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Maître du Jeu
Ven 30 Oct - 10:17
Le grand Maître de l’ordre Jedi fixait le rapport fraîchement arrivé avec attention. Et avec un certain soulagement. L’histoire était...à la limite du fantastique, mais hélas de plus en plus courante ces derniers temps, la République Galactique et la CSI se livrant dans une petite bataille d'expansion. Mais au delà de cette nouvelle, il y avait un espoir fabuleux.
Deux des leurs venaient d'être retrouvé, après près de 10 ans de dérive dans l’espace. Le maître Jedi Ben Luur et son apprentie, Sudya Phlox étaient sur le chemin de retour, en vie, conscient, cohérent avec eux même. Cependant, ce retour après 10 ans d’absence de la vie Galactique ne devait être pris à la légère. Beaucoup d’événements importants s’étaient passés, que ce soit la chute de Valorum, la découverte de son allégeance au côté obscur, le début de la guerre, et bien évidemment l’apparition de la fameuse Académie Sith en territoire séparatiste. Ce n’était pas simple à avaler en une seule fois. Sans compter les tensions entre l’ordre et la République, très loin de la confiance aveugle qui régnait avant leur départ.
Maître Vitali Pooja entra alors dans son bureau, s’étant annoncée par un léger appel télépathique juste avant. Elle avait reçu une copie du rapport envoyé par leur représentant et elle immédiatement demandé à en parler avec le Grand Maître. Après un léger salut, elle parla :
- Une nouvelle digne d'intérêt Maître Cadalo.
Le Drall fixa la Mirialan en hochant doucement la tête. Mais bien vite, derrière le sentiment mutuel de soulagement, il vit le sourire de Pooja se faner doucement, devenant plus préoccupé.
- La situation ne sera pas simple à gérer.
Le vieux Maître l'invita alors d’un geste de la main à poursuivre son raisonnement, même s’il se doutait déjà des futures craintes qu’allaient exprimer la Jedi.
- S’ils sont vivants, et apparemment éveillés, nous ne devons pas négliger le traumatisme lié à cette histoire. Ils ont été en contact avec une force obscure puissante, isolés du reste du monde. Ils vont devoir faire l’objet d’un suivi poussé. Je ne remet pas en cause leurs aptitudes, mais nous ne pouvons décemment pas les laisser seuls durant leur “ré adaptation”.
Maître Cadalo sourit à Vitali. Redoutable combattante, ses talents de guérisseuse faisaient d’elle la personne la plus prudente du Conseil. La stabilité émotionnelle et psychique des membres de leur ordre était notamment l’une de ses batailles. La guerre avait traumatisé pas mal de novices et de chevaliers dans les premiers mois de sa foudre. Et si elle n’avait pas été là en soutien, certains ne seraient sans doute plus ici, où auraient céder aux appels Siths.
Le Drall reprit d’une voix douce :
- Je suis d’accord avec toi Pooja. Que proposes-tu?
Le regard vif de la Mirialan se fit lumineux. Il savait qu’elle ne serait pas venu à sa rencontre si elle n’avait pas déjà une idée derrière la tête.
- Laissez moi les prendre en charge afin d’évaluer leur état mental. Si syndrome traumatique il y’a, je serais en mesure de pouvoir les aider à sortir de ce gouffre. - Bien. Bien. Je n’y vois aucune objection. Maître Vitali salua alors son aîné avant de sortir du petit bureau. Déjà dans un premier temps, elle devait s’entretenir avec eux, leur apprendre ce qu’il advenait de la Galaxie, répondre à leurs questions. De là, elle pourrait doucement les ramener sur les chemins de l’ordre, leur refaire prendre leur place. Mais avant, il fallait aussi qu’ils déterminent ensemble la nature de cette “place”.
Ben Luur était quelqu’un de stable au naturel, de résistant. Mais concernant son élève, elle était moins sûre. Le groupe de Padawan avec qui elle avait grandi avait changé. Ils étaient tous passés chevaliers pour la plus part, et la jeune femme pouvait donc se sentir dans un décalage profond avec eux, et avec l’ordre.
