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Cambouis et mécanique
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Néro

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Date d'inscription : 30/09/2018
Localisation : Lugdunum

Profil du personnage
Espèce: Humain - cyborg
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Néro
Mécano | Pirate
Mar 14 Juil - 16:38
Musique d'ambiance:

Néro reprit conscience doucement, avec l’impression de flotter. Tous ses membres, son corps, semblaient reposer dans une apesanteur étrange, ou dans une sorte de coton l’enveloppant de près. Elle eut l'impression de voir les étoiles au travers de ses paupières encore closes. Elle pouvait sentir le martèlement sourd de son cœur dans ses tempes mais surtout ce bruit lancinant qui semblait répéter en boucle la même phrase.
“ça va aller”.

Puis un bruit plus strident, plus violent lui mina alors la tête, la faisant ouvrir les yeux dans une grande inspiration. La lumière crue et blanche du néant l’aveugla alors, et ses bras levèrent pour la protéger de l'agression. Dans son geste, elle sentit une douleur dans son bras droit, qui semblait tirer quelque chose. Et en retenant un haut le cœur, elle se tourna sur le côté, constatant la présence d’un tube la reliant à un support métallique, à une poche même.

Merde. Où est ce qu’elle était? Ses yeux cherchèrent quelques secondes, sans doute moins, autour d’elle, paniqués. Et elle croisa alors la silhouette de quelqu’un en armure dorée, qui venait prestement vers elle. Où est ce qu’elle était? Qui était-ce?

- Néro? Est ce que ça va?

Le bruit dans sa tête se fit tellement violent qu’elle serra son pauvre crâne entre ses mains tremblantes, puis là, ce fut l’afflux d’informations. Une succession d’images, de phrases, de moments, et puis tout s’arrêta.
Son regard se leva alors doucement vers Irnyle. Elle était sûre de son prénom maintenant. Elle reconnaissait le Black Rover.
La Seringue fit encore quelques pas vers elle tandis que la jeune femme reprenait son souffle
.

- Du calme. Tu es sur le vaisseau. Tu te souviens.

Néro cligna des yeux quelques secondes, ses lèvres grimaçant légèrement.

- Ouais...ouais, je me souviens. … Tu peux m’enlever ça? Ça me fait super mal.
- Si t’avais pas tiré dessus comme une folle aussi….

La médecin pirate secoua ensuite la tête en signe de désapprobation, puis posa ses mains gantées d’acier sur le bras de la convalescente pour l’immobiliser. Néro ne lutta bien évidemment pas, mais se redressa doucement sur l’une des couchettes de l’infirmerie. En face d’elle, un autre rideau était tendu, masquant probablement un autre blessé. Le cœur et l’estomac de la mécanicienne se serrèrent brusquement. Dans sa tête Omnius s’agitait, lui demandant de respirer lentement d’une voix plutôt douce.
Irnyle savait pertinemment ce qu’elle fixait, et elle serra un peu plus fort ses mains autour du frêle bras pour que la jeune femme la regarde de nouveau.


- C’est Mugler. Il s’est prit un sale coup, mais il est hors de danger.


- Ho merde…

- Il est hors de danger Néro. Maintenant, tu vas m’expliquer ce qu’il s’est passé.

Néro fixa de nouveau le rideau, un air coupable traînant momentanément sur son visage. Comment cela avait-il pu se produire? Avaient-ils été trop long? Etait-ce sa grenade et les dégâts collatéraux de l’explosion qui l’avait atteint par mégarde? Les Jedi? La Seringue, sans doute agacée par son mutisme, toucha alors d’une façon non délicate sa perfusion, faisant gémir légèrement de douleur la petite brune.

- Hé. Ça fait mal!

- Je t’ai posé une question Néro...tu l’as entendu?
- Ouais… euh… on a récupéré Gibral, on a croisé des jedi. On s’est fait prendre en tenaille lorsqu’on tentait de sortir, du coup j’ai balancé une grenade et on s’est séparé pour qu’Oneye ramène l’autre.
- Ouais, ça j’ai suivi. Mais ensuite?
- Je te dis la suite si tu m’enlèves ce truc.
- Néro….
- Je suis sérieuse. Ça me fait super mal.

La pirate à l’armure étincelante ne bougea pas. Enfin pas immédiatement, puis devant le regard déterminé, ou perturbé (selon les interprétations), elle retira alors d’un geste sec l'aiguille du bras de la jeune femme. Néro marmonna quelques plaintes puis Irnyle désinfecta et apposa un pansement sur la petite plaie avec une rudesse montrant clairement qu’elle attendait quelque chose en retour.


La mécano se massa le bras doucement, et poursuivit enfin son récit, Omnius lui récapitulant tout ce qu’il avait enregistré.

- Lors de ma fuite, un jedi m’a suivi dans les ruelles. Un jeune, un Kel Dor. On peut pas vraiment dire qu’il me voulait du mal et…
- Et ?
- Je sais pas… je me suis sentie...vidée. Genre avec la tête qui tourne, l’image qui se floute, qui devient blanche. Donc sur le coup, j’ai...temporisé.
- Temporisé? Explique toi.
- J’ai… entamé la discussion en gros.

Irnyle inclina la tête d’une façon qui glaça le sang à la jeune femme. Et Omnius débita, comme toujours, des probabilités, associées à des types de réponses pour éviter que la médecin ne l’achève dans les prochaines minutes. Clarifier. Ouais, il fallait qu’elle clarifie. Mais elle décida de passer sous silence sa méconnaissance de la Force, sentant qu’elle ne serait sans doute pas comprise. Et aussi l’épisode un peu douloureux de la tentative de contact entre l’esprit de Loh Darl et le sien.

- Ils venaient aussi pour Gibral. Apparemment, il est impliqué dans une affaire avec un viol et d’autres trucs bizarres.

Irnyle croisa les bras, l’air sévère, malgré la visière qui lui masquait le visage. Néro se sentit un peu mal sans savoir ce qu’elle avait pu dire pour obtenir ces reproches silencieux.

- Tu lui as dit quelque chose? Genre sur nous? Sur la mission?

Néro fronça les sourcils, plutôt mécontente de la situation. Bordel, Mugler avait décidé de les envoyer la-bas, sans informations. Et la Seringue le savait. A ce moment, la mécano n’avait plus qu’une seule idée en tête, sortir de cette pièce. Et prendre bien évidemment un bon chocolat. Mais Irnyle attendait néanmoins une réponse. Qu’elle lâcha, sans les formes.

- Tu voulais qu’je dise quoi? J’sais pas qui est Gibral, J’sais pas où on l’emmène, j’sais pas ce qu’il a fait et pourquoi Mugler avait besoin qu’on le récupère. Donc non. J’ai rien dit.


Irnyle décroisa alors doucement les bras. Elle avait dû percevoir la tension de sa jeune patiente qui venait de se refermer comme un coquillage pour éviter d’être dévorée. Néro embraya directement :


- Faut que j’aille me faire un café.


Irnyle soupira alors bruyamment devant l’entêtement de la petite femme qui venait de poser des pieds un peu chancelants sur le sol. Lorsque Néro récupéra son équilibre, Irnyle resta devant elle.

- Tu sais ce qu’il t’es arrivé?


Néro garda son regard noir. Et la réponse était oui. Et non à la fois. Elle savait qu’elle avait des petits soucis liés au maintien de son taux de glucose dans le sang. Par contre, elle se souvenait aussi de choses étranges avec Omnius, sans pour autant vouloir en parler avec la médecin. Surtout quand cette dernière la regardait de cette manière.

- Soucis de sucre non?

- Ouais.
- Raison de plus pour que j’aille me faire un café.

Lorsqu’elle entama sa marche vers la sortie, Irnyle la saisit soudainement par le bras.


- Tu sais ce qui me ferait plaisir Néro. C’est que t’arrêtes ce genre de connerie. J’ai pas l’impression que tu réalises ce qui aurait pu se passer.

Néro tira sur son bras pour se dégager et contre toute attente, la médecin lâcha sa prise. Puis la brunette fixa ce qu’elle espérait être les yeux de la Seringue au travers de son masque brillant.

- Si. Je le sais. J’ai fait ce qu’il fallait.


Sortir Oneye d’une décision peut être irrationnelle. Faire en sorte que Gibral soit à bord du Black Rover. Sans doute qu’elle aurait pu éviter que Mugler soit submergé et se retrouve à l’infirmerie. Mais pour le reste, elle n’avait aucun regret. Elle quitta enfin l’ambiance oppressante de l’infirmerie d'un pas rapide pour retrouver l’air conditionné du “salon-cuisine” des Black Rover qui lui permit de respirer un peu.
Elle réalisa alors qu’il était tard dans la nuit, les lumières rouges éclairant doucement les couloirs du vaisseau pirate. Il n’y avait personne dans la pièce. Et finalement Néro se résigna dans son plan initial. Elle emporta cependant avec elle quelques morceaux de sucre et se dirigea vers sa chambre.
Dans le couloir menant aux quartiers de l’équipage, elle avança silencieusement, puis une fois devant sa chambre, elle fixa quelques instants la porte voisine. Oneye. S’il lui était arrivé quelque chose, Irnyle lui aurait dit. Mais elle aurait vraiment aimé le voir à son réveil. Peut être même juste à travers l’encadrure de la porte, furtivement, vu qu’elle connaissait l’espèce de tension tenace qui subsistait entre les deux mandaloriens. Mais là, c’était le silence. Il devait dormir. Oui. Et la jeune femme se décida enfin à rejoindre son lit.

Malgré sa fatigue, la tension dans ses muscles qui ne demandaient qu’un repos réparateur, le sommeil ne vint pas immédiatement. Comme toujours, trop de questions tournaient dans sa tête. Le jedi. Gibral. Mugler. Et ensuite, Omnius. Elle se souvenait, de façon un peu brumeuse, du dernier contact qu’elle avait eu avec lui. Il l’avait déconnecté. Elle était quasiment sûre qu’il lui avait répété cela avant qu’elle sombre elle ne sait plus où. Et c’était assez difficile de pouvoir imaginer cela, le contrôle que l’IA pouvait avoir sur son corps, sur son mental. Il était peut être temps d’aborder la question frontalement.

Dans un murmure, allongée en croix dans son lit, la question s’évapora doucement de ses lèvres.

- Omnius. Tu m’as dit que tu allais devoir me déconnecter. Pourquoi...est ce que tu as fait ça?

Néro pensait que si l’IA n'avait pas prit cette initiative, elle serait parvenue à rejoindre le vaisseau. Mais son acolyte cybernétique n’était pas de cet avis et lui fit part de ses raisons. S’il ne l’avait pas fait, le pire serait peut être arrivé. Il avait fait ça pour la préserver. Oui. Il l’avait fait courir. Oui, il l’avait plongé dans un inconscient profond. Mais c’était pour la protéger, pour économiser ses ressources.


La réponse fut dure à encaisser. Sans doute trop complexe à saisir pour elle pour le moment, et cela la plongea dans un profond tracas. Puis une seconde question sortit doucement.

- Et pour ma mémoire? Quand je me suis réveillée? Pourquoi n’ai je pas reconnu Irnyle immédiatement?

Omnius ne savait pas. Et il en était sincèrement désolé. Puis il partit dans un flot de paroles lui expliquant qu’il n’avait jamais rien fait qui puisse la détruire. Et qu’il ne ferait jamais rien dans ce sens. Mais la question de la connexion entre eux deux traînait toujours.

- Tu peux… me contrôler? Non, mon corps, comme…sur Coruscant...


