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Les pirates, les huissiers et le shopping
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Blad Oneye

Messages : 288
Date d'inscription : 20/06/2018
Localisation : Espace

Profil du personnage
Espèce: Proche-Humain
Réputation:
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Blad Oneye
MJ Fiches | Pirate
Jeu 21 Mar - 10:58
C'était donc ça, le deal entre Mugler et Blarnak. Ce dernier traitait visiblement Néro comme sa propriété, sa chose qu'il pouvait louer, elle ou plutôt ses "services", peu importait les risques d'ailleurs. Ce sac à gnôle, avare et faussement sympathique, avait bien fait de disparaître des radars, car sinon il aurait entendu ce que je pensais de telles pratiques. Peut-être même que j'aurais ponctué mon discours d'une bonne claque derrière les oreilles, par principe. Dans d'autres proportions, Jen avait été une esclave également, avant que je ne la tire des griffes de ses prétendus patrons. Depuis, ce genre de lien de subordination extrême m’insupportait au plus haut point.

La petite brune m'expliqua ensuite qu'elle ne comptait pas rester moisir ici, surtout qu'elle n'était plus liée à Blarnak désormais, par la force des choses. Elle évoqua alors les membres des Black Rovers que nous ne connaissions pas encore. J'étais également curieux de voir quel genre d'énergumènes nous allions nous coltiner, en plus de ceux que nous avions déjà eu le "plaisir" de rencontrer. Personnellement, je m'attendais à d'autres cinglés dans le style d'Irnyle Wren. Soit des types assez peu... Avenants, de prime abord en tout cas. Si Néro parlait d'eux, c'était peut-être parce qu'elle appréhendait leurs caractères. Nous étions deux, dans ce cas.

Quoi qu'il en soit, les réponses à ces questions trouveront leurs réponses demain, pas avant. Le plus important, d'ailleurs, était plutôt de préparer scrupuleusement la livraison à Balaka. Je supposais donc que c'était ce à quoi Mugler s'évertuait en ce moment, même si je l'imaginais aussi très bien se divertir avec des filles de joie pendant toute la durée de son escale... En compagnie de Lasabley également... Beurk ! Enfin, cette image gênante relativement saugrenue fût chassée de mon esprit par d'autres mots de ma colocataire. Elle venait de réagir à mon rapport concernant Abequa. Néro me surprit en usant d'un humour qui lui était jusqu'à présent presque étranger. Déteignais-je déjà sur elle? A ce train là, dans deux semaines, elle se retrouverrai en tenue de combat dans la Fight Night de Marciano !

Nous partageâmes donc un rire spontané et sincère. Malgré le doute qui persistait autour de ma nièce fraîchement rencontrée, nous avions trouvé le moyen de rire de son intrusion dans nos vies. Qu'on le veuille ou non, Néro était maintenant liée à moi. Elle détenait plusieurs informations à mon sujet qui pouvaient lui causer bon nombre de problèmes. Le clan Demeci risquait d'ailleurs de s'en prendre à elle, si Abequa laissait courir le bruit que nous étions... Ensemble. Sans oublier que les éventuels chiens de Valorum, encore en activité (puisqu'il y en avait au moins un d'enterré par mes soins, déjà), pouvaient aussi souhaiter sa mort, au nom du secret. Je réalisai alors à quel point j'avais laissé Néro rentrer dans ma sphère personnelle, presque intime même. En retour, elle m'avait également permis de mieux la connaître, m'ouvrant d'ailleurs la porte de chez elle sans hésiter une seule seconde. Cela faisait du bien de rencontrer une personne aussi bienveillante, après tout ce temps...

"Les yeux bleus, c’est un truc caractéristique dans ta famille?

- La peau bleue d'ma mère s'lit dans les yeux d'ses fils. C'est une Ettie, tu r'gard'ras à quoi ça r'ssemble sur Holonet... Bref, depuis, ce détail semble s'transmettre de génération en génération, oui. Au moins, on pourra r'connaître les autres Demeci de sang assez facilement, si cette théorie s'avère vraie. Quant aux adoptés... Eux s'ront beaucoup plus compliqués à identifier. Restons donc sur nos gardes."

Oui, car la moindre inattention à partir de maintenant pouvait nous coûter la vie. Le rhum m'avait permis d'agir de façon inconsidérée hier soir, mais aujourd'hui j'étais sobre, et j'avais pleine conscience du problème. Tant pis, je ne pouvais pas revenir en arrière, néanmoins il fallait redoubler de vigilance, histoire de ne pas aggraver la situation. J'étais dès lors partagé intérieurement. Néro était sans doute assez forte pour m'accompagner dans cette vie dangereuse, mais qu'arriverait-il si ce n'était finalement pas le cas? Si une fois, seulement une fois, nous nous laissions prendre par surprise par les fantômes de mon passé?

Mieux valait ne pas y penser en ce moment... Je ne souhaitais pas gâcher cette journée prévue pour être plus calme et légère que d'habitude. C'est donc tout sourire que je me reconcentrai sur Néro. Ses interrogations continuaient de fuser, et je comptais bien y répondre :

"Danan, celui dont j't'ai parlé plus en... Détail..."

Je mimai alors, à l'aide de mes doigts organiques, un flingue posé sur ma tempe. D'un petit geste du poignet, je fis comme si je me tirais dans la tête, de sorte à ce que l'image soit bien explicite, tout en restant silencieuse.

"Abequa est sa fille. Tu as raison : difficile d'savoir c'qui s'trame vraiment dans la tête de cette gamine. C'est bien l'problème d'ailleurs. Mais l'fait qu'elle soit v'nue seule est une bonne chose. Ça joue même en sa faveur, pour l'instant... On verra bien assez vite si la laisser r'partir avec mes coordonnées était une erreur ou pas, j'suppose."

J'avais cédé à la requête d'Abequa surtout pour m'en débarrasser tout à l'heure. Maintenant, je regrettai de ne pas lui avoir tout bonnement botté le cul pour la faire dégager de l'appartement. Comme quoi, même un dangereux pirate assoiffé de sang pouvait se laisser amadouer par un enfant au visage d'ange. Cela me rassurait, quelque part... Mon cœur battait encore suffisamment fort pour me trahir.

"Si on la croise,  tu pourras lui expliquer qu'on couche pas ensemble. Parce que c'est ça, qu'elle croit... A moins qu'ce soit dans tes projets, bien sûr."

Mon humour avait encore fait des siennes. Sentant qu'un nouveau malaise était en approche, je me rattrapai immédiatement en riant aux éclats, espérant que la mécanicienne mime ce geste de son côté, lui évitant des rougeurs pudiques au niveau des joues :

"C'est une blague ! J'précise juste ! J'ai r'marqué qu'mon sens de l'humour t'échappait des fois... Souvent en fait... Hum... Bref... Visitons c'magasin tiens !"

Néro avait en effet exprimé le souhait de rentrer dans une boutique. Sans en rajouter sur les soupçons de relation intime entre nous, tenus par Abequa, je me mis à papillonner tranquillement dans les rayons, pendant que la pirate à capuche faisait son shopping. J'imaginais au départ un magasin de vêtement plus... Féminin. Mais la femme qui m'accompagnait ce jour était Néro, et je ne devais pas oublier que son standard de la mode résidait en un sweat à capuche poussiéreux. Au moins, il y avait aussi des trucs pour moi, éventuellement. Toutefois, je ne me sentais pas de taxer de l'argent à ma généreuse colocataire pour me munir de nouveaux habits pas forcément nécessaires. Il n'y avait rien d'urgent quant à la refonte de ma garde-robe, de toutes manières.

De loin, j'entendis le vendeur conseiller une autre taille de vêtement à Néro. Elle devait avoir choisi un truc hyper large, vu sa tenue quotidienne sur le Black Rover. Pourtant, lors de notre petit entrainement, elle s'était parée, plutôt sans gêne d'ailleurs, d'éléments bien plus moulants qu'à l'accoutumée. Il fallait dire que, dans le cadre du sport, des vêtements légers étaient préférables à des pulls énormes et chauds. Personnellement, je ne m'embêtais pas avec ces questions d'habillage. Mais je supposais que, pour une femme, les choses en était autrement, ne serait-ce que pour éviter d'être reluquée systématiquement par le moindre passant.

Quelques minutes plus tard, je retrouvai Néro avec sa nouvelle... Capuche? Qu'est-ce que c'était que ce truc !? Une serpillère plus longue que large? Arf... Chacun ses goûts, comme on dit. Je fis mine de sourire malgré ce choix discutable (mais qui étais-je pour donner des leçons, pour le coup?), écoutant la douce voix de ma collègue me poser une nouvelle question.

"Euh... Ouais... Pas tell'ment. Faut dire que j'passe beaucoup moins d'temps qu'toi dans les conduits d'aération, donc... J'ai pas vraiment d'accroche avec c'qui est proposé dans l'coin. Mais c'était sympa quand même, j'te l'jure !"

La seconde question portait sur un aspect technique : la conception d'armure. Tiens ! Voilà que notre "Mandalorienne en herbe" voulait se fabriquer une beskar'gam maintenant ! A cette pensée, mon sourire se fit plus large, je rétorquai alors avec sympathie :

"Un peu ! J'ai fabriqué, avec l'aide de mes frères, ma première et dernière armure 'y a des années. Bon, j't'avouerai qu'j'ai pas r'tenu grand-chose de l'expérience... Le bricolage, ça a jamais été mon truc, honnêt'ment. Ni les armures encombrantes, d'ailleurs !"

La dernière beskar'gam que j'avais fabriqué était restée sur Manda'yaim, le fameux jour de mes 18 ans. Elle était brute, simple, mais tout de même solide... Je me rappelais à quel point j'avais eu des difficultés à comprendre comment je devais m'y prendre pour la concevoir. Sans Danan ni Lark, je n'y serai probablement jamais parvenu. Le travail du beskar était rude et long, ce n'était pas pour rien que les forges Mandaloriennes étaient réputées à travers la galaxie. Mais ce temps-là aussi était révolu. Les artisans demeuraient désormais introuvables, à cause d'une guerre qui avait fini par détruire leurs maisons, laissant le champ libre à des industriels, intéressés avant tout par l'argent et la rentabilité.

"J'pense qu'tu d'vrais pouvoir trouver des plans d'base sur Holonet. Sinon... Irnyle est probablement capable de t'aider... Elle a bien dû dégoter son armure dorée quelqu'part."

Effectivement, une Death Watch fanatique était tout à fait désignée pour ce job. La plupart des Mandaloriens appartenant à ce groupe revêtaient fièrement la beskar'gam, même dans leur sommeil. L'idée de placer Néro entre les mains de la Seringue m'enchantait guère, évidemment, mais je ne voyais pas de meilleur moyen, dans l'immédiat, afin de permettre à la jeune femme de se fabriquer une armure correcte. Je me sentis un peu bête de ne pas pouvoir l'assister dans cette quête directement. Néanmoins, je ne pouvais pas tout savoir, non plus.

En poursuivant notre marche paisible dans les rues de Nunurra, nous finirent par croiser un guichet qui m'intrigua une seconde. Il s'agissait de l'entrée d'un holo-ciné. Au-dessus du guichet, plusieurs affiches holographiques faisaient la pub des holo-films à l'affiche. Jen aimait se rendre dans ce genre d'endroit. Elle disait que c'était romantique, mais qu'on pouvait également y trouver des longs métrages intéressants pour entretenir l'esprit. Me divertir... Voilà quelque chose que je ne faisais plus tellement. Je zonais, je picolais, je me battais, oui, mais je ne m'amusais pas pour autant. Je faisais tout ça parce que je ne savais pas quoi faire d'autre, en vérité.

"Dis, Néro, ça t'dit un p'tit film?"

Conscient que cette invitation pouvait être interprétée de diverses manières, et que Néro avait, justement, un soucis d'interprétation parfois, j'ajoutai simplement, un brin amusé :

"J'te propose pas un rencard, hein, juste... Un p'tit moment sympa... Et j'paie le popcorn ! T'en as déjà mangé? Les sucrés vont t'plaire, ça c'est sûr !"

Avançant vers le guichetier qui somnolait dans sa cabine, je tapai de mon index en métal sur la vitre dans l'espoir de le ramener dans cette dimension. Le regard du petit homme grassouillet se raviva alors.

"Salut ! Deux places pour... Le Bon, la Brute et le Gluant, s'vous plaît ! Avec un paquet XXL d'popcorn sucré, bien sûr..."

Le caissier se gratta une arcade avant de pianoter sur son vieux terminal, pendant que je plaçai ma dernière poignée de Crédits dans le tiroir destiné à cet effet. Quelques secondes plus tard, deux tickets cartonnés sortirent d'une fente devant moi, tandis qu'un gros compartiment en contre-bas, sentant bon le caramel, révéla un grand paquet cartonné plein de popcorn tout chaud. Les tickets en poche, et notre casse-croûte sous le bras, je fis un clin d’œil à Néro, restée juste derrière moi, lui signalant que nous pouvions y aller.

"Tu vas voir, c'est super sympa le ciné !"

Si j'avais l'air enjoué, c'était surtout parce que ce moment me rappelait de bons souvenirs. Mon passé, finalement, n'était pas fait que d'échecs et de violence. Néro m'avait permis de me rappeler que Blad Demeci avait aussi connu des instants joyeux. Jen, voilà le rayon de soleil qui m'avait offert ces moments là. Aujourd'hui, peut-être qu'une autre étoile se décidait à guider mes pas à travers la longue nuit... Peut-être... Bref, l'entrée de la salle était gardée par un robot "avaleur de tickets", qui nous remercia et nous souhaita "une bonne séance" lorsque je lui donnai les tickets en question. Les portes doubles s'ouvrirent sous nos pas, nous plongeant dans une atmosphère feutrée, tamisée, où seulement quelques personnes patientaient déjà ci et là. Cette salle de cinéma était étonnamment en bon état, les sièges étaient même généreusement rembourrés et faisaient envie.

"Juste au milieu, là, c'est parfait."

Fis-je, d'une voix plus discrète qu'à l'accoutumée. Sans faire vraiment attention, j'avais attrapé la main de Néro pour la guider jusqu'aux sièges convoités. Une fois confortablement assis, je relâchai sa main doucement, comme si de rien n'était, ignorant si elle-même l'avait remarqué. Je me sentais bien ici, c'était une peu comme une bulle sûre, chatoyante, au cœur d'une tempête. Car je n'étais pas naïf : ce genre de journée risquait de ne jamais se reproduire. La vie que nous avions choisi était ainsi faite : au jour le jour. De plus, entre la livraison pour Balaka et la menace Demeci croissante, j'avais de bonne raison de croire que notre prochaine "permission" ne s’obtiendra pas de si tôt.

Thème de l'holo-film "Le Bon, la Brute et le Gluant"

Les lumières s'éteignirent soudain complètement, et le générique d'ouverture débuta, révélant sur le grand écran devant nous des paysages sauvages d'un monde lointain, entre déserts, canyons rocailleux et villes de bois. J'ignorais si un tel espace existait vraiment, tel était en tout cas le charme des Space-Western. Le visage du célèbre Flint Beastwood apparu lui aussi. Je me rappelais bien de cet acteur, car j'appréciais énormément la palette de ses personnages. Souriant un peu bêtement devant ce spectacle qui ne faisait que commencer, je déposai le paquet de popcorn entre Néro et moi, sur l'accoudoir qui nous séparait.

Les minutes défilèrent ainsi. L'histoire de ces hommes à la recherche d'une vie meilleure me passionnait grandement. Puis, je perçus une vibration de la part de mon datapad portatif. Un message? Maintenant? Ça ne pouvait être que... Je sortis discrètement le petit objet de communication, regardant qui donc pouvait bien m'importuner dans un moment si agréable, en bonne compagnie qui plus est.

Citation :
Coucou ! Très bonne idée l'holo-ciné avec ta chérie ! Tu es plutôt romantique, finalement...

Ab

Abequa... Instinctivement, je jetai un œil au fond de la salle. Une petite main se leva au-dessus des sièges pour me saluer énergiquement en silence. Je lâchai un soupir, reprenant ma position de spectateur, puis je tournai la tête vers Néro, qui devait être en train de se demander ce que je pouvais bien fabriquer.

"C'est Abequa..."

Lui révélai-je, un sourire gêné en coin. Je ne voulais pas qu'elle se sente épiée ici, mais c'était pourtant la vérité. Ma nièce nous avait certainement suivi, malgré mes recommandations de ne pas le faire. Soit j'avais un sérieux problème d'autorité, soit cette gosse était un démon impossible à cadrer. Quoi qu'il en soit, nous y étions, alors autant profiter de la fin du film et faire comme si de rien n'était, pour l'instant. Je fis un geste de la main, mimant le jet de quelque chose dans mon dos, démontrant que je me fichais bien de la présence de la jeune Demeci. Nous n'avions qu'à l'ignorer actuellement, elle n'avait pas l'air de vouloir s'approcher plus, de toutes façons.

Une bonne heure plus tard, l'holo-film toucha à sa fin. Le thème musical emblématique de cet opus provoqua l'allumage des lumières douces du cinéma. Je regardai alors Néro, satisfait de ce divertissement :

"C'était cool, non?"

Mon œil se focalisa ensuite plus haut, le long de notre rangée de sièges. La fille de Danan, sous sa belle cape rougeoyante et dorée, nous attendait là, toute souriante. Un nouveau soupir s'échappa de mon nez, regardant l'adolescente Mandalorienne s'approcher de Néro, le visage conquérant.

"Heureuse de rencontrer la copine de tonton Blad. Je suis Abequa, et vous, quel est votre nom?"

Dit-elle en proposant une poignée de main courtoise à la nerd.

"Ne m'appelle pas comme ça... Ici, mon nom est Oneye."

Grommelai-je en m'enfonçant un peu plus dans mon siège. L'intrusion de cette peste dans ma vie n'était pas des plus agréables. Enfin, en soit elle ne faisait rien de mal, je ne pouvais donc pas la réprimander fortement et la dégager hors de ma vue. J'étais même un peu curieux, je devais bien l'avouer, de voir comment Néro réagirait avec elle.

"Ça vous dit un chocolat chaud?"

Demanda malicieusement la petite guerrière aux yeux bleus, les mains dans le dos, comme si poser cette question la gênait vraiment. Je savais très bien qu'elle n'avait aucune gêne, inutile de jouer à ce petit jeu avec moi.

"On avait pas dit qu'on s'verrai à un aut' moment?"

Lui lançai-je, un peu agacé, un sourcil froncé et l'autre levé.

"Désolé, mais quand je vous ai vu rentrer ici, j'ai pas pu résister... Je veux juste discuter un peu avec toi, et avec vous aussi, mademoiselle, si vous m'en faites l'honneur."

Le respect dont fit preuve Abequa envers Néro était remarquable. Du moins, si elle ne s'était pas introduite dans son appartement sans y être invitée, quelques heures plus tôt, cela aurait été digne des jeunes filles les mieux élevées de la galaxie. L'apparence noble d'Abequa renforçait cette impression de politesse gracieuse. J'avais d'ailleurs du mal à croire qu'elle avait été éduquée par les mêmes banthas que moi. L'élégance et le bien parler n'étaient pas les grandes spécialités de la maison, à l'origine, bien que ma mère fût toujours une guerrière d'un certaine classe, bien sûr. Elle était notamment mille fois plus élégante que son mari, ou même que son frère, Canderous Jorg.

De vive voix, je m'adressai à Néro en posant ma main délicatement sur son épaule :

"Tu n'es pas obligée d'accepter. Mais en même temps, j'veux pas t'écarter de... Cette histoire."

J'avais failli dire "de ma vie". Néanmoins, le regard pétillant d'Abequa, juste derrière la mécanicienne, m'avait permis de ne pas en faire trop, afin de ne pas alimenter davantage ses convictions au sujet de la relation que nous entretenions. Néro et moi étions amis, rien de plus. Certes, c'était assez neuf, cependant notre colocation relevait, elle, plus du service rendu que du signe d'affection propre. Je ne savais pas si, un jour, ce paramètre changerait, en bien comme en mal d'ailleurs, mais en tout cas, actuellement, nous en étions là. Hier soir, le rhum Mandalorien nous avait réuni, nous permettant de lâcher des mots que nous pensions éternellement bloqués dans nos têtes. Point.

"Alors? C'est un oui?"

Insista la gamine en levant les deux talons du sol, se hissant un peu plus haut pour se faire remarquer, dans le crissement de ses bottes en cuir. Mon unique œil bleu intense se plongea dans le regard plus sombre de Néro, un fin sourire se dessinant malgré moi sur mon visage. J'attendais sa réponse, car c'était à elle de décider si elle comptait faire parti de cette histoire ou non. Mes brèves explications antérieures était suffisante pour qu'elle comprenne qu'elle allait s'embarquer dans un foin pas possible. Néro avait donc ici toutes les cartes pour faire son choix, mon seul regard suffisait amplement afin de lui transmettre mon propre souhait de la voir à mes côtés. Notre tandem marchait, et je sentais que me confronter aux Demeci serait plus facile avec elle, plutôt que sans. Néanmoins, si elle préférait rentrer chez elle, et rester en dehors de tout ce foutoir familial potentiellement sanglant, je le comprendrais tout autant.

Néro

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Localisation : Lugdunum

Profil du personnage
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Néro
Mécano | Pirate
Jeu 21 Mar - 20:37
Après sa sortie du magasin, Néro regarda Oneye avec un air un peu circonspect à sa mention des canalisations. Elle en déduisit plusieurs choses.
Déjà, qu’il avait associé ce moyen peu conventionnel de déplacement comme une habitude chez elle. C’était à la fois vrai et faux : elle ne l’avait pas vraiment choisi, mais c’était tellement pratique et facile pour quelqu’un de son gabarit et surtout de sa force. Se faire discret était pour le moment le mieux et un sacré atout.
Ensuite, qu’il ne semblait pas apprécier son nouvel attribut vestimentaire puisqu’il ne le jugeait bon qu'à récurer la poussière dans des conduites étroites. Mais au moins, elle se sentait à l’aise la dedans. Cette tenue n’était pas là pour la faire remarquer comme quelqu’un de beau, mais plus pour la planquer. Sous sa capuche, elle se sentait apte à réfléchir et à subir ses blagues graveleuses avec appoint, qui a son grand désarrois avait réveillé Omnius de sa contemplation de la rue marchande. Néro soupira intérieurement, essayant de ne montrer ni gêne ni énervement, et intimant à son IA de passer à un autre sujet que les nombreux synonymes du verbe “coucher” qu’elle avait pu entendre au Turbo Lum.

Elle scruta un instant le géant borgne a ses côtés. Leur relation avait nettement progressé depuis qu’ils avaient “brisé la glace” au sens métaphorique du terme. Il répondait avec honnêteté à toutes ses questions, son air grave s’estompant au fur et à mesure à la mention de son passé, comme pour ce frère mort de ses mains. C’était une bonne chose. Mais pourtant, il soulevait toujours autant de question dans sa tête. Comme par exemple, le fait qu’il la suive maintenant. Car clairement, avant les événements du Dissi’dance, il était plutôt du genre distant, évoluant en électron libre au sein de l’équipage et n’ayant que peu d’intérêt pour sa personne. Omnius, qui ne perdait pas une miette de la discussion, émit quelques hypothèses, dont une qu’elle jugea pertinente puisqu’elle était arrivée à la même conclusion. La femme à laquelle elle ressemblait, et dont il ne parlait plus, semblait être l'événement déclencheur à cet étrange comportement. Il lui avait lâché, en étant légèrement alcoolisé, qu’elle lui ressemblait. Et c’était sans doute ça qui provoquait en lui ce flot de vannes graveleuses, puis ses excuses et ses changements de sujets rapides, sans doute parce qu’il se rappelait subitement qu’elle n’était pas cette femme, avec qui il avait des liens très profonds, sans doute d’ordre “sentimentaux”.


Et là, Néro ressentit un léger malaise. Elle n’y pouvait hélas rien si elle lui ressemblait. Et cela la mettait dans une position un peu délicate, un peu centrale mais correspondant plus à un “cinquième” répulseur dans un vaisseau. Quelque chose dont on pouvait se passer, mais qui pouvait sauver néanmoins la mise.

La jeune femme laissa alors de côté ses pensées mécaniques pour reprendre le cours de la discussion. Elle ne le forçait pas à l’accompagner, donc quelques part, il y trouvait peut être son compte. Elle espérait néanmoins ne pas être vue que comme une solution de remplacement ou une simple vision de réconfort. Et il faut dire que l’arrivée de Abequa ne facilitait pas la chose, ramenant son cesse Oneye à son statut de “Blad” qu’il semblait fuir comme la peste.

La question sur l’armure était un bon moyen de lui rappeler qui elle était, une mécanicienne férue de technologies et aimant créer des choses de ses mains. Mais hélas, il ne pouvait pas vraiment l’aider. Néanmoins, son idée de questionner Irnyle à ce sujet était séduisante. Après tout, c’était la seule personne dans son entourage proche à porter un véritable équipement. Cela lui permettrait peut être de calmer ses craintes lorsque la médecin s’approchait d’elle.

- Ouais, j’irai lui demander. Ça sera instructif!

Ils continuèrent d’avancer assez paisiblement, Omnius et Néro étant légèrement surpris de la vie qui pouvait émaner de ce quartier. Le mandalorien finit par marquer un arrêt devant une devanture assez atypique. La jeune femme leva les yeux sur le nouveau bâtiment qui portait la mention “holo-cinema” et dont la façade était agrémentée de nombreuses images mouvantes.


Inutile de préciser qu’Omnius fut lui aussi très intrigué par l’établissement. Lui et Néro n’étaient jamais entrés dans un établissement similaire. En tout et pour tout, ils avaient du voir deux films depuis leur arrivée ici. Dont l’un était un documentaire.
Il faut dire que, compte tenu de la diversité des films proposés, la jeune femme était incapable de faire son choix. Elle n’avait pas vraiment de goût prononcé pour un genre et elle ne voyait pas l’intérêt de rester immobile derrière un écran, sauf quand elle faisait ses recherches sur des sujets précis. Le monde réel était un grand mystère pour elle, alors se plonger dans des univers fictifs lui demandait un peu trop de ressources pour un esprit aussi pragmatique et peu créatif que le sien. Oneye, lui, avait clairement l’air emballé. Alors la mécanicienne se dit qu’elle devrait probablement remettre son programme “bricolage” à plus tard. Elle inclina alors légèrement la tête à sa proposition, lançant un léger :

- Pourquoi pas, j’y suis jamais allée.

"J'te propose pas un rencard, hein, juste... Un p'tit moment sympa... Et j'paie le popcorn ! T'en as déjà mangé? Les sucrés vont t'plaire, ça c'est sûr !"

Néro réprima une grimace. Décidément, il n’arrêtait pas aujourd’hui. Elle le regarda s’avancer naturellement dans le cinéma, allant récupérer des places et ce fameux “pop corn” qui devrait lui plaire. Si c’était sucré, oui, c’était certain. La question était de savoir si cela serait assez sucré pour elle. Intérieurement, ces questionnements du début lui revinrent en tête. Son coéquipier semblait répéter avec elle un schéma qu’il avait du faire maintes et maintes fois avec son double physique, allant même jusqu’à lui saisir la main pour la guider dans les couloirs du bâtiment. Néro ne dit rien et se laissa embarquée, ne souhaitant pas jouer les rabats-joies devant l’enthousiasme de l’homme, qui les installa au milieu de la salle après avoir passé rapidement les quelques contrôles de sécurité. Il lâcha alors enfin sa main, que Néro laissa tomber mollement contre son corps, la raideur du contact physique précédent s’estompant alors légèrement.