Elle savait qu’ils étaient en ce moment même sur le chemin du retour. Et que d’autres jedis étaient avec eux. C’était une bonne chose au fond, les premières questions pourraient sans doute être abordées avant qu’ils ne posent un pied sur Coruscant.
Quand ils seraient de retour au temple, elle les accompagnerait pour une petite visite médicale. Vérifier d’abord leurs fonctions physiques, les yeux, les oreilles, les réflexes était important pour définir un bon protocole de guérison. Et bien évidemment, ce moment serait privilégié pour qu’elle écoute et réponde à toutes leurs questions, pour qu’ils se sentent de nouveau appartenir à l’ordre.
Ensuite, ils iraient rencontrer Maître Cadalo, qui avait sans doute envie d’entendre leurs histoires de leur bouche.
HRP:
HRP : Maître Vitali vous attend, toi et ton Maître. Pour la visite médicale, vous serez séparé. Vitali répondra à tes questions à ce moment. Dis moi si tu as besoin de plus d’informations.
MJ:
N3r-0
Sudya Phlox
Messages : 12 Date d'inscription : 01/12/2018
Mer 11 Nov - 21:44
Sudya fixait le vide de l’espace devant elle. Cela faisait presque une semaine qu’ils avaient quitté Aikhibba. Bientôt, ils arriveraient en vue de Coruscant. Bientôt, ils seraient de retour au temple Jedi. A la maison. La maison, c’est ce que lui avait dit Clio un peu plus tôt, avant que Sudya ne trouve ce hublot à l’écart, par lequel elle pouvait regarder hors du vaisseau sans être dérangée. Pouvait penser, tranquillement, remettre de l’ordre dans ses idées, dans sa tête, dans ses émotions. La main resserrée sur le petit pendentif à son cou, elle eut un petit rire, qui semblait se moquer d’elle-même. Quand elle pensait à la maison, elle ne voyait pas le Temple de Coruscant, ou un autre Temple, elle ne voyait pas non plus le corps de ferme où elle avait passé les premières années de sa vie. Elle imaginait un champ de fleurs baigné de soleil. Le soleil. Si elle voulait être honnête avec elle-même, c’est de ça dont elle rêvait en ce moment. S’allonger dans l’herbe et prendre un vrai bain de soleil, ne pas se contenter de ces rayons fugitifs au milieu de l’espace. Et ce n’est pas à Coruscant qu’elle pourrait le faire… La main sur la perle se crispa légèrement, et Sudya expira profondément, pour évacuer l’inquiétude qui guettait au fond d’elle à la pensée de ce qui les attendait au Temple.
Maître Lurr et Sudya avait dû faire face à dix ans de nouvelles en une semaine. Et quelles nouvelles ! Pendant qu’ils se déplaçaient avec la lenteur d’un indola neurasthénique, la galaxie avait décidé de se mettre sans dessus dessous. L’ordre galactique qui semblait devoir prévaloir pour encore des siècles avait été bouleversé, et il fallait que Sudya intègre tous ces changements, le plus embêtant pour elle étant que la galaxie était à présent en guerre. Et la guerre, Sudya n’aimait pas ça. Elle espérait vraiment qu’on ne lui demanderait pas de se battre. En tout cas, pas tout de suite. Elle aurait besoin de temps pour digérer dix ans d’errance spatiale et tout ce qu’elle avait manqué entre temps. Un sourire mélancolique flotta sur ses lèvres. Elle réalisa qu’elle était en train de sonder l’espace devant le vaisseau, comme elle l’avait fait pendant si longtemps pour repérer d’éventuelles menaces sur le Tempus. C’était ridicule. Le vaisseau de l’Ordre qui les ramenait était parfaitement opérationnel, tous ses systèmes en parfait état, et il n’avait pas besoin d’une padawan pour les avertir de quoi que ce soit. Au moins, son Odyssée lui aura-t-elle appris à aire face à l’obscurité de l’espace sans peur. Avec vigilance, mais sans peur.