L’IA se tut quelques micro secondes, puis son babillage reprit. Il lui répéta les mêmes choses, ajoutant qu’elle était faible, fatiguée à ce moment, et qu’il avait prit la décision qui lui assurait le plus de chance de survie.

Faible. Néro détestait ce mot plus que tout au monde. Mais elle comprit quelque chose. Le sucre. C’était le carburant du cerveau. Le contact radio avait prit pas mal de ses ressources, le contact avec Loh Darl aussi. Sans compter le reste. Son mental épuisé avait-il laissé la place à l'IA?
La situation devenait complexe. Comment savoir quand c’était elle ou lui? Comment maîtriser cela? Comment s’assurer qu’elle existait bien au delà de l’IA, quelque part? Elle se passa les mains sur le visage se sentant subitement extrêmement fatiguée.
Elle se roula alors dans sa couette et saisit son datapad. La messagerie était désespérément vide, mais à quoi est ce qu’elle s’attendait? A un message de son voisin de chambre peut être? Elle ne l’avait pas revu depuis son intervention à la grenade devant le hangar. Puis, elle l’avait empêché de se livrer.

Peut être qu’il lui en voulait. Certainement même. Il y’a des jours où elle ne comprenait vraiment plus rien à ça. A cette histoire, à son histoire à elle aussi. Elle regarda l’heure. Si elle voulait être sur le pont à l’heure, il fallait qu’elle dorme. Alors elle reposa son communicateur sur le petite table et coupa la lumière. Omnius fit le reste.

La journée d’après, Pryat lui fit comprendre dans son dialecte personnel qu’ils retournaient sur Roon pour une petite escale, le temps que Mugler se remettent correctement et de finir leurs affaires. Pas un mot sur le reste. Et Oneye jouait bien évidemment les fantômes. Et dans un esprit de vengeance, enfin elle le supposait, le chef mécano la colla sur toutes les tâches salissantes et longues. Genre vraiment. Elle rata les repas d’équipe, le Nautolan se chargeant de l’excuser auprès du groupe. Mais cela n’était pas vraiment grave. Elle n’avait pas faim en ce moment. Elle restait là, à bidouiller des machines pissant de l’huile et d’autres liquides gluants, parlant vaguement avec Omnius qui tentait de percer les mystères de son âme. Et posant toujours ces tonnes de questions. Rentrer dans le seul endroit qu’elle assimilait comme étant chez elle lui ferait sans doute du bien.


Roon fut enfin en approche. Et Mugler sur pied aussi, enfin presque. Le capitaine profitait d’ailleurs de son statut de blessé pour “exploiter” gentiment Triss, réclamant boissons, gâteaux et autres trucs en permanence. Mais la blonde ne s’en plaignait pas. La situation avait sans doute été inversé à d’autres moments.

Néro, ayant été dans les huiles et le cambouis quasiment jusqu'au bout, rata l’atterrissage. Elle se pressa alors dans les couloirs après avoir rapidement ré-empaqueté ses affaires et se dirigea vers le sas. Là toute l'équipe était au complet. Enfin presque. La porte béante du Black Rover lui indiqua que Oneye était déja parti. Sans elle.

Triss s'approcha alors et la regarda d’un air redevenu bienveillant.

- On te revoit quand?

Les lèvres de Néro se pinçèrent. Elle n’avait pas réfléchit à ça, donc pas de réponse claire à formuler. Omnius aussi s’interrogeait à ce sujet. Il y avait du pour et du contre. Mais là, elle avait besoin de respirer l’air pollué de Nunurra.

- Je...j’ai pas…


Triss leva les mains doucement, coupant son début de bégaiement.


- Oui… ne t’inquiètes pas. Je pense que t’as sans doute tes problèmes de santé à gérer avant.

Néro marqua un arrêt. Problèmes de santé? Irnyle avait sans doute lui raconter des trucs sur son hypoglycémie. Faible et malade donc. Elle afficha un sourire amer. Super.


- Ouais.
- Tu sais où nous trouver.


[i]La petite mécanicienne commença à avancer doucement, respirant l’air non climatisé de la ville, retrouvant le bruit de fond de l’activité. C'était étrange d'ailleurs de se retrouver seule. Mais apparemment, malgré leur lien, le mandalorien avait décidé de suivre sa voie, de la laisser derrière. Ce qui était quelque part un peu injuste, puisqu'elle lui avait sauvé la vie. Et peut-être plus, comme il l'avait laissé entendre parfois. Mais ses démons, son tempérament, ou simplement son manque de jugeote et d'empathie envers les autres l'avaient une fois de plus poussé sur sa route inconnu, egoistement. Omnius bipa frénétiquement, l'interrogeant sur ce qu'elle comptait faire maintenant


Elle avait encore la sensation d'être la petite chose qu’on trimballe sur les épaules, un fardeau qu’on traîne pour elle ne savait quelles raisons. Et c'était probablement pour cela qu'Oneye avait fini par la poser quelque part sans un dernier mot. Et cela lui fit mal. Très mal quelque part au fond de son être. Elle avait peut être raté un truc. Mal fait quelque chose. Pas compris un truc évident. Mais si on ne lui expliquait pas, qu’on ne l’entendait pas avec ses questions, avait-elle une chance d'y arriver? Bien évidemment, Omnius fut inutile dans ces moments.

Elle avait toute sa vie sur Roon. Ses souvenirs. Mais quelque part, ces quelques vestiges ne l’avaient mené à rien. Et ses souvenirs n’étaient pas vraiment… grandiose non plus ici. Mais, elle n'avait rien d'autre pour le moment, hormis leurs escapades chez les pirates. Et quelques trucs étranges au club. Sa rencontre avec Oneye avait révélé en elle une capacité à vraiment apprécier plus que raisons d'autres personnes. Mais quelque part, elle sentit aussi que la faille qu'il avait ouvert venait de se refermer, et qu'elle laisserai une cicatrice hideuse. Omnius ré-itéra sa question


- D’abord, il faut qu’on voit si Abequa n’a pas foutu le feu à l’appartement.Après...on passera peut être au garage ou...histoire de s'occuper un peu et de bidouiller des bécanes.


L'IA fut d'accord. Et le trajet fut rapidement accomplit, la jeune femme pressant le pas dans les allées malgré quelques douleurs au jambes d'avoir trop couru pour fuir les Jedi. Lorsqu'elle arriva devant sa porte et qu'elle pénétra enfin chez elle, il n'y avait plus personne. Abequa était partie aussi. Elle ne trouva qu'un petit mot. Un "Merci. A.". La petite feuille trembla dans ses mains jusqu'à ce qu'elle la broie entre ses petits points. Elle avait la sensation de s'être faite berner. Qu'elle n'avait servit qu'à combler un vide, à jouer la soupape de sécurité au sein d'un système branlant. Le papier atterrit dans la poubelle, comme ce qu'Oneye avait fait avec leur histoire. Quitter Roon serait sans doute une bonne solution au final pour oublier tout cela. Elle n'attendait plus grand chose d'ici maintenant.

Omnius bipa de nouveau énergiquement, se demandant d'où venait le coup de sang qui faisait battre son coeur plus fort dans son corps. Elle desserra enfin sa mâchoire pour lui répondre.


- Rien, il n'y a rien.


Juste une cicatrice hideuse.

- Bon, on va passer chez Billy. Histoire de pas rouiller!

L'IA répondit d'un ton enjoué, en total contraste avec l'humeur sombre de la jeune femme qui se disait que, décidément, elle n'était pas faite pour ce monde...

Néro

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Néro
Mécano | Pirate
Mar 14 Juil - 22:16
Néro avait prit quelques instants pour elle, se retrouvant seule comment elle l’était avant. Elle remit son matelas en place, mit dans la panière de linges sales les couvertures qu’elle avait fournit à ses deux précédents colocataires, et dégonflé le matelas gonflable pour le ranger. Puis, elle se fit un café et partit se poser quelques instants sur le toit de son immeuble, réfléchissant à la suite des événements.

Le soleil était encore haut dans le ciel, diffusant ses rayons lourds dans la masse de nuage amoncelée au dessus de la capitale. Il faisait lourd aujourd’hui et il était plus que probable que un de ces fameux orages qui lui donnaient mal à la tête leur tombe dessus dans la soirée La pluie laverait alors la ville de la poussière grisâtre de la pollution, l’étalant sur les parois en de longues trace longiligne, s’infiltrant alors dans les fissures des bâtiments.

La jeune femme porta son café chaud à ses lèvres, profitant du soleil, de la vue, et du soulagement que sa boisson favorite lui procurait. A cet instant, elle oublia un moment les récents échecs de sa vie, les départs soudains de ceux qui se disaient soit disant attaché à elle, mais aussi les remarques violentes d’Irnyle. Après, il fallait aussi la comprendre, elle avait dû se faire de sacré frayeur durant la dernière mission, notamment en voyant son capitaine, le chef de leur petite famille bien huilée revenir en sang, même si ce n’était peut être pas la première fois.
Néro fronça alors légèrement les sourcils, sans écouter Omnius qui babillait tranquillement sur la météo, entrecoupé de question géographique. Pourquoi est ce que Mugler était sortit aussi faiblement armé, et surtout sans protection?


Elle n’avait pas tout fouillé dans l’armurerie, mais elle était quasiment sûre qu’il y avait de l’équipement. Du bon. Et d’autres membres de l’équipage portaient plus ou moins quelques protections. Il était donc étrange que le capitaine du célèbre Black Rover soit sortit en petite tenue pour aller affronter un gang organisé.
Est ce que lui même savait dans quoi ils avaient fourrés les pieds? Ou était-ce dans son tempérament, une forme d’arrogance, de se croire intouchable?
Curieusement, Néro se sentit aussi touchée par cette description. Et malgré son malaise, au final, les tirs ne l’avaient jamais atteint. Mais la blessure de Mugler montrait bien que personne n’était intouchable.
Après Mugler n’avait pas non plus une IA dans sa tête. Vu les capacités d’Omnius qui se dévoilaient peu à peu, elle était sûre qu’il avait agit. Elle repensa notamment au moment ou elle avait fait crasher le vaisseau des hommes en noirs. Vu le choc à sa tête, elle n’aurait pas dû ou pu se réveiller en état correcte, sans séquelle. Et pourtant…

Il restait maintenant à réfléchir sur le malaise qu’elle avait fait. Si elle récapitulait, elle avait usé d’Omnius durant un long moment. D’habitude, leur petite escapade radio, ils les faisaient à la maison, elle dans son fauteuil buvant un chocolat et lui traquant toutes les discussions sur les ondes. C’était là, l’information importante. Au vue de son gabarit, Omnius devait pomper plus de ressources lorsqu’il était actif. Et comme il l’était souvent, enfin en permanence, et le cerveau consommant majoritairement du sucre comme énergie, elle se retrouvait à grignoter chaque jour ce qu’un humain standard devait avaler en un mois. La réponse était plus qu’évidente et facile en fait. Et elle n’avait pas vu cela. Surtout parce qu’elle n’avait jamais eut le temps de se poser la question.

En fait, elle n’avait jamais pris le temps d’explorer à fond le potentiel de l’IA. Elle savait pour la radio,pour le déverrouillage de code simple. Elle savait aussi qu’il apprenait avec elle, que c’était elle qui lui expliquait les choses, et lui appliquait.
Une idée naquit alors dans la tête de la petite brune. Une idée enthousiasmante pour une fois. Puisque Omnius et elle partageait le même corps, voir plus, il était évident qu’elle améliorerait ses capacités si elle améliorait en parallèle celles de l’IA. Il ne restait plus qu'à savoir comment. Enfin, pour les choses “classiques”, elle se doutait de la méthode à utiliser, mais pour le reste, les autres compétences qu’elle ne connaissait pas, il allait falloir preuve d’un peu d’imagination pour les trouver. Si elles existaient.