Avant d’imiter son comparse qui s’installait confortablement sur l’un des fauteuils, elle observa la pièce. L’écran était sacrément grand et elle repéra la source d’un moyen de projection à l’arrière. Elle connaissait ce genre de système, mais elle était néanmoins curieuse d’y jeter un œil. Ce genre de machinerie était intéressante à voir en fonctionnement. Elle observa ensuite les quelques badauds présent dans la pièce. On ne peut pas dire qu’il y avait foule. Tant mieux, pour une première expérience de cinéma, un peu de calme ne serait pas de refus. Elle s’installa alors enfin, la pénombre commençant à se faire légèrement dans la salle. Elle n’avait pas retenu le nom du film, ni le genre. Elle verrait bien. En espérant qu’Omnius soit suffisamment accaparé par le film pour qu’elle parvienne à le suivre.
Elle s’enfonça alors dans le fauteuil, assez confortable pour pouvoir profiter de la diffusion sans gêne, puis elle jeta un œil à l’énorme pot de “pop corn” qui trônait entre eux. Sans plus attendre, elle y plongea la main, en retirant une poignée de fines boules caramélisées et commença à les grignoter. Au moins, si le film ne lui plaisait pas, elle aurait de quoi s’occuper en mangeant ces friandises plutôt bonnes.

Les lumières s’éteignirent alors, et au vue du silence qui se fit dans la salle, Néro se dit que commenter les images en directe, comme elle faisait chez elle, n’était pas le bon comportement à adopter ici. Elle se retiendrait. Omnius attendrait pour avoir des explications
.

La projection débuta sur des images désertiques assez impressionnantes. La jeune femme se posa alors pas mal de questions sur la planète qui pouvait héberger un paysage si majestueux. Avec le son à fond dans ses oreilles, elle finit d’ailleurs par se laisser embarquer par ce qu’elle voyait. Son immersion fut malheureusement entrecoupée par les remarques d’Omnius et aussi parce que parfois, certaines répliques lui échappaient. Il lui manquait clairement des références pour tout comprendre à ce qui se déroulait sous ses yeux. Mais sa faible culture ne l’empêcha pas d’apprécier certaines scènes, plutôt réalistes en fait, faisant monter une certaine tension en elle, notamment concernant le devenir des personnages. Elle savait que c’était des acteurs, et que les morts ne l’étaient pas vraiment, mais elle se sentit légèrement impliquée dans les actions du personnage principal.

Bien évidemment, elle se dit aussi que de pareils personnages, aussi fabuleux dans leur manière d’êtres, ne devaient pas exister en vrai, mais l’ambiance de la salle fini quand même par triompher de sa rigidité et elle se mit réellement à apprécier l’expérience, tout en vidant au fur et à mesure le seau de pop corn.
Vers le milieu du film, un bruit léger se fit entendre, et elle vit Oneye sortir de sa contemplation pour scruter son datapad. Elle lui retourna bien évidemment un regard interrogateur. Qui pouvait bien lui envoyer un message à ce moment? Ayant perçu son questionnement, il se pencha doucement vers elle et, à voix très basse, lui indiqua l’auteur du message dont elle ne connaissait pas le contenu.
C’était sa nièce. Qui devait être la seule personne à avoir son numéro d’ailleurs, le mandalorien lui ayant confessé qu’il lui avait laissé de quoi le contacter. Son coéquipier reprit alors sa position et se replongea dans le film. Néro fit alors de même, se disant que le message ne devait pas être grave pour qu’il ne sorte pas de la salle dans l’instant.

Elle perdit alors la notion du temps, se heurtant alors à la fin du paquet de pop corn alors que le générique de fin se lançait et que les lumières se rallumaient progressivement.


"C'était cool, non?"

Néro hocha la tête, l’air appréciateur, la tête néanmoins pleine de questions :

- C’était pas mal, mais tout ça pour de l’or. Y’a encore des gens qui cachent de l’argent dans des tombes?

Mais Oneye ne l’écoutait pas. Son œil s’était fixé derrière elle, plus loin dans la rangée, un air un peu contrarié sur le visage. Néro se retourna alors doucement pour identifier la source de son désagrément. Débout, à la fin de la ligne de siège, une jeune fille les fixait des ses yeux bleus électrisants. Néro ne put s’empêcher de murmurer, plus pour elle (et pour Omnius).

- Abequa je suppose?


L’adolescente ne leur laissa pas le temps de se relever et vint à leur rencontre, l’abordant sans aucune gêne.

"Heureuse de rencontrer la copine de tonton Blad. Je suis Abequa, et vous, quel est votre nom?"
Néro marqua la surprise, mais lui répondit au tac-o tac, un peu prise au dépourvu par cette approche trop audacieuse à son goût. Mais c’était directe. Elle saisit néanmoins doucement la main de la gamine avant de lui répondre.

- J’m’appelle Néro. Je suis sa coéquipière, pas sa “copine”.

Oneye lui avait mentionné sont souhait de clarification sur leur relation. Voila.


"Ne m'appelle pas comme ça... Ici, mon nom est Oneye."

Mais apparemment, c’était comme parler face au vent. Elle se sentit de trop, coincée entre les deux mandaloriens aux regards perçants, qui n’avaient clairement pas besoin d’elle pour poursuivre leur discussion. Le cinquième repulseur du vaisseau… Bien évidemment, Omnius y allait de ses commentaires, repassant l’ensemble des questions qu’elle pourrait lui poser.


"Ça vous dit un chocolat chaud?"
"On avait pas dit qu'on s'verrai à un aut' moment?

Néro leva les yeux au ciel, se demandant si elle devait s’écarter pour les laisser se chamailler tranquillement. La gamine, qui avait prit un air faussement innocent semblait s’amuser de cette situation. C’était une belle “fouteuse de merde” comme ils auraient dit au bar.


"Désolé, mais quand je vous ai vu rentrer ici, j'ai pas pu résister... Je veux juste discuter un peu avec toi, et avec vous aussi, mademoiselle, si vous m'en faites l'honneur."

Néro réagit au quart de tour.

- Parce que tu...nous suis?

Il fallait le reconnaitre, la nièce d’Oneye savait se faire discrète, la mécanicienne ne s’était rendu compte de rien et cela la rendit un peu mal à l’aise. Clairement, elle pouvait pénétrer dans son appartement sans qu’elle ne s’en rende compte, et l’idée d’être pistée de la sorte lui déplu fortement. Néro fronça légèrement les sourcils, lançant un regard sombre dans les pupilles éclatantes de cette ado particulière. Omnius tiqua sur son phrasé fort élevé. Mais Néro n’en avait clairement rien à faire. Bon, pour le moment,il n’y avait aucun signe d’hostilité. Le mandalorien semblait plus ennuyé qu’autre chose face à ce membre de sa famille. Elle sentit alors sa main se poser sur son épaule, se raidissant un peu sous le contact complétement inattendu.

"Tu n'es pas obligée d'accepter. Mais en même temps, j'veux pas t'écarter de... Cette histoire."

Néro détourna son regard vers lui. Elle voulu lui dire qu’elle se sentait un peu de trop dans cette discussion, mais Omnius lui ramena dans sa tête toutes ses questions. Elle avait d’ailleurs suggéré quelques heures auparavant à son acolyte de creuser le sujet de la présence de cette nièce mystérieuse.


"Alors? C'est un oui?"

Elle saisit alors l’occasion, puisqu’Oneye ne voulait pas le faire. Radoucissant légèrement son regard, elle lança un léger sourire :

- Bon, ok.

Elle lui fit un léger signe de la main, lui indiquant la sortie, tout en commençant à se lever. La jeune fille fit un léger bond sur elle-même avant de se diriger avec une certaine vivacité vers la porte du cinéma. Puis, après avoir adressé un léger regard à Oneye, elle se leva et rejoignit la mandalorienne qui les attendait devant la porte. Profitant de sa légère distance avec son colocataire, Néro attaqua alors sans préambule la discussion sur un sujet complexe.

- Alors que ça soit claire. Si tu veux que ça ce passe bien avec ton oncle, arrête de dire que je suis sa copine. C’est pas moi. Je suis sa coéquipière, rien de plus.


Curieusement, la jeune fille lui répondit avec un étrange sourire qui lui fit froid dans le dos. Il lui était impossible de deviner ce qui se tramait dans l’esprit survolté de cette gamine, mais au moins, elle avait clarifié le sujet et elle espérait qu’il soit clôt maintenant.
Le trio reformé, il se dirigèrent vers le café le plus proche, sous la houlette de l’adolescente dont l’enthousiasme n’avait pas été freiné par ses paroles.


- Nérooo, tu fais quoi avec tonton Blad?

Elle vit Oneye grimacer d’énervement sous la mention de son vrai nom. Elle réprima un léger rire.


- J’suis mécano sur le même vaisseau qu’Oneye. On va taper quelques types ensemble en mission aussi…
- ça à l’air super cool!
- ça l’est. On fait une bonne équipe.

Discrètement, la mécanicienne insista sur le mot équipe, bien décidé à faire rentrer cet élément dans le crâne de la fillette. Elle n’allait quand même pas se faire marcher sur les pieds par une ado.

Ils prirent une place tranquillement à l’intérieur et commandèrent leurs chocolats chauds, Néro posant l’argent sur la table immédiatement pour qu’ils ne soient plus dérangé. Sans se départir de son sourire, Abequa les fixaient avec son air étrange et avant qu’elle ne commence à poser des questions gênantes, Néro se lança à nouveau. Elle, ils avaient besoins de réponses, pas de nouvelles questions sur le vie intime de son oncle.

- Alors Abequa...outre le fait que je sois impressionnée qu’une ...ga...jeune fille comme toi sois parvenue à retrouver la trace de ton oncle au fin fond de la galaxie, qu’est ce que tu veux? Et ne me dit pas que c’est juste pour faire connaissance. On...ne se balade pas dans les systèmes les plus craignos de l’univers juste pour ça.

Néro commença alors à rajouter des sucres dans son chocolat, sans la lâcher du regard.

- Je suis au courant pour ton père. Je suis au courant pour ce qui c’est passé sur Mandalore, dans les grandes lignes au moins. Et je t’avoue que je suis très intéressée sur le pourquoi, après tant d’année, tu te pointes ici face à ton oncle, seule.

Néro touilla discrètement sa boisson. Omnius lui signala qu’elle avait été un peu trop directe avec Abequa, peut être un poil violente même, mais elle sentait que si elle partait sur un autre sujet, la gamine ferrait tout pour esquiver ses questions. Et puisqu’Oneye ne semblait toujours pas décidé à poser ses propres questions, autant commencer directement dans le vif du sujet.

Blad Oneye

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Blad Oneye
MJ Fiches | Pirate
Ven 22 Mar - 11:05
La Black Rover s'évertua à faire passer le message suivant à Abequa, plusieurs fois même : nous ne formions pas un couple, mais seulement une bonne équipe. Je regardai alors les réactions de ma fugueuse de nièce avec attention. A chaque fois, un petit sourire se dessinait sur son visage d'ange, courbant la cicatrice qui barrait un des coins de sa bouche. Elle sous-entendait certaines choses en agissant ainsi, évidemment. Mais pour moi, il s'agissait uniquement de lubies d'adolescentes, qui ne pouvaient s'empêcher d'imaginer que tout le monde puisse aimer tout le monde, parce que "l'amour c'est beau". Bref, un joli tas de conneries sans intérêt.

Les déductions de Néro au sujet de la fille de Danan me paraissaient logiques, quant à elles. Abequa nous suivait, et cela probablement depuis hier soir. Je me demandais si ma présence à la Fight Night n'y était pas pour quelque chose, notamment. Peut-être qu'au départ, Abequa se trouvait au Dissi'dance simplement pour passer du bon temps. Cependant, était-elle vraiment venue seule sur Roon? J'en doutais, là aussi tout à fait logiquement. Une gamine, si douée soit-elle, aurait eu bien des difficultés à braver la Cape des Sith, qui englobait tout le système spatial du secteur. Même des pilotes chevronnés s'étaient tués dans ce fameux amas de poches de gaz, de débris et d'astéroïdes...

"J’suis mécano sur le même vaisseau qu’Oneye. On va taper quelques types ensemble en mission aussi…"

Ma partenaire avait eu l'intelligence de ne pas préciser où, quand, et pour le compte de qui. Heureusement, car il n'était pas utile de donner des informations supplémentaires de ce genre à Abequa. Au contraire, moins elle en savait de ce côté là, et moins les autres Demeci étaient susceptibles d'en apprendre à notre sujet. Jusqu'ici, j'étais parvenu à me faire oublier, il valait mieux préserver au maximum les fruits de ce travail long et difficile. Stokes serait d'accord. Lorsqu'il s'agissait de prendre des précautions, il était capable de bien des choses. D'ailleurs, à l'appartement de Néro, il n'aurait sans doute pas fait de chichi lors de l'intrusion d'Abequa, l'abattant certainement froidement, afin d'éviter de se faire retrouver par d'autres personnes plus dangereuses encore.

Toutefois, si je ne faisais que fuir à chaque fois qu'un problème surgissait, je risquais de plonger un peu plus dans les ténèbres qui me rongeaient déjà. Et même si ça ne me faisait pas spécialement peur, je voulais me donner une chance, une petite dernière du moins, dans l'optique de construire enfin quelque chose de solide. Ce grand projet commençait par une amitié, sincère et sans secrets. Une première pierre bien choisie, fiable, pour les fondations d'une vie nouvelle.

Une fois attablés dans un bistro aux allures de salon de thé, Néro préféra "tirer la première", en martelant l'adolescente à la cape flamboyante de questions. Le sourire de la jeune fille s'étira un peu plus, quasiment jusqu'à ses oreilles, révélant ses petites dents blanches en parfait état. Avec une coupe de cheveux un peu plus stylisée, Abequa ferait tomber les garçons en un clin d’œil... Contre toute attente, elle se mit à causer aussi facilement et honnêtement que possible, croisant ses jambes sous la table, une main aux abords de sa tasse chaude et l'autre sur son genou. L'assurance dont elle faisait preuve était toujours déconcertante, mais on s'y habituait au fil des échanges.

"Cela fait 2 ans que mon père a été tué. Autant de temps qu'il m'a fallu pour comprendre que les Mandaloriens sont de parfaits idiots."

Je parcourrai la salle de mon unique œil, vérifiant que personne ne nous épiait ou nous écoutait. Traiter les Mandaloriens de débiles profonds, sur une planète marginale comme celle-ci, pouvait s'avérer suicidaire. Heureusement, l'endroit où nous nous trouvions n'était pas franchement le genre de repaire que choisissaient les guerriers en armure de Manda'yaim. Soulagé après ce constat, je portai mon propre chocolat chaud (pourquoi avais-je commandé un truc pareil?) à mes lèvres. Ce breuvage était ma foi fort soyeux et gouteux, bien moins amer que le café et moins violent qu'une gnôle, d'où le fait qu'il soit apprécié par Néro, probablement, dans une version évidemment hyper sucrée.

"A moi il m'a fallu 18 ans, donc on peut dire qu't'es une précoce, pour le coup."

Lançai-je entre deux gorgées, le visage ouvert. Cette journée continuait de me plaire, même avec Abequa sur le dos, finalement. J'espérais que cela ne s'arrête pas de suite. Le calme global des péripéties du jour me permettaient aussi de récupérer doucement mais sûrement de mes blessures. Un point non négligeable, puisqu'une nouvelle mission nous attendait demain. La voix fraîche et vive d'Abequa reprit alors :

"C'est vrai que retrouver tonton n'a pas été simple. Mais en suivant les traces de mon père, j'ai réussi à obtenir quelques pistes. Tu savais qu'il avait une photo de toi en tenue de Garde Républicain?"

La dernière question était pour moi.

"Non, j'savais pas. Mais c'est assez logique, vu l'travail que f'sait Danan.

- Justement, qu'est-ce qu'il te voulait? Vous n'en êtes pas arrivés à vous entretuer simplement à cause d'une bière, si?

- 'Y en a d'très mauvaises, pourtant..."

Blaguai-je, l'air un peu bougon. L'adolescente leva les yeux au plafond, en croisant les bras. Elle reposa son regard céruléen sur moi ensuite, attendant visiblement une réponse sérieuse ce coup-ci.

"Danan était un tueur-à-gages, et j'étais d'venu une de ses cibles. Mais même sans ça, j'crois... J'pense qu'nos r'trouvailles auraient fini par mal tourner, de toutes façons."

Apparemment partagée entre satisfaction et déception, la jeune fille aux cheveux courts grimaça, et replaça ses mains comme au démarrage de la conversation. Elle tourna enfin la tête vers Néro, tranquillement.

"Comme tu l'as deviné, brillante Néro, je ne suis pas venue seule. Je sais piloter, ce n'est pas le problème. Je n'ai tout bonnement pas les moyens de me payer un vaisseau... Alors, j'aurais pu en voler un, tu me diras, évidemment, mais je ne me voyais pas voler ma propre famille. Donc... J'ai utilisé... Mes relations. A chacun ses atouts !"

Très fière, Abequa plissa les paupières en buvant un peu de chocolat, nous laissant le temps d'émettre toutes sortes de suppositions quant à ses fameuses "relations". J'imaginais le pire, car cet univers était incroyablement dégueulasse en la matière, néanmoins quelque chose me disait que ma nièce était assez maline pour ne pas s'abaisser à ce genre d'arrangement malsain.

"Alors, qui t'a amené à la fin?

- Mon fiancé ! Enfin... Celui que la Buir'alor Ramercia m'a choisi. Il est tellement amoureux de moi qu'il ferait n'importe quoi pour me faire plaisir. Quel sot !"

La gamine ricana en caressant entre ses doigts fins une mèche de cheveux. Elle avait ainsi manipulé un pauvre gars, juste dans l'optique de bénéficier de son moyen de transport. Je n'avais néanmoins pas ignoré l'autre information lâchée par la fille de Danan : ma mère se faisait appelée "Buir'alor", et elle décidait de qui se mariait avec qui. Ça, ce n'était pas vraiment le cas avant. Et cela ne voulait dire qu'une seule chose...

"Canderous et Hank sont donc bel et bien morts."

Abequa pinça ses lèvres entre elles, gonflant légèrement ses joues, puis acquiesça d'un signe de tête silencieux.

"Mais il y a forcément un mais, 'y en a toujours un..."

Compris-je simplement en analysant le regard un peu plus inquiet de l’adolescente.

"Lark est maint'nant l'premier sur la liste pour d'venir Mand'alor."

Un soupir, croisé avec un grognement, s'échappa de ma bouche pourtant close, ponctuant ma phrase de façon bestiale. Je m'adressai alors à Néro, dans l'idée de lui apporter des explications plus complètes là-dessus :

"Ma mère, Ramercia, a obtenu le rang de Buir'alor, au sein d'not' clan. C'est une sorte de titre de Matriarche Suprême... Et ça veut surtout dire qu'elle est la plus vieille des aînées Demeci encore en vie. D'ce fait, c'est elle qui a la plus grande influence sur l'groupe. Il faut savoir que mon père était prétendant au titre de Mand'alor, d'son vécu. Ça, ce mot, signifie Dirigeant Unique, le Mand'alor était le roi des Mandaloriens, en quelqu'sorte, il y a longtemps. D'nombreux prétendants à c'titre se présentent régulièr'ment, évidemment. C'point précis a contribué à déchirer not' culture, not' civilisation. La guerre d'Manda'yaim devait logiquement faire émerger un nouveau Mand'alor, un messie salvateur et unificateur, mais comme tu l'sais ; ça a plutôt mal fini...

- Et aujourd'hui, Lark, mon autre oncle, est le champion des Demeci en la matière."

En me grattant l'arcade sourcilière, je fis "oui" de la tête. Le nœud de l'histoire Mandalorienne était un vrai foutoir. Mon attention se porta de nouveau sur Abequa. Les deux triangles rouges tatoués sous ses orbites m'intriguèrent.

"Ces tatouages Abequa, ce sont les marques des filles prêtes à se marier, non?

- Ah ! Euh... Oui..."

Clairement gênée par cette interrogation, Abequa préféra plonger le nez dans sa tasse plutôt que de répondre, ce coup-ci. Je jetai un regard complice à Néro à ce moment là, car je m'apprêtais à déduire, moi aussi, certaines choses à propos de cette adolescente étrange.

"M'dis pas qu'tu veux qu'j'te débarrasse d'ton fiancé Ab..."

Les joues de ma nièce virèrent au rose en un dixième de seconde. Elle posa ses mains sur la table, essayant d'attraper les miennes, mais j'étais trop loin pour qu'elle y parvienne.

"T'es pas obligé de lui faire du mal, tu peux juste... Lui faire un peu peur !"

Tapant du poing sur la table, je secouai la tête cette fois-ci pour indiquer mon mécontentement. Ma voix tonna, au point d'inquiéter le serveur, qui cessa brusquement de préparer le thé pour une autre table.

"Bon sang... Que j'lui fasse un peu peur !? Et quand les guerriers Demeci viendront ME faire un peu peur, qu'est-ce qu'y s'pass'ra à ton avis !?"

La jeune fille aurait dû se décontenancer totalement, mais elle n'en fit rien. A l'inverse, elle sembla s'alimenter de ma propre colère. Redressée sur sa chaise, son éternel air malicieux sur le visage, elle lâcha sans trembler :

"Si tu ne le fais pas, c'est moi qui les mènera jusqu'à toi !"

L’œil écarquillé, mon poing bionique serré, je me retenais de lui balancer la table à travers la gueule. Soudain, la porte du salon de thé, quelques mètres derrière nous, s'ouvrit avec fracas. Un jeune homme paré d'une armure splendide, au style antique mais à l'état quasiment neuf, s'approcha de notre table d'un pas décidé. Il enleva son casque et révéla ses beaux yeux d'ambre aux reflets orangés. Sa barbe châtaine était assez nourrie pour supposer qu'il avait passé l'âge adulte depuis plusieurs mois déjà. Derrière lui, un Mando'ad casqué, à l'armure bien plus moderne cette fois, semblait escorter le jeune homme, son fusil entre ses mains gantées.

Les pirates, les huissiers et le shopping - Page 2 Avarho10
"Abequa !"

S'exclama le garçon, sans prêter attention à Néro ni à moi-même. D'un salto arrière, l'adolescente se leva d'un bond inattendu de sa chaise, poussant la table contre moi pour bénéficier d'un appui suffisant. Mes côtes sifflèrent, mais mes mains avaient retenu l'essentiel du coup porté. J'ignorais si elle l'avait fait exprès pour me faire mal, apparemment non, vu que son attention était pleinement portée sur le nouveau venu.

"Laisse-moi Rholee ! Je t'ai dit que ça ne m'intéressait pas !"

Le dénommé Rholee, irrité par la réaction de sa chère et tendre, sortit un pistolet blaster de sa ceinture et le pointa d'abord sur Abequa. Conscient qu'il ne pouvait pas abattre celle qui lui était promise, il changea soudain de cible, portant le canon de son arme plutôt en direction de Néro, quasiment à bout portant de la tête de la petite brune.

"Tu veux vraiment voir tes amis mourir pour tes caprices?"

Le serveur du bistro tenta d'expliquer, derrière son comptoir, qu'il ne fallait pas se laisser aller à ce genre d'excès de colère aussi facilement, surtout que c'était lui qui allait nettoyer après... Rholee ignora ses conseils et ne lâcha pas du regard sa bien aimée. Mais elle refusait, pour l'instant, de céder à son chantage.

"Ab... Il est plutôt beau garçon, ça aurait pu être pire..."

Déclarai-je tranquillement, même si la colère montait aussi en moi petit à petit. Néro était en danger à cause de moi, encore, et je n'avais que les mots pour tenter d'empêcher un massacre à bout portant.

"Mais je ne l'aime pas !"

Se justifia l'adolescente, remuant les mains pour extérioriser sa propre frustration. Dans un second temps, elle s'offusqua :

"Il menace ta copine, et toi c'est tout ce que tu trouves à dire !?"

Mon œil se posa sur le jeune homme à l'armure rouge foncée. La fourrure dorée, soit extrêmement précieuse, soit teinte, qui recouvrait ses épaules était étincelante, immaculée. Ce Rholee ne devait pas avoir choisi ces couleurs pour rien. Abequa les portait aussi.

"Rien de personnel."

Grimaça le Mandalorien, pendant que son garde-du-corps s'approchait du bar pour empêcher le serveur d'appeler de l'aide. Ce dernier laissa tomber son datapad portatif de son oreille, lorsque le canon du disrupteur se mit à vrombrir sous son nez. A cette distance, le pauvre gusse finirait coupé en deux si jamais la gâchette était pressée... Je me mis alors à questionner le fiancé forcé de ma nièce, dans l'espoir de faire retomber la pression ambiante :

"De quel clan es-tu, jeune Rholee?

- Pourquoi? Qu'est-ce que ça change pour toi? Ta copine va se faire exploser la cervelle si Abequa ne me rejoint pas, peu importe à qui va mon allégeance ici.

- Une allégeance que t'as d'ores et déjà trahi, abruti d'puceau."

Mes derniers mots étaient volontairement plus durs, car je voulais qu'ils marquent fortement l'esprit du guerrier.

"Réfléchis, t'as emm'né Abequa jusqu'ici, alors qu'la Buir'alor a décidé d'vous unir par mariage bientôt. Les lunes de miel anticipées sont pas tolérées chez les Demeci, si je n'm'abuse !"

Surpris, Rholee pointa finalement son arme sur moi. Il lança quelques reproches à Abequa, à la volée :

"C'est qui ce type pour que tu lui révèles tout ça, Abequa !? Ramercia va nous tuer bordel !

- Eh eh ! Je n'ai pas eu besoin de tout lui dire ! Il en connaissait déjà un bon rayon tout seul..."

Le regard de Rholee devint soudain noir et ébahit, comme s'il venait de trouver un trésor millénaire. Son blaster commença à trembloter, pendant qu'il s'approchait d'un pas. Il ne voulait probablement pas rater son coup.

"Toi... Tu es..."

La phrase du Mando'ad ne se termina jamais.

Néro

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Néro
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Ven 22 Mar - 19:18
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Néro grimaça légèrement. La gamine ne répondait pas vraiment à ces questions pour le moment, pas franchement en tout cas. Et voila que maintenant, elle et Oneye s’étaient à nouveau embarqués dans une discussion en tête à tête, malgré le fait qu’elle soit entre les deux.
Elle prit un air légèrement blasé, les écoutants très distraitement. Mais afin de limiter les divagations spirituelles à tendances sombres de la jeune femme, Omnius lui suggéra alors de se mettre à travailler sur un système de camouflage qu’elle intégrerait directement dans ses vêtements. Au moins, elle serait vraiment invisible et pourrait par conséquent se glisser hors des discussions en toute discrétion. Néro inclina très légèrement la tête sur le côté pour répondre à l’idée plutôt géniale de l’IA. Voila effectivement quelque chose qui lui serait utile dans la vie de tout les jours. Il fallait qu’elle creuse ce sujet.


Néro souffla alors sur son chocolat chaud pour s’occuper. Elle s’était presque brûlée la langue lorsqu’elle l'avait goûté il y’a quelques instants. Au moins, le sucre serait parfaitement dilué dans le liquide, mais il fallait qu’elle soit un peu patiente pour en profiter.
Elle essaya à nouveau de suivre l’échange entre Abequa et “Oncle Blad”, qui semblait avoir un peu de difficulté à assumer son nouveau ”rôle” familial.
La petite mandalorienne se tourna alors vers elle, ce qui reconcentra légèrement Néro sur l’instant, formulant quelques explications sur sa présence ici. Mais elle ne répondit bien évidemment que partiellement à ses interrogations. En effet, Néro n’avait pas demandé comment, ni avec qui (bien que cela l’intéresse aussi), mais pourquoi. La fillette en profita d’ailleurs pour vanter quelques un de ses talents, comme le pilotage, le vol ou un certain attrait pour la manipulation, qui se déduisait du ton mystérieux qu’elle laissa trainer sur le mot “relation”.