Une variation dans la Force attira son attention. Quelqu’un s’approchait, qui la cherchait. Clio. Sudya se retourna pour accueillir sa vieille amie. Encore un changement qu’il fallait intégrer. Clio était maintenant chevalier. Et c’était après tout bien normal à son âge. Alors que Sudya, qui avait pourtant le même âge, était encore padawan. Il faut dire qu’à part son maître, il n’y avait personne dans l’espace pour lui faire passer les épreuves. Elle avait bien poursuivi un temps son apprentissage, tant bien que mal. Mais serait-ce suffisant pour le Conseil ? Encore une question sans réponse. Et quand trop de questions sans réponses devenaient oppressantes, Sudya avait recours à un stratagème. Se concentrer sur l’instant présent, oublier le passé et le futur, ou plutôt les enfermer dans un coin de son esprit et ne plus y penser. Sudya sourit à Clio, qui lui annonça leur arrivée prochaine.
- Dans quelques heures, on sera au Temple. Nous avons reçu des consignes pour vous. Ton maître et toi serez reçus pour une consultation médicale puis un entretien avec un membre du Conseil. Je suppose qu’ils auront des questions à vous poser.
Oui, c’était à prévoir. Pas très enthousiasmant comme programme. Sudya se contenta d’acquiescer. Puis, d’un geste elle invita Clio à la rejoindre et à s’asseoir.
- D’accord. Puisqu’il nous reste quelques heures, parle-moi un peu de toi. Tu nous a raconté ce qui s’était passé dans la galaxie, mais toi, qu’est-ce qui t’est arrivé en dix ans ?
Et pendant le temps de voyage restant, Clio raconta. L’inquiétude quand elle avait appris la disparition du Tempus, la tristesse plus tard quand les recherches avaient été abandonnées, le choc de la révélation sur l’identité réelle du chancelier Valorum, puis le début de la guerre. Les premiers affrontement et la découverte de la réalité derrière les termes « conflit armé », la reconnaissance lors de son acceptation en tant que chevalier. Joie mêlée de tristesse à cause des circonstances, de ceux morts au combat, ou perdus dans la bataille, d’une façon ou d’une autre. Certains padawans, et même des chevaliers, n’avaient pas résisté à l’appel du côté obscur. Clio parla de la frénésie de la bataille, de l’équilibre difficile entre l’esprit et l’énergie nécessaires au combat et le calme et la paix essentiels pour ne pas sombrer. Elle évoqua ses peurs, ses doutes, ses victoires aussi. Certaines choses dont elle n’avait encore parlé à personne.
Sudya, elle aussi, raconta. Dix ans qui semblaient s’étrécir, se limiter à un tunnel obscur. Qui avaient commencé dans la noirceur, d’ailleurs. Almas. Planète imprégnée de côté obscur. Première occasion où a padawan avait été confrontée à une telle concentration de ce côté obscur dont on lui avait tant parlé, dont on l’avait menacée parfois. Rencontre qui avait imposée une marque indélébile sur l’esprit de la Zélosienne. Elle avait rencontré le Mal, elle l’avait regardé dans les yeux, et s’en était détournée. Pourtant, dans son récit, où la fuite catastrophique dans l’espace suivait immédiatement la découverte d’Almas, elle donnait l’impression de faire reposer la responsabilité de leurs malheurs sur la planète et sur le côté obscur qui l’envahissait. Les premiers temps d’errance avaient été pénibles pour Sudya, qui avait associé le noir de l’espace, où ils étaient perdus, avec la Force obscure de la planète qu’ils avaient fuie. Elle parla du soutien de son maître et de son enseignement, qui lui permit de surmonter ce premier choc frontal, puis d’accompagner l’équipage du vaisseau dans sa lutte constante, et apparemment infinie, pour leur survie.