Omnius l’interpella plusieurs fois, se demandant pourquoi elle restait aussi silencieuse, alors que d’habitude, lorsqu’ils étaient seules, elle lui répondait. Néro secoua la tête pour lui signifier qu’il n’y avait rien de grave.

- C’est rien Omnius. Je me posais juste des questions. Sur toi notamment.


Omnius déroula une multitude de questions sur ce sujet, lui demandant si elle voulait de nouveau aborder celles sur son origine, ou ses fonctions, bien qu’il n’ait pas plus de réponse que la dernière fois à lui fournir, c’est à dire presque rien.


- Non, non, je pensais à autre chose, à mieux comprendre ce dont tu es capable… voir si on pouvait pas progresser toi et moi sur nos petits talents “cachés”.

Enthousiasme immédiat de l’IA. Même si Néro tentait toujours de lui apprendre le plus possible, c’était vers une nouvelle démarche d’apprentissage que les entités présentes dans le même corps allaient. L'entraînement. Voilà ce qu’ils leur fallaient.

- Ouais, hola, calmes toi, on ne peut pas tout faire à la fois. Non Omnius, je n’ai que deux yeux et deux mains !

Son acolyte cérébrale voulait apprendre tellement de chose que cela donna le vertige à la jeune femme. Mais si lui était capable de lui faire suivre plusieurs flux d’informations à la fois, elle n’en restait pas moins humaine. Et le corps avaient ces limites. Chose que l’IA avait parfois du mal à comprendre, alors qu’elle était elle même l’une des personnes les plus faibles et physiquement fragiles de l’univers.

- Et faudra qu’on analyse la quantité de sucre dont j’ai besoin pour les missions. Là, c’était la fois de trop. J’ai pas envie de me reprendre une claque d’Irnyle.

Omnius bipa avec étonnement. Il savait bien évidemment que les êtres vivants avaient besoin de manger pour vivre. Mais la question sur la quantité l’étonna, alors que lui même avait ses signaux vitaux en directe. Mais Néro avait déjà sa petite idée pour parvenir à trouver sa limite, et à trouver une parade.

- Ne t’inquiète pas pour ça. Je vais trouver.

Elle but les dernières gorgées de son café et contempla de nouveau la ville au maximum de son activité. Détendue, elle ferma alors les yeux, se focalisant sur les odeurs, sur le bruits de la ville, les cris, les vaisseaux. Certains lui étaient inconnus, comme les fumets qui sortaient des cuisines de quelques appartements. Cela lui rappela un peu le Black Rover et les essais culinaires de l’équipage qu’elle grignotait vaguement. Puis après un moment à se concentrer sur toutes ces sensations, ce fut comme si elle n’existait plus. Comme la première fois où elle avait connecté Omnius à quelque chose. Le flux d’information était immense, tellement fort que c’était comme s’il la traversait de part en part sans jamais l’atteindre.

Elle sentit son estomac en train de se retourner et ouvrit immédiatement les yeux, en respirant lourdement. Avant de rassurer immédiatement Omnius qui avait commencé à paniquer.

- Ca va. Ca va… non, je sais pas ce qu’il s’est passé. C’était...trop je crois.

Sa tasse vide était tombée de ses mains durant son introspection. Et elle s’était fêlée dans sa chute. Elle ne l’avait même pas entendu. Elle ramassa la céramique désormais inutile et fixa la fissure qui parcourait tout son côté. Et le flot de ses pensées la ramena de nouveau vers des choses plus sombres. Elle se sentait comme cette tasse. Vide. Cassée. Inutile. Son avenir redevenait aussi opaque qu’avant.

Elle la serra fort dans ses poings et fixa de nouveau l’horizon et la ville insensible à son trouble. Il fallait peut être qu’elle revienne au basique de sa vie pour espérer pouvoir un jour trouver un sens à tout cela.

-On va aller chez Billy. lâcha-t-elle sans émotion pour rassurer Omnius de nouveau. Bricoler des trucs nous fera du bien. Peut être qu’on pourra se faire une petite virée aussi…

Et sur cette décision réconfortante, elle redescendit par l’escalier de sécurité jusqu’à la fenêtre de son appartement qu’elle avait laissé entr’ouverte. Elle se glissa alors dans son appartement et posa la tasse abimée sur son bureau, ne pouvant se résoudre à la jeter pour le moment. Elle était peut être réparable après tout.

Puis, elle se saisit de son sac à dos qui contenait ses outils et verrouilla son appartement pour se diriger vers le petit garage dans lequel elle avait passé beaucoup de temps. Son chemin la ramena devant le Turbo Lum, encore en travaux. Des traces noirâtres étaient encore visibles sur les néons de sa devanture. Elle le fixa quelques instants. Se remémorant le début et par conséquent la fin de l’histoire qui avait commencé ici. Puis elle se remit en route dans la petite ruelle sur le côté arrivant rapidement devant le local de Billy et son père. Elles les trouva facilement en plein travail dans le hangar grand ouvert, les deux hommes dans leurs combinaisons bleues sombres couvertes d’huiles diverses, leurs ceintures à outils leur ceignant la taille.

Ce fut le père de Billy qui la vit en premier. Il lâcha un immense sourire, et lui fit un geste de la main.


- Ooooh ça alors! C’est la petite Néro ! Longtemps qu’on en t’avait pas vu dans le coin.

Billy était un poil plus loin, en train de souder à l’arc le pare choc d’un véhicule tout terrain. Il releva immédiatement sa visière lorsqu’il entendit les paroles de son père. Il lui fit aussi un grand sourire auquel elle répondit.

- Néro! On croyait tous que t’avais quitté la ville vu que plus personne ne t’avait croisé en ville!

La jeune femme secoua la tête.


- Y’a du vrai. J’ai trouvé un petit boulot de mécano à bord d’un vaisseau. Et lorsqu’ils vont en mission, bah, je dois être là pour pas que leur carriole se disloque.

- C’est super! C’est dans quoi?
- Euh… la.. récupération et la livraison de cargaison. Rien de bien palpitant.

Quelques part c’était vrai. Mais la famille garagiste n’avait pas besoin de savoir que c’était dans des choses un peu plus louche qu’elle s’était embarquée. Omnius valida sa réponse, trouvant que cela décrivait bien son travail, sans avoir conscience que l’information n’était pas vraiment exacte.

- Super ça! Ils ont des bonnes technos dedans?

- Ouais, plutôt pas mal. Mais le vaisseau m’a l’air assez vieux. Et la capitaine assez ...réticent à changer certaines pièces.

Les yeux de la jeune femme parcoururent un moment les épaves et vaisseaux endommagées du hangars. Et ils finirent par se poser sur une motojet aux couleurs criardes et ornée d’un énorme lézard tape-à-l’œil. Elle inclina la tête. Elle reconnaissait ce modèle, elle l’avait vu dans un magazine. Pour être sûre, elle pointa son doigt vers le petit véhicule.

- Hey, c’est le dernier modèle de chez HackJet?

Billy lâcha un rire franc.
- Ouais!
- C’est la tienne?
- Nan, j’ai pas encore assez de thune pour me la payer. Le propriétaire à un peu forcé les moteurs, mais il y’ avait un petit défaut dans le système de refroidissement. Du coup, faut que je rafistole des trucs qui ont cramés.
- Une chance qu’elle n’ait pas explosé!
- Ils se sont améliorés la dessus sur ce modèle, mais ouais, une sacré chance.

Néro regarda de nouveau le petit bolide, ignorant Omnius qui remarquait d’autres carcasses intéressantes à bidouiller.

- Dites les gars, je suis à quai pour deux, trois jours. Et comme le Turbo Lum a cramé, je pourrais… genre… vous dépanner quelques trucs? Histoire de pas perdre la main? Et d’apprendre d’autres trucs?

Le père de Billy hocha la tête tout en s’essuyant ses mains noircies avec un chiffon presque aussi noir.

- Avec plaisir Néro. Tu sais que tu es la bienvenue ici. Et puis, je dois te dire qu’un peu de renfort nous ferait pas de mal. Les gens roulent comme des idiots ces derniers temps, vu que les nouveaux modèles sont sorties. Et comme ça sait pas piloter, ça se plante lamentablement.

Néro lâcha un léger rire.

-Y’a des choses qui changent pas dans cette ville. Je peux m’équiper où?

Billy reprit en lui designant une porte à l'arrière du hangar
- T’as une combi dans le locale arrière. Après je te dirais ce qu’on à retaper.

Il rabattit ensuite sa visière pour continuer son oeuvre et Néro partit d’un pas léger vers le local arrière, récupérant une combinaison dix fois trop grande pour elle, tandis qu’Omnius lui faisait de nouveau part de son enthousiasme à sa façon bruyante.



Néro

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Néro
Mécano | Pirate
Ven 17 Juil - 23:49
Une bonne séance de bidouille, bricolage et autre rafistolage en tout genre. Il n’en fallait pas plus pour donner à Néro la bouffée d’air qu’il lui fallait. Après la tension, le risque, la déception et la douleur, elle se retrouvait là, dans son élément, à aider des gens honnêtes et sincères dans leur travail de tous les jours. Et cela la changeait un peu. Non pas qu’elle n’aimait pas les vadrouilles avec les pirates. Mais au moins, elle était dans un environnement sans faux semblant. Elle savait à qui elle avait affaire, et eux, même s’ils ne connaissaient pas toutes sa vie ou ses évolutions, l’acceptaient telle qu’elle était. Quel soulagement. De plus, Omnius était vraiment concentré sur son apprentissage, retenant chacune des paroles du chef garagistes ou de son fils dans les directives qu’ils donnaient à la jeune femme pour réparer tel ou tel partie d’un quelconque véhicule.

La sérénité. Cela faisait bien longtemps qu’elle ne l’avait plus connus, même au Turbo Lum, où il y avait toujours des tensions. Que ce soit à cause du caractère de chacun, du patron, ou des clients épuisants à souhait.

Le jeune femme planchait actuellement sur les soupapes de refroidissement d’un Turbo Truck à expulsion latérale. Un modèle assez récent d’ailleurs, ce qui lui permit de joindre assez facilement l'intérêt à l’agréable. Apparemment ce modèle était connu pour participer à des courses de haut gabarit dans le petit désert, mais non mais dangereux et aride, à quelques kilomètres de Nunurra. Là où la police n’allait pas. En considérant qu’elle se déplaçait de temps en temps.

Ces courses. Elle en avait déjà entendue parler, soit des clients mais surtout de son ancienne collègue Shiri, qui avait trouvé pas mal de ses conquêtes dans le groupe de pilotes ou de champions de la zone. Romance parfois courte, souvent même. Mais dans la tête de Néro, il restait surtout cette histoire de spectacle ou de sensation qu’elle n’avait jamais trop compris ou ressentie elle-même. D'où son intérêt, et celui d’Omnius, pour cet événement un peu masqué, mais qui lorsqu’il avait lieu, parcourait toutes les lèvres de son bar.

Le côté interdit n’était pas ce qui intéressait la jeune mécano. C’était plutôt les bolides eux-mêmes. Quelles technologies, sans doute modifiées, étaient à l’oeuvre sous les carrosseries colorées? Beaucoup au vue des performances atteintes. Et sans trop se se soucier le regard sérieux que lui avait donné Billy lorsqu'il lui avait confié le véhicule, elle avait compris les enjeux, et l’importance que son travail soit bien fait. Pour cela, elle n’avait pas d’inquiétude, avec un assistant cybernétique dans la tête, les notices, les plans, et ses connaissances, elle ne ferait pas de mauvais boulot. En tout cas, ce n’était pas son genre.