La mécanicienne se sentit alors plisser les yeux légèrement. Si à ses côtés Oneye semblait plutôt dramatiser sur les nombreux sens que pouvait cacher ce mot, et qui devait probablement résonner avec un écho sordide dans sa tête au vue de la mine affligée qu’il affichait, Néro se dit qu’ils venaient tout deux de se faire  probablement avoir en beauté par ce visage angélique.
Toutes ces histoires sur “la copine”, “tonton”, “juste pour faire connaissance”, n’étaient que diversion, des trucs pour effacer toute méfiance en tapant directement sur des sujets d’ordres intimes pour pouvoir s’incruster dans leurs vies, elle en était persuadée. Omnius trouva ça un brin exagéré mais cette déduction se tenait. Mais diversion pour quoi? Allait-elle demander quelques choses de vraiment “critique” pour qu’elle doive les amadouer de la sorte pendant près d’une journée? A moins que ça ne soit juste un moyen d’attirer des assassins pour se débarrasser de cet oncle “déshonoré” et qui avait éliminé son père dans un cadre où il ne pourrait que faiblement se défendre…


Néro tenta un regard sur son coéquipier, qui ne le capta pas, trop concentré à tirer quelques détails du petit nez de sa nièce. Elle regarda alors autour d’elle. Personne dans le café ne semblait prêter attention à eux, aucun n’avait non plus les yeux bleus profonds, et aucun n’était en armure mandalorienne. C’était déjà ça. Dans tous les cas, elle se dit que la gamine avait négligé un paramètre important. Sa présence. S’il fallait trouver une solution de survie, elle surgirait au bon moment, mettant à mal son éventuel projet funèbre.
La mécanicienne reporta alors son attention sur son chocolat, qui ne daignait toujours pas atteindre une température acceptable pour être bu et lâcha un soupir, commençant à réfléchir à des idées de “sorties” en cas de soucis.
Elle releva alors la tête lorsque Abequa mentionna la présence d’un fiancé, haussant alors légèrement sa voix pour la première fois dans cette conversation.


Néro leva un sourcils. Elle n’y connaissait rien en “fiancé” ni tout ce qui s’y referait, mais… n’était-elle pas un peu jeune pour ça? Que Shi’ri, qui avait clairement le même âge qu’elle, ait un fiancé, cela était cohérent. Mais concernant une fillette qui en avait moitié moins...cela était étrange voir dérangeant. Surtout qu’Abequa avait clairement l’air de ne pas apprécier cet amoureux transi comme tel. Il s’agissait peut être d’un truc de Mandalorien. Un truc qu’elle jugea discutable du coup, et qu’elle exprima doucement.

- T’es pas un peu jeune pour avoir un “fiancé”?

Mais sa remarque se perdit dans l’air, la voix grave d’Oneye la coupant presque en dressant le triste constat des personnes manquantes de sa famille. Hank et Canderous. Le père et...quelqu’un dont elle n’avait jamais entendu parlé. Comme la Bui-machin Ramercia. En même temps, la dynastie des Mandaloriens semblait être très importante, pas étonnant qu’elle ne connaisse pas tout les noms. Elle tourna son regard vers Oneye, écoutant cette fois ci avec attention ses réponses, espérant qu’il lui fournirait des éléments de compréhension. Il croisa enfin ses yeux, et malgré ses propres réflexions, plutôt agressives, sur le sujet, il lui donna  quelques informations supplémentaires.

Néro ouvrit comme à son habitude de grands yeux ronds, devant la découverte du fonctionnement interne des mandaloriens. Elle en avait eut un aperçu, mais l’organisation de cette société était très particulière, bien loin de la raideur administrative présente sur cette planète et probablement dans d’autres systèmes. S’en était presque “tribal” en fait. Le concept d’un messie capable d’unifier son peuple lui semblait tellement abstrait, mais cela restait cohérent dans l’ambiance sectaire qui régnait au sein de cette communauté guerrière. Peut être qu’Oneye avait eu bel et bien raison de se rebeller si cet aspect avait fini par détruire son monde natal. Omnius trouva bien évidemment tout cela absurde, et dans un sens cela l’était. Surtout si cela se perpétuait encore aujourd’hui alors que Mandalore avait été ravagée par le feu radioactif. Il ponctua d’ailleurs sa remarque d’un “les êtres vivants n’apprennent donc -t-ils rien de leurs erreurs”? Apparemment pas dans ce cas…


La discussion reprit donc entre les deux protagonistes de l’histoire, sur une autre sujet moins grave en apparence. Et Néro tira son chapeau à son coéquipier qui en un clin d’œil venait de trouver une probable raison à la présence de la jeune fille parmi eux. Son statut de “fille prête à se marier”. Bien évidemment, la mécanicienne tiqua sous cette appellation, qu’elle trouva instinctivement dégueulasse. Si Nunurra n’était pas un exemple, ce système perdu lui avait néanmoins fait prendre conscience du libre arbitre des décisions des uns et des autres, surtout en termes de relation. Une fois encore, ses pensées se tournèrent vers son amie Twil’ek, qui était un bon exemple de liberté de décision. Avec la flopée de prétendants prêts à tout lui donner, elle n’avait chaviré que pour celui qui avait su conquérir son cœur, et non pas parce qu’on le lui imposait. Et Néro était plus qu’en accord avec cette vision. Si la nature du sentiment appelé “amour” lui était inconnu, cela lui semblait aberrant que celui soit “contrôlé” par une autorité autre que les personnes concernées. Oneye serait probablement d’accord aussi, se doutant que la jeune femme avec qui il avait un lien si fort ne devait pas avoir été approuvée par l’autorité maternelle. Peut être la fixette de la jeune fille sur leur relation venait de là, espérant secrètement pouvoir rencontrer et vivre le grand amour avec la personne de son choix. Manque de bol pour elle, ils n’étaient pas de bon candidats pour lui montrer l’exemple.

Omnius ne comprit rien à cette discussion, tout cela lui échappant simplement. Cela ne parla pas plus à Néro qui fit des efforts pour s’imaginer dans une situation similaire. En fait non, elle ne pouvait pas s’imaginer se plier à ce genre de débilité. Ce n’était une nouvelle fois que des mots. Très beaux dans leur définition, mais sans sens palpable. Peut être le duo de mandalorien était-il en train de se prendre la tête sur un sujet qui ne le méritait pas.

La situation se durcit néanmoins juste après, Oneye lâcha alors son poing sur la table, qui cette fois-ci ne brisa pas la table, mais provoqua un silence de mort dans le café. Omnius lui signala qu’il y avait 92% de chance pour que cela dégénère. Mais pour le moment aucune idée ne vint émerger de son cerveau. L’instant s’envenima alors en un éclair avant qu’elle n’ait pu faire quoi que ce soit, Abequa se redressant instantanément dans une posture plus agressive, mais insensible à la colère émergente de son oncle. Néro tenta une interruption.

- Vous allez quand même pas vous foutre sur la gueule pour une histoire de cœur à la con?

Interruption qui s’envola dans l’atmosphère sans avoir touché qui ce soit. Elle aurait peut être dû investir dans un mégaphone pour se faire entendre, ou dans un tambour, cela aurait été plus efficace. Dans les secondes qui suivirent, deux types, dans des armures qu’elle identifia assez facilement se pointèrent, jetant un froid encore plus prenant dans la salle. Néro maugréa :

- Pt’ain, pas moyen de boire un chocolat tranquille dans c’te ville?


D’ailleurs, il était toujours chaud. Elle grimaça et détailla les nouveaux arrivants, qui n’étaient clairement pas là pour rigoler. Cela tombait bien, Néro ne rigolait que quand elle avait trop bu. Omnius se mit instantanément à lui fournir toutes sortes d’informations, statistiques et paramètres, avec une conclusion fort peut engageante. Ils étaient clairement dans la merde à ce moment, a moins qu’elle ne parvienne à calmer la situation.

Par contre, elle trouva l’armure du nouvel arrivant super belle avec ses couleurs chatoyantes. Elle détailla alors l’homme, enfin le jeune homme à l’intérieur. Clairement, sa barbe le faisait paraitre plus vieux, mais ses joues encore enfantines et bien rondes trahissait un jeune âge. Néro tourna alors la tête vers son acolyte, une pensée saugrenue lui passant par la tête, notamment concernant l’allure que pourrait avoir Oneye sans barbe. Elle  se demandait aussi si la pilosité faciale n’était pas non plus un symbole de “virilité” chez eux, les deux seuls mandaloriens hommes qu’elle connaissait (et qui étaient actuellement sous ses yeux) en arborant une tout les deux assez fièrement.

Le jeune mandalorien interpella alors fermement la jeune femme aux tatouages qui réagit au quart de tour, effectuant une cabriole pour le moins spectaculaire, propulsant la table quelques centimètres en arrière, directement dans la poitrine de son comparse qui ne put réprimer une légère grimace à sa réception.
Néro était maintenant sur sa chaise, tasse à la main, entre la nièce et l’oncle d’un côté et le prétendant, dénommé Rholee et son garde du corps, de l’autre. Une position de choix, pile au milieu.


"Laisse-moi Rholee ! Je t'ai dit que ça ne m'intéressait pas !"


Néro soupira, fixant le fiancé éconduit d’un air vague, ses yeux légèrement masqué par sa capuche.


- C’est quoi que tu comprends pas quand une fille te dit “non” gamin?


Elle ne sut sa réplique énerva quelque peu son interlocuteur mais elle se retrouva l’instant d’après avec un blaster pointé sur sa tête, ce qui l’agaça fortement.

- T’es sérieux là?

S’il comptait lui faire peur ou l’entendre crier des suppliques, c’était raté. Car elle ne connaissait pas la peur. Et après avoir survécu à des hommes en noirs sur armés et avoir crashé un vaisseau, c’était pas un pauvre blaster qui allait l’impressionner. Même dirigé sur sa tête. Omnius paniqua un peu, proférant toujours des statistiques sur les issues probables de la situation en cours. De moyennes à mauvaises actuellement. Elle avait connu pire. Elle trouverait une solution.

"Il menace ta copine, et toi c'est tout ce que tu trouves à dire !?"

Néro leva les yeux au ciel encore une fois, maugréant quelques mots peu élégants dans son écharpe.

- Coéquipière pas copine…

Oneye tenta alors d’apaiser la situation, essayant d’orienter la discussion sur un autre sujet, en vain néanmoins, Rholee étant bien décidé à récupérer sa promise. Néro soupira doucement, toute cette situation était d’une puérilité sans borne. Mais que pouvait-elle attendre d’autres de la part de gamins maitrisant mal leurs sentiments? Elle fut contente un instant de n’en avoir aucun, ou en tout cas pas de cela. Les seuls “sentiments” qu’elle parvenait à nommer actuellement étant la honte, la colère, l’humiliation, la culpabilité et une certaine joie aussi. Du coin de l’œil, elle surveillait les mouvements de l’autre guerrier sans nom qui servait d’escorte au jeune fiancé. Il ne se préoccupait pas d’elle, tant mieux, cela remontait ses statistiques dans l’instant. Le pirate borgne continua sur sa lancée dans ses provocations. Et si le terme de “lune de miel” ne lui était pas forcement familier, la réaction de Rholee lui laissa présager que c’était de l’ordre intime, voir trop intime pour être balancé comme ça dans un café. Elle espéra momentanément qu’ils ne s’épanchent pas sur des détails d’ordres sexuels…

Le prétendant à la main d’Abequa dirigea alors le canon de son blaster vers Oneye, et Néro n’apprécia pas vraiment. De là où il était, il ne pourrait sans doute pas faire grande chose. Elle regarda alors sa tasse toujours chaude. De toute façon, elle l’avait déjà payé, elle pouvait en faire ce qu’elle voulait.
Elle fixa alors la main légèrement tremblante de Rholee, et Omnius s’excita sous l’opportunité.

"Toi... Tu es..."


D’un geste souple, Néro balança son pied contre sa main (merci Oneye pour la leçon), dont la prise peu sûre lui fit lâcher instantanément le blaster qui glissa plus loin , presque au pied de Abequa. Puis, tout en se redressant avec dextérité, elle jeta son chocolat brûlant, tasse en céramique comprise, dans la tête du mandalorien menaçant qui se couvrit les mains instantanément sous la brûlure, reculant sous la surprise et le choc. Néro fini son chemin sur une trajectoire de tir peu enviable, couvrant de sa faible taille Abequa mais aussi Oneye. Omnius paniqua, il fallait qu’elle improvise. Et alors que l’escorte du prétendant s’apprêtait à armer son tir sur elle, elle fourra immédiatement ses mains dans la poche ventrale de son  nouveau sweat, mimant un geste qu’elle avait déjà réalisé sur l’astroport de Correlia. A ce moment, une phrase de monsieur Lok revint dans son esprit avec force “ Presque de l’arrogance, cela pourrait te desservir”. Mais l’arrogance était l’un de ses principaux traits de caractère, et dans l’instant, cela serrait plus un atout. Et si Néro ne savait pas mentir, elle savait imiter.

Puisant dans sa nouvelle énergie, elle fixa alors de toute sa hauteur et avec cette fameuse arrogance les principaux belligérants de cette altercation, ses yeux partiellement voilés par sa nouvelle capuche alternant entre Rholee et son garde du corps.


- Vas-y tire! Mais j’suis pas sûre que la tête de ton pote, sans casque, survive à la charge que j’ai actuellement dans la main.
* elle mima une boule dans sa poche ventrale à l’aide de sa main* Tu sais ce que ça fait un détonateur thermique en milieu confiné? Moi j’sais. Et si j’dois faire une nouvelle Mandalore ici, j’hésiterai pas!

L’escorte ne tira pas mais la maintint en joug.

- Tu sais, d’là d'où j’viens, on évite de menacer les mécanos qui son capable de faire passer n’importe quel massacre pour un tragique accident. Tu baisses ton arme, sinon j’enfonce la grenade tellement fort dans ton chef qu’il n’aura jamais existé.

Inconsciemment, Néro s’était voutée dans une posture agressive. L’air qu'elle affichait derrière sa capuche devait avoir fait mouche puisque le garde du corps orienta légèrement vers le bas son canon, attendant sans doute des consignes.  Rholee, qui tentait désespérément de récupérer de son agression chocolaté reprit d’un air menaçant :

"Tu devrais pas te mêler de ça".


- Tu menaces mon coéquipier, ça me regarde maintenant. Donc maintenant tout le monde se calme sinon j’avorte de façon définitive ce mariage arrangé.

Néro lui avait lancé ça les dents légèrement serrées. C’était ce petit con qui avait commencé! Elle ne faisait que se défendre, défendre son équipe, comme elle faisait toujours. Même si elle espérait que l’histoire ne prendrait pas une tournure aussi dramatique.
Rholee reprit, toujours avec agressivité.

Tu ne sais pas à qui tu t’en prends…


- Oh si je sais. Mais toi tu sais pas qui j’suis. Et tu sais probablement pas que j’suis pas seule non plus… t’es sur ma planète morveux.  T’es règles, jm’en cogne.

Omnius fut assez fasciné par l’assurance qui émanait de sa personne. Pour le coup, Néro n’avait pas mentit. Elle était bien sur sa planète, la seule qu'elle connaissait à peu près correctement. Elle n’était pas seule non plus, il y avait Oneye et aussi l’IA dans sa tête, pas étonnant qu’elle ait jeté ça avec appoint dans la discussion. Son assistant cybernétique lui suggéra néanmoins de calmer la situation. Après tout, elle n’avait pas de détonateur thermique dans la poche. Autant ne pas les pousser jusque là. Néro prit alors une inspiration, la main toujours serrée dans son sweat.

- “Parjir ra hibirar”. J’ai un scoop pour toi gamin, les morts, ça apprend rien.

Rholee la dévisagea un instant, sans doute surprit par son utilisation du mantra mandalorien. Son regard semblait se perdre entre nostalgie et rage. Mais pas de bol, il ne se doutait pas qu’il avait en face d’elle quelqu’un qui avait actuellement près de 20 possibilités de mettre fin à cette mascarade. Il ne lui restait plus qu’à attendre pour savoir laquelle elle allait choisir...puis à compter les corps.

Blad Oneye

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Blad Oneye
MJ Fiches | Pirate
Sam 23 Mar - 12:59
Une tasse vola, son liquide fumant avec elle, puis s'explosa contre le visage de Rholee. Ce dernier fit également tomber son blaster, grâce à un coup de pied tout en souplesse de la mécanicienne des Black Rovers. Le jeune guerrier semblait terrassé, temporairement du moins, par du chocolat chaud, criant de douleur d'une façon bien peu virile. Bien joué Néro, je savais que je pouvais compter sur toi. Mais le second Mandalorien, lui, était toujours armé et prêt à faire un carnage. Il pointa son fusil potentiellement dévastateur vers la nerd, le regard froid sous son casque de combat. Sans mot dire, il s'arrêta dans son avancée lorsque Néro glissa sa main dans sa poche-kangourou. Finalement, son grand pull avait trouvé une utilité en ce jour. Par contre, moi, j'étais quasiment certain que ma colocataire bluffait. Et même si elle avait vraiment un détonateur en poche, jamais elle ne l'utiliserait maintenant, alors que nous étions tous susceptibles de finir en bouillie, ça ne lui ressemblait pas. Cependant, les Demeci en face de nous ne pouvaient pas le savoir, de leur côté, et le coup de pression provoqué par cette fausse menace fonctionna.

"Tu sais, d’là d'où j’viens, on évite de menacer les mécanos qui son capables de faire passer n’importe quel massacre pour un tragique accident. Tu baisses ton arme, sinon j’enfonce la grenade tellement fort dans ton chef qu’il n’aura jamais existé."

Constatant que Néro se lançait dans les punchlines, imitant à peu de chose, au passage, quelques uns de mes propres tics de langage, un sourire conquérant s'afficha sous ma barbe. Décidément, cette petite brune s'inspirait beaucoup de ma personnalité, tout en appliquant à la lettre la moindre de mes leçons lorsqu'elle en avait l'occasion. Elle m'avait même déjà rappelé, pas plus tard qu'hier soir par exemple, certaines de mes phrases dites lors de ces enseignements spéciaux. Le potentiel de Néro était grand, d'autant plus qu'elle faisait preuve, depuis le tout début, de bien plus d'intelligence que moi... Soudain, le cliquetis d'un blaster qu'on arme pour tirer me tira de mes pensées. D'abord, je crus qu'il s'agissait de Rholee, qui devait reprendre du poil de la bête désormais. Mais non, le Mandalorien au teint halé ne faisait que de geindre, et de tenter de dissuader Néro de tout faire exploser.

"Tu ne sais pas à qui tu t’en prends…"

Une profonde colère intérieure montait en moi. Ce gamin menaçait la seule personne qui faisait activement partie de mon cercle d'amis. Je ne comptais pas le laisser s'en sortir facilement, pas après de telles menaces à peine voilées.

"Oh si je sais ! Mais toi tu sais pas qui j’suis. Et tu sais probablement pas que j’suis pas seule non plus… T’es sur ma planète morveux. Tes règles, j'm’en cogne."

Pendant que Néro entretenait la conversation sans faiblir, je poussai doucement la table qui me bloquait en contractant mes abdos et en penchant le buste, malgré les douleurs persistantes autour de mes côtes. C'est à ce moment là que je vis Abequa, droite et stable sur ses appuis, un flingue entre les doigts, pointé vers le compagnon de Rholee. Le cliquetis de tout à l'heure... C'était donc elle. Mais elle hésitait, car elle savait qu'ouvrir le feu contre un vod, dans cette situation précise, risquait de compromettre son propre avenir au sein des Mandaloriens. En attendant, elle était la seule à pouvoir vraiment faire quelque chose afin de renverser la domination des guerriers en beskar'gam ici. Le subterfuge de Néro ne pourrait pas les retenir indéfiniment.

"Parjir ra hibirar. J’ai un scoop pour toi gamin, les morts, ça apprend rien."

Les mots de la cyborg encapuchonnée me firent frissonner. Même si son accent était imparfait, l'usage de la devise des Demeci était, lui, magistralement exécuté. Toutefois, cela confirmait indirectement mon identité auprès des Mando'ade à proximité (comment Néro aurait-elle eu vent de cette phrase et de sa signification si je n'étais pas moi-même un Demeci?), ce qui n'était pas forcément utile en soit. Les Dar'mandae étaient initialement mal traités par les Mandaloriens, mais en plus j'avais tué un de leur frère "exemplaire". Après cette révélation, il y avait toutes les chances pour que Rholee mette tout en oeuvre dans l'espoir de m'abattre, notamment pour rentrer dans les petits papiers de Lark, ou même de Ramercia. Néro n'en avait certainement pas conscience, mais elle venait de me dessiner une cible bien voyante sur le dos.

Abequa cessa de barguigner, puis se décida enfin à ouvrir le feu, comprenant qu'elle n'avait aucun moyen de s'en sortir autrement. Le garde-du-corps de Rholee subit de plein fouet la salve assassine de l'adolescente, s'effondrant au sol sur le coup. Son fiancé se retrouva bouche bée, incapable de réagir suite à ce revirement drastique. Il ne m'en fallait pas plus pour me donner la possibilité d'entrer en action à mon tour. Soulevant la table, en même temps que je me dressai sur mes deux jambes, j'envoyai le meuble tout entier avec violence contre le corps du Mandalorien en mal d'amour. Le plateau de la table et ses pieds se brisèrent contre le beskar rouge, propulsant Rholee contre le mur avec autant de fracas. Sonné, ce dernier tenait encore, tant bien que mal, sur ses jambes fléchies et branlantes.

"Tu n'sais pas à qui tu t'en prends..."

Répétai-je sombrement, avançant vers ma proie d'un pas maîtrisé et menaçant, les poings serrés. Une fois à portée, j'armai mon bras bionique en arrière, dans l'optique de frapper mortellement ce coup-ci. Mais une voix douce et pure stoppa mon geste :

"Non, rien ne t'y oblige."

En un éclair, Abequa avait bondit dans mon dos, me retenant d'une main blanche de lancer mon poing à travers le crâne de Rholee.

"S'il parle, nous sommes fichus ! C'est lui ou nous, Abequa !"

Devant, les yeux d'ambre du garçon me dévisageaient, sa tête posée contre le mur craquelé derrière le plastron de son armure. La mine d'Abequa, elle, transpirait le doute, une fois de plus. Sa main glissa alors de mon bras en silence, dans un léger froissement. Rholee, qui savait ce qui l'attendait dans la seconde, hurla juste avant que mes phalanges mécaniques ne lui explosent les orbites :

"DAR'MANDAAA!"

Le premier coup réduisit déjà au silence ma victime. Un second brisa sa boite crânienne comme du verre, repeignant le mur du salon de thé d'une teinte rougeoyante horrifiante. Après ça, les jambes de Rholee ne tenaient plus, son corps sans vie échoua lourdement contre le carrelage du bistro. Abequa était restée là, à regarder ce spectacle mortel par-dessus mon épaule, de ses yeux qui rappelaient les miens. Une larme avait coulé sur sa joue, déchirant en deux, d'une trace humide, un des triangles rouges qui avaient été dessinés temporairement sur ses joues. Elle avait qu'elle ne pouvait plus faire machine arrière maintenant. Abequa Demeci n'était plus que "Abequa", tout court.

"Il l'a dit : t'es dev'nu une Dar'manda, dès l'instant qu't'as descendu c'gars..."

Murmurai-je en posant ma main organique, encore tiède de colère, sur son coude gauche. Ce geste n'était vraiment pas une marque d'affection, mais plutôt un signe simple de la compassion que j'éprouvais à l'égare de cette jeune femme, là tout de suite. Je connaissais le sentiment qui venait de pourfendre son âme. Il n'y avait rien de comparable, et cela demeurait difficilement descriptible. Mon œil bleuté chercha ensuite Néro, qui s'était elle aussi retrouvée embarquée dans cette folle croisade familiale. Le courage dont elle avait fait preuve était digne des plus grandes légendes Mandaloriennes. Certes, le bluff et la malice n'étaient pas forcément des valeurs bien vues par les enfants de Manda'yaim, quant à elles. Néanmoins, à mes yeux, elles valaient bien plus que l'honneur ou la fierté, et c'était tout ce qui comptait ici. Il était finalement possible que cette mécanicienne amnésique soit bel et bien mon ange-gardien en ce bas monde. J'imaginais déjà Lok se prendre pour un grand sage, suite à cette réflexion...

"Vaut mieux pas trop traîner dans les parages."

C'était évident, mais il fallait bien que quelqu'un prenne les devants. Embarquant sous mon bras une Abequa encore un peu secouée, je fis signe de la tête à ma partenaire pirate de nous suivre. En passant la porte de sortie, je crus entendre le serveur du bar lancer un juron au sujet de ma mère. Ce couard avait de la chance ; peu importe ce qu'il pouvait dire d'elle, Ramercia Demeci n'avait plus aucune place dans mon cœur. Je venais même de faire échouer ses plans, ôtant la vie du prétendant qu'elle avait sélectionné pour sa petite fille. Nulle doute qu'il ne s'agissait là que du début de notre guerre à distance. J'imaginais déjà ma mère, sur son trône de velours, en train de pester contre mon nom, maudissant ma naissance et toutes mes descendances. Car c'était sûr qu'elle allait apprendre tout ce qu'il s'était passé ici, Rholee avait dû vendre la mèche lorsqu'Abequa lui avait échappé. Peut-être même avait-il demandé des renforts. La menace Mandalorienne planait donc au-dessus de Roon.

Une fois dehors, je sentis le bras gauche d'Abequa se serrer autour de mes hanches. Que faire d'elle maintenant? Allais-je vraiment abuser de l'hospitalité de Néro en embarquant cette gamine sous "notre" toit? Je ne voyais aucune autre issue pour l'heure.

"Néro... Est-il possible de... D'l'emm'ner avec nous?"

Demandai-je alors à mon équipière à l'implant cérébral, les sourcils rabattus comme pour implorer sa clémence. Un refus de sa part aurait été étonnant, mais elle avait tout à fait le droit de refuser. Déjà qu'elle était bien sympa d'accepter un vieil ours dans mon genre... Ceci dit, Abequa pouvait aussi nous servir, ici. Au moins, elle surveillerait l'appartement en notre absence. Exiger qu'elle travaille pour payer les factures (et les courses, parce que trois personnes ça commence à bouffer sévère) était trop risqué vu la situation, mais c'était envisageable sur le long terme. Les capacités d'Abequa étaient susceptibles d'intéresser Lok, également. Sa formation Mandalorienne était quasiment achevée, et son agilité débordante faisait d'elle une excellente voleuse potentielle. Sans oublier sa bouille d'ange, capable de manipuler à peu près n'importe quel type en un regard, pour ne pas dire en un clin d’œil.

Loin de saisir toute la complexité de cette histoire (même si j'en connaissais évidemment une bonne partie), je savais cependant ce que j'avais à faire. Les Demeci venaient à nouveau de me démontrer leur folie. Cette fille aux cheveux noirs n'avait rien demandé. Elle avait aussi le droit de choisir le chemin de son destin, comme n'importe quel habitant de cette galaxie. La forcer au mariage pour nourrir des intérêts politiques (ou autres), c'était tout simplement abject. Selon moi, les clans Mandaloriens s'abaissaient là à des pratiques bien éloignées de leur fameux sens de l'honneur. Cela relevait de logiques antiques, tribales. Il n'y avait aucun prestige à en tirer. Bien sûr, je devinais là l'intention d'union sacrée, Ramercia ne sacrifierait pas sa petite-fille par pur sadisme ou soif de pouvoir personnel. Mais tout de même ! Abequa n'était encore qu'une enfant, comme l'avait souligné Néro lors de notre conversation précédente. C'est alors qu'une question me revint, car Rholee avait refusé d'y répondre tout à l'heure. Je la posai ainsi à Abequa, sans détourner mon regard du trottoir sur lequel nous marchions à vive allure :

"De quel clan était Rholee?"

L'adolescente aux yeux d'océans renifla avant de trouver le courage pour m'apporter une réponse digne de ce nom. Sa voix était légèrement brisée, mais je sentais que la fille de Danan Demeci retrouverait bientôt la pleine possession de ses moyens. Ce n'était plus qu'une question de minutes, probablement.