- Après, il n’y a pas grand-chose à dire… on a erré dans le vide. Longtemps. Sans croiser personne qui aurait pu nous aider. Je ne dis pas qu’il ne s’est rien passé, ou que c’était facile. Mais au final, à part quelques tempêtes ou pluies d’astéroïdes, notre plus grand souci était de maintenir le vaisseau suffisamment en état pour qu’il puisse continuer à avancer… Je crois que j’ai appris pas mal de choses sur les vaisseaux. Même si j’espère ne pas avoir à me servir de ces connaissances avant longtemps…
Les deux jeunes femmes retrouvaient une complicité perdue, avec une facilité déconcertante. Elles eurent bientôt l’impression de ne jamais s’être quittées.
Une série de bips suivis d’une annonce vocale interrompit ces charmantes retrouvailles. Le vaisseau amorçait sa descente vers Coruscant. Tout le monde devait rejoindre un siège pour les manœuvres d’atterrissage. Elles retrouvèrent Maître Lurr dans la cabine. Le Sullustain jeta un regard à sa padawan, qui semblait avoir un retour de nervosité. Elle s’accrocha à ce regard, eut recours à quelques rapides méthodes de méditation et retrouva son calme. Elle sourit à son maître pour lui indiquer qu’elle allait bien.
Après un atterrissage sans histoire et un transfert tout aussi banal à travers la ville monde (Comment avait-elle pu oublier la hauteur des bâtiments, le nombre de véhicules volant en tous sens?) ils arrivèrent au Temple. Une femme, portant la tenue des membres du Conseil, les attendait sur le débarcadère. Ils sortirent de la navette de l’Ordre et Ben Lurr avança rapidement vers elle pour la saluer.
- Maître Vitali, c’est une joie d’être de retour parmi les nôtres et de pouvoir vous saluer. Voici ma padawan, Sudya Phlox. Nous avons fait, si je puis dire, un bien long voyage.
Sudya prêta peu d’attention à la réponse de Maître Vitali, puisqu’il semblait que ce soit le nom de la Mirialan. Elle contemplait le Temple derrière elle. Oui… Bon… D’accord, elle devait bien admettre qu’elle avait, au moins un peu, l’impression de rentrer à la maison. Elle retrouvait une sérénité qu’elle ne s’était même pas rendue compte avoir perdue. Elle reporta son attention sur les deux chevaliers en entendant à nouveau mentionner son nom. Vitali lui annonçait qu’elle allait les escorter jusqu’à l’infirmerie. Il importait de vérifier leur état de santé, puis elles pourraient discuter. Sudya n’était pas sure d’en avoir vraiment envie. D’un autre côté, elle n’avait pas vraiment le choix non plus. Elle suivit le mouvement à travers un certain nombre de couloirs jusqu’à l’aile réservée aux fonctions médicales. On la fit entrer dans une salle aseptisée, et son maître dans une autre. Vitali allait apparemment attendre dehors. Sudya regarda tout autour d’elle : appareils divers, fauteuil qui avait l’air d’un appareil de torture, une couchette dans un coin, une plate-forme légèrement surélevée qui permettait l’examen et le diagnostic des patients. Le tout d’un blanc immaculé dans un silence assourdissant. La jeune Zélosienne réalisa brusquement que c’était la première fois depuis bien longtemps qu’elle se retrouvait seule (si l’on exceptait, évidemment, les moments réservés à sa toilette), que ce soit à bord du Tempus, sur Aikhibba où pendant le retour, elle avait toujours été avec d’autres personnes. Bien sûr, si elle se concentrait un peu, elle pouvait percevoir la présence familière et rassurante de Ben Lurr quelques pièces plus loin, ainsi que d’autres membres de l’Ordre vaquant à leurs occupations dans le bâtiment. Mais autour d’elle, personne. C’était à la fois déroutant et paisible. Mais ça ne dura pas. Un cliquetis métallique annonça l’arrivée d’un droïde médical. Sudya retint ne grimace. Elle n’aimait pas les visites médicales, elle n’aimait pas le blanc des salles d’examen, elle n’aimait pas l’impassibilité et le manque de tact des droïdes médicaux. Et rien de tout cela n’avait d’importance face au fait qu’elle devait se plier à cette procédure.
-Padawan Phlox. Prenez place sur la plate-forme pour le diagnostic.