Aussi, elle lut attentivement toutes les notes fournies par le fils garagiste, plus vite que la normale certes, mais toutes les informations furent gravées en elle assez rapidement. De plus, Pryat, le chef mécano du Black Rover était lui-même du genre à modifier les moteurs de son vaisseau pour les rendre plus performant. Et si certes, elle n’avait pas encore l’autorisation de les  toucher, elle avait pu les voir, poser des questions durant sa présence chez les pirates.

Lorsqu’elle commença à travailler dessus, Billy revint régulièrement la voir, notamment pour lui lâcher des infos sur ce qui était arrivé au bolide de course, mais sans doute aussi pour vérifier son travail, sans que la jeune femme ne comprenne trop pourquoi. Après tout, elle avait déjà travaillé ici, sans contrainte de ce genre. Omnius, conscient de l’agacement qui naissait dans le cerveau de la jeune femme s’était permis certains commentaires. Apparemment, le jeune Billy affichait une crainte certaine sur la réparation de ce véhicule là. Et effectivement, Néro avait perçu les légères rides qui parcouraient son front lorsqu’il passait la voir. Il y avait un problème. Elle et l’IA en étaient certaines.  Mais il fallait qu’elle sache quoi.
Aussi, lorsque le jeune garagiste revint pour la vingtième fois dans l’heure, elle soupira bruyamment et le fixa d’un regard très interrogateur, pour le faire rester quelques secondes de plus de à ses côtés.

- Ecoute Billy, tes conseils, c’est vraiment bien, très utiles, mais là… c’est quoi le problème avec ce truc? Toutes les autres fois, t’étais pas autant en train de me surveiller… alors,... bah… euh.. je voudrais comprendre ce qu’il ce passe. Et pourquoi tu stresses autant.

Le regard de Billy se baissa d’abord sur ses pieds, puis se fit fuyant, scrutant du coin de l’oeil son père qui continuait de bricoler un peu plus loin. La jeune femme continua de le fixer, suivant néanmoins les aller retours de son regard en cherchant une quelconque signification à son manège. Sans qu'elle ou Omnius ne saisissent le trouble du jeune homme.
Néro leva alors les yeux au ciel lorsque le regard de Billy revint sur elle, elle croisa les bras sur sa combi désormais imprégnée de cambouis et le fixa de son regard noir. Il ne put lutter face à son amie, et après s’être gratté la tête quelques secondes, il parvint à articuler à voix basse.


- Alors euh. C’est … compliqué…

L’un des sourcils de la brune se leva immédiatement. C’était bien la première fois que le jeune garagiste disait cela. Et pour essayait de l’inviter à poursuivre, elle inclina la tête sur le côté, ses membres supérieurs se détendant légèrement. Billy grimaça alors, mais après quelques secondes supplémentaires de ce face à face, il finit par lâcher quelques bribes de réponses.

- Je… je me suis...engagé sur la réparation de ce bolide…. Il y’a des enjeux. Genre des vrais.

Néro fronça les sourcils. La dernière fois qu’elle avait entendu parler d’enjeux, c’était dans la bouche de Triss, lorsqu’elle lui avait expliqué l’importance de leurs missions. Omnius, dans sa tête, émis toutes sortes d'hypothèses, de la plus classique, à la plus sales qu’ils aient rencontré tout les deux. Argent, avantages, mais quoi d’autres encore. Billy semblait bloqué pour la suite, et la jeune femme se décida à l’aider un peu, toujours à voix basse.


- Crédit?

- ...ouais, mais pas que...

Néro retint son souffle, commençant à saisir la gravité de la situation. Notamment par le biais d’Omnius qui lui rappela que ces fameuses courses étaient “interdites” par la loi locale. La brune essaya de reprendre un regard bienveillant pour continuer à lui tirer des informations cruciales.

- Billy… qu’est ce que tu as mis en jeu dans cette course? Tu sais que je peux t’aider. Mais si tu ne me dis rien...On va avoir des soucis.

Le dénommé Billy baissa de nouveau les yeux et sa voix se fit tellement faible qu’elle se demanda si elle avait bien compris le sens de ces paroles.

- Ouais… des soucis. Si ce speeder marche pas, genre de façon optimale, on va en avoir. Et des gros…

Le regard de Néro se tourna vers son père qui continuait de bricoler tranquillement, sans se soucier de la discussion entre les deux jeunes. Son cerveau et l’IA connectèrent toutes les informations à ce moment.

- Je présume que ton père n’est pas au courant, non?
- Non… je lui en ai pas parlé.
- Ta vie ou la sienne sont en jeu?
- ...ouais.

Le corps de Néro se tendit légèrement à cette annonce, en se demandant ce qui avait pu pousser ce jeune garçon d’apparence si ...honnête à se fourrer dans des affaires aussi dégueulasse. Mais son côté pragmatique reprit le dessus.

- Il se passe quoi si on réussit?
- Une retombée plutôt certaine… sur tout les plans. Peut être même un poste de mécanicien la bas.
- Ok… et si on échoue?
- … C’est la fin de ce garage. Et moi et mon père on sera sans doute retrouvé compressé dans une vieille décharge.
- Putain… quand tu te mets dans la merde tu fais pas semblant Billy.
- désolé...je …

- Je vais t’aider. Et ça va le faire. d’accord? Maintenant lâche moi un peu et laisse moi regarder ce qui va pas sur ce petit bolide de course.

Le fils du garagiste releva subitement les yeux vers elle. C’était évident qu’il cherchait à la préserver de tout cela. Mais il n’avait aussi aucune idée des affaires dans lesquelles Néro avait trempé jusque là. Le regard de la jeune femme se fit alors plein d’assurance, et elle déclara d’une voix sûre.


- On va résoudre ça. Mais faut que tu me laisse travailler maintenant. Donne moi les deux prochaines heures, je rafistole tout ce qu’il est possible de réparer avec les moyens du bord. Pour le reste, on avisera.
- La course est demain Néro…
- On avisera Billy. Maintenant va finir ton taf.  Et je continue le mien.

Les yeux de Billy s’étaient couverts d’une mince pellicule d’humidité, mais face aux yeux noirs de la petite femme, il finit enfin par retourner dans ses réparations plus classiques pour donner le change devant son père. Omnius bipa dans sa tête, un peu en crainte, un peu interrogatif, mais aussi combatif. Clairement, aucunes des deux personnalités présentes dans son petit corps frêle n’avaient envie de lâcher l’affaire.


- Bon, on s’y remet. On analyse tout, on remet en ordre tout. Et l’histoire se finira bien. T’es prêt?
Omnius marqua de nouveau sa détermination, et elle replongea son nez sous le capot, ses mains sales identifiant chaque élément, chaque composant graisseux qui pouvaient être sujets à une dysfonctionnement quelconques. Dans ses pensées, elle remercia durant quelques secondes le chef mécano tentaculaire du Black Rover, qui lui avait appris tant de chose, et notamment à ne pas se laisser intimider par des circuits modifiés ou des systèmes complexes.

Les premières failles furent facilement identifiées. Fusibles, arrivée d’eau. Le pilote avait vraiment poussé son véhicule au delà des performances traditionnelles. Mais c’est d’une main sûre et adroite qu’elle remplaça les tuyaux, les composants électroniques qui avaient lâchés, retira le carbone des circuits et autres liquides agressifs. SI sa certitude sur sa capacité de remettre à neuf le speeder resta forte durant la première heure et demie, elle s’étiola lorsqu’elle progressa dans son investigation. Le système de contrôle-commande était hors service. Et malgré sa fouille dans les pièces détachées du petit garage, elle ne trouva rien pour le remplacer. Et elle supposait que le père de Billy serait en totale opposition s’il essayait “d’emprunter” celui d’un autre véhicule.
Elle marmonna sa déception durant quelques minutes, et dû expliquer durant les suivantes à Omnius pourquoi sa tension interne venait de monter d’un cran.

- c’est simple. Y’a pas les pièces dont on a besoin. Je te laisse déduire la suite.

Omnius comprit, mais ne fut pas forcément intimidé. Il répondit d’ailleurs simplement par le fait qu’il fallait en trouver une autre, ce qui fit soupirer Néro assez fort. Et Billy capta son malaise.

Plus loin, son paternel lâcha d’une voix forte.

- Et Néro, quand tu auras fini, je nous ai fait du café pour la pause, si ça te tente!

Elle reprit un peu de contenance sous sa combinaison trop grande et essaya de lui adresser un sourire, masquant son inquiétude, qui elle, n’était pas passée inaperçue aux yeux de son fils.

- Ho Merci! Avec grand plaisir! Je finis un truc et j’arrive!

La silhouette du père de Billy finit par disparaître dans leur local privé et le fils en profita pour se rapprocha afin de quérir des nouvelles.

- Alors?

- La majorité des composants sont opérationnels… Sauf…
- sauf?
- Le contrôle-commande. J’ai pas trouvé de pièces détachées ici. Et je pense que ton père n’appréciera pas que l’on en pique un à un autre de vos clients.

Le jeune garagiste se prit la tête entre ses mains gantées et grasses, laissant des traces noirâtres dans ces cheveux.

- Merde! ...On va pas s’en sortir…. merde, merde, merde!

Néro secoua la tête, ses neurones tournant à vive allures, et la solution finit enfin par lui apparaître. Et sans se soucier de l’angoisse de son ami, elle déclara d’une voix calme.
- Mais je sais où on peut en trouver un.

Les yeux de Billy s’illuminèrent brièvement, et il attendit avec une certaine impatience sa réponse.
- A la décharge. C’est l’une des rares pièces qui est restée identique sur ces modèles. Y’en aura forcément une.

Les yeux du jeune homme se déformèrent, dévoilant une crainte qu’elle ne connaissait pas.

- T’es pas sérieuse Néro.
- Bah si. très. c’est quoi le problème avec l’idée de prendre des pièces détachées dans une décharge. On l’a déjà fait, non?

Billy secoua la tête.

- Ecoute Néro, je sais que tu avais ton autre boulot  ces derniers temps, mais là, si on veut réparer le speeder à temps, et sans que mon père le sache, va falloir y aller de nuit.

Néro cligna des yeux, ne comprenant toujours pas le problème.

- Ouais et? T’as pas de lampe torche?

Billy secoua la tête.


- T’es peut être parti depuis trop longtemps...mais ça craint… genre… y’a des gangs qui trafiquent des trucs la-bas… et y’a des récupérateurs qui ont tout simplement disparu.

- Ho.

Les yeux de son interlocuteur s’affinèrent.

- Tu comprends ce que je dis? Le risque?

Et Néro le fixa en retour, sans peur. Elle crut d’ailleurs entendre Omnius rire de la crainte du jeune homme. Mais elle et l’IA avaient vu pire ces derniers temps. Aussi, elle décida de le ramener à sa propre situation, qui engageait la vie de son père et la sienne.
- Tu préfères quoi, entre les risques que tu as pris pour réparer ce stupide speeder et ça?

Billy grimaça, peu satisfait que la discussion devienne aussi peu raisonnable à son goût, puis il acquiesça doucement.

- Bien… bien..

Et sans lui laisser le temps de retourner sa veste, elle embraya.


- On décolle après la fermeture.


Néro

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Néro
Mécano | Pirate
Lun 20 Juil - 20:54
Le temps se faisait de plus en plus lourd, et la jeune femme transpirait sous son épaisse combinaison de protection. Elle passa une énième fois sa main gantée sur son front, y étalant sans doute une nouvelle couche d’huile mêlée de sueur. Elle se sentait pégueuse, comme toutes les personnes ici, qui à grand renfort de chiffons, luttaient contre l'oppression de l’atmosphère.