"Wren, il s'appelait... Rholee Wren."

Alors là, c'était le pompon ! Je venais d'éclater la cervelle d'un membre de la famille d'Irnyle Wren, le médecin de bord des Black Rovers. Elle et moi commencions à peine à nous "entendre", à défaut d'une autre expression plus appropriée. Si elle apprenait l'identité du meurtrier de Rholee, je pouvais faire une croix sur les tapes amicales et les blagues douteuses. Irnyle était cinglée et dangereuse... Ça c'était indéniable. Qui savait quel genre de plan pouvait-elle mettre en place, afin de nuire à quelqu'un qui avait fait souffrir son clan? Je n'osais imaginer les tortures et les supplices qui m'attendaient. Non pas par peur, mais par dégoût. Mon regard se porta donc de nouveau vers Néro, qui devait avoir également entendu le nom de la Seringue sortir de la bouche engourdie d'Abequa. Tout ça n'augurait rien de bon, vraiment rien.

Néro

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Néro
Mécano | Pirate
Sam 23 Mar - 15:43
Un instant de flottement s’installa dans la salle alors qu’elle se tenait toujours à la croisé des tirs. Son esprit était toujours focalisé sur Rholee qui la fixait d’un air étrangement mauvais. Les probabilités que l’histoire se finisse bien étaient au plus bas, et hélas, dans toutes les opportunités qu’elle avait envisagé, un “happy end” ne se dégageait pas. Est-ce que, si aucuns cadavres ne s’étalaient sur le carrelage chamarré du café d'ici peu, ils pourraient vivre en paix? Elle n’avait aucune idée de si Abequa avait signalé au reste de son clan son escapade, ni si son absence avait été remarqué. Mais en l’occurrence, là, face à elle, il y avait au moins deux personnes au courant de sa présence ici. Et probablement de celle d’Oneye. Omnius balisait légèrement dans sa tête, détectant que l’atmosphère allait s’embraser sous peu, comme une salle remplie de gaz.

Néro serra un peu plus son poing dans sa poche, presque jusqu’à s’en faire mal, attendant le moment où tout allait péter. Elle entendit alors la voix d’Omnius, sèche, lui ordonnant de se dégager immédiatement du chemin d’un pas vers la droite. Il avait perçu quelques chose qu’elle n’avait pas vu, trop concentrée à tenir en respect le jeune fiancé. Mais pour ce genre de chose, elle lui faisait amplement confiance. Leur survie était sa priorité. Elle vit alors, à la limite de son angle mort, Abequa bouger. Et elle se rappela. Le blaster, il était à ses pieds. D’un geste rapide, elle se dégagea donc de la ligne de mire et le faisceau passa juste devant son nez pour se loger directement dans la tête du garde du corps menaçant. Puis Omnius lança un nouvel ordre. Encore sur le côté, dans la diagonale, vite. Néro se décala alors vivement et sentit alors le courant d’air violent d’un objet lourd lancé avec une certaine vitesse passé sur son visage. Par réflexe, elle détourna la tête comme pour se protéger, avant de refocaliser son regard sur l'action, cherchant à identifier la source du fracas qui venait de résonner durement dans la pièce.

Le jeune Rholee venait de se faire éjecter contre le mur par la table à laquelle le trio s’était installé, se brisant en une multitude de morceaux après sa rencontre avec l’armure mordorée du prétendant. Oneye refaisait apparemment dans ses classiques. Mais cela serait plus difficile à réparer cette fois. Sa voix grave déchira alors la pièce
"Tu n'sais pas à qui tu t'en prends..."
"Non, rien ne t'y oblige."
"S'il parle, nous sommes fichus ! C'est lui ou nous, Abequa !"

Néro s’était tendue sous la tension, un peu sous la panique aussi. En une fraction de seconde, leur chance de survie avait augmenté, mais il était malheureusement assez simple de déduire ce qui allait se passer par la suite. Néro se sentit lever la main alors que son coéquipier venait de passer les siennes autour de la tête du jeune Mandalorien à terre, les suppliques de sa cousine n’étant pas suffisantes pour l’arrêter dans son mortel projet.

- Oneye!

Mais le craquement osseux et répugnant qui en suivi, ainsi que les cris de Rholee,  sonnèrent immédiatement la fin de cet après-midi sensé être léger et qui avait malgré tout réussi à finir dans un bain de sang. Était-ce une fin obligatoire chez les mandaloriens? Néro fixa alors Abequa, sérieusement désolé pour elle. Pourtant en ramenant son fiancé et sa garde ici, face à un oncle dont l’expérience, la force et la rage étaient supérieures à celle d’un adolescent en mal d’amour, elle aurait dû se douter que ce genre de fin était possible. Elle vit une larme couler du coin de son œil, le long de son tatouage de futur mariée, avant que la voix rude d'Oneye ne sonne encore.

"Il l'a dit : t'es dev'nu une Dar'manda, dès l'instant qu't'as descendu c'gars..."


Néro baissa les yeux, contemplant la tête explosée de ce qui fut jadis un petit garçon ayant mal évalué les risques qu’il prenait en venant ici. Omnius lui répéta alors qu’il n’y avait malheureusement pas d’autres solutions possibles dans cette confrontation, les événements dépendant aussi de facteurs externes qui étaient décidés à aller jusqu’au bout, sans doute pour une question d’honneur. Cet honneur, il craignait grave actuellement. Et au fond de son esprit, Néro continuait de chercher si la situation aurait pu tourner autrement, mais même elle n’était pas parvenue à limiter les dégâts physiques et moraux. Le goût amer de l’échec lui passa dans la bouche, a moins qu’elle ne soit mordue accidentellement la langue ou la joue dans l’action.

Elle sentit le regard d’Oneye elle, lui intimant silencieusement de les suivre. Ils n’avaient effectivement plus rien à faire ici. Et sans attendre que le serveur ne vienne lui demander réparation pour les dégâts et le nettoyage, elle attrapa son sac à dos et sortit derrière le duo de “Dar’manda”.

Une fois dehors, elle prit une grande  inspiration, observant alors l’oncle et sa nièce soudés physiquement et mentalement dans l’adversité. Ce geste troubla légèrement Néro, constatant alors que malgré la violence dont il faisait toujours preuve, Oneye n’était qu’un homme, capable de ressentir autre chose que de la rage. Mais pourtant cette “tendresse” se perdait dans les méandres de son passé mortel, l’empêchant probablement d’envisager d’autres solutions que celle de la mort. A cet instant, elle se dit qu’il fallait sans doute qu’elle en discute avec lui. Il n’était plus seul maintenant. Ils étaient une équipe. Et si elle ne saisissait pas l’étendue du danger qui planait sur eux, il était important qu’elle lui fasse prendre conscience qu’il existait d’autres possibilités que son chemin noirci de sang.

Elle le vit se tourner à nouveau vers elle, cherchant à lire son esprit de son iris bleue profonde. Néro lui rendit un regard neutre. Elle ne lui reprochait pas d’avoir agit ainsi, il savait mieux que quiconque comment réagir face à des membres de sa communauté qui érigeaient l’affrontement comme unique sens à leur vie.


"Néro... Est-il possible de... D'l'emm'ner avec nous?"

Néro plongea ses pupilles noires dans la sienne. Abequa était clairement un nouveau catalyseur à leur soucis. Elle les avait manipulé, et la mécanicienne ne lui faisait clairement pas confiance. Alors elle chercha dans ses yeux si il était bien sûre de lui, si il avait bien prit en compte que avec elle, son passé le rattraperait plus vite que prévu. Mais d’un autre côté, cette gamine était seule ici désormais, peut être aussi paumée qu’elle. Et Roon n’était pas un havre de paix idéal pour les ados, les entrainants dans des spirales descendantes sans fond assez rapidement. Néro s’entendit murmurer un:

- Oui...ok.


Et elle ne sut dire si c’était vraiment sa propre décision ou si elle n’arrivait simplement pas à refuser quoi que ce soit à cet homme qui bousculait quand même beaucoup trop sa zone de confort à grand coup de table dans la gueule. Son regard y était peut être aussi pour quelques choses...


"De quel clan était Rholee?"


"Wren, il s'appelait... Rholee Wren."

- Putain de merde…

Néro porta ses mains autour de sa tête, marchant un rond quelques secondes. Wren. Comme dans Irnyle Wren. Étaient-ils maudits à ce point? Il fallait qu’elle réfléchisse. Déjà que la relation entre les deux n’était pas au beau fixe. Là, il y avait quand même un gros risque que l'équilibre construit par Mugler au sein de son vaisseau se prenne un sérieux coup dans l’aile. Il fallait penser stratégie. Il fallait réfléchir. Cette situation ne devait pas finir comme aujourd’hui. Mais pour le moment, avec une Abequa légèrement tremblante en face d'elle, le sujet n’était pas à aborder.
Néro regarda à nouveau le duo. Il fallait d’abord penser au plus proche. Et le plus proche, c’était la jeune mandalorienne qui venait s’intégrer dans son espace vital, déjà fortement réduit par la présence du Mandalorien. Elle se demanda un instant s’il se rendait compte qu’il la poussait dans des retranchements difficiles à atteindre pour elle et ses maigres capacités de sociabilisation. Est ce qu’il réalisait qu’il était en train de fissurer de façon définitive le peu de choses stables qu’elle avait réussi à construire, au prix de sa force et de sa volonté? Non, à l’instant il ne devait pas, les prochaines épreuves auxquelles ils devraient faire face l’accaparaient probablement.

Néro s’avança alors vers Oneye, lui tendant les clés de son appartement, qu’il lui avait rendu dans la matinée. Il la fixa d’un air interrogateur. Néro reprit alors son air pragmatique.

- Faut que j’aille récupérer des trucs pour pas qu’Abequa dorme par terre. On se retrouve à l’appart.

Puis sans attendre plus de réponse, elle se dirigea dans la ruelle marchande, disparaissant dans la foule des acheteurs du soirs, sans plus de regard au duo qu’elle venait littéralement d’abandonner au milieu de la rue. Elle respira profondément, chassant toutes questions non essentielles de sa tête. Il lui fallait un matelas, des couvertures, des oreillers, un peu de bouffe aussi, Oneye et sa nièce ne se nourrissant pas que de sucre comme elle. Et une batterie.

Le fait de se retrouver un peu seule lui fit du bien, la reconnectant avec elle-même, loin de toute la gêne et des malaises provoqués par la proximités d’autres personnes. C’était comme si sa bulle se reformait légèrement autour d’elle, un mince bouclier, mais qui n’arrivait pas vraiment à tout bien encaisser ces derniers temps. Elle se dirigea vers une boutique de “camping et autre bivouac”, l’heure de la fermeture n’était plus très loin, alors elle devrait faire vite.
Elle rentra dans le magasin, et ne retournant qu’un faible “bonjour” au vendeur, elle se dirigea immédiatement vers le matériel qui lui serait utile.
Devant la caisse, elle ignora délibérément les tentatives de “vente” du caissier, bien décidée à ne pas se faire refourguer plus que le nécessaire, mais un peu désespérée par le fait que personne ne veuille lui foutre la paix quelques secondes dans cet univers.
Elle fit de même pour la nourriture, achetant des espèces de plats à réchauffer et quelques paquets de gâteaux. Elle reprit aussi bien évidemment des boites de sucres et un énorme paquet de chocolat pour sa consommation personnelle.


Une fois sortie, elle compta ses sous. Ces dépenses imprévues avaient clairement rogné sur la maigre avance fournit par Mugler. Il lui restait par chance des économies mais qu'elle avait laissé dans son appartement. Avec ce qu'elle avait encore sur elle, il était probable qu’elle n’ait pas suffisamment pour acheter une batterie, et le garage de Billy étant fermé, en dégoter une devenait complexe. Omnius lui rappela alors qu’il en avait vu en stock dans le Black Rover. Néro sourit alors pour la première fois depuis la sortie du cinéma.

- Excellente idée!


Cela lui permettrait aussi d’annoncer au dévaronien son retour dans l’équipage. Elle fit donc demi tour et se dirigea vers l’astroport d'un pas rapide, malgré les sacs qui l'encombraient. A son arrivée, le Black Rover n’avait pas bougé, entamant probablement sa dernière phase de ravitaillement au vue des nombreuses caisses présentes dans le hangar. Il n’y avait personne à l’extérieur et Néro entra donc dans le sas du vaisseau, annonçant son arrivée par un “Bonjour, y’a quelqu’un? C’est Néro!”

Quelques secondes plus tard Mugler, datapad à main, accompagné de Lasabley, firent leur apparition.

- Tiens petite, je me demandais si tu allais repasser!

- Oui...euh… désolé...j’avais pas mal de truc à régler.
- T’as la réponse de ton boss?
- Ah..alors il s’est barré. Donc techniquement, y’a plus de contrat avec lui. Je suis de la partie. Oneye aussi…enfin je crois.

Lasabley afficha une mine satisfaite à la mention de l’accord, désormais caduc, avec Blarnak. Cela leur ferrait moins de sous à sortir.

- Parfait. On décolle demain à 10 heures. Soyez pas en retard.

- Euh...j’ai des soucis de courant dans mon appart. Y’a moyen que je t’embarque une batterie?

Il la dévisagea, puis nota quelque chose sur son datapad.

- Bon...d’accord, mais faudra la rembourser.


Néro ne fut pas surprise par la réponse. Tant pis pour sa prochaine paie.

- Oui, bien sûre.


Il fit un signe discret à Lasabley qui partit lui chercher l’équipement, alors qu’il reprenait la vérification de l’inventaire sans plus lui accorder d’attention. Néro était néanmoins tendue. Elle n’avait pas vraiment envie de croiser Irnyle après les derniers évènements, mais il ne semblait y avoir que les deux dévaroniens à bord, une chance pour le coup. Le colosse violet revint enfin avec une batterie, neuve, ce qui soulagea Néro, et la lui tendit. Déjà un peu encombrée par ses derniers achats, son bras peina à soutenir le poids de l’ensemble, ce qui arracha un rire au second.

- Ça va aller pour trimballer tout ça?
- Oui, oui, je suis pas très loin. Bon… a demain.

Le géant lui fit un léger signe de la main fort gracieux assortit d’un clin d’œil, sans doute remplit de sous entendus, avant de repartir assister son chef dans sa tâche.
Et c'est donc chargée comme une mule qu’elle rentra enfin chez elle. Enfin, chez eux. Posant ses sacs sur le palier, elle toqua ensuite à la porte, et une Abequa un peu plus remise de ses émotions lui ouvrit la porte.

- Nérooo!


Elle fixa les nombreux sacs à ses pieds.

- C’est quoi? T’as besoin d’aide?


Néro fit un léger oui de la tête, et tandis qu’elle pénétrait enfin dans l’appartement, elle entama ses explications.

- C’est de quoi manger et dormir…
- Tu manges des batteries?
- Non, ça c’est pour du bricolage.

La jeune fille s’empara de tout ses sacs, lui laissant la batterie dans les mains, avec une force qu’elle n’aurait sans doute jamais. L’entrainement probablement. Oneye s’était redressé du fauteuil, enfin de “son” fauteuil attitré pour venir les assister, posant aussi un regard interrogateur sur l’appareil énergétique. Sans laisser venir les questions, Néro entreprit de donner quelques consignes, afin de lui laisser un peu d’air dans sa bulle, qu’Abequa venait régulièrement percuter de toute son énergie d’adolescente, ce qui fit ricaner Omnius. En ce moment, il ne l’aidait pas à gérer au mieux cette situation. Dans quelle galère est ce qu’elle s’était encore fourrée….

- Y’a un matelas gonflable, des couvertures, des oreillers. J’te laisse choisir un coin pour t’installer. J’vous ai pris des trucs à manger aussi. Ça se range là.
Elle indiqua à la jeune fille le placard vers le coin cuisine, puis se tourna alors vers Oneye.

- J’vais faire du bruit pendant une dizaine de minute.

Elle marmonna ensuite un vague désolé avant de chercher du regard où elle avait bien poser sa perceuse et l’équipement qui allait avec. Elle sortit ensuite des câbles métalliques, des attaches et se dirigea vers la fenêtre. Puis, perceuse en main, elle commença à poser ses attaches le long du cadre. Le bruit de l’outil lui fit grand bien, coupant momentanément les babillages de la jeune nièce et d’Omnius, qui comprit alors ce qu’elle comptait faire : électriser le seul point d’accès non sécurisé de son appartement.

Il lui fallu bien ses dix minutes pour finir de percer les trous et de passer les fils métalliques dans les petits arceaux de métal tout autour, puis elle se saisit de la batterie et à l’aide de deux pinces, elle connecta l’ensemble de son système de sécurité improvisé à sa source d’énergie. La batterie étant neuve, elle n’aurait probablement pas à la changer avant quelques années. Elle l'activa alors pour s’assurer qu’il n’y avait pas de court-circuit. L’ensemble ronronna très légèrement, signe d’un bon fonctionnement, sous la satisfaction de la mécanicienne. Avec ça, personne ne pourrait passer par ce chemin sans se prendre une bonne châtaigne.

Abequa vint immédiatement se coller à elle, observant avec grand intérêt sa création.

- C’est quoiiiii?


Sans attendre sa réponse, la fillette passa son doigt sur la structure métallique, le retirant vivement en sentant la décharge avec un petit “ouille" aiguë.

- Une alarme. Active la quand tu seras là. Ça arrêtera peut être pas les intrus, mais ça te préviendra.

Toujours en se tenant la main, la petite nièce hocha la tête, comprenant la raison de son bricolage. Elle avait envie de passer une nuit tranquille. Néro posa alors ses outils sur son bureau avant de se préparer une énorme tasse de chocolat, qu’elle chargea plus que d’habitude en sucre. Puis, elle se retourna enfin vers les deux mandaloriens, les lèvres légèrement pincées. Et maintenant que faire? Elle réalisa qu’elle n’avait vraiment aucune occupation dans son appartement. Enfin aucune occupation qui pourrait intéresser ses nouveaux colocataires, ce qui la mit un peu mal à l'aise.

- Alors euh...J’suis passée voir Mugler, on décolle demain à 10h…. Et ...Euh… j’ai pas grand chose pour s’occuper ici. On peut éventuellement regarder un film ou…

Elle ne parvint pas à finir sa phrase, coincée dans son malaise et n’ayant aucune idée de chose à proposer pour passer la soirée.

Blad Oneye

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Blad Oneye
MJ Fiches | Pirate
Lun 25 Mar - 8:35
La clef de l'appartement tinta dans ma main bionique légèrement ensanglantée. Je stoppai alors ma marche, entravant l'avancée d'Abequa par la même. Néro m'expliqua qu'elle devait acheter de quoi loger la jeune Demeci convenablement. D'un signe de la tête, j’acquiesçai ses dires, lâchant un simple mais suffisant :

"Ok."

Bien entendu, la petite brune encapuchonnée n'avait pas besoin de mon approbation ici. D'ailleurs, elle avait tourné les talons avant d'entendre ma réponse. J'admirais la détermination de Néro, ce petit bout de femme toute maigrelette avait une belle âme, forte et juste. Abequa pouvait prendre exemple sur elle, même si notre activité dans la piraterie restait discutable. Nous, au moins, nous n'utilisions pas nos proches à des fins politiques, ni même pour assouvir une quelconque folie prophétique... Sobrement, je m'adressai enfin à ma jeune nièce, qui demeurait silencieuse en contemplant ses bottes :

"Ab, donne-moi ton datapad... Et ta cape.

- Pourquoi?

- Fais c'que j'te dis, s'il te plait."

L'adolescente ne comprenait pas vraiment ma requête, qui sonnait d'ailleurs plutôt comme un ordre, mais elle fini par sortir de sa poche son petit appareil de communication, tout en faisant glisser de ses pâles épaules sa belle capuche carmine à la fine fourrure dorée. Mon propre datapad en main, je transférai en quelques secondes les données d'Abequa sur mon appareil. Puis, brutalement, je balançai celui de la jeune fille sur le trottoir avant de l'écraser, d'un coup franc, sous ma semelle renforcée. Le petit engin de communication se brisa en mille morceaux. Pour finir, j'insistai sur la puce de géolocalisation, d'un dernier frottement du pied contre le bitume. Le bruit du verre et des composants cassés fit fuir les chats de gouttière alentour, mais personne d'autre semblait nous avoir vu dans cette rue quasiment déserte.

"Tiens, mets cette veste en attendant."

D'un geste réconfortant, j'enlevai mon blouson de cuir, dans l'optique de le déposer délicatement autour d'Abequa. Ce vêtement, qui avait une certaine valeur à mes yeux, était évidemment trop large pour elle, il évitera toutefois qu'elle se promène trop peu vêtue. La fraîcheur du soir commençait à se faire sentir dans la capitale de Roon. Achevant mon labeur d'effaceur de traces, je balançai dans une benne entrouverte la belle cape rouge, expliquant mon acte à celle qui me regardait à présent avec de grands yeux mécontents :

"Dorénavant, t'oublies le rouge et or. Qu'il s'agisse du code couleur des Wren ou des Demeci ; peu m'importe. Tu dois t'construire un nouveau personnage à présent. Une identité qu'aucun Mando'ad pourra sonder ou r'connaître, de près comme de loin. Néro, toi, et moi, nous sommes une sorte de... Famille. Une p'tite meute, qui n'fait confiance à personne d'autre qu'à ses membres.

- Comme les bha'lirs...

- Oui, comme les bha'lirs."

Les félins dont parlais Abequa étaient symboliques chez les Demeci. De vieilles légendes racontaient que les premiers représentants du clan, à l'ère probable des Taungs, étaient de vénérés dompteurs et dresseurs de fauves. On disait même qu'un bah'lir à la crinière dorée avait fait la fierté du clan, à une époque lointaine. Il était donc logique qu'Abequa évoque ces créatures majestueuses, qui disposaient notamment d'un sens de la famille tout à fait singulier, pour des animaux sauvages. Aujourd'hui, bien peu de personnes pouvaient se targuer d'avoir croisé un de ces fauves à l'état sauvage. Même sur Iyred, leur monde d'origine, en trouver dans la nature était devenu une quête ardue.

Le chemin de retour ne fût plus très long. Lorsque nous arrivâmes "à la maison", je pris le temps de rincer le sang de Rholee, qui m'avait tâché ci et là. De toutes façons, il y avait bien peu de choses à faire dans cet appartement, mis à part bricoler avec les outils de la propriétaire des lieux... Lorsque je fis mon retour dans le salon, Abequa se rendit dans la salle d'eau à son tour. Je m'assis dans "mon" fauteuil en l'attendant, profitant de l'accalmie pour me reposer un peu.

La jeune fille aux cheveux noirs réapparu le visage lavé de ses tatouages éphémères. La pâleur de sa peau ressortait d'autant plus désormais, tout comme la clarté de ses grands yeux magnifiques. Seule sa petite cicatrice, au coin de ses lèvres, venait abîmer de peu le tableau raffiné de son visage. Elle fini par s'affaler sur une chaise, plongeant son regard dans le mien, la mine désolée.

[color=#990000]"Demain, faudra qu'tu restes ici. J'suis sérieux, sors pas avant au moins deux jours. Après ça, tu t'trouveras quelques fringues moins extravagantes, pis t'iras au Dissi'dance, au 4ème. Là-bas, tu diras aux gardes que Kandosii a réfléchi à l'offre de Monsieur Lok, et que t'es porteuse de sa réponse.

- Oui, je t'ai vu te lancer dans l'arène sous ce surnom.

- Parfait, tu sais donc à peu près d'quoi il s'agit.

- Je ne connais pas ce Monsieur Lok, par contre.

[color=#990000]- Il t'proposera sûrement du travail. Il l'a bien fait pour Néro... D'ailleurs, il peut t'fournir des papiers, ce ne sera pas gratuit bien sûr. Ceci dit, tu vas avoir du temps d'vant toi pour gagner ta vie. Certes, j'préférerais qu'tu t'trouves quelqu'chose de plus honnête, mais j'connais personne d'autre de relativement fiable, en ville. De plus, l'influence de Lok pourra t'servir, on sait jamais. Et en cas d'gros problème, tu peux aller voir Falkad Marciano, le patron d'la Fight Night, au niveau 5. Pareil, dis-lui qui t'envoie, il t'écout'ra.

- D'accord... T'es obligé de partir?

- Mugler, le capitaine d'l'équipage avec lequel j'me suis embarqué, doit encore m'payer pour la dernière mission. Il le f'ra pas tant qu'on aura pas... Livré not' cargaison. Cette escale sur Roon était seulement une p'tite transition.

- Tes congés sont tous comme ça?

- Non, d'habitude je tue moins."

La gosse leva les yeux au plafond, à la fois amusée et triste. Si mon dernier meurtre n'avait pas concerné son ex-fiancé, peut-être qu'elle n'aurait été qu'amusée... Peu importait au fond, car ce qui était fait l'était pour de bon. Et à bien y réfléchir, Rholee ne pouvait pas survivre à notre entrevue. Qu'il soit un Wren ou un Demeci n'y changeait rien. Le jeune guerrier s'était dressé sur ma route, menaçant de son arme la seule personne qui comptait vraiment dans ma nouvelle vie. Néro avait bien réagit, elle avait su, comme toujours, trouver le bon moment pour frapper au bon endroit.

Ensuite, il avait bien fallu que quelqu'un élimine définitivement la menace... Non, il n'y avait pas d'autre option. Le risque que Rholee ramène des renforts, plus tard, était bien trop important. Là, au moins, les Demeci et les Wren allaient devoir enquêter. Ils ignoraient qui avait aidé Abequa à se tirer de leurs griffes. Et heureusement, car si cette information arrivait aux oreilles d'Irnyle, je pouvais non seulement dire adieu aux Black Rovers, mais aussi potentiellement à ma vie tout court.

Avec un peu de chance, le serveur du salon de thé allait balancer les cadavres des Mando'ade à la décharge de la ville, brouillant même la piste qui menait jusqu'à lui. Ainsi, il ne parlerait jamais de la brune encapuchonnée et de son acolyte borgne. Nos traces étaient brouillées pour un moment, en tout cas. Et si Abequa suivait mes instructions, il n'y avait pas de raison pour que cela change prochainement.

"Je pourrais devenir une pirate, moi aussi?

- Tu pourrais, mais j'doute que les Black Rovers soient prêts à t'recruter.

- Je sais faire plein de trucs, eh !

- J'ai vu, sauf que c't'équipage a une Wren dans ses effectifs... Et elle te connaît p't'êt', ne serait-ce que de vue.

- Ah ! En effet ! On va éviter alors !"

Cette idée m'avait déjà traversé l'esprit. Sauf qu'Irnyle posait évidemment problème dans cette équation. Je ne pouvais pas emmener Abequa à sa portée, ne connaissant pas l'état des relations de la Seringue avec sa famille. Ce que je savais, par contre, c'était qu'elle était une Death Watch, et que son fanatisme des Resol'Nare était sans borne. A voir s'il prenait le pas sur sa loyauté envers Zax Mugler... Ce qui n'incluait pas forcément de me garder en vie après un tel affront, d'ailleurs. Je n'étais qu'un intérimaire sous contrat temporaire. De plus, la mission sur Nar Shaddaa avait démontré que ma vie avait bien peu de valeur aux yeux des pirates sous la houlette du Diable.

Alors que le silence gagnait l'appartement, quelqu'un toqua à la porte. Je levai un sourcil face à ce protocole étrange. Pourquoi Néro toquerai-t-elle avant de rentrer dans son propre foyer? Heureusement, Abequa vérifia que c'était bien elle à travers l'œil-de-bœuf, puis me fit signe qu'il n'y avait aucun problème, ouvrant la porte en souriant. L'accueil qu'elle réserva à notre amie fût des plus avenants. Tant mieux, cela voulait dire que l'adolescente appréciait Néro, et que sa compagnie lui permettrait d'oublier un peu les tracas du jour. Car moi, il fallait bien l'admettre, je lui renvoyais constamment l'image d'un assassin sanguinaire qu'elle avait regardé agir de près, de beaucoup trop près.