Pas de bonjour, pas de s’il vous plaît. Juste l’application d’un programme implanté dans une boîte de métal. Sudya grimpa sur la plate-forme, se tourna vers le droïde et s’immobilisa.
-Initialisation des examens.
Un déclic et un vrombissement annoncèrent que les premiers appareils se mettaient en marche. Bientôt un ensemble de bips se firent entendre, comme si les machines protestaient contre quelque chose.
- Erreur système. Résultats non concordants. Sujet non conforme aux grilles d’analyse.
Le droïde se détourna des écrans vers sa patiente et constata de sa voix monocorde.
- Padawan Phlox. Vous n’êtes pas humaine.
-Non. Je suis Zélosienne.
Aucune réaction du droïde.
- Ça doit être écrit dans mon dossier je suppose. L’Ordre était au courant quand ils m’ont accueillie.
Le droïde se tourna à nouveau vers son écran.
- Sujet Zélosien. Mise à jour de la grille d’analyse. Initialisation des examens.
De nouveau, déclic et vrombissement. Mais aucune interruption cette fois. Jusqu’à la prise de sang et l’examen oculaire qui laissa Sudya aveuglée quelques instants par la lumière.
- Padawan Phlox, vous pouvez vous asseoir, nous attendons les résultats.
Elle obtempéra en silence, mais resta tout au bord du fauteuil, qui de toute façon n’était pas un modèle de confort. Très vite, les écrans affichèrent une suite de symboles qu’elle ne comprenait pas, mais qui semblait faire sens pour le droïde, et c’était le principal.
- État général satisfaisant. Mais les analyses sanguines montrent une légère faiblesse de la chlorophylle. Sans doute un déficit d’exposition au soleil. Il faut y remédier.
- Je veux bien, mais le soleil est rarement visible sur Coruscant…
- Nous allons configurer des lampes pour vous permettre de réaliser votre photosynthèse. Vous viendrez une heure par jour pendant une semaine, cela devrait suffire. Entre temps, vous devrez pratiquer un exercice modéré, vous avez perdu de la masse musculaire, il faut y remédier.
Sudya n’était pas ravie à l’idée de devoir revenir ici tous les jours. Mais il était évident, même pour elle, qu’elle avait besoin de lumière solaire. Ou à défaut, d’un équivalent artificiel. Elle envisagea de demander à être envoyée quelque part où elle pourrait voir un vrai soleil, mais craignait que ce ne soit trop espérer. Surtout dans le contexte actuel. Le droïde la congédia, sans doute pressé de taper son rapport. Ou pas, c’était probablement lui accorder trop de sentiments. Quoi qu’il en soit, Sudya sortit dans le couloir et se retrouva face à face avec Maître Vitali. Aucune trace de maître Lurr. La jeune femme n’osa pas sonder la Force à sa recherche. Elle ne voulait pas attirer plus l’attention de la Jedi à ses côtés.
Celle-ci l’invita à la suivre vers une salle plus confortable, et à lui poser des questions entre temps si elle en avait. Sudya resta silencieuse un moment, réfléchissant, essayant de remettre de l’ordre dans ses pensées et dans tout ce qu’elle avait appris ces derniers jours.
- On nous a expliqué que nous étions en guerre avec les séparatistes. Et que les Siths étaient de retour. Mais je n’ai pas bien compris où en était la situation exactement… Je veux dire… qu’elle est sa gravité ? A quoi est-ce qu’il faut s’attendre ? Et quelles sont les conséquences de cette crise pour l’Ordre ?
Ce dernier point n’avait pas été abordé devant elle. Mais elle avait senti dans la façon dont les événements leur avaient été présentés que quelque chose n’allait pas. Et cette zone d'ombre la dérangeait.
