entrain son incapacité à utiliser une arme, s'apprêtant à m'exposer ses atouts, pour compenser. La petite nerd se demanda même si elle n'avait pas "l'air bizarre", au bout de sa phrase. Je ne pus que sourire face à cette auto-critique. Le regard de cette personne cherchait des connexions avec les autres, ni plus ni moins. Elle était dans un état qui me rappelait le mien, lorsque je fus banni par ma propre famille de Manda'yaim. Cet univers était dur avec ceux qui n'aspiraient pas à l'écraser ou à le conquérir. J'ignorais les tracas exacts subis par la brave Néro (bien que j'en eusse observé un ou deux sur Roon, brièvement), cependant je devinais bien mieux leurs effets sur sa personne.

Le recrutement de cette jeune femme au sein des Black Rovers s'expliquait davantage désormais. Là où, au départ, je demeurais quelque peu perplexe, surtout vis-à-vis de son état d'esprit. Néro n'exprimait aucune ambition particulière, et une sorte de naïveté généreuse se dégageait d'elle selon les situations. Typiquement, je n'imaginais pas ce genre d'individu devenir pirate. Ce que nous faisions au sein de cet équipage était hors contrôle de toute loi. Je venais de commettre personnellement deux meurtres froids et violents sur Corellia, notamment, sans compter les vaisseaux abattus dans notre fuite. De plus, nos ennemis étaient partout, de tous les camps et de tous les horizons. La voie criminelle était une orientation terriblement excluante. Je l'avais d'ailleurs choisie faute de réussite dans le monde "normal", ou plutôt à cause d'échecs cuisants... Néro, elle, semblait avoir peu d'expériences derrière elle, ce qui ne l'empêchait pas d'exceller dans certains domaines, bien sûr. Sa façon d'être la laissait paraître telle une page blanche, qui voyait seulement le début de son histoire naître aujourd'hui.

A sa première question, je répondis simplement :


J'accompagnais ma dernière phrase d'un petit geste, montant ainsi mon bras en beskar à hauteur de poitrine, permettant à chacun d'observer la finesse de conception de ma prothèse. Un fin sourire s'était également dessiné derrière ma barbe, levant définitivement l’ambiguïté sur ma capacité à pratiquer et à comprendre l'auto-dérision. Ma réponse à sa seconde question ("j’ai l’air bizarre là non?") ne se fit ensuite pas attendre :


Je m'étais décidé à ponctuer mes interventions avec une pointe d'humour, afin d'alléger le propos potentiellement un peu pompeux que je tenais. Entretenir la simplicité de la discussion était essentiel, même si nous abordions des sujets un peu plus profonds qu'ils n'y paraissaient. Ce moment devait rester un instant de partage entre deux personnes embarquées dans un monde cruel et violent, une parenthèse d'accalmie et d'humanité en somme. Je m'étonnai à trouver ceci bénéfique, voire carrément apaisant. Si on m'avait dit que causer avec une pirate m'allégerait l'esprit un jour...


Pour marquer la fin approchante de cette conversation, je glissai hors du comptoir, me redressant correctement sur mes deux jambes. Je m'étirai parallèlement les bras, en faisant quelques moulinets dans le vide, puis je me tournai de nouveau face à mon interlocutrice du moment. Ma voix était toujours bienveillante, mais un peu plus dynamique cette fois :


Insister sur "petite" était là encore une forme d'ironie non dissimulée. Ici, je faisais sentir que nous devions tous nous reposer, ce n'était donc pas seulement un prétexte pour couper court à la conversation. J'espérais que Néro le comprenne, car les limites de nos corps risquaient de nous poser problème sans temps mort. Surtout si elle voulait que je lui apprenne une ou deux choses sur le corps-à-corps. La réalité de son épaule encore probablement fragile devait également être mise sur la table, il aurait été bête de l'ignorer en tout cas. Les Black Rovers avaient besoin d'une Néro en pleine forme, car on avait bien vu précédemment qu'aucun autre membre de l'équipage pouvait la remplacer.

Lasabley s'était avéré n'être qu'un tas de muscles, Irnyle une dingo polyvalente (mais dingo...), Triss une tireuse hors-pair toutefois limitée quasiment à cela (et à rouler des hanches pour focaliser les regards sur elle, éventuellement), et le capitaine n'en parlons pas. Ok il avait bien piloté, et il savait jouer la comédie, cependant j'attendais bien plus du fameux Diable des Black Rovers. Actuellement, je restais un peu sur ma faim.