Prévoyante au possible, Néro nous lista ses courses et indiqua à ma nièce où elle devait en ranger certaines. La jeune fille s'exécuta sans broncher, au contraire elle semblait plutôt heureuse de pouvoir aider celle qui avait accepté, si gentiment, de la recueillir sous son toit.

"J’vais faire du bruit pendant une dizaine de minute.

- Ok."

Décidément, nos échanges étaient redevenus un peu brefs. Nous allions avoir le temps de les prolonger au cours de cette soirée, de toutes manières. Même si je comptais sur Abequa pour apporter de nouveaux sujets de conversation entre nous. Discuter avec une amnésique était un peu particulier, à vrai dire. Logiquement, elle ne pouvait pas me raconter son histoire, faute de souvenir en mémoire, et donc je me retrouvai souvent à vider mon sac, monopolisant un peu le temps de parole, contre mes habitudes. Bien sûr, cela ne me déplaisait pas vraiment, mais j'avais assez parlé ces derniers jours. Surtout que la curiosité de Néro l'amenait à creuser pas mal d'éléments, dont certains n'étaient pas forcément les plus agréables à ressasser.

En quelques minutes, la bricoleuse à l'implant cérébral avait monté un piège électrique à l'entrée de l'appartement. Ingénieux, cependant une armure en beskar suffisait certainement à ne pas subir la décharge de plein fouet. Néro en avait bien conscience, elle souligna notamment que ce piège pouvait surtout servir d'alarme en cas d'intrusion. Nulle doute qu'Abequa y prêterait ainsi attention lorsqu'elle se retrouvera seule ici. Cette dernière avait sagement écouté les instructions de la nerd, de sorte à ne pas se prendre un coup de jus en voulant sortir prendre l'air...

"Alors euh... J’suis passée voir Mugler, on décolle demain à 10h… Et... Euh… J’ai pas grand chose pour s’occuper ici. On peut éventuellement regarder un film ou…"

Cette fois-ci, les mots de Néro m'étaient destinés. Demain, 10h, décollage pour la livraison "chez Balaka", c'était noté. J'avais hâte d'en finir avec cette affaire. Déjà parce qu'elle devait me rapporter un certain nombre de Crédits, mais aussi parce que l'idée d'être recherché par les tueurs en armures noirs, croisés lors de la traque de Ridda, ne me plaisait guère. Réduire la liste de mes poursuivants à deux clans Mandaloriens (plus, sans doute, quelques chasseurs de têtes) ne serait pas du luxe. Si seulement Stokes pouvait être là, avec lui à mes côtés je me sentirais bien moins en danger. Non pas que Néro et Abequa faisaient pâle figure, toutefois Stokes était un survivant expérimenté, comme moi, il savait donc comment disparaître aux yeux de l'ennemi en un clin d’œil. Là où l'expérience de mes deux nouvelles alliées était logiquement moindre.

J'ignorais encore si ce trio fraîchement formé pouvait tenir sur le long terme. Je craignais de devoir choisir, un jour, entre Néro, celle qui me tenait à la surface des ténèbres, et Abequa, celle que je devais protéger des mêmes fanatiques qui en voulaient à ma propre vie. Pour l'instant, cette question n'était pas à l'ordre du jour, évidemment, mais il valait mieux m'y préparer, au cas où. L'option de former, à un moment donné, mon propre équipage pirate, me semblait alors devenir un choix pertinent. Bien entendu, y parvenir allait demander du temps, et potentiellement pas mal d'argent. Néanmoins, si je voulais vraiment être libre de toutes contraintes, je ne voyais pas de meilleur moyen. Dommage que le Sang-Peur soit parti en fumée, il aurait pu être un vaisseau de choix dans la construction de cet équipage. Sans oublier que sa cargaison m'aurait également offert un équipement de qualité, dans l'optique de me lancer à la conquête du vide spatial...

"Et si on jouait au Pazaak? Vous connaissez?"

Suggéra Abequa, en réponse à la proposition de Néro, claquant un paquet de cartes sur la table basse. Vu le brio intellectuel de la mécanicienne (et l'aide technologique dont elle disposait), il y avait de fortes chances pour qu'elle nous plume à chaque partie. Ceci dit, un jeu pouvait permettre à nos esprits de s'évader un peu, se concentrant sur autre chose que le passé et l'avenir, les craintes et les doutes. Mes projets pouvaient bien attendre au fond de mon esprit tortueux, quant à eux.

"Rappelle-nous simplement les règles, et ça d'vrait être assez amusant."

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Lun 25 Mar - 23:14
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Equipage des Black Rovers

Le lendemain, l’équipage était fin prêt sous les ordre du chef pirate, Zax Muggler. Tout l’équipage ? Enfin presque. Il manquait au “Diable” deux de ses nouvelles recrues qui, si elles voulaient être correctement payées pour leur travail sur Nar Shadda et Corellia, avaient tout intérêt a ramener leurs fesses presto. Car si le capitaine avait annoncé à l’humaine que le vaisseau décollait avec ou sans eux à dix heures tapante du matin, il n’aimait pas tellement que ses salariés, même intérimaires comme eux, se pointent au dernier moment, la bouche en cœur pour embarquer l’air de rien.
Non, quand Zax Muggler disait dix heures dernier carat, il s'attendait au minimum à voir ses zouaves deux heures plus tôt pour s'atteler aux préparatifs de départ comme vérifier la coque visuellement, charger les dernières vivres, le matériel, vider les liquides biologiques ou encore souquer les artimuses.
En voyant les deux zigotos arriver quelques minutes avant l’heure dite, Zax Muggler se promit de leur réserver un chien de sa chienne à ses deux là. Et sans doute de manière un poil plus active qu’avec son traditionnel réveil. Le mécano officiel du Black Rover, Autsim, sentit l’humeur de son capitaine et le rejoint au pied du Black Rover délaissant quelques instant son travail pour ce moment d’échange.


*grommelle, gromelle gromelle*sa’càfeignant *gromelle gromelle*piedaux culs ouais !*gromelle*
Le Diable écouta les réflexions inspirées de son mécano qui parlait toujours avec autant de liberté devant lui, le chancelier de la république ou les clodos du coin. Zax appréciait ce franc parler et cette façon d’aller directement au but. Mais plus important, il appréciait le travail bien fait.

-Plus tard. Et ses travaux alors ?


-*gromelle, gromelle, grogne*Paschiélesbouclierscac’est sur *gromelle gromelle*nisalopél’reste.*gromelle*

-En somme, c’est bon ?

Le nautolan cracha par terre un mollard qui aurait effrayé n’importe quel pneumologue avant de repartir dans son antre. Une façon comme une autre pour le mécano de faire passer son message. Tout juste passable pour lui qui n’appréciait personne avec son caractère de cochon et sa façon de voir les choses, et donc tout à fait dans les carcans du capitaine. Jusque là les deux intérimaires de l’équipage n’avaient pas eu à subir la compagnie des deux caractères les plus “affirmés” de l’équipage. Il y avait donc Pryat Autsim, le mécano dit “Le Chalumeau”, par rapport a sa passion de la soudure et de la mécanique parfaitement huilée. Odieux avec les autres mécaniciens, il en fallait pour vivre avec lui. Heureusement, il passait la plupart de son temps seul en salle des machines, à bichonner son moteur. Et enfin Bullupupish Quush, dit Le Joystick, qui aimait autant se battre que piloter. Autant il était bon dans la première, autant après toutes ses années, Muggler et Lasabley le surveillaient toujours d’un oeil dans le cockpit. Face a cet exilé mandalorien, le chien fou des Black Rovers allait vouloir l’essayer à la bagarre, sans aucun doute. Et vu que ni Wren, ni Lasabley, n’avaient jamais réussit à le mettre KO, le “Oneye” allait surement finir en sale état.
Wren lui avait demandé d’envoyer les intérimaires chez elle une fois qu’ils seraient a bord. Enfin, nul doute qu’ils allaient finir par aller voir la Death Watch de leur propre chef. L’une pour des anxiolytique et l’autre pour de la morphine. Enfin...


Le Diable regarda les deux nouveaux arriver au pied de son vaisseau. L’humaine avait retrouvé des habits la faisant passer pour un jawa et l’autre semblait avoir la tête d’une personne plumée et des bleus sur son visage lui indiquait qu’il avait passé une permission mouvementée.

-Quand je dis dix heures, pointez vous avant ! On est pas sur un vaisseau civil ici ! Y a du boulot à faire ! Pour la peine vous serez de corvée ! Les contrats pour ce vol sont dans vos cabines et Wren veux vous voir ! Vous me rapportez les premiers signés savant qu’on décolle et vous filez voir le toubib ! On se dépêche ! Hop hop hop les lambins !

Une invitation comme un autre a monter à bord. N’attendant ni leur réponse, ni leur approbation, le capitaine s’en alla vaquer aux dernières vérifications de son appareil. Dans le vaisseau pirate, la soute principale avait été a moitié vidé, la soute secondaire remplie de nouvelles caisses de vivres et d’équipements divers. En bref, le vaisseau semblait avoir retrouvé un rythme de vie normal et plus organisé que leur du premier vol qu’ils avaient effectué. Les pirates avaient eu plus de temps pour parer à l’imprévu et à la surprise de se voir amputé de deux membres. Si les choses venaient à se gâter l’équipage recherché dans plus de seize systèmes saurait se montrer digne de sa réputation.

HRPG : Je vous laisse reprendre vos marques, le contrat est semblable au précédent et cette fois ci je jouerais Wren pour vos passages chez elle.  Toujours en Free-Rp jusqu'au décollage

Néro

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Espèce: Humain - cyborg
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Néro
Mécano | Pirate
Mar 26 Mar - 19:03
Néro fixa Abequa dans les yeux, d’un air complétement neutre. Si leur couleur était aussi éclatante que celui de son oncle, ils n’en avaient pas encore la profondeur, ce qui lui permettait de soutenir assez aisément son regard, même aussi assassin qu’à ce moment. La jeune fille en face d’elle avait les lèvres légèrement pincées, transformant son éternel grand sourire en une fine ligne sur son visage. Elle la vit fixer sa dernière carte en main avant de la poser sur la table d’un geste qu’elle aurait sans doute voulu gracieux mais que la tension rendit beaucoup plus rugueux.

Néro s’évertuait de son côté à conserver un masque de froideur à la découverte du jeu final de la petite Mandalorienne, qui commençait à se tortiller légèrement sur son siège, sans doute dans une forme d’énervement légère. Mais intérieurement, mettre cette gamine intrusive dans cet état l’amusait un peu. Omnius interpréta ça comme une forme de rancune. Et il n’avait pas vraiment tort
.

D’un geste très nonchalant, Néro jeta simplement sa carte sur la table, qui glissa au dessus des autres pour finir au milieu de la table. Puis elle annonça d’une voix égale :

- 19. Je gagne.
Rah!



La fillette expulsa un cri de rage en se redressant vivement de son siège.

Mais c’est pas possible! Tu triches!

Puis elle se tourna vers Oneye, qui observait la fin de cette partie toujours confortablement enfoncé dans le sien, et ajouta d’un air un peu larmoyant.

Elle triche!

Néro leva les yeux au ciel, geste qu’elle devait faire souvent ces derniers temps et qui entama l’humeur légère qu’elle était parvenue à retrouver au fur et à mesure de ses victoires. Un ratio de 2 parties gagnées sur 3, c’était plutôt pas mal. Mieux que leurs derniers pronostics de survie en mission déjà. Et s’il est vrai que la présence d’Omnius améliorait sa réactivité, dans ce jeu, il fallait juste compter des cartes. Et avoir un soupçon de chance aussi et un peu de sens de l’anticipation. Rien de trop complexe pour un bon sens logique. Elle ne savait d’ailleurs pas si elle s’amusait vraiment à ce jeu, à moins qu’elle ne préfère regarder les différentes expressions des joueurs tout en analysant leur “tactique” pour gagner. Omnius était aussi mitigé sur ce jeu. Il ne voyait pas l’enjeu. Néro aurait bien aimé lui dire que ce fameux enjeu était lié à l’argent, mais avec deux mandaloriens dans son salon ce soir, cela serait compliqué
.

Sans bouger de sa position “tailleur”, la mécanicienne retourna alors un regard noir, à demi voilé derrière ses cils, à l’ado accusatrice. Elle ouvrit la bouche, prête à lui lâcher une “pique” un peu chargée mais elle modifia sa formulation au dernier moment, notamment à cause de la présence d’Oneye. Ce dernier ne risquait peut être pas d’apprécier qu’elle insulte un peu brutalement sa nièce, devant lui en tout cas. Une phrase plus correcte sortit donc :

- T’as qu’à apprendre à compter. Mauvaise perdante.

La dite nièce lui tira la langue et partit dans un flot de justifications que Néro arrêta d’écouter au bout de 5 secondes, les balayant en mimant son blablatement avec sa main droite, ouvrant et refermant ses doigts les uns contre les autres.


L’arrivée d’Abequa n’était effectivement pas quelque chose de facile à gérer. Dejà, parce qu’Néro ne lui faisait pas confiance. Genre pas du tout, battant plutôt froidement ou factuellement toutes ses tentatives de “contacts” afin qu’elle s’éloigne. Ensuite, parce qu’elle la considérait comme en grande partie responsable des derniers événements sanglants de la journée, et qui mettaient son oncle face à de futures et très nombreuses difficultés. Et enfin, parce que son caractère changeant et explosif mettait sérieusement à mal toute la stabilité de la petite vie débutée par la mécano et son acolyte cybernétique. Un peu comme Oneye d’une certaine manière. Les mandaloriens étaient-ils tous comme ça?

Omnius lui demanda d’être un peu plus indulgente envers cet être encore immature dans sa manière d’agir et de penser. Oh mais indulgente, elle l’était, vu que la petite sautillait actuellement dans son appartement, avec matelas, couvertures et nourritures à disposition. Et elle allait d’ailleurs sans doute rester ici quand son oncle et elle retourneraient en mission. La bouche de Néro se tordit légèrement, une sensation contradictoire s’emparant doucement d’elle, entre l’envie de retourner en mission sur la Black Rover et une crainte immense qui la poussait à rester ici de peur de voir son “chez soi” complétement vidé de son essence… et aussi qu’il arrive potentiellement quelque chose de grave.

Ses yeux glissèrent alors légèrement sur Oneye. On ne peut pas dire qu’il l’aidait vraiment en ce moment. Mais en même temps, elle s’était elle même fourrée dans cette situation branlante. Elle avait proposé son aide et répondu par la positive à certaines de ses demandes, voir toutes. Sans trop savoir pourquoi d’ailleurs, tant cela lui avait semblé si évident à ce moment.
Mais l’esprit du pirate était apparemment ailleurs ce soir, un peu sur sa nièce, peut être focalisé sur la lointaine Mandalore, ou simplement sur le retour sur le Black Rover.


D’ailleurs, leur discussions venaient de se reconfigurer autour d’échanges d’onomatopées ou de phrases courtes, le reste étant accaparé par Abequa. C’était un peu comme si une certaine magie venait de s’envoler dans un immense tourbillon provoqué par cette gamine en folie. Néro en retira d’abord une certaine déception, notamment sur son incapacité à gérer cette situation et ensuite un certain blocage, constatant dans ces moments là qu’il lui manquait beaucoup de chose pour espérer se sentir “normale” en présence d’autres êtres vivants ou pour simplement entretenir quelques choses.

Omnius lui indiqua qu’il était tard, coupant subitement court à ses idées un peu noires. Il avait raison, il était tard, enfin pas tant que cela, mais Néro ressentit un léger ras-le-bol, une sur-sollicitation lui réclamant une énergie qu’elle n’avait sans doute jamais eu. Elle inspira doucement, regardant légèrement par la fenêtre, plus pour la vue que pour vraiment s’assurer que personne ne s’y trouvait. Puis, elle lâcha d’une voix plutôt douce.

- Bon, je vais me coucher.

Abequa rappliqua immédiatement sur sa chaise, reformant le paquet de carte entre ses petits doigts agiles.

Allez !Une dernière!

Néro déplia ses jambes et se redressa dans un seul mouvement, secouant négativement la tête.

- Non, ou alors continues avec ton oncle. Mais moi j’arrête.


Puis elle s’engouffra dans la salle de bain, enfilant rapidement son pyjama-short et se débarbouillant le visage. Elle prit néanmoins quelques petites minutes pour démêler ses cheveux correctement sur toutes leur longueur, appliquant une légère huile dessus pour les nourrir un peu. Son quasi-unique geste “beauté” finalisé, elle ressortit, marquant un léger arrêt en constatant l’encombrement de son appartement.

Oneye dans un coin, Abequa non loin, son lit de l’autre coté, elle fut assez surprise qu’ils ne se marchent pas tous littéralement dessus. Inconsciemment, ils avaient réussi à trouver une configuration pas trop mauvaise, ni parfaitement optimisée non plus, mais qui permettait à tous d’avoir un peu d’air. Même si Néro ressentait un malaise un peu insistant dans cette situation. Mais après,  elle essayait de donner le change en apparence, histoire de ne pas non plus trop paraitre pour une handicapée sociale ou autre, mais cela était rarement très concluant. Elle secoua légèrement la tête, voir ainsi son espace vital autant modifié était un peu dérangeant, alors elle chassa tout ça de sa tête. Elle verrait comment réorganiser tout ça quand ils reviendraient..

Elle se dirigea donc vers son lit, attrapant au passage son datapad posé sur son bureau. S’asseyant sur sa couchette en tailleur, elle tapota légèrement dessus, cherchant à programmer un reveil. C’était une fonction qu’elle n’utilisait que rarement, Omnius en était lui même un. Mais, Oneye en aurait probablement besoin d’un. Elle le regarda distraitement, posa son datapad sur le sol à côté de son lit.

- J’ai mis un réveil pour 8 heures.

si tôt?

Abequa avait gémit à l’annonce de l’horaire, et Néro l’ignora. La gamine savait pertinemment que ce “déplacement” ne la regardait pas. Elle laissa alors Oneye gérer ça, elle n’avait plus envie de parler ou de faire quoi que ce soit d’autres que se mettre “en veille” comme disait Omnius.
Sans plus attendre, elle finit de se glisser entre les multiples couvertures de son lit, se retourna sur le côté gauche, d’où elle voyait d’ailleurs les deux mandaloriens du coins de l’œil et ferma les yeux. Elle marmonna un “bonne nuit “ par la forme, auquel tous répondirent, avant de sombrer dans une sommeil profond n’entendant plus rien des légères discussions entre Oneye et sa nièce.


----

Néro ouvrit les yeux une trentaine de secondes avant que le reveil ne se mettre à cracher son alerte désagréable. 30 secondes qu’elle mis à profit pour se désincarcérer de sa montagne de tissus et poser les pieds sur le sol, reproduisant son rituel habituel.

Les grognements qui raisonnèrent dans son appartement lorsque la sonnerie se déclencha furent nettement moins habituels eux. Ce qui rappela à Néro (aussi par le biais d’Omnius) qu’elle hébergeait des gens ici, et non plus un, mais deux mandaloriens, probablement recherchés par de nombreux tueurs par delà la Galaxie. Une matinée classique en somme.

Néro s’étira, ils ne devaient pas trop trainer s’ils ne voulaient pas rater le décollage du Black Rover, avant de prendre possession de la salle de bain, étant la plus réveillée de tous à ce moment.
D’ailleurs elle se demanda si elle n’avait pas vu un peu juste en terme de timing. Elle avait des affaires à récupérer, prendre son café, son petit dej, et...Abequa au milieu de tout ça,  retardant un peu le programme.


Elle prit une douche rapide et après avoir enfilé sa tenue traditionnelle, elle libéra la salle de bain pour ses deux nouveaux colocataires. Puis elle partit préparer une énorme casserole de café. Lorsqu’elle commença à plonger ses morceaux de sucres dans sa tasse, elle sentit la présence de quelqu’un juste à côté de son bras. Elle croisa le regard surpris de la jeune fille, les yeux fixé sur la boite de sucre à ses côtés.


- Tu sais que le sucre ça fait grossir?

Évidemment, la petite ne s’était pas encore fendue d’un commentaire sur son régime alimentaire particulier. Néro se contenta de la fixer d’un regard blasé tout en rajoutant deux carreaux supplémentaires. Elle touilla l’ensemble avant d’y planter une paille, de reprendre sa distance avec la gamine et de commencer à siroter le liquide visqueux avec un léger soupir de soulagement. Oneye, qu’elle n’avait pas entendu approcher, se trouver aussi du côté de l’appartement. Elle ouvrit la bouche, puis sa rappelant des règles de bienséance en communauté, elle le salua d'abord.

- Salut. J’ai fais du café, sers-toi si t’en veux.Y’a du chocolat aussi si tu préfères.

Oh oui du chocolat!

Au moins Abequa ne mourrait pas de faim. Après quelques minutes, Néro regarda l’heure.

- On va finir par être à la bourre. Je vais faire mes sacs…

Elle commença donc à empaqueter couvertures et affaires qui lui seraient utiles dans un énorme sac. Omnius lui débitant sa liste et lui commenta également qu’elle semblait dans une humeur un peu grognon ce matin. Ouais, elle n’était pas du matin, pas quand on la perturbait ainsi. Mais le sucre ingurgité venant de passer dans son sang, elle se concentra sur les dernières tâches à accomplir, l’heure du départ approchant dangereusement. Il fallait qu’elle finalise quelques trucs avec la petite nièce. Elle fouilla dans l’un des tiroirs de son bureau et en sortit quelques crédits.

- Tiens Abequa, au cas où tu es des trucs importants à acheter. C’est tout ce que j’ai, dépense pas tout. Et si tu as des soucis...

Tonton Bla...Oneye, m’a donné les coordonnées d’un Monsieur Lok.

Néro leva ses yeux vers Oneye qui lui retourna un regard assez pénétrant. Monsieur Lok n’était pas forcément la personne la plus de confiance pour mettre une gamine entre ses pattes. Mais peut être qu’il pourrait au moins la protéger en cas d’énormes problèmes. Elle reposa le regard sur la gamine qui, pour une fois, semblait attentive à ses paroles.

- Euh...ok… y’a aussi un garage, de l’autre côté de la place, derrière le bar qui à cramé. Y’a un type, Billy, et son père, ils pourront aussi te dépanner si tu viens de ma part.

Elle leva de nouveau son regard vers Oneye.

- Faut qu’on y aille nous, sinon on va rater le départ.

Elle posa alors sa tasse dans l’évier et récupéra son sac à dos, son énorme sac et son écharpe.  Abequa les suivit jusqu’à la porte qu’elle venait d’ouvrir. Une fois sur le palier, Néro donna ses dernières consignes :

- Tiens, c’est les clés, les perd pas. ….Et...essais de pas trop...bouger mes affaires.


Abequa hocha la tête d’une façon trop enthousiaste pour être honnête faisant douter la mécanicienne de l’état dans lequel elle retrouverait son appartement.  Ils partirent enfin, légèrement en retard sur le planning.

Une fois dehors, Oneye semblait toujours un peu perdu dans ses pensées, elle tenta d’entamer un début de conversation, très amoindrie par l’arrivée de la jeune fille.

- C’est un sacré caractère ta nièce...mais, pas de doute, elle est bien de ta famille….

Néro ne sut si cette boutade a visé “humoristique” toucha son coéquipier, mais il était vrai que chez les Demeci, ils semblaient tous fondu dans un moule un peu similaire, remplit d’un bon alliage d’acier trempé.

Lorsqu’ils pénétrèrent dans le hangar, Néro se décida à aborder un sujet plus houleux.

- Tu peux compte faire quoi pour Irnyle? J’dirais rien, mais je suis pas une super menteuse, donc autant que je sache à quoi m’en t’nir.

Elle écouta avec attention sa réponse et ils arrivèrent enfin jusqu’au Black Rover. Et l’accueil fut...douloureux. Le regard assez énervé du capitaine du vaisseau la figea un peu sur place.

-Quand je dis dix heures, pointez vous avant ! On est pas sur un vaisseau civil ici y a du boulot a faire ! Pour la peine vous serez de corvé ! Les contrats pour ce vol sont dans vos cabines et Wren veux vous voir ! Vous me rapportez les premiers signé avant qu’on décolle et vous fillez voir le toubib ! On se dépêche ! Hop hop hop les lambins !

Néro se raidit subitement. Déjà qu’elle n’était pas spécialement dans une humeur hyper festive ce matin, la colère légère de Mugler ne l’aida pas à se détendre. Surtout, lorsqu’il mentionna la Seringue. Ce pouvait-il qu’elle sache déjà ce qui c’était passé? Omnius lui indiqua qu’il s’agissait probablement d’un nouveau contrôle médical de routine, ce qui ne la rassura pas spécialement. Inconsciemment, elle rabattit une mèche de cheveux sur son implant, espérant le camoufler un peu mieux de la sorte pour ne pas qu’il attire trop l’attention.

Elle jeta un regard à Oneye, que la verve du capitaine ne semblait pas avoir ébranlé le moins du monde. Puis, un peu dépité, elle se dirigea d’un pas rapide vers sa cabine, le mandalorien sur ses talons, reprenant une configuration similaire à leur précédente mission : dans les deux cabines du fond. Elle entra vivement dans la sienne, jeta ses sacs au sol et se saisit du contrat. Au moins, cette fois, elle aurait des informations à mettre dessus, et pas juste “Nero”, mais si elles étaient fausses.

Puis, elle ressortit de sa cabine, papier en main, en même temps qu’Oneye. Et le regard un peu inquiet, elle lui lança un :


- Bon, quand faut y aller…

Ils repassèrent devant Mugler pour lui refiler la paperasse signée et avancèrent jusqu’à l’infirmerie.

- J’y vais si ça te dérange pas. J’vais essayé de pas trop te l’énerver…

Et après un dernier coup d’œil dans son iris d'un bleu intense, elle pénétra dans l’infirmerie….

Blad Oneye

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Blad Oneye
MJ Fiches | Pirate
Mer 27 Mar - 18:57
"19. Je gagne.

- Rah !

- Bien vu..."

Mes lèvres s'étirèrent le long de mes joues, Néro était brillante au Pazaak.

"Elle triche !

- Non, elle simplement meilleure que nous."

Répondis-je calmement, levant doucement les mains, les paumes orientées vers le plafond, montrant ainsi que je ne pouvais rien y faire. L'implant cérébral de la mécanicienne devait évidemment l'aider de façon considérable. Il devait calculer les probabilités, et ainsi lui permettre d'effectuer les "meilleurs" choix quasiment à chaque coup. Ni moi ni Abequa ne pouvions résister ce soir, c'était un fait. Pas avec le même deck d'appoint qu'elle en tout cas.

"T’as qu’à apprendre à compter. Mauvaise perdante."

Les chamailleries entre Néro et Abequa apportaient un peu de légèreté à notre nouvelle vie commune. C'était comme si un soupçon de normalité venait se glisser dans un tableau abstrait, élaboré à partir du sang et des tourments d'un artiste-peintre torturé. Même si ces piques diverses pouvaient également aboutir à un crêpage de chignons bien moins drôle (quoique), je ne comptais pas jouer de ma voix grave pour arrêter le petit jeu auquel se prêtaient, relativement volontiers, celles que j'appelais désormais intérieurement "les filles". Oui, ce soir les filles jouaient ensemble, sous l’œil bienveillant de leur "grand-frère". Il ne fallait pas gâcher ce moment, pas après la mise à mort de Rholee Wren sous leurs yeux.