Elle finit de reconnecter le système centrale d’un petit speeder à son gyroscope de navigation et s’étira ensuite longuement afin de détendre son dos très sollicité dans cette fin de journée. Puis d’un geste de léger la main, elle rabaissa le capot qui rentra dans son socle en un bruit sourd.


Elle monta sur le siège conducteur et mis le contact. Tous les voyants s’activèrent les un après les autres en quelques secondes et le moteur vrombit doucement. Aucun message d’erreur n’était apparu sur le petit écran de contrôle dont était doté ce modèle bas de gamme. Mais une chose était sûre, les données étaient justes. Omnius était formel. L’IA regrettait d’ailleurs qu'en raison de la présence des deux garagistes, il n’ait pas pu se faire une petite escapade dans les circuits du véhicule, aucun des deux n’étant au courant pour son “petit secret”.
Avec satisfaction, elle poussa un peu le moteur pour le faire tourner plus vite et vérifier que rien ne se disloquait sous les vibrations. Aucune avarie ne fut à déclarer et elle lâcha un soupir de satisfaction en coupant le contact. Une bécane de plus de réparée aujourd’hui.
Elle entendit le père de Billy pousser la voix derrière à elle.


- Alors, ça tourne?

Elle se retourna vers lui avec un petit sourire, leva l’une des ses mains en formant un “O” bien visible.

- Ouais, au poil! Comme neuve j’ai presque envie de dire.

Il hocha la tête en signe de contentement et retourna finir de réparer un petit droïde protocolaire (et qui s’était un peu fait taper dessus par un client mécontent apparemment). Billy lui, était toujours affairé à retaper le véhicule lourd, cette fois dessous, les réseaux de transmissions du couple moteur étant endommagé. La jeune femme s’approcha de lui et l’appela doucement.

- Hey! Tu t’en sors?

Le jeune garagiste glissa légèrement de sous le véhicule grâce à sa planche à propulsion, dévoilant son visage noirci lui aussi.

- Ouais, ouais, j’en ai encore pour demain à travailler dessus je pense. Ils se sont pas ratés, les tiges sont complètement tordues et y’a des fibres qui ont été rayées. Et réaligner tout ça, pfff, ça va être vraiment chiant.


Ils échangèrent un regard, et la mécano put clairement lire un stress léger certainement pas lié à sa réparation actuelle. Et Omnius proposa d’essayer de le rassurer, notamment pour ne pas qu’il panique au moindre bruit ce soir. Mais Néro douta. Billy n’était pas le genre à se frotter à trop de danger, même s’il en avait pris énormément avec cette histoire de course. Sans doute avait-il céder à sa passion, à la volonté de devenir plus qu'un simple garagiste de quartier, d'aller plus loin. Mais il était sur la mauvaise planète , et avait approché les mauvaises personnes.

Elle se baissa pour se mettre à son niveau et posa une main sur la planche.

- Hey, ça va aller. On y va, on trouve la pièce, et on s’en va. Y’a rien de compliqué.

Le jeune homme laissa sa tête retomber sur la planche, respirant un peu lourdement.

- Je suis tellement désolé de te mêler à ça. Je me rend compte que...j’ai pris des risques à la con là. Y’a trop de choses en jeu pour que je me fasse simplement moussé un peu ailleurs qu’ici. J’ai été stupide…

Néro lâcha un rire léger.

- Oui, sans doute. Mais maintenant que c’est fait. Faut aller au bout. Tu y réfléchiras à deux fois la prochaine fois.
- Ouais...ouais...

La peur que leur escapade se passe mal était toujours présente dans ses yeux. Et la brune décida de glaner plus d’information au sujet des fameuses “présences” dans la décharge. L’IA se demandant aussi ce qui devait autant inquiéter le garçon.

- Billy, c’est quoi les rumeurs sur les types qui traînent là bas, les récupérateurs disparus et tout ça…

Son interlocuteur, le visage aussi recouvert de légère trace de cambouis et autre se redressa sur son coude pour lui faire face. Il mit quelques secondes à parler, secouant sa tête légèrement.

- C’est pas vraiment des rumeurs en fait. Y’a des trafics qui se font là bas, vu que personne n’y va trop. En tout cas rarement la nuit. Mais y’a des groupes de personnes, armés, qui s’échangent des trucs. Et apparemment, si tu te trouves au mauvais endroit au mauvais moment… tu disparais.

Néro soupira. C’était classique. Mais cela ne l’effraya pas vraiment.

- On dirait une vieille histoire de fantôme ton truc. Le truc qu’on rabâche aux gosses pour pas qu’ils sortent le soir.
- Les fantômes ne laissent pas des cadavres derrières eux.

Billy baissa les yeux, serrant fort son outils dans la main. Il était de simple de deviner que plus le temps avançait, plus il était terrorisé par l’idée d’aller là-bas et que cela tourne mal, soit pour eux directement, soit ensuite pour son père. Néro soupira et comme elle commençait à ressentir des fourmis dans les jambes, elle se redressa. Il n’y avait actuellement que 3 solutions à leur situation. Une où ils y allaient, et cela se passait bien. Une où ils y allaient et cela ne se passait pas du tout bien. Et la troisième, elle y allait seule. En probabilité de réussite, elle avait plus de 57% de réussir si elle y allait seule. Ensuite venaient les autres dans l’ordre "bien", puis "pas bien". Son regard ce fit alors plus sévère

- Si tu… tu te sens pas capable de faire ça. Je vais y aller seule.
- Non!

Le jeune garagiste avait élevé légèrement la voix, et Néro tourna rapidement les yeux vers son père, s’assurant qu’il n’avait pas entendu le léger cri de son fils. Mais apparemment non. Billy reprit alors, plus doucement.

- Non, il en est hors de question. Je… je peux te laisser gérer ça toute seule, c’est moi qui ait merdé...et puis si tu étais pas revenu, par chance, je pense que j’aurai du…
- On arrête avec les “j’aurai” et tout ça. Je suis là. On prend ton speeder, des outils, des lampes, et on y va ce soir.
- Et si…
- On arrête aussi avec les “si”. Toi comme moi, on est pas devin. Si tu te mets pas à paniquer ça ira.

Le père de Billy vint alors se glisser derrière eux.

- Bah alors les jeunes, on s’engueule?

Le fils du garagiste pinça ses lèvres, cherchant une réponse, mais Néro l’avait déjà.
- Je proposais à Billy de sortir pour boire un coup au Dissid’ance, mais apparemment il aime pas trop cette boite. Alors qu’elle est cool.

Le patron ricanna alors, en reniflant légèrement.

- Haha, je dis toujours à cette tête de mule de s’aérer parfois. Mais bon, il est dur à faire sortir! Allez Billy, ça te changera les idées. On a bien bossé en plus. Et essayez de pas prendre la flotte en rentrant…… et de pas trop boire. …. et de prendre une douche aussi, vous êtes couverts de saleté.

Billy leva les yeux au ciel devant l’excès de conseils paternels et soupira bruyamment.
- Papa...tu veux pas aussi que je te demande la permission de minuit?

Omnius se questionna alors sur toutes ses recommandations, essayant de juger pourquoi cela était mal ou pas. Et la bouche de Néro se tordit légèrement. Qui aurait cru que demander d’aller simplement se poser dans un bar susciterait autant de réactions. Afin de clôturer la discussion, elle lâcha un “on fera attention” sincère. Car s’ils n’allaient pas au bar, la prudence serait de mise dans cette soirée.

Le père de Billy scruta le fond de ses yeux, comme s’il cherchait à s’assurer qu’elle ne mentait pas, puis il finit enfin par battre en retraite, essuyant ses mains sales sur sa combinaison.
- T’as une douche à l’étage Néro. Le temps que Billy finisse.

Puis il se dirigea vers leur local de service à l’arrière du hangar. Les deux jeunes finirent de suivre le vieil homme avant de se remettre à parler.

- Néro..
-T’as dix minutes pour finir. Une fois que tu auras pris ta douche et ton équipement, on décolle immédiatement.

Sa voix était sans appel. Et pour éviter de repartir dans un échange inutile, elle tourna les talons et partit en direction du fameux étage où elle pourrait redevenir présentable, laissant le pauvre Billy seul sur sa planche.

Une fois débarbouillée, elle rangea la combinaison dans le placard où elle l’avait trouvé, bien contente de quitter un équipement aussi lourd et collant. Puis, en attendant que son acolyte de la soirée finisse de se préparer, elle fit l’inventèrent de ce qu’elle avait dans son sac. Omnius lui demanda s’il n’était pas plus pertinent pour qu’elle profite de cette occasion pour y aller maintenant, et vu son pourcentage de réussite, mais la jeune femme déclina doucement.

- Je pense que Billy se sent vraiment responsable de la situation. Si je le fais seule, il risque de m’en vouloir, et de prendre d’autres risques inutiles. Au moins là, je pense qu’il apprendra quelque chose…. ouais, comme ne pas faire confiance à tout le monde comme je le fais moi… merci pour ce rappel.

Elle grimaça sur ce dernière phrase, lui renvoyant un de ses principaux défauts dans la tête. Décidément, si l’IA était un atout, elle lui faisait aussi grincer des dents plus que de raison. Elle reprit alors le fil de ses pensées.


- Bon, on a quoi…

Elle ouvrit son sac et inspecta ce qu’elle avait en sa possession. Elle avait pleins d’outils, tous plus utiles les uns que les autres, mais aussi une grenade fumigène, empruntée aux pirates et qu’elle avait conservé. Et aussi le petit blaster avec son dispositif incapacitant. Il était probable que l’équipage du Black Rover n’ait besoin ni de l’une ni de l’autre, mais elle se ferait sans doute réprimander pour ne pas les avoir remis à leur place. Mais elle y survivrait, et au moins, en cas d’imprévu, elle pouvait défendre Billy. Elle glissa d’ailleurs l’arme dans sa poche ventrale.

L’IA lui demanda comment le jeune homme réagirait s’il voyait cet équipement entre ses mains, et Néro n’en avait aucune idée. Il serait sans doute surpris. Mais elle ne le connaissait pas non plus si bien que cela.

- J’en sais rien...sans doute....

Elle fut coupée de sa phrase par l’arrivée de Billy, les cheveux mouillés, en tenu standard et avec son sac d’équipement.
- Tu te parles toute seule?
- Ouais, je réfléchis mieux comme ça.

Elle referma son sac aussi naturellement que possible et le mis immédiatement sur son dos.

- T’es prêt?
- Je crois oui…
- Bah on y va.

Quelques secondes plus tard, ils étaient sur l’un des speeders de la famille. Ils s’étaient décidés pour un modèle rapide et léger, et bi place. Et n’étant pas propriétaire de l’engin, Néro se laissa donc balader sur le petit fauteuil passager, les mains fermement serrées sur les poignées de maintien à l’arrière. Cela lui rappela quelques souvenirs, douloureux, mais qui furent rapidement mis de côté par leur approche de la décharge. Le soleil commençait à se cacher derrière l’horizon, mais les nuages sombres ne dégrossissait pas, promettant orage assez détonant.


Néro mis pied à terre pour ouvrir la grille légèrement afin de permettre à Billy de garer son speeder à l'intérieur de l'enclave et qu’il ne soit pas visible de l'exterieur. Par prudence, elle laissa la grille entrouverte légèrement. S’ils devaient partir en trombe, cela sera plus simple à défoncer.