La Force
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Maître du Jeu
Sam 14 Nov - 10:23
Un sourire avait illuminé le visage de Pooja Vitali lorsque la gueule du vaisseau s’était enfin ouverte pour relâcher son précieux équipage. Au milieu du petit groupe qui descendait, elle reconnu immédiatement le chevalier Ben Luur. Il n’avait pas vraiment changé en dix ans, mis a part quelques cernes supplémentaires autour de ses immenses yeux noirs. Mais c’était normal après une odyssée au fin fond de la Galaxie, sans contact, sans aide. A ses côtés, l’équipe de Jedi chargé de les ramener chez eux. Et bien évidemment sa Padawan, Sudya Phlox, une des très rares représentantes Zélosienne de l’ordre. Peut-être même la seule (il lui semblait qu’un archiviste en était un aussi, mais leur apparence très proche humain avait tendance à faire oublier ce détail). Vitali observa aussi quelque chose d'intéressant. Clio, une de leur nouvelle chevalière, et qui avait insisté pour se joindre à cette escorte, se tenait à très courte distance de la Padawan. Et il aurait fallu être aveugle ou stupide pour ne pas sentir qu’un lien fort les unissait. C’était une bonne chose au final. Sudya pourrait être entourée correctement, avec des référentiels connus, et cela faciliterait son retour au sein de l’ordre.
La Maitre Jedi avança vers eux, ouvrant ses bras dans un accueil chaleureux, en réponse à celui de Ben Luur qui l’avait devancé en l’apercevant
- Chevalier Luur, Padawan Phlox, je n’ai nul mots pour vous faire part de notre soulagement et de notre joie à tous ici de vous avoir retrouvé. Je vous souhaite la bienvenu chez vous.
Et elle s’inclina profondément pour marquer la sincérité de ses propos. Ce genre d’événement positif étaient devenus rares désormais, et cela faisait un bien fou.
- Avant toute chose, et selon le protocole, je dois vous conduire à l’infirmerie. Un long séjour dans l’espace n’est pas sans conséquence, et il est primordiale de s’assurer de votre bonne santé. Puis elle se tourna vers Clio, la congédiant d’un léger signe de la tête. - Merci Chevalière. Ton soutien a été précieux.
“Sera” aurait été plus juste. Mais il était fort à parier que les deux filles se retrouveraient rapidement, une fois les formalités réalisées.
Lors du trajet vers le centre médical du temple, Pooja pouvait ressentir une certaine inquiétude monter chez ses deux protégés. Les personnes aimant se faire ausculter par des droïdes étant rare, cela lui paru normal. Il aurait plus été inquiétant qu’ils encaissent tout cela sans broncher. D’un geste ample de la main, elle indiqua à chacun son infirmerie et se tint en surveillance dans le couloir, écoutant néanmoins une partie des conversations via son communicateur. Le secret médical existait, mais Maitre Vitali avait cependant toutes les autorisations pour s’immiscer ainsi dans la santé des rescapés.
Sans surprise, les deux étaient affaiblis physiquement. Apparemment rien de bien dramatique. Aucune maladie grave ne s’était déclarée, et mis a part un manque d’entrainement, de soleil, et l’effet de l’absence de gravité sur leur organisme, ils pouvaient être considéré comme en bonne santé. Pooja nota toutes les recommandations médicales. Et s’interrogea bien évidemment sur la santé mentale du duo. Ça, aucun droïdes ne pouvait émettre de diagnostique. Et il était aussi probable que les coller directement en thérapie génère des blocages. Mais c’était le rôle que s’était donné la Maitre Jedi : remettre sur pieds leur membres.
Ben Luur sortit en premier. Et il y eut un bref échange de regard, puis un léger sourire malicieux naquit sur les lèvres du Sullustéen.
- On manque un peu d’exercice Chevalier Luur, n’est ce pas? - Que veux-tu, j’ai trop fait la fête dernièrement…Comment va Sudya?
Vitali fixa les données sur son datapad et s’empressa ensuite de le rassurer :
- Bien. Un besoin de photosynthèse évident, mais cela aurait tellement pu être pire. Tu as bien pris soin d’elle Ben. - C’était mon rôle. - Non, tu as fais plus que cela. Je vais devoir l’emmener devant Maitre Cadalo, tu devras aussi passer le voir après. - Ah? Oui, c’est vrai que cela doit etre curieux de retrouver des Jedis perdus. - Très. Mais vous n’êtes plus perdus désormais. - Que la Force t’entende Pooja. Je me sens bien mieux les deux pieds sur terre.