Bien que Néro fût plus âgée qu'Abequa, je la percevais toujours comme une sorte d'enfant. Bien sûr, maintenant je savais pourquoi : elle était amnésique. Mais même si sa mémoire ne dépassait pas les six derniers mois, elle avait aussi des facultés évidentes d'adulte. Déjà, son côté débrouillard était largement remarquable. Sur Roon, dans cette ville crasseuse, Néro était parvenue à se faire une place tant bien que mal. Au milieu des crapules et des roublards en tout genre, ce n'était pas gagné d'avance. Pourtant elle était là, plus forte dans sa tête que beaucoup d'autres, finalement. Elle avait même la possibilité d'aider les autres, tellement elle était à l'aise dans ce nouvel élément. J'admirais cette femme, au moins autant que celle qui avait accepté, jadis, de me donner sa main. Car Jen aussi n'avait pas eu une existence simple. Esclave sexuelle d'une bande de salopards pendant une bonne part de sa vie, elle avait dût se reconstruire doucement à mes côtés, pendant que je portais fièrement l'étendard de la justice à travers les systèmes Républicains.

Alors que les yeux noirs de Néro se posaient sur moi, légèrement teintés de reproches silencieux, je me promis de l'aider à comprendre qui elle était. Pour l'instant, elle ne semblait pas vraiment intéressée par son passé. Cependant, j'étais persuadé que le découvrir me permettrait de mieux la comprendre, dans sa globalité. Car c'était quelque chose que je souhaitais sincèrement : pouvoir saisir la substance du moindre de ses silences, ne plus faire de gaffe malvenue alors qu'elle essayait malgré elle de nouer le contact entre nous. Je voulais savoir qui était Néro O'Kaseel, afin de ne plus être simplement "l'ours qui squattait son appartement", mais son ami, ou au moins quelque chose y ressemblant.

"Bon, je vais me coucher."

Mince, je n'avais pas répondu à son regard, trop absorbé par celui-ci. De l'autre côté, Abequa insistait pour continuer les parties de Pazaak. J'acceptai alors de prendre le relai, me contentant de distribuer les cartes l'air un peu bête. Ma nièce me dévisageait, rangeant précautionneusement ses cartes en main d'un air malicieux. Je commençais à bien l'apprécier cette gamine. Elle me rappelait de bons moments passés, car il y en avait eu, sur Manda'yaim, en compagnie de mes frères. Nous aussi, nous jouions au Pazaak, parfois. C'était d'ailleurs peut-être Lark ou Danan qui lui avait appris... En y repensant, je me demandais comment nous en étions arrivés là, à nous entretuer au nom de la survie ou de l'honneur. Notre histoire avait vraiment mal tourné.

Néro à présent absente de la pièce, Abequa lança paisiblement une discussion entre nous, tout en abattant ses cartes lorsqu'elle devait le faire :

"Grand-ma va essayer de me retrouver...

- Sûrement, mais j'la laisserai pas faire.

- Tu serais prêt à affronter ta propre mère?

- S'il le faut, j'affront'rais l'monde entier pour toi, Ab... Pour toi et Néro, car vous êtes ma seule famille."

Les yeux larmoyants, la jeune fille afficha un sourire radieux en abattant sa dernière carte. Je lui rendis son sourire, puis je repris les cartes sur la table dans l'optique de préparer la manche suivante. Néro refit irruption dans la pièce juste après ça, indiquant que le réveil du lendemain était programmé pour 8h. Les objections d'Abequa ne tardèrent pas à fuser, mais la nerd n'en avait cure. J'intervins alors d'un signe de la main discret en direction de ma nièce, sentant bien que ses remarques commençaient à peser sur l'humeur de Néro. Celle-ci en avait déjà fait beaucoup, inutile de l'obliger à supporter davantage les jacasseries d'une adolescente pleine d'énergie.

Une fois cette ultime partie de Pazaak achevée (j'avais laissé Abequa gagner pour éviter de subir plus de couinements révoltés), le calme de la nuit envahit l'appartement. Néro venait de nous souhaiter à demi-mot la bonne nuit, et nous ne voulions logiquement pas faire trop de bruit à présent. Je laissai la fille de mon frère défunt ranger son jeu de cartes, puis je me rendis à mon tour dans la salle de bain. Ma gueule était un peu abîmée à cause des coups reçus au cours de ce congé finalement peu reposant. Je pouvais l'admirer dans la glace pendant que je me déshabillais avec peine. Finalement, j'avais hâte de revoir Irnyle, ne serait-ce dans le but qu'elle me refile un peu de son meilleur cocktail anti-douleur...

Ce soir là, la douche me fit le plus grand bien. L'eau chaude caressait mon corps, lui apportant douceur et réconfort. Une fois sorti, je me sentais bien relaxé, prêt à dormir sans plus tarder. Revêtu simplement d'un caleçon propre noir, miraculeusement glissé dans mon petit baluchon que je trainais partout, je retournai dans la pièce principale de l'appartement, là où mon "lit" m'attendait. Abequa me proposa, avec ironie bien sûr, de me trouver un pyjama pour les prochaines soirées. Effectivement, c'était un peu bizarre de dormir à moitié nu à proximité de ma jeune nièce. Quant à Néro, elle semblait quasiment endormie, donc il y avait peu de chance qu'elle remarque ma tenue ici.

La petite Mandalorienne fila à son tour dans la salle d'eau, puis en ressorti un bon quart d'heure plus tard, en essayant de faire le moins de bruit possible. Elle, elle n'avait pas oublié son pyjama... C'était à se demander si elle n'avait pas tout prévu, au final. Parfois, les femmes se montraient tout simplement plus prévoyantes que les hommes, mais c'était peut-être aussi un pur mythe moderne issu de la société patriarcale. Personnellement, j'avais vu Néro partir en mission périlleuse en oubliant son comlink, donc je ne croyais pas trop en cet adage ancien, pour être honnête.

Le lendemain matin fût plus difficile que ce que je pensais. Le petit réveil de Néro émit un son atroce à travers l'appartement, provoquant immédiatement mes grognements gutturaux, et ceux d'Abequa par la même, à une toute autre tonalité évidemment. La mécanicienne semblait de son côté parfaitement fraiche et apprêtée. Je la regardai donc s'activer depuis mon matelas au sol, étirant mes bras et ma nuque en vue de cette nouvelle journée. Abequa se leva avant moi, finalement, cherchant déjà des noises, sans véritable mauvaise attention toutefois, à ma partenaire Black Rover.

"On va finir par être à la bourre. Je vais faire mes sacs…"

Cette phrase me fit réagir, enfin. Dans un nouveau grognement, dû à la douleur provoquée par mes côtes en vrac cette fois, je me levai alors, révélant ma tenue légère choisie pour la nuit. J'attrapai ensuite vivement une tasse de café chaude, la sifflant d'une traite dans mon gosier. La chaleur du liquide me piqua un peu, mais cela s'avérait franchement utile pour me réveiller totalement. Abequa me suggéra de me rhabiller assez vite, car regarder son oncle presque à poil prendre le petit-déjeuner lui semblait "un peu hard" ce matin. En passant ma main dans mes cheveux ébouriffés, je filai donc retrouver les vêtements que j'avais rapidement lavé au cours de ma douche de la veille. Ils n'étaient pas encore bien secs, mais ça devrait faire l'affaire.

Fin prêt (peigné vite fait et le visage encore partiellement trempé d'une eau bien froide), je surgis dans le salon un peu brusquement, me rendant bien compte que l'heure filait. Je vis alors Néro donner de l'argent à Abequa, sûrement dans l'optique qu'elle puisse subvenir à ses besoins le temps de notre absence. Décidément, la générosité de la brave pirate était sans limite. J'ajoutai donc à sa suite, à destination d'Abequa :

"Quand tu gagn'ras ta croûte, tu rembours'ras."

Comprenant bien que ce n'était pas une question, ma nièce ne s'amusa pas à jouer la désinvolte et opina simplement de la tête. Pour finir, la jeune Mandalorienne nous aida à sortir, tenant la porte de l'appartement grande ouverte, tout en annonçant joyeusement :

"Bonne chance là-bas ! Et m'oubliez pas ici hein !?

- Ça, c'est pas prêt d'arriver..."

Dehors, Néro ne tarda pas à me faire une remarque sur le tempérament d'Abequa. Effectivement, son caractère était digne de sa lignée. Et encore, Néro ne connaissait pas... Hmm... A quoi bon le lui dire en fait? Puisqu'elle ne pourrait jamais les connaître, les autres Demeci, ou même les Jorg auxquels je pensais en ce moment. Je répondis tout de même à ma camarade, saisissant le ton plutôt humoristique avec lequel elle avait tenté de s'exprimer :

"T'es pas mal non plus dans ton genre, tu sais. Comme j'te l'ai d'jà dit : tu f'rais une bonne Mando'ad, 'y a pas d'doutes !"

Une fois en approche du Black Rover, Néro s'inquiéta du discours qu'elle devait tenir auprès d'Irnyle Wren. Je tentai donc de la rassurer comme je pouvais :

"Rholee était seul avec son garde-du-corps. Si Irnyle savait qu'il était là, elle l'aurait sans doute accompagné, ou elle l'aurait au moins aidé à régler ses problèmes, à un moment ou à un autre. Or, elle ne l'a pas fait. En définitive, 'y a peu de chance qu'elle sache qu'nous sommes mêlés à sa disparition, si ça se trouve elle ignore même qu'il est... Bref, étant donné que beaucoup d'données restent inconnues : fais comme si de rien n'était. Et si, par malheur, l'sujet v'nait à tomber : mets-moi tout sur l'dos, sans hésiter. T'y es pour rien dans c't'histoire. Et j'tiens suffisamment à toi pour n'pas t'placer entre la Seringue et moi..."

La voix tonitruante de Zax Mugler me coupa sans ménagement. Visiblement, le capitaine pirate s'était levé du mauvais pied. Ou peut-être n'avait-il pas pu tirer son coup lors de son escale? Je me fichais d'ailleurs éperdumment du protocole que souhaitait voir appliqué le Devaronien. Pour qui il se prenait au juste? Pour un amiral de la GAR? S'il voulait de la discipline et du professionnalisme, il n'avait qu'à rejoindre une flotte digne de ce nom. Le Diable redescendait fortement dans mon estime avec ses réflexions stupides, insensées, il me tardait de lui donner une leçon prochainement. Je n'étais pas encore en état, certes, mais un jour, il payerai sa trop grande estime de lui-même, pour sûr.

Mon regard croisa le visage fermé du capitaine, pendant que je montais la rampe d'accès, mon baluchon sur le dos. Néro avait pressé le pas, mais pas moi. J'avais connu des chefs bien plus durs que cet artiste de la casserole, au sein des Mandaloriens, tout comme parmi la Garde Républicaine. D'ailleurs, j'avais déjà mis sous les barreaux des barons du crime qui avaient les bras bien plus longs que ce diablotin aux réflexes mortels. Un jour, je le lui ferai savoir, mais pas maintenant.

Sans mot dire, j'accédai à ma cabine, attrapant le pseudo-contrat au vol. Je ne l'avais pas encore signé (d'une croix sans valeur...), car la précédente mission n'était pas encore vraiment achevée. Tant que je ne recevais pas un paiement digne de ce nom, il n'y avait pas de raison pour que je signe quoi que ce soit. Et puis, pour ce que ça valait chez les pirates... Bref, je me retrouvai nez-à-nez avec Néro, une fois de plus, devant la porte du cabinet/laboratoire de la Seringue. La petite brune prit l'initiative d'aller à la rencontre la première de cette dragonne de Wren, je la contemplai alors de mon œil bleu s’introduire dans l'antre de la bête...

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Jeu 28 Mar - 0:12
Dans le centre médical du vaisseau, les choses n’avaient pas tellement bougé depuis la dernière fois. Une personne avec une bonne mémoire aurait pu jouer aux sept erreurs. Il y avait un prélèvement en plus, des pipettes en moins, un liquide étrange en cour d’analyse, des papiers ici venus là, pareils pour le bistouri et un patch à bacta et bien sur, Irnyle Wren, elle-même, qui était non pas en train de s’occuper de ses petites expérience mais au fond de son antre à ranger quelques boites de comprimés à leurs place, dans des armoires fermées et opaques. Entendant la jeune femme pénétrer dans son domaine la Death Watch se dépêcha sur sa besogne et montra simplement à Néro un espace couchette où l’attendre. Non pas que la scientifique ait des idées lubriques derrière la tête mais plutôt que son œil de médecin averti avais noté la “gêne” de sa patiente la dernière fois lors de son examen en plein milieu de l'infirmerie. Pour la scientifique, un examen dans un coin ou en plein milieu d’une salle ne changeait rien. Un œil professionnel restait un œil professionnel.  Mais ce n'était pas le cas pour tout le monde et si son domaine relevait plus du médical dur, de la physiologie et de la médecine de campagne, la Death Watch n’avait pas pour autant étudié la psychologie et la psychiatrie des principales espèces intelligentes. Il fallait faire avec..

Le rangement des pilules touchant à sa fin, la médecin de bord ferma à clé le placard et s’approcha de la couchette qu’elle avait indiqué à la jeune femme. Comme ses premières analyse tendait à le montrer, sa patiente avait l’air gêné, voir mal à l’aise. Elle ne s'était ni couché sur la banquette, ni assise dessus et gardait sur elle ses vêtements et une attitude tendu.


*Ses aruetiis… Tous les même..*

Retenant un soupir la docteur alla chercher deux tabourets à l’autre bout de l'infirmerie et les posa à côté de la couchette avant, ultime effort pour apaiser sa patiente, de tirer un rideau fin entre la couchette et le reste de la pièce créant un espace plus petit et plus intime entre eux. Une fois cela fait la Death Watch tira son tabouret et s'assit à un peu plus d’une distance de bras de Néro sans la toucher ou lui intimer l’ordre de faire pareil. La psychologie humaine de base se chargerait de lui soumettre l’idée. A la place elle sortit des poche de sa combinaison un datapad de poche, un stylet, une petite lampe torche et ouvrit le dossier de Néro constitué lors de leur dernière rencontre.

-Bon, notre dernier rendez-vous médical ne remonte pas à très longtemps. Pas d’autre sblessures, contusions ou nouvelles plaies ouvertess depuis la dernière fois ?  L’épaule va mieux ? Rien qui tire, bloque ou de douloureux ? La tête, rien non plus ? Toi et Oneye avait été pas mal secoués lors du crash du “Sang-peur”, tu n’as pas eu depuis de vertige, mal de tête, nausée ou vomissement ? Pas de trouble de la vue ou de l’équilibre ?


En professionnel la Death Watch notait aussi bien les réponses que le comportement de la jeune femme. Évitant les contacts, préférant les endroits clos, de préférence de petite taille... Wren commençait aussi a remplir le profil psychologique de la jeune femme et se demandait si ses pertes de mémoire (supposées ou réelles) n'étaient pas du à un traumatisme d’ordre moral plutôt que physiologique. Une forme de refus de la réalité, une fuite face à une situation stressante, oppressive ? Cela expliquerait son choix de vouloir cacher son identité par des vêtements larges et sa tendance à se tourner vers des choses immatérielles et sans âme. Seul l’observation pourrait en dire plus. En tous cas il fallait pour elle lancer un coup de sonde et rappeler son rôle à bord. Elle termina avec attention ses examen physique, rangea son datapad et sa lampe, ne gardant a la main que son stylet.

-Bon. Je te déclare a nouveau apte pour le service. Physiquement ça devrait aller. Psychologiquement par contre… Comment  tourner ça ? Hum…
Je ne connais pas ton passé et tes antécédents. Visiblement toi non plus. Alors en tant que médecin il est d’autant plus important pour moi de faire ce rappel.  Ici, dans cette pièce, je suis tenu par le secret médical le plus strict. Je ne sais pas ce que t’as raconté l’autre Dar'manda, mais nous autres, Death Watch, sommes strictes sur nos serments. Le secret médical en est un. Pour nous autres, Death Watch, ou “Protecteur” nous sommes conditionnés à la violence et son acceptation. Plus que les autres civilisations de la galaxie. Certains actes peuvent nous paraître naturels ou normaaux, alors qu’ils peuvent retourner ou déranger les autres comme toi ou des gens comme Lasabley. Il est donc important que si quelque chose te tracasse, te dérange, si tu fais des cauchemars la nuit ou si tu ne te sens pas capable de faire quelque chose que tu m’en parle le plus vite possible. Ce n’est ni de la faiblesse, ni de la lâcheté. C’est au contraire, de la prudence et de la sécurité. Je ferais le même discours à Oneye. Il a baigné dans le manda mais même nous avons nos limites. Une personne qui craque car elle ne parle pas se met en danger et plus important, met en danger tout les autres. En tant que médecin je suis là pour aider et donner des solutions. Cela peut être des pilules, des conseils ou te diriger vers une activité qui te fera du bien comme de la musculation ou de la cuisine selon ses sensibilités personnelles. C’est clair Néro ?



La médecin avait forcé le trait en s’imposant de parler de traits prégnants chez certains membres d’équipage qu’elle avait déjà pu observer. Rien ne disait que ceux là faisait ça pour mieux dormir la nuit mais des repères simples pourraient amener la jeune femme à se confier par la suite. Elle laissa l’examen se terminer là dessus et laissa l’humaine sortir laissant, quelques instant plus tard, la place à l’ex-mandalorien.
Pour lui, la Death Watch avait relevé, un tout autre début de profil psychologique. Deux patients, deux ambiances.  Elle pianota une commande sur son ordinateur intégré, donnant le signal à Bullupupish de rentrer lui aussi, par la seconde porte de l'infirmerie.
Oneye, patibulaire, renfrogné et habitué à la vie de caserne (avec un petit côté exhibitionniste vu son empressement à quitter ses vêtements lors de sa première visite) allait(il faire pareil à côté de la brute Nikto ? C'était bel et bien pour ça que la Death Watch se prêtait a l’expérience. Et aussi pour refaire le bilan de Bullupupish qui remontait a quelque temps déjà.


-Messieurs, vos tenues s’ils vous plait !


La chose faite, Wren commença par examiner son camarade du Black Rover. Rien à dire le Jostick tenait une forme impeccable avec une musculature à rendre presque jaloux Lasabley et des réflexes du tonnerre. Pas de signe de maladie ou de blessure. Apte sans forcer !L’alien quitta alors la pièce sans demander son reste. Pour le borgne par contre, l’inspection physique n'était pas terrible. Réflexe moyen, glycémie basse, comme la pression, le Dar'manda tenait une petite forme ou n’avait pas eu le temps de bien se réveiller avec un petit déjeuner complet. Et plus important encore, les ecchymoses. Il y avait celles consécutives à la mission qu’elle avait mentalement notés ( troisième flottant gauche, première et seconde droites) avec leur belle couleur bordeaux et désormais de nouvelles sur le visage, le torse et les bras. Le bonhomme avait sans aucun doute occupé sa permission à boire, dormir peut et se battre beaucoup.

-Pas très malin de se battre quand on est déjà blessé. Tu sais qu’une cote cassé peut bouger et perforer un poumon ? C’est la fin sans gloire, noyé dans son propre sang. Si t’es suicidaire, y'à d’autres moyens plus rapides et efficaces. D’ailleurs t’es suicidaire ? Tendance à la drogue, a l’alcool ? A la violence ? J’entend par la plus que nécessaire. Le capitaine et moi même refusons un jare'la ou osik'la qui ne sait pas gérer ses émotions. Au besoin je fais psy mais pas longtemps. Alors ?

L'examen était correct mais elle allait devoir signaler au capitaine que celui-ci ne serait pas disponible pour une grosse première ligne avant quelques jours. Sauf si le "Diable" décidait de l'envoyer au casse-pipe...


HRPG : je reprendrais avec Muggler après vos réponses sauf si vous voulez discuter encore un peu entre vous.

Néro

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Néro
Mécano | Pirate
Jeu 28 Mar - 15:34
Irnyle Wren était planquée quelques part dans son “arrière-boutique” lorsque Néro entra sur son territoire. Elle se balança un peu nerveusement sur ses jambes, attendant de recevoir des directives un peu sèches comme la dernière fois, du type : “déshabille-toi”, "dis trente-trois” ou “est ce que tu arrives à toucher tes pieds avec tes mains”. Mais il n’en fut rien. La seringue venait de lui indiquer, d’un geste assez serein, un coin où l’attendre avec une petite couchette, différente de la simple table d’examen sur laquelle elle avait déjà passé trop de temps à son goûts.

Néro s’y déplaça lentement, les bras repliés autour de son ventre comme si elle se protégeait du froid. Mais il s’agissait avant tout de masquer sa tension grandissante d’être face à la médecin. Et peut être d’éviter de trop se perdre dans des réflexions profondes concernant sa dernière discussion avec son coéquipier borgne, ainsi que le fait qu'il ait commencé à laisser tomber l’idée de "bien se tenir” en présence d’elle et d’Abequa dans son appartement. Enfin bref.


Avant qu’ils ne montent sur le vaisseau, son enchainement de réponses avait été assez rapide et elle n’avait pas eu le temps de réagir avant de se faire brusquer par la mauvaise humeur du capitaine du vaisseau. Mais elle se souvint clairement d'avoir tenté de sortir quelques idées de son esprit pour les lui communiquer, puis d’avoir été perturbée et finalement coupée dans son élan par sa phrase.

Et depuis, cela était resté bloqué quelque part entre sa bouche et son estomac. Omnius observait avec attention ce phénomène physiologique un peu nouveau. Cela s’ajoutait au fait qu’il trouvait Néro plus tendue que d’habitude ce matin, alors qu’il n’identifiait pas de réelle raison pour qu’elle le soit. Quand un blaster était braqué sur sa tête, il comprenait pourquoi son rythme cardiaque avait marqué une légère accélération sur l’instant, avant de redevenir normal, mais là, il ne se passait pas grand chose de dangereux et ses “constantes” étaient prises dans une espèce d’oscillation anormale. Et la mécano n’avait pas de réponse à lui fournir. Alors, elle attendit, les bras croisés et debout à côté de la couchette, qu'Irnyle Wren vienne faire son examen.


La Seringue finissait de ranger ses boites de médocs dans les placards, et la jeune femme attendit encore quelques minutes, statiques, tentant de simuler ou d’anticiper les prochaines questions. Pour une fois, Omnius et Oneye avaient émis un avis similaire sur la possibilité que la Seringue ait pu apprendre la mort d’un des descendants de son clan : aucune chance. Probabilité quasi-nulle. Ce qui était logique au fond. Cette discussion ne devrait donc pas venir sur le tapis. Mais pourtant Néro tournait en peu en rond sur ça. Enfin, plutôt sur cette phrase:

“mets-moi tout sur l'dos, sans hésiter. T'y es pour rien dans c't'histoire.”

Cette réponse faisait partit des éléments qui l’avaient momentanément bloqués. Car, clairement, non. Non, il n’était pas envisageable une fraction de seconde qu’elle lui “mette tout sur l’dos”, car c’était faux. Abequa était venue jusqu’à lui, entrainant Rholee à sa suite, puis elle était intervenue avant qu’Oneye ne donne effectivement le coup final. Sur la liste des “actions et responsabilités”, il était en quatrième position, même en portant le coup final au jeune Mandalorien. Alors pourquoi? Pourquoi vouloir tout prendre sur lui alors que ce n’était pas ce qu’il s’était passé? En sachant que les événements auraient pu difficilement mieux tourner, Rholee étant plus que déterminé à réduire au silence les témoins de son escapade avec Abequa, cette réaction était surprenante et surtout incompréhensible pour elle.

Et puis, il y avait le “Et j'tiens suffisamment à toi pour n'pas t'placer entre la Seringue et moi...". Qui, dans l’instant où elle était prononcée, avait dégonflé pas mal de son assurance et de sa volonté.


Si ils arrivaient à un peu mieux à communiquer depuis leur soirée au Dissi’dance, Oneye conservait encore son statut de “muraille” sur beaucoup d’aspect. Il lui arrivait de laisser ouvertes quelques portes, de tailles variables, pour qu’elle parvienne à le comprendre un peu plus, mais souvent, il la mettait face à ses réactions un peu contradictoires.

Comme là. C’était la première fois qu’elle entendait ce genre d’expression à son égard, surtout la partie qui ne parlait pas de la Seringue. Du coup, y trouver un sens était un peu casse-tête surtout au regard de son comportement globale, oscillant entre le “Je ne dirais rien car, je ne veux pas te mêler à ça” et le “voila toute mon histoire, avec les risques”, entrecoupé d’une forme de “t’as le droit de pas venir. Mais t’as le droit de venir aussi” un peu étrange. Comme s’il ne savait pas lui même quelle place lui “donner” dans son/cette histoire.

Mais, pour elle, ils formaient une équipe. Bien sure qu’elle allait venir, à moins qu’il ne lui dise explicitement “non”, et encore…

Omnius lui bloqua un peu plus sur le “suffisamment”, se demandant comment parvenir à quantifier quelques choses qui lui semblait abstrait comme l’attachement. Il demanda à la jeune femme d’éclairer sa lanterne. Sa bouche se tordit légèrement, aucune réponse ne lui vint. Elle ne s’était jamais posée la question en fait, puisque de toute façon, elle n’arrivait pas à mettre quelques sensations concrètes sur ce mot. Cela resterait encore un mystère à moins qu’elle ne lui pose la question directement. Mais elle sentit quelques part que les nouvelles réponses risquaient aussi de l’embrouiller encore plus.

Le cliquetis du placard à médicament retentit, faisant sortir Néro de ses pensées. Elle ne devait pas être ici depuis plus d’1 minutes et déjà, elle venait de se retourner les neurones sur une quantité de sujets étranges. Elle étouffa une nouvelle grimace derrière un masque plus stoïque lorsque la Seringue s’avança vers elle, autant pour éviter que les questionnements précédents ne  transparaissent sur son visage, que pour tenter de réprimer son malaise d’être ici face à elle.

Bon, cette fois-ci, elle était habillée, la médecin ne lui ayant rien dit à ce sujet. Alors elle se sentait un peu moins “en danger”, ce qui lui permis de ne pas baisser les yeux légèrement quand elle vint prendre place à ses côtés, glissant un autre tabouret non loin de celui qui lui était probablement destiné. Mais Néro n’avait pas envie de s’asseoir pour le moment, encore un peu tendue et contrariée.

Elle leva un sourcils interrogateur alors que la médecin commençait à sortir de sa poche quelques trucs simples, plus destinés à prendre des notes qu’à réellement l’ausculter, ou en tout cas pas comme précédemment. Omnius s’interrogea sur cette nouvelle pratique médicale étrange, et la mécanicienne aussi d’ailleurs, se demandant ce qui pouvait être à l’origine de ce changement de comportement important. La seringue n’avait pas arrêté de la toucher durant sa première visite, la manipulant sans délicatesse,  et là, elle restait à distance, déroulant ses questions sans faire un seul geste dans sa direction.

-Bon, notre dernier rendez-vous médical ne remonte pas à très longtemps. Pas d’autres blessures, contusions ou nouvelles plaies ouvertes depuis la dernière fois ?  L’épaule va mieux ?

Néro resta debout à côté de son tabouret, peu rassurée dans un premier temps. Puis elle prit les questions les unes après les autres, tâchant de répondre au plus juste.

- Euh… non, juste quelques bleus je crois. Pas de truc qui saigne vraiment. Pour l’épaule, euh… très légèrement, mais j’ai un peu forcé dessus en bricolant.

Il était vrai qu’elle ne s’était pas vraiment ménagée depuis la fin de la mission, et même durant. Mais si son épaule avait un peu tiré quand elle portait des trucs un peu lourd, elle semblait plutôt bien remise, pour le moment en tout cas. Après, elle ne s’était pas réessayée au lancé de grenade depuis, mais juste au jeté de tasse, ce qui était beaucoup plus simple.

- Rien qui tire, bloque ou de douloureux ?


Néro s’arrêta sur cette question. Omnius supposa que la médecin devait parler de sensations physiques, et sur ce point, elle était en pleine forme. Enfin, en forme suffisante en tout cas pour ne pas avoir “mal” en ce sens. Par contre, il y avait pas mal de choses qui bloquaient, mais c’était plus dans sa tête, dans ses raisonnements ou ses sensations. Mais cela ne devait pas répondre à la question de la Seringue.

- Euh, non.