La jeune femme fixa alors les nuages. Et le garagiste suivit son regard.

- Ouais, j’espère qu’on sera parti avant que ça pète.

Néro hocha la tête. Elle l’espérait aussi. La dernière fois, cela lui avait causé de sacrés maux de tête.
Sans plus attendre, le duo s’équipa de leur petite lampe torche pour contrer les ténèbres qui avançaient sur eux et ils s’aventurèrent plus loin dans la décharge.


- Normalement, les speeders, c’est un peu plus loin qu’ils les larguent. Près du bâtiment de la fonderie.


Sur Roon, les carcasses vidées étaient compactées puis fondues pour reforger des blocs de métaux bas de gamme, mais permettant de reconstruire des charpentes ou d’autres pièces par la suite. Néro y était déjà allé, très curieuse sur la fonction de ce bâtiment légèrement délabré et pas si bien entretenu. C’était un sacré spectacle à voir. Omnius avait été ravis. Il poussait d’ailleurs pour qu’ils retournent à l'intérieur mais se rappela avant qu’ils n’étaient pas là pour une petite exploration, mais bel et bien pour trouver quelque chose.

Aussi, l’IA s’activa à identifier tout ce qui croisait le regard et le faisceau lumineux que son hôte utilisait pour balayer la zone. L’obscurité se fit plus prenante, avalant rapidement le peu de lumière naturelle qui restait et cela pressa encore plus le petit groupe dans leurs investigations.

- Regarde! Par là, y’en à.

Billy fixait un point un peu plus loin avec sa torche, et la brune reconnu clairement la carrosserie de ce qui fut autrefois un speeder. Par contre, à vue de nez, elle devait être la prochaine à partir en compression, aucun système ne semblant remplir l’espace moteur.

Son équipier du moment confirma cette information. Et ils continuèrent leur fouille, s’aventurant sur des tas de débris métalliques branlants, Billy observant un côté, et Néro l’autre.
Presque en même temps, ils trouvèrent enfin ce qu’ils cherchaient, chacun sur leur petite montagne. Et au loin, l’orage grondait. Il fallait qu’ils se pressent, aussi la jeune femme lui lança, presque du haut de sa colline de ferrailles :

- Bon, on prend les deux, ça te fera une pièce de rechange!


La seconde d’après, elle sortait les outils de son sac et commença à sortir le contrôle commande tant important de sa charnière, la lampe torche dans sa bouche pour mieux voir ce qu’elle faisait.
Elle fut troublée quelques instants après par Omnius, qui s’était mis en mode vigilance. Il avait entendu quelque chose. Le tonnerre gronda de nouveau, mais l’IA était clairement capable de reconnaître un vrai bruit qui pourrait les inquiéter d’un orage. Aussi, elle tira d’un coup sec sur le boitier, arrachant ses fils et le fourra tout de suite dans son sac, avant d’éteindre sa lampe torche, après avoir fait de grands gestes à Billy, pour qu’il comprenne qu’il y avait un soucis.

Il lâcha un “attends j’y suis presque” lorsque des bruits de véhicules se firent entendre. Le jeune garagiste éteignit alors immédiatement sa lampe, et Néro descendit prudemment du petit promontoirs où elle était pour se mettre à couvert.

Les speeders venaient de se garer non loin. Et des voix se firent entendre. Omnius crut d'ailleurs en reconnaître une, mais il avoua lui-même que avec l’orage qui approchait, et le vrombissement léger des moteurs, s’était difficile d’être certain. Par contre, il était formel sur la distance. Ils devaient être de l’autre côté de l’amoncellement où se trouvait Billy.

La brune avança donc prudemment, posant doucement ses pieds sur les carcasses pour ne pas les faire grincer ou glisser. En fait, elle avait envie de savoir ce qui se tramait un peu la bas, mais aussi de mesurer le danger qu’ils encourraient. Et puis, s'ils parvenaient à partir sans bruit, ils pourraient regagnerle garage sereinement.
Billy était plus proche d’eux et devait entendre par conséquent leurs discussions. Elle parvint à trouver sa silhouette, cachée derrière le speeder qu’il désossait. Et elle vit clairement dans la silhouette de son corps qu'il était en panique.
Et mentalement, elle se répéta
:

- Ne bouge pas Billy… ne bouge pas…

Et bien évidemment, il bougea. Et la carcasse du speeder aussi.

Néro

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Néro
Mécano | Pirate
Jeu 23 Juil - 23:38
Musique d'ambiance:

Un bruit sourd et court de métal qui grince retentit dans la vaste décharge qui occupait la frontière ouest de Nunurra, et derrière ce fut le silence. Un silence angoissant et dangereux comme les hommes qui s’y trouvaient et qui venaient de mettre fin brusquement à leur échange.

Les respirations se figèrent, les mouvements aussi, mais le speeder déglingué continua sa légère danse pendant quelques secondes encore. Néro se bloqua dans sa descente, en équilibre sur une petite poutre métallique, vestige d’un ancien véhicule de sécurité, et elle attendit. Elle attendit que ses yeux finissent de s’habituer au noir de la nuit. Elle attendit de percevoir des mouvements, des bruits, Omnius concentré spécifiquement sur ces deux sens pour mettre à jour le moindre danger.

En face de sa position, sur une autre colline de débris, après le petit espace qui avait servi d’accès au duo aventureux, elle scrutait les faits et geste de son ami Billy, fils de garagiste jusqu’à maintenant sans histoire mais qui venait, par sa maladresse teintée de panique, de les mettre dans une situation peu enviable.


Les personnes qu’ils venaient de déranger dans leurs manigances étaient la source de rumeures scabreuses. Apparemment, ceux qu’ils croisaient disparaissaient et des morceaux de leur corps étaient parfois retrouvés au fin fond de la décharge, si ce n’était pas directement dans son compacteur.

Et pour rajouter un peu plus de drame à l’ambiance de plus en plus électrique, l’orage grondait au loin. La jeune femme pouvait déjà sentir le vent se lever pour l’alerter de la future tempête et une odeur humide montait doucement, signe du déluge qui allait finir par s’abattre sur eux s’ils ne bougeaient pas.


Mais comment? Billy, tétanisé de peur, essayait de se tapir dans l’ombre, fusionnant son corps avec l’épave qui se trouvait dans son dos. Il ne bougeait plus. L’IA restait cependant encore confiante. Si aucun autre signe de mouvement de la part du groupe d’inconnus n’était perçu, il y avait 50% de chance pour que ces ombres finissent par abandonner leur recherche, voir par accuser l’intempérie qui s’approchait rapidement. Mais Néro fut sceptique. Il y’avait trop de paramètres à prendre en compte. La nature des êtres vivants était souvent irrationnelle, très imprévisible, elle en avait déjà fait les frais. Et si les gens qui avaient décidé de se réunir en pleine nuit menaient des affaires quelques peu discutables, il était probable que leur vigilance ne s’éteigne pas à cause d’une simple bourrasque de vent.

Des bruits léger se firent entendre. Des pas, puis vint l’apparition de petit faisceau lumineux qui balayaient les tas de débris. Et Omnius mit immédiatement à jour ses estimations. Moins de 25%. C’était mauvais. Moins d’une chance sur 4 de réussir à quitter les lieux sans se faire repérer. Et dans sa tête, la jeune femme supplia le jeune Billy de ne pas se décrocher de son abri pour favoriser leur repli.

Omnius bipa alors frénétiquement. Si son équipier un peu trouillard était à l’abri, elle ne l’était plus vraiment. Elle avait dû stopper sa descente, et malheureusement pour elle, aucune vraie cachette n’était à proximité. Le moindre de ses mouvements risquait d’attirer le regard.
Il fallait qu’elle pèse le pour et le contre de ses futurs actions. D’un côté, attirer l’attention sur elle permettrait sans doute à Billy de bouger et de réussir à sortir. Mais elle savait aussi que, en raison de la culpabilité de l’avoir mêlée à son affaire, il risquait de faire quelque chose de stupide par la suite. Après tout, le jeune homme ne pouvait pas savoir que la mécano avait plus d’un tour dans son sac, dont celui de trouver une solution pour se tirer de ce mauvais pas.


De mauvais pas, il ne fallait pas qu’elle en fasse maintenant en tout cas. Et qu’elle étudie toutes les possibilités du moment, avec son pragmatisme naturel. Elle reprit donc son observation, toujours en équilibre sur la barre de métal. Les lumières menaçantes glissèrent sur l’épave sous laquelle était planqué Billy sans s’y arrêter. Néro aurait aimé lâcher un soupir, de soulagement mais se retint, toujours en apnée. Et pour une fois, Omnius lui disait de tenir bon.

Deux silhouettes firent alors leur apparition, continuant de balayer lentement toute la zone. Les muscles de Néro faillirent se mettre à trembler, mais elle resta immobile, notamment lorsque l’un des faisceaux frôla la poutre sur laquelle elle était installée, avant de s’écarter de sa position pour revenir vers celle de Billy.

Par chance, le vent se mit à souffler lourdement, faisant grincer d’autres épaves, et notamment celle du fameux petit speeder qui se remit à vibrer légèrement. Les lampes torches se braquèrent sur lui, puis sur d’autres vestiges métallisés. Puis vint enfin le moment de soulagement.


Néro entendit le bruit d’un communicateur que l’on enclenche, puis une voix sourde et pas vraiment humaine se fit entendre.

- RAS, patron. La tempête…
- La tempête? ...bon… vigilance maximale les gars.
- Bien reçu.

La communication se coupa, puis la seconde silhouette murmura à son acolyte.
- Il est stressé le boss non?
- Comme toujours.

Le tonnerre gronda de nouveau, et un flash lointain zébra le ciel. Et Néro crut reconnaître la voix de l’autre côté de la communication, mais avec les grésillements et les bruits ambiants, elle n’arrivait pas à se forger une certitude.


- La vache, ça va être un sacré spectacle ce soir…

Omnius émit de nouveau son avis sur la situation. Se trouver dans une décharge emplit de métal n’était pas vraiment une bonnes idées dans un orage. Et Néro le savait. Avec toutes les carcasses qui s’érigeaient ici et là, le lieu était un excellent para-tonnerre. Avec le risque que cela implique pour des gens mouillées et ayant les deux pieds sur des surfaces métalliques. Ils fallaient qu’ils dégagent et vite. Les lampes s’éteignirent, et l’un des deux hommes de main s’alluma alors une cigarette. La lueur rouge servit alors de balise à Néro, qui se décida enfin à bouger, scrutant régulièrement sa position tandis qu’elle poursuivait sa descente.

Elle arriva sans trop d’embuche en bas, avec son poids, elle ne risquait pas de faire bouger grand chose. Mais si elle se rapprochait de la liberté, ce n’était pas le cas de Billy qui se trouvait toujours beaucoup trop proche du groupe d’inconnu. Il y avait plusieurs solutions. Elle pouvait faire diversion de nouveau. Attendre qu’ils se décident à partir. S’ils partaient avant l’arrivée de la tempête. Elle pouvait aussi les immobiliser en les canardant avec son blaster. Ou partir chercher le speeder, et récupérer fissa Billy avant de s’enfuir par la première voie dégagée qu’ils croiseraient. Les deux dernières options impliquaient qu’ils se fassent repérer, et une belle course poursuite en perspective. Mais avec l’avantage de la surprise, ces plans avaient de bonnes probabilités de réussir. Mais il y avait aussi la variable panique de Billy à prendre en compte. Aussi, elle décida dans un premier temps de jouer la prudence, notamment en essayant de créer une fausse diversion plus loin.