Néro fixa avec attention le bras en Métal actuellement sous son nez. Pour une fois qu’elle n’avait pas à loucher dessus discrètement pour essayer d’en analyser la conception! Bien évidemment, cela dura trop peu longtemps pour qu’elle ou Omnius puissent tirer des conclusions vraiment solides. Et Néro dut immobiliser ses mains fermement autour de sa tasse pour éviter d’être tentée de poser un doigt sur la prothèse métallique. Oneye avait été clair la dessus : pas touche. Néro se demanda momentanément s’il lui dévoilerait l’origine de cet appendice si particulier. Apparemment non.

Dans la suite de cette conversation, la jeune femme ne savait pas trop comment se positionner vis à vis du discours de son acolyte. Malgré son ton plus léger et un peu humoristique, les compliments et constats positifs sur sa personne sonnait comme… comme si il essayait de l’encourager ou de la rassurer sur ses compétences, et notamment sur sa capacité de raisonnement. C’était ...gentil, mais Néro ne put s’empêcher de soupirer intérieurement, Omnius aussi d’ailleurs. Cependant, elle n'était pas sûre de son interprétation. Néro comprenait mal, voir jamais les sous-entendus ou les métaphores. Du coup, elle décida de ne pas réagir, ne sachant pas si elle  avait bien comprit son interlocuteur.

Néro fut alors une nouvelle fois gênée par les propos d’Oneye qui évoquaient le déroulé de leur mission (un peu chaotique mais réussi au final). Certes, sans elle et son idée stupide de jeter des grenades dans un couloir (ce qui est fondamentalement une très très mauvaise idée),  ils seraient tous mort. Et que cet acte courageux (mais quand même un peu irresponsable au fond) faisait d’elle quelqu’un d’intelligent.
La corrélation était étrange. Et pas en adéquation avec la réalité. Si Néro avait fait ça, c’était simplement parce qu’elle pouvait le faire, et rapidement. Car l’idée était vraiment débile en fait, plus issue d’une “réaction” de panique liée à une situation dangereuse que d’une véritable réflexion. Elle aurait pu pondre un plan nettement moins dangereux et plus efficace si elle avait eut plus de temps, et plus d’informations.

Néanmoins, l’intonation légère du borgne sonnait comme une très très légère marque de reconnaissance. Et elle se demanda si il fallait systématiquement qu’elle sauve les fesses de l’intégralité de l‘équipage à coup de grenade pour être vraiment considérée par ses pairs.
Ne souhaitant pas interrompre son camarade sur sa lancée, Néro ne dit une nouvelle fois rien, même si elle sentait que ses yeux s’étaient légèrement plissés sous le coup de la légère véxation qui naissait en elle. Ils se détendirent instantanément à la mention des Mandaloriens.

Omnius lâcha un petit “nous y voila!” victorieux. Mandalorien. Oneye était Mandalorien. Et Irnyle aussi. Dans un style complétement différent par contre. Elle se demanda s’il avait lui aussi une armure de la sorte mais ravala l’idée de lui poser la question. S’il ne la portait pas avec la fierté de la Seringue c’est qu’il devait y avoir une raison. Une mince liaison se fit alors entre Oneye, Irnyle, Mandalore, et leur opposition symbolisant probablement l’impact de la guerre civile de Mandalore sur sa population. Le conflit semblait assez récent en plus. D’où l’animosité encore très vivace entre les deux, comme le montrait le dernier commentaire de son comparse de plonge au sujet du médecin de bord.

La mécanicienne commença aussi à faire le lien entre la force du Mandalorien et son passé guerrier. Nul doute qu’il devait être un expert dans certains domaines plutôt liés à la violence et à la guerre. Nul doute non plus que cela avait l’air de l’avoir suffisamment marqué au point de tenter d’y échapper en rejoignant la piraterie. Elle n’était pas sûre de cela, mais c’était peut être toute cette hypothétique vie antérieure qui lui donnait cette allure plus vieille, plus expérimentée et plus dangereuse aussi. Elle devait cependant encore creuser pour confirmer ses hypothèses. Peut-être cela était-il complétement faux d’ailleurs...

Oneye se redressa alors, mettant fin à la conversation en la ramenant assez abruptement à sa condition de blessée et par conséquent, de fragilité. S’il s’était retourné à ce moment pour la regarder, il aurait pu la voir lever violemment les yeux au ciel, signe d’un agacement qui creusait plus profondément son trou au sein de la faible palette d’émotions dont Néro était dotée. Un peu déçue de ne pas pouvoir connaitre un peu plus la personnalité et le passé de l’homme,  elle le regarda s’éloigner, sous les interrogations d’Omnius ne comprenant pas ce qu’ils avaient pu faire ou dire de mal pour que la discussion, pourtant si bien engagée, se coupe aussi rapidement. Peut être Néro avait -elle été trop...trop...directe dans ses réponses? Peut être la trouvait-il trop étrange ou trop “jeune” pour continuer à évoquer un passé apparemment sombre et sanglant? Peut être aurait-elle pu l’arrêter en l’interrogeant sur autre chose? Mais quoi? et pourquoi?