- La tête, rien non plus ? Toi et Oneye avait été pas mal secoués lors du crash du “Sang-peur”, tu n’as pas eu depuis de vertige, mal de tête, nausée ou vomissement ? Pas de trouble de la vue ou de l’équilibre ?

Là ce fut Omnius qui intervint le premier, lui rappelant que, malgré le fait qu’elle ait été relativement chanceuse dans ses blessures, elle avait eu tout les symptômes décrit par Irnyle. Il lui ajouta ensuite qu’il s’était heureusement occupé de remettre en ordre ce qu’il pouvait, même si elle s’était agitée dans tous les sens à ce moment, rendant son travail un peu difficile.


Néro bloqua un peu. Cette réponse était un peu dérangeante. L’IA avait déjà émit des idées similaires, comme quoi il “intervenait” dans sa tête, en cas de situation un peu critique qui impliquait généralement une rencontre fortuite et violente entre sa tête et quelques choses. Ou dans son sommeil. Après tout, il était dans son cerveau. Elle savait aussi qu’il avait un rôle majeure dans la préservation de sa mémoire.

Après le crash, Néro avait eu un léger Black out. Et c’est son acolyte cybernétique, au moyen de quelques mots, de quelques images, qui lui avait permis de tout replacer dans l’ordre l’instant d’après. Elle frissonna légèrement. Elle ne s’était jamais posée réellement pour faire le point sur les capacités d’Omnius, notamment parce qu’elle n’en avait aucune idée. Et lui restait imprécis, ne sachant pas définir clairement son action. Un sujet au point mort en somme.
Néro pinça un peu ses lèvres, formulant sa réponse pour la médecin.


- La tête un peu, vertige et nausée oui, trouble de l’équilibre et de la vue aussi, mais ça a été momentanée, juste après le crash. C’est passé juste après. Là, je me sens bien.

Néro avait choisi de répondre avec honnêteté à la question. S’empressant néanmoins de rajouter qu’elle se sentait très bien en ce moment, sans doute de peur qu’elle ne pousse ses examens plus en avant. Mais la Seringue se contenta de noter toutes les informations sur son datapad. Elle lui passa néanmoins un petit coup de lampe dans les yeux, sans doute pour vérifier que effectivement, tout réagissait bien. Néro cligna des yeux quelques secondes, captant néanmoins que la médecin était en train de la regarder attentivement, comme si elle analysait le moindre de ses mouvements ou réactions. Elle la vit noter à nouveau des trucs sur son datapad, qu’elle rangea alors dans sa poche avec la lampe, ne gardant qu’un mince stylet entre les doigts.

-Bon. Je te déclare à nouveau apte pour le service. Physiquement ça devrait aller. Psychologiquement par contre… Comment  tourner ça ?

D’abord soulagée par les résultats de son analyse, Néro fronça rapidement les sourcils. Quoi psychologiquement? Est ce qu’il y avait un soucis? Cela paniqua quelque peu la mécanicienne. Si elle était habituée à ce qu’on la trouve étrange sur bien des aspects, elle sentait que Irnyle Wren tentait de lui expliquer quelques choses de plus complexe que ses simples bizarreries culinaires ou vestimentaires.

Alors elle écouta, les bras droits le long de son corps et le regard attentif, l’explication alambiquée de la “Death Watch”, puisque c’est ainsi qu’elle se présenta, re-affirmant par la même occasion son opposition avec son “Dar’manda” de coéquiper ainsi qu’une bonne connaissance des rouages de la violence. Néro cligna des yeux, tentant de l’interrompre, mais la Seringue l’arrêta à chaques foisn d’un mouvement autoritaire de son stylet,  pour qu’elle l’écoute jusqu’au bout.

- C’est clair Néro ?

Néro serra un peu la mâchoire sur sa dernière question, qui ressemblait plus à une injonction. Les mots prononcés commençaient à former des associations bizarres dans son esprit. Des associations pas forcéments heureuses.


- Pas vraiment non. Je... je comprend ...pas...où tu veux...en..en venir.

Elle fixa alors assez intensément la visière de Wren, d’un regard à la fois inquiet et préoccupé.

- Tu … tu penses vraiment que des gens “ comme moi” sont un danger pour l’équipe?

Réussir à formuler ça correctement était un exploit. Exploit douloureux néanmoins, puisque ces quelques mots remettaient en cause beaucoup des actions gratuites que Néro avait réalisé ces derniers temps. Ainsi que la “ligne de conduite” qu’elle s’était créée dans les derniers jours : envisager d’autres options et sauver son équipe. L’idée même qu’elle puisse être un danger pour que ce soit (autre que ses ennemis) la refroidit grandement. Pourquoi? Est ce qu’Irnyle voyait en elle un problème? Elle reformula la question.

- Est ce qu’il y’a un problème avec moi?

Irnyle la lui retourna, attentive à sa réponse, toujours en agitant son stylet.

- C’est à toi de me le dire.
- Non.
- Bien. Tu peux y aller.

Déjà débout, Néro partit d’un pas rapide en direction de la porte. La tournure de cette dernière discussion était un peu flippante, voir inquiétante. Omnius pour une fois était partagé. Il n’arrivait pas à déterminer si la question était “de routine” ou motivée par l’obtention d’un résultat qui leur était pour le moment inconnu. Irnyle était toujours coiffée de son masque, et il ne parvenait donc pas à déduire quoique ce soit sur son “comportement”.
Néro grinça des dents légèrement avant de sortir, puis parvint à se relâcher légèrement de l'autre côté où Oneye attendait plutôt paisiblement son tour. Aujourd’hui, rien ne semblait l’ébranler, ni les capitaines aigris, ni les “Death Watchs”. Elle faisait pâle figure à côté, à se prendre la tête sur beaucoup trop de sujet en même temps, par manque de connaissance ou d’experience. Elle soupira. Un tour en salle des machines lui ferrait sans doute du bien.


Elle s’approcha de lui, fuyant néanmoins son regard pour ne pas qu’il perçoive trop des trés nombreuses questions et perturbations en cours de traitement dans sa cervelle. Elle esquissa néanmoins un sourire.

- Elle est… vraiment bizarre aujourd’hui...très sur ce que t’as dans la tête… Mais rien sur...l’"ex ami" du café…

Le message à propos de Rholee étant dit, plus ou moins discrètement d’ailleurs, Néro s’effaça de la porte pour le laisser entrer à son tour. Elle se demanda un instant si elle ne devait pas rester non loin au cas où les choses s’envenimeraient mais un bref regard sur Lasasbley qui la toisait du fin-fond du couloir lui indiqua qu’elle ferrait bien de se bouger pour rejoindre la salle des machines puisqu’ils étaient en instance de décollage. Le colosse violet disparu alors de son champs de vision et Néro, trainant néanmoins un peu les pieds en essayant de guetter tout mouvement violent dans l’infirmerie, se resigna à aller à la rencontre du mécanicien en chef.

Lorsqu’elle entra dans la salle, elle tenta un vague salut en direction de la créature un peu tentaculaire face à elle. Elle n’avait aucune idée de l’espèce que représentait le mécano en chef, ni de son nom.

- Salut, Je suis Néro, euh...je…

- *grommelle, gromelle gromelle* pourtoi c’estchef *grommelle* t’esàla bourrep’tite *grommelle* Cpt’aine adit qu’té d’corvé”*grommelle* t’nettoies les d’eux n’veaux d’hall et l’hangar” *grommelle, gromelle gromelle*magn’e-t-oi!”

Néro ouvrit de grand yeux, et aussi ses oreilles sous les formulations atypiques de son “chef”. Elle qui trouvait qu’Oneye avait un léger accent...là, ça battait tout les records. La jeune femme grimaça néanmoins. Si ses talents en “traductions” lui avaient permis de saisir l’essentiel de ses ordres, ceux ci restaient déplaisant. Corvée de nettoyage, sur les deux niveaux de la salle des machines et le hangar. La mauvaise humeur de Mugler était donc arrivée jusqu'ici, appliquée à la lettre par un ambassadeur pour le moment fort désagréable La jeune femme respira lentement pour tenter de faire redescendre son stress. . Omnius lui était serein, elle n’avait pas spécialement salit la salle des machines quand il y avait travaillé, elle devait encore être relativement propre si ce nouveau compagnon de route venait à peine d’arriver.

Mais son optimisime fut instantanément balayé par une reniflement dégoutant du Chef Mecano qui finit par l’ejection d’une matière gluante, quelque part sur le niveau 1. Néro serra les poings, les choses prenaient une tournure vraiment foireuses. Bon, peut être qu’après l’accomplissement de cette corvée, les choses s’arrangeraient...

Blad Oneye

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Blad Oneye
MJ Fiches | Pirate
Jeu 28 Mar - 20:03
J'attendis plus longtemps que ce que je pensais initialement. J'imaginais en fait qu'Irnyle allait nous scanner vite fait, sans trop faire preuve de conscience professionnelle. Apparemment, la Seringue avait tout de même un minimum de valeur quant à son travail. Sûrement des restes d'honneur de Mando'ad fanatique... C'était à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. En effet, il y avait, du coup, peu de chance qu'elle me félicite au sujet de mon état physique actuel. La Fight Night m'avait laissé des traces, sans oublier que quelques soucis liés à la mission sur Nar Shaddaa n'étaient pas encore tout à fait réglés... Bref, n'importe quel médecin assermenté me mettrait au repos, m'interdisant particulièrement les opérations de terrain pendant quelques temps.

Une certaine anxiété germait au fin fond de mon esprit, mais elle disparu lorsque Néro refit son apparition devant moi. Ses yeux noirs avaient rapidement roulés pour éviter de me fixer plus de quelques secondes. Je sentais bien qu'il y avait quelque chose qui la perturbait, mais elle m'assura que cela n'avait rien à voir avec "l'ex-ami du café". Ce qui l'avait gêné, c'était surtout le comportement, et donc certainement les questions, du médecin en tenue dorée. Irnyle essayait de s'immiscer dans les esprits de celles et ceux qui entraient dans son antre, aujourd'hui. Voilà une nouvelle qui promettait une future entrevue... Atypique.

Même si je savais que cela provoquait généralement de la crispation chez la petite brune, j'apposais quand même ma main organique sur l'épaule de la mécanicienne. La distance qui nous séparait n'était clairement plus sécuritaire, et c'était bien ce que je recherchais par cette manœuvre. Néro avait accepté, en absorbant diverses révélations à mon sujet, de rentrer dans un cercle d'individus extrêmement fermé. En somme, seuls mes amis et ma famille (en d'autres temps) pouvaient se targuer d'avoir pu me dévisager d'aussi près. C'était une manière probablement trop sous-entendue (connaissant un peu mieux le personnage...) de lui annoncer que je la considérais comme un membre à part entière de cette famille, et que, dorénavant, je veillerai sur elle, tout comme elle veillait sur moi depuis plusieurs jours désormais.

"Bien, on se voit tout à l'heure alors."

Je ne pouvais pas en dire plus ici, surtout dans ce couloir, où bien des oreilles indiscrètes pouvaient traîner (dont celles de la reine des ragots chez les Black Rovers : Triss Goole). Ma main glissa naturellement de son épaule, ramollie par le pull épais qui la recouvrait, puis j'entrepris d'accéder à mon tour à l'infirmerie. La porte coulissa sous mes pas, puis se referma aussitôt mon entrée pleinement réalisée. Irnyle Wren m'attendait, logiquement, impassible derrière sa visière chromée. Sa tenue semblait plus propre que la dernière fois que je l'avais observée. Non, en fait, c'était sûr : l'armure légère de la Death Watch avait été nettoyée. On ne pouvait pas en dire autant de son cabinet médical... Lui, il n'avait presque pas bougé d'un poil, au tas de poussière près.

Avant que je n'eusse le temps de déclarer quoi que ce soit, un colossal Nikto Vert fit irruption dans la pièce, par une porte dont j'ignorais l'existence jusqu'ici. Le type, car c'était clairement un représentant masculin de son espèce (bien que je ne sois pas du tout un expert en xénobiologie), me dépassait d'une tête, et son ossature semblait si robuste qu'il me paraissait impossible de la briser, même en cognant très fort. Par contre, si la constitution du gaillard verdâtre était indéniable, ses yeux vitreux et ses balbutiements incompréhensibles cassaient complètement le personnage. Il avait vraiment l'air d'un débile profond à qui on avait fait suivre un entraînement physique d'élite. Et surtout : je me demandais bien pourquoi la Seringue l'avait fait venir ici en même temps que moi. Prévoyait-elle entre nous un concours de bras de fer (sans jeu de mot) ou quelque chose du genre?

"Messieurs, vos tenues s’il vous plait !"

Non, elle voulait juste "comparer" nos attributs... Je n'arrivais pas vraiment à déterminer si c'était pire ou mieux. Par ailleurs, Lasabley était beaucoup plus à même de rivaliser avec les muscles sur-gonflés du Nikto. Mon corps paraissait même fin vis-à-vis des largeurs taillées dans l'émeraude de ce pirate encombrant.

"Eh ! Gngngn... BULLUPUPISH !"

Finit par hurler l'alien impressionnant dans ma direction, me proposant sa main raide pour échanger une poignée de salut digne de ce nom. Par précaution, je tendis mon bras en beskar à la créature, ne sachant pas si cet abruti comptait me broyer les phalanges dans la manœuvre, son visage affichant une mine plutôt neutre difficilement interprétable. Nos mains se lièrent alors et se balancèrent énergiquement. Voyant que le Nikto n'était pas agressif dans sa démarche, je lui dis alors directement :

"Je suis Oneye."

Notre attention revint ensuite naturellement sur le médecin de bord, qui s'était levé à l'instant, dans l'optique de nous examiner d'un peu plus près. Irnyle fit d'abord le tour du colosse vert, puis elle lui signala qu'il pouvait y aller, tout en lui déposant fermement une bonne claque sur le fessier. Sans attendre son reste, Bullupupish se rhabilla bruyamment, puis reparti comme il était venu, poussant des "oh" et des "ah" à tout-va, visiblement enjoué de retrouver les corridors austères du Black Rover. Mon jugement sur ce gusse au verbe inexistant ne pouvait évidemment pas se faire en si peu de temps, mais quelque chose me disait instinctivement que j'allais l'apprécier, celui-là. Il n'avait en tout cas pas l'air d'avoir le melon de Lasabley ni de Mugler, et même s'il demeurait bien moins loquace, c'était un trait déjà des plus appréciables.

"Pas très malin de se battre quand on est déjà blessé. Tu sais qu’une côte cassé peut bouger et perforer un poumon ? C’est la fin sans gloire, noyé dans son propre sang. Si t’es suicidaire, y'a d’autres moyens plus rapides et efficaces. D’ailleurs, t’es suicidaire? Tendances à la drogue, à l’alcool? A la violence? J’entends par là plus que nécessaire. Le capitaine et moi-même refusons un jare'la ou osik'la qui ne sait pas gérer ses émotions. Au besoin je fais psy mais pas longtemps. Alors?"

Ok ! La Seringue était effectivement en forme, bizarre oui, mais en forme. Néro avait vu juste, je n'en attendais pas moins à vrai dire. La Death Watch m'avait sermonné ouvertement, pas de chichis avec elle, comme d'habitude. A moi de trouver de quoi lui en mettre un peu dans les dents en retour, sans trop en faire non plus, bien sûr. Loin de moi l'idée de la remettre en rogne tout de suite, même si c'était très tentant, il fallait bien l'avouer. Enfin, avant de me lancer, je m'éclaircis la voix, ce qui me permit d'enchaîner une bonne tirade sans frémir un instant :

"1 : j'fais encore c'que j'veux d'mes congés. 2 : 'y faut bien être un peu suicidaire, et parfois plus que nécessaire, pour accepter d'bosser avec c't'équipe. 3 : si j'étais un moine pacifiste, avec de profondes aversions pour la violence, j'aurais absolument rien à fout' là. 4 : la drogue et l'alcool c'est sympa, tout l'monde le sait, mais j'bois pas quand j'ai b'soin d'être concentré, là où certaines drogues peuvent aider, selon les cas. Et 5 : mon dernier psy a fini en asile, mais j'note que t'es qualifiée pour le job."


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


Les yeux bleus intenses de la femme aux cheveux poivre et sel s'ouvrirent. L'homme devant elle, à genou et les mains liées dans le dos, venait de finir son discours. Son arcade ensanglantée brillait sous les projecteurs de la pièce. La sueur et le sang se mêlaient sur le cou du pauvre homme, dont certains habits étaient d'ailleurs eux aussi souillés par le liquide rougeoyant, en plus d'être déchirés ci et là. Derrière lui, un Mandalorien, vêtu d'une armure impressionnante et complexe, le tenait fermement en laisse, tirant subitement sur la corde afin d'obtenir le silence. La femme aux yeux océaniques soupira avant d'élever sa voix tonique, presque tranchante :

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Ramercia Demeci

"Qu'on achève ce chien sans intérêt !"

L'homme qui venait d'être ouvertement insulté essaya de protester, mais son tortionnaire ne comptait pas le laisser s'exprimer davantage, l'emportant vivement par-delà les couloirs sombres du vaisseau, loin de la vue de celle qui avait froidement ordonné la mise à mort du captif. Cette dernière se racla la gorge, levant une coupe en or massif au-dessus de ses épaules d'une main gantée d'un velours rouge chatoyant, qui contrastait parfaitement avec sa peau bleutée. Un jeune serviteur en tenue légère se pencha alors, versant silencieusement du vin dans la coupe de la dame. Le jeune homme se montrait très précis dans ses gestes, car il savait qu'une seule goutte de trop pouvait l'amener à subir la colère de sa gouvernante, à son tour.

"Bien... Je vois que personne ne peut m'être utile dans cette maison ! Il est donc temps de visiter Nunurra moi-même..."

Tous se turent et se crispèrent autour de la maîtresse des lieux. Cette annonce semblait très grave. A ce moment là, le guerrier à l'armure massive revint dans la salle, prestement débarrassé du cadavre de sa dernière victime. Il s'approcha de la femme aux yeux bleus et posa un genou au sol, en signe de respect, avant d'annoncer de sa voix déformée par le filtre de son casque :

"Sainte Buir'alor, laissez-moi vous accompagner là-bas."

La femme aux gants rougeoyants vida sa coupe tranquillement et la confia à son domestique sans le regarder. Ses lèvres pourpres formèrent un sourire froid sur son sublime visage, puis elle rétorqua d'une voix étonnament douce :

"Bien sûr, vod. Mais ne me déçois pas : il nous faut récupérer Abequa à tout prix. L'avenir tout entier des Mando'ade en dépend."


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


L'enceinte du Black Rover était restée intacte durant ces quelques jours : froide et austère. En fait, mise à part la "cargaison spéciale" de l'équipage pirate, le seul changement à bord était le grand retour de deux moussaillons expérimentés. Le premier, Bullupupish, était vraisemblablement un mastodonte au cœur tendre. Un peu bête sur les bords, mais fondamentalement pas méchant. Son principal défaut était d'être totalement influencé par le Diable et le Démon, assurément. Quant au second membre de l'équipage sur le retour, je n'avais pas encore eu l'honneur de faire sa connaissance. Néro, elle, oui, forcément, puisqu'il s'agissait du "vrai" mécanicien des Black Rovers, un dénommé Pryat, d'après ce que j'avais pu entendre. Oui, car ma propre journée de corvée m'avait mené à retrouver les balais et les seaux d'eau savonneuse, et donc, par extension, les bruits de couloirs.

Le capitaine Mugler commençait vraiment à me taper sur le système avec ses corvées à la con. Je commençais même à regretter de ne pas avoir rappelé Marciano (ou Lok) pour devenir, à temps plein, un combattant de la Fight Night, ou même de la Gladiature Starkiller. Mais je ne pouvais pas m'assoir sur le pognon de Balaka, pas après en avoir autant bavé avec Ridda et la recherche du Sang-Peur. Et puis... Abandonner totalement Néro au milieu de cette bande de tarés de l'espace ne m'enchantait guère. Bien sûr, elle n'avait pas besoin de moi pour se débrouiller, elle me l'avait d'ailleurs assez répété plus ou moins ouvertement. Néanmoins, avec ce que nous avions partagé ces derniers jours, il m'était impossible de composer le futur sans elle. Peut-être que cette idée se diluerait au fil du temps... Ou pas.

Quoi qu'il en soit, la fin du service finit par sonner, et je pus m'atteler à autre chose. Rangeant rapidement le matériel de nettoyage, je filai vers la salle des machines pour intercepter Néro avant qu'elle ne disparaisse dans les entrailles du vaisseau. En glissant ma tête dans l'espace de travail réservé aux employés techniques, je cherchais la petite nerd du regard. Assez facilement, j'aperçus le gros sweat de mon amie entre deux piles d'outils. Elle semblait affairée au rangement, sans doute en vue de sa fin de service également.

"Eh ! Néro ! Est-ce que tu pourrais m'aider avec l'entretien de... Ma prothèse?"

A ma tête qui dépassait du cadre de la porte s'ajouta ma main en beskar. Ma requête était à la fois un prétexte et une vraie demande. Cela faisait bien une semaine, voire plus, que je n'avais pas graissé et/ou recalibré ma main bionique. Les compétences de Néro me permettraient probablement de le faire de façon plus efficace ce coup-ci. Il n'y avait rien de sorcier là-dedans concrètement. Cependant, il fallait toujours connaître quelques subtilités au sujet des bijoux technologiques comme celui-ci.

Inévitablement, mon œil perçant tomba sur le fameux Pryat. Le Nautolan était clairement moins actif que sa collègue Humaine dans la pièce. Je me demandais même s'il ne s'était pas contenté, toute la journée durant, de donner des ordres à la petite brune, profitant de son ancienneté au sein de l'équipage pour se positionner d'office à un échelon prétendument supérieur. Je me faisais peut-être des films, mais l'état actuel de la salle des machines me faisait dire que ma théorie n'en était éventuellement pas une.

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Sam 30 Mar - 22:01
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Enfin prêt ! Tout le monde était à bord, la cargaison sécurisé, les vivres emballé, attaché et le matériel pour leur prochaine chasses prêt à être utilisé sur ordre !  
PLus question de trainer sur Roon, surtout au vu de leur  destination et des parsecs à parcourir pour y aller !  
Le Devaronien fonça sur la passerelle, virant au passage le joystick de son siège.  

-Non, c’est moi qui m’enc charge pour sortir de Roon ! Et va mettre un T-shirt, on va avoir besoin de toi, c’est pas l’moment de chopper froid ! lança le capitaine à son subordonné. La sortie de Roon (comme son entrée) etait une série de manoeuvre compliqué, délicate et mortelle pour ceux manquant de prudence ou de doigté. Meme s’il aimait son cher Nikto, pas question pour autant d’accepter de mourir bêtement en enclenchant l’hyper-propulsion devant des micro-astéroïde ou dans les résidues d’un nuage de gaz. A destination peut être mais maintenant le Diable n’avait confiance qu’en lui même et dans les conseils de son Démon de second.  
C’est donc dans la plus grande démonstration de son art que le Diable extirpa le Black Rover du puit gravitique de Roon sans que personne a bord ne sente les vibrations et secousses qu’un pilote moins expérimenté aurait  sans doute causé dans la manoeuvre. Un acte digne de compliments mais comme le capitaine interdisait le poste de pilotage aux autres et que chacun avait une tâche à effectuer, le devaronien s’en passa (et ce n'était pas un mal, s’il voulait un coup de polish sur ses bottes, il le passait lui même !). Entre les tâches de navigation, de calcul hyper-spatiaux et d’itinéraire bis propre à son métier le capitaine ne chauma pas pendant son quart loins de la. Fut il presque surpris de voir venir Lasabley lui indiquer le début du quart de nuit et son remplacement.  

-Avant fait ramener la troupe. J’vais vous expliquer vers quoi on va.  

-Bien capitaine.  

Le pirate se leva et constata l’action du temps dans ses jambes, son cou et ses cornes. A etre trop penché sur le futur il en oubliait son état actuel. Il avait faim, des fourmis pleins les jambes et presque mal aux yeux a forces de lires les données sur les écrans. Aussi, bien qu’il ai demandé un rassemblement général immédiat dans la salle commune le capitaine se donna le temps de faire un crochet par la cuisine pour préparer du café et quelques sandwichs, juste histoire de contenter les estomacs avant le vrai repas du soir. Ce temps de préparation avait laissé le temps a chacun de venir et se tenir prêt à l’écouter et lui, l'avait quelque peu détendu. il avait toujours mal aux cornes et aux jambes mais au moins il était plus calme qu’au moment du départ. Une bonne chose pour le briefing qui s'annonçait.  

-Servez vous si le coeur vous en dit, j’ai pas tellement le temps de cuisiner ce soir. Triss, c’est ton tour d'être de corvée repas. pour le trajet. Et par pitié ne refait pas ton gratin de pétoncle, je veux arriver sur Toydarian vie. Car oui, c’est là qu’on va ! Chez ces crapules volantes ! Je vous la fait courte. L’échange doit avoir lieu sur le marché à produit frais de Toydor, vers l’échoppe d’un marchand de viande nommé Rein Guiss  vers sept heure du matin, heure locale.  
Vu ce qu’on livre, je ne veux prendre aucun risque. Lasabley, tu reste à bord avec le moteur allumé, la main sur les gaz, au cas ou.. Ca m'étonnerais que Balaka nous la fasse à l’envers mais je te veux prêt à réagir si on recroise par je-ne-sais-quelle-poisse ses gars en noir. Tu tire au lourd comme sur Nar Shadda. Néro, Oneye, dès qu’on débarque vous prenez vos affaires et filez au lieux de rendez vous après avoir fait un détour par le reste de la ville. Balaka, normalement, ne vous connais pas encore et ne sait pas que vous bossez pour moi. Regardez, furetez si vous voyez quelque chose de louche ou des types qui pourrait bosser pour lui. Vous n’engagez pas les hostilités, vous faite comme si on existe pas sauf si on vous attaque ou si nous on est attaqué.. Bullupupish, Pryat et moi seront sur place à six heure trente. Wren, et Triss vous nous rejoignez à sept heure cinq avec les caisses et de quoi répondre si finalement je me trompe. Liaison com pour tous. Des questions ? Parfait, vous avez quartier libre ! On arrive sur place dans deux jours !  

Néro

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Néro
Mécano | Pirate
Dim 31 Mar - 13:05
Néro ne se souvenait pas avoir mis un bordel pareil dans la salle des machines. Mugler lui avait gentiment ordonné de bien tout remettre à sa place, et la jeune femme en avait déduit que le mécanicien en chef du vaisseau devait être un grand maniaque de l’ordre. Un bref regard sur son chef, Pryat Austim (qui était écrit sur une espèce de blouse accrochée au fond du hangar), lui indiqua que c’était peut être la source de tout ce désordre. Et il était loin d’être conforme à l’idée qu’elle s’en faisait.

Il n’était revenu que depuis 3 jours et il était parvenu à déplacer presque l’intégralité des outils de leur position d’origine pour les mettre “ailleurs”. Un exploit selon elle. Omnius lui rappela alors qu’elle aussi avait fait ce même genre d’exploit. C’est sûre que en quelques jour, elle était passée du stade “vie banale” à cambrioleuse affrontant des mandaloriens énervés. Néro inclina la tête en la secouant doucement. L’iA avait raison. Ça la changeait des “non -événements” du Turbo Lum.

Elle continua alors lentement sa besogne, enfin plutôt sa corvée, qui consistait à nettoyer et ranger l’intégralité des outils présents dans le hall, après avoir passé déjà plusieurs heures à récurer son sol et ses murs. Pendant ce temps là, elle n’avait pas réussit à savoir ce que son “chef” faisait, semblant tantôt en contemplation devant l’écran de son pc, tantôt en train d’observer son moteur, clope éteinte au bec.