Mais la météo en avait décidé autrement.
Alors qu’elle essayait doucement de faire glisser une des lanières de son sac à dos pour récupérer un outils quelconque à jeter plus loin, la foudre s’abattit sur l’usine de recyclage, faisant trembler le sol, mais surtout éclairant la zone durant une fraction seconde comme en plein jour.

Au même moment, Billy avait tenté de bouger, espérant sans doute la rejoindre. Et le flash momentané le mit en évidence. La réaction ne se fit pas attendre.

- Merde y’a quelqu’un!

Le bip du communicateur se fit entendre, et le plan “prudence” s’effondra.


- Présence constaté. On le prend en chasse.

Billy se mit alors à courir, mais pas vers elle. Puis il se laissa glisser sur l’une des pentes de la petite colline sur laquelle il se trouvait, essayant de mettre de la distance entre elle, lui et ses assaillants.

Néro jura intérieurement. Et profitant alors du bruit provoqué par la pluie qui commençait à tomber, elle courut vers le speeder. Omnius émit mille et une réflexions, mettant en évidence le fait que le pilotage dans cet environnement aussi surchargé serait complexe. Mais dans la tête de la jeune femme tout était claire. Dans sa course de retour, elle en profita pour fouiller son sac, saisissant ses précieux connecteurs, avant de le remettre sur son dos.
Lorsqu’elle arriva au speeder, elle sauta immédiatement sur le siège pilote, puis déboita le cache sous le tableau de bord pour en sortir les câbles et faire démarrer l’engin, dont Billy avait gardé la clé.

- Prêt pour une sortie Omnius?

L’IA répondit d’abord par l’affirmative, avant de lui préciser qu’il n’avait jamais vraiment piloté.

- Je pilote. Toi tu optimises.

Les pinces se refermèrent sur les connecteurs mit à nus, et elle appuya immédiatement sur l'accélérateur. Et profitant du démarrage un peu lent de la motojet, elle saisit son blaster dans sa poche ventrale et le garda bien en main. Puis ce fut la course. La course pour retrouver Billy, esquiver les épaves, négocier les virages sans trop de ralentissement et se sortir de là avant que l’orage et les malfrats ne les rattrapent.

Elle bifurqua plusieurs fois, se laissant guider par le bruits des tirs dont le pauvre Billy devaient être la cible. Des silhouettes furent alors en vue après quelques minutes de pilotages plus que audacieux. La foudre tomba de nouveau sur la zone, et la jeune femme fit un écart en ressentant une douleur brusque dans son crâne. Décharge et implant cérébral ne faisait apparemment pas bon ménage. Elle reprit la seconde d’après le contrôle de son véhicule, et Omnius jura à sa place. Il n’avait pas non plus aimé.


- Reste concentré…
Elle s’approcha alors rapidement des assaillants, qui, devant le bruit du speeder, se retournèrent immédiatement vers elle. Leurs armes chauffèrent, et Néro entama un slalom plus que périlleux pour éviter les tirs. L’un toucha la petite vitre de protection devant elle, laissant la trace d’un impact qui aurait pu être mortel.

En réponse, Néro arma son tir et répondit de la même façon. Au premier tir, l’un des deux criminels tomba, se tenant le ventre en hurlant. Son arme n’était qu’incapacitante, mais si elle n’était pas létale, elle n’en restait pas moins douloureuse, surtout dans cette partie du corps. Le second sbire se mit à couvert, et appela à l’aide immédiatement.

La jeune femme perçu alors un mouvement juste sur sa droite. Billy lui faisait des grands gestes, trébuchants sur quelques obstacles sans pour autant tomber. Le speeder ralentit sous une action d’Omnius alors que la jeune femme continuait de maintenir l’éloignement du sbire qui en avait après eux.
Non loin, derrière les bruits du puissant orage, elle entendit des moteurs se mettre en route. Et alors elle hurla au garagiste.


- Grouille! Ils vont nous tomber dessus!

Billy finit sa course comme un dératé, trempé d’eau et de sueur liées à sa course effrénée entre les épaves. Et la mécano remit le turbo, passant comme un laser devant le second assaillant qui n’était pas sortit de sa cachette. Elle tourna immédiatement dans un virage très très serré, qui aurait pu les mettre dans le mur, littéralement parlant, si l’IA n’avait pas ajusté légèrement la trajectoire.

Derrière elle, Billy, fermement accroché aux poignées de maintien psalmodiait des choses incompréhensibles, réalisant à peine ce qui se passait.
Des lumières apparurent alors dans l’unique rétro viseur de la motojet. Des phares. Au moins quatre.


- Merde. On accélère.
- T’es folles! On va se tuer!

Mais la brune ne parlait pas au garagiste. Elle ignora même ses cris paniquait tandis que l’aiguille des tours moteurs grimpait lentement vers le rouge. Ils fallaient qu’ils trouvent une sortie. Et qui n’aille pas vers le garage ou la ville. Il fallait qu’elle les sème, et ce n’était hélas pas en tournant en rond dans la décharge qu’elle allait y parvenir.

Un mur apparut devant eux, et la jeune femme braqua immédiatement dans un virage beaucoup plus précis que les précédents. Elle pressa de nouveau l'accélérateur en le longeant, essayant de s’éloigner le plus possible de la ville et des autres speeders. Elle entendit d’ailleurs le bruit d’un crash, léger. L’un des “motards” devait avoir eut moins de chance qu’elle et tanquer le nez de son véhicule dans le mur.
Mais pour les autres, la traque se poursuivait.

La foudre tomba de nouveau, et leur petit speeder zigzaga légèrement, elle et Omnius accusant le choc momentané de cette “déflagration d’énergie”.


- Néro, ça va?
- Ouais, ouais…

Devant eux, une zone grillagée donnant sur l'extérieur, et donc sur une route quasi désertique apparu. Aucune sortie n’était présente. Aussi, elle se décida à en créer une pour se sortir de ce piège.


- Accroche toi, ça va secouer!

- T’es folle? On va droit dans l’orage.
- Ouais. S’ils ont un cerveau, ils arrêterons de nous suivre.

Et sans plus attendre, elle se cramponna au manette, et sans changer sa vitesse, elle fonça dans une des parties les plus “molles” de la clôture.
Le choc finit de faire exploser le pare brise, et Néro remercia la présence de ses gants et de son écharpe, sinon elle se serait entaillée assez sévèrement.


Une salve laser tomba alors juste à côté d’eux. Et Néro se prépara à répondre lorsqu’elle vit dans le reflet de son rétro désormais tordu l’équipage de la dernière motojet qui les harcelait. Sa main se baissa quand elle vit deux lumières rougeâtres sur la place arrière. Corvega. C’était la voix qu’elle avait entendu et qui lui semblait familière. Les événements prenaient maintenant une tournure inattendue. Mais s’il était probable que le cyborg l’épargne, cela ne serait pas le cas du garagiste et de son fils.


- Néro, regarde devant!

Omnius et Billy avaient réagi presque en même temps, et son regard abandonna ses poursuivant pour se fixer droit devant. La pollution contenues dans les nuages avaient pris la forme d’un immense nuage de brume sâle et semi-opaque.

- C’est notre dernière chance!


Un des voyants de la motojet s’alluma au moment où ils entraient dans le nuage, indiquant la surchauffe du moteur. Et Néro pria pour que Corvega les lâche enfin. D’autres voyants s’éclairèrent sur le tableau de bord, prévenant d’un déclenchement imminent des systèmes de sécurité. La brune maugréa une nouvelle fois, Omnius lui indiquant que s’il retardait plus leur action, le moteur risquait de s’enflammer. Elle jura puis coupa les phares pour se fondre dans la brume polluée. Et au moment, où elle et Billy pensaient être tiré d’affaire et qu’elle lâchait lentement l’accélérateur, la foudre tomba de nouveau, éclatant un vieux pylônes à proximité.

Néro perdit le contrôle, la motojet se coucha sur le côté tant à cause du vent que du violent accoups qu’elle venait de donner, et elle tomba, roulant sur le bitume recouvert de mauvaises herbes, de terres et de poussières. Et ce fut le noir.


Néro

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Néro
Mécano | Pirate
Dim 2 Aoû - 21:08
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L’humidité qui perçait ses vêtements, le bruit du tonnerre, l’odeur de la poussière mouillée, un espèce de vent sans direction qui soufflait dans ses oreilles. Lorsque ses yeux s’ouvrirent lentement, Néro fut assaillie par tout cela, mais aussi par les quelques flashs de lumières qui agrémentaient l’orage tourbillonnant au dessus d’eux.
Elle avait mal aux aux crânes, au dos, aux coudes, tout le long de son flanc, et durant quelques micro-secondes, elle se demanda ce qu’elle faisait étalée sur la route en pleine tempête. Puis son regard se posa sur la motojet de Billy. La silhouette métallique était couchée sur le côté, quelques mètres derrières elle, et personnes autour.

Omnius se réactiva alors, et avec lui, tout le déroulé des récents événements. Dans la douleur bien évidemment. Devant l'afflux d’informations, sa respiration se saccada au fur et à mesure que de multiples questions apparaissaient dans son esprit. Billy? Où était-il? allait-il bien? Est ce que Corvega avait abandonné sa poursuite où allait-il leur tomber dessus dans les prochaines secondes? De l’eau ruissela sur son visage, en formant de minces sillons de poussières qui glissèrent le long de son cou. Et au travers du brouillard et des ténèbres, elle essayait de ne pas perdre de vue le speeder, et de trouver le garagiste.

L’IA, à la voix encore brouillée et discontinue, lui indiqua la zone de chute. Et juste avant, Néro se souvenait avoir coupé les phares. Avant… avant que la foudre et le choc électromagnétique qui avait suivi ne la …”déconnecte”? Elle doutait de l’utilisation de ce mot, mais c’était celui qui se rapprochait le plus de sa situation. Elle avait perdu le contrôle, celui du speeder bien entendu, mais aussi d’elle même, comme de celui d’Omnius.

Elle soupira et roula de nouveau sur le sol pour se mettre sur ses genoux abîmés. Elle essuyait une vague de poisse assez épuisante ces derniers temps. Mais elle y penserait plus tard. Pour le moment, il fallait qu’elle retrouve Billy.

La première étape fut de s’orienter dans la purée de pois autour d’elle, qu’elle trouve la direction de laquelle elle venait, et celle qu’elle aurait dû rejoindre si la foudre ne l’avait pas happée en plein milieu.
Ensuite, il y’avait les poursuivants. Maintenant qu’elle savait où regarder, malgré la noirceur environnante, et il était évident, que même doté d’yeux bioniques, Corvega n’allait pas se risquer dans la tempête et considérer qu’ils étaient sans doute morts où suffisamment apeurés pour ne rien dire sur l’étrange échange dans la décharge.
Omnius confirma qu'effectivement, aucun bruit de poursuite ne semblait venir vers eux, pas plus que des lumières, ou autre choses de plus dangereux que l’orage. Mais il nota des cris, qu’il essaya d’amplifier et d’orienter.

Billy. Il l’appelait. Il appelait à l’aide aussi. Il était vivant, et en état d’hurler. C’était déjà une bonne chose. Et Néro sentit un regain d'énergie la parcourir, et elle ouvrit la bouche pour crier aussi, même si elle doutait qu’il parvienne à l’entendre. Une bourrasque de vent souleva de nouveau un nuage de poussière, qui fit tousser Néro par la suite. Le sable lui rappa la langue lorsqu’elle tenta de le recracher tant bien que mal. Décidément, le sable et les orages, c’était pas son truc.