Elle décida de balayer toutes ces questions de son esprit, déjà parce qu’elle n’avait pas de réponse pertinente à fournir, et ensuite parce qu’elle n’allait pas rester là à ruminer des hypothèses non constructives. D’ailleurs elle se dit qu’elle avait raté une occasion de lui présenter quelques remerciements pour l’avoir soutenue et maintenue, physiquement parlant, lors de la remise en place de son épaule.

Elle ne put s’empêcher de jurer légèrement à voix basse, déchargeant légèrement sa contrariété actuelle. Décidément, la communication informelle s’était pas son truc. La jeune femme se laissa alors glisser le long du bar, retombant sans un bruit sur le sol. Il fallait qu’elle trouve quelque chose pour s’occuper, elle n’aimait pas être inactive. Du coup, réparer l’électroencéphalogramme de la Seringue semblait être une bonne idée d’occupation, la seule intéressante pour le moment. Au moins, les machines ne la jugeaient pas et elle parvenait à les comprendre sans trop de soucis. Omnius lui fit remarquer que ce constat était un peu pathétique au fond.

- Ouais, bah on fait avec ce qu’on à.


Elle rinça rapidement sa tasse dans l’évier et partit en direction de l’infirmerie. Elle marqua un arrêt devant la porte du médecin, se demandant momentanément si c’était bien une bonne idée mais, après tout, elle était mécano. Elle était là pour réparer des trucs. Donc autant s’en charger maintenant, quand personne n’en avait un besoin urgent. Elle donna donc de léger coup sur la surface métallique afin d’annoncer son arrivée. Lorsque la porte s’ouvrit, Irnyle la regarda avec interrogation.

- Ton bras te fait mal?
- Non, non, ça va toujours. Dis moi… j’ai cru comprendre que ton électro encéphalogramme était en panne. Je peux peut être y jeter un oeil pour voir si … si je peux le ..réparer?

Néro mit enfin le doigt sur ce qui la rendait mal à l’aise avec le docteur Wren. Sa visière. Elle ne savait pas où regarder sur cette surface lisse. Où étaient ses yeux? Tout simplement, à quoi ressemblait-elle? Face à la Seringue, elle finissait toujours par baisser les yeux, ne sachant pas quoi fixer pour établir la communication.

- Oh! Cela fait des mois que Pryat…. le mécanicien en chef que tu remplaces, doit le faire. ça ne serait pas de refus.
Irnyle s’écarta légèrement pour laisser entrer Néro, et lorsqu’elle s’approcha de l’engin, la médecin tenta de débuter un nouvel interrogatoire.

- Ça va? Ton implant n’a pas été trop secoué?

Néro répondit calmement, cherchant mentalement une échappatoire pour sortir de la petite salle avec l’appareil.
- Non...non … aucun soucis. Mis a part mon bras bien évidemment. Bon, je vais te l’emprunter du coup, il vaut mieux que je ne foute pas le bordel dans tes affaires avec mes outils…


Tout en parlant, elle s’était mise à pousser l’outil médical, heureusement posé sur un chariot à roulette, vers la sortie de l’infirmerie. Irnyle se contenta de la fixer en acquiesçant vaguement tandis que la mécanicienne sortait de son champ de vision. Néro soupira de soulagement lorsque la porte se referma. Cette femme avait un vrai don pour mettre mal à l’aise les gens.

Sans plus attendre, elle poursuivi sa route jusqu’au hangar où elle passait le plus clair de son temps. Lorsqu’elle entra, le ronronnement du moteur l’apaisa légèrement. Il n’y avait personne mis à part elle et les outils et cela lui fit momentanément beaucoup de bien. Elle baissa alors les yeux sur l’appareil qu’elle venait d’apporter et le mit sous tension.  Elle pu  constater qu’effectivement, rien ne se passait.
- Bon… Omnius, si je te dis “l’appareil ne s’allume pas quand il est sous tension”, tu me réponds :.... oui c’est ça, une défaillance probable du bloc alimentation. y’a certain cas où sera aussi un soucis de connectique, et y’a d’autres cas où faudra tout jeter et en prendre un neuf . Bon, on va regarder ça….

Quelques coups de tournevis plus tard, Néro farfouillait dans l’intérieur de la machine pour identifier le fameux bloc sans pour autant endommager le reste de l’appareil. Omnius posait des tonnes de questions. Ce n’était pas la première fois qu’il voyait un circuit, mais la machine semblait contenir plus de composants qu’une machine à café.