Mis a part quelques grommellements, il ne lui avait pas vraiment adressé la parole, et Néro ne savait pas trop comment réagir avec lui. En tout cas, il ne semblait pas avoir une estime très élevée de ses compétences à elle, ce qui la désola quelque peu. Elle se considérait comme assez douée en matière de bricolage, mais cela n’était apparemment pas assez au yeux de cette créature tentaculaire. Elle espérait néanmoins qu’il daignerait au moins lui apprendre des choses ou au minimum, qui lui permettrait de retoucher à la mécanique du vaisseau au lieu de la cantonner à des tâches basiques et sans intérêts.


Soupirant légèrement, Néro remit de l’alcool sur son chiffon et entreprit de poursuivre son nettoyage des clés allens, les rangeant ensuite par taille dans leur boite. Même Omnius semblait s’ennuyer de la tâche. Mais si faire ses preuves passait par là, autant s’y plier. L’IA essayait cependant de lui faire penser à autre chose, parlant de la future mission dont ils ne savaient encore rien.


Et c’est donc avec un certain soulagement que Néro accueillit la sonnerie mettant fin à son service, et qui avait mis un temps infini à arriver. Si Néro travaillait assez vite, l’ennui qu’elle ressentait semblait avoir ralentit le temps, les minutes s’écoulant à peine lorsqu’elle regardait l’horloge.


Pryat s’activa légèrement derrière son pc, se redressant doucement et cherchant son briquet dans ses poches. La jeune femme regarda la pile de clé qui lui restait encore à trier. Il n’en restait plus beaucoup, seulement cinq. Alors, elle continua à les nettoyer, histoire de finir tout ce soir et de pouvoir démarrer de nouvelles choses le lendemain.
Concentrée sur sa tâche, la voix d’Oneye la tira, avec surprise de ses pensées.


"Eh ! Néro ! Est-ce que tu pourrais m'aider avec l'entretien de... Ma prothèse?"

Elle cligna des yeux. Est ce qu’elle avait bien entendu? La clairement, le mandalorien venait de lui mettre du baume sur le cœur en lui proposant enfin quelque chose d’intéressant à faire en cette fin de journée morose. Son “chef” avait aussi tourné la tête en direction du nouvel arrivant, lui retournant un regard un peu noir, se demandant probablement qui était cet intrus qui osait pénétrer sur son territoire.
Il alluma sa clope et regarda Néro :

- *grommelle grommelle*, f’ni tonrang’ment ‘vant d’astiquer l’aut’ ..*grommelle grommelle* ‘soit pas en’r’tard d’main

Néro baragouina un “oui, chef”, puis il quitta la salle des machines, poussant légèrement Oneye sur son chemin, une légère fumée marquant son passage. Néro leva les yeux vers son coéquipier, tout en jetant une clé dans son emplacement.

- J’en ai pour cinq minutes. Installe- toi sur l’établi là bas.


Elle lui indiqua, de sa main parée de ses nouveaux gants de travail, un établi débarrassé avec une petite lampe et une loupe. Elle jeta alors la dernière clé dans la boite et la referma assez vivement, avant de la ranger à sa place. Elle prit ensuite quelques secondes pour s’étirer. Rester voutée au dessus des outils lui avait créé quelques tensions dans les épaules. Rien de bien grave heureusement, mais il fallait qu’elle repense son ergonomie de travail.


Elle s’approcha alors enfin de son comparse, qui s’était installé sur un tabouret à coté de l’établi, tout en passant le chiffon alcoolisé sur ses gants pour les nettoyer.

- Quelle journée hein?... Ça a été de ton côté?

Tandis qu’il lui répondait tranquillement, ne paraissant pas autant éreinté qu’elle par leur journée de corvée, elle commença à regarder sa prothèse bionique, déduisant le matériel dont elle allait avoir besoin pour réaliser son entretien. Lingette, pince, huile sans doute. Pour la suite, elle verrait en fonction de ce qu’il lui dirait. Elle ouvrit un tiroir dans l’une des roulantes non loin. Vu qu’elle avait passé l’après midi à tout ranger, elle savait précisément où se trouvait ce dont elle avait besoin. Elle revint donc avec ses outils, cachant un peu son excitation de pouvoir enfin voir de plus près de quoi était fait ce bras.


- Bon, va falloir que tu m’expliques comment ça marche… c’est la première que je vois d’aussi prés…

Elle laissa le mandalorien lui expliquer les bases, alternant son regard entre lui et sa prothèse, dont il venait d’enlever le cache de protection. Néro sourit en regardant à l’intérieur. Elle amena sa loupe, tenue par un trépied, devant son champs de vision afin de pouvoir détailler avec plus de précision cet attribut atypique. La structure interne du bras était à la fois complexe et basique. Basique parce qu’il n’y avait pas beaucoup de variante technologique dans le monde mécanique. Complexe, car au milieu de l’ensemble courait une série de câbles très fins, de la fibre en fait, qui se rejoignaient tous au sein d’une matrice, à la jonction métal/peau. Néro en déduisit qu’il s’agissait probablement de la matrice permettant de “ressentir” les mouvements du bras. Un faux pas durant l’examen et cela risquait d’occasionner quelques douleurs...Néro commença alors son inspection, bougeant sa loupe le long de la prothèse.

- Ok, je vois… faut relubrifier les pistons pour qu’ils coulissent correctement...concernant ta matrice d’interface, t’as quelle sensibilité? Histoire que je te fasse pas mal pour cette première fois.

Inutile de préciser qu’Omnius était aux anges à ce moment, suivant avec grande attention les observations de la jeune femme et les commentaires du propriétaire de la prothèse. Les questions commencèrent à affluer bien évidemment. Néro se saisit alors d’une lingette, qu’elle plia en quatre et qu’elle positionna dans sa pince. Elle versa ensuite l’huile dessus et quand elle la jugea suffisamment imbibée, elle approcha de la prothèse, posant pour la première fois ses mains dessus. Le contact avec le métal était froid et même au travers de ses gants, elle pouvait en sentir les quelques aspérités. Mais quoi qu’on en dise c’était une sacré technologie.

- Bon, je vais y aller doucement, préviens moi si tu sens quelque chose de désagréable.

Avec une très grande délicatesse, Néro commença à passer sa lingette sur les pistons afin de les graisser, sans pour autant répandre un surplus inutile qui pourrait encrasser le reste des fins mécanismes du bras. Elle débuta par ceux des doigts, glissant le tissu en microfibre tout autour.

- Est ce que tu peux bouger un peu les doigts pour que je vois si la lubrification est suffisante?

Elle regarda alors les mécanismes s’activer doucement, répandant l’huile sur l’intégralité de leur surface.  Néanmoins, elle refit un passage, après avoir remis du liquide noire sur la lingette afin de s’assurer qu’il n’y ait aucune zone d’accroche. L’ensemble coulissait plutôt bien, silencieusement et avec fluidité. Elle bougea donc sa loupe et se positionna autour des mécanismes assurant les rotations. Et il y’en avait un certain nombres. Déjà à la base des doigts mais aussi celui qui gérait les mouvements du poignet.

- Bon, je vais m’occuper du système tri-directionnel, histoire de vérifier la bonne mobilité de ton poignet. Tu peux ...le tourner un peu ?


Oneye s’exécuta sans plus de question, et les yeux toujours focalisé sur la mécanique, elle observa les roulements bouger, déduisant de leur mouvement les points critiques qui nécessitaient son attention. Et c’est toujours armée de sa pince qu’elle vint au contact, glissant la lingette imbibée sur les zones de frottement.

- Ce métal à l’air pas mal résistant, je vois aucun défaut visuel pour le moment. La sphère est complètement lisse.


Une fois la sphère du poignet remise à neuf, elle s’occupa de celles à la base de des doigts, plus petites et légèrement moins mobiles. Et tandis qu’elle passait sa lingette autour, elle se décida à poser quelques questions, notamment celles qu’elle avait en commun avec l’IA.

- Oneye, tu...tu t’es fait ça comment? C’est ton...frère qui t’as blessé?


La question était posée avec tout sauf de la certitude. Elle espérait qu’il savait qu’il pouvait botter en touche s’il ne souhaitait pas répondre. Il l’avait déjà fait d’ailleurs. Mais il y avait le risque que cela remue quelques souvenirs douloureux. Elle finit donc son inspection visuelle des mécanismes en attendant sa réponse.

- Tu as une vis qui s’est un peu fissurée. Rien de grave, elle tiendra encore un moment. Mais je pense que y’a peut être un problème au niveau du choix des matériaux. Le beskar est peut être trop dur, du coup, quand y’a un choc, ça absorbe moins. On pourra peut être envisager un autre composant pour donner plus de “souplesse” à ton bras.


Elle leva alors les yeux vers Oneye, pour la première fois depuis le début de la maintenance, posant sa pince sur le côté.

- Bon, on va regarder où tu en es niveau sensation. Je sais pas ce que tu recherches exactement, donc ça va être à toi de me dire si tu veux ressentir plus ou moins les choses pour que je calibre correctement ta matrice.

Concrètement, pour calibrer la matrice, il y avait des espèces de petits “potentiomètres” tout autour, assurant la connexion entre la fibre et la plateforme électronique. Elle dégaina alors d’un des tiroirs un micro-tournevis lui permettant de faire ses ajustements. Elle posa alors l’un de ses doigts sur le bout d’un des siens, le fixant d’un regard interrogateur.

- Plus ou moins du coup?

Elle écouta sa réponse et après ajustement, elle répéta l’opération sur le même doigt, puis sur les suivants. Heureusement pour elle, Néro était plus focalisée sur son travail à ce moment, et cela chassa un peu la “gêne” liée à la proximité du mandalorien. Il faut dire que ces derniers temps, il avait eu une certaine tendance à franchir sa distance de sécurité, moins violemment que sa nièce, mais il avait moins de réticence à venir au contact. Néro trouva se comportement étrange, mais ce dit qu’il devait être un peu déstabilisé par les derniers évènements. Après, elle ne trouvait pas cela non plus très gênant. C’était juste que c’était la première personne à se comporter ainsi avec elle. Encore une curiosité à ajouter sur sa liste déjà longue.

- On va regarder ta force maintenant.

Elle chercha alors du regard quelques choses qui pourrait lui permettre de valider ce point. Et après quelques secondes, elle trouva un morceau de ferraille abandonné sur l’un des autres établis du hangar. Et au vue de son état, il est clair qu’il ne serait pas utilisable pour quoi que ce soit. Autant qu’il serve à quelques choses donc.

Elle ramena la patatoïde métallique vers son coéquipier, et la lui posa dans la paume.

- Serre le fort et dis moi si tu penses que ça va...ou pas.

La main rouge se resserra lentement sur le débris métallique, le tordant encore plus par la même occasion. Puis, en tenant compte de ses consignes, elle ajusta à nouveau la matrice, alors qu’il relâchait sa prise. Le débris roula sur le côté, portant désormais l’empreinte de la main d’Oneye sur sa surface. Néro regarda l’ensemble d’un air satisfait.

- Je crois qu’on est bon du coup. Préviens moi si t’as des sensations anormales ou si ça coince.

Les hauts-parleurs se mirent alors à cracher une annonce, meublant le silence confortable qui venait de s’installer. Le capitaine avait ordonné un rassemblement dans les 5 minutes, sans doute pour parler de la mission.

- Je range ça et j’arrive.

Oui, car si jamais Pryat revenait faire un tour dans la salle des machines et constatait la présence de ses outils sur l’établi, nul doute qu’il lui ferait payer d’une manière ou d’une autre.

Elle rangea donc en vitesse tout son attirail et jeta la lingette dans la poubelle correspondante. Elle prit quelques secondes pour nettoyer à nouveau ses gants, qu’elle retira ensuite pour les fourrer dans sa poche ventrale. En regardant l’horloge, il était presque l’heure du repas. Mais elle n’avait pas spécialement faim pour le moment. Cela dit, un petit chocolat ne serait pas non plus de refus. Dans sa tête, Omnius était un peu frustré qu’elle n’ait pas posé toutes ses questions. Mais il y’en avait plus de 200, elle n’aurait jamais pu de toutes façons. Et heureusement, il passa à autre chose, se questionnant à nouveau sur la fameuse mission de livraison, qui allait être clarifié dans les prochains instants.

Lorsqu’ils arrivèrent dans la salle principale, elle fut surprise de ne pas trouver la table mise et le capitaine derrière les fourneaux. Il semblait avoir été pas mal occupé les dernières heures et leur repas se constituerait donc de sandwichs agrémentés de boissons chaudes. Et cela allait finalement très bien à la jeune femme, qui se saisit de la cafetière et du pot de sucre alors qu’il commençait ses explications.

Si Omnius se posa des questions sur la constitution d’un gratin de pétoncle, Néro fut plus surprise de se retrouver à nouveau de “sortie”, se pensant maintenant cantonnée au rang “d’assistante” au fin fond de la salle des machines. Mais apparemment, toute l’équipe était au front. Si cette mission semblait anodine en apparence, il émanait une certaine tension, sans doute liée à la découverte du contenu de cette cargaison. Et si ses hypothèses étaient exactes, ils devraient la jouer fine pour ne pas attirer les soupçons.


Elle fut cependant soulagée de refaire équipe avec Oneye, Mugler ayant décidé de mettre à profit leur statut de “nouveau” pour leur faire jouer les indicateurs. Ce n’était pas bête. Mais elle se demandait si être relégué au rang d’observateur intéressait vraiment son comparse borgne. Elle se tourna vers lui avec un léger sourire :

- La grande équipe encore sur le terrain donc… on s’ennuiera pas au moins. je connais pas Toy’daria en plus.

Blad Oneye

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Blad Oneye
MJ Fiches | Pirate
Lun 1 Avr - 21:40
Une grande masse s'impose dans l'entrée du bistroquet. Le pas lourd du guerrier, revêtu d'une armure massive d'un autre temps, résonne sur les dalles de carrelage. Le colosse pose une photo sur le comptoir, derrière lequel le serveur campe peureusement. Silencieusement, la masse de métal attend, la visière de son caque blindé lui procurant un regard impassible déroutant, voire dérangeant. Le serveur balbutie, tremble de la main en prenant le bout de papier épais de ses doigts frêles. Ces derniers temps, son travail était devenu difficile. Les hommes en armure défilaient beaucoup trop souvent à son goût par ici, d'autant plus que c'était lui, le garçon de café, qui se tapait le ménage ensuite.

Le serveur poussa un petit cri de surprise en se rendant compte que deux photos étaient en fait déposées l'une sur l'autre. La respiration bruyante du guerrier en armure s'arrêta soudain, comme s'il cherchait à aider le garçon à se concentrer. Ce dernier passait d'un cliché à l'autre, la bouche entrouverte, ne sachant quoi dire vraisemblablement. La main gantée, protégée elle aussi par des plaques anciennes, de l'enquêteur frappa le bar brusquement, signifiant que l'homme sous sa cuirasse commençait à trouver le temps long. Il devait sentir aussi que celui qui l'interrogeait sans mot savait quelque chose.

"J... Je crois... Q-Q-Qu'ils sont... D-Déjà... Venus..."

Bégaya le serveur, à deux doigts de se faire parmi. Il laissa tomber les deux photos devant lui, puis s'épongea le front avec le torchon qui reposait jusque là sur son épaule. Heureusement, aucun client n'était présent à cette heure pour juger de ce geste bien peu hygiénique. Cette fois-ci, le Mandalorien lâcha un long soupir et s'assit sur un des tabourets libres. Le grincement du siège fût assez désagréable à entendre, mais le mobilier semblait tenir bon malgré tout.

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Rhunvan Greysom, dit le Sans-Cœur

"Quand?"

Se contenta de demander froidement l'homme casqué, d'une voix gutturale impressionnante. Le serveur s'apprêtait à répondre, toujours incertain de lui-même, toutefois une autre personne en armure fit irruption dans le salon de thé. Cette fois-ci, l'inconnu avait une silhouette beaucoup plus fine et gracieuse, ses formes féminines trahissaient son genre en un coup d’œil. La voix claire de cette nouvelle étrangère masquée confirma l'analyse du serveur :

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Ramercia Demeci en Beskar'gam

"On a retrouvé Rholee. Il est mort. Et c'est pas beau à voir."

La guerrière avait annoncé la nouvelle sans la moindre émotion. Apparemment, le sort du jeune Wren lui importait peu. Elle ne laissait rien transparaître quant au cas de la seconde personne faisant l'objet de ses recherches, contrairement à son solide compagnon, qui descendit de son tabouret d'un bond, embarquant au vol, entre ses mains, les photos des fugueurs. Avant que les deux individus équipés pour le combat ne passent la porte, le serveur eut un élan de courage et s'exclama :

"Je sais qui a tué votre ami ! C'était vraiment un sale type !"

La masse lourde et pataude stoppa net sa marche d'envergure. Mais ce fût la femme Mandalorienne qui s'approcha d'abord de l'employé du bistro. Elle se mouvait d'une façon bien étrange, à l'image d'un félin qui guette sa proie depuis les fourrées. Elle s'approcha tant qu'elle put poser sa main, gantée de velours, sur la joue du garçon.

"Je t'écoute jeune homme."

Quelques minutes plus tard...

Il y eut un cri, puis le souffle d'une vague de flammes qui envahit une pièce, consume le tissu et déchire le verre. Avant l'explosion, Ramercia et Rhunvan se ruèrent au-dehors. Sans se retourner, alors que le feu tentait de s'évader par les fenêtres et les portes, lui aussi, le protecteur de la Buir'alor déclara sobrement :

"Crois-tu qu'Abequa soit venue ici pour... Lui?"

Le casque rouge et gris foncé de la Matriarche Demeci se tourna vers le puissant champion Greysom. Elle répondit tout en réfléchissant :

"Si c'est le cas, il faut nous presser vod. Qui sait ce dont il est capable... Il a déjà tué un de ses frères, il ne faut pas lui laisser l'opportunité de semer davantage la mort dans nos rangs."

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Ce mécanicien-en-chef était bien peu agréable. Le ton qu'il employait envers Néro me plaisait guère, et si j'avais été en bonne forme il l'aurait su immédiatement. Mais ma place, pour l'instant, était celle de la boniche aux côtes cassées. Pas de quoi revendiquer de meilleures manières de la part des autres Black Rovers donc. Sur ce vaisseau, concrètement, je ne pouvais pas encore me permettre d'envoyer paitre un autre membre de l'équipage. Mon poing dans la poche, je me contentai alors de sourire légèrement en regardant Néro ranger les outils dispersés ci et là.

Comme me l'avait indiqué la nerd encapuchonnée, je m'étais assis sur un petit tabouret à roulettes, juste à côté d'un plan de travail. Le temps de faire le tour de la pièce d'un regard, et Néro était déjà devant moi, visiblement prête à passer aux choses sérieuses. Je me demandais si elle n'en avait pas marre, des fois, de monter et de démonter des engins de toutes sortes toute la journée. Il fallait croire que non, ou alors peut-être faisait-elle un effort au nom de notre amitié naissante. Comme souvent, il était difficile de percer à jour les sentiments de la petite brune, son épaisse capuche n'aidant évidemment pas dans la manœuvre.

"Quelle journée hein? Ça a été de ton côté?

- Préposé au ménage... Encore et toujours."

Mon air maussade était réapparu malgré mes intentions de faire bonne figure auprès de ma collègue. J'enchaînai donc avec une petite phrase plus légère :

"Mais 'y a pire, j'en connais qui s'coltinent des faces de poulpe tout' la journée..."

Désignant la porte de sortie de la salle des machines d'un regard malicieux, je faisais bien évidemment allusion à Pryat le Nautolan, alias le "Second Analphabète" à la peau verte de cet équipage pirate. En effet, le mécano s'exprimait très mal et la plupart de ses mots ressemblaient en fait à des grognements incompréhensibles. Bullupupish, lui, avait le mérite de se faire comprendre par ses réactions excessives mais au moins compréhensibles, ou presque.

"Bon, va falloir que tu m’expliques comment ça marche… C’est la première que je vois d’aussi près…

- Eh bien... Hum... C'est un honneur, Miss Clé à Molette... Personnellement, j'ai mis quelques s'maines à comprendre comment calibrer correctement c'truc tout seul. Mais toi, ça d'vrait bien t'prendre deux minutes, tout au plus."

J'enlevai ensuite la plaque de beskar qui protégeait les précieux composants de la prothèse. Il n'y avait pas à dire : ce bras était un vrai bijou technologique, en tout cas à mes yeux. Sachant que je n'étais pas du tout compétent dans le milieu scientifique, il était difficile de définir si mon jugement était valable ou non dans ce cas. Je savais néanmoins que la République m'avait pourvu d'une prothèse à la pointe de la technologie. Du moins pour l'époque, quand il avait fallu remplacer mon vrai bras, réduit en bouillie par une salve laser voulue mortelle. La prise en charge des blessures de terrain était très sérieuse de mon temps, ça c'était indéniable. Aujourd'hui, avec les légions de clones facilement remplaçables, j'étais à peu près persuadé qu'il en était tout autrement.

"Ok, je vois… Faut relubrifier les pistons pour qu’ils coulissent correctement... Concernant ta matrice d’interface, t’as quelle sensibilité? Histoire que je te fasse pas mal pour cette première fois.

- Euh... Bidouille, j'te dirai."

Loin de moi l'idée de vouloir couper court à la conversation, seulement je n'avais aucune idée de quoi répondre sans passer pour un ignare complet. Habituellement, je déboitais simplement la protection, j'huilais un peu le tout, tranquillement, puis je remettais un coup de tournevis pour que ça tienne bien. Je ne m'étais jamais demandé s'il fallait que je règle la "matrice d'interface" ou quoi que ce soit d'autre dans le genre, en fait. Avoir Néro dans mon cercle de personnes proches ne pouvait donc qu'être une bonne chose. Car avec elle, tous ces termes lourds et pompeux prenaient du sens, elle saisissait la nuance entre un ordinateur et un programme, un moteur et une pile, et bien d'autres.

"Bon, je vais m’occuper du système tri-directionnel, histoire de vérifier la bonne mobilité de ton poignet. Tu peux... Le tourner un peu ?

- Ouais, fais ça, pourquoi pas !"

Je souriais avec franchise. Les manipulations de Néro me chatouillaient parfois, mais rien de plus. Ni douleur ni tiraillement, autant dire que j'étais déjà passé entre des mains beaucoup moins délicates. Sauf peut-être... Oui, toujours elle. A croire que mon cerveau organisait en permanence un concours entre Néro et Jen. Pourtant, cette compétition secrète n'avait pas lieu d'être. Jennifer Blackstone avait disparu de cette galaxie, probablement en même temps que Blad Demeci. Qu'elle ait survécu ou non n'avait pas de grande importance pour le moment, car je n'avais de toutes manières aucun moyen de retrouver sa trace. Sauf, éventuellement en retournant chez nous, sur Coruscant. Mais c'était aussi le moyen le plus sûr de me faire liquider, ou en tout cas de me mettre en grand danger. Soit de faire une croix sur ce nouveau départ, cristallisé par la présence de Néro à mes côtés.

L'ancienne plongeuse du Turbo Lum termina son œuvre au niveau du poignet, remarquant à voix haute la résistance incomparable du beskar. En effet, le fer Mandalorien était un des meilleurs, c'était pour cela que toutes les armures Mandaloriennes l'utilisaient d'ailleurs. Employé pur, soit de façon extrêmement rare et onéreuse, il pouvait renvoyer les tirs de blaster comme un miroir. Le minage du beskar en était d'autant plus complexe. Et maintenant que Mandalore était devenue un caillou stérile...

"Oneye, tu... Tu t’es fait ça comment? C’est ton... Frère qui t’a blessé?

- Non. Lui, c'est mon œil qu'il m'a enlevé. Mon bras, c'est un parrain maffieux qui m'l'a zigouillé... Mais si t'avais vu leur état à eux deux, tu trouverais ma situation enviable, j't'assure."

Mon sourire s'était maintenu malgré la gravité de ces souvenirs. Me confronter à Grey comme à Danan m'avait coûté quelques petits trucs... Tandis que moi, je leur avais ôté directement la vie. Nous étions quittes, clairement. L'avantage étant que les morts n'avaient pas leur mot à dire s'ils se sentaient floués après coup. Mais je devinais que le meurtre de Danan allait me suivre prochainement, Abequa en était la preuve évidente.

"On pourra peut être envisager un autre composant pour donner plus de “souplesse” à ton bras.

- Si tu trouves quelqu' chose qui peut m'servir, fais-moi signe."

Vint ensuite le calibrage final. Après quelques indications courtes et efficaces, j'attrapai un bout de ferraille pour tester les réglages opérés. Une fois la taule froissée entre mes doigts, je la laissai retomber par terre, appréciant l'acte d'un air satisfait.

"Impeccable !"

M'exclamai-je, heureux d'en avoir fini. Non pas que la proximité avec Néro me gênait, seulement il y avait d'autres postures plus confortables possibles sur ce vaisseau. Notre duo se rendit donc, l'instant d'après, dans la salle centrale, où tout le monde semblait se rejoindre d'ailleurs. A cette heure, nous pouvions nous attendre quasiment au repas du soir, ainsi qu'à la table dressée en ce but. Sauf que le protocole avait été légèrement chamboulé, sûrement compte tenu de la nature un peu particulière de notre prochaine opération de terrain. Le capitaine s'empressa d'ailleurs de nous faire le briefing. Ainsi, il nous apprit que notre prochaine destination était Toydaria. Un monde qui avait connu la crise séparatiste d'assez près, bien qu'il soit intégré officiellement à l'Espace Hutt. Je n'avais par ailleurs jamais eu l'occasion de le fouler. Voilà qui changeait, me concernant. Découvrir une nouvelle planète ne pouvait pas me faire de mal.

Lasabley hérita du rôle du pilote-guetteur, soit la planque par excellence lors de ces dernières sorties. Je remuais presque indistinctement ma tête de droite à gauche lors de cette révélation. Quelque chose me disait à présent que le Diable et le Démon s'arrangeaient pour alterner à ce poste, laissant les autres se coltiner les boulots les plus risqués quasiement à chaque fois. Je me demandais d'ailleurs si les autres membres historiques des Black Rovers avaient déjà souligné ce point de leur côté. Si je voulais ébranler l'autorité de Zax Mugler un jour, ce serait un élément fort utile.

"Néro, Oneye, dès qu’on débarque vous prenez vos affaires et filez au lieu de rendez vous après avoir fait un détour par le reste de la ville. Balaka, normalement, ne vous connait pas encore et ne sait pas que vous bossez pour moi."

Pas bête ! Que feraient les Black Rovers sans leurs intérimaires !? Blague à part, le plan du Diable était assez logique et solide à mon goût. Et puis, je préférais largement accompagner Néro, plutôt qu'un autre chien galeux de ce groupe de criminels notoires. Lorsque le chef de la bande acheva son petit discours, avec une bonne nouvelle d'ailleurs (synonyme de "quartier libre"), la petite brune s'exprima naturellement en se tournant vers moi :

"La grande équipe encore sur le terrain donc… On s’ennuiera pas au moins. Je connais pas Toy’daria en plus.

- Tu l'as dit part'naire ! Quant à moi, j''ai jamais mis les pieds sur Toydaria non plus. Mais sur des Toydariens par contre, si. Ils aiment bien traîner dans les trucs louches, ces sal'tés d'moustiques géants. Pas d'bol pour eux, moi aussi."

Je plaçai doucement une petite tape sur l'épaule de Néro, tout en me dirigeant vers le canapé où Triss et Irnyle se prélassaient à l'accoutumée. Ce soir, vu que la première était de corvée en cuisine, la seconde devait se terrer au fond de son pseudo-cabinet médical. Elle avait peut-être un petit holo-projecteur dans son labo, pour palier à ce genre de cas. Voyant que tous les autres Rovers restaient autour de la table, plutôt, je fis alors signe à Néro qu'une place était libre à mes côtés. Le geste ressemblait même à une invitation, mais elle était bien sûr libre de la refuser. Cela faisait plusieurs jours qu'elle me côtoyait, mine de rien. Juste assez en tout cas pour en avoir marre de ma sale trogne, pour sûr.

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