Ben Luur prétexta alors un besoin de manger assez urgent, et Maitre Vitali le salua. Ben Luur était solide. Mentalement solide. Et s’il allait sans doute traverser un petit passage à vide le temps de reprendre ses habitudes, il serait rapidement remis sur pieds. Quand à Sudya, elle bénéficiait encore de la force de la jeunesse. Mais il fallait déterminer si sa volonté n’avait pas été ébréché durant ces années d'errances. La rousse Zélosienne sortit enfin de la salle médical. Et Maitre Vitali sentit un léger trouble en elle devant l’absence de son Maitre. Ils avaient vécu enfermé dans une même boite durant des années. Le lien créé était compréhensible mais pouvait aussi être dangereux. Vitali préféra penser que Luur avait joué son rôle de Maitre sans outrepasser leur connexion. La Maitre Jedi désigna un couloir d’un geste gracieux de la main, affichant un sourire bienveillant sur son visage.
- Sudya, si tu es prête, nous allons nous installer dans un endroit plus confortable. Je suppose que tu as des questions?
Bien évidemment. Le contraire aurait été étonnant. Surtout concernant cette guerre qu’ils n’avaient vu naitre et ses conséquences. Et elle décida de tout lui exposer, sans voiles.
- Je présume que la Chevalière Clio t’a informé de la chute de Valorum et de sa maitrise du côté obscure. La guerre naquit avec sa mort. Les séparatistes ont envahi les bordures extérieures de la République Galactique, et nos armées clones ont été mises à rudes épreuves. En conséquence directe, l’ordre Jedi a subit un désaveux de la population et des nouvelles mânes dirigeantes de la République. A leurs yeux, nous ne sommes plus rien. Juste des fanfarons capable de faire déplacer des objets à distance. Des padawans se sont fait agresser dans la rue, le dialogue avec le Sénat est difficile, pour ne pas dire rompu.
Le tableau était laid, en tantinet angoissant pour une personne ayant perdu de vue l’ordre et son rôle politique et morale.
- Quand tu es partie, l’Ordre Jedi était une forme d’autorité, de Conseil. Nous avions la confiance de tous et nous œuvrions pour la garder. Désormais, nous devons la reconquérir. Et cela passera sans doute par quelques changements. Vitali marqua une courte pause, et reprit : - Actuellement, la Guerre est dans un espèce de statut-quo. Les premières années ont été meurtrières et chaque camp pense ses plaies. En apparence tout du moins.
Puis vint la dernière révélation :
- Une académie Sith a été fondée en territoire séparatiste, par la disciple de Valorum, enfin nous le supposons. La présence obscure grandit dans ces territoires. Sudya, je sais que ce tableau te semblera sans doute négatif, mais il y’a plus important, l’ordre est toujours là. Rien n’est perdu. Rien. Même si l’avenir ne dépend pas que de nous actuellement, cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire évoluer les choses, dans le bon sens.
Sur ses phrases se voulant rassurante, les deux femmes pénétrèrent dans une petite salle de méditation où Maitre Cadalo les attendait déjà. Le Drall se redressa sur son coussin, ses oreilles aussi, et il les invita à se joindre à lui.
- Padawan Sudya, je ne sais pas si tu te souviens de moi après tout ce temps. Je suis Maitre Cadalo, le … Grand Maitre de l’ordre Jedi. Un titre un peu pompeux je te l’accorde.
Cadalo attendit qu’elles s’installent confortablement avant de poursuivre :
- Si j’ai demandé une rencontre avec toi à Maitre Pooja, c’est parce que j’aimerai vraiment entendre ton histoire. J’ai bien lu tes rapports, mais je souhaite ta version à toi, et notamment ceux qui vous a conduit à ces longues années d'errances dans l’espace, durant votre mission. J’insiste sur le fait que je ne veux pas un rapport factuel, mais bien ton avis. Sens toi libre de t'exprimer comme tu le souhaites.
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