- Non, c’est pas parce que y’a plus de circuit que le système est plus complexe. y’a juste, pas les mêmes fonctions. Hmmmm?... je crois que ça  sert à ...regarder des trucs dans ta tête. Non pas au travers… et ha! Tiens, regarde moi ça…

Le bloc d’alimentation était littéralement sortit de son rack et pendouillait misérablement, suspendu par un unique câble à la zone de son positionnement initial.

- Ouais… un gros choc. Non pas comme quand on tape quelqu’un. Je pense plus à … au vaisseau qui à du percuter quelque chose. Pour le sortir de son rack, soit il était mal fixé au départ, soit le choc était violent. Mais au moins, c’est facile à réparer.


Néro attrapa le pauvre boitier et commença à le remettre en place délicatement, le faisant glisser entre les rails de son support. Sur les quatre vis qui devaient le maintenir, une seule était encore présente. Elle se demanda d’ailleurs si ces vis avaient réellement existé en fait.

Elle s’extirpa de l’appareil et reposa le capot. Lorsqu’elle connecta l’alimentation, l’appareil fit un léger BIP et l’écran de lancement apparu, sous la satisfaction de la jeune femme et de son partenaire artificielle. Aucun message d’erreur ne se lança.

- hmm? oui, c’est vrai qu’on pourrait le tester pour voir…. alors, “commencer”, ça doit être ça…

Après avoir appuyé sur la zone verte de l’écran, une fenêtre de consigne apparue : “Veuillez positionner  les capteurs sur le patient - le marqueur rouge correspond à la zone frontale”. Néro regarda l’appareil, cherchant un truc qui correspondrait à la définition du “capteur”. Un espèce de demi casque squelettique se trouvait sur le côté de l’appareil, relié par un épais câble au terminal. Elle s’en saisit et le positionna sur sa tête, la zone rouge du casque bien au milieu de son front.


- Tu sens ça… ça grésille un peu non?

Dès que le casque fut posé, la mesure se lança automatiquement, causant une espèce de démangeaison à l’intérieur de son crâne. Ce qui était une sensation vraiment étrange sur le coup, qu’elle n’avait jamais ressenti auparavant. Omnius décrit aussi une légère gêne, mais non impactante sur ses performances.

- L’implant fait peut être des interférences… ou un truc du genre...bon, attendons que la mesure soit finalisée.

Environs cinq secondes plus tard, le résultat de la mesure s’afficha : plusieurs lignes venaient d’apparaitre, symbolisant chacune une réaction cérébrale du cerveau de Néro. Mais si au départ, cette dernière affichait un grand sourire, impatiente d’observer les résultats, il se fanât bien vite quand elle les détailla.

- Alors… je suis pas experte…. mais ...mais...Merde.

“On me voit”. Telle était l’exclamation d’Omnius a ce moment. Et effectivement, certains des signaux présents étaient … en doubles. A un niveau inférieur mais quasiment identiques (hormis quelques zones de bruits) aux formes des signaux correspondants à ceux de Néro.

- On te voit… on te voit…ok… bon ok…

Néro enleva le casque brutalement.
- voulez vous enregistrer les données? Non non non…. tout supprimer oui…

Elle s’assit face à la machine, se demandant si elle ne devait pas la briser de nouveau. Et si quelqu’un en avait vraiment besoin un jour?

- Bon… Omnius, on ne s’approche pas de ce truc. On fuit ce genre de machine. On refuse toute analyse ok? On en a déjà parlé. Tu… tu es unique pour le moment. Je… on peut pas prendre le risque de dévoiler ça et de finir enfermé ou disséqué ou vendu ou je ne sais pas… ouais. Puis, déjà qu’on galère à s’intégrer alors t’imagines si les gens savaient? c’est un coup à se faire passer par le sas si tu veux mon avis…

Néro tourna encore quelques minutes en rond autour du moteur. Il fallait qu’elle se calme. Qu’elle ait l’air le plus normal possible quand elle ramènerait l’outil à Irnyle. D’un pas rapide, elle fit donc le trajet inverse jusqu’à l’infirmerie, elle tapa à la porte et en regardant ses pieds, elle rendit le dispositif à la Seringue, précisant que celui fonctionnait bien avant de fuir, d’une façon pas très naturelle, de l’infirmerie.

En longeant les murs, elle partit s’enfermer dans sa cabine. Et c’est lorsqu’elle fut adossée à la porte, qu’une légère douleur commença à se faire ressentir. Mais elle ne sut si cela était lié à son bras où à l’ébullition présente dans son cerveau.

- Journée de merde...