La voix de Billy semblait s’évaporer parfois autour d’elle, comme si elle provenait de toutes les directions à la fois. Si elle s’écoutait, elle se serait enroulée dans son sweat et aurait attendu que l’orage passe. Mais elle n’était hélas pas seule. Et ces chances de survies à lui étaient sans doute très faible, surtout s’il continuait de s’égosiller, de s’épuiser et par conséquent de s’assécher comme il le faisait.

Le localiser était une chose difficile actuellement. Surtout s’il bougeait en même temps qu’elle. Son regard, tant bien que mal, se posa de nouveau sur le speeder. S’il était fonctionnel, il lui permettrait d’orienter Billy, en espérant que Corvega et sa clique aient effectivement battus en retraite devant l’orage. Durant ce petit temps de réflexion, Omnius avait réalisé le “check up” de son corps. Elle avait de la chance. Son sweet avait amorti sa chute, et surtout sa glissade sur la route abimée. Elle n’aurait que de très nombreux bleus, mais sans doute une très longue égratignure sur tout un côté. Elle la sentit immédiatement lorsqu'elle fit un premier pas. Avec la pluie, qui perdait très légèrement en intensité maintenant, son pantalon s’était collé dessus, générant une légère douleur désagréable. Mais heureusement pas incapacitante, du moins pour le moment. Elle était en stress, dans un petit boost d’adrénaline. Elle verrait demain si elle serait encore capable de marcher.

L’orage se décalait enfin au dessus de la ville, canardant la multitude d’antenne de ses éclairs. Avec le vent et le sable que la pluie transportait, on aurait pu croire que la ville était en feu. Un fort jolie spectacle. Mais elle aurait sans doute préféré le voir depuis la fenêtre de son petit appartement.

Après quelques minutes de lutte contre le vent et la poussière qui lui mitraillait le visage malgré sa main en visière, elle parvint enfin devant la motojet. Dans les bonnes nouvelles, le réservoir semblait intacte et aucune odeur forte de carburant ne se dégageait. Elle s’accrocha au guidon et tenta tout d’abord de la faire démarrer, recherchant les câbles qu’elle avait utilisé. Dans la nuit, sans sa lampe torche, elle ne voyait que par l'intermittence des éclairs. Et il lui fallu de la concentration et l’aide précieuse d’Omnius pour diriger ses mains un peu à l’aveugle sous le tableau de bord. La connexion ne fut pas non plus simple à réaliser dans la tempête, et elle dut s’y reprendre à plusieurs fois pour qu’une petite étincelle ne jaillisse entre ses doigts et que le moteur ne démarre. La motojet vibra accompagnée d’un tintement de métal signalant que certaines pièces avaient dû se faire plier, enfoncer, et bouger durant l’accident. Rien de trop grave à priori à l’oreille. Elle fixa les lumières du tableau de bord. Des voyants s’étaient activé. Déjà, le gyro avait bien compris qu’il n’était pas dans la bonne position pour avancer. Ensuite, l’un des deux systèmes de propulsions avait pris un
sale coup, et n’était plus qu’à 30 % de ses capacités. Mais on moins, s’ils parvenaient à redresser le speeder, ils pourraient rentrer.

Elle appuya sur le comodo des phares, qui s’allumèrent lentement et ne dévoilant qu’un faible espace autour d’elle. Si Billy n’était pas trop loin, il l’a verrait.

Elle se mit alors à hurler, à appeler son ami de toutes ses forces, jouant avec les phares en espérant que leurs clignotement seraient aperçus par delà la brume sableuse. Puis, elle se dit qu’elle devait tenter de redresser le véhicule. Si Billy était trop loin, cela serait son seul moyen de le trouver. Elle s’adossa alors contre la carrosserie qui commençait à s’ensevelir doucement dans une espèce de boue et poussa avec ses jambes de toutes ses forces. La douleur le long de sa cuisse se rappela à elle, et elle ne put s’empêcher de grogner bruyamment dans la manoeuvre, qui fut un échec dans un premier temps. A la deuxième tentative, la motojet commença à se décoller légèrement du sol, puis enfin elle parvint à la faire basculer dans sa position normal, sous les bips agressifs du gyroscope. Une rafale de vent forte faillit réduire à néant ses efforts. Mais au final l’engin était près à continuer. Omnius lui signala avant qu’il fallait qu’elle récupère ses câbles de connections qui pendouillaient encore sur les câbles de commandes, ce qu’elle fit. Autant éviter des questions gênantes.

Tant bien que mal, et profitant de l’accalmie légère de la pluie et du vent, Néro se glissa sur la selle, et tourna les manettes. D’abord statique, la mécano tendit l’oreille, s’assurant que le démarrage se passa bien. Puis, le temps leur étant aussi compté, le speeder avança enfin. Doucement, très doucement. Et Néro renouvela ses appels, espérant que son ami les entendent enfin.


Elle tourna dans la zone quelques minutes, puis enfin, elle vit sa silhouette se dessiner. Elle lui fit des appels de phares, et continua de hurler. En réponse, il vint enfin vers elle, boitillant et trempé. Lorsqu’il fut proche d’elle, elle vit une grosse éraflure sur son épaule et le long de son bras. Mais son visage affichait un soulagement certain.

- Néro!
- Billy! est ce que ça va?

Elle pointa du doigt son bras. Le jeune homme lui fit un mince sourire, très pincé, mais secoua la tête doucement.

- Ouais, je suis un peu secoué. Ca ira mieux quand on sera rentré je pense.

Il grimpa à l’arrière de la motojet et Néro entreprit enfin de les ramener au garage. La tempête était en train de s’écarter d’eux, finissant de diluer la pollution de l’atmosphère entre ses gouttes.

Elle sentit Billy regarder par dessus son épaule, fixant le tableau de bord. Nul doute qu’il s’inquiétait aussi un peu de l’état de sa moto. Aussi, elle lui annonça la nouvelle.

- Y’a des pièces moteurs qui ont un peu bougés, et t’as un réacteur au dernier tière de sa puissance.
- Sans compter la carrosserie enfoncée… putain, si mon père voit ça, il va se poser des questions…
- On s’est fait prendre dans une tempête Billy. Et on a eut un accident. Y’a rien de plus à dire.
- Ouais, inutile de mentionner qu’on s’est fait tiré dessus, qu’on a été poursuivi, qu’on…

La voix du jeune homme montait progressivement, il évacuait sa tension comme il le pouvait, et comme souvent dans ce genre de cas, c’était sur elle que cela se concentrait.

- Billy! Billy! Arrête! On a , tu as autre chose à faire en urgence que de te préoccuper de cela!

Et pour lui signaler que la discussion était close, pour le moment, elle tourna les manettes à fond, et accéléra au maximum de la puissance du speeder.
Les rues étaient désertes quand ils rentrèrent dans la ville, en contournant bien amplement la décharge. Au moins, personne ne les avait vu revenir dans leur état déplorable.


Elle gara la motojet à côté du garage et coupa phares et moteurs. Billy et elle descendirent alors doucement, non sans que chacun ne tire la grimace. Ils étaient couverts de bleus et d’une espèce de bourbe sableuse. Sans compter leurs blessures respectives. Ils entrèrent par l’entrée annexe du hangar, afin de ne réveiller personne et Billy s’étala sur une chaise, se saisissant d’un chiffon qui traînait là pour se débarbouiller sommairement le visage. Puis, il fixa Néro, qui était resté debout.
Puis elle l’entendit lâcher un rire amère.


- Je sais pas si dois être en colère ou reconnaissant…

Néro fit retomber sa capuche sur ses épaules, tandis qu’Omnius la préparait à une discussion qui seraient déplaisante. Ce qui fit froncer les sourcils à la jeune femme. Certes sans l’accident, et la poursuite, la situation aurait été mieux. Mais ils étaient vivants, Billy n’avait pas été “vu”, et surtout, ils avaient la pièce manquante en double. Une pièce qui éviterait à Billy et son père de voire leur garage prendre feu en pleine nuit pendant qu’ils dormiraient. Aussi, elle mit directement les pieds dans le plat.

- En colère de quoi? On à la pièce. On est vivant. Tu vas pouvoir réparer le bolide de course et toi et ton père seraient tranquille.

Il secoua la tête et passa une main tremblante dans ses cheveux. Son sourire avait définitivement disparu au profit d’un visage de gravité et de crainte.

- Néro...je suis désolé. Mais… tout ça, c’était quoi?

- Si tu parles des types dans la décharge, j’en sais pas plus que toi.
- Non...non, pas ça… tout ce que t’as fait. Genre, depuis quand tu as un flingue? Depuis quand tu...gères des situations comme ça? Et ce truc que t’as fait avec la moto là? Tu pilotais pas comme ça les dernières fois…

Néro le fixa avec surprise, ne saisissant pas vraiment où il voulait en venir.

- On est sur Roon, beaucoup de gens sont armés, presque tous même. Pourquoi cette question. Et pour le reste, je travaille Billy, j’apprends des trucs.

Le regard de Billy se fit sombre.
- Ouais, tu travailles. Et après ce soir, j’ai pas vraiment envie de te demander des détails.

Le jeune homme se redressa alors, et son regard se fit triste.

- Ecoute Néro… t’as...t’as pas mal changé en peu de temps. Je ne vois plus où est l’ancienne Néro, celle qui…
- Elle est toujours là Billy! Mais elle a un flingue maintenant.

Omnius mentionna à ce moment que Billy parlait d’autre chose que de la simple présence d’un pistolet. Néro le savait aussi, mais elle ne voyait pas en quoi le fait qu’elle sache se défendre et rebondir dans ce genre de situation soit mauvais…


- Je crois que tu ne comprend pas ce que je veux dire Néro. Je suis… je te remercie pour ton aide.
- C’est normal Billy, tu es mon ami.
- … je … vais te demander de partir maintenant. Je dois réparer le speeder.
- Je peux t’aider!
- Non...non Néro. Je suis désolé.

Néro lui adressa un regard chargé d’incompréhension. Apparemment, le jeune garagiste avait été secoué par les derniers événements. Et lorsqu’elle tenta de s’approcher de lui, il fit un léger geste de recul. Ce n’était pas de la peur, mais une crainte, un “rejet” comme disait Omnius. Et la jeune femme sentit son coeur se serrer. Elle était venu l’aider, le sortir de sa situation ubuesque, et là, il la mettait à la porte. La confiance qu’ils avaient tissé s’était apparemment envolée avec la tempête. L’action, la fuite, les tirs, tout cela avait été de trop pour le jeune garagiste.

Néro baissa alors les yeux doucement. Puis, elle défit l’une des lanières de son sac et sortit le module de contrôle commande qu’elle avait récupéré, elle le posa sur la table la plus proche. Puis, elle se retourna et sortit en silence.

Elle regretta que la pluie se soit arrêtée lorsqu’elle marcha dehors pour rejoindre son appartement, une tristesse évidente dans les yeux, une déception. Mais elle ne parvenait pas à pleurer. Cela faisait beaucoups de perte à encaisser ces derniers temps. Il fallait qu’elle se rende à l’évidence, elle était incapable de nouer ou de maintenir une quelconque relation autre que professionnelle, et encore. Lorsqu’elle grimpa les escaliers de son bâtiment, elle n’écoutait plus l’IA depuis un moment. Elle réalisa qu’elle avait froid, et qu’elle se sentait encore plus vide à l'intérieur maintenant.

Et ce n’est que lorsqu’elle fut enfin devant sa porte qu’elle sortit de ses pensées. Ses yeux se posèrent sur le petit artefact qui avait scotché en plein milieu. Une ombrelle bleue, comme celle qu’on met dans les cocktails. Lok. Corvega.
Sale journée.




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